Les festivals de tango en France

Les festivals de tango sont des événements culturels et festifs visant à promouvoir la culture du tango

Les festivals de tango sont des événements culturels et festifs visant à promouvoir la culture du tango, d’origine rioplatense, dans ses diverses expressions, formes et pratiques artistiques. Ils réunissent plusieurs activités et manifestations : concerts, milongas, spectacles, cours de tango, mais aussi conférences, expositions, présentations de livres, de films, défilés de mode, etc. La France compte en 2019/2020 environ 34 festivals de tango qui ont lieu sur son territoire chaque année et qui sont localisés dans la quasi-totalité des régions françaises

Les festivals de tango sont des événements culturels et festifs visant à promouvoir la culture du tango, d’origine rioplatense, dans ses diverses expressions, formes et pratiques artistiques. Ils réunissent plusieurs activités et manifestations : concerts, milongas, spectacles, cours de tango, mais aussi conférences, expositions, présentations de livres, de films, défilés de mode, etc. La France compte en 2019/2020 environ 34 festivals de tango qui ont lieu sur son territoire chaque année et qui sont localisés dans la quasi-totalité des régions françaises.

Les festivals rassemblent, en premier lieu, des membres de la communauté tango qui se retrouvent pour partager leur passion et qui accordent de la valeur à ces événements et, en second lieu, un public non initié qui souhaite découvrir le tango. Au sein de cette communauté, certains groupes ou individus - collectifs d’organisation, praticiens, professionnels ou amateurs - sont engagés plus spécifiquement dans la réalisation et la pérennisation des festivals de tango argentin en France.

Depuis les années 1980, on observe un regain du tango en Europe, suivi par la naissance de plusieurs festivals dont la dynamique perdure jusqu’à nos jours. Mais cette pratique demeure fragile. En effet, la sauvegarde des festivals de tango français dépend aujourd’hui de la capacité des membres de la communauté et des pouvoirs publics à faire face à plusieurs difficultés, à savoir : des équilibres budgétaires précaires, la nécessité d’un renouvellement du public des participants, la concurrence avec d’autres formes moins diversifiées du point de vue culturel (encuentros, festivalitos, marathons), et enfin, le manque d’une reconnaissance des festivals par les pouvoirs publics, se traduisant par des subventions publiques variables et la non prise en compte de la musique tango dans les catégories musicales pouvant solliciter des aides publiques et du mécénat privé.

Les festivals constituent des moments et lieux auxquels la communauté du tango en France (et éventuellement à l’étranger) participe et accorde de la valeur.

Au sein de cette communauté, des groupes ou individus - collectifs d’organisation, praticiens, professionnels ou amateurs - sont engagés plus spécifiquement dans la réalisation et la pérennisation des festivals de tango argentin en France. Ils rassemblent toute personne engagée dans une ou plusieurs des activités essentielles à la tenue du festival : organisation, bénévolat, danse, musique, créations originales (musique, danse, poésie, peinture, théâtre), DJs, activités techniques (régie, etc.), enseignement du tango, mise à disposition et entretien d’instruments de musique (comme la lutherie) et conférences. A ces groupes et individus clefs dans la tenue des festivals s’ajoutent des membres de la communauté tango, qui aiment danser et écouter du tango, et se définissent comme festivaliers.

Les festivals ont vocation à consolider et élargir la communauté tango. Par la programmation et la capacité à rassembler des praticiens du tango et festivaliers de différentes origines et horizons, par la mise en réseaux des différents artistes, les festivals contribuent à renforcer et intensifier les liens et le sentiment d’appartenance au sein de la communauté du tango. Par l’invitation de danseurs et performers voire de DJs et de musiciens originaires ou ayant été formés en Argentine (surtout à Buenos Aires) ou en Uruguay, le festival est également le lieu pour les festivaliers « en quête d'authenticité » ou de « tango des origines », de se ressourcer auprès de ces artistes sans avoir à faire le voyage à Buenos Aires. Auprès d’un public extérieur aux mondes du tango, les festivals assurent la transmission du tango comme culture aux multiples facettes, et peuvent susciter de nouvelles vocations.

Les festivals constituent également des lieux et moments à partir desquels interroger le sens de la communauté tango. En effet, plusieurs débats traversent les mondes du tango en France, et positionnent la communauté tango comme ouverte et en transformation. Les festivals permettent d’appréhender ces questionnements, qui ont émergé lors des tables-rondes liées à cette démarche d’inventaire :

 

1. Festivals et communauté du tango en France : différenciations

Chaque festival regroupe de façon préférentielle certains groupes de praticiens et praticiennes. En effet, la communauté du tango en France n’est pas unifiée et homogène. Toutefois, les festivals permettent de rapprocher des individus séparés géographiquement ; ils constituent des moments de rencontre ou de rendez-vous entre différentes personnes et manières de pratiquer le tango.

 

2. Les festivals : un collectif ou une pluralité ?

Il n’existe pas d’association ou de collectif regroupant tous les organisateurs et organisatrices, mais des relations d’interconnaissances les rassemblent. Les artistes et festivaliers circulent entre plusieurs festivals, constituent un trait d’union et renforcent un sentiment de commune appartenance.

 

3. Les festivals : une communauté française du tango ?

Bien que la majorité des participants résident en France, les artistes et festivaliers ne viennent pas seulement de France mais potentiellement du monde entier, notamment pour les festivals frontaliers ou proches de pays voisins. Certains festivals ont une notoriété internationale. Réciproquement, les festivaliers de France fréquentent aussi des festivals en Europe et dans le monde. Cette dimension cosmopolite est encouragée par l’usage de plusieurs langues.

Le positionnement à l’égard des espaces d’origine du tango (l’Uruguay et l’Argentine) est également un élément différenciateur : pour certains, le tango est considéré comme une pratique rioplatense (ou argentine) transposée en France ; pour d’autres, ancrés en France, les festivals sont aussi une spécificité des pratiques locales du tango.

Dans tous les cas, le festival rend visible et interroge les frontières de la communauté tango.

Lieu(x) de la pratique en France

 

En 2019/2020, la France compte environ 34 festivals de tango qui ont lieu sur son territoire chaque année. Ils sont localisés dans la quasi-totalité des régions françaises. Contrairement à la répartition des milongas, très marquée par Paris et l’Ile-de-France, la géographie des festivals est plus dispersée. Cette carte illustre deux phénomènes : la diffusion du tango rioplatense est un phénomène national, pas centré seulement sur quelques régions ; les festivals sont quasiment toujours organisés dans des territoires marqués par une activité tango à l’année (cours, milongas).

Ces festivals sont organisés majoritairement dans des grandes villes ou leurs périphéries, mais aussi dans des villes petites et moyennes, voire dans des stations en bord de mer ou en montagne. Un festival a également lieu en Martinique, à Fort-de-France (non représenté sur la carte). Des tentatives de festivals ont également eu lieu sur l’île de la Réunion. Malheureusement, les contraintes géographiques et budgétaires fragilisent davantage ce type d’initiatives en dehors de la France métropolitaine.

 

Carte des festivals tango en France métropolitaine 2019

Le tableau en annexe présente la liste complète des festivals de tango recensés dans le cadre du projet d’écriture de cette fiche d’inventaire et mise à jour en 2020.

 

Les lieux des festivals de tango

La présence de festivals dans certaines villes françaises n’est pas le fait du hasard mais découle d’une volonté des associations locales, des institutions, parfois d’un individu, de promouvoir le tango à l’échelle locale ou régionale mais aussi de renforcer l’attractivité de la ville. Qu’il s’agisse de métropoles (Paris, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier), de villes (Nice, Tarbes, Pau, Albi...) ou de stations et villes touristiques (Val Cenis, Roscoff), les festivals sont reconnus nationalement voire internationalement. Les festivals de Tarbes et de Toulouse sont parmi les plus importants et transforment, durant plusieurs jours, la ville et ses espaces publics, requalifiés aux couleurs du tango.

