Les techniques de coiffure d'origine africaine en région parisienne

Les cheveux crépus demandent des soins et des gestes d’entretien particuliers que les populations afro-descendantes connaissent et ont utilisé au long de leur histoire

Les cheveux crépus demandent des soins et des gestes d’entretien particuliers que les populations afro-descendantes connaissent et ont utilisé au long de leur histoire. L’art de traiter ce type de cheveux répond, d’une part, aux spécificités physiques du cheveu, qui est frisé, bouclé ou très bouclé et, par ailleurs épais et dense, ce qui demande l’application de certains soins pour un entretien correct, et rassemble, d’autre part, une série de gestes et de techniques qui permettent de coiffer ce type de cheveux.

Les cheveux crépus demandent des soins et des gestes d’entretien particuliers que les populations afro-descendantes connaissent et ont utilisé au long de leur histoire. L’art de traiter ce type de cheveux répond, d’une part, aux spécificités physiques du cheveu, qui est frisé, bouclé ou très bouclé et, par ailleurs épais et dense, ce qui demande l’application de certains soins pour un entretien correct, et rassemble, d’autre part, une série de gestes et de techniques qui permettent de coiffer ce type de cheveux.

Dans l’imaginaire collectif, le tressage comme base de la coiffure sur les cheveux crépus rappelle la filiation avec une culture africaine ancestrale. Signe qui permettait autrefois d’identifier une ethnie, un statut social ou même un événement dans la vie sociale de la personne (baptême, passage à l’âge adulte, mariage, deuil, etc.), la coiffure d’inspiration africaine est de nous jours une pratique qui perdure, même si sa signification s’est transformée.

Communautés africaines, antillaises et afro-descendantes d’Île-de-France

Lieu(x) de la pratique en France

 

Cette fiche décrit la pratique en Île-de-France, mais elle est présente partout en France. À Paris, deux quartiers sont particulièrement importants pour la pratique : le quartier de Château d’eau (Xe arrondissement) et le quartier de la Goutte d’or (XVIIIe arrondissement), qui proposent beaucoup de magasins de coiffeurs d’origine africaine et antillaise.

 

 

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

 

La pratique est présente partout dans le monde où sont présents des afro-descendants

Les techniques de soin

 

Les cheveux crépus demandent des soins et des gestes d’entretien particuliers que les populations afro-descendantes connaissent et ont utilisé au long de leur histoire. Coiffer les cheveux crépus équivaut à manœuvrer à partir d’une même technique, mais en s’adaptant aux spécificités de la matière capillaire. Que les femmes viennent d’Afrique ou de la Caraïbe, leurs savoirs dans le domaine sont du même type ; cependant, selon le type de cheveu, c’est-à-dire sa texture, il est nécessaire d’adapter la coiffure. L’art de traiter ce type de cheveux répond, d’une part, aux spécificités physiques du cheveu, qui a une texture naturelle particulière, plus ou moins frisé, bouclé et très bouclé, pouvant aller jusqu'à ressembler à des petits ressorts (structure hélicoïdale), et qui est également épais et dense, ce qui demande l’application de certains soins pour son entretien correct ; et, d’autre part, revêt toute une série de gestes et de techniques qui permettent de le coiffer.

Dans l’imaginaire collectif, le tressage comme base de la coiffure sur les cheveux crépus rappelle la filiation avec une culture africaine ancestrale. Tous ces gestes de soin et ces coiffures particulières, tout en ayant un passé ancestral, sont très présents parmi les communautés afro-descendantes d’Île-de-France aujourd’hui. Signe qui permettait autrefois d’identifier une ethnie, un statut social ou même un événement dans la vie sociale de la personne (baptême, passage à l’âge adulte, mariage, deuil, etc.), la coiffure d’inspiration africaine est de nos jours une pratique qui perdure, même si sa signification s’est transformée.

L’hydratation est le premier geste de soin. Le cheveu crépu constitue une matière, un support, un élément qu’il faut savoir traiter et modeler. Par ses caractéristiques, il a besoin d’être bien hydraté. L’eau, au premier chef, mais aussi l’huile de coco, l’huile de charité, l’argile, etc., sont les produits utilisés pour réussir une bonne hydratation. Pour ce faire, le plus souvent, la personne procède en séparant sa chevelure en plusieurs mèches, dans chacune desquelles elle introduit de l’eau ou tel autre produit choisi pour l’hydratation. Maintenir cette hydratation, par exemple en utilisant des sprays ou des laits, est primordial pour conserver la malléabilité des cheveux, le but étant d’apporter constamment de l’eau aux cheveux. En France, les conditions climatiques et le type d’eau demandent une hydratation plus forte que dans les « pays d’origine ».

 

Les techniques de coiffure

 

Le tressage est l’une des techniques les plus répandues pour coiffer les cheveux crépus. Elle consiste à plaquer contre le cuir chevelu un tressage, qui peut être diversifié (tressage à deux brins, trois brins ou plus : quatre ou même cinq et six) et produit un dessin aux formes souvent géométriques. Le tressage se décline selon la réalisation de nattes différentes.

Les nattes collées peuvent se présenter serrées contre le crâne ou décollées du crâne et à trois brins ou plus.

Les vanilles sont un autre type de tresse, dont la réalisation nécessite de sélectionner une mèche de cheveu, puis de la séparer en deux sections identiques, pour ensuite faire tourner un brin au-dessus du second, en répétant ce même geste sur toute la longueur du cheveu. Les cheveux sont ainsi « twistés » et peuvent être alimentés par des mèches de tout type (mèches de fil de laine ou de nylon, cheveux synthétiques), afin d’obtenir une torsade. Les vanilles peuvent être portées longues ou courtes. Une variante de la vanille est la tortille, dont le principe consiste à enrouler la mèche de cheveu sur elle-même. Il est possible d’enrouler les cheveux à l’aide d’un peigne ou avec les doigts.

