Le Norouz est le Nouvel An traditionnellement célébré par les Iraniens et d’autres populations d’Asie centrale le 21 mars, soit au moment de l’équinoxe de printemps. Il s’agit probablement de la fête de Nouvel An la plus ancienne au monde. Cette festivité tire son origine du zoroastrisme, religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est célébrée au moins depuis le VIIe siècle avant Jésus-Christ, donc approximativement depuis 2700 ans. Le mot Norouz vient de la langue avestique, de nava, nouveau, et rowch, jour/lumière.

Le Norouz est le Nouvel An traditionnellement célébré par les Iraniens et d’autres populations d’Asie centrale le 21 mars, soit au moment de l’équinoxe de printemps. Il s’agit probablement de la fête de Nouvel An la plus ancienne au monde. Cette festivité tire son origine du zoroastrisme, religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est célébrée au moins depuis le VIIe siècle avant Jésus-Christ, donc approximativement depuis 2700 ans. Le mot Norouz vient de la langue avestique, de nava, nouveau, et rowch, jour/lumière. Au moins 300 millions de personnes sont estimées le célébrer dans le monde, principalement dans les pays suivants : Iran, Turquie, Afghanistan, Azerbaïdjan, Inde, Chine, Iraq, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan et Turkmenistan.

Le Norouz est également fêté par les diasporas issues de ces pays, présentes dans le monde entier. À Paris, les communautés originaires des pays concernés par la célébration reproduisent les pratiques festives traditionnelles, en privé comme en public. C’est l’occasion pour ces communautés d’afficher leur culture et leurs traditions. La présente fiche valorise les pratiques mises en œuvre pour la célébration du Norouz par certaines de ces communautés au sein des diasporas de Paris et d’Île-de-France, notamment les Iraniens, les Azéris, les Kirghizes, les Kurdes, les Kazakhes et les adeptes du zoroastrisme.

Les communautés d’origine iranienne, kazakhe, kurde, kirghize, azérie et de culte zoroastrien présentes en Île-de-France.

Lieu(x) de la pratique en France

 

Paris et région Île-de-France

 

 

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

 

Le Norouz est fêté en Iran et dans plusieurs pays d’Asie centrale (Afghanistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Azerbaidjan et dans les régions habitées par le peuple kurde) et par les communautés issues des diasporas de ces pays partout dans le monde.

 

Le Norouz est le Nouvel An traditionnellement célébré par les Iraniens et d’autres populations d’Asie centrale le 21 mars, soit au moment de l’équinoxe de printemps. Ce jour correspond également au premier jour de Farvardin, le premier mois du calendrier solaire persan. Au moins 300 millions de personnes dans le monde sont estimées le célèbrer, principalement en Iran, en Turquie, en Afghanistan, en Azerbaïdjan, en Inde, en Chine, en Iraq, au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan, au Pakistan, au Tadjikistan et au Turkmenistan. Naturellement, il est également fêté par les diasporas issues de ces pays, présentes dans le monde entier.

Le 30 novembre 2009, l’UNESCO a décidé d’inscrire le Norouz sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Cette inscription s’est élargie à de nouveaux pays en 2016, à l'initiative conjointe de l'Afghanistan, de l’Azerbaïdjan, de l’Inde, de la République islamique d’Iran, de l’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Pakistan, du Tadjikistan, de la Turquie, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan. La fête prend différentes dénominations selon le pays où elle est célébrée : Norouz, Norooz, Narooz, Nawruz, Newroz, Newruz, Nauruz, Nawroz, Noruz, Novruz, Nauroz, Navroz, Naw-Rúz, Nowroj, Navroj, Nevruz, Navruz, Navrez, Nooruz, Nauryz, Nevruz, Nowrouz, Nezrouz. En 2010, l'Assemblée générale des Nations Unies a institué la Journée internationale du Norouz chaque année le 21 mars. Cette résolution « salue les efforts des États membres qui célèbrent le Norouz afin de préserver et de développer la culture et les traditions qui y sont liées ». La résolution encourage également les États membres à sensibiliser le monde aux valeurs du Norouz et à organiser des événements de célébration.

La présente fiche valorise les pratiques associées à la célébration de Norouz par différentes communautés issues des diasporas habitant à Paris et en Île-de-France, notamment les Iraniens, les Azéris, les Kirghizes, les Kurdes, les Kazakhes et les adeptes du zoroastrisme.

 

 

Chez les Iraniens

 

La fête se compose d’un ensemble d’événements festifs et de rituels. Au plan privé, quelques jours avant le Norouz, un grand nettoyage des maisons est effectué par les familles. Dès le début du mois de mars, on fait germer des lentilles ou du blé dans une assiette afin de former un petit tapis d’herbe verte, qu’on nomme sabzeh, l’un des symboles les plus importants de la fête. Durant cette période antérieure à la fête, les familles achètent des habits neufs, et en particulier pour les enfants.

Les célébrations publiques débutent la nuit entre le dernier mardi et le dernier mercredi de l’année précédant le Norouz, avec le rituel du Tchâhâr Shanbeh Souri (souvent transcrit en français « Chaharshanbé-Souri », signifie littéralement « le mercredi enflammé ») : les gens allument des feux, puis tout le monde saute par-dessus en courant et en récitant un refrain qui dit : « zardie man az to, sorkhie to az man » (littéralement, « je te donne ma couleur jaune, tu me donnes ta couleur rouge »). Ce rituel, qui remonte à l’époque zoroastrienne, est propitiatoire, en émettant un vœu de bonne santé : la couleur jaune qu’on jette dans le feu représente la maladie, la couleur rouge qu’on essaie d’acquérir représente la force et la santé.