Dans certaines villes, exception faite des grandes métropoles où les festivals restent souvent plus confidentiels, le festival de tango permet d’enrichir la signification des lieux. Les espaces patrimoniaux et les espaces publics, souvent centraux, sont requalifiés grâce à l’évènementiel. Les pouvoirs publics, et notamment les offices de tourisme, peuvent alors soutenir les festivals tango pour promouvoir l’image d’une ville festive et/ou culturelle et octroient des subventions ou des salles, des prêts de matériels et des autorisations d’occupation des espaces publics. Ce partenariat se retrouve valorisé à travers les supports de communication de ces festivals où l’environnement, les paysages (ville, monuments, montagne, lac ou littoral), sont souvent repris dans les affiches et permettent de reconnecter le festival à son territoire. L’absence de soutien financier et matériel des villes où se déroulent les festivals rend, à l’inverse, la continuité de ces derniers plus compliquée.

Les festivals, en fonction de leur taille et de leur renommée, proposent aux festivaliers plusieurs lieux pour la danse, intérieurs et extérieurs, et des espaces dédiés aux activités telles que les spectacles, les conférences, les concerts, la restauration ou la vente. Ils créent une atmosphère festive qui gagne aussi les commerces alentours, en particulier dans les villes de petite ou moyenne taille (apéros tango aux terrasses des cafés).

Les festivals permettent également de mettre en valeur certains lieux publics du patrimoine. Des monuments historiques deviennent ainsi des lieux emblématiques du tango, comme la Halle Marcadieu à Tarbes qui est un des hauts lieux du festival. Parfois il s’agit aussi d’encourager une « itinérance » dans la ville ou la région, permettant la découverte des territoires (Tango par la Côte en Bretagne, « Balades Tango et Patrimoine » à Toulouse). Aussi dans sa démarche de mise en visibilité des minorités sexuelles, le festival queer La Vie en Rose à Paris, propose d’investir les lieux publics par la danse en suivant le principe de la Marche des Fiertés parisienne.

Les ambiances diurnes mais surtout nocturnes permettent une requalification des espaces urbains le temps de ces festivals. Les récits autour de personnages iconiques du tango, comme Carlos Gardel pour le festival de Toulouse, sont souvent des récits co-construits par la ville et le festival. L’intérêt et le soutien de l’Academia Nacional del Tango de Buenos Aires dès la 2ème année du festival Tangopostale à Toulouse s’explique par la revendication de Toulouse comme ville de naissance de Gardel et par l’ampleur du programme culturel du Festival. Des reconnaissances officielles avec le monde académique du tango argentin et des liens avec Buenos Aires sont ainsi liés à ces festivals. Ainsi le « monument au tango » (sculpture : Le Bandonéon) a été offert à la ville de Tarbes par l’Institut National de Promotion Touristique de l’Argentine. C’est la deuxième ville au monde à le recevoir, Tarbes en Tango étant ainsi reconnu pour sa contribution à la diffusion de la culture tango. Une fresque « Caminito », à Tarbes (2011) dans une ruelle, rappelle également le célèbre quartier de la Boca à Buenos Aires.

 

 

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

 

« La tradition argentine et uruguayenne du Tango, aujourd’hui renommée dans le monde entier, est née dans les milieux populaires des villes de Buenos Aires et de Montevideo, dans le bassin du Rio de la Plata. (...) Parmi les formes d’expression les plus connues de cette identité, la musique, la danse et la poésie du Tango sont à la fois le reflet et le vecteur de la diversité et du dialogue culturel. Pratiqué dans les salles de danse traditionnelle de Buenos Aires et de Montevideo, le Tango répand aussi dans le monde entier son esprit communautaire, tout en s’adaptant aux évolutions du monde avec le temps. Aujourd’hui, cette communauté rassemble des musiciens, des danseurs professionnels et amateurs, des chorégraphes, des compositeurs, des paroliers, et des professeurs qui enseignent cet art et font découvrir les trésors contemporains nationaux associés à la culture du tango. » (https://ich.unesco.org/fr/RL/le-tango-00258)

Cette fiche cible donc une manifestation particulière du tango en France : les festivals de tango.

 

Les festivals de tango sont présents dans le monde entier, sur tous les continents. Les festivals les plus emblématiques au niveau mondial ont lieu à Buenos Aires, Grenade, Amsterdam, Bruxelles, Tokyo, Istanbul, Berlin, etc.

Toutefois, on note une concentration particulière de festivals en Europe, notamment en France, Italie, Espagne, comme le montre la carte ci-dessous, qui représente le nombre de festivals par pays, approché par consultation des agendas spécialisés de l’univers tango.

Toute pratique liée au tango, en France ou dans d’autres endroits du monde, ne peut pas faire abstraction de la pratique du tango en Argentine et Uruguay. Originaire de ces pays, le tango a été inscrit en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, dossier porté conjointement par l’Argentine et l’Uruguay. Il est défini ainsi :

Les festivals de tango sont des événements culturels et festifs qui visent à promouvoir la culture du tango, d’origine rioplatense, dans ses diverses expressions, formes et pratiques artistiques. Ils sont marqués par une diversité d’activités et manifestations : concerts, milongas, spectacles, cours de tango, mais aussi conférences, expositions, présentations de livres, de films, défilés de mode, etc. Par cette diversité d’activités, ils se distinguent des manifestations centrées principalement sur la pratique de la danse (milongas, marathons, encuentros). Les festivals rassemblent des membres de la communauté tango, qui se retrouvent pour partager leur passion, mais sont ouverts à d’autres publics.

 

Les activités

Les festivals proposent divers types d’activités, notamment des activités liées à la pratique du tango :

● Milongas (bals) avec DJs ou musique live, à différents moments de la journée (l’après-midi, le soir, la nuit), éventuellement en plein air ou en terrasse (apéro tango), sur une péniche, etc. ;

● Concerts de tango, joués par de petites formations musicales ou des orchestres, en salle, en milonga, ou en plein air ;

● Démonstrations de danse tango par des maestros et des maestras (danseurs et danseuses reconnus par la profession) ;

● Ateliers, master class et cours de danse, de musique (chant, bandonéon, piano, guitare, ensembles, ...) pour tous les niveaux, pour les initiés ou le grand public ;

● Spectacles, éventuellement issus de résidences d’artistes sur place : danse, musique, chant, théâtre, ... Dans le cadre des festivals on trouve aussi des activités qui touchent de façon plus large la culture du tango, ainsi que la culture argentine et uruguayenne :

● Conférences ;

● Présentation d’ouvrages et dédicaces ;

● Cinéma, projection de films et documentaires ;

● Exposition d’œuvres d’art (peinture, photographie) ;

● Présentation et vente de produits tango : lignes de vêtements, chaussures, accessoires ;

● Gastronomie avec les empanadas, le maté ou les barbecues (tradition de l’asado) ;

● Folklore argentin.

Enfin, certaines activités visent à connecter le festival à son territoire, en faisant découvrir le patrimoine local : monuments, terroir, grands lieux emblématiques, paysages, etc.

Les festivals de tango relèvent de démarches culturelles à but non lucratif. A rebours d’une tendance à la privatisation de la gestion des grands festivals, ces festivals, souvent de dimension modeste, sont organisés par des associations, parfois en lien avec des collectivités ou un office de tourisme. Ils peuvent bénéficier d’aides publiques (financières ou en nature, pour les salles ou la communication), mais fonctionnent aussi grâce à une partie importante d'autofinancement et le recours fréquent au bénévolat.

 

Les objectifs

Les festivals de tango en France sont organisés avec des objectifs variés.

Le but principal est de faire connaître et partager les cultures latino-américaines et en particulier la culture argentine et le tango argentin, dans ses multiples expressions, leurs histoires et leurs évolutions. Dans cette perspective, les organisateurs de festivals produisent des événements qui montrent la richesse de cette culture et de cette pratique, grâce à différentes activités adaptées à des publics variés. Il s’agit pour les organisateurs de faire découvrir, approfondir, partager et transmettre cette culture.

Les festivals visent aussi à réunir les membres de la communauté tango, en leur permettant de se retrouver et de renforcer leurs liens. Ils cherchent également à élargir cette communauté, en faisant découvrir la culture et la pratique du tango à un public régional, aux jeunes et aux personnes venant d’autres horizons. Ils portent en outre une vocation d’inclusion (en termes d’âge, de catégories sociales diversifiées et de genres).