Les dreadlocks ou simplement locks

sont également une autre manière de porter les cheveux. Les mèches de cheveux sont entremêlées soit de façon naturelle, soit de façon organisée et mécanique. Les personnes aux cheveux crépus, frisés, bouclés et même lisses, peuvent faire des locks. Parmi les techniques les plus courantes, les plus connues sont, d’une part, la technique en twist, qui entremêle la mèche, soit autour du doigt, soit avec un peigne, afin de lui donner une forme arrondie, et, d’autre part, la technique du crochet, qui sert à emmêler les cheveux à l’intérieur des locks. Le crochet utilisé ici a un manche en bois et une sorte d’aiguille à l’extrémité, avec une petite pointe. Au fur et à mesure de la pousse des cheveux, il faut entretenir les locks, qui vont s’agrandir vers l’intérieur pour former comme des lianes. Cette manière de porter les cheveux a été popularisée par le chanteur Bob Marley. Faire des tresses avec les locks ou les monter en « chignon » sont des coiffures communément répandues parmi la population noire et métissée.

Le tissage est une autre technique de coiffure. Les cheveux sont d’abord tressés sur la tête, avec des nattes collées, sur lesquelles des mèches de cheveux sont cousues. L’objectif de cette technique est d’allonger la longueur originale des cheveux, afin de réaliser des coiffures plus élaborées.

La technique du défrisage consiste à lisser les cheveux, afin de leur donner un aspect de cheveux raides. Traditionnellement, des fers à lisser servaient à donner cet effet.

Nombre d’accessoires d’ornement peuvent être utilisés pour finaliser ces coiffures ou même en représenter la partie principale. Parmi les accessoires les plus utilisés, citons les foulards, les perles, les « cauris » (coquillages), les peignes de bois.

La coiffure au naturel des cheveux crépus s’est répandue dans les coiffures noires ou métisses par le biais des « blogueurs ». Elle répond à un long mouvement de valorisation des cheveux au naturel et à un véritable projet de revendication identitaire. Un important marché de produits « naturels » et la création de blogs, sites internet et chaînes Youtube contribuent à ce processus. De nombreuses femmes principalement, mais aussi certains hommes, la plupart noirs, s’investissent dans la création de vidéos ou textes pour donner des conseils et promouvoir l’importance de garder les cheveux au naturel. Ces blogs contribuent à la fois à répandre un marché avec des produits spécifiques pour les cheveux crépus et à valoriser la culture noire grâce à la promotion d’une beauté noire qui assume les cheveux crépus.

 

Le métier de coiffeur « afro » en Île-de-France

 

L’offre de formations professionnelles pour devenir coiffeur en France est importante. Mais, dans la plupart des centres de formation, les élèves apprennent à coiffer sur un cheveu de type caucasien, qui n’a absolument pas la même texture que le cheveu crépu. Ainsi, pour réaliser des coupes de cheveux, le coiffeur mouille la tête. Or, s’il est mouillé, le cheveu crépu se rétracte, à la différence d’un cheveu dit caucasien, qui, mouillé, se raidit et s’allonge. Le cheveu crépu, frisé ou bouclé, pousse aussi avec beaucoup plus de volume que le cheveu raide ou lisse. Les techniques de coupe des cheveux crépus doivent donc être adaptées : l’application des mêmes techniques ne donnera pas les mêmes résultats. En l’absence d’une formation spécifique à ce type de cheveux, les coiffeurs « afro » connaissent pourtant, pour la plupart, les spécificités de la matière capillaire afro et développent un marché très important en Île-de-France et notamment dans certains quartiers de Paris.

Français et autres langues parlées par les afro-descendants vivant en Île-de-France

Patrimoine bâti

 

Sans objet

 

 

Objets, outils, matériaux supports

 

Peignes, barrettes, aiguilles, produits de soin (huiles, beurre de karité), fils, perruques, foulards, mèches de cheveux synthétiques ou naturels, perles et accessoires de décoration.

L’art de la coiffure est pratiqué et appris dans le cadre de la famille où, encore aujourd’hui, sa transmission est assurée. Le mode d’apprentissage traditionnel est fondé sur la transmission directe dans le contexte familial et communautaire. Elle concerne les techniques de soin, telles que l’usage de certains produits naturels (eau, beurre de karité, henné...) ou outils (peignes, aiguilles, fers chauds...), mais aussi des techniques de coiffure, comme les gestes nécessaires pour élaborer les tresses, les vanilles, les locks et d’autres types de coiffure. Les réunions organisées pour se coiffer mutuellement sont très répandues, notamment entre femmes : mères et filles, tantes et nièces, grand-mères, amies. Cette habitude semble un héritage du mode de vie des villages d’origine, qui comportait des réunions intracommunautaires. Encore aujourd’hui, en région parisienne, ce type de réunions est un moment privilégié pour la transmission des gestes et des connaissances liées à l’entretien du cheveu. La plupart des personnes interviewées, en retraçant leurs premières expériences avec la coiffure, ont évoqué des situations de ce type. Plusieurs mères de familles rencontrées dédient encore du temps à l’entretien des cheveux de leurs enfants, moments où elles transmettent leurs connaissances, de génération en génération.

