"Paume" ou "Pàuma" (pour respecter la distinction linguistique occitane), ou encore sous le nom de "pelote provençale" dans le pays de Grasse.
Le jeu de la Paume est devenu rarissime en Provence. Il n’est plus pratiqué que dans le village perché d’Artignosc-sur-Verdon.
Survivance unique, vivante et populaire d’une culture sportive fort ancienne, la Paume se joue en plein air, à même le bitume, par équipes de deux personnes frappant à main nue une balle de tennis contre un fronton… À Artignosc cependant, il ne s’agit pas de n’importe quel fronton, mais de la façade d’une église du XIe siècle, placée presqu’idéalement au centre du village, face à la Mairie, sur le tracé même de la départementale D 471 qui constitue le terrain agité des derniers jogàires de pàuma.
La Paume à main nue ou Pàuma, est un sport essentiellement masculin, très complet. Proche du tennis, c’est un jeu qui réclame une tenue décontractée, sans normes particulières, laissant toute aisance aux mouvements amples tout en évacuant bien la chaleur et en protégeant les genoux des chutes : un short assez long, une paire de baskets, un polo et/ou le torse nu. On joue avec ses deux mains ("pour un droitier, utiliser sa gauche, c’est jouer avec plus de finesse", -M. Daumas). On utilise à présent des balles de tennis usagées (pesant entre 55 et 59 grammes), moins onéreuses que les anciennes "pàumas". Cependant, des artisans basques fabriquent toujours ces dernières (noyau de bois dur entouré d’une pelote de fil de caoutchouc, le tout serré dans une enveloppe cousue, de cuir).
Ce jeu nécessite un fronton, c’est-à-dire un mur le plus haut et le plus large possible, sans ouvertures pour la balle rebondisse. Le mur idéal mesure une quinzaine de mètres de large, six ou sept de hauteur (fronton de l’église d’Artignosc). Face au mur, il faut un espace plan, dégagé et goudronné (la place centrale du Village d’Artignosc). Un trait parallèle au sol est tracé sur le mur à 1 mètre du sol. Deux lignes faisant un angle de 120 degrés avec la base du mur sont tracées à partir de chaque coin. Au-delà de ces lignes, la pàuma est dite defora (dehors, out) : personne ne marque et il faut alors rejouer le point. Il n’y a pas de limite autre que naturelle face au mur. On peut jouer en tête-à-tête, deux contre deux (technique actuelle), ou trois contre trois (à l’ancienne). Chaque équipe (n’importe quel joueur) joue la balle à tour de rôle. Les équipes sont placées en ligne, l’une près de l’autre. On frappe la pàuma à main nue, ouverte ou fermée. L’engagement se fait en frappant la balle après l’avoir fait rebondir une fois sur le sol. La plupart des lancers de balle sont faits entre la hauteur du genou et de la hanche, avec la main ouverte et creuse. Le poignet reste à peu près souple et l’avant-bras demeure parallèle au sol. Il est essentiel de maîtriser la capacité de réception et de propulsion de ses deux mains.
L’équipe qui vient de marquer, engage ensuite. La tradition récente veut que cet engagement soit fair-play. Sur les frontons fabriqués à l’usage de ce sport (Villeneuve-Loubet) un rectangle de service est peint au centre du mur. La pàuma doit frapper le mur au-dessus du trait, revenir entre les lignes de côté (illimité vers le fond). On peut la laisser rebondir une fois ou la reprendre de volée. Un point est alors marqué quand l’adversaire manque la balle, quand il manque le mur ou envoie la pàuma sous le trait.
Les parties se jouent traditionnellement en 15 ou 21 points (en 21 points lors de la Coupe du Monde du 14/08/2011 dernier), et avec un minimum de deux points d’écart, généralement en deux manches gagnantes (ex : 16 points contre 14). L’arbitrage se fait spontanément, il n’y a pas de personne préposée au décompte des points ou aux "actions litigieuses". Voilà bien, d’après les joueurs, le "seul sport au monde qui s’auto-arbitre" (Olivier Bianchi dixit). Les résultats sont simplement reportés à la main sur une feuille de papier informelle pendant le tournoi, et punaisés publiquement sur une table à l’arrière du terrain. Les points sont aussi parfois comptés à voix haute, de façon aléatoire (ce qui fait parfois l’objet de commentaires ou de contestations partisanes).