En région parisienne, les enquêtes réalisées pour cette présente fiche ont permis de recenser trois différentes célébrations de Tchâhâr Shanbeh Souri : la plus connue est organisée par le Centre culturel Pouya sur les quais du Canal Saint-Martin à Paris, près de la place de la République, dans le Xe arrondissement. Cet événement est assez spectaculaire, la lumière des feux éclairant les alentours et l’eau brillant avec le coucher du soleil. Plusieurs dizaines de personnes participent habituellement, une population assez jeune et majoritairement d’origine iranienne, mais y sont présentes également des personnes d’autre origine. La musique accompagne tout le long du rituel, avec la présence d’un disc-jockey qui mélange musique traditionnelle iranienne avec des musiques plus internationales et commerciales. Une autre célébration est organisée par le Centre zoroastrien, dans les enceintes du centre. Cette fête sur invitation voit participer quelques dizaines de personnes. Un buffet traditionnel et un spectacle musical accompagnent le rituel, l’entrée est payante. Un dernier événement est organisé par le propriétaire du « Plateau des Milles Vaches », restaurant iranien à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Cette fête a lieu sur les quais de Seine à Alfortville (Val-de-Marne). Aussi très spectaculaire, elle donne l’impression de participer à un événement secret, le rendez-vous se propageant de bouche à oreille, sans aucune publicité. En même temps que le rituel du feu, plusieurs artistes se produisent sur des morceaux de musique traditionnelle iranienne, les gens dansent des rondes traditionnelles (bandari) et un buffet avec les plats traditionnels de Norouz est également proposé. Plusieurs dizaines de personnes participent, avec un public composé de familles et plus mélangé en termes d’âge par rapport à la fête parisienne.

Au cours des derniers jours précédant le Nouvel An, dans l’intimité des maisons des familles d’origine iranienne, on prépare la table du Norouz, ce qu’on appelle le « sofre-ye haft siin » (littéralement, « la nappe avec les sept S ») : la table est ornée d’une nappe (sofre), où l’on dispose sept objets, dont le nom commence par la lettre de l’alphabet persan « س » (siin), qui correspond au phonème [s] de l’alphabet français. Parmi les éléments des sept siin, on peut retrouver, en particulier, le sib (pomme), le serke (vinaigre), le somaaq (somac), le sekke (pièce de monnaie), le sonbol (jacinthe), le sabzeh (l’herbe verte, obtenue par les germes de blé ou de lentille), le sîr (ail). Ces éléments symbolisent les bons souhaits pour la nouvelle année, comme la prospérité, la santé, la richesse, la force, etc. Sur la table, on peut également disposer d’autres éléments, comme des bougies, un miroir, un bocal avec des poissons rouges, des œufs décorés, des gâteaux, des livres sacrés, qui ont également des significations symboliques de bon présage.

 

La veille du Nouvel An, toute la famille s’assoit autour de la table et mange des plats traditionnels, tels que le sabzi polo bâ mâhi, plat à base de riz avec des herbes hachées et parfumées (persil, aneth et ciboulette), servi avec du poisson, et le ash reshteh. soupe épaisse à base de reshteh (sorte de nouilles préparées avec de la farine de blé et des œufs), kashk (yaourt ou crème fraîche acide), oignons, ail, haricots rouges, lentilles, pois chiches, épinards et arômes (persil, coriandre, ciboulette, menthe, curcuma). Au moment du passage au Nouvel An, l'aïeul se lève, donne à chacun trois cuillerées de miel ou une pâtisserie sucrée, une pièce, trois feuilles vertes et félicite et embrasse chacun en souhaitant à tous du bonheur pour l'année nouvelle. Tous s'embrassent et s'offrent mutuellement leurs vœux et des cadeaux. Le lendemain et les jours qui suivent débutent les traditionnels eïd didani, ou visites des membres de la famille et des amis. Les gens s’habillent de leurs plus beaux vêtements et rendent visite aux personnes de la famille et aux amis, en commençant par les plus âgés, pour s’échanger les vœux et des cadeaux.

Outre ces rituels intimes et familiaux, la communauté iranienne de Paris organise plusieurs événements pour célébrer publiquement le Norouz. Pendant ces événements, sont affichés les mêmes éléments typiques des célébrations privées, comme le sofre-ye haft siin ou la nourriture traditionnelle, mais aussi d’autres éléments folkloriques et festifs, notamment des spectacles de musique, de chants et de danses traditionnels. La même tendance a déjà été observée à l’occasion des festivités de Nouvel An d’autres communautés diasporiques, celle de transformer les célébrations en événements publics afin d’afficher de manière globale la culture traditionnelle de leur communauté. Dans ce contexte, on peut citer l’association Journée internationale du Norouz, à Paris, qui chaque année organise un grand événement pour fêter Norouz dans le XVe arrondissement, l’association Miroir persan, le Centre culturel iranien de Paris, l’association Café Khayyam. L’UNESCO organise également un événement tous les ans pour célébrer le Norouz dans son siège parisien.

Enfin, chez les Iraniens, les festivités liées à la nouvelle année durent encore jusqu’au treizième jour après le Norouz, quand les gens sortent de chez eux pour célébrer le Sizdah-bé-dar (littéralement, « le treizième dehors ») : à Paris, des dizaines d’Iraniens vont au bois du Boulogne, plus précisément sur la pelouse Madrid, pour passer une journée dans la nature, comme la tradition l‘impose. Les gens participent à des jeux et préparent un pique-nique. La cérémonie se termine en laissant l’herbe verte du Norouz (sabzeh) dans l’eau courante ou dans l’air. Les jeunes filles font des nœuds d’herbe verte en chantant des poèmes, exprimant le souhait de se marier pendant l’année.

