Le défilé se déroule à travers les rues de Flers-Bourg, un quartier de Villeneuve-d’Ascq, de la ferme d'En-Haut, lieu culturel, à la plaine du Château. Le cortège débute vers 17 heures avec la lecture de la légende de Saint-Nicolas (qui ressuscita trois petits enfants mis au saloir par un boucher), puis la chanson traditionnelle de Saint-Nicolas : "Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs…"

Le défilé se déroule à travers les rues de Flers-Bourg, un quartier de Villeneuve-d’Ascq, de la ferme d'En-Haut, lieu culturel, à la plaine du Château. Le cortège débute vers 17 heures avec la lecture de la légende de Saint-Nicolas (qui ressuscita trois petits enfants mis au saloir par un boucher), puis la chanson traditionnelle de Saint-Nicolas : "Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs…"

Les personnages marquants du cortège sont le géant Saint-Nicolas, le Père Fouettard (une grosse tête portée par une personne), trente lutins (personnes costumées), le char du Boucher tiré par deux hommes avec le saloir (trois tonneaux dans lesquels prennent place trois enfants), les Mauvaises langues (quatre grosse têtes) et Avatar (une grosse tête).

Michel Aubertin, président de l'association "D'Anatole à Guernouillard"

Jacqueline Dehaynin, présidente de l'association "La Ronde des Géants"

Région du Nord-Pas-de-Calais, département du Nord (59), commune de Villeneuve- d'Ascq

Le cortège de la Saint-Nicolas : cortège aux allumoirs à la recherche du géant Saint- Nicolas, avec le Père Fouettard et le char du Boucher

La fête a lieu le samedi après le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas. Auparavant, des ateliers à la ferme d'En-Haut ont permis à chacun de fabriquer des allumoirs (lanternes) qui seront portés à la fête.

Le défilé se déroule à travers les rues de Flers-Bourg, un quartier de Villeneuve-d’Ascq, de la ferme d'En-Haut, lieu culturel, à la plaine du Château. Le cortège débute vers 17 heures avec la lecture de la légende de Saint-Nicolas (qui ressuscita trois petits enfants mis au saloir par un boucher), puis la chanson traditionnelle de Saint-Nicolas : "Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs…"

Les personnages marquants du cortège sont le géant Saint-Nicolas, le Père Fouettard (une grosse tête portée par une personne), trente lutins (personnes costumées), le char du Boucher tiré par deux hommes avec le saloir (trois tonneaux dans lesquels prennent place trois enfants), les Mauvaises langues (quatre grosse têtes) et Avatar (une grosse tête).

Des animations musicales accompagnent le cortège : un orgue de Barbarie derrière le char du Boucher, une harmonie municipale invitée et des tambours. Le parcours est jalonné d'animations installées dans les rues illuminées au fur et à mesure de l'avancée du défilé : jongleurs, cracheurs de feu, voltigeurs, feu d'artifice… À l'arrivée du cortège dans la plaine du Château, la foule appelle Saint-Nicolas. Le géant apparaît et un animateur déroule la liste des "enfants pas sages" apportée par le Père Fouettard.

Sur cette liste de plus de six mètres de long sont écrits des prénoms d'enfants qui ne seraient pas sages et donc privés de cadeaux. Un jeu s'installe avec la foule et les enfants, étonnés et effrayés de voir leur prénom figurer sur la liste - souvent par pur hasard. Le Père Fouettard est hué par les enfants qui craignent le coup de martinet et déchirent la liste. Il y a distribution de soupe chaude, chocolat chaud et vin chaud. Des bonbons (60 kilos), des coquilles, brioches traditionnelles de Noël (1000) et des mandarines (60 kilos) sont également offerts. Les trois enfants dans le saloir du boucher sont libérés et reçoivent une petite récompense (un Saint-Nicolas en chocolat). Ces enfants sont volontaires pour tenir ce rôle. Un repas à la ferme d'En-Haut est offert aux acteurs de la fête pour clôturer la soirée.

La fête attire chaque année environ 5000 personnes.