Les salons de coiffure de Paris et de sa région sont aussi des lieux de réunion entre membres d’une même communauté. Ils reproduisent un certain environnement social, qui dépasse la coiffure. Néanmoins, le salon demeure le lieu où les techniques s’appliquent et où l’on peut trouver un véritable échange. Bien que la transmission des techniques dans les salons soit moins ouverte, car il impose une forme de hiérarchie entre le professionnel/coiffeur, détenteur de la pratique, et le client, simple utilisateur, c’est là que les apprentis s’initient aux techniques spécifiques de coiffure et que les coiffeurs, dans leur relation avec les clients, reproduisent leurs pratiques, expérimentent des nouveaux styles, lancent des nouvelles modes.

 

Les ateliers et les salons organisés par les associations ou par d’autres acteurs engagés de la communauté sont aussi un autre lieu important pour la transmission et l’apprentissage des techniques de soin et de coiffure. Des cours de plus en plus approfondis sont donnés, souvent organisés en modules comme dans les formations professionnelles officielles, et un public toujours plus grand s’y intéresse. En région parisienne, chaque année, des dizaines de ces événements sont organisés. Un aspect intéressant noté dans ce contexte, outre l’apprentissage et la transmission des pratiques, est le volet, plus social, de l’engagement. Ainsi, des groupes de parole réunissent des femmes ayant subi des problèmes de santé liés à l’utilisation de produits chimiques, ou encore des formations sont organisées pour les parents qui adoptent des enfants noirs, afin de leur apprendre à entretenir leurs cheveux.

Quant au canal plus officiel d’apprentissage des techniques de coiffure dans les formations publiques (BTS, CAP), aucune d’entre elles ne prend véritablement en charge l’apprentissage de l’entretien des cheveux crépus et frisés. Une grande partie des personnes interviewées regrette ce manque de formations spécialisées en France. Bien que la profession de coiffeur soit très encadrée, avec l’obligation de suivre une formation, beaucoup de pratiquants issus des communautés afro-descendantes n’ont pas acquis le niveau de formation nécessaire et, par ailleurs, les professionnels diplômés ne connaissent pas forcément les techniques d’entretien du cheveu afro. Cette situation est étonnante, compte tenu du fait que la population des personnes noires de peau ou métisses est estimée à près de 2 millions en France. Dans ce contexte, les coiffeurs désireux de se former à la prise en charge du cheveu crépu sont contraints de se rendre à l’étranger. Toutefois, certains professionnels commencent aujourd’hui à créer des formations privées extra-curricula, telle l’école de coiffure Olilor en région parisienne, pour permettre de se spécialiser et d’intégrer à une formation généraliste les techniques de soins et de coiffure propres aux cheveux crépus ou frisés.

Enfin, la presse et l’internet sont les modes les plus contemporains de transmission des techniques de soin du cheveu. De nombreux magazines spécialisés informent sur les techniques, sur les dernières modes de la coiffure afro, sur les produits de soin. Sur internet, plusieurs forums ont vu le jour, avec la participation de nombreux internautes, notamment des femmes, qui échangent leurs connaissances autour de l’entretien du cheveu crépu. Un grand nombre de blogueurs et de « you tubers » créent des tutoriels et des contenus audiovisuels libres d’accès, visionnés par un nombre croissant d’utilisateurs en France et partout dans le monde.

Sur la transmission de la pratique ont été interviewés plusieurs pratiquants, détenteurs de traditions et informateurs :

Zala VOUAKOUANITOU, directrice de l’atelier Tortille, animatrice de cours et d’ateliers

Clarisse LIBENE, youtubeuse, réalisatrice de tutoriels audiovisuels sur le soin du cheveu crépu et créatrice du site d’e-commerce « Belle Ebène »

TAJ (« HairyTaj »), célèbre coiffeur d’origine martiniquaise, propose des cours et des tutoriels audiovisuels sur sa chaîne Youtube.

Aline TACITE, organisatrice du salon Boucles d’ébène, qui favorise les échanges autour des pratiques de soins et de coiffure sur cheveux crépus, donne également des cours de coiffure.

Nadeen MATEKY, coiffeuse et « architecte capillaire », donne des master-class en coiffure afro.

Francis OLILO, directeur de l’école de coiffure Olilor en région parisienne, première école à inclure des modules concernant les cheveux afro.

Oummou DOUCOURE, femme franco-sénégalaise, très investie dans la transmission des savoirs au sein de sa famille, notamment à sa fille.

Johanna GENEVIEVE (« Doigt de Fée »), coiffeuse à l’atelier Tortille, d’origine guyanaise, donne des cours pendant les événements de l’atelier.

Les coiffures sont présentes dans la culture humaine depuis des temps immémoriaux. La croissance des cheveux est un phénomène naturel et continu de la naissance à la mort, sauf en cas de maladie. Cette pousse constante impose des techniques pour les maintenir et permettre de réaliser les activités quotidiennes.

Les premières « coiffures » identifiées remontent au Paléolithique. La statuette dite « Vénus de Willendorf », découverte en Autriche et conservée au Musée d’histoire naturelle de Vienne, datée de 25 000 à 20 000 ans av. J.-C. et associée à des rituels de fertilité, figure une coiffure constituée de tresses. La « Dame au capot », ou « Dame de Brassempouy », autre statuette datée du Paléolithique, taillée dans un os de mammouth, inventée dans le sud de la France, à Brassempouy, et conservée au Musée national d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye, représente un visage humain, orné en partie supérieure d’une coiffe ou coiffure faite aussi de tresses. Comme elles, d’autres figurines attestent l’importance des coiffures dès cette haute époque, laissant supposer leur place dans la construction de l’image ou de l’identité individuelle.