Pour les besoins du tournoi, deux ramasseurs de balle se trouvent de part et d’autres des lignes latérales encadrant le terrain de bitume, au sol. Ces personnes sont aussi chargées de la régulation de la circulation automobile en coordonnant l’entrée et la sortie des voitures qui traversent la partie, garantissant ainsi la sécurité des joueurs. Le trafic touristique est très dense au mois d’août (proximité du lac de Quinson et des chemins de grande randonnée). Ces ramasseurs-régulateurs sont équipés de panneaux indiquant aux automobilistes "STOP" d’un côté et "MERCI" de l’autre.
- Engager : entamer une partie en frappant la pàuma qui rebondit une fois sur le sol
- La pàuma : la balle
- Un jogàire : un joueur
- Picar emé la man, emé lo ponh : frapper avec la main, avec le poing
- Bondar : engager
- Lo bondaire : celui qui engage
- Bombar : rebondir. On dit d’ailleurs toujours en français régional que "la balle bombe"
- De cop : de volée
- Una partida : une partie
- Una mèna : une manche
- Defora : dehors (hors limite)
- Sota : au-dessous du trait (francisé : soute)
- Faire lo ponch : marquer un point
- A ieu ! : à moi ! (laisse)
- Bacela (pitchoun) : frappe (petit)
La Paume est un sport très largement masculin qui se pratique généralement entre 15 et 35 ans, lorsque l’homme est en pleine possession de ses moyens physiques. La vélocité, la puissance, l’anticipation, la concentration, l’engagement physique total et des réflexes musculaires coordonnés sont aussi nécessaires que la capacité collective à l’autogestion pendant une partie (pas d’arbitre).
Les partenaires s’affrontant deux à deux ici en finale possèdent deux morphologies différentes et tactiquement complémentaires. Elles apparaissent parfois très distinctement dans les équipes : l’une, fine, élancée, rapide, légère, et l’autre, robuste, lourde, stable, puissante. Ces deux types sont en adéquation avec les exigences d’une partie de Paume réussie.
Les muscles des jambes, le dos (torsions fréquentes), les bras, ainsi que les abdominaux et les articulations sont très sollicités (les appuis, les détentes) durant une partie qui peut durer une heure. La répétition des frappes de la balle sur la paume de la main peut entraîner des traumatismes douloureux, parfois appelés "clous" à cause de la douleur fulgurante qu’ils causent. Les nerfs, tendons, os et ligaments sont soumis à certains mouvements violents. Il existe notamment un risque d’arthrose de la hanche. Les chutes restent assez rares, mais lorsqu’elles surviennent, elles sont assez spectaculaires ! Certains mouvements évoquent le tennis (l’engagement, les lancers, la vitesse de déplacement), le rugby (les chutes, l’engagement physique total) ou les arts martiaux (concentration rapide, la précision).
Le jeu de Paume à main nue se pratique toute l’année, néanmoins, la compétition existe désormais à nouveau depuis 2009. Ainsi, dans les années 30, ces tournois étaient appelés "concours". Aujourd’hui, on parle plus volontiers de "tournoi", de "parties", de "Coupe du Monde" (l’emphase des termes souligne avec humour le caractère rare et exceptionnel de cette manifestation annuelle, pour une discipline qui ne l’est pas moins).
- Une journée d’initiation à la Paume a eu lieu le 16 juillet 2011 dernier (démonstrations, essais, perfectionnements).
- La Coupe du Monde de Paume artignoscaise a lieu chaque année à la mi-août sur la place du village d’Artignosc-sur-Verdon depuis 2009.
Il n’existe pas pour le moment, de programme imprimé. L’affiche assume le rôle du programme écrit. La Coupe du Monde se déroule sur deux jours, pendant un week-end.
- Samedi : épreuves éliminatoires, constitution des équipes.
- Dimanche : quarts de finale le matin, demi-finale dès 14h30 et finale à 18h. Un apéritif gratuit est proposé à tous après 18h, sur la place même du tournoi.