Le géant Saint-Nicolas qui mesure 3,20 mètres et n'est pas porté ; le char du Boucher ; les grosses têtes portées par une personne (Père Fouettard, Mauvaises langues, Avatar) ; les costumes de lutins

Cette fête est portée par l'association "D'Anatole à Guernouillard". La transmission du portage des géants et des pratiques de la fête se fait au sein de cette association qui anime également les géants Grand-Père Guernouillard, Anatole son petit-fils et l'Affreux Luquet (grosse tête). Le géant Guernouillard, né dans le village de Flers-Bourg vers 1933 et disparu pendant la Deuxième Guerre mondiale, est recréé en 1998. L'objet de l'association étant de favoriser le lien entre générations à travers la pratique des géants, Anatole a été conçu pour être porté par des jeunes gens.

La fête de Saint-Nicolas rassemble autour de l'association une cinquantaine de bénévoles qui, pour certains, en deviennent membres.

La grande famille des géants

Enracinés dans la culture locale et régionale, les géants sont environ 500 au nord de la France. En Belgique, ce sont plus de 1500 géants qui animent les fêtes locales. La tradition est aussi très vivante en Espagne avec plus de 2000 géants, notamment en Catalogne. Il est difficile de dénombrer les géants, précisément parce qu'il s'agit d'un patrimoine vivant : certains géants disparaissent pour renaître parfois plusieurs années plus tard, et de nouvelles effigies apparaissent tous les ans.

D’origine médiévale, les géants de l’Europe occidentale sont nés des processions communales et religieuses dès le XVe siècle. Ces figures gigantesques illustrent alors des épisodes de la Bible (Goliath), des récits de la Légende dorée (Saint Christophe) ou des histoires du cycle de Charlemagne (Cheval Bayard et les fils Aymon). Aujourd'hui, les géants ont perdu leur caractère religieux et ils témoignent de la richesse historique et culturelle liée à l'identité locale. Emblèmes d’une ville, d’un quartier, d'une association, ces grands mannequins d'osier représentent des héros historiques ou légendaires, des figures locales, des métiers, des animaux, des dragons...

 

L'âme collective du géant

Construits pour être portés par une ou plusieurs personnes, les géants dansent et animent les rues de la cité, accompagnés de leur musique. Ils sont associés à la vie de la communauté qu'ils représentent, qui les fait vivre et danser : ils peuvent se marier et avoir des enfants, s'inviter entre eux, voyager… donnant lieu à de grandes fêtes populaires.

Elément visible du patrimoine immatériel de la communauté dont il constitue le symbole, le géant favorise le lien social et il contribue à raviver la mémoire collective. Suivant les ressources humaines et matérielles, le géant est porté ou se déplace sur roulettes. Il peut mesurer de deux mètres pour les géants enfants à plus de quatorze mètres de haut pour le géant de Nieuport, qui nécessite vingt-quatre porteurs.

 

Les géants à la fête

S’il y a bien un élément qui rassemble le monde divers des géants, c’est la fête ! Qu’ils soient français, belges ou espagnols, les géants défilent dans les ducasses, les kermesses ou les fêtes patronales. Ils s’amusent et dansent au gré des sorties carnavalesques. La fête donne un sens au géant ; le géant donne un sens à la fête. Dans le sud de la France, les animaux totémiques comme la Tarasque de Tarascon ou le Poulain de Pézenas sont indissociables de leurs fêtes tout comme les géants du nord de l’Europe.

Si les géants émergent de ces festivités, ils ne sont pas seuls. Les personnages gigantesques et les animaux fantastiques font partie d’un ensemble d’éléments et de traditions. Tantôt, ils sont entourés de chevaux-jupons, d’hommes de feuilles ou de diables, tantôt, ils s’intègrent à un cortège haut en couleurs, avec des chars de fantaisie, des groupes historiques ou des ensembles musicaux.

Les géants ne se contentent pas de défiler. Ils aiment jouer avec le public. A Mons (Belgique), la queue du dragon est happée par la foule qui arrache les crins porte- bonheur. A Cassel, la foule retient les géants Reuze Papa et Reuze Maman pour des danses qui n’en finissent plus. Les géants du Meyboom, à Bruxelles, profitent de leur légèreté et de leurs bras mobiles pour taquiner le public dans de grands mouvements de va-et-vient.

