La fête du Printemps ou du Nouvel An chinois à Paris

La fête du Printemps est célébrée depuis une époque très ancienne. Elle correspond à la transition entre la fin de la période hivernale et l’arrivée du soleil.

Description de l’ensemble des célébrations présentées à Paris, lors de la commémoration de la fête du Printemps ou fête du Nouvel an chinois, à l’occasion de l'arrivée de l'année du cheval en bois.

La fête du Printemps est célébrée depuis une époque très ancienne. Elle correspond à la transition entre la fin de la période hivernale et l’arrivée du soleil. La fête prend ses origines dans le nord de la Chine, où, en hiver, les champs restaient couverts de neige pendant des mois. C’est l’un des moments les plus joyeux de l'année qui annonce la venue de moments meilleurs.

À Paris, le Nouvel an Chinois est l’une des fêtes les plus importantes pour les personnes en contact avec la population francoasiatique. Elle représente par ailleurs, depuis quelques années, l'une des manifestations les plus célébrées dans les rues de la capitale française.

La fête du Printemps est composée de pratiques artistiques, culturelles, académiques et politiques. Elle est célébrée pendant presque trois semaines dans plusieurs quartiers parisiens et organisée par différentes associations franco-asiatiques à Paris, mais également par les gouvernements français et chinois, des commerçants, des jeunes, des grands-parents, des adultes, des enfants liés au milieu associatif, des écoles de langues, d'arts martiaux, de danse…

Les célébrations ont pour objectif d’annoncer la fin de l’année et le début de la nouvelle, qui commence au mois de janvier ou de février selon le calendrier lunaire, instauré pendant l'empire chinois "Er Ya" sous le règne des souverains Yao et Shun (XXIIème – XXIème siècle avant J-C). Compte tenu des caractéristiques du calendrier lunaire, la date des célébrations varie d'une année sur l'autre, mais se situe toujours entre le 21 janvier et le 20 février. Par conséquent, la date de début du printemps en Chine n'est pas la même que en France. Chacune des activités réalisées pendant les festivités est chargée de sens. Depuis des siècles, rituels et légendes se combinent et donnent à cette fête la forme que nous voyons de nos jours.

Les anciens astronomes chinois ont associé les cinq planètes principales aux cinq éléments naturels, d'où provient leur nom actuel, en mandarin: Vénus est le Métal (or), Jupiter le Bois, Mercure l'Eau, Mars le Feu et Saturne la Terre. En outre, douze animaux : rat, boeuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, mouton (ou chèvre), singe, coq, chien et porc, liés au calendrier lunaire, composent le zodiaque chinois. Les animaux zodiacaux et les cinq éléments dérivés des planètes forment ensemble les guides symboliques de chaque nouvelle année. Selon la cosmovision chinoise, chaque année du calendrier est associée à un animal qui est censé porter chance aux personnes ayant le même signe que celui-ci.

Cette fiche a été réalisée pendant l'année du cheval en bois. C’est également l’année du 50ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine.

Il convient également de préciser que cette fête est célébrée au sein de deux espaces distincts. D’abord dans l’espace public, où diverses pratiques culturelles, académiques, politiques et religieuses sont célébrées en présence de différents groupes franco-asiatiques. Ensuite au sein des espaces privés, notamment dans les maisons où les familles se réunissent et échangent des cadeaux autour d’un repas typique de leur province ou ville d'origine. Ces pratiques sont renouvelées chaque année, mais ont toutefois tendance à disparaître dans la mesure où le nouvel an occidental occupe une importance grandissante, si bien que les repas traditionnels sont parfois partagés le 31 décembre.

Cérémonie de « l'ouverture de l'oeil du dragon »

Le premier événement public de la nouvelle année est la cérémonie de « l'ouverture de l'oeil du dragon » . En 2014, elle s’est tenue le 27 janvier 2014 dans la mairie du 13ème arrondissement, puis, le lendemain, dans la mairie du 19ème arrondissement. Les cérémonies sont exécutées dans les entrées des mairies. Des personnages distingués de la vie politique et culturelle française et asiatique (notamment chinoise) sont conviés à y prendre part. Les intervenants, y compris les lions, qui effectueront plus tard la danse, se réunissent en face de l'entrée, et, au rythme des tambours, des cymbales et des gongs, s'agenouillent docilement face aux invités de la cérémonie.

Des hôtesses, vêtues de tenues typiques régionales distribuent des pinceaux aux participants qui peuvent les utiliser pour peindre l'oeil, le nez, la bouche et le corps des lions. Cette pratique est généralement effectuée par un représentant des gouvernements français et chinois. Une fois cette tache effectuée, ils prononcent quelques mots pour la nouvelle année et souhaitent une "Bonne Année" à tous les participants.

Après la cérémonie de « l’ouverture de l'oeil du dragon », qui, dans le cas présent, est un lion, les premières démonstrations publiques de la Danse du lion prennent place. Elles sont effectuées par plusieurs groupes parisiens et sont destinées à chasser les mauvais esprits. La Danse du lion constitue l'un des éléments les plus emblématiques et les plus importants de la fête du Printemps. Le lion est associé à la créature mythique "Nian" qui descendait des montagnes pour dévorer le bétail et les enfants, jusqu'à ce que les habitants apprennent à le repousser en utilisant la couleur rouge et les feux d’artifice. À Paris, la Danse du lion a acquis sa propre identité grâce à l'importation, depuis la Chine, de la tête et du costume de lion. De manière parallèle, l'apprentissage des arts martiaux, notamment le Kung-fu, nécessaire pour exécuter la Danse du lion, s'est répandu. La Danse du lion nécessite la participation active d’une équipe de sept personnes. Deux d'entre eux sont chargés de donner vie au lion, l'un manie la tête et les pattes de devant, tandis que l’autre anime la partie postérieure de l’animal. Quant aux cinq autres membres de l’équipe, ils accompagnent les mouvements du lion à l’aide d’un tambour, de cymbales et d’un gong.

