La course landaise est une pratique sportive et culturelle caractéristique du sud-ouest de la France qui met en présence, face à face, un homme et une vache sauvage dans un espace dédié, les arènes. L’art de l’esquive est ici pratiqué à un haut niveau par un jeu d’écarts ou de sauts, auquel répondent la vivacité et l’intelligence de la coursière (vache).

La course landaise est une pratique sportive et culturelle caractéristique du sud-ouest de la France qui met en présence, face à face, un homme et une vache sauvage dans un espace dédié, les arènes. L’art de l’esquive est ici pratiqué à un haut niveau par un jeu d’écarts ou de sauts, auquel répondent la vivacité et l’intelligence de la coursière (vache).

Au-delà du spectacle unique que représente la course landaise, elle est une des expressions les plus originales de la culture gasconne. Associée aux fêtes locales, elle s’exprime chaque année dans des cadres intergénérationnels et intégratifs. On y vient en famille et entre amis et on décode les signes de cet art aux touristes de passage.

La course landaise ne peut se concevoir sans musique. Avec un répertoire dédié, elle est le moment fort de l’année, où les harmonies et les bandas mettent un point d’honneur à animer avec entrain la course de leur localité.

Par ailleurs, cette pratique sportive marque durablement le territoire. Depuis longtemps, des arènes de différentes formes sont présentes dans les villes et petits villages, où elles sont l’enjeu d’embellissements et de restaurations, très souvent assurés par des bénévoles. Les élevages se caractérisent par des espaces bocagers complexes qui respectent le caractère sauvage des coursières, tout en maintenant une biodiversité remarquable.

La course landaise entretient le partage de valeurs fortes, dans lesquelles toute une population s’associe et se reconnaît. Elle est administrée par la Fédération française de la course landaise, agréée par le ministère de la Jeunesse et des Sports depuis le 18 septembre 1973.

La pratique de la course landaise demande une organisation qui dépasse largement les seules dates des rencontres et implique de nombreuses institutions destinées à gérer de manière optimale la pratique sportive. Aussi trouve-t-on un nombre important de bénévoles, femmes et hommes, de tous âges et de toutes catégories sociales, qui œuvrent dans les clubs taurins ou les comités des fêtes afin d’organiser le spectacle.

Chaque course se fait généralement sur un territoire dirigé par l’un des deux comités (Landes-Béarn et Armagnac) deux sous-divisions de la Fédération française de la course landaise (FFCL), instance de coordination et de réglementation. Par ailleurs on trouve des organismes destinés à porter un supplément de confort pour la pratique de ce sport : la Mutuelle des toreros landais, la Mutuelle intempérie, les Amis de la course landaise, l’Union des clubs taurins Paul-Ricard et le Cercle gascon.

250 associations ou clubs taurins organisent environ 500 courses par an sur le territoire national (essentiellement dans le Sud-Ouest). 250 licenciés pratiquent la course landaise (écarteurs, sauteurs, entraîneurs, cordiers, vachers). Ils sont organisés en cuadrillas (équipes) rattachées chacune à un ganadero (éleveur).

On compte environ 1500 vaches landaises (réparties dans douze élevages), spécifiquement adaptées à la pratique de la course landaise. Bien qu’élevées par l’homme depuis plusieurs siècles maintenant, les vaches landaises conservent leur comportement sauvage. Les éleveurs se sont toujours attachés à préserver leur caractère sauvage et agressif. Elles sont élevées en semi-liberté en évitant autant que possible le contact avec l’homme. Le troupeau est toujours dominé par une marraine, qui est souvent la plus ancienne. Cependant, les vaches reconnaissent leur vacher, celui qui les nourrit et qui les soigne et qui peut néanmoins les approcher s’il respecte leur comportement. Dans l’arène, l’écarteur doit exploiter sans la dénaturer leur agressivité naturelle

En outre, on n’imagine pas une course landaise sans animation musicale, et aucun musicien d’harmonie dans le Sud-Ouest n’a pas participé au moins une fois à une course landaise. On recense 50 sociétés musicales différentes dans le Sud-Ouest, qui interviennent dans les courses landaises. Dans le seul département des Landes, en 2016, étaient recensées 75 associations musicales, dont 49 orchestres d’harmonies. L’Union musicale des Landes compte 3162 musiciens pratiquants et 2300 élèves dans des écoles de musique, auxquels il faut ajouter les 2500 élèves qui relèvent du Conservatoire départemental de musique. En 2017, plus de 400 courses ont fait appel à 46 sociétés musicales différentes. Par leur nombre, les courses sont donc une ressource importante pour le fonctionnement des associations

musicales. Les morceaux retenus par les chefs de musique, réclamés par les écarteurs et plébiscités par le public des courses influencent largement l’évolution du répertoire joué au-delà des arènes. Ainsi, les trois plus grands succès des trente dernières années, à savoir « Paquito Chocolatero », « Vino Griego » et « L’Encantada », ont d’abord conquis le public des courses landaises, avant de faire une seconde carrière dans les ferias, les salles de spectacle ou les terrains de rugby.

La course landaise existe aussi au féminin. Après Adèle Pabon, qui dirigea de main de maître sa ganadéria durant les années 1970, les femmes ont totalement investi le domaine de la course landaise. Ganaderos, entraineurs, écarteurs, « débisaïres », jurés, journalistes taurins, animatrices de blog, réalisatrices de reportage photographique ou vidéo, présidentes de club et bénévoles, présentes dans toutes les activités et animations liées à la course, elles font aujourd’hui partie des cadres structurants de cette pratique à l’égal de leurs homologues masculins.

La confection des boléros a permis de maintenir un métier spécifique pour quatre couturières brodeuses de boléro. Il combine en fait deux savoir-faire : tailleur et brodeuses. Il faut presque un mois de travail pour réaliser les différentes étapes de la confection d’un boléro qui a un rôle d’apparat mais aussi de protection contre les coups de corne. Intégratives et intergénérationnelles, les courses landaises renforcent les liens sociaux, familiaux et communautaires. Elles ne se résument pas à un jeu et représentent une économie importante pour le tissu local, dont elles sont une entité vivante forte.

La course landaise est aussi fortement inclusive. Dans ses pratiquants comme dans ses spectateurs on trouve une représentation très large de la diversité de la population.

Lieu(x) de la pratique en France

Les départements des Landes et du Gers, ainsi que les parties limitrophes des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, du Lot-et-Garonne et de la Gironde, constituent le territoire de la pratique, soit en grande majorité la Gascogne centrale et occidentale, dite Novem Populani à l’époque gallo-romaine.

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

La course camarguaise (avec des taureaux camarguais)

La course landaise est une pratique sportive et culturelle, dont la forme contemporaine date du milieu du XIXe siècle. Jeu d’esquive pratiqué dans le sud-ouest de la France, elle met en présence, face à face, un homme et une vache sauvage dans des arènes situées au cœur même des villages. Cette pratique physique traditionnelle reste indissociable de l’élevage extensif qui lui a permis de perdurer, et du paysage culturel ainsi façonné. vLa course landaise dure environ 2 heures et elle oppose 10 vaches à une équipe d’une dizaine de participants (écarteurs, sauteurs, cordiers et entraîneurs). Elle se définit par deux figures distinctes : l’écart et le saut. Deux sportifs s’illustrent dans ces disciplines : l’écarteur, reconnaissable à son pantalon blanc et son boléro brodé, qui tente d’esquiver, avec « élégance », par un écart (un pivot), la coursière qui le charge et le sauteur, vêtu de blanc, qui effectue un saut spectaculaire au-dessus de la bête. La coursière, sportive à l’égal de l’homme qui la défie, est guidée par des cordiers. Lors de chaque sortie de vache, les entraîneurs sont chargés de placer la vache en bout de piste, de manière à ce que chaque acteur (écarteur et sauteur) puisse avoir les meilleures conditions pour la défier et réaliser un écart ou un saut. À la fin de la course, les vaches sont rechargées dans leur camion et rentrent dans leur élevage jusqu’au week-end suivant.

 

Par ailleurs, on ne peut imaginer de courses sans musique ; les formations musicales, bandas et harmonies, sont parties intégrantes de la rencontre. Les répertoires appropriés, de création récente ou d’origine hispanique, soutiennent les actions des sportifs et l’attention du public durant le jeu. Les deux pratiques sont indissociables, même si, par ailleurs, elles ont aussi chacune leur histoire et leurs caractéristiques propres. Ainsi, après le choix de l’éleveur et de sa cuadrilla, le président d’un club organisateur se préoccupe de rechercher la meilleure animation musicale, qui s’adapte au spectacle proposé. La musique doit être vive, gaie, entraînante, et suivre le rythme de la course landaise.

La course est aussi présentée et commentée en direct par un animateur, le débisaïre, qui annonce les résultats et les brindis (écart ou saut dédié par un acteur à un ou plusieurs spectateurs qu’il veut honorer).

Après la trêve hivernale, la communauté des gascons élargie aux estivants et touristes se retrouve pour passer un après-midi de fête convivial. Programmées à l’occasion des fêtes patronales, les courses sont un des moments privilégiés de la convivialité festive des villages gascons, auxquels s’ajoutent des rendez-vous spécifiques dédiés aux meilleures coursières (vaches) et aux meilleurs acteurs de la piste : « Festival Art et Courage » au mois de juin à Mont-de-Marsan (Landes), « La corne d’or » le 14 juillet à Nogaro (Gers) ou le « Championnat de France des écarteurs et sauteurs » au mois d’octobre, en clôture de saison, alternativement à Dax (Landes) ou à Nogaro (Gers).

Il existe différents types de courses landaises :

• les courses dites « mixtes » ou « de plage » : courses landaises sans jury, suivies de jeux d’arènes faisant intervenir des vaches (cocarde, anneaux…) ;

• les courses de seconde catégorie, exclusivement pratiquées par des ganaderias et cuadrillas de seconde catégorie, qui n’interviennent pas dans la compétition à l’exception de quelques rares épreuves définies ;

• les courses de 1re catégorie, pratiquées par les ganaderias et cuadrillas de première catégorie mais sans jury ;

• les courses de challenge, les plus prisées des coursayres. Les coursières et les acteurs sont notés par un jury officiel pour obtenir un résultat sportif à la fin de chaque course. Ce classement est nommé « l’escalot ».