Avec le temps, les coiffures se sont complexifiées en affirmant un caractère social. Cette forme extrêmement naturelle de personnifier son style par la coiffure a été incorporée dans les sociétés. Elle permet d’identifier, de classer ou de catégoriser les individus. Dans les peintures murales de l'Ancienne Égypte, les diverses coiffures représentées sont associées au statut social ou au genre. Selon les recherches, pharaons et impératrices utilisaient des coiffures particulières, ornées de fines mèches d’or. L’embellissement ne se limitait pas à la coupe ou à l’ornement de la chevelure, mais touchait aussi la barbe des pharaons, traitée en tresses, comme symbole de pouvoir. L’histoire humaine ne cesse d’associer la coiffure à une signification sociale. Chez les Mésopotamiens et les Perses sont attestés des styles particuliers de coiffure. Sur le bas-relief du mur L du palais du Roi Sargon II à Dur Sharrukin à Assyria (aujourd’hui Khorsabad en Iraq), vers 716-713 av. J.-C., conservé au Musée du Louvre, les tresses de cheveux et de barbe du roi Sargon et de sa suite sont mises en évidence.

 

Les coiffures se sont progressivement transformées, avec des variations d’une culture à l’autre : symbole de beauté, d’appartenance à un groupe social, à un peuple ou à une caste ou encore représentation d’un état civil ou de moments rituels.

Alors que tous les cheveux humains contiennent la même composition de kératine et sont formés par une racine et une tige, leur aspect physique varie selon les régions du monde, en relation avec la température extérieure et le pourcentage d’humidité atmosphérique. Les cheveux réchauffent la tête et la protègent à la fois des rayons du soleil. La diversité des styles de coiffure peut résulter de différences culturelles autant que de diversités climatiques. Le climat chaud de la plus grande partie du continent africain a modelé un type de cheveu très particulier, qui, grâce à sa forme voluptueuse et frisée, protège le cuir chevelu des rayons du soleil et de l’humidité environnementale. Cette texture a permis des coiffures très complexes et belles, allant jusqu’à défier, dans certaines occasions, les lois de la gravitation. Autrefois, les coiffures répondaient au statut social de chaque individu au sein d’un groupe humain. Le nombre de royaumes ayant existé dans plus de la moitié du continent africain et l’usage symbolique qui y était fait des coiffures expliquent l’énorme variété des possibilités stylistiques attestées dans ce domaine.

Outre les différentes significations sociales de ces coiffures, le fait même de se coiffer a constitué une partie importante du tissu des relations familiales et communautaires, surtout parmi les groupes de femmes, qui apprenaient dès leur plus jeune âge l’art du tressage au sein des réunions régulières de leurs sœurs, tantes, mères ou grand-mères. Du fait de la complexité de ces coiffures, ces réunions pouvaient durer plusieurs heures et se prolonger parfois plusieurs jours.

Ces savoirs culturels ont connu une fracture au moment de la traite des êtres humains, au temps de l’esclavagisme. Ce fait historique, long de plus de trois cents ans, a marqué les populations noires de manière encore sensible aujourd’hui. Dans l’histoire moderne de l’humanité, l’esclavagisme a défini la couleur de peau comme signe de la condition humaine. La société occidentale s’est alors stratifiée, l’homme de couleur blanche, à un échelon supérieur, occupait des positions privilégiées par rapport aux esclaves travaillant dans les plantations. Ce cadre a fait naître des mélanges culturels, issus de la rencontre entre personnes de langues, croyances, valeurs, rites, etc., différents. Les traditions africaines ont connu alors un syncrétisme, source de nouveaux codes de valeurs. Les révoltes dans la société nord-américaine et aux Antilles ont révélé le caractère insoutenable du système esclavagiste. Les mouvements de revendication des droits des afro-descendants, nés notamment là où l’esclavagiste avait existé et développés aux États-Unis, ont influencé le déroulement des événements historiques et, de manière significative, la valorisation de l’image et de l’esthétique noires.

 

En 1905, à Indianapolis (États-Unis), C. J. Walker, afro-américaine, a inventé une série de produits d’entretien des cheveux, qui aidait à prévenir leur chute et leur perte, problématique récurrente parmi la population afro-descendante, liée à l’utilisation de produits nocifs pour la santé du cuir chevelu. Son commerce a prospéré grâce à un système de vente chez les femmes au foyer à travers tout le pays : ses produits et d’autres services, tel que le lissage avec un peigne chaud, se sont répandus (Bundles, 2001). Les femmes aux cheveux crépus ont cherché à se lisser les cheveux. Dans les années 1930, le « conk style » était à la mode chez les barbiers des États-Unis : il consistait à lisser les cheveux avec un mélange de congolène, composé de pommes de terre, d’œufs et de lessive, pour aplatir les cheveux et réussir certaines coiffures. Du fait de son caractère corrosif, jusqu’à la brûlure du cuir chevelu, les utilisateurs devaient rincer soigneusement leurs cheveux après usage. Dans la même période, certains leaders des mouvements sociaux de revalorisation de la culture afro-américaine, comme Marcus Garvey ou Booker T. Washington, s’opposaient au lissage des cheveux, soutenant que ce geste était seulement la recherche d’une image fondée sur les valeurs esthétiques de la société blanche occidentale. En 1954, la compagnie de George Johnson a commercialisé un produit chimique destiné à lisser les cheveux. Son grand succès a encouragé d’autres producteurs : dans les années 1960 apparaissent différents produits, tous aussi nocifs pour la santé.