 

 

Chez les communautés d’Asie centrale : Kirghizes, Kazakhes, Azéris

 

Chez les autres peuples liés à la célébration du Norouz, au plan familial et privé, la fête reprend pratiquement les mêmes éléments que pour les célébrations des Iraniens, avec leurs dénotations régionales : le grand nettoyage des maisons, l’achat de nouveaux habits, la symbolique du feu et de l’herbe nouvelle, les cadeaux, les recettes traditionnelles, les visites chez la famille et les amis, les sorties dans la nature etc. Par ailleurs, à Paris, des associations issues de ces communautés organisent aussi des événements publics pour fêter Norouz. Ces événements prennent la forme de journées culturelles dans lesquelles, outre des éléments et pratiques traditionnels propres à la célébration du Nouvel An, les communautés affichent de manière globale leurs cultures et traditions. Dans ce contexte, les spectacles de musique, danse et chant prennent généralement une place importante dans les programmations des festivités, même s’ils ne sont pas étroitement liés avec les célébrations du Norouz.

Pour la communauté kirghize, le Kyrgyz Club-France se charge annuellement de l’organisation d’une journée de Noruz. Cet événement prend la forme d’un diner-spectacle, où se réunissent plusieurs dizaines de ressortissants de la diaspora kirghize en France et quelques invités d’autres origines. Une exposition d’artisanat et un défilé de mode traditionnelle sont également au programme. La soirée s’ouvre par le rituel de l’encens d’archa (conifère présent sur les altitudes du Kirghizistan) : une dame habillée en costume traditionnel se promène entre les tables pour asperger les invités avec la fumée. Ce rituel, traditionnellement réalisé par la femme la plus âgée de la famille, est censé éloigner les mauvais esprits et apporter une protection pendant toute la nouvelle année. Le diner peut alors commencer : le plat principal est le beshbarmak, qui littéralement signifie « cinq doigts », car il se mange traditionnellement avec les mains. Il s’agit d’un plat à base de viande de mouton mélangée avec des pâtes longues et épaisses (semblables à des tagliatelles), le tout est servi avec une sauce à base d’oignons et accompagné par un bouillon. En même temps, le spectacle démarre sur la scène aménagée dans la salle : un mini-concert de komuz, luth à manche longue traditionnel, une démonstration de kirghize biy (danse traditionnelle), le défilé de costumes traditionnels réinterprétés en clé moderne.

Pour la communauté kazakhe, l’ambassade du Kazakhstan organise tous les ans un grand événement pour célébrer publiquement le Naouryz, en collaboration avec des associations communautaires, tel que le Centre culturel Korkut. Cet événement se déroule souvent dans des lieux centraux et représentatifs de la capitale (tels la place du Louvre et le parvis de l’Hôtel de ville), démontrant une certaine réussite sociale et économique de la communauté franco-kazakhe. Comme dans le cas des autres communautés, l’événement devient l’occasion de présenter de manière globale la culture et les traditions kazakhes : une yurta est installée au centre de la place, pour montrer aux Parisiens l’habitat traditionnel des nomades d’Asie centrale. La fête commence avec un rituel traditionnel, le tusau kesu, un rituel célébrant les premiers pas d’un enfant. Une corde est alors posée autour des jambes de l’enfant. Une personne très respectée de la communauté doit couper trois fois la corde pour ouvrir le chemin de la vie et souhaiter à l’enfant de marcher fermement et avec confiance pendant le chemin. Le maire du Ier arrondissement doit alors couper la corde présentée par la fille de l’ambassadeur du Kazakhstan.

Une grande scène accueille ensuite de nombreux artistes reconnus, venus expressément du Kazakhstan : au programme, Tamara Assar, chanteuse classique, et Edil Kussainov, soliste d’instruments traditionnels (jetygen, shankobyz, sybyzgy et chant diphonique) accompagnés par d’autres artistes issus de la diaspora en France comme Aigerim Yersainova (musicienne, virtuose du kil-kobyz, ancienne vièle jouée par les chamanes pendant les rituels). Un défilé de mode et un spectacle de danses (Adai, Khara-Zhorgha) sont aussi à l’affiche. Derrière la scène, une exposition photographique est installée et un stand pour les enfants propose des jeux traditionnels, tel que le jeu d’assyks, tradition ancestrale également reconnue par l’UNESCO. La fête termine dans la yourte, avec une dégustation de mets traditionnels kazakhs et notamment le plat principal de la fête, le Naouryz kozhe, soupe froide réalisée avec sept ingrédients : eau, viande ou huile, beurre, lait ou yaourt, farine, riz ou maïs, sel. Sept, chiffre porte-bonheur dans de nombreuses croyances populaires, représente les sept vertus et qualités, tels que la joie, le succès, l’intelligence, la santé, la richesse, l’agilité et la sécurité.

Enfin, concernant la communauté azérie, la Maison de l’Azerbaïdjan à Paris, en collaboration avec l’ambassade, organise chaque année l’événement de Novrouz. L’attention est posée particulièrement sur les jeunes générations : le spectacle est complètement réalisé par les enfants de la diaspora, comme résultat des cours annuels de langue et de culture azérie dispensés par la Maison. Danses, contes et chants traditionnels de Novrouz en langue azérie sont à l’affiche. Un buffet avec des mets traditionnels est aussi proposé, notamment avec des sucreries, telles que les pakhlava, les samani halva et les shekerbura. La table est décorée avec des jeunes pousses d’herbe, d’une façon similaire au sabzeh iranien, et avec des œufs décorés, réalisés toujours par les élèves. À la fin de la journée, les enfants courent récupérer ces œufs pour jouer à un jeu traditionnel, le yumurta tokuşturmak : il s'agit de cogner les œufs du côté pointu, le premier dont l’œuf se fendille a perdu.