Description de la transmission (père en fils, maître à élève…) : Il n’existe pas de fédération de Paume à main nue à la mode d’Artignosc. Il n’y a pas de moniteurs ni d’éducateurs. Il s’agit d’une transmission socio-culturelle qui s’opère naturellement entre générations. Aujourd’hui, l’AIPA (Association Internationale de Paume Artignoscaise) constitue LA structure autour de laquelle peuvent adhérer de nouveaux membres (jeunes ou néo-résidents).
Méthode de transmission : L’entraînement des jeunes se fait entre jeunes, puis au côté des adultes, ou entre adultes pour les néo-résidents, selon leur âge, leur niveau, leurs affinités. La progression se fait dans le cadre de la famille, d’amitiés, mais non en club.
Lieu(x) d'apprentissage : Le terrain de Paume se situe devant l’église, sur la place d’Artignosc ou devant le fronton de Villeneuve-Loubet. Le lieu d’apprentissage peut être aussi n’importe quel bon mur, sans portes ni fenêtres.
Durée de l'apprentissage : La durée d’apprentissage peut être très variable. Les gestes sont "intégrés" plus ou moins rapidement selon les capacités d’apprentissage de l’initié.
Description de l'apprentissage : L’essentiel de l’apprentissage se fait par émulation, imitation, observation des adultes par les plus jeunes au quotidien ou lors de tournois.
Les Mohicans d’Artignosc
Pas d’arbitre, pas de règlement officiel, pas d’argent en jeu, pas de Coupe remise (celle de la photo fut offerte par les Basques en 1994), la Paume affiche clairement une posture libertaire, différentialiste et anticléricale (il est vrai que le point culminant du village n’est pas l’Église, contrairement à bien d’autres villages perchés). Derrière le discours idéologique "occitaniste" et anti-mistralien, certains villageois interprètent donc le geste de frapper l’église comme une lutte contre toutes les soumissions : hier contre la religion chrétienne et le seigneur (les joueurs tournent le dos au Château des Thoron, devenu aujourd’hui Mairie), et aujourd’hui en cultivant une mémoire identitaire et sportive contre l’oubli, la médiocrité, le consensus délétère.
Les mots qui reviennent au cours de l’entretien sont :
- amitié
- force
- finesse
- endurance
- réflexe
- intensité
- vélocité
Le Jeu de la Pàuma est au centre de la vie quotidienne et de l’histoire d’Artignosc, de même que le terrain se situe par analogie au cœur du village. Les joueurs ne s’entraînent pas en salle, mais sur le lieu même de la compétition, place de la Mairie. Cette sorte d’agora moderne à la filiation longue était appelée le "Sénat" par les Anciens jusqu’aux années 70, et réunit depuis longtemps autour de ce sport, jeunes et personnes âgées du village et des alentours.
La Coupe elle-même est "recyclée" à chaque tournoi : c’est un symbole de victoire, mais certainement pas un symbole d’argent, car la victoire à Artignosc n’est pas "monnayable", elle reste amateur au sens noble du mot.
Les joueurs sont des enfants d’Artignosc ou des villages avoisinants, parfois aussi des natifs du village "expatriés" ailleurs en France et revenus pour l’occasion. Ils sont étudiants ou jeunes travailleurs, tandis que le public de la Pàuma est constitué des familles de ces joueurs, d’anciens joueurs, d’amis, de voisins principalement, anciens ou néo-résidents, de quelques touristes curieux. Le rayonnement de cette manifestation touche jusqu’aux villages alentour.
Cependant déjà, si l’on ne possède pas à ce jour de document officiel sur l’histoire de la Paume à Artignosc, les jeux de balle au mur ont laissé des témoignages visuels datant de 2000 ans avant J.-C. en Égypte, de 1500 ans avant J.C. en Amérique centrale. Cette pratique se répand ensuite à travers l’Europe grâce aux Romains.