Grâce au déguisement et à l'adresse des danseurs, les mouvements du lion paraissent naturels. On en oublierait presque que l’animal est animé par deux personnes unies par un déguisement.

Pour être effectuée avec grâce, la Danse du lion requiert de la part des danseurs, force, habileté, équilibre et expérience. En effet, certaines positions complexes (le lion se tient parfois sur ses deux pattes) nécessitent que la personne qui dirige la tête soit en équilibre sur les épaules de son compagnon. Ainsi, les membres des différentes équipes de Paris s’entraînent tout au long de l'année pour améliorer leur habileté, perfectionner leur technique et offrir un spectacle de qualité.

Les différentes versions de la Danse du Lion se distinguent selon les régions de la Chine et les époques. On peut les reconnaître selon les techniques et les déguisements. À Paris il existe onze écoles différentes, la majorité interprétant le style le plus répandu, celui de Pékin, où la danse est effectuée au sol. Toutefois, l’une d’entre elles pratique la technique de la province d'Hubei, qui consiste à réaliser la danse à deux mètres de hauteur, sur de petites plates-formes jointes aux poteaux. Contrairement aux autres groupes, ce dernier exécute chaque année un spectacle public en face de l'un des magasins asiatiques les plus emblématiques à Paris. C’est également cette école qui représente la France à l’occasion des compétitions internationales.

Une fois la Danse du lion terminée, les invités entrent dans la mairie d’arrondissement où plusieurs activités culturelles sont présentées par les associations parisiennes. C’est à l’occasion de cet événement que sont inaugurées les célébrations donnant naissance à l'année du cheval en bois.

À partir de cette date, les Associations franco-asiatiques de Paris proposent différentes activités.

Dans les arrondissements, les cérémonies officielles commencent avec l'ouverture de l'oeil du dragon. Toutefois, pour la majorité des associations franco-asiatiques de Paris, les activités de préparation ont débuté dès le mois de novembre. C’est à ce moment que les participants inscrivent leurs noms sur une liste, destinée à répartir le rôle de chacun le jour du défilé.

Pendant l’année, chaque association rassemble des centaines de déguisements importés de Chine, représentant la diversité ethnique asiatique : des savants, des mages, des rois et des reines, des travailleurs, des divinités, des animaux, etc. Les parents d’origine asiatique souhaitent que leurs enfants portent les déguisements les plus distingués et les plus prestigieux le jour de l’événement. Pour ce faire, il est nécessaire de noter son nom sur la liste. En outre, les acteurs de ces défilés sont non seulement d'origine franco-asiatique, mais également de différentes cultures voire de différentes religions ; toutes les personnes étant les bienvenues.

Plusieurs associations s'occupent par ailleurs de la transmission et de la diffusion des arts martiaux, de la musique, des danses, des langues ainsi que des pratiques ou des connaissances originaire d’Asie. Ces mêmes associations préparent assidûment les élèves pour le jour du défilé, où chaque groupe représente son institution. Enfin, ceux qui ne sont ni déguisés ni maquillés sont habillés avec des uniformes représentatifs de leur association.

Le défilé de Belleville

Les défilés du Nouvel an Chinois sont célébrés les dimanches afin que tous les membres de la famille puissent y assister. Cette année, la nouvelle année a commencé le vendredi 31 janvier 2014 et le premier défilé a été réalisé le dimanche suivant à 10 heures du matin dans le quartier de Belleville.

Ce territoire représente un secteur spécifique de la migration asiatique, essentiellement issue de la province de Wenzhou. Les commerçants et les voisins qui se sont établis dans ce quartier ont été les principaux promoteurs de cet accueil.

L'espace disponible sur le boulevard du métro

Belleville est suffisant pour la plateforme, le son, les lampes, et tout le nécessaire est installé dès le matin par une douzaine de commerçants. Plus tard dans la journée, cet espace décoré accueille la suite de la cérémonie célébrée dans la mairie du 19ème arrondissement, celle de « l'ouverture de l'oeil du dragon » décrite précédemment. Pour l’occasion, c'est un dragon, et non un lion, qui participe à la cérémonie.

Selon la légende, c’est dans la ville de Nankin, en Chine, dans le temple bouddhiste du Bien-être, que l’artiste chargé de la décoration du temple a choisi de peindre quatre dragons. Seulement, une fois l’oeuvre finie, les spectateurs, étonnés, constatent que les dragons n'ont pas d'yeux et interrogent l'artiste. Ce dernier leur répond que s’il avait peint les yeux des dragons, ils auraient pu s’envoler. Face aux fidèles incrédules, il décide de peindre les yeux. Lorsqu’il finit de peindre ceux du deuxième dragon, le ciel devient noir, les éclairs inondent le ciel et un orage éclate. Quand le soleil revient, les spectateurs constatent que les deux dragons ne sont plus là et qu’ils se sont envolés dans les cieux. Pour donner vie au dragon, habituellement, 12 danseurs sont nécessaires. Selon le folklore, plus le dragon est long, plus il porte chance. Cette année, les participants du défilé de Belleville ne manqueront pas de chance puisque le dragon mesurait à peu près 75 mètres, nécessitant 24 danseurs.

Le dragon est un élément fondamental de la culture asiatique. Il représente la sagesse, le pouvoir et la richesse.

Au rythme des gongs et des tambours, une douzaine d'artistes et d'interprètes donnent vie au dragon, soutenu à l’aide de poteaux, le faisant monter et descendre entre les participants.

Le déguisement du dragon est traditionnellement composé de soie et de bambou. Ceux qui contrôlent la tête, le corps et la queue du dragon, pratiquent presque tous des arts martiaux.