• les concours à Aire-sur-l’Adour, Saint-Sever, Nogaro, Mont-de-Marsan, Hagetmau et Dax, auxquels participent les meilleurs écarteurs et sauteurs du moment avec les meilleures coursières sélectionnées dans chaque ganaderia ;

• le Championnat de France clôture la saison officielle avec les six premiers écarteurs et les quatre premiers sauteurs classés à « l’escalot ».

De mars à octobre, les écarteurs et sauteurs seront jugés, par des pointeurs et pointeuses. Les passionnés retrouvent les résultats, toutes les semaines, sur le site de la Fédération française de la course landaise (FFCL) ( www.courselandaise.org  ).

 

 

La course landaise est une discipline sportive régie par le ministère de la Jeunesse et des Sports depuis 1973, ce qui implique donc la présence d’un jury. Ce corps arbitral siège à la pitrangla, tribune située le plus souvent au-dessus des loges dans l’axe de la piste. Pour une course de compétition, le corps arbitral est composé de deux jurés, d’un délégué comptable et d’un délégué sportif. Ils ont tous un rôle spécifique : les jurés doivent noter le travail de l’écarteur ou du sauteur, figure par figure, et attribuer une note à chaque vache en fonction de critères établis par la commission sportive. Le délégué comptable a pour rôle de saisir les notes et de faire annoncer les différents résultats. Quant au délégué sportif, il est le représentant de la FFCL et doit s’assurer du bon fonctionnement de la course dans tous ses aspects (suivi du règlement sportif, qualité de la piste, sécurité…).

La cuadrilla désigne l’équipe qui se compose généralement d’un teneur de corde, de deux entraîneurs, de deux sauteurs, et au minimum de cinq écarteurs. À sa tête se trouve celui que l’on nomme le chef de cuadrilla, qui aura en charge de mener ses hommes. Il devra les placer sur le bon terrain, les conseiller, les encourager, décider de la meilleure stratégie à employer pour les mener à la victoire. Il s’agit d’un écarteur d’expérience, un meneur d’hommes, qui connaît autant la pratique de ce sport que les coursières.

Les entraîneurs ont à charge d’amener à tour de rôle la coursière au refuge, et la placer dans l’axe d’attaque. Pour cela, ils s’emparent de la corde et tentent d’attirer la vache jusqu’au refuge en bout de piste. La force est une qualité indéniable, mais elle n’est pas centrale, puisqu’il s’agira davantage de convaincre la coursière par la ruse. Qui plus est, il arrive qu’une vache joueuse ou récalcitrante tourne plusieurs fois sur elle-même, emmêlant la corde dans ses pattes. C’est alors à l’entraîneur d’œuvrer pour démêler la situation sans blesser la vache ni faire de nœud à la corde. Une fois arrivé à destination, l’entraîneur doit choisir l’un des deux refuges, généralement en fonction de la bête qu’il place ou du travail que voudra réaliser l’écarteur. Il s’agit ensuite de déterminer de quel côté du refuge la vache doit partir. On parle de « lâcher intérieur » ou de « lâcher extérieur », en fonction de l’endroit où se trouve le cordier. Le « lâcher extérieur » est celui qui offre le meilleur départ, dans le sens où la coursière ne voit pas le cordier et ne fait donc ni un faux départ ni un changement de trajectoire. Pour autant, le placement ne dépend pas de ce seul facteur, puisque l’entraîneur doit aussi tenir compte de la patte forte de la coursière pour en optimiser le départ. Il a aussi à charge de mettre correctement en place la têtière, le nœud devant être positionné du côté du cordier pour faciliter son travail.

 

Il existe ici quelques subtilités que l’entraîneur doit maîtriser : choisir de placer la corde par-dessus la corne ou la laisser plus ou moins tête libre, choix fait en fonction de la coursière, pour optimiser ses qualités. Lorsqu’un écarteur décide de feinter la coursière à la sortie des loges, l’entraîneur doit placer la corde et la têtière correctement, le tout par l’entrebâillement au-dessus de la porte de la loge, la coursière étant encore à l’intérieur. Ce travail demande de la dextérité et de la vivacité car l’espace pour la manœuvre est relativement restreint.

L’entraîneur intervient également dans d’autres cas, ayant à charge de retenir une coursière qui revient sur l’écarteur après un choc, une tumada. Dans le cas d’une vache nouvelle sans corde, il peut aussi être chargé de faire le second. Il se place alors derrière l’écarteur, pour permettre à la coursière de « battre la piste », c’est-à-dire d’aller d’un bout à l’autre de l’axe d’attaque.

Le cordier est « l’ange gardien » de la formation. Homme d’expérience, il se tient sur un côté de la piste, corde en main, pour pouvoir, à l’arrivée de la coursière sur l’écarteur, contrôler la tête de la vache, afin que l’animal passe au plus près de l’écarteur. C’est le poste le plus délicat de la cuadrilla, qui exige sang-froid, rigueur et expérience. Il peut contribuer à magnifier une figure ou, en cas d’erreur, il ne pourra pas éviter la tumada. Plusieurs techniques existent dans cet exercice : certains se placent directement face à l’écarteur, alors que d’autres se mettent plus en avant et font quelques pas, calqués sur ceux de la coursière pour pouvoir donner le coup de corde au moment opportun. La force nécessaire au cordier est dépendante de la coursière : certaines sont facilement contrôlables, alors que d’autres sont plus dures, connaissent le jeu et anticipent le travail du cordier en mettant la tête à l’opposé.

Un cordier doit tenir compte de plusieurs paramètres pour pouvoir exercer sa fonction. Il doit commencer par se placer, corde presque tendue, mais pas trop, pour pouvoir anticiper le ramassage de la corde. Il doit surveiller le placement de l’écarteur pour anticiper sa figure, savoir s’il se place pour tourner à l’extérieur, ce qui nécessitera son intervention, ou si, au contraire, il se place pour tourner à l’intérieur, figure pour laquelle le cordier ne devra pas intervenir, ce qui ne lui évite pas pour autant de relâcher son attention, puisque l’écarteur peut changer d’avis à tout moment. Ainsi, le cordier doit sans cesse observer la trajectoire de la coursière pour anticiper le point d’impact et donner le coup de corde au moment opportun.

 

D’autre part, l’intervention du cordier, bien que nécessaire sur les vaches d’expérience, doit être imperceptible. En effet, il est supposé sortir l’armure de la bête et la relâcher aussitôt, sans que ce mouvement soit réellement perçu par le public. Pour autant, ce rôle est particulièrement compliqué, physique et subtil, qui doit tenir compte à la fois de chaque coursière mais aussi de chaque écarteur et de la figure qu’il veut réaliser.

Les hommes en blanc, qu’ils soient entraîneurs, cordiers ou seconds sont les chevilles ouvrières de la course landaise, sans qui rien ne pourrait se réaliser. Longtemps définis comme les hommes de l’ombre, ils sont pourtant omniprésents. Discrets mais incontournables, les acteurs comme le public ne s’y trompent pas : sans eux, rien ne serait possible. Ainsi pour qu’un écart ou un saut soit réalisable, il est nécessaire que la coursière prenne le bon départ et ne se retourne pas sur l’écarteur, que la têtière soit bien placée.

Le second est celui qui va encourager l’écarteur au centre de la piste ou, au contraire, le laisser à sa concentration. Il est le dernier conseil avant la figure et le lien entre le chef de cuadrilla et l’écarteur. Il se place derrière l’écarteur, en milieu de piste, pour attirer la coursière pendant toute sa charge tout en se faisant discret lors de la réalisation de la figure. Le but est ici de faire venir la coursière sur l’homme en piste, mais surtout de la maintenir dans sa course après l’écart ou le saut pour qu’elle ne se retourne pas. Il est arrivé que des cuadrillas aient un homme dévolu uniquement à ce rôle, mais il est généralement endossé par les sauteurs et quelques fois d’autres écarteurs. Il est évident que le second doit avoir une très bonne pointe de vitesse et une grande endurance.

Le second, outre son rôle salvateur pour l’écarteur, peut aussi magnifier un écart, savoir-faire loin d’être anodin. Le placement du second dépend de la figure que voudra réaliser l’écarteur : s’il s’agit d’un écart intérieur, le second se place à l’opposé du cordier afin d’optimiser le terrain d’attaque et vice-versa pour un écart extérieur.

Dans le cas où l’écarteur ne sait pas quelle figure il va réaliser, le second reste neutre et derrière lui. Son rôle est d’appeler la vache à grand renfort de sifflets, de cris et de geste avec son mouchoir, pour ensuite partir dans une course circulaire. Ce choix de trajectoire permet d’être invisible, caché par l’écarteur lors de la réalisation de la figure, puis d’être le point de mire une fois la figure terminée. Cette fin de course en arc de cercle permet à la vache de s’enrouler dans le creux des reins de l’écarteur. Bien que d’apparence anodin, ce rôle reste difficile par les qualités physiques qu’il sollicite mais aussi par le savoir-faire

 

Les figures

 

 Les écarts

La plus ancienne façon d’affronter la coursière est l’écart, figure qui consiste pour les écarteurs à esquiver la charge dans un axe et un terrain défini en faisant pivoter rapidement son corps pour laisser la bête s’enrouler au creux des reins. Plusieurs figures sont apparues au cours de l’histoire pour aujourd’hui faire partie intégrante du paysage de la course landaise : la feinte, la feinte tourniquet, l’écart sur le saut, l’écart sur le double saut, l’écart sur le mouchoir, la monacoline, l’écart corde à terre, l’ensemble pouvant s’exercer en dehors (« dehòra ») (du côté opposé à la corde) ou en dedans (« en dehens ») (du côté du cordier).

