La faïencerie de Longwy crée encore de nos jours des collections traditionnelles ou contemporaines.
Depuis plus d’un siècle, Longwy détient l’exclusivité en France des émaux cloisonnés au trait noir sur faïence. Cette technique délicate consiste à imprimer le décor en noir sur le biscuit brut, puis à remplir goutte à goutte chaque alvéole ainsi cernée avec un émail coloré.
Nombre total de personnes actuellement occupées dans l’entreprise : il y a 9 personnes qui travaillent dans l’entreprise, toutes maîtrisent les techniques de production, même si pour une partie du temps il se dédient aux activités de gestion de l’entreprise.
Secteur : Terre
Métier : Décorateur céramique
Spécialité : Émaux de Longwy
Type d’activité : Création / Tradition
Nombre d’entreprises exerçant ce métier en France et leur localisation : Longwy et Limoges sont les deux pôles historiques de pose de l’émail : Longwy se caractérise
pour les émaux sur faïence, Limoges pour ceux sur métal.
Type de production : Décoration sur faïence - Émaux de Longwy
- Choix du décor : le client choisit le graphisme et les couleurs. Le choix des couleurs est difficile car l’effet final sera visible seulement après la cuisson. La mise au pointe d’une couleur requièrent de nombreux essais. Les dessins sont réalisés à la main par des personnes qui maîtrisent le dessin sur céramique et très rarement par ordinateur.
- Étude de faisabilité : le décor demandé est étudié et la faisabilité du projet évaluée.
- Réalisation d’une pièce d’essai : à partir de la maquette, le graphisme est reproduit à la main sur l’objet. Cette technique de pose est utilisée seulement pour la pièce d’essai, les autres pièces sont réalisées avec une autre technique, mise au point à Longwy : l’impression sur céramique.
- Impression sur céramique - pose du trait noir : l’impression du tracé noir permet de réaliser des émaux beaucoup plus résistants. Pour cette raison le tracé au pinceau a été remplacé par une impression par gravure à l’eau forte qui permet de déposer une couche d’émail noir plus épaisse.
La pose du tracé noir a un double rôle :
(1) technique, bloquer la couleur à un endroit précis,
(2) artistique, le cloisonnisme, né comme système de peinture et ensuite de décoration. Les couleurs sont toutes cernées d’un trait noir qui les isole et leurs empêche d’interférer, comme pour le vitrail.
- Première cuisson : pour fixer le tracé et être sûrs qu’il n’y aura pas d’interférences entre le noir et les couleurs.
- Pose des émaux
- Dernière ou avant-dernière cuisson : la dernière cuisson permet à l’émail et aux couleurs de fusionner et de rendre le brillant et l’éclat des couleurs. Deux cuissons sont nécessaires si on veut aussi poser de l’or ou de l’argent.
- Argiles, achetées auprès de différents fabricants, selon les exigeantes spécifiques. À Longwy la source traditionnelle est la terre blanche de Westerwald. Il s’agit d’une terre exceptionnelle, utilisée pour une partie de la production. Étant l’argile un matériau naturel, la qualité peut changer et selon les conditions spécifiques il faut remettre au point toute la production.
- Les émaux : l’offre de pigments dépend des approvisionnements de la grande industrie, quand une industrie a besoin d’un produit en grande quantité, les fournisseurs le fabriquent et ensuite il sera disponible sur le marché aussi en petites quantités. Mais s’il n’y a pas de commande pour un certain produit de la parte de l’industrie, sa production ne sera pas assurée. L’entreprise dispose de stocks de couleurs pour dix ans de fabrications.
- Le faïencier artisanal utilise très peu d’outils et généralement les fabrique lui-même. Il s’agit d’outils simples et qui s’usent très vite. Pour cette raison il n’y a pas beaucoup d’outils exposés dans les musées.
- Pinceaux
- Chevalet de peintre céramiste
- Machine à piquer
- Tours
- Fours : un four s’use et il faut donc le reconstruire régulièrement. Savoir piloter un four à bois est très difficile en ce qui concerne au contrôle de la température.
Les émaux de Longwy, une spécificité céramique qui auparavant était très diffusée dans toute la France, mais dont aujourd’hui la production continue seulement à Longwy. Une grande usine de Bordeaux à fermé en 1895, en étant premier cas de faillite pour surproduction en Europe.
Type de production : faïences et émaux de Longwy, destinés à des micro-marchés.
L’atelier se trouve à environ 800m du centre ville de Longwy, dans un site historique de la production de faïence, mais qui n’est pas la localisation historique de l’ancienne faïencerie de Longwy. La fin de la sidérurgie à Longwy leurs a permis de s’installer dans un bâtiment qui appartenait à ce secteur.
Jacques G. Peiffer a appris le métier de faïencier à l’âge de 9 ans, dans l’ancienne faïencerie de Longwy. L’apprentissage en entreprise permettait à chacun de progresser selon ses capacités, quand un geste était maîtrisé, on passait au niveau suivant.