Les festivals mobilisent et soutiennent les activités d’une multiplicité d’acteurs du tango, venant de France, d’Argentine ou d’autres pays : organisateurs de festivals et de milongas, musiciens, danseurs, enseignants, écrivains, poètes, peintres, cinéastes, photographes, stylistes, concepteurs et fabricants de vêtements et chaussures... Les festivals contribuent à maintenir vivant l’environnement de la pratique du tango en montrant la richesse de ce milieu culturel que le tango alimente et dont il se nourrit en retour.

Les festivals se tiennent souvent, comme indiqué plus haut, dans des lieux emblématiques du point de vue culturel, naturel et social. C’est pour cela que les organisateurs de festival choisissent ces lieux qui mettent en valeur l’évènement organisé mais la réciprocité est vraie : l’évènement valorise également le lieu et souvent au niveau international. Cela permet un échange entre ceux qui pratiquent le tango et ceux qui viennent découvrir le lieu, en croisant visites et découverte de la pratique. Ces activités lient le tango à d’autres cultures et pratiques locales, dans un esprit de convivialité.

Enfin, si le but des festivals de tango en France est principalement artistique, culturel et social, il est important que tout festival, selon des modèles différents, atteigne aussi un équilibre financier et une stabilité organisationnelle. Cet enjeu financier est rendu complexe par la volonté d’assurer la qualité des manifestations, la variété de la programmation, l’innovation des propositions et la pérennité de ces évènements, tout en cherchant à maintenir des festivals accessibles à une diversité de publics, avec des tarifs raisonnables et de nombreuses activités gratuites.

Les publics

Le public visé correspond à plusieurs catégories :

● Les “tangueros” et “tangueras”, c’est-à-dire des personnes déjà initiées à la culture tango, constituant un public connaisseur ;

● Les participants déjà sensibilisés ou en formation au tango ;

● Un public néophyte qui veut s’imprégner d’une ambiance de la culture argentine, effectuer les premiers pas du tango et folklore argentin, participer à un concert ou à un spectacle, à un bal et à toute autre activité.

Les participants proviennent majoritairement de France ou d’Europe, mais aussi d’autres pays ; ils sont de tout âge, genre et statut social.

La taille des festivals est très variée, allant de de 250 participants jusqu'à 20 000 par édition pour les plus importants.

La durée d’un festival varie entre 3 jours et 2 semaines, avec généralement une récurrence annuelle.

 

Les spécificités des festivals de tango en France

Comparés à d’autres types de festivals en France, les festivals de tango se démarquent par plusieurs aspects.

En premier lieu, ils représentent un moment important d’échanges et de rassemblement de la communauté tango. Certains membres de la communauté prévoient ainsi leurs vacances en fonction du lieu et de la temporalité des festivals, qu’ils investissent comme des rendez-vous avec leur passion et avec celles et ceux qui la partagent. Le public qui participe n’y est pas seulement spectateur mais un acteur à part entière.

Dans un second temps, les festivals constituent aussi une opportunité pour transmettre cet amour du tango et de la culture rioplatense à un public non initié. Cette vocation se traduit par la présence de nombreuses activités gratuites et par le travail, parfois bénévole, du corps associatif qui soutient généralement l’organisation et la production des événements. Enfin, ce sont des événements culturels qui restent modestes dans leurs dimensions, par rapport à certains méga-festivals organisés en France. A noter également qu’aucun festival n’est organisé par un producteur de musique, ou une entreprise privée, comme cela peut être le cas pour d’autres types de musique.

En France, les festivals de tango se caractérisent par leur nombre et leur diversité. Ils se distinguent d’autres festivals, en Europe ou ailleurs, par la pluridisciplinarité des activités qu’ils proposent, liées au tango ainsi qu’à la culture argentine et rioplatense, se démarquant de manifestations centrées sur la seule danse. La danse est bien sûr un vecteur central d’attraction, mais également un moyen de découvrir plus largement cette culture et son expression artistique dans des domaines divers. A ce titre, la musique tient une place fondamentale, notamment sous la forme de concerts ou de milongas avec musique live.

A travers le tango, certains festivals transmettent aussi la mémoire du lien particulier qui relie la France au Rio de la Plata ou à l’Argentine, comme pour le festival ArteTango d’Albi et Tangopostale à Toulouse (à travers la figure de Carlos Gardel) ou le festival Tango Val Cenis (et les liens migratoires entre ce territoire et l’Argentine). Certains festivals exposent ou manifestent les circulations qui ont forgé le tango comme une culture transnationale, comme cela a été rappelé plus haut en citant le cas du « monument au tango » offert à la ville de Tarbes.

La culture du tango résonne en espagnol, à travers les paroles ou les termes qui caractérisent les aspects techniques de la pratique. Le public des festivals en France est majoritairement français mais aussi international. Ainsi les langues utilisées sont le français, l’espagnol et l’anglais. D’autres langues y sont parlées en fonction de la provenance des festivaliers.

Patrimoine bâti

La culture du tango résonne en espagnol, à travers les paroles ou les termes qui caractérisent les aspects techniques de la pratique. Le public des festivals en France est majoritairement français mais aussi international. Ainsi les langues utilisées sont le français, l’espagnol et l’anglais. D’autres langues y sont parlées en fonction de la provenance des festivaliers. Le tango ne produit pas directement de lieux patrimoniaux mais contribue à leur mise en valeur, participant ainsi à l’attractivité de la ville et à la requalification des espaces urbains par l’évènementiel. Des monuments ou des fresques, comme à Tarbes, ont également été réalisés en partenariat avec la ville et les autorités argentines et deviennent des marqueurs du festival dans la ville, à l’image des hauts lieux du tango de Buenos Aires.

 

Objets, outils, matériaux supports

Les festivals de tango en France mobilisent des objets et matériaux caractéristiques du tango en général : des salles avec un parquet de qualité ou un sol lisse pour la danse, qui peut contribuer à la qualité et à la notoriété du festival ; des chaussures et des vêtements spécifiques de danse, qui peuvent être achetés sur place, des instruments de musique (notamment le bandonéon) joués par les artistes invités, et les playlists de tango (sous un format électronique ou des vinyles), chacune spécifique à une ou un DJ.

La question de la transmission de l’élément « festivals de tango en France » touche à la fois aux démarches nécessaires à assurer la continuité de ces évènements et la contribution de ces évènements à la viabilité du tango.

 

Transmission et pérennité de l’élément

 

Il est difficile d’identifier en général les modes d’apprentissage et de transmission des festivals, car ils sont multiples, et parfois ce sont les synergies entre plusieurs acteurs, actions et mesures qui permettent d’en assurer la viabilité. Certaines activités et savoir-faire semblent toutefois être essentiels à la pérennité des festivals et relèvent de plusieurs enjeux.

1. Une première série d’actions concerne l’organisation même du festival et la direction qui lui est donnée.

Tout d’abord, organiser le festival de tango implique d’en définir la ligne esthétique et artistique, par la réalisation du programme : sélection des groupes de musique et choix des maestros et des maestras (nom donné en Argentine aux enseignants et enseignantes de tango).

Les équipes d’organisation et de pilotage, au-delà de la définition de cette ligne artistique, permettent la pérennité du festival par le travail organisationnel, souvent appris par la pratique même.

Cela implique d’avoir une vision à long terme pour le festival, à travers plusieurs activités : programmer la venue des artistes et les inviter, construire des partenariats avec les acteurs locaux et des artistes, penser la diversification des activités pour toucher différents publics, équilibrer le budget chaque année...

2. Un second enjeu concerne le fonctionnement en réseau du festival, appuyé sur plusieurs partenaires et acteurs.

Un festival de tango existe car il est soutenu par un réseau d’acteurs que les organisateurs contactent, développent, cultivent, au fil des différentes éditions. Les partenaires incluent les pouvoirs publics locaux, les gestionnaires des lieux investis par le festival, les commerces de la ville, les artistes et leur public. Dans certains cas, ces acteurs territoriaux sont aussi co-organisateurs du festival, ce qui facilite l’accès à des lieux ou des aides financières et en ressources humaines. Un rôle important est joué par les bénévoles, qu’ils soient amateurs de tango ou non.

La coopération des acteurs locaux est aussi fondamentale pour assurer la continuité d’un festival. Le festival de Tarbes est co-organisé par les associations Tangueando Ibos, Tarbes Animations et la Mairie de Tarbes. Ces trois entités collaborent depuis sa création, assurant sa pérennité.