Pour donner du dynamisme à la danse, une personne soutient une tige de bambou de deux mètres de longueur. Devant le dragon, une autre personne soutient une boule brillante, représentant une perle, « la perle de la sagesse », que le dragon doit suivre et essayer d'attraper. Pour ce faire, le dragon effectue plusieurs acrobaties, parfois complexes. Ces mouvements donnent vie au dragon. A la tête du défilé, le dragon est accompagné des membres de l’Association d'union des indochinois en France. Puis, suivent les groupes formés par les enfants déguisés appartenant aux écoles ou associations liées au défilé. Viennent ensuite les lions, les musiciens et les chars décorés par chaque association.

Le défilé de l’Hôtel de Ville

Situé dans le quartier du Marais à Paris, c’est le défilé le plus officiel du Nouvel an Chinois. Il est organisé par les premiers habitants d’origine asiatique, installés dans le quartier Arts et Métiers. Le défilé est né dans les années quatre-vingt-dix sous l’impulsion des commerçants, du gouvernement et des associations, notamment de l'association Pierre Ducerf, à l’initiative de la première célébration.

Les participants et les associations se réunissent sur l'esplanade de l'Hôtel de Ville pour la cérémonie traditionnelle de « l'ouverture de l'oeil du dragon » réalisée par la mairie de Paris. Puis, après plusieurs heures de défilé, les participants regagnent l’esplanade de l’Hôtel de Ville.

Ce défilé n’est pas le plus fréquenté, en termes de spectateurs, mais c'est l'un des plus impressionnants et des plus grands de la capitale. Comme à Belleville, la majorité des associations asiatiques se réunissent à l’Hôtel de Ville pour fêter, avec l’ensemble des parisiens, l'arrivée de la nouvelle année.

Dans les rues du centre de Paris, les chars décorés des différentes associations, commerces et entreprises franco-asiatiques rencontrent des musiciens traditionnels, des acteurs en costume, des femmes pratiquant le Taïchi et accompagnant leurs mouvements d’éventails, des statues de divinités, des enfants déguisés, des représentants d'écoles d'arts martiaux, des dizaines de lions et de dragons et des déguisements d'ours et de panda. Parmi les participants figurent également les membres d’associations représentant les couleurs de la Bretagne, de l’Australie, du Brésil, des vendeurs de nourriture de rue et des milliers de spectateurs.

Dans cette célébration, les commerces de quartier jouent un rôle essentiel dans la mesure où les danses du lion s’effectuent essentiellement à l’intérieur ou face à ces commerces. La danse prend fin dans de grandes explosions de pétards. Tous les groupes pratiquants la Danse du lion à Paris se réunissent pour l’occasion et les lions sont très sollicités.

La Danse du lion est l'un des éléments les plus importants de la culture asiatique. Elle mêle aussi bien traditions millénaires et actuelles qu’éléments symboliques et culturels. C'est également une représentation acrobatique et artistique qui intervient dans différentes fêtes, anniversaires ou exhibitions. La Danse du lion, réalisée devant et à l'intérieur des commerces, est un rituel élaboré, dans lequel le lion chasse les mauvais esprits, purifie et favorise la prospérité du propriétaire et de sa boutique.

Dans le commerce, le lion se dirige vers l'autel des ancêtres, dédié à une divinité, et contribue à instaurer de bonnes relations avec la généalogie et le monde divin.

Une laitue, suspendue à l’entrée des commerces, est mangée par le lion puis rendue à son propriétaire. L’explication de cette pratique est d’ordre linguistique. De fait, en mandarin, le mot « laitue » est homonyme de « vie » ou « naissance ». L’objectif de cette tradition étant d'attirer la prospérité pour le commerce.

Une fois ce rituel terminé, les commerçants remettent aux membres du groupe une enveloppe rouge traditionnelle contenant un peu d'argent. C’est une tradition familiale destinée à célébrer la nouvelle année.

Le défilé du triangle de Choisy

Le défilé de ce quartier, communément appelé le « triangle de Choisy », est le troisième et le dernier de Paris intramuros. Il est célébré une semaine après ceux de Belleville et de l'Hôtel de Ville. C’est dans ce quartier qu’apparaissent pour la première fois les célébrations publiques du Nouvel an Chinois à Paris. Probablement parce que c'est sur ce territoire que se réunit le plus grand nombre de personnes et de commerces originaires de pays du sud-est asiatique : Cambodge, Viêtnam et Laos. Beaucoup d’entre eux sont également issus de la province chinoise de Teochiu. Ce quartier est communément appelé le Chinatown parisien et est l’un des plus grands d’Europe.

Les principaux personnages du défilé sont des divinités, animées par des groupes ou des associations qui choisissent, pour des raisons personnelles, différentes représentations de leur dieu. Les divinités, sous forme de statues, sont conservées dans les autels ancestraux de chaque groupe.

L'Association des Résidents en France d'origine Indochinoise (A.R.F.O.I.) dirige le défilé, qui démarre du local de cette dernière, dans un temple situé en contre-bas. L’une de ses quatre statues occupe le centre du défilé et concentre l'attention des participants : il s’agit de la représentation de Xuantianshangdi, un savant âgé, réalisée par un célèbre artisan de la province de Chaozhou. Le jour du défilé l’ensemble des acteurs se réunissent dans le local de l'association pour se parer de leurs plus beaux atours (costumes et maquillage). En bas, les derniers préparatifs sont effectués sur la statue qui guidera le défilé.

L'entrée du temple est sui generis : elle se trouve dans le garage du centre commercial où se situe le local de l’A.R.F.O.I. Au niveau des rampes de la sortie du garage, tous les participants se réunissent, prennent position aux cotés des chars décorés par les associations et attendent, impatients, la sortie de la statue.

A l'intérieur du temple, des roulements de tambours accompagnent les premiers mouvements de la statue.

La statue est déplacée par dix personnes au minimum. La manoeuvre nécessite la plus grande précaution, dans la mesure où elle ne doit pas toucher les portes, ce qui serait de mauvais augure.