La feinte consiste à attendre la charge de la bête, bras croisé ou levés et le corps légèrement incliné du côté où la figure sera réalisée. Au moment opportun, quelques secondes avant la rencontre, l’écarteur doit lancer sa jambe du côté opposé à celui qu’il a choisi pour sa figure ; on parle alors de jeter pour mieux tromper la coursière. Il ramène ensuite sa jambe pour tourner sur son pied pivot et laisser passer la coursière au plus près, dans le creux de ses reins. Cette figure nécessite une certaine maîtrise ; l’écarteur doit jauger son jeté et ne pas dessiner un écart de jambe trop grand, éloignant la bête de son corps, ni trop petit, minimisant l’effet de celui-ci. Une bonne feinte doit alors allier la connaissance du comportement de chaque bête et la maîtrise de la technique. En course, cette figure est généralement utilisée pour travailler une bête que l’on ne connaît pas, afin d’estimer son comportement ou une jeune vache sans corde qui sort pour la première fois et pour laquelle il faut déterminer la corne dite dure.

L’écart est l’espace de la création et des écarteurs ont apporté leur touche. Guillaume Vis, dit « Ramuntchito », a apporté une variante en ajoutant un tourniquet précédant la feinte : l’écarteur ajoute un tour sur lui-même, juste avant d’orienter la coursière et d’esquiver son corps. Cette figure très impressionnante demande une parfaite maîtrise du temps. Robert Boisvert, dit « Monaco », inventa la « monacoline », qui consiste à attendre la coursière un genou à terre, se relevant juste avant de tourner.

 

« L’écart sur le saut » est le second type de figures que l’on peut voir de manière récurrente. L’écarteur attend, droit et bras levés, la charge de la coursière avant de réaliser un saut destiné à l’attirer, retombant alors juste devant celle-ci avant de pivoter sur le côté. Prendre son envol trop tôt implique un temps de latence entre le début de la figure et le coup de rein, mais le prendre trop tard, c’est le choc assuré. Lorsque le tempo est respecté, les amateurs parlent alors d’un écart « suu mus » (sur le museau).

Pour « l’écart sur le double saut », le principe est identique à l’écart sur le saut droit, mais l’écarteur réalise deux sauts plus petits et consécutifs, ce qui a pour effet de faire « rentrer » la coursière et d’optimiser sa course.

« L’écart sur le mouchoir » consiste à placer le mouchoir, partie intégrante de la tenue de l’écarteur, sur le sol et de poser les deux pieds dessus pour réaliser la feinte. Cette figure souligne que l’homme ne se déporte pas entre l’endroit de l’attente et celui de l’attaque, un des points importants de la réussite de l’écart.

Pour « l’écart corde à terre », l’écarteur demande au cordier, par un geste de la main, de ne pas intervenir : il se retrouve seul face à la coursière, ne pouvant compter que sur ses capacités.

Quel que soit le type d’écart, sa réussite dépend de plusieurs facteurs, que les pointeurs (jurés) ou le public devront apprécier en quelques secondes : l’attente, la perte de terrain et la proximité. Le principe fondamental d’un écart réussi reste l’attente, temps où l’écarteur lutte contre sa propre peur, attendant la coursière jusqu’au dernier moment pour pouvoir la tromper et réaliser une belle figure.

 

 Les sauts

Pour les sauteurs, il s’agit de sauter au-dessus d’une coursière lancée à plein galop, toujours selon un axe défini. Pour cela, de nombreuses figures issues de la gymnastique ont été importées au centre de l’arène et interviennent en compétition : le « saut à la course » (peu fréquent), le « saut de l’ange », le « saut pieds joints » avec les pieds dans le béret et les jambes liées par une cravate, le « saut périlleux » et le « saut périlleux vrillé ».

Le « saut à la course » est la première forme de saut. Il s’agit pour le sauteur de s’engager dans une course d’élan et de prendre son impulsion pour passer la coursière en levant les jambes, à l’image de l’athlète qui pratique le saut en longueur. Bien que l’on voit parfois encore cette figure, elle est peu fréquente en course de challenge et absente des concours.

Le « saut de l’ange » est l’un des sauts de compétition qui est régulièrement pratiqué. Il s’agit de prendre une course d’élan pour s’envoler, le corps déployé au-dessus de la coursière, dans le berceau des cornes, en gardant les jambes serrées et le dos légèrement arqué avec les bras tendus sur le côté. Le sauteur se réceptionne alors au sol par une roulade, qui se termine en se relevant les pieds joints sans l’aide des mains.

Pour le « saut pieds joints », le sauteur doit mettre ses pieds dans un béret et attacher ses jambes avec une cravate, juste au-dessus des genoux. Il attend alors la charge de la coursière pour ensuite passer jambes tendues à l’équerre par-dessus cette dernière en respectant l’axe qu’elle impose. Les difficultés propres à ce saut sont à la fois la compétence technique, qui exige une détente sèche d’au moins 1,60 m, et la dangerosité que présente la vulnérabilité liée aux entraves.

Le « saut périlleux », le plus difficile à exécuter, consiste à réaliser une course d’élan pour prendre une impulsion à pieds joints et effectuer une rotation de 360° dans l’axe de la coursière pour retomber pieds joints, en réception dite bloquée.

Le « saut périlleux vrillé » est le dernier saut admis en compétition. La technique est la même que pour le saut périlleux mais le sauteur doit y ajouter une vrille à 180°, ce qui induit une réception pieds joints face à la bête.

 

Il existe cependant de nombreuses variantes de sauts, comme des sauts anciens ou novateurs, que les sauteurs auront plaisir à exécuter dans les courses hors challenge. C’est alors que le sauteur peut parfois se saisir d’une perche pour exécuter l’ancien saut à la « garrocha » ou que plusieurs sauteurs se concertent pour réaliser ensembles des figures : « sauts pieds joints arrière », « sauts pieds joints à deux », perpendiculaires à la vache ou l’un derrière l’autre, ou encore avec un départ à genoux qui peut s’assortir d’un tourniquet.

En constante évolution, depuis 2004, un nouveau saut a fait son apparition dans les arènes landaises : la « rondade », lancée par Nicolas Vergonzeanne au festival « Art et Courage » de Pomarez. Il s’agit de prendre une course d’élan et de réaliser une rondade, qui permet de retomber sous le museau de la coursière, en lui tournant le dos, puis initier l’impulsion pour s’envoler dans un saut périlleux ou un saut de l’ange pour les figures les plus couramment réalisées.

Longtemps considérés comme une distraction de l’entracte, les sauteurs ont su imposer leurs qualités athlétiques pour devenir des acteurs reconnus au même titre que les écarteurs. Cette discipline apporte de la nouveauté, tout en complexifiant le rapport à la vache, impliquant alors une condition physique extrême et aboutie.

Une course landaise ne peut se dérouler sans la présence d’une équipe de secouristes diplômés. Un médecin est obligatoire pour une course de compétition.

 

La relation à l’animal

Les vaches sont considérées comme des athlètes et portent toutes un nom. Certaines marquent les mémoires, au point d’être plus célèbres que les hommes qui les affrontent. On se transmet le récit de leurs exploits, à l’image de « Challengita » dans les années 1960, « Fédérale » dans les années 1990 ou encore « Ibaneza » dans les années 2010. Tous les 14-Juillet, dans les arènes de Nogaro (Gers), le public élit la « Corne d’Or », la meilleure vache de l’année.

Même si des vaches ibériques ont été introduites au cours du XIXe siècle, avant le premier conflit mondial, on pouvait compter sur une race endémique, nommées « vaches marines », vivant dans les zones humides de l’Adour, de ses affluents et des étangs landais. Elles étaient conduites à pieds jusqu’aux arènes des villages. Aujourd’hui, les coursières, toujours élevées de façon extensive en semi-liberté dans les élevages, sont issues de lignées de taureau brave ou de taureau camarguais, mais certaines sont nées dans les Landes. Elles sont sélectionnées pour leur bravoure, leur noblesse et leur intelligence. Une coursière fait ses premiers pas en piste vers l’âge de 3 ans et peut avoir une carrière d’une dizaine d’années. Après quelques sorties sans corde, elle est essayée à la corde pour évaluer son comportement. Des protections, appelées tampons, sont placées au bout de leurs cornes pour éviter que celles-ci ne blessent les écarteurs lors des nombreuses tumadas qui ponctuent les courses dominicales.

 

Les fermes d’élevage, aux noms empruntés au vocabulaire hispanique, construisent un paysage culturel d’espaces bocagers ouverts, parfois proche des saligues (zones humides) ou des conches (anciens lits de l’Adour), offrant un écosystème spécifique et riche. Contrairement aux autres vaches domestiques, les vaches landaises passent toute leur vie dans leurs pâturages, c'est-à-dire dans des prairies où il n’y a aucune présence et aucune intervention humaine. Cela garantit ainsi que toute la vie naturelle (petits animaux, plantes insectes) puisse encore s’y développer sans perturbations qui seraient liées à l’activité humaine. Contrairement aux espaces agricoles habituels qui sont soumis soit aux travaux agricoles ou tout simplement à la circulation. La seule présence des vaches landaises sur un espace est un gage de son caractère naturel conservé et préservé.

Pour autant, la manipulation de ces vaches semi-sauvages implique des aménagements particuliers comme des parcs et des couloirs sécurisés. S’ajoutent à cela, sur les propriétés, des arènes privées qui permettent à ces éleveurs de travailler avec les coursières et de déterminer si elles sont plus aptes à se confronter à un écarteur ou à un sauteur. Ces éleveurs et leurs vachers portent un soin attentif à leurs vaches. Ils aiment à dire qu’ils travaillent sur leur intelligence, les amenant à anticiper les feintes des écarteurs.

Patrimoine bâti

Les arènes, marqueurs des villages

La course landaise se donne depuis le XIXe siècle dans des arènes construites à cet effet, sur tout le territoire de la pratique. À l’origine, cette dernière n’avait rien de commun avec le spectacle d’aujourd’hui ; elle se traduisait par un lâcher de vache ou de taureau dans les rues. À la suite de divers interdits régulièrement renouvelés, à partir du XVIIIe siècle, les spectacles se font dans des espaces clos, places de village ceinturées de barrières par exemple, conférant à l’activité un espace dédié qui autorise une distinction entre les acteurs et les spectateurs. Plus tard, ces constructions furent remplacées par des arènes en bois avec gradins, spécialement montés pour la course sur la place publique ou sur un terrain acheté par la commune. Enfin, avec l’apparition du béton, des structures en dur (loges et tribunes seules ou arènes en totalité) voient le jour au tournant des XIXe-XXe siècles. Aujourd’hui, les éleveurs apportent parfois des arènes en grille qui se montent et se démontent pour l’occasion.