Ainsi, l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers (Diderot et d’Alembert, Tome XII) datant de 1765 fait état d’une description sommaire du Jeu de Paume tel qu’il aurait été pratiqué par les Romains, vantant les vertus de ce sport à travers, notamment les écrits de Pline et de Plutarque. Ce tome rapporte aussi qu’en 1414 "vint à Paris une fille nommée Margot, qui jouait au jeu de paume de l'avant et de l’arrière-main, mieux qu'aucun homme, ce qui était d'autant plus étonnant, qu'alors on jouait seulement de la main nue, ou avec un gant double. Dans la suite quelques-uns mirent à leurs mains des cordes et tendons pour renvoyer la balle avec plus de force, et de là on imagina la raquette. Le nom de paume, a été donné à ce jeu, parce que, dans ce temps-là, son exercice consistait à recevoir et à renvoyer la balle de la paume de la main" (p. 201).
Le Jeu de la Paume, souvent associé à une version "populaire" (sans raquette, ni gant, ni battoir) du Jeu de la Longue Paume des Nobles de l’Ancien Régime, a été autrefois largement pratiqué dans toute l’Europe jusqu’au XVIIIe siècle (en plein air jusqu’au XIIIe siècle puis, en salle). La Paume à main nue telle qu’elle est pratiquée à Artignosc de nos jours est l’héritière directe du jeu de Paume tel qu’il était pratiqué au Moyen Age jusqu’au XIIIe s. Il est maintenant perçu comme un jeu résiduel rare et le sport provençal type, en dehors de la pétanque : une pelote "basque" à mains nues. Jusqu’à la dernière guerre, plusieurs villages en dehors d’Artignosc continuaient encore à jouer à la Pàuma (en Provençal pàuma désigne la balle qui est frappée avec lo paume –mot masculin- la paume de la main). M. Gaugain, dans son ouvrage sur les sports du Var (1860-1940) relève que le Stade universitaire dracénois "intégrait dans ses statuts la pelote basque et ignorait la paume, pourtant largement pratiquée. Cependant le Var, contrairement à certaines régions comme la Picardie, a ignoré la paume associative officialisée" (p. 40). D’après lui encore, durant le Second Empire jusqu’au début du XXe siècle, environ 80% des cas recensés témoignent d’une pratique de la Paume à main nue contre un mur. Au-delà de cette période, la crise viticole locale a entraîné une relative désaffection de ce jeu dans les campagnes provençales… À l’exception toutefois d’Artignosc qui s’inscrit dans une continuité exceptionnelle. Ainsi, en 2011, il demeure le seul le village à conserver à la fois le nom "Jeu de Paume à main nue" et la pratique directe qu’il désigne depuis le XVe siècle au moins. Quant à la ville de Grasse, elle pratique la "Pelote" dans les règles de la Paume.
Certains joueurs vous parleront volontiers de la Pàuma comme d’un divertissement des paysans entre eux qui avait cours après les travaux des champs et la sieste de l’après-midi, certains autres vous diront que les Artignoscais sont les derniers et fiers représentants de ce jeu immémoriel affirmé de tout temps par une culture populaire militante et ininterrompue, à la fois contre les seigneurs aristocrates d’autrefois et contre l’influence ecclésiastique. À interroger les résidents, de souche fort ancienne parfois, on apprend simplement que ce jeu relève à la fois de réflexes "naturels" (projection d’une balle contre un mur), et de la perpétuation d’une habitude héritée. Pour tout historique, on vous dira que les arrière-arrière-arrière grands-parents pratiquaient déjà la Pàuma, que "c’est comme ça depuis toujours". Le discours des villageois fait donc état d’une pratique longue, certes, mais le souvenir individuel n’étant pas une archive historique, celui-ci s’arrête généralement à la troisième, voire la quatrième génération ascendante. Néanmoins, par ce seul moyen, la pratique de la Paume serait attestée à Artignosc depuis la fin du XVIIIe siècle.
En 2009, l’Association Internationale de Paume Artignoscaise (AIPA) fondée par Olivier Bianchi imagine la tenue d’un premier tournoi officiel de jeu de Pàuma qui aurait lieu chaque été sur le fronton de l’église du village (c’était déjà le lieu des parties ordinaires). Ce "concours" (terme ancien des pratiquants de l’entre-deux-guerres) est désormais appelé "Coupe du Monde de Paume artignoscaise". Il est relayé par des affiches en couleurs apposées dans tout le village.