3. Un troisième enjeu concerne l’ancrage local et territorial du festival

L’identité des festivals et leur pérennité sont souvent étroitement liées aux lieux. Ces lieux peuvent être utilisés pour communiquer autour du festival et dans les affiches on retrouve souvent cette hybridation entre lieux et festival de tango. Par exemple, pour le festival international de Val Cenis, le paysage de montagne de la Haute Maurienne est un élément d’attraction du public et sert de façon importante pour la promotion du festival, comme cadre spectaculaire pour la danse et les activités qui s’y déroulent.

4. Enfin, un élément important de la transmission réside dans la qualité de la programmation et son renouvellement. Les artistes invités (musiciens, danseurs, chanteurs, poètes, etc.) sont au cœur de la programmation et du déroulement d’un festival. De la réputation de ces artistes dépend la réussite d’un festival. Certains festivals cherchent à faire venir des artistes de l’étranger, en particulier depuis l’Argentine, pour permettre au public des festivals français de les connaître et contribuer à leur diffusion. D’autres festivals, parfois pour des questions budgétaires, privilégient des artistes résidant en France ou Europe.

Si l’identité du festival est importante pour que ce dernier soit reconnu, pour qu’il puisse attirer certains publics, le renouvellement de la programmation est un enjeu crucial. En fonction de sa dimension et de son budget, chaque festival cherche à proposer de nouveaux artistes : des artistes à renommée internationale, des orchestres typiques (huit à douze musiciens), ou des formations musicales plus resserrées.

Dans tous les cas, pour les festivals, il s’agit de trouver un équilibre entre, d’un côté, la programmation de ce qui a eu du succès et est connu ou reconnaissable par le public, et de l’autre côté, la volonté de faire des festivals des occasions de découverte de la richesse du monde du tango. Le paradoxe réside dans la volonté de se différencier des autres festivals en programmant des nouveaux artistes, tout en devant fréquemment faire appel à des artistes en tournée et déjà programmés dans d’autres festivals (pour mutualiser les coûts, et pour les artistes latino-américains concentrer leurs dates en Europe).

Les festivals de tango partagent à la fois des objectifs communs, un univers artistique, mais se distinguent les uns des autres par le rapport au lieu, la programmation, les publics, la taille ou la durée.

 

 

Le rôle des festivals dans la transmission de la pratique du tango

 

Les festivals en général peuvent renvoyer à plusieurs fonctions : animation, diffusion (auprès du public d'œuvres ou d’un répertoire préexistant), création (œuvres et spectacles créés spécifiquement en vue du festival), consécration (attribution de prix ou distinctions).

Les festivals de tango en France sont tous des festivals de diffusion, accueillant des formations musicales et des orchestres, pour des concerts mais aussi des milongas et des cours. Dans certains cas, les festivals de tango assurent les premières apparitions d’artistes d’autres provenances, notamment d’Uruguay ou d’Argentine. Plus rarement, certains festivals fonctionnent comme lieu de création, c’est le cas de Tarbes et Bordeaux. En revanche, les festivals qui ont participé à l’écriture de cette fiche se détournent de l’idée de la consécration, prenant alors des distances avec le Mondial du Tango à Buenos Aires qui aboutit à une spectacularisation de la pratique et à un classement des couples de danse.

Les festivals de tango peuvent aussi apparaître comme festivals de création dans un sens différent : lieu de rencontre des artistes, ils permettent une transmission des pratiques, des échanges, et peuvent donner lieu à des collaborations et nouvelles créations.

Plusieurs personnes et organisations sont impliquées dans la transmission, à l’échelle de chaque festival.

Tout d’abord, l’équipe d’organisation. Elle est constituée par une ou plusieurs personnes qui assument la responsabilité du festival avec l’aide de nombreux collaborateurs. Chaque personne de l’équipe a un rôle important : préparation des dossiers administratifs, suivi juridique, recherche de financements, coordination des bénévoles... Dans presque tous les festivals, parmi ces personnes, se trouve une personne pivot, qui fédère, qui garde le cap, qui rappelle les valeurs, à laquelle les membres de l’équipe font référence et qui est aussi reconnue à l’extérieur comme représentant le festival. Parfois, on va à tel festival, car telle personne l’organise. Cela pose la question du passage de fonction de coordination, pour les festivals les plus anciens. Les membres de l’équipe d’organisation peuvent être salariés ou assurer ce travail bénévolement. La charge de travail étant très importante, chaque équipe s’organise, selon les moyens à disposition, pour valoriser le travail accompli par ses membres ou embaucher des personnes pour certaines tâches : administration, communication, technique, éventuellement sous la forme d’une externalisation.

Les associations et les fédérations. Généralement les organisateurs ne sont pas des personnes individuelles, mais des membres d’une association qui prend en charge l’organisation du festival. Au sein de l’association est assurée la répartition des tâches entre les membres et aussi la transmission des compétences aux nouveaux membres de l’équipe d’organisation. A titre d’exemple, dans le Conseil d’Administration de Tangopostale, 12 personnes se répartissent les tâches et missions d’organisation. Pour l’organisation d’un festival, plusieurs associations peuvent collaborer ou se réunir plus formellement en fédération. Certaines associations ne sont pas spécifiques au festival, mais ont d’autres activités comme l’organisation de cours ou la tenue de milongas. Les bénévoles. Le travail de l’équipe est soutenu par les bénévoles qui aident en fonction de leurs compétences et de leur temps pour les tâches ponctuelles. Les membres de l’équipe d’organisation assurent souvent leurs fonctions en tant que bénévoles. Sauf dans de rares cas, aucun festival de tango en France ne pourrait exister sans le travail des bénévoles.

Toutes ces personnes sont fondamentales à la transmission de la pratique. De la continuité des personnes et de leur capacité à transmettre leurs compétences, dépend la pérennité des festivals.

Le contexte du regain du tango en Europe et en France

Les années 1980 sont marquées par un regain du tango en Europe, et plus spécifiquement en France. Ainsi à Paris en 1981, des artistes argentins exilés de la dictature ouvrent la première tangueria, « Les Trottoirs de Buenos Aires », dans le quartier des Halles, en fonctionnement jusqu’en 1994, qui délocalisera le concert de l’orchestre d’Osvaldo Pugliese au Bataclan en 1984. Un engouement se manifeste pour le tango, par le truchement de spectacles et concerts. Ainsi, en 1983, 4 spectacles d’envergure ont lieu la même année : au Théâtre du Châtelet Astor Piazzolla puis Tango Argentino ; le Trio J. J. Mosalini, G. Beytelmann, J. P. Celea à La Resserre ; Les trottoirs de Paris (Zalko, 2016).

Plus spécifiquement, Tango Argentino (de retour à Paris en 1989 au Théâtre Mogador, après un passage à Broadway/NYC) est à l’origine de nombreuses vocations. Ce spectacle est un marqueur : initié par le directeur du festival d’automne à Paris, il entend présenter une culture populaire et traditionnelle au plus près de ses racines et dans toutes ses facettes – la musique, le chant et la danse. Le succès est immense, et déclenche au niveau international ce que les historiens nomment la Renaissance du tango dansé après une éclipse de 30 ans (Denigot, et al., 2015). Ces différents événements musicaux et de scène réactivent le lien historique entre Paris, la France et Buenos Aires, à travers la circulation d’artistes argentins dans la capitale, et constituent le contexte de sa diffusion renouvelée à Paris et plus largement en France, aboutissant à la naissance des premiers festivals tango.

Hors Paris, la Feria d’Alès, organisée par Henry Vidiella et Catherine De Rochas (à travers l’association Tangueando d’Uzès) en 1991, est à l’origine d’un premier stage à Tarbes en octobre 1991 et à Toulouse en février 1992. Cette feria a constitué pendant des nombreuses années un rendez-vous majeur pour les praticiens du tango du Sud de la France.

 

La naissance des grands festivals en Europe

Les années 1980 et 1990 sont marquées par la naissance de festivals en Europe, centrés autour de la musique en faisant venir des orchestres argentins (Grenade en 1988) ou de la danse (Seinäjoki en Finlande depuis 1985, Sitgès en 1993, le Tangomania Summerfestival de Bologne en 1997, l’Amsterdam Tangomagia depuis 1997).