Au-delà, aller voir danser les géants, c’est surtout se retrouver, partager un moment privilégié avec des amis ou avec sa famille.

 

Le géant dans l'espace public

Le géant est souvent considéré comme le citoyen modèle de la cité, qu’il soit ouvrier, enfant, seigneur ou paysan. Sa place est dans la rue et il symbolise de façon festive l’appartenance à une communauté. Par exemple, à Douai, les Douaisiens s’appellent entre eux “les enfants de Gayant”.

La fête du géant, fête de rue, est liée à des repères identifiés comme “lieux de vie” de la ville : mairie, commerces, places, cafés, constituent autant de haltes ludiques et festives sur le parcours du géant et du cortège. Or, l’évolution du tissu urbain ne va pas dans le sens du maintien d’un environnement propice aux géants, dont le passage est parfois empêché par les aménagements et le mobilier urbains. Dans les nouveaux quartiers constitués de grands ensembles, les géants trouvent difficilement leur place : ici “écrasés” par la taille des immeubles et des tours, là, incongrus dans des voies privées, des lotissements dortoirs sans magasins, sans cafés, sans vie collective. La fête populaire calendaire et le géant apportent du merveilleux et de l’enchantement ; ils transforment ainsi le regard porté sur l’environnement quotidien, révélant l’espace public dans toutes ses dimensions.

 

De génération en génération

Depuis la fin des années 1970, les géants connaissent une véritable "poussée démographique" en Belgique et au nord de la France. Le même mouvement s’observe aussi en Catalogne espagnole. À l’origine de la naissance d’un nouveau géant, il y a toujours le rêve et la volonté d’un groupe de personnes, d'associations, d'élus… Doit- on y voir la volonté de retrouver ses racines et l’"authenticité" des traditions, la nécessité pour les collectivités locales de renforcer leur identité ou tout simplement le plaisir de faire la fête ? Peut-être tout cela à la fois.

Les glorieux anciens regardent ce phénomène avec intérêt. Des cités comme Douai, Cassel, Ath, Termonde ou Malines voient les géants défiler depuis de nombreuses générations. Les porteurs se succèdent de père en fils, les artisans transmettent leur savoir-faire, les cuisinières s’échangent la recette des plats de fête.

 

La fabrication traditionnelle des géants

Au nord de la France, les premiers géants attestés (XVIe siècle) étaient construits en osier et les têtes sculptées dans le bois. Aujourd'hui, la plupart des géants portés ont une structure en osier et bois. C’est le matériau de prédilection pour fabriquer un géant, qui fait la particularité des géants du nord de la France et de la Belgique.

Depuis le XIXe siècle, d’autres matériaux et techniques ont parfois remplacé l’osier et la vannerie comme le fer, l’aluminium, les lattes de bois, la résine polyester, le grillage etc. Mais ces matières sont souvent plus lourdes et moins adaptées que l’osier qui, par sa souplesse et sa légèreté, reste le matériau préféré. De plus, l’osier permet de structurer l’ossature du géant tout en lui donnant sa forme. Il se marie bien avec le tissu car il n’est pas coupant et n’écorche pas ce dernier. Souvent, lorsqu’il est remplacé par d’autres matériaux, c’est parce que les vanniers se font rares…

Aujourd'hui pour réaliser les têtes et les mains, le plâtre et le carton pâte sont plus souvent utilisés que le bois. En fait, c’est la légèreté du matériau qui prime dans le choix du créateur. Le carton pâte a encore ses partisans mais la résine polyester est aujourd’hui souvent employée, rendant cependant le géant plus lourd.

De nombreux savoir-faire interviennent donc dans la création d’un géant : il faut travailler le bois, le cuir, l’osier et le rotin, le plâtre, le métal, le papier, les matériaux synthétiques, les tissus, le crin de cheval, les cheveux… Beaucoup d’heures de travail sont nécessaires à toute une équipe pour créer un beau géant.