Progressivement, le mouvement de revendication des droits civils des afro-descendants s’est répandu aux États-Unis. Des leaders, comme Malcom X ou Martin Luther King, ont fait prendre conscience de la situation d’oppression physique et psychologique dans laquelle vivaient les afro-américains. Au cours des années 1960, des femmes afro-américaines ont créé le mouvement « Black is beautiful » (Anderson, 1977), qui cherchait à promouvoir dans la population un discours de fierté identitaire de la culture noire, acceptant et revalorisant les origines africaines. Les cheveux et les coiffures ont été un élément très important de ce processus de revalorisation, qui s’est répandu aux États-Unis et dans la Caraïbe et suggérait d’éviter l’utilisation de produits dont la finalité était de transformer l’aspect physique des cheveux pour qu’ils ressemblent davantage aux cheveux caucasiens. Le style dit « afro », qui consiste à conserver les cheveux longs et au naturel, dans un volume de forme arrondie, s’est imposé comme une mode. Pour les Blacks Panthers, il était le symbole de la réaffirmation de l’identité d’origine africaine.

Vers la fin des années 1970, la coiffure afro a perdu sa relation plus étroite avec la sphère politique et son usage s’est étendu au monde du spectacle et du sport. En parallèle, la pratique de lisser les cheveux à l’aide de produits chimiques se poursuivait, malgré les conséquences négatives pour les cheveux.

Dans les années 1980, l’usage d’extensions et de rajouts s’est généralisé en dehors du monde afro-descendant. En 1979, l’actrice Bo Derek a joué dans le film comique 10 avec une coiffure inspirée du tressage traditionnel africain, qui la fit remarquer comme symbole sexuel et a contribué à répandre ce type de coiffure, y compris chez les femmes aux cheveux de type caucasien.

 

Dans les années 1990, les États-Unis ont connu une série d’émeutes dues à des problèmes raciaux, après que quatre policiers avaient violemment battu le jeune Afro-américain Rodney King. La scène, filmée par un passant et diffusée par une chaîne de télévision, a marqué un nouveau temps de réflexion sur la place des personnes afro-descendantes dans la société américaine. En 2000 est apparu aux États-Unis le mouvement dit « Nappy », qui vise notamment à valoriser la beauté des cheveux crépus coiffés de manière naturelle (Metcalf, Spaulding, 2015). Leurs trois fondatrices proposaient d’abandonner les produits chimiques de lissage, en raison de leur nocivité pour la santé et de leur contribution à la dévalorisation de l’identité africaine.

Avec un grand succès au niveau mondial, ce mouvement a constitué depuis 2011 un réseau assez fort en France, pays d’Europe à la plus forte population d’origine africaine. Les populations afro-descendantes en France ont deux origines principales : d’une part, les personnes originaires des pays africains de la vallée du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie et Sénégal) et que d’autres pays francophones issu des anciennes colonies (Guinée, Congo, Cameroun et Côte d’Ivoire principalement) ; d’autre part, les personnes originaires des territoires d’Outre-mer (Mayotte, Guadeloupe, Martinique et Guyane). La France métropolitaine comptait ainsi, en 2008, près de 2,4 millions de personnes noires originaires du sud du Sahara et de l’Océan indien et de 700 000 à 900 000 Domiens, soit 3 à 3,5 millions de personnes environ, ou 5 % de la population globale (Gourévitch, 2009).

Cette migration a commencé après la seconde guerre mondiale, avec le besoin en main d’œuvre lié à la Reconstruction. Des cartes de résidence temporaire ont été accordées aux hommes des pays subsahariens qui venait pour travailler. Au début des années 1960, sous la présidence de Georges Pompidou, la politique d’immigration s’est durcie et les titres de séjour temporaires ont été supprimés. Des titres de séjour favorisant le regroupement des familles ont été accordés, changeant le profil de la population migrante, jusqu’alors principalement constituée d’hommes, et contribuant à modifier le caractère temporaire de ces migrations (Timera, Garnier, 2010). L’arrivée des femmes et des enfants a provoqué une installation plus durable sur le sol français et a enrichi la composition multiculturelle de la France contemporaine. À Paris intra muros, dans les Xe et XVIIIe arrondissements, les marchés, épiceries, magasins de textiles, restaurants et, précisément, les nombreux salons de coiffure attestent la forte présence de l’Afrique.

Comme toute pratique culturelle ou tradition, la coiffure n’a cessé d’évoluer au fil du temps. Née probablement d’un but fonctionnel, la coiffure est devenue un art, lié à un savoir-faire spécifique, et une pratique sociale, qui participe à la construction de l’identité des personnes et des communautés.

La pratique de la coiffure afro a connu des évolutions et des adaptations liées à l’histoire même des populations noires et afro-descendantes. Comme évoqué plus haut, une partie des savoir-faire anciens de soin du cheveu crépu et certaines formes de la coiffure traditionnelle africaine ont été perdus ou au moins transformés pendant la période du colonialisme et de l’esclavagisme. Cette évolution, imposée par les colons, a vu un certain effacement de l’identité individuelle et une forme d’adaptation des pratiques de soin des cheveux crépus et frisés (absence de disponibilité des produits de soin traditionnels, variantes du climat, dissimulation des cheveux crépus ou adaptation de nouvelles techniques pour les transformer ou les cacher…).

Les questions d’effacement de l’identité, de perte des traditions, d’adaptation au climat et de manque de produits spécifiques sont des préoccupations encore présentes aujourd’hui parmi la population afro-descendante en région parisienne. Les réponses apportées, adaptées au contexte français, induisent des évolutions de la pratique. Une tension est sensible aujourd'hui au sein de la communauté afro-descendante, entre les personnes qui préfèrent dissimuler leurs cheveux, en les lissant à l’aide de différentes techniques de défrisage ou en utilisant de faux cheveux ou des perruques avec la technique du tissage, et celles qui rejettent ces pratiques, parce qu’elles sont dangereuses pour la santé et qu’elles participent aussi à l’effacement de l’identité noire et des origines africaines. Les partisans de ce dernier courant sont souvent aussi très impliqués dans le renouveau des techniques plus traditionnelles de coiffure, qui s’appliquent aux cheveux au naturel. L’évolution artistique contemporaine reprend et réélabore d’ailleurs, de façon originale, les coiffures africaines traditionnelles.