 

 

Chez les Kurdes

 

Le Nouvel An a ici une caractéristique particulière : à la fête de Newroz est associé le mythe de Kawa le forgeron, également mythe fondateur du peuple kurde. Cette particularité fait du Newroz une fête très importante chez les Kurdes, avec des significations identitaires très fortes. Dans le contexte actuel, on comprend aussi comment la fête assume une signification politique et militante très marquée. Ce n’est pas un hasard si, en 2018, les festivités ont été caractérisées par le slogan « espoir Afrin », en solidarité avec la ville de Syrie sous contrôle des Kurdes, envahie pendant la période de Norouz par les troupes turques. La fête est alors partagée entre la joie et la tristesse, les danses en rondes traditionnelles laissent la place aux chants de résistance.

En 2018, deux journées de Newroz ont été organisées par deux associations kurdes différentes de Paris. La première dans la salle Olympe de Gouges du XIe arrondissement a été organisée par l’association Komciwan – Jeunes Kurdes de France ; la seconde, dans la salle des fêtes de la mairie du Xe arrondissement, a été organisée par la Fondation-Institut kurde de Paris. Les deux fêtes ont eu un déroulement similaire, avec un buffet, un concert d’instruments traditionnels (blûr ou flute de berger, oud, dohol, zurna) et chants accompagnés par des danses festives en ronde (govend), mais aussi des conférences sur l’actualité du peuple kurde.

 

 

Chez les Zoroastriens

 

Les symboles et les pratiques de Norouz sont les mêmes que chez les Iraniens. Le Centre culturel zoroastrien de Paris a de fait organisé une soirée pour le Tchâhâr Shanbeh Souri, une fête de Norouz et le Sizdah-bé-dar au bois de Boulogne. La seule différence réside dans la cérémonie religieuse qui a précédé la fête de Norouz. Des prières et des lectures de l’Avesta ont été récitées par le mobed (prêtre zoroastrien) devant le brasier sacré.

Farsi, kurde, kazakh, azéri, kirghize, français.

Patrimoine bâti

Sans objet

 

Objets, outils, matériaux supports

Sofre-ye haft siin (littéralement, « la nappe avec les sept S ») ; costumes traditionnels ; nourriture.

Les pratiques et les rituels liés aux festivités du Norouz sont transmis essentiellement dans le cadre familial et au sein du réseau intra-communautaire. Par ailleurs, à Paris comme dans n’importe quel autre contexte migratoire, les communautés issues des diasporas ont une attention particulière envers les jeunes générations, notamment envers les enfants nés en France. Ces jeunes n’ont pas l’opportunité de se familiariser à l’école avec la langue, les costumes et l’histoire du peuple dont sont originaires leurs parents et ceux-ci doivent apporter un effort supplémentaire pour transmettre la culture du pays d’origine à leurs enfants. Ce rôle de transmission est souvent assuré par les associations communautaires. Des activités d’apprentissage de la langue, des traditions et de l’histoire de ces pays sont mises en place. C’est le cas de nombreuses associations issues des communautés concernées par la célébration du Norouz.

Les organisations suivantes sont impliquées dans la perpétuation et la transmission des pratiques et rituels liés à la célébration du Norouz en région parisienne :

● Association de la Journée internationale de Norouz : https://www.facebook.com/NorouzParis/

● Association des Kurdes de Syrie à Paris – Ronahi : https://www.facebook.com/ronahi.fr/

● Association Kyrgyz Club-France : https://www.facebook.com/groups/KyrgyzClubFrance/

 ● Association Komciwan – Jeunes kurdes de France : https://www.facebook.com/komciwanjkf/

● Centre culturel kazakh en France Korkut : https://www.facebook.com/Centre-Culturel-Kazakh-en-France-Korkut-227435931027286/

● Centre culturel Pouya : https://www.facebook.com/Centrepouya/

● Centre culturel zoroastrien de Paris : https://www.facebook.com/CentreCulturelZoroastrien/

● Fondation-Institut kurde de Paris : https://www.institutkurde.org/

● Maison de l’Azerbaïdjan à Paris : https://www.facebook.com/MaisonDeLazerbaidjanAzrbaycanEvi

● Restaurant iranien « Le plateau des mille vaches » :

https://www.facebook.com/leplateaumillevaches/

● Union des étudiants kurdes de France : https://www.facebook.com/Union-des-%C3%89tudiantes-Kurdes-de-France-UEKF-298694480163651/

Origine de la pratique

 

Le Norouz est probablement la fête de Nouvel An la plus ancienne au monde. Cette festivité tient son origine du zoroastrisme, religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est célébrée au moins depuis le VIIe siècle avant Jésus-Christ, donc approximativement depuis 2700 ans. D’autres approximations font remonter l’origine de la fête à bien plus loin. Le mot Norouz vient de la langue avestique, de nava, nouveau, et rowch, jour/lumière. À la suite, on retrouve le mot dans la langue pahlavi de l’Iran du IIe siècle avant Jésus-Christ, sous la forme de nog routch. Ce mot conserve aujourd’hui le même sens en persan moderne : now signifie « nouveau » et rouz, « jour ».

L’origine mythologique de cette célébration remonte au personnage de Djamshid : il est dit qu’un jour, ce grand roi de Toutes les terres construisit une carriole avec laquelle il monta au ciel. Les gens, étonnés, célébrèrent cet événement, en donnant vie à la fête. D’autres mythes persans et zoroastriens associent le Norouz à la création de la terre ou du genre humain.

