Ces journées d’études, qui se déroulement à Marseille les 17 et 18 janvier 2018, sont les premières d’un cycle qui a pour ambition de s’interroger sur le statut du terme « communauté » en anthropologie du patrimoine, afin d’en cerner les usages, entre expression politique, catégorie administrative et concept scientifique, de souligner la nécessité pour les anthropologues d’une analyse réflexive de ce terme et de comprendre les raisons pour lesquelles il s’est imposé avec autant d’évidence dans la culture patrimoniale mondiale des dix dernières années.
En collaboration entre le LAHIC et le MUCEM, avec le soutien du ministère de la Culture (département du Pilotage de la recherche et de la Politique scientifique).
Ces journées d’études sont les premières d’un cycle qui a pour ambition de s’interroger sur le statut du terme « communauté » en anthropologie du patrimoine, afin d’en cerner les usages, entre expression politique, catégorie administrative et concept scientifique, de souligner la nécessité pour les anthropologues d’une analyse réflexive de ce terme et de comprendre les raisons pour lesquelles il s’est imposé avec autant d’évidence dans la culture patrimoniale mondiale des dix dernières années.
Informations pratiques
Séance 1 : Approches comparatives | Mercredi 17 janvier de 9h à 18h
En partenariat avec l’IIAC UMR 8177 - Équipe LAHIC.
Cette journée s’attachera à tester la pertinence de la notion de communauté patrimoniale, telle qu’elle a été définie par la Convention-cadre de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (2005). Résolvant certaines apories d’un usage non qualifié du terme communauté, elle pose néanmoins un autre problème, celui de créer l’image d’un groupe homogène et consensuel qui présiderait aux décisions et volontés patrimoniales émanant du local. Or, on constate que les communautés patrimoniales, si l’on choisit de désigner ainsi les acteurs impliqués dans une action patrimoniale, sont souvent des assemblages, complexes, fragiles et parfois multi-situés, d'initiatives individuelles ou émanant de collectifs (associatifs par exemple) qui, loin d'être toujours le résultat d'une concertation, peuvent rentrer en conflit les unes avec les autres et devenir des occasions de prise de pouvoir, intellectuel ou institutionnel. On s'attachera ainsi, à partir d'études de cas précises, à mettre au jour les réseaux mobilisés par les différents acteurs individuels ou collectifs, leurs stratégies de positionnement, la façon dont ils négocient leur place au sein de la communauté... On examinera dans quelle mesure et selon quelles modalités l’impératif unesquien de participation communautaire rentre en tension avec les logiques d’appropriation individuelle ou collective de l’élément patrimonial. Lieu de résistance à l'imposition par en haut de la valeur patrimoniale, la « communauté » n'en est pas moins traversée par des tensions qui en font un champ de forces hétérogènes, convergentes ou divergentes, qui semblent être, c'est une hypothèse à vérifier, la condition même de son fonctionnement.
9h00 : Accueil des participants [matinée commune avec les Ateliers PCI de l’Ethnopôle GARAE]
9h30 : Introduction : « Communautés et communautés patrimoniales ou les bienfaits des qualificatifs ».
Claudie Voisenat, chargée de mission pour la recherche MC, mise à disposition du CNRS, IIAC – Équipe LAHIC.
10h15 : Communautés et PCI : approche juridique.
Noé Wagener, MCF en droit public, Université Paris-Est Créteil, Équipe Marchés, Institutions, Libertés.
11h00 : Pause
11h15 : Quelle(s) communauté(s) pour la rumba catalana ?
Arnauld Chandivert, MCF, UMPV, LERSEM – Équipe CERCE et Hervé Parent, directeur de KaRu Prod, coordinateur de la candidature Unesco pour la rumba.
12h00 : Discussion
12h30 : Pause-déjeuner
14h00 : Créer de toute pièce une communauté patrimoniale en Chine, n'est-ce pas jouer avec le feu ? Le village de Xiaocheng entre attention bienveillante et réalité politique (2001-2017)
Caroline Bodolec, chargée de recherche CNRS, Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine.
14h45 : Connexion impossible, ce ne sont pas les « vrais » héritiers. Logiques d’appropriation et d’appartenance au nord du Pérou.