Pour l’adaptation au nouveau climat et la production et l’usage de produits de soin spécifiques pour cheveux crépus ou frisés, les militants de ce courant de « retour au naturel » élaborent certaines nouveautés, afin de traiter le cheveu de manière plus simple et efficace et d’éviter la solution du défrisage et du tissage. De nombreux professionnels et des personnes passionnées et engagées ont élaboré des lignes de produits adaptés, souvent à base de produits naturels et traditionnels, et s’impliquent dans la transmission et l’apprentissage des gestes nécessaires à leur utilisation. Ce marché est, d’ailleurs, en forte croissance économique.

Vitalité

 

La vitalité de la coiffure sur cheveux crépus et frisés à Paris et dans sa région est illustrée par l’existence de nombreuses boutiques spécialisées. Les deux quartiers de Château d’eau et de la Goutte d’or sont emblématiques de cette pratique en France, attestant sa vitalité économique, reposant sur un important chiffre d’affaires. Néanmoins, ce contexte plutôt commercial n’offre pas les pratiques les plus authentiques de soin du cheveu crépu et frisé : un grand nombre de ces boutiques se spécialisent dans les techniques de tissage et défrisage, sans valoriser le cheveu crépu en soi. Ces coiffures sont encore très prisées parmi les communautés d’afro-descendants, malgré les risques importants pour la santé capillaire et l’enjeu d’effacement de l’identité afro. Certaines boutiques toutefois peuvent également réaliser des coiffures fondées sur des techniques plus traditionnelles de tressage, comme dans la réalisation de coiffures pour les célébrations (mariages ou baptêmes).

Depuis quelques années, un renouveau des coiffures « afro » est sensible, avec un retour aux cheveux naturels et l’utilisation de techniques et l’usage des produits plus traditionnels. Ce mouvement, né aux États-Unis et exporté dans le monde, est le plus souvent connu sous le nom de « nappy », contraction de « natural » and « happy ». Leurs partisans critiquent les techniques invasives de défrisage des cheveux et l’utilisation de produits chimiques, très souvent dangereux pour la santé. Leur discours touche plus largement à l’identité afro. Un nombre croissant de coiffeurs et d’organismes en région parisienne s’impliquent dans cette démarche « nappy », qui renouvelle les techniques de coiffure les plus traditionnelles. Des femmes notamment s’intéressent à ce type de coiffure naturelle et le marché des produits naturels et des formations au soin des cheveux crépus et frisés est de plus en plus florissant.

Enfin, pour valoriser le cheveu crépu et l’identité afro, beaucoup de coiffeurs contemporains reprennent les motifs des anciennes coiffures d’origine africaine. Sans les reproduire forcément de manière fidèle, ils se les approprient pour élaborer de nouvelles coiffures originales. Les résultats de ces recréations sont très souvent extraordinaires, au plan de l’art et de l’architecture capillaires.

 

 

Menaces et risques

 

La question des menaces sur la viabilité des techniques de coiffure et du soin des cheveux crépus est assez complexe en région parisienne.

Sur le plan le plus traditionnel de ces pratiques, l’on peut considérer qu’elles sont en danger parmi les communautés d’afro-descendants. Les coiffures d’origine africaine les plus traditionnelles sont en voie de disparition selon une grande partie des personnes interviewées. Les coiffures anciennes, qui permettaient de reconnaître la provenance ethnique, l’âge, la situation sociale d’une personne, sont de moins en moins réalisées. Cette disparition semble être aussi actuelle en France qu’en Afrique ou aux Antilles, notamment dans les grandes villes. Néanmoins, il est encore possible d’admirer certaines de ces coiffures traditionnelles, même si c’est plus rare, lors des cérémonies, telles que les mariages, ou dans des moments importants de la vie d’une personne, comme la perte d’un proche. Des créations originales d’artistes coiffeurs contemporains reprennent aussi les motifs des anciennes coiffures d’origine africaine, mais sans rechercher forcément la reproduction à l’identique.

Par ailleurs, les rythmes de vie, les modes, la globalisation des coutumes et les modèles de beauté véhiculés par la communication de masse, encore dominés par les hommes et les femmes blanches, perpétuent en quelque sorte le processus d’effacement des traditions, nés des contextes historiques de l’esclavagisme et du colonialisme, facteurs de la disparition des coiffures les plus traditionnelles.

La mode contemporaine, encore très répandue parmi les femmes des communautés afro-descendantes de lisser ses cheveux ou même de porter de faux cheveux et des perruques, contribue également à un certain oubli des techniques traditionnelles. L’utilisation très répandue de produits chimiques et de cheveux synthétiques peut représenter un vrai danger pour la santé. L’utilisation de cheveux naturels, dits « brésiliens » ou « indiens », interroge sur la réelle provenance de ce type de cheveux. La technique même du tissage provoque enfin des problèmes capillaires, comme la chute de cheveux ou des alopécies.

Ces problématiques sont sensibles aujourd’hui au sein même de la communauté, avec le souhait d’un retour aux origines, soutenu notamment par certaines activistes : retour en termes de techniques de soins (usage des produits naturels et abandon des produits chimiques toxiques et dangereux pour la santé), mais aussi de coiffure (critique des techniques invasives de lissage et de tissage des cheveux, retour aux cheveux afro au naturel). Il s'agit d’un discours plus profond autour de l’identité même des personnes noires et métisses, qui touche aussi la santé, si l’on pense à l’usage imprudent de produits potentiellement dangereux et au fait que les coiffeurs pratiquants ne sont pas toujours formés à leur utilisation correcte.