Dans la majorité des cas, une arène se compose d’une piste de sable, ceinturée par une barrière en bois (talenquèra) munie de refuges ; une contre-piste sépare généralement la piste des gradins. Les arènes landaises sont munies de loges individuelles qui accueillent les coursières. Dans le cas des arènes semi-permanentes, l’espace de la pratique se distingue par un seul corps de bâtiment composé des loges surmontées d’une tribune d’honneur couverte, posé devant la piste qui sera fermée de gradins ou de grilles au moment des courses.

Cœur de la sociabilité festive de ce territoire, les arènes sont fleuries (un trophée de la FFCL récompense annuellement les plus belles arènes fleuries), entretenues, réparées parfois reconstruites, bénévolement par la population ; transformées en complexes multifonctionnels, elles peuvent accueillir également d’autres rencontres sportives comme les matchs de basket, les rencontres de quilles de 6 ou de 9 mais aussi des marchés, des spectacles, des banquets et divers rassemblements festifs de la commune.

Actuellement, on dénombre 151 arènes bâties réparties sur l’aire de la pratique. Celles de Viella (Gers) apparaissent comme les plus anciennes (1876). Les plus importantes sont celles de Bayonne (10 000 places), de Dax (8 000 places) et de Mont-de-Marsan (7 500 places). Les plus étonnantes sont celles de Serrelous-et-Arribans (Landes), construites dans la cour de l’école-mairie.

 

Le CAUE du département des Landes a procédé à un inventaire de l’ensemble de ces bâtiments et les a classés selon cinq types :

• Les « arènes de type espagnol », circulaires, répondant à des critères précis et uniformes, comme une piste circulaire de 44 m de diamètre, des gradins imposants et totalement hermétiques. Dax, Mont-de-Marsan ou Aire-sur-l’Adour répondent à ce type de place.

• Les « arènes de bourg », qui copient avec moins de faste l’architecture espagnole, comme à Amou ou Pomarez, et proposent une piste oblongue avec un axe qui passe par la tribune d’honneur, respectant la pratique de la course landaise.

• Les « tribunes-arènes » ou « arènes hispano-landaises », spécifiques à la course landaise. Une distinction est faite entre la tribune d’honneur, au-dessus des loges, et le reste des gradins, qui s’orientent en fer à cheval, pour suivre l’axe de la course, comme à Tarsac ou Nogaro.

• L’« amphithéâtre et gradins orientés », de forme rectangulaire, plus propices à la course landaise, avec un axe qui passe par la tribune d’honneur et possédant une couverture à charpente de bois comme à Morcenx ou Estang.

• Les « arènes semi permanentes », qui ne sont complètes que durant les festivités et laissent apparaître en saison creuse le bâti des loges, surmonté de la tribune d’honneur couverte, comme à Caupenne-d’Armagnac.

À ces modèles, on peut ajouter des arènes mobiles (démontables), mises en place par les ganaderos à l’occasion des fêtes patronales ou de toute autre manifestation. Les gradins peuvent être couverts ou abrités du soleil par des platanes, plantés autour de la piste, et certaines d’entre elles sont complètement couvertes comme à Pontonx-sur-l’Adour, Pomarez, Toulouzette, Arzacq-Arraziguet.

À ce jour, cinq arènes sont inscrites au titre des Monuments historiques [cf. leurs notices sur la base Mérimée], dans les départements des Landes [Amou, Bascons et Roquefort (25 avril 2007), Dax (29 novembre 2013)] et du Gers [Estang (15 novembre 1993)].

 

Objets, outils, matériaux supports

 

La tenue de l’écarteur a été fixée à la fin du XIXe siècle et n’a plus bougé depuis. Elle est composée d’un pantalon de coton blanc épais, sans poches, d’une chemise blanche, d’une large ceinture de flanelle et d’une cravate, généralement aux couleurs de la ganaderia, d’un gilet et d’un boléro de velours de couleur, rehaussés de paillettes dorées ou argentées.

Boléros

Chaque boléro ou gilet est unique et fait sur mesure, selon les mensurations de l’acteur et surtout ses demandes en termes d’ornements ou de couleurs. La réalisation d’un boléro peut prendre plusieurs mois. Les couturières réalisent aussi les ceintures et les cravates aux couleurs de ganaderias, qui viennent compléter le costume traditionnel de ces sportifs.

Têtières (corde)

Fabriquées par les artisans, les têtières servent à guider la coursière, afin de l’axer par rapport à la charge qu’elle va fournir face à l’écarteur ou le sauteur.

Ditouns et bottines

Fabriqués sur-mesure par des cordonniers, les ditouns (protège-doigts) sont utilisés par les teneurs de cordes afin de protéger leurs mains du frottement et de l’échauffement occasionnés par la maîtrise de la corde.

Protections en résine (corset, guêtres)

Fabriquées sur-mesure, ces protections sont apposées à même la peau par les pratiquants avant de revêtir leur habit de lumière.

La pratique de la course landaise requiert apprentissage et transmission afin de garantir sa pérennité. La course landaise valorise le développement personnel (confiance en soi, préparation physique, recherche de dépassement de soi), l’acquisition d’autonomie, la socialisation et la solidarité entre les pratiquants. Son apprentissage est donc à la fois symbolique et technique. L’apprentissage et la transmission s’effectuent par différents vecteurs sociaux :

L’environnement social direct

La transmission s’effectue par immersion à travers l’attachement de lignées familiales qui, génération après génération, adoptent les traditions festives et culturelles de leur région. Il est ainsi courant de voir de véritables lignées familiales d’écarteurs, de sauteurs, d’entraineurs ou encore de ganaderos.

Les publics se forment de la même façon. On vient très jeune assister aux courses, s’étourdir de musique et de cris, participer à ces ambiances collectives, être fasciné par la confrontation de la vache et de l’écarteur et subjugué par l’envol des sauteurs. Puis on apprend à décoder les gestes, le rôle de chacun des acteurs de ce jeu. On joue dans les arènes vides ou à proximité et on imite les héros (écarteurs) et les héroïnes (coursières). On intègre le vocabulaire gascon et on fredonne les répertoires musicaux. Plus tard, on peut intégrer une banda, être membre d’un club, jurés, débisaïre (commentateur), ou être secouriste et ainsi investir une des places de l’architecture de cette pratique. Mais on peut aussi être spectateur assidu et choisir ses places d’observation, notamment descendre au plus près des acteurs, au niveau des talenquèras (palissade de bois) et de l’enceinte de la piste. Il est d’ailleurs remarquable que ces places, autrefois uniquement dévolues aux hommes mûrs, sont aujourd’hui investies par de jeunes femmes et de jeunes filles. Il en est de même pour les acteurs de la pratique, de jeunes écarteuses sont aujourd’hui au centre de la piste.

École taurine de la FFCL

En 1976, sous l’influence de Jacques Milliès-Lacroix, premier président de la FFCL, est créée l’école taurine officielle, destinée à former les écarteurs et les sauteurs. La formation dure deux ans et est ouverte aux personnes âgées de 13 à 25 ans. Elle se déroule en deux temps : une partie Initiation, sans bétail, afin de découvrir toutes les facettes techniques de cette pratique sportive, et une partie Pratique, face au bétail.

Dans le cadre de l’Ecole taurine, depuis 2016, une formation aux 1er secours a été ajoutée à la formation initiale.

À la fin des deux années de formation, les acteurs peuvent rentrer dans des cuadrillas de 1re ou 2e catégorie, afin d’affronter le bétail en tant que sauteurs ou écarteurs. Certains élèves décideront de devenir des hommes en blanc ou des entraîneurs.

École de l’arbitrage

Comme tous les sports, afin d’assurer la pérennité de la compétition, la course landaise a besoin d’arbitres. L’arbitre est un personnage indispensable dans l’activité sportive de la FFCL : il décerne les notes aux hommes afin de déterminer le classement final, qualificatif pour le championnat de France. C’est également l’arbitre qui note le bétail. Jusqu'à une période récente, la formation des jurés ou délégués sportifs de la course landaise s’effectuait par une période d’observation et d’apprentissage, plus ou moins longue, auprès des jurés plus expérimentés, qui, à un moment donné, validaient ou non l’aptitude à devenir juré ou délégué. Une École de l’arbitrage fédérale a été officiellement instaurée en 2014 et se déroule en deux temps : formation théorique à partir de supports vidéo et d’explications d’écarteurs, sauteurs, ganaderos, pointeurs dans les locaux de la FFCL. La formation pratique a lieu, dans un second temps, sur le terrain pour les jurés stagiaires, en doublon avec les jurés titulaires. Ainsi les futurs pointeurs apprennent à se confronter à la réalité.

La Fédération française de course landaise (FFCL) régit l’ensemble des organismes, institutions et associations qui s’occupent de la course landaise. Pour pratiquer ou organiser une course landaise, il faut être licencié de la FFCL. La course landaise a des partenariats avec l’État par le biais de plusieurs organismes.

 

Le Projet gascon dans les écoles (Éducation nationale), né en 2009, a pour but d’initier les élèves à la course landaise et à la culture gasconne. Il est cofinancé par la FFCL, les conseils départementaux des Landes (Nouvelle-Aquitaine) et du Gers (Occitanie) et les services académiques de l’Éducation nationale. Il est proposé aux écoles des deux départements, afin de mettre en place un projet sur l’année autour de la langue gasconne et de la course landaise. Les enseignants font découvrir en classe cette langue et ce sport traditionnel à l’aide d’une mallette offerte par la FFCL contenant : un abonnement d’un an pour l’école à La Cazérienne (magazine de la FFCL), des calendriers de la course landaise, des DVD, des affiches et des livres de course landaise, des foulards et des diplômes à remettre aux enfants, des ressources pédagogiques en gascon.

