- Qu'est-ce que le PCI ?
- Qu'apporte la Convention de 2003 par rapport à la Convention de 1972 ?
- Quels objectifs pour la Convention de 2003 ?
- Quels outils pour la sauvegarde du PCI ?
- Qu'elle place pour la langue et la religion ?
- Comment contribuer à l'inventaire nationale du PCI ?
- Qu'est-ce que PciLab ?
- Comment fonctionne PciLab ?
- Que trouve-t-on dans PciLab ?
- Comment contribuer à PciLab depuis Wikipédia ?
Qu’est-ce que le PCI ?
On entend par Patrimoine culturel immatériel (PCI) l’ensemble des pratiques, expressions ou représentations qu’une communauté humaine reconnaît comme faisant partie de son patrimoine dans la mesure où celles-ci procurent à ce groupe humain un sentiment de continuité et d’identité. Ces pratiques, transmises de génération en génération et recréées en permanence, concernent par exemple les traditions orales, musicales ou chorégraphiques, les langues en tant que supports de ces traditions, les jeux et sports traditionnels, les manifestations festives, les savoir-faire artisanaux, les savoirs et savoir-faire liés à la connaissance de la nature ou de l’univers.
Télécharger la brochure « Qu’est-ce que le Patrimoine culturel immatériel ? » (Unesco)
Qu’apporte la Convention de 2003 par rapport à la Convention de 1972 ?
La Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel redéfinit la notion de patrimoine pour intégrer les formes d’expressions culturelles qui n’entrent pas dans le champ de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel dite du patrimoine mondial adoptée par l’Unesco en 1972. Cette dernière considérant comme « patrimoine immatériel » les monuments, les ensembles et les sites, c’est-à-dire le patrimoine matériel. De fait, les expressions relevant du PCI (on parle alors de folklore, de traditions ou de cultures populaires) ne sont pas couvertes par la convention de 1972, les aspects juridiques de la propriété intellectuelle collective n'ayant pas été résolus.
C’est en octobre 2003 que l’UNESCO adopte la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel. Dès lors, la définition du Patrimoine culturel immatériel formalise un nouvel élargissement de la notion de « patrimoine » et institue au niveau international une nouvelle catégorie de patrimoine qui valorise ainsi des faits, des gestes, des paroles et des façonnages familiers ou du quotidien, jusqu’alors peu considérés.
La Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel a été ratifiée par 178 États (au 15 juin 2019), dont la France en 2006.
Télécharger la brochure « Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel » (Unesco)
Quels objectifs pour la Convention de 2003 ?
L’objectif central de la Convention est la sauvegarde du PCI. Si, pour rester vivante, une pratique doit avoir du sens pour la communauté qui la porte, la recréée et la transmet de génération en génération, sa sauvegarde ne signifie pas pour autant la conserver ou la protéger au sens ordinaire de ces termes au risque de figer le PCI. Le terme de sauvegarde désigne alors un ensemble de mesures qui assurent la viabilité du PCI, c’est-à-dire sa recréation et sa transmission permanente, et qui doivent être mises en œuvre aux niveaux national et international :
- Identification (par ou avec les communautés dépositaires du PCI) et inventaire
- Transmission et processus de transmission formelle et informelle
- Valorisation
- Revitalisation avec le consentement et la participation de la communauté elle-même
- Protection
De plus, en valorisant le sentiment d’identité et d’appartenance d’une communauté à ses pratiques, le PCI contribue au dialogue interculturel en encourageant le respect mutuel pour d’autres modes de vie.
Télécharger « Mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel » (Unesco)
Quels outils pour la sauvegarde du PCI ?
Les outils internationaux et nationaux offrent aujourd’hui un cadre légal qui impose aux États parties et aux collectivités de prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde du PCI, c’est à dire à son identification, sa valorisation et sa transmission.
• À l’échelle internationale :
Pour assurer la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, la Convention Unesco de 2003 instaure divers outils et dispositifs.
Ainsi, les États parties ont la possibilité de présenter des pratiques vivantes sur trois listes de sauvegarde :
- Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
- Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente pour les éléments dont la transmission est menacée
- Registre des meilleures pratiques de sauvegarde qui valorisent les dispositifs mis en œuvre avec succès à l’échelle nationale ou régionale
• À l’échelle nationale :
Les États parties signataires de la Convention ont pour obligation de dresser et de tenir à jour, selon les modalités qui leurs sont propres, un inventaire du PCI sur leur territoire, avec la participation des communautés. En outre, ils doivent également encourager la recherche et la documentation, l’éducation et la sensibilisation, la communication et la valorisation du PCI, sa protection et sa transmission.
En France, le département du Pilotage de recherche et de la Politique scientifique (DPRPS) au sein de la direction générale des Patrimoines du ministère de la Culture est en charge de la coordination de la mise en œuvre de la Convention et de l’inventaire national.
Quelle place pour la langue et la religion ?
Bien que les religions procurent un sentiment d’identité et de continuité aux communautés, la Convention s’y réfère dans le cas de pratiques et d’expressions culturelles inspirées par les religions. En effet, selon l’article 2 de la Convention, « les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs » relèvent du Patrimoine culturel immatériel.
Il en est de même pour la langue. La Convention ne l’évoque pas en soi ou comme un ensemble (grammaire, vocabulaire et syntaxe), mais la souligne comme vecteur fondamental de transmission du patrimoine culturel immatériel. Qu’il s’agisse des rituels, de l’artisanat, de la musique, de danses, etc., presque tous les types de Patrimoine culturel immatériel sont liés ou dépendent de la langue dans leur pratique quotidienne et de la transmission d’une génération à l’autre.
Comment contribuer à l’inventaire national du PCI ?
Qu’est-ce que PciLab ?
Le site web PciLab est le fruit d’une expérimentation menée par l’ethnopôle InOc Aquitaine sous maîtrise d’ouvrage du département du Pilotage de recherche et de la Politique scientifique du ministère de la Culture.
PciLab assure la valorisation publique de l’inventaire français du Patrimoine culturel immatériel en explorant les possibilités de navigation offertes par le web sémantique et la mise en relation des données culturelles « liées » afin de restituer au plus juste les systèmes de pratiques et de savoir-faire du PCI.
L’expérimentation vise à faciliter l’accès à l’inventaire français du PCI par de nouveaux publics tout en expérimentant la collaborativité en ligne, de l’encyclopédie libre Wikipédia à l’inventaire français du PCI.
PCILab est conçu pour être consultable en français, dans les langues de France et dans diverses langues du monde : anglais… Cette dimension sera peu à peu développée, notamment en fonction de la contribution des internautes dans les diverses langues.
Comment fonctionne PciLab ?
PciLab propose trois entrées selon les types de recherche :
• Une barre de recherche par auto-complétion qui se fonde sur l’encyclopédie libre Wikipédia ;
• Une immersion guidée à partir des domaines du PCI associés à des nuages de mots-clés ;
• Une recherche cartographique localisant les pratiques inventoriées en France métropolitaine et dans les DOM-TOM.
Que trouve-t-on dans PciLab ?
L’ensemble des fiches d’inventaire ayant intégré l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel en France après validation par le ministère de la Culture sont valorisées dans PciLab. De nombreuses fiches d’inventaire sont accompagnées de contenus multimédias (photographies, vidéos et/ou audio).