Les premières traces écrites de cette célébration remontent au IIe siècle avant Jésus-Christ, bien que le Norouz était déjà un jour très important pendant la dynastie achéménide (VIIe-IVe siècle avant Jésus-Christ). Ce fait est suggéré par des bas-reliefs qui représentent les symboles de la fête (la lutte entre un lion et une vache, symboles de la chaleur du printemps et du froid de l’hiver) sur les murs du palais de l’Apadana de l’ancienne ville de Persépolis, fondée précisément par les Achéménides. Depuis, le Norouz a été fêté sans interruption par les Iraniens et d’autres populations qui vécurent l’influence de la culture persane. Cette tradition a perduré malgré l’islamisation de la région et les invasions des Mongols et des Ottomans.

 

 

Histoire de la migration et de la reproduction de la pratique en région parisienne

 

À Paris, les communautés originaires des pays concernés par la célébration du Norouz reproduisent les pratiques festives traditionnelles, en privé comme en public. Les communautés les plus importantes d’un point de vue démographique sont les communautés iranienne et kurde.

Les premiers Iraniens à rejoindre Paris remontent au début du XIXe siècle. Ces hommes, politiques et intellectuels surtout, étaient influencés par les idéaux des Révolutions de 1789 et 1848. Cette tendance s’est ensuite renforcée par le choix du gouvernement persan d’envoyer des étudiants en France pour qu’ils puissent à leur retour réformer l’administration. Un fait encore plus marquant fut le choix en 1902 de la langue française comme langue diplomatique officielle. Ces voyages d’étude ont continué jusqu’aux années 1930.

La migration prit une autre dimension après le coup d’État contre le gouvernement de Muhammad Mossadegh en 1953, avec une migration en quête d’asile politique. L’exil de Komheiny en 1962 et son arrivée à Paris en 1978 ont accentué cette tendance. En 1978, on recensait à peu près 6000 Iraniens en France. Ce flux s’amplifia au milieu des années 1980, lié au basculement de la révolution dans la terreur, avec des arrivées importantes de réfugiés, si bien que le nombre d’immigrés iraniens vivant en France en 1985, six ans après la révolution de 1979, est de 22 484, soit quatre fois plus qu’en 1978. Les années 1980 ont donc constitué une période charnière pendant laquelle la migration des élites a évolué en une migration touchant presque tous les groupes de la société iranienne.

La migration des années 1990 (à la suite de la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak et de la mort de Khomeiny) et des années 2000 (à la suite de l’émeute à l’université de Téhéran en juillet 1999 et ade l’échec du mouvement réformiste) a des profils socioculturels très diversifiés, venant parfois des milieux ruraux. À d’autres migrants partis pour des motivations politiques, s’ajoutent ceux qui ont quitté leur pays plutôt pour des motivations économiques. Aujourd’hui, le nombre de personnes iraniennes ou d’origine iranienne en France est évalué autour de 25 à 30 000 personnes. Les Iraniens de France sont pour la plupart installés en région parisienne, notamment à Paris dans le XVe arrondissement, aux environs de La Défense, et à Créteil (Val-de-Marne). Dans le XVe arrondissement, la rue des Entrepreneurs est un véritable petit quartier iranien, avec la présence de plusieurs commerces, magasins, restaurants, associations et centres culturels iraniens.

La migration kurde, elle, est un phénomène plus récent. Dans les années 1960, des Kurdes de Turquie sont d'abord arrivés en France comme travailleurs immigrés, dans le cadre des accords inter-gouvernementaux sur la main-d'œuvre immigrée. À la suite de la Révolution islamique en Iran, en 1979, du coup d'État militaire de septembre 1980 en Turquie, du long et meurtrier conflit Irak-Iran et de la campagne d'extermination des Kurdes lancée par le régime irakien, des vagues successives de réfugiés politiques kurdes sont arrivées en France et dans d’autres pays d'Europe occidentale. Le lancement à partir de 1992 de la campagne d'évacuation et de destruction des villages kurdes en Turquie, le grand nombre d’assassinats des élites kurdes et, à partir du 2011, la guerre civile en Syrie ont amplifié l'exode kurde vers l'Europe. Il n'existe aucun recensement rigoureux et fiable sur la diaspora kurde. Les estimations les plus courantes font état de la présence d'environ 150 000 Kurdes en France. La communauté kurde de France est formée de près de 90 % de Kurdes de Turquie, et d’une moindre partie aussi de Kurdes iraniens, irakiens et syriens. Ils sont répartis sur tout le territoire français avec une forte concentration en Île-de-France, notamment à Paris dans le Xe arrondissement.

En Île-de-France, il existe également de petites communautés issues de pays d’Asie centrale, qui participent aux festivités du Norouz (Kirghizistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Afghanistan, Kazakhstan). Les plus nombreuses sont celles en provenance du Kazakhstan (à peu près 1000 Turques d’origine kazakhe), d’Azerbaïdjan (3500 personnes) et d’Afghanistan (2000 personnes).

Comme toute pratique culturelle, notamment en contexte migratoire, le Norouz a dû subir certaines adaptations. Tout d’abord, les communautés ont dû adapter la date des festivités : n’étant pas un jour férié reconnu par l’État français, il est complexe pour ces communautés de pouvoir fêter la nouvelle année précisément le 21 mars. Ainsi, sur le fondement des événements qui ont fait l’objet de cette présente fiche, seulement l’un d’entre eux a été effectivement organisé le 21 mars. Il s’agit d’une problématique commune à toutes les festivités des populations issues des diasporas.