 

Ensuite, un animateur de la FFCL intervient dans les classes pendant une heure en tenue de sauteur avec des photographies, des vidéos et des échanges. Il explique ce qu’est la course landaise et présente les différentes intervenants (acteurs, musiques, secours, publics, jurés, …), toujours associés aux termes du vocabulaire gascon. Il intervient une seconde fois avec une mise en activité (1 heure) autour de la course landaise dans une salle de sport, des arènes ou la cour de récréation. Il initie les enfants à l’écart et au saut, tout en faisant partager le vocabulaire spécifique à la course landaise en gascon. Au terme du « ‘projet gascon » est organisé une course de rassemblement, la « course de Pitchouns », à Pomarez (Landes) et la « course de Gascounets » à Nogaro (Gers), pour le Gers et les Hautes-Pyrénées.

 

Autres partenaires

Les conseils départementaux et régionaux soutiennent la FFCL par des subventions sur ces projets. Les entreprises privées (artisans) locales trouvent un intérêt à être partenaires ou mécènes de la course landaise. La FFCL a un partenariat fort avec les comités départementaux du tourisme des Landes et du Gers et leurs offices de tourisme pour mener des actions de promotion et valorisation. En 2018 a été créée l’Association des jeunes coursayres, fortes de plus de 200 adhérents. Enfin, des centaines de bénévoles contribuent à l’organisation de la course landaise.

L’intérêt porté par les Gascons aux courses de vaches, de bœufs ou de taureaux dans les rues remonte au Moyen ge, comme l’atteste un document daté de 1289 conservé dans le fonds des archives municipales de Bayonne. La jeunesse prend l’habitude d’accompagner en courant les animaux que les bouchers conduisent à la tuerie (abattoir). Les jeunes hommes affichent ainsi leur courage en affrontant, aux yeux de tous, le danger des cornes. Le spectacle devient de plus en plus populaire et provoque le plus souvent quelques désordres au cœur des villes. Les autorités civiles et religieuses voulurent rapidement interdire ces pratiques jugées à la fois anarchiques et païennes, entraînant la résistance des Gascons ! Les courses de vaches existent maintenant depuis plus de sept siècles. Riche de son passé, cette tauromachie unique au monde est aujourd’hui profondément gravée dans le paysage culturel de la Gascogne.

 

Quelques dates marquantes

1289 : premier document apportant la preuve de l’origine des courses liées à l’arrivée dans les villes du bétail destiné à la boucherie (Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, E Dépôt Bayonne, AA3, fol. 95-96).

1457 : compte rendu d’un procès à Saint-Sever (Landes), qui mentionne que des courses sont organisées chaque année à l’occasion de la Saint-Jean (Arch. nat., JJ 189, fol. 69-70).

1469-1470 : mention de courses de vaches à Moumour, près d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) (Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, E 1768, fol. 168).

1510, 1513, 1519, 1522, 1555, 1557 : mentions de frais occasionnés lors des courses traditionnelles de la Saint-Jean à Saint-Sever (Landes) (Arch. mun. Saint-Sever, CC 1 et CC3).

18 juillet 1636 : autorisation accordée aux habitants de Mont-de-Marsan (Landes) de poursuivre la coutume traditionnelle de faire courir les taureaux et les vaches le jour de Sainte-Madeleine (Arch. dép. Landes, E Dépôt Mont-de-Marsan, BB 1, fol. 22).

16 février 1757 : arrêt du Conseil du Roi, sur l’avis de l’intendant d’Auch Mégret d’Étigny, autorisant les courses hors des agglomérations, dans des endroits clos par des barrières et avec l’autorisation des autorités municipales.

30 mars 1773 : ordonnance du duc de Richelieu, imposant aux villes de Mont-de-Marsan, Tartas, Saint-Sever, Dax, etc., par mesure de sécurité, de construire chacune un cirque entouré de barrières élevées et solides, environné de gradins pour les spectateurs (Arch. dép. Landes, E Dépôt Mont-de-Marsan, BB 1, fol. 317).

3 juin 1802 : le premier préfet des Landes, Alexandre Méchin, s’inspire de la démarche, quelques décennies plus tôt, de l’intendant Mégret d’Étigny et finit par autoriser les courses, à condition qu’elles se déroulent sur une place fermée et qu’elles respectent une réglementation très précise (Arch. dép. Landes, 8 K 4, n° 40). Les premières arènes sont construites dans le respect absolu d’un cahier des charges très précis (dimensions de la piste, des gradins, arrivée et retour du bétail, contrôles …).

1831 : les frères Darracq de Laurède, conscients de la nécessité d’améliorer le spectacle des courses de vaches, inventent la feinte (l’homme invite la vache à le charger et au dernier moment esquive le coup de corne). On peut considérer que cette nouveauté marque la naissance d’une forme de tauromachie, qui portera le nom de « course landaise ».

17-18 octobre 1852 : à Magescq (Landes), pour la première fois les écarteurs landais osent affronter des taureaux espagnols (Jean Chicoy de Coudures). Cet exploit marque l’arrivée du bétail ibérique qui remplacera progressivement le bétail local utilisé jusqu’alors.

1857 : premières véritables courses landaises à Paris.

1886 : la course landaise connaît un succès grandissant. Face aux blessures de plus en plus nombreuses, on pose des tampons sur les cornes des animaux réputés les plus dangereux. Il faudra une dizaine d’années pour que cette pratique se généralise.

1887-1889 : les écarteurs et sauteurs landais triomphent à Paris, puis en Espagne.

24 mai 1891 : Sadi Carnot, président de la République (1887-1894), assiste à une course landaise dans les arènes de Mont-de-Marsan (Landes).

1905 : création du journal La Course landaise ; création de l’hymne de la course landaise, « La Cazérienne », jouée de nos jours en ouverture et à la fin de toutes les courses landaises ; parution de la première Histoire des courses landaises, par Clic-Clac (Dr Élie Moringlane).

1906 : création de la Mutuelle des toreros landais, toujours en activité aujourd’hui, dont le rôle est d’apporter un secours financier aux écarteurs et aux sauteurs blessés. À cette époque, la Sécurité sociale n’existait pas encore. Aujourd’hui, elle verse notamment des indemnités en cas d’arrêt d’activité.

1925 : courses landaises au Vel d’Hiv à Paris.

1936 : fermeture de la frontière espagnole. Les éleveurs landais achètent leur bétail en Camargue.

Au cours du XXe siècle, la course landaise a subi deux périodes d’interruption liées aux deux conflits mondiaux de 1914-1918 et de 1939-1945. À la reprise à partir de 1946, les vaches n’allèrent plus aux arènes à « pattes », de village en village, où un pré clôturé était prévu pour les héberger, mais furent transportées en camion et pouvaient désormais rentrer le dimanche soir dormir à la ganadéria après la course.

1953 (30 décembre) : création de la Fédération française de la course landaise (sous-préfecture de Dax, n° 692)

1956 : 1er championnat de France à Nogaro (Gers).

1968 : présentation de la course landaise à Berlin (Allemagne).

1973 (18 septembre) : la course landaise est reconnue par le ministère de la Jeunesse et des Sports (ministère de l’Éducation et des Sports, n° 40.S.21).

 

Quelques anecdotes emblématiques de la détermination des Gascons à pratiquer la course de vaches

1936 : les habitants de Mont-de-Marsan (Landes) obtiennent l’autorisation d’organiser leurs courses traditionnelles à condition de rogner les cornes des bovins.

1723 : un jeune « coursayre » d’Aire-sur-l’Adour (Landes), vraisemblablement en manque d’exercice, emprunte une vache chez un boucher de la ville et organise une petite cavalcade clandestine, histoire de provoquer un peu les autorités et de faire plaisir à la population sensible aux spectacles de rues.

1751 : pour le 1er janvier, à Nogaro (Gers), des jeunes en quête de sensations décident de célébrer le Nouvel An, en invitant un bœuf à se dégourdir les pattes en parcourant à vive allure la grand’rue. Scandale ! De braves fidèles ne peuvent se rendre à l’église, d’autres pétrifiés par la peur ne peuvent en sortir ...

1764 : à Aire sur-l’Adour (Landes), des jeunes lâchent un taureau sur la place de la cathédrale, histoire d’animer un peu la messe ! Comme à Nogaro (Gers), quelques années plus tôt, des fidèles, paralysés par la peur, n’osent se rendre à l’église. Les jurats de la ville prennent alors une grave décision : il sera désormais interdit de faire courir pendant les offices ...

Les exemples de brassages et de promotions sociales des écarteurs sont nombreux tout au long de l’histoire récente. Ainsi Ramunchito (1945-2014) le plus grand champion de tous les temps (11 fois champion de France) était d’origine gitane et à ses débuts vivait dans une caravane. En 1974 Arthur Ribeiro, récemment arrivé du Portugal, devient le premier étranger champion de France des sauteurs, il le sera de nouveau 4 fois entre 1979 et 1988. Dans les années 1990 un sauteur canadien Cédric Fleury fera une saison entière dans les landes, avant de revenir en Amérique et de permettre au sauteur landais Emmanuel Lataste d’entamer une carrière de sauteur dans les rodéos américains. Philippe Ducamp, 4 fois champion de France des sauteurs, deviendra médecin. Hugo Viney Thomas, champion de France des écarteurs en 2009, devient en 2017 le premier français recruté à Londres pour s’occuper de la pelouse du prestigieux stade d’Arsenal.

Le cadre de la pratique de la course landaise a beaucoup évolué depuis le début du XXe siècle. Ce qui reste inchangé, par essence, c’est le comportement de la vache sur la piste et le courage et la virtuosité que doivent déployer l’écarteur et le sauteur. Ce qui a changé et évolué en permanence, c’est l’environnement socio-culturel du territoire où se déroulent les courses landaises. Cette société était à l’origine majoritairement rurale, constituée d’agriculteurs et d’autres métiers liés à l’agriculture. En un siècle, tout a changé, même si l’agriculture reste l’activité économique principale. Les populations se sont beaucoup urbanisées et ont largement perdu le lien charnel avec la terre et la nature. Cependant, le goût pour la course landaise est resté intact. Il s’est adapté aux nouvelles contraintes de la vie d’aujourd’hui.

Les éleveurs ont toujours la même passion, mais leur métier s’est professionnalisé, du fait de normes sanitaires et de règles commerciales plus complexes et exigeantes.

