Offrandes pour les morts ou dons aux vivants, les calaveras sont des représentations de la mort sous forme figurative (gravures de sujets macabres ou squelettes), littéraire (compositions satiriques) ou plastique (crâne en sucre ou chocolat ou squelettes en matériaux divers).

Offrandes pour les morts ou dons aux vivants, les calaveras sont des représentations de la mort sous forme figurative (gravures de sujets macabres ou squelettes), littéraire (compositions satiriques) ou plastique (crâne en sucre ou chocolat ou squelettes en matériaux divers).
Ce terme fait le plus souvent référence à des représentations de crânes, de dimensions variables de 5 à 15 cm de hauteur, en sucre ou chocolat et richement décorés avec du sucre glacé coloré. Ils sont offerts aux amis et aux membres de la famille avec le nom de la personne à qui cet objet est offert, écrit sur le front du crâne. Au Mexique ces objets, auparavant fabriqués à la maison, sont vendus dans les boutiques ou les étals au bord de la rue. À Paris on les fait venir du Mexique et elles sont conservées d’année en année pour les offrandes des années suivantes. Le terme "calavera" désigne aussi des épitaphes poétiques satiriques, très souvent en rimes et structurées en quatrains. Se moquant de leurs destinataires, ces compositions prouvent le lien existant entre les deux parties et renforcent les liens sociaux. Elles ridiculisent des personnalités politiques, sportives ou artistiques et sont aussi publiées dans la presse courant mois d’octobre et début novembre (BRANDES Stanley, 2006. Skulls to the living, bread to the dead: celebrations of death in Mexico and beyond, Blakwell publishing, Malden-Oxford-Victoria).

Les calaveras peuvent aussi prendre une forme figurative. Ce sont le plus souvent des vignettes gravées de squelettes dans une intention satirique à l’égard des vivants, surtout les personnalités publiques. Ces représentations s’inspirent souvent du graveur mexicain José Guadalupe Posada (1852 –1913). Ces calaveras sont parfois exposées dans les galeries d’art, au Mexique comme en France.
Par métonymie, le terme "calavera" peut indiquer aussi les squelettes qui sont souvent intégrés dans les offrandes. De taille et matériaux différents, elles peuvent être nues ou habillées, accompagnées d’objets qui rendent reconnaissables leurs rôles. Un personnage courant est "la Catrina", popularisée par une gravure de Posada, qui représente une femme mexicaine qui adopte des attitudes et des coutumes bourgeoises européennes (espagnoles ou françaises), symbolisées par son chapeau abondamment décoré.
D’après Gerardo un lien existe entre la fête française des Catherinettes et la Catrina de la fête mexicaine. Il souligne le fait que dans le premier cas il s’agit d’une fête populaire et ouvrière alors qu’au Mexique l’image de la Catrina est plutôt associée au milieu aristocratique et bourgeois. D’autres formes de calaveras sont composées avec des squelettes à l’intérieur des boîtes en bois : des scènes de repas, des groupes de musiciens populaires ou des scènes de la vie quotidienne. Ces objets peuvent être positionnés sur les autels ou achetés comme bibelots dans les boutiques d’artisanat mexicain à Paris.
Sur les autels sont positionnées aussi d’autres calaveras que l’on fait venir du Mexique : cercueils en sucre décoré ou en chocolat, avec parfois une fenêtre qui s’ouvre à la hauteur du visage.

Nature du lieu:

L’atelier de gravure de la rue de Cascades crée des calaveras à l’occasion de la fête des morts.

Description de la transmission :

La transmission est informelle : on fabrique des calaveras en famille ou entre amis.
L’un des objectifs des expositions organisées par l’atelier de gravure de l'association pour l'estampe et l'art populaire est de transmettre et partager cette pratique avec des artistes non mexicains.

Ces représentations humoristiques de la mort, parfois considérées comme macabres par le public français contemporain, ont été considérées par plusieurs spécialistes de la culture mexicaine comme la marque de la différence "essentielle" qui distinguerait la posture mexicaine envers la mort (FERNANDEZ KELLY Patricia, 1974. "Death in Mexican Folk Culture Source", in American Quarterly, vol. 26, n°. 5, Special Issue: Death in America : 516-535. / WESTHEIM Paul, 1953. La calavera. Antigua Libreria Robredo, Mexico.).

Actions de valorisation :

À l’occasion de la fête des morts, l'association pour l'estampe et l'art populaire organise, depuis 2001, une exposition des calaveras (gravures, dessins, installations) créées par des artistes français et étrangers.

- BRANDES Stanley, 2006. Skulls to the living, bread to the dead: celebrations of death in Mexico and beyond, Blakwell publishing, Malden-Oxford-Victoria

- FERNANDEZ KELLY Patricia, 1974. "Death in Mexican Folk Culture Source", in American Quarterly, vol. 26, n°. 5, Special Issue: Death in America, pp. 516-535.

- WESTHEIM Paul, 1953. La calavera. Antigua Libreria Robredo, Mexico.

Personne(s) rencontrée(s)
- Janela Gosain : d’origine mexicaine, Janela vit à Paris depuis 26 ans. Elle perpétue les traditions mexicaines, en particulier celle de la fête des morts pour les transmettre à ses enfants. Elle prépare une offrande à la maison et participe depuis plusieurs années à l’installation d’offrandes publiques.

- Rosa Guerrero

- Gerardo Ramos : d’origine mexicaine, Gerardo habite à Paris depuis 31 ans. Au Mexique il a travaillé avec des communautés autochtones et à Paris, membre d’un collectif qui a comme but de célébrer les fêtes mexicaines en France et de les partager avec les Français, il collabore à l’installation d’autels publiques pour les jours des morts ainsi que à l’organisation de plusieurs fêtes mexicaines.

- Raul Velasco : artiste plasticien et graveur mexicain. Depuis 2001 il organise avec Kristin Meller, artiste graveur britannique, des expositions sur le Jour des morts dans leur galerie à Belleville. Chaque exposition, à laquelle participent plusieurs artistes de leur entourage, est accompagnée d’une offrande aux morts à la manière mexicaine.

Localisation (région, département, municipalité)

Île-de-France, Paris

Indexation : 593 (artisanat), 1357 (gravure), 1658 (pratique d’écriture)

Dates et lieu(x) de l’enquête : Paris, 2007-2010
Date de la fiche d’inventaire : 28 septembre 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Chiara Bortolotto
Nom du rédacteur de la fiche : La fiche a été rédigée par l’enquêteur avec Janela Gosain et Gerardo Ramos.

Supports vidéo
Une vidéo 2' 26''
Photographies
Quatre
Commentaires
La fiche a été commentée et rédigée dans un focus group.

N° d'inventaire Ministère Culture :  2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00088
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk218

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calavera_(Mexique)

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