Une autre adaptation concerne les recettes de cuisine traditionnelle. Bien que ces communautés aient développé des commerces qui s’approvisionnent de produits typiques et régionaux, très souvent les ingrédients utilisés diffèrent par rapport aux variétés et aux typologies des produits qu’on peut retrouver dans les pays d’origine.

Enfin, une dernière évolution concerne la nature des événements organisés. Si, à l’origine, les festivités affichaient seulement les éléments authentiquement liés à la célébration du Nouvel An, aujourd’hui les communautés tendent à transformer ces festivités en journées-festivals culturels, pendant lesquels elles affichent de manière globale leurs cultures traditionnelles, en incluant des pratiques, notamment dans le domaine des arts du spectacle, non étroitement liées à la célébration du Norouz.

Vitalité

 

La viabilité des pratiques et des rituels liés à la célébration du Norouz n’est pas en danger immédiat. Cette fête ancestrale est tellement ancrée dans les mœurs des communautés concernées qu’il semble vraiment difficile qu’elle puisse disparaître.

L’aspect privé et intime des festivités est assuré par la transmission réalisée par les cercles familiaux et les réseaux intracommunautaires. Le volet public est valorisé par l’action d’un réseau associatif qui jouit aujourd’hui d’une certaine vitalité, en termes de ressources humaines et d’engagement de ses membres.

Une attention particulière est accordée à la perpétuation et à la transmission des pratiques envers les plus jeunes générations. Un grand nombre de ces jeunes de deuxième génération semblent tout à fait impliqués dans l’organisation des festivités de Norouz.

 

 

Menaces et risques Les menaces principales envers la viabilité des célébrations du Norouz répondent à deux ordres de motivations :

 

— menaces économiques : le statut associatif d’un grand nombre des acteurs de la sauvegarde n’assure pas la pérennisation des activités. Ainsi, au cours de la période de rédaction de la présente fiche, l’une des organisations citées (le Centre culturel zoroastrien de Paris) a dû quitter ses locaux pour des problèmes d’ordre financier et n’a plus aujourd’hui de siège stable. Certaines associations observées il y a quelques années (l’association des Kurdes de Syrie à Paris – Ronahi, l’Union des étudiants kurdes de France) semblent désormais inactives. Enfin, une autre organisation (le Centre culturel Pouya) a lancé dernièrement une campagne de crowdfunding pour récolter les fonds nécessaires à la perpétuation des activités. Ces faits rendent compte de la précarité qui concerne tout le secteur associatif en termes de ressources financières.

— menaces contextuelles : certaines pratiques actuellement autorisées pourraient être interdites plus tard, telles l’utilisation du feu pendant les rituels du Tchâhâr Shanbeh Souri. D’autres pratiques fortement présentes pendant les célébrations du Norouz dans les pays d’origine n’ont jamais été reproduites en contexte migratoire, du fait des difficultés liées au contexte : c’est ainsi le cas de la tradition du qashogh-zany (littéralement, « battage des cuillères »), quand les enfants se déguisent et parcourent les rues de leur quartier avec une cuillère et une casserole, sur laquelle ils frappent bruyamment, en allant chez leurs voisins pour demander des sucreries ; ou encore du personnage traditionnel du Hadji Firouz, un homme maquillé de noir et vêtu de rouge, muni d’un tambourin qui chante et danse en souhaitant ses bon vœux pour la nouvelle année et qu’on retrouve encore très habituellement dans les rues en Iran, pendant les festivités de Norouz.

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Le principal vecteur de valorisation des pratiques traditionnelles et des rituels liés à la célébration du Norouz est l’organisation d’événements thématiques par les communautés concernées par la festivité. Dans le cadre de la préparation de cette fiche, plusieurs événements ont servi de terrain d’enquête et d’observations des pratiques et rituels :

— 21 mars 2014 : journée de Newroz organisée par l’Union des étudiants kurdes de France, INALCO, Paris XIIIe

— 23 mars 2014 : fête de Newroz organisée par l’association de Kurdes de Syrie à Paris – Ronahi, salle associative, Paris XXe

— 14 mars 2017 : Tchâhâr Shanbeh Souri organisé par le restaurant iranien « Le plateau des mille vaches », quais de Seine à Alfortville (Val-de-Marne)

— 9 mars 2018 : fête de Newroz organisée par l’association Komciwan – Jeunes kurdes de France, salle associative, Paris XIe

— 13 mars 2018 : Tchâhâr Shanbeh Souri organisé par le Centre culturel iranien Pouya, quais du Canal Saint-Martin, Paris Xe

— 17 mars 2018 : journée de Norouz organisée par l’association de la Journée internationale de Norouz, mairie du XVe arrondissement de Paris

— 18 mars 2018 : célébration zoroastrienne et fête de Norouz organisée par le Centre culturel zoroastrien de Paris, Paris XVe

— 20 mars 2018 : fête de Newroz organisée par la Fondation-Institut kurde de Paris, Mairie du Xe arrondissement de Paris

— 25 mars 2018 : fête de Novrouz organisée par la Maison de l’Azerbaïdjan à Paris, Consulat de l’Azerbaïdjan à Paris VIIe

— 25 mars 2018 : dîner-spectacle de Noruz organisé par l’association Kyrgyz Club-France, salle associative, Paris XXe

— 31 mars 2018 : fête de Naouryz organisée par le Centre culturel kazakh Korkut en collaboration avec l’ambassade du Kazakhstan, place du Louvre, Paris Ier

— 1er avril 2018 : Sizdah-bé-dar organisé par le Centre culturel zoroastrien de Paris en collaboration avec d’autres collectifs franco-iraniens, bois de Boulogne, pelouse Madrid (Hauts-de-Seine)

 

 

Actions de valorisation à signaler

 

Le 30 novembre 2009, l’UNESCO a décidé d’inscrire le Norouz sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Cette inscription a été élargie, à la suite d’une candidature d’agrégation, à de nouveaux pays en 2016, à l'initiative conjointe de l'Afghanistan, de l’Azerbaïdjan, de l’Inde, de la République islamique d’Iran, de l’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Pakistan, du Tadjikistan, de la Turquie, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan.