 

La majorité des personnes interviewées a d’ailleurs évoqué un manque de formation en France, où l’entretien des cheveux crépus n’est pas pris en compte. Aucune formation à la coiffure agréée par l’État ne prévoit de modules spécifiques pour l’entretien de ce type de cheveu, l’attention se concentrant sur le cheveu dit « caucasien », bien que la France compte près de 2 millions d’individus de peau noire ou métisse. Cet élément ne joue pas en faveur de la viabilité de la pratique et ce manque de formation spécifique aux techniques de coiffure et aux produits entraîne les problématiques de santé déjà évoquées. Un souci de légitimité se pose également : face au manque de formations reconnues, chacun peut s’affirmer expert comme en coiffure afro, alors que les véritables experts n’ont aucun dispositif de reconnaissance officielle. Toutefois, ce manque de formation est comblé très souvent par des voyages à l’étranger (notamment en Angleterre et aux États-Unis), où certains pratiquants se spécialisent dans l’entretien du cheveu afro. Parmi eux, une fois rentrés en France, certains ont créé des formations privées pour les professionnels désireux d’apprendre à mieux entretenir les cheveux crépus. Les partisans du retour au naturel organisent par ailleurs des ateliers et des salons pour promouvoir les techniques d’entretien et les produits cosmétiques les plus adaptés au soin des cheveux crépus.

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Organisation de salons sur le thème de la coiffure sur cheveux crépus et frisés (exemple : salon Boucles d’ébène)

Création de forums, blogs, contenus audiovisuels repérables sur internet autour des soins sur cheveux crépus et frisés (exemples : tutoriels Youtube de Clarisse Libene, site internet et forum de l’atelier Tortille)

Organisation d’atelier de transmission des techniques de soins sur cheveux crépus et frisés par de nombreux coiffeurs professionnelles et associations (exemples : cours de l’atelier Tortille, cours organisés par Aline Tacite)

Premières tentatives de création de parcours de formation incluant des techniques spécifiques de soin du cheveu crépu et frisé (exemple : école Olilor)

Organisation d’autres événements, comme des défilés de mode, avec des mannequins portant des coiffures afro (exemples : défilés organisés par Nadeen Mateky)

Expositions de matériel photographique autour des coiffures afro (exemples : exposition à la Fondation Cartier de la collection « Hair styles » de J. D.´Okhai Ojeikere, photographe nigérien)

Magazines spécialisés (exemples : Nappy!, Zenaba, Kabibi)

 

 

Actions de valorisation à signaler

 

Sans objet

 

 

Modes de reconnaissance publique

 

Sans objet

Presque toutes les personnes interviewées ont évoqué un besoin de formation spécifique pour le soin du cheveu crépu et frisé, que les formations de coiffure officielles ne prennent pas en compte en France, malgré l’importance numérique de la population d’origine africaine et antillaise, en particulier en région parisienne. Les entretiens réalisés laissent penser que la création de modules supplémentaires concernant le traitement du cheveu crépu et frisé compléterait efficacement les parcours de formation reconnus et serait nécessaire à la bonne sauvegarde de la pratique, à la légitimation des coiffeurs « afro » et à la prise de conscience des risques sanitaires liés à l’utilisation incorrecte de certaines techniques et de certains produits de soin.

Récits liés à la pratique et à la tradition

 

La présente fiche a été élaborée à partir d’entretiens ethnographiques réalisés avec chacun des participants à l’enquête (cfr. partie V.1 infra). Tous les participants ont exposé des récits, des contes, des expériences, qui expliquent leur rapport à la coiffure d’origine africaine.

L’un de ces récits est rapporté ici : il s’agit d’une légende, racontée par Aline Tacite pendant son entretien : « Aux Antilles, il y a ce mythe où l’on conseille aux parents de ne pas couper les cheveux à leurs enfants avant l’âge de 3 ans. Souvent, dans les familles antillaises, on va voir des petits garçons avec un « afro » très important, ou avec des couettes, parce que ils n’ont pas encore atteint l’âge de 3 ans. Pourquoi ? J’ai entendu dire de ma mère, de mes tantes, que couper les cheveux à un enfant trop petit puisse empêcher qu’il parle correctement ou encore qui puisse lui enlever de la force, et là je crois qu’on revient à l’histoire de Samson quelque part. »

Un aperçu plus complet des entretiens réalisés est accessible dans le documentaire audiovisuel associé à la présente fiche.

 

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

 

Sans objet

 

 

Bibliographie sommaire

 

ANDERSON Claude, « Black is beautiful and the color preferences of Afro-American youth », The Journal of Negro education, 1977, vol. 46, n° 1, p. 76-88

BUNDLES A’Leila, On her own ground : the life and times of Madam C. J. Walker, New York, Scribner, 2001

GOURÉVITCH Jean-Paul, Les Africains de France, Acropole, 2009

JOHNSON Georges, George Johnson Biography [entretien du 18 décembre 2003], The History Makers, 2003

LEMAIRE Sandrine, BANCEL Nicolas, BLANCHARD Pascal, La Fracture coloniale. La société française au prisme de l’héritage colonial, Éditions La Découverte, 2006

METCALF Josephine, SPAULDING Carina, African American culture and society after Rodney King : provocations and protests, progressions and « post-racialism », Éditorial Ashgate, 2015

RIVES Liza, « La Goutte d’or, succursale de l’entrepreneuriat sénégalais », Hommes et migrations, 2010, n° 1286-1287

SAGAY Esi, African hairstyles : styles of yesterday and today, Heinemann Educational Books, 1983