Les explosions générées à l’unisson par les centaines de pétards avertissent les participants que la statue est prête à partir. C'est seulement une fois que les pétards ont retenti que les musiciens commencent à jouer et que le défilé peut se mettre en marche.

La majorité des associations et des commerces asiatiques de Paris possèdent une statue, représentant leur propre divinité, exposée dans l’autel de leurs locaux respectifs. La divinité qui représente la plupart des commerces asiatiques de Paris dans les différents défilés est Guan Yu (également appelé "Guan J'ai donné" ou "Guan Kong"), un homme du IIIème siècle de notre ère qui a aidé Liu Bei à devenir empereur de la Chine de l'Ouest. Après sa chute, Guan Yu a été divinisé et plusieurs temples lui ont été dédiés.

Il est aujourd’hui considéré comme le dieu de la guerre mais aussi de la justice.

Chaque association qui le souhaite peut faire défiler sa propre statue, qui occupera une place de choix dans le cortège de l’association. Elles sont transportées sur des plates-formes chargées d'encens et de fruits. Les participants y déposent des poignées de riz, des oranges, des mandarines et allument de l’encens. Ils en profitent également pour toucher la statue et faire une prière.

Au sein des espaces privés

Nous n’apercevons du nouvel an chinois que la partie visible, le côté festif avec les danses du dragon et du lion ainsi que les défilés. Mais il s’agit avant tout, à l’instar de Noël, d’une fête familiale, qui permet de rassembler tout le monde autour d’un moment important : le changement d’année.

La première chose à faire quelques jours avant la célébration du nouvel an chinois, c’est d’offrir des douceurs au dieu du foyer et sa femme. Selon la croyance, ces derniers discutent entre eux et partent voir l’empereur Céleste, dans le ciel, pour lui rendre compte des actions accomplies par la famille pendant l’année.

Ainsi, si on leur offre beaucoup de douceurs avant leur départ, on considère qu’ils auront la bouche « collée » par les douceurs et ils ne pourront pas dire du mal de la famille. Au contraire, ils ne rapporteront que des choses « douces » et aimables. Ils partent quelques jours avant le nouvel an chinois et reviennent quatre jours après le changement d’année, sous forme d’une effigie qui est affichée à la maison. Afin de renvoyer ce dieu du foyer au ciel, on brûle son image, comme l’encens, espérant ainsi atteindre ses objectifs pour la nouvelle année, transmis via la fumée produite.

Avant de célébrer le nouvel an chinois, on considère qu’il faut s’être acquitté de ses dettes. Dans ce cas, on peut espérer que l’année sera belle, sinon, elle sera sûrement très mauvaise.

Il faut également avoir fait un grand ménage dans sa maison, afin de pouvoir commencer l’année suivante de la meilleure façon. Toute la famille va se réunir pour le réveillon. A cette occasion, un grand repas est préparé, comportant de nombreux mets, dont beaucoup avec de la viande. Il faut se souvenir que la Chine est un pays qui a subi de nombreuses famines au cours des siècles, le nouvel an représente donc l’occasion de manger des aliments riches, de la viande et des mets raffinés. Certains aliments ont notamment une valeur symbolique, soit par leur nom, soit par leur forme.

Le ravioli ne se mange pas dans toute la Chine, on les trouve surtout dans le Nord du pays. Ils sont réalisés à base de blé et leur forme peut évoquer celle d’un bateau, mais les Chinois préfèrent y voir la forme d’un lingot d’or. On leur donne cet aspect car si l’on mange des raviolis en forme de lingots d’or, on devrait être riche toute l’année. La farce des raviolis peut être très variée. Dans certains, on peut mettre, conformément à la tradition, un petit talisman qui signifie « conforme aux souhaits » et c’est d’ailleurs l’un des voeux que l’on formule pour le nouvel an : « dix mille choses conformes à tes souhaits ». C’est l’équivalent de l’expression française « meilleurs voeux ». En mettant le petit talisman au milieu de la farce du ravioli, on souhaite aux personnes qui le mange d’avoir tout ce qu’ils désirent pour cette nouvelle année.

Dans d’autres raviolis, on mettra une pièce d’argent, souhaitant ainsi à la personne qui le mange d’être riche. Certains comporteront du jujube, parce que le jujube est homophone en chinois de « bientôt un garçon », on souhaite alors à la personne qui le reçoit d’avoir bientôt un garçon.

Ces raviolis s’appellent en chinois « jiao zi », ce qui désignait à l’origine le moment suprême où l’on passe d’une année à l’autre. Ces derniers doivent d’ailleurs être préparés et cuits juste avant le passage à la nouvelle année. On les mange au moment exact du passage au nouvel an.

Dans beaucoup de régions on mange des nouilles. Les nouilles chinoises sont comme de longs spaghettis ou tagliatelles, et sont un symbole de longévité. On en mange aussi pour les anniversaires. On peut également servir du canard parce que le canard en chinois est homophone de prospérité. On peut manger du poisson, et notamment de la carpe, parce que le poisson en chinois se dit « yú » et une célèbre phrase du nouvel an chinois « niánnián yǒuyú » signifie « toute l’année il y a du poisson », mais aussi : « toute l’année il y a plus qu’il n’en faut ». C’est encore une fois des jeux de mots. En mangeant du poisson pour célébrer la nouvelle année, on ne devrait manquer de rien durant l’année à venir.

On peut se régaler, en fonction des régions, de petites boulettes sucrées, réalisées à partir de farine de riz appelé gluant, provenant d’un riz glutineux, à laquelle on ajoute, entre autres, différentes crèmes : sésame sucrée, haricot rouge, haricot mungo jaune, marron, ou lotus. Ces petites boulettes sont symbole de la famille parce qu’elles sont rondes. La table familiale chinoise est également ronde, représentant la perfection, dans la tradition chinoise. On trouve d’ailleurs beaucoup d’éléments symboliques chinois de forme ronde, comme le Yin et le Yang ou les fameux trigrammes. Le rond est donc symbole de perfection, de la famille et de l’union.