En 2010, l'Assemblée générale des Nations Unies a institué la Journée internationale du Norouz, chaque année le 21 mars.

 

 

Modes de reconnaissance publique

 

L’implication de certaines mairies d’arrondissement (Paris Xe et Paris XVe) dans l’organisation des événements de célébration de Norouz et l’autorisation d’exploitation de certains lieux publics (place du Louvre, quais du Canal Saint-Martin, salles associatives communales) pour le déroulement des rituels et festivités font preuve d’une reconnaissance publique du Norouz.

— Soutiens financiers plus stables aux collectifs organisateurs, issus des communautés concernées par la célébration du Norouz.

— Reconnaissance de jours fériés « à choix libre » pour permettre aux communautés étrangères de fêter au moins certaines de leurs célébrations traditionnelles à la bonne date.

Récits liés à la pratique et à la tradition

 

L’histoire de Siyāvash liée au Tchâhâr Shanbeh Souri

 

Figure majeure dans l’œuvre épique de Ferdowsî, le Shahnameh. Siyāvash était un prince légendaire de l’ancien Empire perse. La femme de son père, Sudabeh, avait une passion pour lui. Sudabeh dit alors à Siyāvash qu’elle est prête à tuer son mari, pour devenir son épouse légitime. Mais Siyāvash rejette ses propos. Une fois ces avances répétitives rejetées, Sudabeh tombe dans un état compulsif et elle porte une fausse accusation à Siyāvash, devant son mari. Le roi décide alors de tester l’innocence de Siyāvash par la preuve du feu : un feu est allumé et Siyāvash doit le traverser et en sortir indemne pour prouver son innocence. Le prince se précipite à travers le feu sur son cheval. Quand Siyāvash retourne sain et sauf, son innocence est prouvée. Le roi est alors déterminé à condamner Sudabeh à mort, mais Siyāvash intercède pour elle et la condamnation n’est pas exécutée. Depuis ce jour, tous les Iraniens célèbrent l’innocence de Siyāvash en allumant des feux et en sautant par-dessus.

 

 

Le mythe fondateur kurde de Kawa le forgeron

 

Ce mythe raconte l’histoire de Zahak, un roi assyrien maléfique, qui avait des serpents qui se développaient sur ses épaules. Le règne de Zahak a duré mille ans et a amené le printemps à ne plus revenir. Au cours de cette période, deux jeunes hommes étaient sacrifiés tous les jours et leur cerveau était offert aux serpents de Zahak, afin de soulager sa douleur. Cependant, l'homme chargé de sacrifier les deux jeunes hommes tous les jours ne tuait qu'un seul homme par jour et mélangeait le cerveau avec celui d'un mouton, pour sauver l'autre homme. Les jeunes hommes sauvés du sacrifice s’enfuyaient vers les montagnes. Selon la légende, ces gens sont les ancêtres des Kurdes. Un jour, un forgeron nommé Kawa, dont seize fils avaient été sacrifiés, se révolta quand son dernier enfant fut capturé. Il décida alors de rejoindre les montagnes et d’organiser les jeunes fugitifs en une armée, afin de se révolter. L’armée ainsi constituée se dirigea vers le château de Zahak, où Kawa tua le roi avec un marteau. Lors de la prise du palais de Zahak, Kawa enflamma son tablier, qu’il attacha à son marteau de forgeron, pour signifier sa victoire. La référence au feu n’est pas anodine : elle renvoie de fait à l’iranité des Kurdes. Le printemps est retourné au Kurdistan le lendemain. Le 20 mars est inscrit dans la tradition comme le jour où Kawa a vaincu Zahak. Depuis, chaque année, le jour du Newroz, les Kurdes allument des feux et dansent autour pour fêter la victoire de la liberté sur la tyrannie.

 

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

 

Le Nowrouz a été inclus à l’Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel de la République islamique d’Iran depuis le 18 mars 2008 (élément n° 1), par le Bureau pour les inscriptions, la préservation et la revitalisation du patrimoine immatériel et naturel, à l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l'artisanat et du tourisme (ICHHTO).

Le Norouz est inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité (UNESCO) depuis 2016.

 

 

Bibliographie sommaire

 

ASKAR (Bahrami), Les Fêtes iraniennes, Téhéran, Éditions du Bureau des recherches culturelles, 2005.

BEURY (Hélène) et MADANCHI (Shahzâd), « Regard sur la fête de Norouz : traditions des Perses », La Revue de Téhéran, n° 77, janvier 2012.

BROMBERGER (Christian), « Ta’zie (le théâtre religieux) vs Noruz (la nouvelle année et ses rituels) : les enjeux de la politique du patrimoine immatériel de l’humanité en Iran », Etnografica, vol. 16, 2013, p. 407-417.

D’ONOFRIO (Salvatore), Le Matin des dieux. Du Norouz persan aux Pâques chrétiennes, Sesto San Giovanni, Mimesis (coll. « Ethnologiques »), 2018

JAMES (Boris), Le Newroz chez les Kurdes, s.l., 2010.

MOHSÉNI (Chirine), « La nouvelle génération kurde en France », Conférence internationale « Les processus d’intégration des Kurdes dans les pays de l’Union européenne, Institut kurde de Paris, 2006.