Quand l’ancienne faïencerie de Longwy a déposé son bilan, certains objets de ses collections ont été rachetés pour créer une section céramique au sein du musée municipal. M. Peiffer a commencé à s’occuper de ces collections et ensuite il a été sollicité pour reprendre l’ancienne faïencerie. Suite à une étude de marché pour vérifier la faisabilité du projet, avec son épouse, il a créé une société dont tous les participants sont équitablement propriétaires. Le but de cette société a été de retrouver les produits et les méthodes typiques de Longwy. Le choix de Saint Jean l’Aigle a été de ne pas produire en surproduction, mais seulement sur demande. Les dirigeants de l’entreprise sont aussi des professionnels du métier, Jacques G. Peiffer souhaite que la reprise de l’entreprise soit assurée par un des personnes qui y travaillent.
En ce qui concerne à la transmission de la pratique, la transmission dans le cadre de l’entreprise fonctionne. L’organisme FORCEMAT soutient la formation des professionnels et de leur sa mise à niveau. Ces pratiques ne sont plus enseignées dans les écoles, l’entreprise prend des stagiaires des écoles de céramique ou des privés qui souhaitent se former au métier et leurs transmet les techniques de l’émail. Il faut environ 10 ans pour maîtriser l’ensemble des savoir-faire de production. Il faut apprendre le geste, mais aussi savoir programmer la production d’un objet. Cette longe période d’apprentissage rende de plus en plus difficile la transmission du métier selon les procédés traditionnels. Il ne reste plus beaucoup de tourneurs au plan, c’est un métier qui devienne très rare, il y a encore des tourneurs professionnels à Sèvres et dans quelque manufacture spécialisée.
La production des émaux de Longwy se distingue par la technique de l’impression sur céramique, un procédés mis au point à Longwy en 1872-1873, d’après un procédés inventé en 1864 par Eugène Collinot, qui s’était inspiré à des études des travaux d’art Oriental. Ces procédés sont donc à l’origine des émaux de Longwy qui sont une émanation industrielle d’une production artisanale. Jusqu’en 1871-2, la fabrication des émaux, était concentrée sur Paris, autour de l’entreprise d’Eugène Collinot. Les guerres du Second Empire et les expéditions en Chine apportèrent de nombreuses pièces qui contribuèrent au développement de la demande de ces produits en Europe.
Longwy est la première manufacture en France à trouver une manière d’industrialiser un savoir manuel, grâce à une organisation industrielle du travail, qui réduit les coûts de production. Au niveau technique, les résultats ont été très positifs car l’Europe disposait d’excellentes connaissances en céramique. Sous Napoléon III de nombreuses écoles furent créées, orientées vers la production, car ce type de produit représentait un secteur économique très important pour la France. Cette phase d’industrialisation de l’art fut très importante et, grâce à la spécialisation du travail, ils se développèrent, au cœur des manufactures, des savoirs extraordinaires.
Les années 1850-1900 furent la période la plus créative de la technologie céramique en Europe.
L’entreprise Saint Jean l’Aigle a été crée en 1977, suite à la disparition, par dépôts de bilan, de l’ancienne faïencerie de Longwy en 1977.
La pratique actuelle développée au coeur de l’entreprise reste très traditionnelle, même si elle a évoluée et continuera à évoluer. Le savoir-faire de Longwy s’est développé car il y avait une finalité commerciale et une demande et c’est cette demande qui permet au savoir de Longwy de continuer à exister.
Pour que le métier ne disparaisse pas, il est important de faire évoluer la demande et de travailler sur la marque et l’image du produit. Dès 1895, l’Europe est en surproduction céramique et il faut donc développer d’autres marchés, comme celui du tourisme.
- Portes-ouvertes
- Site internet
- Boutique
- Label Entreprise du Patrimoine Vivant
- Réseau de professionnels
- Publication de documents et catalogues
- Publication de documents et catalogues
- Musée et bibliothèque d’entreprise
- Show-room
- La publicité et la participation aux salons ont des coûts trop élevées, que l’entreprise ne peut pas se permettre.
- Logo et signalétique
L’entreprise dispose d’une bibliothèque qui réunit beaucoup d’ouvrages, certaines provenant de l’ancienne bibliothèque de Longwy, brûlée en 1914.
Étude sur les émaux de Longwy réalisée en collaboration avec FORCEMAT (qui finance le programme). Le rapport de 70 pages avec suivi photographique et réalisation vidéo décrit toutes les phases de production des émaux de Longwy et notamment la technique d’impression sur céramique qui prépare l’émaillage.
Personne(s) rencontrée(s)
- Jacques G. Peiffer dirigeant des Émaux Saint Jean l''Aigle
Localisation (région, département, municipalité)
Ville d'Herserange , Département de Meurthe-et-Moselle, Grand-Est
Adresse : Château de la Faïencerie Rue de la Chiers
Ville : Herserange
Code postal : 54440
Téléphone : 03 82 24 58 20
Fax :03 82 24 43 76
Site Web
Dates et lieu(x) de l’enquête : 13 octobre 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli
N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00024
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2wv
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Faienceries_et_emaux_de_Longwy
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