L’un des fruits offert pour le nouvel an chinois est la mandarine, bénéficiant d’un double symbolisme, tout d’abord sa forme ronde et ensuite sa couleur. L’orange est la couleur de l’or. En offrant un fruit qui a la couleur de l’or, on espère recevoir autant d’or en échange. Les jours qui suivent réservent encore de nombreuses fêtes. Les festivités du nouvel an durent classiquement quinze jours, ce qui n’est plus réalisé habituellement en France. Durant cette période de quinze jours on fait des fêtes quotidiennes, consacrées à différents sujets. Le deuxième jour est le jour de la belle famille, la belle fille retourne dans sa famille voir ses parents. Le troisième jour est celui du mariage des souris. Une vieille légende dit qu’on doit donner à manger aux souris parce que quand il y a des souris dans une maison c’est qu’il y a suffisamment à manger, il s’agit donc d’un autre symbole de prospérité. Le quatrième jour est celui où le dieu du foyer revient et où on réinstalle son autel. Le quinzième et dernier jour est la fête des lanternes, avec une foire qui s’est installée, grandissant au fil des jours, avec des stands, des jongleurs, des bateleurs, des spectacles, etc. Traditionnellement, c'est le jour où se tiennent les défilés, semblables à ceux qui on peut admirer aussi à Paris à nos jours.

Les traditions et les rituels plus intimes sont transmis au sein de la famille et de la communauté. Ils seront différents selon la provenance régionale. Les représentations rattachées à la célébration de la fête du Printemps, qu’elles soient artistiques ou culturelles, sont promues par des associations d'origine asiatique et par les acteurs publics français. L’objectif initial de ces associations était d’aider les nouveaux migrants à s’intégrer à la société française. Au fil des années, leur rôle a évolué, il s’agit à présent également d’accompagner la nouvelle génération née en France, en permettant la sauvegarde de la langue, de la calligraphie, de la musique, des traditions et de l'art culinaire.

La célébration de la fête du Printemps à Paris est ancienne et de plus en plus complexe. C’est avant tout l'histoire d'un peuple essayant de s'adapter au nouveau milieu dans lequel il se trouve, sans toutefois oublier son identité culturelle. Pour comprendre ces pratiques, il est nécessaire de connaître l'histoire de la migration asiatique à Paris.

Au début du XXème siècle (1911), 283 Chinois vivent à Paris. A la fin de la Première Guerre mondiale, suite à un accord signé entre les gouvernements français et chinois, la France accueille 140 000 travailleurs pour un temps déterminé. Lorsque la guerre termine, 3 000 chinois des provinces de Wenzhou et Qing tian restent à Paris et établissent des commerces près de la Gare de Lyon. Pourtant, l’arrivée la plus significative de migrants asiatiques à Paris intervient plusieurs décennies après cette première vague post Première Guerre mondiale.

De fait, une part importante de la population asiatique parisienne arrive en France dans les années soixante-dix. A l’époque, 120 000 personnes immigrent en France pour fuir les dictatures communistes établies en Chine et dans les anciens pays de l'Indochine française. On peut constater ce phénomène au sein d’une même famille, dans la mesure où, selon la génération, les lieux de naissance diffèrent entre la Chine, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, le Vietnam et la France.

Actuellement, en France, près de 500 000 personnes ont un lien direct avec la migration asiatique, soit 4 % de la population française, dont 150 000 vivent à Paris et se concentrent en grande majorité dans les quartiers du 13ème arrondissement, suivi de Belleville et du 3ème arrondissement. D’autres habitent en banlieue parisienne, à Ivry, Vitry dans le Sud, à Aubervilliers et Aulnay dans le Nord de Paris et de plus en plus à Marne-la-Vallée, dans l’Est, principalement à Noisy-le-Grand et à Lognes. Cette dernière ville, surnommée la « ville du dragon », concentre 40 % d’habitants d’origine asiatique et est en passe de devenir la première ville asiatique de France.

En 1984, pour l’année du rat, les membres de l'École Yeng Mow Tang de Kung-fu réalisent la première apparition publique de la Danse du lion avec une nouvelle tête. Ils sont accompagnés d’un groupe de 27 commerçants et des associations comme Rencontre et Culture Franco-Asiatique et Association des résidents en France d’origine indochinoise. Ensemble, ils collectent 27 000 francs, qu’ils utilisent pour l’acquisition d’une nouvelle tête pour le déguisement du lion, qui réalise sa première danse à Paris. Cette première célébration, couronnée de succès, est renouvelée l’année suivante : 37 commerces se joignent aux festivités et 50 000 francs sont récoltés. La célébration se développe au fil des années. Des hommes politiques et des familles se joignent aux associations, aux groupes artistiques et intellectuels pour organiser l’événement. De nos jours, il serait difficile de faire le compte du nombre de commerces participant et de l'argent dépensé pour cette célébration. En 2014, plus de cinquante organisations et 200 000 spectateurs ont assisté aux différentes cérémonies du Nouvel an Chinois à Paris.

La Fête du Printemps chinoise à Paris fait parti de l’héritage culturel de la région Île-de- France. Cette pratique, originaire de Chine et répandue par la diaspora chinoise, est recréée dans la capital et sa banlieue par les habitants des quartiers asiatiques. La viabilité de ce patrimoine issu de la migration, que nous dénommons Patrimoine Culturel Immatériel Translocal Francilien (PCITF), dépendra de son adaptabilité au contexte urbain et multiculturel de la région parisienne.

Certaines menaces sont inhérentes aux célébrations publiques translocales comme celle du Nouvel an chinois. Elles doivent évoluer au sein d'un nouveau contexte social, politique, culturel, territorial et spatial.

Dans ce nouvel environnement, la communauté doit respecter les règles et moeurs que qui existent dans la société d'accueil. Cette adaptation transforme la pratique et le signifié de certains symboles à l'égard de la pratique d'origine ; ils acquièrent alors une nouvelle signification pour les personnes qui la récréent.