SIEBER Roy, HERREMAN Frank, « Hair in African Art and Culture », African Arts, vol. 33, n° 3, 2000

SMERALDA Juliette, Peau noire, cheveu crépu. L’histoire d’une aliénation, Jasor éditions, 2005

STEINMETZ George, « L’écriture du diable. Discours précolonial, posture ethnographique et tensions dans l'administration coloniale allemande des Samoa », Politix, revue des sciences sociales du politique, 2004

TIMERA Mahamet, GARNIER Julie, Les Africains en France. Vieillissement et transformation d’une migration, CNRS, UMR 6588 Espaces et Sociétés, 2010

WASHINGTON Booker T., « The awakening of the Negro », The Atlantic Monthly, n° 78, 1896

 

 

Filmographie sommaire

 

Mouton Noir, réal. Thomas MAUCERI, prod. Vivement Lundi ! / TV Rennes 35, 2006

La coiffure tressée : une histoire millénaire, prod. Vérités et mensonges / 3A Telesud, 2007

Enjeux identitaires et esthétiques dans les pratiques de soins aux cheveux crépus en France, réal. Valeria KOLBE et Ama Aurélie KUMASSI, prod. INALCO, 2015

 

 

Sitographie sommaire

 

Brochure de l’exposition Cheveux chéris (Paris, Musée du Quai-Branly, 2012-2013) :

http://www.quaibranly.fr/uploads/tx_gayafeespacepresse/MQB_CP_CHEVEUX_CHERIS.pdf

Chaîne Youtube de Clarisse Libene :

https://www.youtube.com/channel/UCibbewJAf0aAYFMLaD2ir9A

Chaîne Youtube de Hairy Taj :

https://www.youtube.com/channel/UCcX-WE9OW5s2F_4psU2kftg

Page Facebook de Nadeen Mateky :

https://www.facebook.com/nadinemateky/

Portail de la coiffure afro :

http://portail.zenaba.fr/

Site d’information sur l’Afrique (plusieurs articles dédiés à la coiffure) :

http://www.slateafrique.com/

Site de Boucles d’ébène d’Aline Tacite :

http://salonbouclesdebene.com/

Site de l’atelier Tortille :

http://www.atelier-tortille.com/

Site de l’école de coiffure Olilor :

http://www.ecole-olilor.fr/

Site dédié à la coiffure (articles dédiés à la coiffure d’origine africaine) :

https://www.biblond.com/

Site dédié à la coiffure et à la beauté afro :

http://www.blackbeautybag.com/

Site sur le monde « afro » (section dédiée à la coiffure) :

http://afroculture.net/

Vues de coiffures du photographe J. D. Okhai Ojeikere :

http://www.gallery51.com/index.php?navigatieid=9&fotograafid=12

Zala VOUAKOUANITOU, directrice de l’atelier Tortille, animatrice de cours et ateliers

Clarisse LIBENE, youtubeuse, réalisatrice de tutoriels audiovisuels sur le soin du cheveu crépu et créatrice du site d’e-commerce Belle Ebène

TAJ (« HairyTaj »), célèbre coiffeur d’origine martiniquaise, spécialiste de la coloration des cheveux

Aline TACITE, d’origine guadeloupéenne, organisatrice du salon Boucles d’ébène, favorisant les échanges autour des pratiques de soin et de coiffure sur cheveux crépus, et gérante d’un salon de coiffure à Bagneux (Hauts-de-Seine)

Nadeen MATEKY, coiffeuse et « architecte capillaire », donne des master class en coiffure afro

Francis OLILO, directeur de l’école de coiffure Olilor en région parisienne

Samantha GAPPU (« Dread Mane »), spécialiste en dreadlocks, diplômée de l’école Olilor

Michèle BALUM, élève en formation à l’école Olilor

Eric ZEDJILET OBOU, originaire de la Côte d’Ivoire, coiffeur indépendant dans un salon du quartier Château d’eau à Paris

FABRICE, coiffeur dans un salon du quartier Château d’eau à Paris

VALCIA, cliente, modèle dans le tissage de cheveux réalisé par Fabrice

Oummou DOUCOURE, Franco-Sénégalaise, très investie dans la transmission des savoirs au sein de sa famille, notamment à sa fille

Marie-Emmanuelle BONDO, jeune fille d’origine camerounaise, stagiaire de l’atelier Tortille

Johanna GENEVIEVE (« Doigt de Fée »), d’origine guyanaise, coiffeuse à l’atelier Tortille

Hadja SANOUSSIYA, d’origine guinéenne, gérante d’un salon de beauté du XVIIIe arrondissement de Paris

Toutes les personnes ayant participé à l'enquête ont donné leur consentement à l’utilisation des entretiens (vues et enregistrements audiovisuels) pour l’élaboration de la présente fiche et du documentaire audiovisuel associé.

Rédacteur(s) de la fiche

 

CALDERON BONY Frida, anthropologue, présidente de l’association Île du Monde, 06 32 03 65 26, frida.calderon@iledumonde.org

TORTORIELLO Simone, sociologue, responsable scientifique du projet « Inventaire du Patrimoine culturel immatériel translocal francilien », association Île du Monde, 06 44 98 05 64, simone.tortoriello@iledumonde.org

ORTIZ AVILA Daniel, anthropologue, enquêteur et responsable de la production audiovisuelle de l’association Île du Monde, 07 68 85 79 33, daniel.ortiz@iledumonde.org

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

 

Nom(s), fonctions

Non reseigné

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Paris et région Île-de-France, 2016-2019

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche : 13 août 2019

Année d’inclusion à l’inventaire : 2019

N° de la fiche : 2019_67717_INV_PCI_FRANCE_00437

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2mz

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