NEUVE-ÉGLISE (Amélie), « La diaspora iranienne dans le monde : un acteur transnational au centre de flux et de jeux d’influences multiples », La Revue de Téhéran, n° 14, janvier 2007.

SÂLEHINÎA (Negar), « Norouz », La Revue de Téhéran, n° 5, avril 2006.

VAHABI (Nader), « Genèse de la diaspora iranienne en France. Une analyse socio-historique », Migrations Société, n° 139, 2012, p. 27-45.

VAHABI (Nader), « La diaspora iranienne en France. Profil démographique et socio-économique », Migrations Société, n° 158, 2015, p. 19-39.

VEGA (Anne), « L’identité ethnique kurde en France », Journal des anthropologues, n° 1, 1993, p. 29-42.

WERDÎ (Rûşen), Les Kurdes en France, Conférence internationale « Les processus d’intégration des Kurdes dans les pays de l’Union européenne », Institut kurde de Paris, 2006. Filmographie sommaire

● Vidéo Nawrouz, Novruz, Nowrouz, Nauryz, Nooruz, Navruz, Nevruz, pour l’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité (UNESCO), 2016, 12 min :

https://www.youtube.com/watch?v=5NfrnoMO0Fs

● Vidéo Tchâhâr Shanbeh Souri, le mercredi enflammé des Persans à Paris, réal. Association Île du Monde, 2017, 3 min 27 :

https://www.youtube.com/watch?v=u4bumppxc8I

● Vidéo sur une chanson dédiée au massacre de Halabja, interprétée pendant la journée du Newroz kurde à l’INALCO le 21 mars 2013, réal. Association Île du Monde, 2013, 6 min 52 :

https://www.youtube.com/watch?v=35V5rBqIiYQ

 

 

Sitographie sommaire

 

● Site de l’UNESCO

— Dossier de l’inscription du Norouz sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité (2016) :

https://ich.unesco.org/fr/RL/nawrouz-novruz-nowrouz-nowrouz-nawrouz-nauryz-nooruz-nowruz-navruz-nevruz-nowruz-navruz-01161

— Article sur l’inscription des jeux traditionnels d’assyks kazakhs sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

https://ich.unesco.org/fr/RL/les-jeux-traditionnels-dassyks-kazakhs-01086

— Article sur l’institution de la Journée internationale de Norouz :

https://fr.unesco.org/commemorations/nowruzday

 

● Site de l’association Île du Monde

Article sur le rituel du Tchâhâr Shanbeh Souri à Paris :

https://www.iledumonde.org/chaharshanbe-suri-mercredi-enflamme-persans-a-paris/

 

● Site du Centre culturel iranien à Paris

Article à propos du Norouz :

http://paris.icro.ir/index.aspx?siteid=189&pageid=6672

 

● Site Colisée

Données socio-démographiques et historiques sur les migrations des communautés de l’Asie centrale en France :

http://www.colisee.org

 

Site de l’INSEE

Statistiques sur la population d’origine étrangère en Île-de-France (2011) :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2132997?geo=REG-11

 

● Blog Le Phénix kurde

Article sur le mythe de Newroz pour les Kurdes :

http://lephenixkurde.tumblr.com/

 

● Blog Iran beyond the news

Article sur le quartier iranien, rue des Entrepreneurs, Paris XVe :

https://iranbeyondthenews.wordpress.com/2014/08/10/liran-a-paris-ca-se-passe-rue-des-entrepreneurs/

Faramarz BAHAR

Coordinateur de l’association Journée internationale de Norouz (communauté iranienne)

ajin.paris@yahoo.fr

Abbas BAKHTARI

Fondateur du Centre culturel Pouya (communauté iranienne)

culture.pouya@gmail.com

Masoud KIANPOUR

Propriétaire du restaurant « Le plateau des mille vaches » (communauté iranienne)

plateaudesmillevaches@yahoo.fr

Zainab JEMO

Membre de la Fondation-Institut kurde de Paris (communauté kurde)

secretariat@fikp.org

Azad BAPIR

Président de l’association Komciwan – Jeunes kurdes de France (communauté kurde)

adbapir@gmail.com

Kanimet DJAPAROV

Président de l’association Kyrgyz Club-France (communauté kirghize)

kyrgyzclubfrance@gmail.com

Aigerim MATAYEVA

Musicienne, directrice du Centre culturel Korkut (communauté kazakhe)

cckf@gmail.com

Mirvari FATALIYEVA

Directrice de la Maison de l’Azerbaidjan à Paris (communauté azérie)

contact.maison.azerbaidjan@gmail.com

Kourosh NIKMAN

Mobed du Centre culturel zoroastrien de Paris (communauté des adeptes du zoroastrisme)

info@w-z-c.com

Tous les participants à la réalisation de la présente fiche ont donné leur consentement à l’utilisation des informations contenues dans les entretiens et des images prises pendant les événements pour l’élaboration de la fiche et de la vidéo-documentaire associée.

Rédacteur(s) de la fiche

 

Simone TORTORIELLO

Responsable scientifique du projet « Inventaire du PCI translocal francilien » - Association Île du Monde

simone.tortoriello@iledumonde.org

 

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

 

Pepe PASTOR

Médiateur culturel – Association Île du Monde (enquêteur, caméraman)

Mahboubeh MORADI

Étudiante en ethnologie à l’université Paris-Descartes, d’origine iranienne – stagiaire de l’Association Île du Monde (enquêtrice, traductrice)

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Paris et région Île-de France, 2018-2019

 

 

Données d’enregistrement

Date de remise de la fiche : 4 novembre 2019

Année d’inclusion à l’inventaire : 2019

N° de la fiche 2019_67717_INV_PCI_FRANCE_00447

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk254

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer

Accéder à la fiche sur Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz

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