Le PCI translocal naît de l'adaptation des cultures migrantes aux cultures locales et de l'ouverture dont ces dernières disposent pour les recevoir, cela se traduit, notamment, par l'attitude du gouvernement envers une population d'une origine différente. En effet cela influée directement sur la reproduction de la pratique, le fait que les acteurs de la vie locale politique participent aux festivités témoigne du bon accueil réservé à la manifestation par les autorités. Si le gouvernement représente une aide ou une menace, selon la politique menée envers les migrants et leurs descendants, fruit de la culture franco asiatique, les habitants de la ville jouent également un rôle décisif pour la pratique. L'intérêt dont ils font preuve en participant ou assistant aux manifestations de la culture immigrante influe sur le développement de la pratique.

Ces deux éléments sont une force, puisque la communauté d'origine chinoise est influente dans la vie culturelle, sociale et économique dans la région parisienne. Plus de 150.000 habitants et 155 associations chinoises ont participé en 20071 aux défilés pour la seule ville de Paris, 200.000 spectateurs ont assisté aux défilés du Nouvel An. Ces données nous permettent de penser que les festivités peuvent se dérouler avec le consentement et la participation active des acteurs publics et sociaux, d'autant plus qu'il semblerait y avoir un intérêt institutionnel à approfondir les relations franco-chinoises. La taille et le poids de la communauté d'origine chinoise et surtout l’appropriation de la célébration par le public parisien assurent la viabilité de la pratique.

Même si la communauté franco-chinoise est importante en taille et en influence, sa culture reste minoritaire au sein de la société française. Les jours fériés sont fixés par rapport aux festivités traditionnelles françaises, sans qu'il y ait une réglementation spécifique des jours de congés pour cette période. Certaines diasporas chinoises dans d'autres pays bénéficient de jours fériés pour fêter l'arrivée du nouvel an (Irlande, Pays Bas et Royaume Uni, les trois premiers jours ; Argentine et Brésil, les cinq premiers jours ; Australie et Nouvelle Zélande, les sept premiers jours ; Canada et les États Unis, toute la période)1. Cette situation ne permet pas aux membres de la famille de se déplacer pour passer les fêtes ensemble et de recréer (en intégralité ?) le cycle de festivités associé à la Fête du Printemps (jour de la belle famille, mariage des souris, jour du dieu du foyer, etc.).

L’éloignement du lieu d'origine de la pratique provoque des ruptures dans les chaînes de transmission et dans l'approvisionnement des matières premières nécessaires à la production des instruments, artefacts, objets et à la réalisation de certaines traditions. La transmission des savoir-faire artisanaux associés est sérieusement mise en péril à cause de l'industrialisation et de l'importation depuis la Chine 2 -dans la plupart des cas-des objets nécessaires à la recréation : costumes et accessoires traditionnels pour les défilés, pour la danse du lion et la danse du dragon ; statues des divinités ; pétards ; lanternes en papier traditionnelles (huadeng) ; décorations symboliques (noeud chinois, xylographie, papier découpé chinois) ; calligraphie et dessin traditionnel des enveloppes rouges (hongbao) ; cadeaux artisanaux. Les porteurs de tradition2, s’ils existent en Île-de -France, ne pourront pas développer leur savoir-faire à cause de la forte concurrence économique des manufactures industrielles provenant de la Chine..

L'apprentissage des styles de la danse du lion qui ne sont pas pratiqués en région parisienne ou l'approfondissement des techniques de ceux déjà pratiqués3 est problématique en raison du nombre très réduit de maîtres de la danse du lion résidant en Île-de-France. Une des écoles contactées effectue des « voyages d'étude » dans les lieux d'origine de la pratique. La perte de la langue chinoise en faveur de la langue française au sein des familles franco-chinoises, notamment dans les nouvelles générations, pourrait faire oublier la signification du symbolisme lié à la pratique, spécialement le double sens de certaines homophonies. La tradition orale associée (légende du peintre Zhang Sengyou liée au rituel de « l’ouverture de l’oeil du dragon » ou le mythe du « Nian ») risque également de voir diminuer sa richesse linguistique..

Dans les quartiers multiculturels la voie publique se transforme en espace culturel et, à la différence des lieux d'origine, elle doit être partagée en alternance -et parfois, eu même temps- par différentes communautés. L'augmentation du nombre de spectateurs lors des défilés (200.000 les dernieèers années), pourrait provoquer, à cause du bruit des pétards et de la foule de plus en plus importante sur la voie publique, des conflits avec les habitants des quartiers concernés.

Ils n'existent pas de mesure législative ni pour la préservation du PCITF4 et ses éléments associés ni pour la protection des espaces culturels liés à ce patrimoine. On ne trouve pas non plus d’organismes publics ou privés chargés de la sauvegarde de la Fête du Printemps à Paris. Les principaux acteurs de la valorisation sont les associations culturelles franco-chinoises. La Mairie de Paris soutient les célébrations, mais elle n'est pas impliquée directement dans la sauvegarde.

Très peu de littérature scientifique existe sur le sujet spécifique du Nouvel An chinois à Paris. Dans la bibliographie, nous trouvons seulement deux articles en langue française, Le Nouvel An chinois à Paris. Sur les scènes de l’altérité, par l'anthropologue Jing Wang et Le Nouvel An chinois à Paris : théâtre d’économies ethniques, par la sociologue Estelle Auguin ; en langue anglaiseon recense un article de Jing Wang, Chinese New Year in Paris, transmission of Chinese Culture. A noter également la thèse en préparation de Jing Wang, Le nouvel an chinois à Paris : transfert de rites et institution de la culture. Les archives documentaires produites par la recherche sont aussi peu nombreuses. On signaler seulement le documentaire en préparation Le nouvel an chinois à Paris3 issu de la collaboration entre Jing Wang et le réalisateur Jean Christophe Monferran. Deux associations de danse du lion et du dragon hébergent sur leurs sites internet des archives documentaires : Association Française de Danse du Dragon et de Lion Chinois4, et l'Association Lion Dance Franco-Asiatique5. Sur le site internet de l'Institut National de l'Audiovisuel on trouve huit archives 6 concernant le Nouvel An chinois parisien. En revanche, sont très nombreuses les archives audiovisuelles réalisées par les particuliers. Une recherche facile sur le site youtube nous permet d’obtenir 4.790 archives en ligne.