Les écarteurs et sauteurs, autrefois exclusivement agriculteurs ou très proches de ce milieu, viennent aujourd’hui de toutes les composantes de la société du territoire gascon. Leur formation technique passe par l’école taurine de la FFCL et leur suivi médical est beaucoup plus précis.

Les communes propriétaires des arènes de course landaise ont dû adapter leurs installations aux normes actuelles de sécurité du public et des acteurs.

Les clubs organisateurs sont maintenant soumis à des déclarations obligatoires, doivent contracter des assurances pour prévenir les risques pris, doivent également déclarer les écarteurs aux organismes sociaux et fiscaux. Un guide de l’organisateur a été rédigé, actualisé chaque année par la FFCL.

Alors qu’autrefois tout le monde assistait à la course du village pour les fêtes, de nos jours, la course landaise doit exister à côté de nombreuses autres activités sportives ou culturelles. Elle doit maintenir l’attention du public local et se faire connaître des nouveaux habitants. Ainsi, les Landes ont gagné 100 000 habitants en trente années, soit 30% de sa population.

Le milieu de la course landaise s’est extrêmement féminisé avec l’apparition de femmes dans la piste (écarteuses, sauteuses) pour affronter le bétail, mais aussi autour de la piste, en tant qu’éleveuses, membres du corps arbitral, présidentes de clubs taurins ou membres actives des instances dirigeantes de la FFCL.

Autrefois, l’ouverture d’une course se faisait au son d’une batterie fanfare défilant derrière le drapeau tricolore. « La Marseillaise » ou « Carmen » ouvrait et clôturait la course, avant que Fernand Tassine, chef de l’Orchestre montois, n’écrive la partition de « La marche cazérienne » en 1905, qui mit du temps à s’imposer partout, avant de devenir le symbole le mieux reconnu de ce sport traditionnel. Le répertoire joué pendant les courses a beaucoup évolué dans le temps. Il fait appel à la tradition. Il s’inspire de la tauromachie espagnole et du folklore basco-navarrais, mais aussi des succès du moment.

Vitalité

Malgré l’évolution de la société, la tradition de la course landaise se perpétue dans chacune de ses composantes.

La passion qui anime les éleveurs de vaches de course landaise leur permet d’assurer la continuité, au-delà de la fragilité économique de leur profession.

Les écarteurs et sauteurs, hommes de défis, proviennent de divers horizons sociaux. L’école taurine fédérale, le plus souvent, les initie et leur apprend les gestes fondamentaux. Partagés entre l’amateurisme acceptée de cette pratique et le souci de leur avenir professionnel, leur carrière devient de plus en plus courte.

Les spectateurs étaient issus auparavant de la ruralité. Il faut aujourd’hui, informer, communiquer à un public potentiel urbain : par des projets scolaires de l’apprentissage de la langue gasconne grâce à la course landaise ; par la gratuité des spectacles aux enfants âgés de moins de 16 ans et des tarifs préférentiels pour les moins de 21 ans (carte jeune) ; par l’organisation de courses de promotion hors zone d’origine.

Les organisateurs ont aussi pour mission de mettre en valeur la dimension culturelle, populaire et festive de la course landaise, en adaptant son spectacle à chaque époque et en veillant à la sécurité, afin que dans un monde où tout évolue très vite, elle soit toujours de son temps.

De nombreuses mesures ont été mises en place pour garantir la vitalité de la course landaise. Dès 1905, une mutuelle de santé a été constituée au bénéfice des acteurs, puis la Fédération française de la course landaise a été créée en 1953, pour donner un cadre officiel à la pratique, cadre reconnu par l’État (ministère de la Jeunesse et des Sports) en 1973.Vis-à-vis de la jeunesse, l’école taurine de la FFCL a été créée en 1976 pour former les futurs praticiens, adapter la pratique aux demandes et aux exigences sociétales et garantir ainsi la transmission de ce sport d’adresse. En 2002, en partenariat avec les inspections académiques et les conseils départementaux des Landes et du Gers, a été instauré un projet pédagogique, dit « Projet gascon », qui veut initier les élèves des classes de primaire à la course landaise et à la culture gasconne. En 2019, 52 classes du département des Landes et 14 classes du département du Gers ont été concernées par cette activité pédagogique, soit environ 1800 élèves. En 2003, une carte jeune a été instaurée pour permettre aux 15-22 ans de rentrer gratuitement dans les courses. Au plan de la médiation, un musée dédié à la course landaise a été créé à Bascons (Landes) et des mesures de protection Monument historique du patrimoine monumental des arènes ont été lancées. En 2002, les éleveurs se sont à leur tour constitués en association, afin de solliciter des aides et des mesures pour protéger la qualité sanitaire de leur travail.

 

 

Menaces et risques

Le premier risque est de voir cette pratique peu à peu délaissée au profit de spectacles essentiellement comiques (« Intervilles », « toros piscine »…), où la course traditionnelle n’apparaît pas.

La seconde menace concerne le bétail. Des mesures sanitaires venant à interdire l’importation en provenance d’Espagne, ou même la limiter, mettraient en danger la pratique. Les problématiques sanitaires liées au bétail (tuberculose, protocole interféron, IRB, …) sont coûteuses pour les élevages, avec un risque de frein au déplacement des troupeaux et donc aux les spectacles. Au plan de l’élevage, pour être dans les meilleures dispositions pour la course landaise, les vaches doivent être élevées de manière extensive, afin de préserver leur caractère sauvage. Idéalement, il leur faut de grands espaces clôturés, où elles vivent en troupeau, le plus possible à l’écart des activités humaines. Depuis les années 1990, les règlementations successives et les risques sanitaires en accroissement rendent cet élevage de plus en plus coûteux et périlleux.

Le maintien de cette tradition dépend d’abord et surtout de la qualité de sa réception par la communauté. Son caractère vivant est maintenu par l’adhésion avérée et délibérée de la population gasconne.

Enfin, l’évolution de la fiscalité peut menacer la pérennité de la course landaise.

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Musée de la Course landaise

Inauguré le 31 mai 1973 à Bascons (Landes), ce musée consacré à la course landaise, le seul en France, est entièrement voué à la conservation et à la mise en valeur de documents et d’objets relatifs à cette pratique gasconne. Carte des arènes, diaporama sur le territoire landais, exposition permanente (objets, cartes postales, affiches), expositions temporaires et animations permettent la diffusion de cette culture locale. La commune de Bascons est fortement attachée à la course landaise, possédant encore deux arènes en activité.

 

Visite des élevages

Certains éleveurs proposent des visites de leur ganaderia, afin de faire découvrir leurs bêtes. Ainsi, dans la ferme pédagogique de Buros, à Escalans, au cœur de la forêt landaise, sur un vaste domaine de 130 ha, composé de bâtis caractéristiques de l’histoire des Landes et d’une arène où se pratique la course landaise, le propriétaire propose une visite commentée et animée du domaine.

 

Édition d’ouvrages et de magazines

La Fédération française de la course landaise a contribué à des publications, qui sont de réels outils de valorisation, de médiation et de transmission. Elles touchent en moyenne 15 000 personnes.

Mémento des arènes landaises, Mont-de-Marsan, CAUE des Landes, 2000, rééd. 2015 : l’ouvrage contient de nombreuses informations sur les normes définies par la FFCL et sur la règlementation des équipements ouverts au public. Il propose une approche informative avec des recommandations utiles, précises et concrètes sur la conception, sur les espaces, sur l’architecture, sur la sécurité… pour la rénovation des arènes, l’installation de gradins démontables et pour une construction nouvelle. Il fait référence tant sur le plan technique et fonctionnel que sur celui de l’identité culturelle.

La Course landaise lexique français / occitan, Pau, Institut d’Estudis Occitans, 2016 : l’ouvrage porte sur le vocabulaire et les expressions de la course landaise et offre des informations sur la FFCL et sur les établissements relevant de l’Éducation nationale autour de la course landaise. Il est complété par des ressources audio (flashcodes). Le lexique est gratuit dans sa forme papier et via les sites internet des partenaires. Il sert de support de travail aux écoles participant au « Projet gascon ».

• Magazine fédéral officiel, La Cazérienne, tous les 2 mois depuis 1989. Il compte 2800 abonnés et est disponible depuis 2017 en relais presse (environ 120 points de vente).

 

Festivals

La course landaise est présente chaque année à l’occasion de festivals locaux importants, tels le Festival « Jazz’in Marciac » ou le « Festival des Sports traditionnels ».

 

Actions de valorisation à signaler

 

Actions de communication

• Sites internet consacrés à la course landaise : www.courselandaise.org , www.mpcourselandaise.com , www.pickwicq.fr , https://patrimoinecourselandaise.org

• Page Facebook de la FFCL depuis 2012 (8275 abonnés) et site internet de la FFCL, entièrement refait en 2017 : informations fédérales, actualités du monde de la course landaise, calendrier officiel des courses actualisé chaque jour, résultats sportifs, classements divers…

• Partenariat de la FFCL avec la presse régionale (Sud-Ouest, La Dépêche du Midi) : rubriques hebdomadaires sur la course landaise (articles, affiches de certaines courses, calendriers des courses, résultats ...)

• Émission radiophonique hebdomadaire « L’écho des talenquères », sur France Bleu Gascogne, qui recense toute l’actualité de la course landaise et retransmet les épreuves fédérales de course landaise, parfois en direct. D’autres radios (Radio d’Artagnan, Radio MdM, La Voix de l’Armagnac) proposent aussi des informations et des émissions relatives à la course landaise.

• Les télévisions locales (TV Pays et TV Landes) retransmettent régulièrement des courses. Les télévisions nationales font régulièrement des reportages lors du championnat de France.

 

Actions de sensibilisation

• Édition de livres, de vidéos et du « Calendrier des courses landaises », édité chaque année à 35 000 exemplaires et diffusé dans les offices de tourisme des Landes et du Gers.

• De nombreux concours (photographies, nouvelles) autour de la course landaise.

 

Modes de reconnaissance publique

En 1973, la Fédération française de la course landaise a été reconnue par le ministère de la Jeunesse et des Sports. De nos jours encore, le ministère en charge des Sports s’attache à soutenir le fonctionnement de l’école taurine.