 

Les années 1990 : une origine multiple aux premiers festivals en France, entre initiatives territoriales et associatives

En France, les premiers festivals de tango apparaissent dans les années 1990.

L’un des premiers événements consacrés au tango est organisé à Nantes par le CRDC (Centre de recherche pour le développement culturel) et la ville de Nantes en 1992 à l’occasion de la troisième édition du festival institutionnel « Les Allumés » de Nantes. Consacrée à la ville de Buenos Aires, cette édition célébrait le retour du Cargo 92, initiative culturelle menée par la troupe Royal Deluxe, et l’arrivée de 170 artistes argentins invités par la ville pendant la semaine du festival. Ce premier événement est ainsi créé par les institutions et les politiques de la ville, aidé par des passionnés du tango. L'association Les Allumés du tango a été créée à la suite de cet événement.

Cette démarche de création en lien avec des institutions locales est propre aux premiers festivals qui naissent en France dans les années 1990.

 

Festival Tarbes en Tango. Ce festival a été créé en 1998 sur 3 jours et organisé conjointement par l’association Tangueando Ibos et l’office du tourisme de Tarbes, comme un événement culturel propice à animer les rues par la danse et la musique. Il propose maintenant pendant 9 jours, dans des lieux emblématiques de la ville, des spectacles, des milongas (tous les après-midi et soirs), des concerts, des ateliers de danse et de musique, des apéros-tango tout en restant attentif aux phénomènes historiques, culturels et sociologiques liés au tango en présentant des films, des conférences-débats, des expositions. Ce festival rencontre un succès important, par la diversité de sa programmation et la diffusion du tango dans la ville.

Trois évènements majeurs liés au tango ont émergé à Paris dans les années 1990.

Festival Couleurs Tango. Ce festival est créé en 1995 par l’association Le Temps du Tango, qui organise 16 éditions jusqu’à sa clôture en 2010. Alain de Caro crée en 1997 le premier Festival International de Tango de Paris au Théâtre de l'Empire. Déplacé en 2000 au Théâtre des Champs Elysées, à partir de 2002 ce festival se tiendra tous les 2 ans au Théâtre le Trianon de Paris jusqu’en 2014.

Paris Banlieues Tango. Le Festival Paris Banlieues Tango est créé en octobre 1998, avec le soutien de la Mairie de Paris, l’Ambassade d’Argentine et la Cité Universitaire et organisé par l’association FAMA (association de valorisation des cultures hispaniques).

Ces initiatives localisées à Paris, ont parfois également donné lieu à des manifestations délocalisées, avec par exemple un événement à Prayssac dans le Quercy porté depuis 1999 par l’association parisienne Le Temps du Tango (les années précédentes cette association avait organisé un festival en 1995 aux îles Baléares, en 1996 en Tunisie, et en 1997 et 1998 au Val Louron).

 

Les années 2000 : une forte croissance des festivals de tango en France

A partir de l'année 2000 il y a eu une croissance exponentielle des festivals de tango en France, liée entre autres, à l'augmentation du nombre des personnes pratiquant le tango en France, ainsi qu'au développement de la pratique dans le monde entier, grâce à la mobilité des maestros et des maestras argentins qui ont commencé à circuler dans différents pays et à l’apparition des premiers enseignants et enseignantes en France (généralement formés en Argentine et/ou par les professeurs argentins en Europe). La carte plus haut montre les dynamiques de cette création : les festivals sont d’abord majoritairement localisés dans le Sud de la France (décennie 2000), avant de se diffuser sur le reste du territoire. Cette évolution a été marquée, à l’origine, par la création de festivals particulièrement axés sur la danse. Successivement, les festivals ont inclus de la musique live et plus récemment le tango de scène (spectacle) a commencé à prendre aussi sa place dans les festivals.

Cette évolution des festivals dans les années 2000 est influencée, d’un côté, par le soutien institutionnel à la promotion de la culture tango en France et, de l’autre côté, par l’engagement d’acteurs argentins, comme Ariel Goldenberg, directeur du Théâtre de Chaillot, où est organisée la Biennale du Tango en 2001. Cet événement, centré sur la musique, a permis d’inviter des petites formations de musiciens et des orchestres et a joué un rôle prescripteur pour la diffusion du tango à Paris, tout en témoignant de la revitalisation du tango à Buenos Aires.

 

Dans ce contexte, de nombreux festivals ont été créés au cours des années 2000.

Le festival international de tango de Val Cenis, inauguré en 2005, est un festival organisé par l’Office du tourisme pour rendre hommage à l’histoire commune de certains habitants de la région. Des milliers de Haut-Mauriennais, à cause de la famine et de la pauvreté, ont émigré vers l’Amérique latine, et notamment en Uruguay et en Argentine, au milieu du XIXème siècle. Le Festival international de Tango de Val Cenis rend ainsi hommage chaque année à ces émigrés à travers la pratique du tango.

Pau Couleur Tango à Pau, créé en 2007 par l’association Tangueando Pau : ce festival à taille humaine est devenu au fil des ans l’un des rendez-vous de fin d’été des tangueros français et espagnols. Durant 3 jours, il a pour objectif la diffusion la plus large de la culture argentine, il privilégie la musique vivante pour ses milongas (orchestres réputés et locaux), et se concentre sur la danse : initiation, milongas dans les lieux emblématiques de la ville, apéro tango, films, etc. Il reçoit le soutien des collectivités locales.

Le festival Tango par la Côte en Bretagne est un festival itinérant qui a lieu en Finistère et sur les Côtes d’Armor depuis 2007. Il a lieu en plein cœur de l’été (fin juillet-début août). Le festival a été créé par deux associations (Tango à la Mer relié à la ville de Roscoff et Sabor Hispano Américano pour les côtes d’Armor) avec la volonté de proposer un cadre d’échanges interculturels et interactifs entre les amateurs de tango, les habitants de la Région Bretagne et les estivants. Il ouvre aussi à une découverte de la Bretagne comme lieu de rencontre interculturelle.

 

Artetango, à Albi, a été créé en 2008, par l’association ArteTango, fondée par Claire Prouhet en 1993. Ce festival annuel qui fait la part belle à la musique tango, a pour objectif au départ de soutenir la diffusion de la culture tanguera en France et la venue d'artistes d'Argentine, et reçoit un soutien des collectivités locales.

Le festival Tangopostale, Festival International de Tango Argentin, de Toulouse, a été créé en 2009 et a lieu chaque année. Durant à l’origine 5 jours, il s’étend désormais sur 10 jours. Le festival est centré principalement sur la danse (bals, stages) mais propose aussi des conférences, concerts, projections de film, expositions et affiche comme objectif la diffusion de la culture du Rio de la Plata et du tango. Il est organisé par un collectif d’associations, et se déploie dans une vingtaine de lieux dans la ville, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur (notamment pour l’Eterna Milonga). Les bals sont musicalisés par des DJs différents. Des visites patrimoniales (par exemple sur les pas de Gardel ou à la découverte de l’Aéropostale ou du canal du Midi) sont associées à l’événement.

 

Les années 2010-2020 : une programmation thématique et des festivals au caractère marqué

De nombreux festivals ont également été créés après 2010.

En 2011 est créé le Festival Tango Roots par Sylvia Gerbi, partant du constat d’un manque d’activités tango l’été à Paris, mais aussi d’une volonté de promouvoir la culture du tango de façon large (par exemple les conférences “autour d’un maté”). Le festival croît peu à peu, passant de 4 jours à 9-10 jours. Organisé à Paris au départ, il est ensuite relocalisé à Montreuil notamment en raison des difficultés d’obtenir la disponibilité à Paris de grandes salles à un coût accessible. Le festival accorde une place importante à la musique vivante, intégrant des orchestres aux milongas. Il valorise aussi la culture tango, par des conférences ainsi que par une thématisation renouvelée chaque année du programme (la poésie du tango, les femmes du tango, les paroles et la poésie, etc.).

De la même manière, c’est en observant l’absence de festival de tango à Bordeaux que la chanteuse Sandra Rumolino et Jorge Rodriguez, danseur et chorégraphe, se rapprochent des Associations de Bordeaux et sa métropole (Tangueando Talence, Tango Feroz, Amor del Tango, Percal Tango et El Recodo) pour mettre en commun leurs énergies et créer le Festival Bordeaux Cité Tango (BCT). Né en mai 2013, le festival propose une programmation multidisciplinaire guidée par les devises : rassembler, unir, partager et fêter le tango.