Car l’apparence du géant est importante mais aussi les techniques employées pour favoriser son portage, son entretien et sa conservation. Aussi fait-on souvent appel à des artisans géantiers, professionnels qui ont expérience et savoir-faire. Mais le géant est aussi parfois réalisé "avec les moyens du bord", de façon bénévole par les membres d'une association.

 

Historique particulier de l'entreprise, de la personne ou de l'organisme, de la forme d'expression ou de l'espace culturel faisant l’objet de la fiche :

Saint Nicolas a été "géantifié" par l'association la Ronde des Géants en 1996, ainsi que le Père Fouettard. Le géant a été baptisé à Wattignies. Le personnage de saint Nicolas est représenté assis sur son âne qui mâche une carotte et porte deux hottes remplies de cadeaux sur le dos. De la main droite, il tient sa crosse d'évêque et de la main gauche les rênes de son âne. Il mesure cinq mètres de haut et il est porté par six personnes. Le Père Fouettard accompagne le géant, c'est un croquemitaine barbu et hirsute au teint très sanguin et au nez fort coloré qui taquine de son martinet géant le public. Un jeu s'instaure avec le Père Fouettard, grosse tête très mobile qui sème le désordre le long du cortège alors que le géant Saint-Nicolas s'avance lentement en majesté, dominant la foule.

L'association la Ronde des Géants étant basée à Loos en 1996, c'est d'abord dans cette ville que s'est développée la fête du géant Saint-Nicolas et du Père Fouettard, jusqu'à ce que cette fête avec ses éléments géants et son déroulement se transportent à Villeneuve-d'Ascq où la Ronde des Géants avait déménagé en 2002. À Loos, la fête continue en 2013 avec les mêmes pratiques, mais avec un autre géant représentant Saint-Nicolas en pied, un âne géant appelé Galopin et une nouvelle grosse tête représentant le Père Fouettard.

La Ronde des Géants ayant déménagé une nouvelle fois en 2009 à Ronchin avec son géant Saint-Nicolas et son Père Fouettard, la fête s'est ensuite développée dans cette ville. À Villeneuve-d'Ascq, elle s'est maintenue avec le même canevas et un nouveau géant Saint-Nicolas est apparu ainsi qu'un nouveau Père Fouettard et d’autres éléments puisés dans l'imaginaire de la tradition de Saint-Nicolas qui ont enrichi cette fête.

Un financement est accordé par la Ville de Villeneuve-d'Ascq qui fournit également l'aide des services techniques.

La fête est insérée dans l'action touristique de la Ville.

Ouvrages de référence concernant les géants et leurs fêtes

 

Chaussois (Robert), Géants du Nord-Pas-de-Calais, La Sentinelle, Éd. le Téméraire, 1998

Codron (Christine), Filatriau (Jean-Pierre), Sous les jupes des géants, Lille, La Voix du Nord, 1999

Coussée (Bernard), Deleurence (Stéphane), Vandenberghe (Philippe), Géants d'ici, Lille, Éd. Bernard Coussée, 1986

Ducastelle (Jean-Pierre), Gheusquin (Marie-France), De Sike (Yvonne), Twyffels (Brigitte), Willemart (Jacques), Géants et dragons, Tournai, Casterman, 1996

Ronde des Géants (La), Au pays des géants, éd. La Ronde des Géants, 1981 Catalogues d'exposition

Cités en Fête, Musée National des Arts et Traditions Populaires, Paris, 1992 Sur saint Nicolas

Strich (Marie-José), La légende de saint Nicolas, Rennes, Ouest-France, 1998

Dates et lieu(x) de l’enquête : 3 janvier 2014, Villeneuve-d’Ascq

Date de la fiche d’inventaire : 6 janvier 2014

Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Stéphane Deleurence et Nicole Cugny

Nom du rédacteur de la fiche : Stéphane Deleurence et Nicole Cugny (la Ronde des Géants), avec la collaboration de Séverine Cachat (Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde)

 

Données d'enregistrement :

 

N°de la fiche d'inventaire : 2014_67717_INV_PCI_FRANCE_00353

Date d'inclusion à l'inventaire : 2014

N° ARKH de la fiche : ark:/67717/nvhdhrrvswvk268

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Géants_du_Nord_de_la_France_et_de_Belgique

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