Les Départements des Landes, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées apportent une aide financière à la FFCL et aux structures de course landaise en général. Au niveau local, les communes et les offices de tourisme jouent un rôle déterminant.

• De nombreuses conférences et soirées à thème sont organisées autour de la pratique, pour le grand public et les passionnés.

• Actions scolaires (« Projet gascon »)

• Édition de livres, de vidéos et du « Calendrier des courses landaises », édité chaque année à 35 000 exemplaires et diffusé dans les offices de tourisme des Landes et du Gers.

• De nombreux concours (photographies, nouvelles) autour de la course landaise.

 

Modes de reconnaissance publique

En 1973, la Fédération française de la course landaise a été reconnue par le ministère de la Jeunesse et des Sports. De nos jours encore, le ministère en charge des Sports s’attache à soutenir le fonctionnement de l’école taurine.

Les Départements des Landes, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées apportent une aide financière à la FFCL et aux structures de course landaise en général. Au niveau local, les communes et les offices de tourisme jouent un rôle déterminant.

La course landaise est inscrite dans une dynamique permanente d’évolution, en accord avec les changements sociétaux et culturels, en questionnant la transmission de la pratique et la médiation autour de cette dernière. L’enjeu essentiel est de faire connaître la course landaise pour mieux la protéger.

• Adhésion en cours à la marque « Greeters », pour développer un réseau d’ambassadeurs de la course landaise, qui permettront d’initier à la culture de la course landaise. En partenariat avec les offices de tourisme des Landes et du Gers, ces bénévoles, bons connaisseurs de la pratique, proposeront de faire découvrir aux touristes les différentes facettes de la course landaise (élevage, course, acteurs, fêtes locales).

• Lancement de campagnes de sensibilisation auprès de la jeunesse (établissements du second degré, internats, centres de loisirs ou colonies de vacances).

• Une gamme de documents multilingues présentant la course landaise à l’attention des touristes va être mise à la disposition des offices de tourismes et des lieux d’hébergement touristiques.

• Une coopération plus étroite va être instaurée avec les conseils départementaux et les offices de tourisme de la zone de pratique.

• Projet de transformation du musée de la Course landaise en Centre d’interprétation de la course landaise, afin de proposer une découverte plus actuelle et interactive de la pratique.

La Fédération française de la course landaise veille à s’adapter aux modifications et évolutions (sanitaire, sécurité, sociales, URSSAF, fiscales, comptables), touchant l’activité.

Récits liés à la pratique et à la tradition

Extraits de La Cazérienne, magazine de la Fédération française de course landaise

 

● Nathalie BARROUILLET, conseillère départementale du Gers en charge de la culture [La Cazérienne, n° 163, avril 2017] :

Si vous deviez expliquer, à votre tour, la course landaise à un musicien de jazz venu d’Amérique, qui la découvre et qui n’en avait jamais entendu parler jusqu'à ce jour, que lui diriez-vous ?

― Je ne lui dis rien avant, je l’amène aux arènes et je le laisse découvrir par lui-même. Tous les touristes qui découvrent la course landaise sont impressionnés et en général sont enthousiasmés.

● Jean-Pierre PYRDA, directeur départemental de La Dépêche du Midi à Auch [La Cazérienne, n° 164, juin 2017] :

La course landaise illustre bien, pour moi, la richesse du patrimoine culturel gascon. Nous sommes un pays d'élevage de bovins à lait, de races à viande, mais aussi de coursières dans les Landes. (…) C'est cette diversité qui me plaît.

● Luc BONNIN, directeur de l’agence de conseil en stratégie marketing « Scarabé » [La Cazérienne, n° 165, août 2017] :

J’ai été intrigué de voir que cela pouvait plaire à tous les publics, jeunes, vieux, de toutes origines. À l’entracte, j’ai pu discuter avec les organisateurs, j’étais curieux de connaître le modèle économique d’un tel spectacle qui mobilise autant de moyens ; arènes, vaches, camion, cuadrilla, musique, etc.

Rien ne ressemble à votre tradition, sauf la Camargue et la course camarguaise. De plus, il y a un signe visible évident : ce sont les arènes construites uniquement pour cette pratique.

La vache dans l’arène est impressionnante, mais en même temps, elle paraît « humaine » et on sent qu’il y a un grand respect pour l’animal. On comprend vite que la course landaise, c’est bien plus que ce qui se passe dans l’arène.

● Michel MAFFRAND, du groupe occitan « Joan de Nadau » [La Cazérienne, n° 170, juin 2018] :

Notre entretien, qui a duré plus d’une heure, a tourné autour d’une seule question : « Quel est le point commun entre Nadau et la course landaise ; pourquoi tant de personnes aiment l’un et l’autre ? » La réponse est simple et limpide comme l’eau claire à la source : « Le public aime mes chansons parce ce que je leur dis ce qu’ils sont et la course landaise, ce doit être pareil, elle exprime ce que sont les gens d’ici. »

● Marc CASTANET, membre du CREO32, animateur départemental en langue et culture occitanes [La Cazérienne, n° 173, décembre 2018] :

La course landaise et la langue occitane ont longtemps cheminé ensemble. Dans les années 1960-1970, dans la piste et la contre piste des arènes gersoises, on n’entendait que du gascon avec des mots et des formules qui ont perdu toute leur saveur et leur précision depuis qu’ils sont énoncés en français.

Extraits d’entretien de l’émission « L’écho des Talenquères », France Bleu Gascogne

[https://www.francebleu.fr/emissions/l-echo-des-talenqueres/gascogne]

Extraits d’entretien de l’émission « L’écho des Talenquères », France Bleu Gascogne

[https://www.francebleu.fr/emissions/l-echo-des-talenqueres/gascogne]

 

● Alexia FASOLO, rédactrice au magazine La Cazérienne, émission du 8 décembre 2019

Moi, j’ai toujours connu la course landaise, grâce à papa. Nous, la course, c’était plus ou moins une évidence, on a grandi dedans. Donc, depuis toujours dans les arènes, je ne me rappelle pas ma première course, parce que je les ai toujours vues. (…) Nous, on n’a pas eu un quotidien comme les autres : le bétail, les vaches, les groupes le dimanche, c’était quelque chose de normal et une passion qui est venue tout naturellement. (…) Il fallait mettre la main à la pâte, mais c’est venu naturellement, conduire le tracteur, donner à manger aux des vaches, prendre soin du bétail, c’est quelque chose qu’il a su nous transmettre sans forcer.

― Et ta passion t’a amenée à être rédactrice à La Cazérienne. Comment as-tu intégré la rédaction ?

― La Cazérienne, c’était déjà pour nous quelque chose d’assez important, puis, un jour, le téléphone a sonné, c’était le président de la Fédération de course landaise qui me dit qu’il fallait monter un groupe de rédaction. Bon, ben, oui, d’accord, il n’y a pas de problème, c’était une grosse opportunité et puis c’est important, quoi. (…) J’ai dit oui de suite. C’était pour moi l’occasion de m’investir un peu plus dans la course, et puis, La Cazérienne, c’est quand même la base pour nous.

― Combien de collaborateurs tu accompagnes pour le magazine ?

― Au début, on était une dizaine. Aujourd’hui, on est 25, de tous bords, acteurs, anciens acteurs, l’ancien président. Il y a des personnes qui sont musiciens et ce qu’il y a d’intéressant, ce sont les gens… Nous, on est coursayres, on suit les courses le dimanche, mais il y a des personnes qu’on ne voit pas tous les dimanches aux courses, mais qui apportent un regard neuf. C’est pour ça que La Cazérienne est aussi diversifiée, grâce à eux.

― Quel bilan on peut avoir de La Cazérienne « nouvelle formule » ?

- C’est un bilan positif. On a des retours des acteurs, des comités qui s’y retrouvent maintenant, qui ont l’impression qu’on s’investit un peu plus parce qu’on fait l’effort de se déplacer. On fait l’effort de diversifier les sujets. C’est vrai que La Cazérienne est beaucoup plus représentative aujourd’hui, plus moderne, la mise en page… Il y a beaucoup de choses qui font que c’est positif. (…) Il y a 2800 abonnés actuellement. On a réussi à la faire paraître en kiosques et il y a une centaine de numéros qui se vendent en kiosques.

― (…) Comment définirais-tu ce magazine La Cazérienne ?

― Il est moderne. Il est intéressant parce que, maintenant, on arrive à lire beaucoup de choses sur les comités, ce qui avant était très rare. Et puis voilà, il donne envie, il est très attractif, il y en a pour tout le monde. Maintenant il y a des jeux, il y a des jeux pour les enfants dans La Cazérienne ; ça, c’est énorme ! C’est hyper important, si on veut sensibiliser les plus jeunes à venir aux arènes. Il faut commencer par là, quoi. Il faut que, quand ils lisent La Cazérienne, ils regardent les images, mais qu’ils fassent les jeux aussi. C’est important.

― Une autre de tes passions, c’est la photo. Pour prendre un écart, est-ce qu’il faut avoir une connaissance coursayre ?

― Oui, oui, il faut se mettre côté cordier, en face de l’entraîneur. Ça se joue à 1 mètre près. L’écart est quand même très difficile à prendre en photo. Mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il se passe autour. Nous, on est une pièce en plus dans la course landaise. (…) Il faut que nous, on s’adapte au spectacle. Par contre, il y a des petits trucs qui se passent en contre-piste ou quand les acteurs se changent. On capte les émotions et on le vit avec eux. On est là et ça, il faut le prendre en photo, ce sont des instants uniques.

― Cette envie d’écriture, tu l’as depuis un petit moment maintenant ?

― Oui, c’est vrai que les gens me disent que je m’exprime bien mais après, quand on parle d’un sujet qu’on vit, c’est le cœur qui parle. (…) La course, je l’ai toujours connue. Je la vis à 100 %, avec Papa, avec Fabien, avec tout le monde, les copains. C’est notre centre d’intérêt et puis les acteurs, c’est fascinant, c’est fascinant.