Le festival international de tango queer La Vie en Rose (LVR) a été créé en 2014, d’abord sous le nom de La Vie en Rose Tango Queer Meeting. Il regroupe une communauté déjà existante à Paris (Tango Queer Paris puis Tangolibero) de personnes majoritairement LGBTQIA+ mais également des danseurs sensibles à la pratique sans les contraintes binaires hommes/femmes. Il s’agit de créer un événement festif dans un espace ‘safe’ où chaque personne puisse s’exprimer. Depuis, le festival propose une édition annuelle autour d’une thématique définie. Cette thématique cherche à déconstruire les représentations traditionnelles dans une démarche militante. Ainsi, le festival, dans ses 4 premières éditions, a cherché à s’articuler autour du mois des fiertés à Paris et en participant à la célèbre Marche des Fiertés. Le but est également de promouvoir des artistes et mettre en valeur les communautés de tango queer dans le monde. De par sa spécificité, le festival propose, outre les cours et les milongas, des ateliers drag queen/king et des conférences autour de la thématique LGBTQIA+.

 

En 2015, l’association nantaise Les Allumés du tango crée un festival Les Nuits Allumées, festival de tango argentin, tourné principalement vers la danse (une suite de milongas et d’afters sur la durée du festival) mais intégrant aussi conférences, initiations, qui se déroule ensuite chaque année, durant quatre jours.

Le festival Abrazo Tango est créé à Metz en 2016, au mois de mai, organisé par l’association Abrazo Tango, qui réalise également des cours et milongas. Sa création répond à plusieurs objectifs : faire connaître le tango aux locaux par le séminaire d’initiation et le spectacle, et retrouver la communauté tango pour les cours et de riches milongas (orchestre, démo, DJ). Le festival s’adresse aux danseurs (cours et milongas) et au grand public (exposition, initiation, spectacle).

Le festival Primavera del tango, inauguré au printemps 2012, a été créé par une association brestoise, Al Compas Del Corazon. Son objectif est pluriel : apprendre aux jeunes tangueros, adhérents de l’association et autres participants le monde du tango, faire découvrir le tango du bout de la terre (Finistère) ainsi que Brest, ville ouverte sur la mer. Ce festival, organisé pendant le week- end de Pâques, dure désormais six jours, et les tangueros, toujours plus nombreux, viennent de divers horizons. Son organisation repose sur le bénévolat des adhérents de l’association (environ une centaine). La programmation intègre des milongas animées par des DJs et des orchestres, des stages, des démonstrations par des maestros, des lectures, des conférences, des initiations, des expositions, des concerts, et des découvertes de Brest. A partir de ce festival inaugural sont organisés désormais des festivals satellites, en décembre et en juin, à Brest. Le festival est ouvert aux élèves du conservatoire, aux groupes bretons, aux musiciens amateurs, aux jeunes enfants de quartiers défavorisés.

Le Festival Européen de Tango En Scène (F.Ê.T.E.S) a été créé et organisé en 2018 par l’Association Tango en Red. Il promeut le Tango de scène actuel dans un sens large et présente la création scénique de tango créée dans le territoire français, comme pour Roméo et Juliette Tango, création mise en scène par Francisco Leiva, présent dans le cadre du festival au Théâtre du Gymnase Mari Bell à Paris. Ces propositions culturelles, dans le cadre des festivals, visent à élargir les publics du tango, en touchant des nouveaux publics intéressés par les spectacles et les concerts. Organisées dans des théâtres reconnus ou des salles de taille moyenne, ces activités permettent également de promouvoir la création contemporaine liée au tango. Le festival F.Ê.T.E.S propose aussi des cours de tango de scène, en partenariat avec l’École de Tango de Paris et des conférences autour de cette pratique spécifique.

 

Les exemples ci-dessus montrent la richesse des festivals en France au moment de la rédaction de cette fiche d’inventaire. Ils répondent à une pluralité d’objectifs.

En premier lieu, ils visent à promouvoir la culture tango, de façon générale et en France. Pour les associations portant ces projets, les festivals ont contribué à faire venir en France et à faire connaître des artistes argentins. Cet échange artistique a favorisé la transmission de la pratique du tango et son partage entre publics différents. Certains festivals ont également permis de faire arriver le tango dans des lieux excentrés, éloignés des artistes du Rio de la Plata, comme c’est le cas du Festival Tango par la côte dans le Finistère, 2001).

Lorsqu’ils sont activement soutenus par les municipalités locales, les festivals de tango constituent également un outil d’animation culturelle qui alimente l’activité touristique et le rayonnement des lieux qui les hébergent.

Certains festivals, comme celui de Val Cenis (2005) ont été lancés pour réactiver la mémoire des migrations. D’autres sont nés suite au constat d’un “manque” dans l’offre culturelle de tango locale. C’est ainsi le cas du Festival de Bordeaux (2013), ou encore du festival Tango Roots (2011), qui a comblé le vide laissé par la disparition de Couleurs Tango sur Paris. Le Festival La Vie en Rose (2014), festival de tango queer, ouvert à toutes et à tous, a, pour sa part, souhaité proposer un événement tango fondé sur la notion de “safe space”, un espace sécurisé pour que toutes les personnes qui souhaitent danser librement sans tenir compte des différences d’orientations sexuelles puissent s’exprimer.

Diversification et spécialisation des festivals

Les évolutions suivantes ont été identifiées en analysant le matériel partagé par les organisateurs de festivals (affiches, programmes, etc.) et en interviewant des acteurs liés aux festivals (organisateurs, DJ, etc.)

Tout d’abord, les festivals se modifient en lien avec les transformations plus générales du tango, comme le développement du “néo”, l’apparition du tango queer ou le développement du tango de scène, et se spécialisent, comme pour le festival de Gennevilliers où l’accent est mis sur la musique.

Les festivals évoluent aussi dans leurs modes d’organisation et de programmation. On peut observer une diversification et complexification de la programmation : cours de différents niveaux, styles, tenus par plusieurs couples de maestros et maestras, expositions, conférences, activités qui permettent de découvrir l’univers du tango dans sa globalité et en profondeur. Parfois les programmes des festivals mettent aussi en évidence des tentatives de rencontre, voire d’hybridations avec d’autres pratiques, comme par exemple les rencontres tango argentin et flamenco espagnol, organisées en 2017 dans le cadre du festival Abrazo Tango, à Metz. On observe également une émergence du tango de scène qui permet de présenter des nouveaux spectacles et chorégraphies, dont une partie est créée en France comme Roméo et Juliette Tango présentée dans le Festival Européen de Tango de Escenario (2018). Actuellement, le public commence à s'intéresser à cette pratique et des festivals (Tarbes, Tango Escenario) intègrent aussi des ateliers chorégraphiques, à destination d’un public amateur, dans leurs programmations.

Une autre évolution de la pratique se manifeste dans la professionnalisation et spécialisation accrue des acteurs du tango invités à participer aux festivals (maestros et maestras, musiciens, DJs, couples de danseurs...). Les maestros et maestras sont de plus en plus affirmés au niveau international. Si la circulation des couples d'enseignants et danseurs entre la France et l’Argentine n’est pas récente, on peut observer dans la programmation des festivals des invitations de maestros et maestras reconnus par de nombreux prix et concours internationaux, avec des parcours qui croisent l’enseignement de la danse tango, mais souvent aussi le cinéma, le théâtre et d’autres formes d’expression artistique.

Les DJs invités aux festivals présentent également des parcours de plus en plus riches d’expériences internationales. C’est par exemple le cas d’Anal a La Rubia, invitée à l’Abrazo Tango à Metz, qui en 2017 a déjà performé dans 250 villes de 38 pays du monde entier. Parfois, la professionnalisation des artistes est une conséquence directe des festivals. C’est le cas de celui de Tarbes, qui dès ses débuts a organisé des stages ayant formé des jeunes musiciens au tango et donné naissance à l’orchestre Silbando, aujourd’hui reconnu et invité par de nombreux festivals européens.