L’association est toute jeune et rappelle qu’autrefois, bien avant les "concours" des années 30, la Paume se pratiquait à toute occasion, pendant le temps ordinaire ou pendant une fête, et non seulement une fois l’an. Cette pratique était liée au travail de la vigne et à l’élevage, et s’insérait dans le quotidien des villageois. L’AIPA "officialise" en quelque sorte aujourd’hui une pratique sportive rétive à toute fédération de caractère national, à toute normalisation, et qui a toujours perduré malgré la comparaison avec des sports plus médiatiques (foot, pétanque) bénéficiant de largesses publicitaires et usant de moyens financiers certains.
Les règles de la Paume se transforment tout en véhiculant l’idée de "tradition". C’est grâce à ce paradoxe que ce jeu continue d’exister, qu’il a traversé tant d’époques, puisque, selon M. Daumas, "ce qui n’évolue pas finit toujours par mourir". Le Jeu s’est donc vu modeler par les besoins et les attentes de chaque génération de pratiquants : il s’est adapté au changement sans trahir l’idée générale de départ : un jeu de balle simple, collectif et fédérateur, utilisant la main nue, une balle légère, un fronton.
Une sorte de "passation de pouvoir" se fait sentir depuis 2010 entre une ancienne génération de souche paysanne qui pratiquait "la balle à rabattre" (synonyme désuet des années 60 pour la Paume, qui a ensuite repris son nom de "toujours"), le jeu à trois, chaussée de lourds godillots sur terre battue, armée de balles de pelote en caoutchouc, et une nouvelle vague jouant deux contre deux, des Nike Air aux pieds, portant le short long des skateurs et la balle de tennis au poing.
Les motivations ont également changé. Autrefois, cette pratique avait cours après la sieste, du retour des champs. La partie était une trêve inscrite dans le prolongement immédiat de la vie professionnelle des agriculteurs locaux, elle en constituait le dérivatif agonistique, mais aussi le substitutif aux querelles. Les participants, qui n’avaient cure du fair-play, concouraient alors pour gagner, aux dépends parfois de la sécurité. Ainsi, les équipes se bousculaient beaucoup (le jeu à trois réduit l’espace de jeu pour tous), et les parties pouvaient ressembler à une mêlée belliqueuse, à une forme de sociabilité masculine violente, mais aussi intégrative quant à la jeunesse et les "étrangers" (exemple des ouvriers Portugais pendant les années 70 et 80). Le café du village, d’après M. Daumas n’aurait jamais été ce lieu communautaire connu par ailleurs en Provence. C’est la Paume qui aurait toujours tenu ce rôle parmi les hommes d’Artignosc. Si des qualités fédératrices demeurent donc dans la Paume d’aujourd’hui, la nouvelle génération recherche apparemment plutôt la détente, le retour aux sources familiales, les vacances, les complicités anciennes et durables.
"La Pàuma est cette identité qui accompagne toute une vie" (M. Daumas).
- La Festa de la Pàuma, 1994.
- La Coupe du Monde de Paume artignoscaise constitue pour le moment le seul point de convergence entre une pratique confidentielle, pluri-centenaire, ultra-locale et une ouverture à tous les publics. De nombreux touristes s’arrêtent par hasard lors de la compétition (le terrain de Paume est situé sur la départementale, passage obligé pour les vacanciers en transit), ils prennent des photos et s’en vont.
- Les affiches annonçant le tournoi sont apposées dans le village et dans les alentours. Elles attirent principalement une population locale faite de connaisseurs et d’amis.
- L’apéritif gratuit qui suit le tournoi mêle alors les joueurs, les spectateurs. Quelques touristes curieux s’approchent, un verre à la main, et regardent les photos épinglées sur le local de l’AIPA situé face à l’église-fronton, sous la Mairie.
- Les nombreux jeunes qui pratiquent la Paume à l’entraînement constituent l’avenir de ce sport.
- Un reportage a été fait sur la Paume par France 3.
- Un article de presse doit paraître dans La Marseillaise sur le sujet de collecte sur le Jeu de Paume.
- La présente fiche peut également contribuer à valoriser la Paume d’Artignosc.