La Fête du Printemps est le cycle festif le plus important dans la culture chinoise. La transmission se réalise de manière naturelle au sein de la famille et de la société. Les franciliens qui n'appartiennent pas à la communauté franco-chinoise apprennent les détails de cette célébration par le contact avec les membres de la diaspora chinoise. Les nombreuses associations franco-chinoises et les temples bouddhistes sont des acteurs incontournables dans la transmission de la culture chinoise.

Certains éléments associés comme la danse du lion et la danse du dragon bénéficient de l'intérêt des pratiquants d'arts martiaux, notamment le kung-fu. Les associations de danse de lion et danse du dragon recrutent des jeunes pratiquants qui viennent généralement du monde des arts martiaux. Le nombre croissant des ces associations-écoles (une dizaine) laisse suggérer que la transmission est relativement assurée, au moins dans les styles de danse pratiqués en Île-de-France. Comme nous l'avons évoqué en amont, la transmission des savoir-faire artisanaux est interrompue en raison de l'industrialisation et les prix du marché. Aucun inventaire n’existe des porteurs de tradition artisanale liés au cycle du Nouvel An.

Des éléments associés, seul le découpage de papier chinois7 y figure, les autres éléments tels que la danse du lion ou la danse du dragon ne sont pas listés. La seule pratique liée au nouvel an sur le territoire chinois et classée sur la Liste est le Festival des Qiang, cependant le peuple Qiang, de langue tibéto-birmane, n'appartient pas à la culture Han.

Dans les inventaires chinois du PCI, on retrouve la célébration des différentes déclinaisons du Festival des Lanternes (dernier jour du cycle du Nouvel an) ; par exemple dans l'inventaire de Hong-Kong figurante seize différentes façons de fêter le yuánxiāojié, en fonction du village ou du lignage. Le Nouvel an chinois a été inscrit dans l'inventaire de la ville de Buenos Aires, en Argentine.

Vulgarisation, conférences

Le seul ouvrage de vulgarisation retrouvé après une recherche en français et en anglais sur les grands sites marchands et sur le moteur de recherche du catalogue du Système Universitaire de Documentation (SUDOC) est le livre édité par la librairie parisienne You-Feng en 2003 et écrit par Li King et Zhang Wen : Nouvel An chinois à Paris11. A propos des conférences sur le sujet, c'est encore une fois la spécialiste Ying Wang qui les a proposé en 2013 et 2015:

Le 8 février 2013 « Une analyse du Nouvel An chinois en France : « La transplantation du Nouvel An chinois, des pratiques culturelles des immigrants asiatiques à Paris », dans la Librairie le Phénix Le 17 janvier 2015, « Le Nouvel An chinois en Europe, une culture sans frontière12 » à l'Institut Confucius de Paris.

Presse, télévision, sites internet

Nombreuses sont les informations concernant la célébration du Nouvel an dans les médias. Les plus importants journaux et magazines relayent souvent des nouvelles (Libération, Le Monde, Le Nouvel Observatoire, Le Point), mais aussi les chaînes de télévision (TV517, TF118, France2419). En ligne, on trouve également des informations sur les agendas événementiels (Sortir à Paris, Que Faire à Paris? Evous), les magazines dédiés à la culture chinoise (Chine Informations20), et les sites de la Mairie de Paris.

La communauté franco-chinoise réalise des nombreuses actions de promotion dans plusieurs domaines culturels: expositions photographiques, conférences, concerts, spectacles, rencontres culturelles et artistiques, projections cinématographiques, et soirées culturelles.

Voici la programmation (non exhaustive) publiée par la Mairie de Paris en 2014 :

Mairie du 3ème arrondissement

  • Exposition photographique "Jiangsu au Charme Aquatique". Défilé du Dragon sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris.
  • Concert vocal et instrumental.
  • Rencontre culturelle et artistique entre des élèves français et d’origine asiatique.
  • Danse du Dragon suivie de la cérémonie des voeux à la communauté chinoise.
  • Conférence sur le "bien-être chinois dans la vie de tous les jours".

Mairie du 13ème arrondissement

  • Concert « Charme du sud du Yangtsé », par la troupe des arts traditionnels du Groupe des spectacles de la province de Jiangsu (Chine).
  • Conférence de Danielle Elisseeff, célèbre historienne française spécialiste de la Chine. «
  • Que voyez-vous dans l’image d’un cheval : un animal ? Un homme ? Une métaphore ? ».
  • Trois courts métrages d’animation des Studios Shanghai réalisés par Yu Zheguang pour les enfants.
  • La mairie du 13ème arrondissement accueille cinquante enfants d’origine asiatique de 10 à 15 ans pour un spectacle exceptionnel, en partenariat avec la Fondation de la culture et l’art pour les enfants chinois.
  • Défilé parisien : danses du dragon, danses des lions, cortège coloré, danses traditionnelles et folkloriques chinoises.
  • Défilé des associations.
  • Une troupe d’artistes, composée d’une cinquantaine de musiciens et chanteurs en provenance de Pékin, célèbrent avec le public la Fête du Printemps.
  • Lecture en musique de la correspondance fictive de Shitou (Pierre) avec sa mère, depuis son départ pour la France pendant la Première Guerre mondiale.
  • Exposition « Voyage dans le temps » de Litao Zhang.