Les festivals investissent de plus en plus de lieux dans la ville, à la fois des espaces en plein air et à l’intérieur, des lieux publics reconnus, parfois faisant partie du patrimoine de la ville, et des lieux privés comme les bars et les restaurants. Certains espaces sont destinés à la danse et aux concerts, d’autres aux conférences, rencontres, spectacles, apéritifs....

Enfin, l’organisation des festivals semble également évoluer vers la complexification des partenariats : associations culturelles, offices de tourisme, bars, restaurants, cinémas, départements, écoles de danse, etc.

Vitalité

Il y a plus de trente festivals de tango en France, accueillant un public nombreux. Ils sont reconduits d'année en année. Quelques festivals ont disparu dans le passé et de nouveaux ont été créés ces dernières années.

 

Menaces et risques

L’un des risques majeurs observés pour la pérennisation des festivals est d’ordre financier. En effet, une majorité d’entre eux peine à équilibrer leur budget. Cette fragilité économique est parfois renforcée par des événements extérieurs (grèves des transports, crises sanitaires, etc.) qui impactent la venue du public et les recettes. Certains festivals bénéficient de subventions publiques à différents degrés mais un seul (parmi ceux associés à l’écriture de cette fiche) est intégralement financé par une collectivité (Val Cenis). Dans certaines régions, comme l’agglomération parisienne, l'absence ou la raréfaction de subventions publiques est un frein au développement. A Paris, les festivals se voient confrontés à une forte concurrence avec d’autres grands événements (Fashion Week, Solidays, etc.) qui rendent impossible l’accès à des salles, ou à des tarifs prohibitifs.

Les festivals qui sollicitent des fonds privés, notamment dans le cadre du mécénat, se heurtent à un autre problème : en France, la musique tango n’est pas répertoriée dans une catégorie musicale éligible à ces demandes de fonds (ni “musiques du Monde”, ni classique, ni traditionnelle, ni jazz, etc.). Dans certains cas, le mécénat privé, d’entreprises parfois très petites, contribue de manière significative dans les recettes de festivals (12 % pour le festival Tango par la côte de Bretagne) et les effets rebonds des différentes crises économiques sont alors importants et peuvent déstabiliser l’équilibre budgétaire.

Comme pour les milongas, les festivals sont tributaires de l’accès aux lieux, et notamment à des salles. Certaines, en lien avec des acteurs publics, disposent d’un accès à plusieurs salles ou ont des autorisations d’usage d’espaces publics. Pour d’autres, l’accès à la salle peut rester précaire, et constitue une part importante des budgets. Le vieillissement du public constitue un autre risque pour l’avenir des festivals, dont la moyenne d’âge des participants demeure très élevée. Depuis quelques années, l’émergence de nouvelles formes d’événements centrés sur la danse et la figure du Dj (marathons et encuentros milongueros) crée une concurrence qui peut aussi mettre en péril le développement des festivals. Ces événements s'adressent aux danseurs expérimentés qui connaissent et respectent les codes de la piste, assurant une danse collective fluide et harmonieuse. Les festivals, en revanche, visent à rassembler un public divers : les débutants, moins au fait des règles de circulation, partagent la piste avec les plus avancés. Cette différence a provoqué la migration d’une partie du public des festivals (certains tangueros expérimentés qui viennent exclusivement pour danser) vers ces autres événements, où la qualité de danse est jugée plus conforme à leurs attentes. D’après certains participants, la problématique de la parité ‘homme/femme’ pourrait aussi entrainer la migration du public vers des événements ‘sélectifs’ qui assurent cette parité.

Au moment de la finalisation de la rédaction de cette fiche, tous les festivals de tango en France ont dû annuler leur édition 2020 à cause de la crise sanitaire du COVID-19. Aucune milonga n’a lieu à l’heure actuelle (sur plus de 300 dans le territoire français). Sans un retour rapide à une situation plus normale, la précarité financière des acteurs du tango (organisateurs de festival, professionnels du tango ...) produira des dégâts importants dans la communauté de Tango. On constate la fermeture des écoles et des milongas, l’annulation des cours, des changements de métier des professionnels du tango, une perte d'intérêt pour les élèves débutants et l'exil de certains étrangers qui vivent du tango en France. Ainsi le futur des festivals et de la pratique tango en général se présente très incertain.

Modes de sauvegarde et de valorisation

Le premier ensemble de mesures de valorisation concerne la diffusion et communication autour des festivals, à partir du monde éditorial du tango et des annuaires numériques.

En 1999 est créée La Salida, une revue papier autour du tango en France publiée tous les deux mois. Depuis 2005, il existe aussi une revue digitale bimensuelle qui regroupe les événements de tango en France : www.gazzetta-tango.com  Enfin, Tango-Argentin.fr est un agenda numérique de référence du tango argentin en France, créé en 2002. Son but est d'informer la communauté tango en temps réel sur tous les rendez-vous autour du tango argentin à Paris et en France métropolitaine : principalement les milongas, bals, pratiques, mais aussi les cours de tango, les stages et les festivals.

D’autres agendas sont disponibles sur des sites spécialisés comme www.touttango.com  dédié à la pratique du tango.

Ces revues et agendas contribuent à la diffusion et notoriété des festivals auprès des membres de la communauté tango, en annonçant les dates et programmes, en réalisant des reportages et des interviews des personnes en charge de l’organisation ou des artistes associés, etc. La publication de ces agendas est gratuite et/ou payante pour les organisateurs.

La valorisation concerne aussi les modes de diffusion du festival par les structures d'organisation elles-mêmes. Les organisateurs de festival peuvent utiliser plusieurs langues pour assurer la promotion du festival et attirer des participants étrangers, notamment l’anglais, l’espagnol, l’italien et l’allemand, selon la position géographique du festival. Certains festivals ont aussi un réseau d’ambassadeurs qui assurent sa diffusion internationale, comme Tarbes en Tango ou Tangopostale à Toulouse. Ces ambassadeurs diffusent les flyers et le programme du festival dans différentes villes de France et à l’étranger (en Espagne, Italie, Algérie, Suède, Russie, Hollande, Allemagne, Corée, ...), en échange d’avantages lors du festival. De nombreux festivals mobilisent aussi des « messagers », qui lors de leurs déplacements assurent la promotion du festival. Enfin, une grande partie de la diffusion des festivals est faite par les participants eux-mêmes qui partagent leur expérience avec des autres membres de la communauté du tango.

Certains festivals mettent également en place des stratégies de diffusion de leurs activités via des captations vidéo et audio, diffusées ensuite sur des chaînes youtube, les réseaux sociaux ou leurs propres sites internet. Les artistes eux-mêmes jouent un rôle dans la diffusion en organisant eux- mêmes leurs tournées, leurs spectacles, leurs concerts, et des événements majeurs autour du tango.

Par les photos, les captations vidéo, des textes rédigés sur les réseaux, subsiste une mémoire des festivals, qui peut en constituer une archive numérique.

Les festivals bénéficient aussi du soutien des collectifs qui promeuvent le tango tout au long de l’année. Il existe de nombreuses associations culturelles (loi 1901) sur tout le territoire français qui soutiennent en permanence l'activité tanguera, en proposant des cours hebdomadaires, des stages, des week-end, des milongas, des concerts, des spectacles, des rencontres de plusieurs jours, comme les encuentros milongueros ou les marathons, qui regroupent différents praticiens de tango selon leur style et leur niveau. Ces associations organisent aussi des présentations de livres, conférences, expositions, ventes de vêtements, de chaussures et d’accessoires tango. Ces associations sont souvent à l’origine ou associées à des festivals. L’ensemble de leurs activités contribuent à la pérennité des festivals.

Toutes ces activités que les associations, les organisateurs et les artistes promeuvent font la richesse et la constance du tango en France, ce qui aide à l’existence des festivals :

- d’une part par la participation croissante du public ;

- d’autre part par le soutien apporté aux artistes avec des activités leur permettant de vivre tout au long de l’année.

Les festivals sont un moment unique et essentiel de rencontre de la communauté.

 

Actions de valorisation à signaler

Non renseingé

 

 Modes de reconnaissance publique

En 2009, le tango a été inscrit sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco par l’Argentine et l’Uruguay. Pour le moment, il n’existe pas de reconnaissance de la dimension patrimoniale des festivals de tango en France.

