Habillage et adoration de l’image de l’enfant Jésus suivis par un repas convivial en famille
Le jour de la Candelaria commémore la présentation de l’enfant Jésus au temple, quarante jours après Noël.
Le jour de la Candelaria commémore la présentation de l’enfant Jésus au temple, quarante jours après Noël. Dans sa déclinaison mexicaine, cette célébration est aussi une journée festive dans laquelle la famille se réunit pour un repas festif à base de tamales. Un lien est établi entre cette fête et celle de l’Épiphanie car c’est lors de la consommation de la rosca de reyes (voir fiche) que la personne responsable d’apprêter le repas pour le jour de la Candelaria (en particulier la préparation des tamales) est désignée par le fait d’avoir trouvé la fève en forme d’enfant Jésus dans sa portion de brioche. La consommation des tamales et de atole ( une boisson chaude sucrée à base de farine de maïs) est interprétée comme un témoignage de la dimension syncrétique de la fête : la célébration catholique se serait en effet greffée sur des rituelles préhispaniques centrés sur des offrandes des maïs et de tamales. C’est donc parce que cela rappelle le culte du mais, comme le soulignent avec force les acteurs de la diaspora mexicaine à Paris, que consommer des tamales le jour de la Candelaria est aussi important.
Les personnes qui ont trouvé la fève dans la rosca de reyes sont aussi désignées comme parrains de l’enfant Jésus. Au Mexique ils se chargent alors d’acheter de quoi habiller son image pour l’emporter ensuite à l’église pour sa bénédiction. Dans ces contextes, les images des enfants Jésus peuvent avoir des dimensions variables, jusqu’ à la taille réelle. Les prix des images et des habits sont également très variables et peuvent parfois représenter une dépense importante pour le budget de plusieurs familles. Les enfants Jésus sont parfois hérités et transmis au sein de la famille d’une génération à la suivante.
La levée de l’enfant (la "levantada" del niño) de la crèche, qui, comme les autres décorations de Noël, peut maintenant être démontée, est suivie par son habillage et par son adoration et est accompagnée de plusieurs chants (Ya vienen los Reyes Magos, Levantada del niño Dios, Levantamiento del niño Jesús y Arrullo de Dios).
La fête de la Candelaria commémore un éventent décrit dans l’Évangile (Luc 2.22-40) : la présentation de Jésus au temple quarante jours après sa naissance. Le jour de la Candelaria les Mexicains reproduisent cet évènement en emportant des images de l’enfant Jésus (niños dios) à l’église pour les faire bénir. Pour l’occasion les niños dios, que l’on se transmet d’une génération à l’autre au sein d’une même famille, sont habillés avec des vêtements richement décorés que l’on peut acheter dans des boutiques ou dans des étals spécialisés au marché.
S’agissant d’une célébration domestique non institutionnalisée il est difficile d’établir une date même approximative, à partir de laquelle la fête de la Candelaria aurait été célébrée à Paris. Les images des enfants Jésus ne sont pas apportées dans les églises de la communauté latino-américaine pour être bénies. Dans ces églises, le 2 février est toutefois parfois organisée une procession avec la Vierge de la Candelaria, patronne des Canaries et vénérée par la communauté latino-américaine. À cette occasion les membres mexicains de la communauté peuvent offrir un repas de tamales. Dans la plupart des cas toutefois, ces repas sont organisés dans des maisons privées par la personne qui a trouvé la fève dans la rosca de reyes.
Au Mexique, des boutiques spécialisées vendent des images d’enfant Jésus dont la taille, le faste des habits et le prix peuvent beaucoup varier pour s’adapter aux possibilités des clients. Ces mêmes boutiques, ainsi que des étals spécialisés dans les marchés vendent des combinaisons plus ou moins chers pour habiller l’image des niños dios. De nouveaux habits pour l’image de l’enfant Jésus sont alors achetés tous les ans en signe de dévotion. Les niños dios sont ensuite apportés à l’église et bénis. Au contraire, à Paris cette célébration se fait uniquement dans un cadre domestique et les niños dios ainsi que leurs vêtement sont réutilisés et conservés pour les années suivantes.
- PERDIGÓN CASTAÑEDA Judith Katia, 2008. "Una relación simbiótica entre La Santa Muerte y el Niño de las Suertes", in Liminar. Estudios Sociales y Humanísticos, vol. VI, n° 1, enero-junio, 2008 : 52-67
Personne(s) rencontrée(s)
- Janela Gosain : d’origine mexicaine, Janela vit à Paris depuis 26 ans. Elle perpétue les traditions mexicaines pour les transmettre à ses enfants Omar et Samar.
- Gerardo Ramos: d’origine mexicaine, Gerardo habite à Paris depuis 31 ans. Au Mexique il a travaillé avec des communautés autochtones et à Paris, il est membre d’un collectif qui a comme but de célébrer les fêtes mexicaines en France et de les partager avec les Français, il collabore à l’organisation de plusieurs fêtes mexicaines.
- Omar Chaaban et Samar Chaaban : Omar et Samar Chaaban, fils de Janela, sont des lycéens et participent activement aux manifestations associatives dédiées à la culture mexicaine : création de calaveras pour la fête des morts (Cf. Fiche d'inventaire "Fête des morts (en espagnol : Dia de (los) muertos)"), décoration de la rosca de reyes (Cf. Fiche d'inventaire "Rosca de Reyes"), posada, etc.
Localisation (région, département, municipalité)
Île-de-France, Paris
Indexation : 235 (Chandeleur)
Dates et lieu(x) de l’enquête : Paris, février 2009.
Date de la fiche d’inventaire : 15 février 2009
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Chiara Bortolotto
Nom du rédacteur de la fiche : Chiara Bortolotto
Supports vidéo
La Candelaria 4' 49''
Photographies
Deux
N° d'inventaire Ministère Culture : 2009_67717_INV_PCI_FRANCE_00041
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2wk
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chandeleur
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