- M. Olivier Bianchi, président et fondateur de l’Association Internationale de Paume Artignoscaise. Lui-même joueur de Paume.
- M. Daumas, ancien joueur de Paume et auteur-compositeur-chanteur-écrivain occitan. Promoteur de la culture, de la langue et des jeux provençaux dans le système scolaire, puis associatif (A.E.I.). Auteur d’un fascicule décrivant les sports traditionnels régionaux : Jeux sportifs populaires provençaux et Musique verte, d’un CD musical assorti d’un spectacle : d’Oc et d’Ailleurs, d’un livre sur la révolte de 1851 : Le Cahier de Quelte.
- Écrire un livre sur la pratique
- Organiser des expositions sur la pratique en dehors d’Artignosc
- Solliciter l’intérêt des autorités patrimoniales locales
- Solliciter les médias
- Solliciter des subventions pour promouvoir l’activité et le développement de la Paume
- Reconnaître le Jeu de la Paume comme un vivant patrimoine de l’humanité
Il n’existe pas, à notre connaissance, de partenariat officiel entre l’AIPA et la Mairie d’Artignosc, même si le site internet officiel du village a mentionné le tournoi de Paume sur son agenda. La conscience patrimoniale autour de la pratique du Jeu de la Paume se limite pour le moment à des revendications idéologiques, parfois régionalistes, mais il manque visiblement un soutien dépassant les vieux clivages politiques "rouges-blancs", ces derniers empêchant probablement une promotion plus officielle.
Le site national de recensement officiel des sports ne mentionne d’ailleurs pas la survivance de la Paume ailleurs qu’à Cannes, faute d’une affiliation à un club.
Le restaurant Le Chardon (figurant au Label Bistrot de Pays), est situé dans le village voisin de Baudinard. Cet établissement est partenaire officiel de la Coupe du Monde de Pàuma et figure également sur l’affiche du tournoi.
- Site officiel de la commune d’Artignosc
Remerciements particuliers à M. Daniel Daumas, chantre de l’Occitanie et à M. Olivier Bianchi, président-fondateur de l’Association Internationale de Paume Artignoscaise, au peintre Jean Arène venu "croquer la Paume" avec ses fusains, Gaspard le violoniste qui joue si bien de la balle, à Adrien le journaliste, ainsi qu’aux nombreux anonymes, Artignoscais de souche et néo-résidents qui se sont prêtés au jeu des questions.
- GAUGAIN Jean-Claude, 2000. Jeux, gymnastique et sports dans le Var (1860-1940). Essai d’histoire sociale et culturelle. L’Harmattan, Paris, 404 pages.
Personne(s) rencontrée(s)
- M. Daniel Daumas, joueur de Paume depuis cinquante ans. Instituteur, puis formateur à l’IUFM, écrivain bilingue occitan-français, musicien, créateur de l’A.E.I. (initiative de collecte des jeux traditionnels du Verdon).
Localisation (région, département, ville)
Artignosc-sur-Verdon (Artignosc-sus-Verdoun en provençal de norme mistralienne et Artinhòsc de Verdon en provençal classique), Haut-Var, Provence-Alpes-Côte d’Azur
Adresse et contexte de l’entretien : Place du village durant les demi-finales et finale de la Coupe du Monde de Paume artignoscaise. Entretien direct du 14 août 2011, tenu entre 14h10 et 19h45 par une femme de 34 ans.
Adresse du lieu de la pratique : Place centrale d’Artignosc, entre le Château-Mairie et l’église, sur le bitume d’une route départementale incontournable pour la traversée du village, et très fréquentée pendant la pratique.
Siège social : Le Château, 83630 Artignosc-sur-Verdon.
Mail : assoce.aipa@gmail.com
Indexation : Paume, Pàuma, pelote à main nue, pelote provençale, fronton, balle, Provence.
Dates et lieu(x) de l’enquête : Artignosc-sur-Verdon, Août 2011 et Août 2012
Date de la fiche d’inventaire : 16 Août 2012
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Marie-Véronique Amella
Nom du rédacteur de la fiche : Marie-Véronique Amella
N° d'inventaire Ministère Culture : 2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00167
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2b1
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paume_artignoscaise
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