Une première idée d’organisation a surgi au cours des réunions de préparation de cette fiche pour envisager des actions collectives. Les collaborateurs à la rédaction de la fiche ont été mis en contact par l'équipe de coordination suite à leur demande. Plusieurs propositions ont émergé de ces échanges :

● réfléchir collectivement à l’amélioration de la qualité de bal à travers la diffusion des règles de circulation, et ainsi améliorer la fluidité de la piste de danse.

● collaborer dans la programmation artistique (musique et danse) afin de mutualiser le coût des invitations d’artistes (surtout dans le cas des déplacements internationaux), ce qui suppose une forme d’organisation entre structures.

● requalifier le répertoire utilisé pour musicaliser les festivals afin de clarifier le mode de fixation des droits payés pour la diffusion musicale. D’autres mesures sont envisagées, mais pas nécessairement de manière collective :

● prospecter des mécénats d’envergure nationale et pas seulement locale.

● renforcer le lien avec les partenaires, en allant à la rencontre des écoles et des collèges, pour élargir le public en termes générationnels.

● S’organiser pour candidater à des soutiens institutionnels et relevant des politiques du Patrimoine Culturel Immatériel

Récits liés à la pratique et à la tradition

ens réalisés avec la communauté : échanges collectifs lors des tables-rondes (V.1), échanges mail pour documentation, entretiens individuels avec certains organisateurs participants.  

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

Annexe 1 : liste des festivals recensés en 2019, réalisé en vue de l’écriture de cette fiche.

 

Bibliographie sommaire

Apprill, Christophe, Le tango argentin en France, Paris, Anthropos, 1998.

Cadícamo, Enrique, La historia del tango en París, Buenos Aires, Corregidor, 1975.

Collier Simon et al., Tango !, Paris, La Martinière, 1995.

Denigot, Gwen-Haël ; Mingalon, Jean-Louis ; Honorin, Emmanuelle, Dictionnaire passionné du Tango, Seuil, 2015.

Dorier-Apprill, Elisabeth, Danses latines, le désir des continents, Paris, Autrement, mutations, 2007.

Hess, Rémi, Le Tango, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1996

Hess, Rémi, Les Tangomaniaques, Paris, Anthropos, 1998

Salas, Horacio, Le Tango, Babel, Actes Sud, 1989

Zalko, Nardo, Un siècle de tango. Paris-Buenos Aires, Editions du félin, 2016 (reed.)

 

Filmographie sommaire

Non renseigné

 

Sitographie sommaire

Cf la liste des sites internet des festivals en annexe 1.

Praticien(s) rencontré(s) et contributeur(s) de la fiche Nom

ARQUIER Nadia

Fonctions

Communication du Festival Tarbes en Tango (Association Tangueando Ibos)

Coordonnées

 

Nom

COUDERETTE Christian

Fonctions

Membre du CA, ancien Président de Tangopostale

Coordonnées

 

Nom

DARBOUCABE Nathalie

Fonctions

Référente du festival Tarbes en Tango pour Tarbes Animations et la Ville de Tarbes

Coordonnées

 

Nom

DECOUTTER Marine

Fonctions

Tango Sensible à Nantes

Coordonnées

 

Nom

DREANO Christian

Fonctions

Président de l’Association Tango à la mer, co-constitutive du festival Tango par la côte

Coordonnées

 

Nom

DUHAMEL Michel

Fonctions

Directeur artistique du Festival Tarbes en Tango (Association Tangueando Ibos)

Coordonnées

 

Nom

FAURE Chloé

Fonctions

Festival de Val Cenis

Coordonnées

 

Nom

GERBI Silvia

Fonctions

Directrice du festival Tango Roots

Coordonnées

 

Nom

LACOMA Eliane

Fonctions

Tangueando Pau Coordonnées

 

Nom

LOUKINA Tatiana

Fonctions

Comité de communication, Festival Primavera del Tango, Brest

Coordonnées

 

Nom

MORALES, Eva

Fonctions

Festival Tangopostale

Coordonnées

 

Nom

PEREA, Federico

Fonctions

Directeur artistique du Festival International de Tango Queer La Vie en Rose à Paris

Coordonnées

 

Nom

PROUHET Claire

Fonctions

Directrice du festival Arte Tango

Coordonnées

 

Nom

RIZZO Didier

Fonctions

Président d’Abrazo Tango, Metz

Coordonnées

 

Nom

ROBA Sylvie

Fonctions

Présidente des Allumés du Tango

Coordonnées

 

Nom

RUMOLINO Sandra

Fonctions

Directrice artistique du Festival Bordeaux Cité Tango

Coordonnées

 

Cette fiche a été remplie avec le soutien des organisateurs de Festival de Tango en France mentionnés ci-dessus.

Le projet a été conçu et piloté par Francisco Leiva (Président de l'Association Tango en Red. Metteur en Scène, producteur) avec la collaboration d’un groupe de chercheurs : Elsa Broclain (EHESS), Francesca Cominelli (IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne), Sébastien Jacquot (IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne), Elodie Salin (Eso Le Mans, Le Mans Université, EIREST).

Une première réunion de présentation du projet aux membres de la communauté a été organisée le 22 avril 2020. Étant en pleine crise sanitaire Covid-19, il a été décidé d’organiser une série de tables rondes en ligne, chaque table ronde a abordé un sujet spécifique de la fiche.

1ère table ronde, le 29 avril 2020 : Définition de la pratique “Festival du tango en France”, les activités, les publics, les objectifs des organisateurs, les spécificités des festivals en France.

2ème table ronde, le 12 mai 2020 : Définition de la communauté, description historique de l’élément

3ème table ronde, le 27 mai 2020 : Apprentissage et transmission de l’élément, viabilité de l’élément et mesures de sauvegarde

4ème table ronde : 8 juillet 2020 : validation collective de la fiche

Réunion de validation définitive de la fiche : 16 novembre 2020. Les participants aux tables-rondes ont donné leur consentement au contenu de la fiche.

Rédacteur(s) de la fiche Nom Francisco Leiva

Nom

Francisco Lieva

Fonctions

Directeur du projet (Président de l'Association Tango en Red. Metteur en Scène, producteur)  

Coordonnées

laboratorioc@gmail.com 0033 (0)664070543

Nom

Elsa Broclain

Fonctions

Doctorante (CRAL, EHESS)

 

Nom

Francesca Cominelli

Fonctions

Maître de conférences en économie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

 

Nom

Sébastien Jacquot

Fonctions

Maître de conférences en géographie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

 

Nom

Elodie Salin

Fonctions

Maître de conférences, Le Mans Université, Laboratoire Espaces et Sociétés (UMR ESO 6590 CNRS) Chercheur associé EIREST - Université Paris I Sorbonne

 

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

 

Nom

Elsa Broclain

Fonctions

Doctorante (CRAL, EHESS)

 

Nom

Francesca Cominelli

 

Fonctions

Maître de conférences en économie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

Nom

Sébastien Jacquot

Fonctions

Maître de conférences en géographie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

Nom

Elodie Salin

Fonctions

Maître de conférences, Le Mans Université, Laboratoire Espaces et Sociétés (UMR ESO 6590 CNRS) Chercheur associé EIREST - Université Paris I Sorbonne

Nom

Sophie Jacotot

Fonctions

Historienne, chercheuse associée au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (CHS)

 

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

5 tables rondes ont eu lieu via zoom entre avril et novembre 2020 :

1ère table ronde, le 29 avril 2020 : Définition de la pratique “Festival de tango en France”, les

activités, les publics, les objectifs des organisateurs, les spécificités des festivals en France.

2ème table ronde, le 12 mai 2020 : Définition de la communauté, description historique de l’élément.

3ème table ronde, le 27 mai 2020 : Apprentissage et transmission de l’élément, viabilité de l’élément et mesures de sauvegarde.

4ème table ronde, 8 juillet 2020 : Validation collective de la fiche. 5ème table ronde, 16 novembre 2020 : Validation définitive de la fiche.

En outre, des entretiens individuels ont été menés pour approfondir certains aspects avec des organisateurs de festival, entre mai et juillet. Des appels à documentation ont été lancés auprès des organisateurs, en juin et juillet (programmes, affiches, photos, ...).

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche : Février 2021

Année d’inclusion à l’inventaire : 2021

N° de la fiche : 2020_67717_INV_PCI_FRANCE_00491

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvksng

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tango_(danse)

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