 

Belleville

Danses du Dragon et du Lion dans la mairie du 11ème arrondissement

Défilé des associations.
Autres Soirée « Nuit de Chine » sous la nef du Grand Palais, en présence du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault et du ministre de la Culture de la République populaire de Chine, Cai Wu.

Bibliographie

DINH, Bernard, Rapport patrimoine migration Trajectoire, Enjeux et limites d’une approche patrimoniale de l’immigration, le cas chinois ; 2007, Ministère de la Culture et de la communication, Direction de l’Architecture et du Patrimoine Mission ethnologie.

HASSOUN, Jean-Pierre, TAN, Yinh Phong. Les Réfugiés de l'Asie du Sud-Est de langue chinoise. Paris : Mission du patrimoine ethnologique, 1986. 1 vol., ouvrage synthétisé dans l’article, Les Chinois de Paris : minorité culturelle ou constellation ethnique ? Ter rain [en l igne] . Oc tobre 1986, nº7. Di sponible sur : http://terrain.revues.org/document2909.html

HASSOUN, Jean-Pierre, TAN, Yinh Phong, Les Chinois de Paris : minorité culturelle ou constellation ethnique ?, Terrain [En ligne], 7 | 1986, mis en ligne le 19 juillet 2007. URL : http://terrain.revues.org/2909  DOI : en cours d'attribution

HASSOUN, Jean-Pierre, Pratiques religieuses et entreprises chinoises à Paris. Un paysage favorable. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°3. La diaspora Chinoise en occident. pp. 139-154. DOI : 10.3406/remi.1992.1341

Actes du Colloque International de l’A .F.A., Vers des sociétés pluriculturelles : études comparatives et situation en France, 1986. Institut Français de recherche scientifique pour le développement en coopération, éditions de L’Orstom.

WANG, Jing, Le Nouvel An chinois à Paris. Sur les scènes de l’altérité, Gradhiva [En ligne], 17 | 2013, mis en ligne le 28 mai 2013, consulté le 30 mai 2013. URL : http://gradhiva.revues.org/2668

AUGUIN, Estelle, Le Nouvel An chinois à Paris : théâtre d’économies ethniques, Revue européenne des migrations internationales [En ligne], vol. 20 - n°3 | 2004, mis en ligne l e 2 5 s e p t emb r e 2 0 0 8 , c o n s u l t é l e 1 2 n o v emb r e 2 0 1 3 . U R L : http://remi.revues.org/2021  ; DOI: 10.4000/remi.2021

AUGUIN, Estelle, Le lien filial en migration : Les Chinois du sud du Zhejiang, Jean- Philippe Béja et Wang Chunguang, Un village du Zheijang à Paris, Dossier Migrations Chinoises, n° 1220, juillet-août 1999

TAN, Danielle, La diaspora chinoise du Cambodge, histoire d’une identité recomposée. Master Recherche, Institut d’études politiques de Paris. École Doctorale, Septembre 2006.

Web

http://www.chine-informations.com/actualite/defile-du-nouvel-an-chinois-a-parisprogramme_ 59466.html Défilé du Nouvel An Chinois 2014 à Paris (programme)

http://zhongguowenhua.free.fr/

Forum de la culture chinoise http://www.scq.free.fr/

L'école "Yeng Mow Tang"

http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/L-annee-du-cheval-commence-au-Grand-Palais-650253  Le journal du dimanche, 26 janvier 2014

http://www.cccparis.org/index.html  Centre culturel de Chine à Paris

Personne(s) rencontrée(s)

Dara et Alan Phy, dirigeants de l’équipe de danse du lion de l’association Lion Danse Franco-Asiatique.

Quoin Kan (François Kan), président de l’association Union des Indochinois en France.

Damien Vongpaseuth, porte-parole de l'équipe de danse du lion de l’association Lion

Danse Franco-Asiatique.

Maître Sifu Quach, fondateur de la « Danse du Lion » et de la fête du Printemps à Paris. Stéphane Kerjose, président de l’association Pierre Ducerf.

Madame Sin (Ma Ing), responsable de l’association des Résidents en France d’origine

Indochinoise et de la préparation de la fête du printemps. Véronique Hou, professeur de danses ethniques.

Donatien Schramm, directeur et président d'associations asiatiques pendant trente ans, un des grands promoteurs de la reconnaissance et de l'intégration de la culture asiatique à Paris.

Liu Yan, présidente de l’association France Chine culture.

 

Localisation (région, département, municipalité)

Les 3ème, 10ème, 11ème, 19ème, 20ème et 13ème arrondissements de Paris

 

Localisation physique de l’élément

L’ensemble des activités liées aux célébrations de la Fête du printemps est célébrée dans les pays suivants :

Chine, Macao, Taiwan, Singapour, Laos, Cambodge, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Viêtnam, Corée du sud. Elle est pratiquée dans le monde entier par les membres de la diaspora chinoise. La présente fiche recense l'ensemble des activités publiques liées aux célébrations de la Fête du printemps dans différents lieux de la capitale (Paris intra-muros) pratiquées par la diaspora chinoise.

Les événements les plus importants sont réalisés dans trois quartiers :

Le 3ème arrondissement avec le défilé du Marais. (Rue du Temple - Rue de Bretagne - Rue de Turbigo - Rue Beaubourg)

Les 10ème, 11ème, 19ème et 20ème arrondissements avec le défilé de Belleville. (Boulevard de la Villette - Rue Rebeval - Rue Jules Romains - Rue de Belleville - Rue Louis Bonnet - Rue de la Présentation - Rue du Faubourg du Temple)

Le 13ème arrondissement avec le défilé du triangle de Choisy. (44 avenue d'Ivry - Avenue de Choisy - Place d'Italie - Avenue d'Italie - Rue de Tolbiac - Avenue de Choisy - Boulevard Masséna - Avenue d'Ivry)

 

 

N° d'inventaire Ministère Culture : 2014_67717_INV_PCI_FRANCE_00348

Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk26r

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