Emanuela Canghiari, doctorante EHESS, IIAC – Équipe LAHIC.
15h30 : Pause
15h45 : Les "communautés sida" sont-elles "patrimoniales" ?
Renaud Chantraine, doctorant CIFRE EHESS, IIAC – Équipe LAHIC.
16h30 : « Nous sommes Foot » - visite de l’exposition.
Florent Molle, Conservateur du patrimoine, Mucem.
Séance 2 : Sida, Musées et Communautés
Jeudi 18 janvier de 9h à 18h
Dans le cadre du cycle « Conserver et exposer la lutte contre le VIH-sida »
Avec le soutien du LabexMed
Au cours de l’histoire de la lutte contre le sida, la notion de “communauté ” a été utilisée pour désigner diverses catégories d’acteurs engagés à différents titres dans la lutte contre l’épidémie, qu’il s’agisse de groupes exposés au VIH, de volontaires associatifs, de soignant.es, de malades, d’universitaires, etc. Certaines “communautés” encore parfois stigmatisées et/ou minoritaires s’organisent aujourd’hui pour préserver et valoriser leur(s) mémoire(s) dans une quête de reconnaissance sociale. Elles deviennent ainsi des “communautés-sources” pour les musées et centres d’archives qui souhaitent rendre compte de l’histoire sociale de l’épidémie. Ce nouvel enjeu social pose toutefois de nombreux défis aux institutions muséales :
Comment ces relations entre musées et communautés se construisent-elles? Quels liens les communautés conservent-elles avec les collections muséales? Comment renforcer ces collaborations? Aujourd’hui, quels rôles les personnes concernées par cette histoire peuvent-elles jouer et comment le musée peut-il répondre à des besoins concrets de formation et de sensibilisation? Comment, par ailleurs, relever le défi de l’invisibilité ou de l’absence de revendication mémorielle pour certains segments de ces « communautés » ?
Cette séance propose de réfléchir aux moyens que se donnent les institutions patrimoniales pour offrir une place aux “personnes concernées” dans la gestion et la valorisation de leur patrimoine. Plus globalement, nous explorerons différentes expériences de dispositifs participatifs mis en place aussi bien en France qu’aux Pays-Bas, permettant de rendre compte des relations qu’entretiennent les musées et les “communautés-sources”.
9h00 : Accueil des participant.es
9h20 : Présentation de la journée
9h30 : Table ronde : Travailler avec les “communautés”
Avec Michel Colardelle (conservateur général honoraire du patrimoine : « l’entrée du sida au MnATP »), Nicolas Doduik (doctorant, Mucem : « Ce que le numérique fait au musée ? »), Florence Pizzorni (chargée des musées de société au Ministère de la culture : « le projet de mémorial de l’esclavage à Paris ») et Nora Mekmouche (éditrice, Cris et Ecrits). Modération : Cyril Isnart (anthropologue, CNRS-IDEMEC)
10h45 : Débat
11h : Pause
11h15 : Présentation : le Patchwork des Noms au musée d’Amsterdam
Par Anne-Marie Dewildt (conservatrice au musée d’Amsterdam).
11h45 : Atelier “Le Cabinet des Merveilles”. Une démarche participative de co-construction de savoirs, de valorisation des traces et archives de l'histoire des luttes contre le sida, de lien entre les collections des musées, archives publiques, associatives et privées et de leurs médiations tant numérique que tangible.
12h30 : Repas
13h30 : Ateliers “partage de savoirs”
Initiation à l’archivage : « Qu’est-ce que l’archive ? Pourquoi archiver ? ». Fabienne Tiran (archiviste, MuCEM) et Jean-Baptiste Xambo (Historien, AMU).
Initiation à l’histoire orale : « Qu’est-ce que l’histoire orale ? Comment enregistrer un témoignage ? Quel rôle pour le comité de suivi ? ». Véronique Ginouvès (archiviste, MMSH).
15h : Pause
15h15 : Réunion du Comité de suivi
Tarif : Entrée libre sur inscription à
Lieu : I2MP
Horaires : Mercredi 17 et jeudi 18 janvier 2018 de 9h à 18h