 

● Michel TASTET, président de l’Union musicale de Samadet, émission du 12 janvier 2020

La course landaise est partie prenante de la musique dans les Landes, puisque de nombreuses sociétés musicales, une quarantaine environ, entre harmonies et bandas, animent des courses landaises sur le département toute l’année et que, à travers les comités qui nous sollicitent, ça devient ensuite, avec les contrats, une manne importante pour nos écoles de musique, associatives très souvent.

― Est-ce que tu peux nous présenter la formation musicale de Samadet ?

― L’Union musicale de Samadet a les mêmes statuts et la même constitution depuis 1963, quand Jacky Lafitte, ancien écarteur, avait eu l’idée de mettre, dans l’Union musicale, une banda, chose qui lui avait valu quelques problèmes avec l’Union musicale des Landes, parce que les bandas dans les années 1960, ça ne se connaissait pas ! L’Union musicale de Samadet, que je préside, regroupe une harmonie et la banda « Lous faïences ».

― Ce n’est qu’un seul groupe ?

― C’est le même groupe qui va changer de tenue pour faire différentes animations et les musiciens qui jouent à l’harmonie, jouent également à la bandas, à la seule différence, c’est qu’à la bandas, on ne peut y jouer qu’à partir de 16 ans, à la grande déception de beaucoup de jeunes.

― Pourquoi ça ?

― Ce sont des animations de soirée, pour des questions de responsabilité et pour des questions de motivation. C’est un plus que l’harmonie peut leur apporter avec cette animation de rue, ou d’animation de match, ou d’animation de soirées.

― Combien de courses animez-vous dans l’année ?

― Disons que, depuis les années 1960, on est dans une moyenne de 25/30 courses par an. C’est un gros investissement qu’on demande aux musiciens, car tous ne sont pas coursayres, mais on a la chance d’avoir cette culture coursayre, qui nous a été inculquée par Jacky, mais aussi par le docteur Yves Picard, médecin coursayre bien connu.

― C’est facile d’animer une course landaise aujourd’hui ?

― C’est un moment agréable, mais qui demande du travail. Ça se complique un petit peu parce qu’on doit répondre aux attentes du comité, bien sûr, à qui l’on doit rendre respectueusement et musicalement les attentes qu’il a avec nous, mais c’est un peu compliqué par rapport à certains ganaderos parfois, suivant le répertoire qu’on va interpréter et, de plus en plus, les écarteurs attendent beaucoup de nous, les acteurs attendent beaucoup de nous. On le sait, on est devenu une partie importante du spectacle de la course landaise, chose qui a beaucoup évolué ces dernières années et qui n’existait pas autrefois.

― (…) Tu parles de répertoire. Il s’est élargi depuis de nombreuses années ?

― Voilà, ce répertoire a énormément évolué et il évolue aussi au fur et à mesure de l’âge des acteurs en piste. L’avantage que l’on a à Samadet, c’est de travailler notre répertoire pour la Pentecôte. On profite de la présence de la bandas sur les gradins et on va utiliser la bandas pour jouer des morceaux qui vont paraître, pour certains, incongrus, et on va voir comment le public va réagir. (…) C’est ainsi qu’on a fait naître des morceaux. (…) On joue « Les yeux d’Émilie » en 2007, par ce que notre secrétaire adorait ce morceau. Donc on l’a joué, alors les gens se sont demandé (…) et puis ils se sont mis à taper dans les mains. C’était le dimanche et, à la fin de la course, c’était le dimanche, la course de la DAL, Michel Agruna, mais il m’a dit « Mais tous les dimanches, celui-là, je le veux. ». Bon, il faut s’adapter aux acteurs qu’on a en piste, qui sont beaucoup plus jeunes, qui adhèrent à des musiques plus actuelles, mais en même temps, il faut tenir compte aussi de la tradition coursayre, avec de grands paso doble, de beaux paso doble.

― (…) Il y a une préparation d’avant course ?

― Ah, tout à fait ! Ça a évolué, mais c’est parti de Francis Lacaze de Pomarez, qui avait demandé aux acteurs quels étaient les morceaux qu’ils préféraient avoir. À Samadet se trouvait à la direction à ce moment-là Sébastien Feugas, qui a poursuivi ainsi. Et petit à petit, on a tenu compte des gars qui étaient en piste, mais Sébastien a poussé jusqu’à aller demander aux délégués sportifs le listing des vaches pour pouvoir adapter notre répertoire en fonction de la sortie de la vache sans corde, de la sauteuse ou des vaches plus confirmées.

 

● Ludovic NOUGARO, débisaïre en course landaise, émission du 19 janvier 2020

Impossible de ne pas descendre dans les arènes. D’une famille coursayre, mon père était écarteur, mon oncle était écarteur, mon cousin a également été écarteur et, pour moi, j’ai naturellement franchi le pas en 1991, au sein de la « Génération 2000 » d’Alain Laborde et j’avais 13 ans à cette époque.

― Quel est ton parcours des débuts avec Alain Laborde ?

― Donc, 1991, « Génération 2000 » : je me souviens qu’on a fait une présentation en 1993 dans les arènes de Pomarez et ensuite j’ai signé à la DAL en 1994 dans la cuadrilla de Philippe Descazaux, où j’ai fait 3 ans (1994-1995-1996). (…) Grosse équipe qui m’a marqué. J’y ai passé d’excellentes années et c’est vrai qu’il y avait des écarteurs de renoms. Donc trois saisons en formelle. La loi du sport faisant, j’ai basculé ensuite pour la saison 1997 en seconde, faisant des piges en formelles pour pallier à des blessures, donc en seconde dans « L’Armagnacaise ». Et je suis revenu en 2004 pour quasiment une saison complète, car il y a eu pas mal de blessés dans la cuadrilla de Christophe Dussau à la DAL. J’avais réattaqué pour Pentecôte à Samadet et j’ai fini à Cazaubon, où j’avais été blessé aux genoux. J’ai fini ma carrière en 2008. (…) L’activité professionnelle était de plus en plus prenante et puis, à un moment, il faut savoir dire stop et laisser la place aux jeunes. (…) Fin 2011, Claude Barbe, qui animait tous les spectacles sur la côte pour Cathy et Michel Agruna, a eu des petits soucis et Cathy Agruna m’a appelé. (…) J’ai été surpris parce qu’on se dit que c’est facile de tenir un micro quand on est dans la piste, mais quand on est derrière un micro, ce n’est pas si facile, il faut avoir de la répartie, il faut gérer les temps morts, il faut faire participer le public, c’est un apprentissage. (…) En 2017, j’ai fait ma première course de seconde et de promotion, c’était à Mazerolles, avec le « Pôle espoir Armagnacaise ».

― Quelle différence entre ce que tu faisais sur la côte et l’animation du Pôle espoir ?

― Il y a plusieurs aspects dans les spectacles. Il y a une partie commune, qui est la rigueur et le sérieux de la présentation de la course landaise. On valorise notre culture, on montre un sport, une tradition très locale. Il est donc nécessaire d’expliquer aux néophytes, aux touristes ce qu’est la course landaise. En seconde partie des spectacles sur la côte, il y a de la place pour l’improvisation, où là on va s’amuser avec le public. Il faut que le public ait le sentiment d’avoir participé, pour encourager les gars qui sont dans l’arène, etc., alors que, pour une course de seconde ou de promotion, on est dans un cadre défini, légèrement plus libre qu’une course de challenge.

― (…) Tu es plus important, toi, sur la côte à expliquer ce qu’est une course landaise que celui qui est à l’intérieur des terres et qui anime une formelle ?

― Mon principe, il est simple, c’est en fait : à la sortie du spectacle, il faut que le spectateur ait découvert quelque chose, qu’il ait découvert la course landaise, qu’il ait envie de revenir, qu’il ait envie de venir à l’intérieur des terres pour voir une course landaise challenge ou hors challenge. Ensuite, il faut leur expliquer les bases de la course landaise : qu’est-ce qu’une vache, combien elle pèse, que va faire l’acteur devant la vache, que va faire le sauteur au-dessus de la vache, donc on a un rôle de pédagogue. On est un professeur qui incite le néophyte à revenir voir une course landaise.

 

● Christophe SIBERCHICOT, juré stagiaire fédéral, émission du 26 janvier 2020

― J’ai connu la course landaise très petit, dans mon village de Mimbaste. J’allais à la course landaise avec mes parents, dans la course traditionnelle des fêtes patronales. Puis ensuite, j’ai vu la course landaise sous divers angles, notamment avec la banda « Los Clarineros » de Mimbaste, puis en tant que secouriste à la Croix-Rouge et donc j’ai décidé de franchir le cap et de voir un autre angle de la course landaise.

― Alors pourquoi avoir choisi ce cap et surtout du côté du pointage ?

― Ben, c’est-à-dire que j’ai eu une petite expérience d’arbitre de basquet dans mon club de Mimbaste et puis, passionné de course landaise, j’allais aux courses landaise tout seul pour moi-même. J’avais envie et besoin de comprendre comment se passait le pointage, comment ? pourquoi ? Et voilà, surtout par passion pour la course landaise.

― S’il n’y avait pas eu l’école de pointage, tu te serais lancé comme juré ?

― Non, je ne pense pas. Je crois qu’il faut avoir un certain cadre et cette école d’arbitrage m’a permis de me mettre au moins en confiance et de connaître les tenants et les aboutissants de la course, même si on apprend tous les dimanches en course landaise.

― (…) Comment on apprécie un écart ?

― On a beaucoup de choses qui entrent dans l’écart. On a le placement de l’acteur, le style de l’acteur, le comportement de la vache, son départ, une multitude de petits points. On a une grille de pointage d’écarts sur le style de l’écarteur, le placement, et on établit cette note en une demi-seconde.

Inventaires réalisés liés à la pratique

• CAUE des Landes, Mémento des arènes landaises, Mont-de-Marsan, CAUE des Landes, 2000, rééd. 2015.

En 2000, le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Landes a procédé à un inventaire des arènes présentes sur son territoire et en a dressé une typologie.

Bibliographie sommaire

Ouvrages généraux

• CASTAGNON Robert, Derrière la talenquère, Nogaro, Éditions Dauba, 1978.

• CASTAGNON Robert, Gascogne et course landaise, Nogaro, Éditions Dauba, 1995.

• Clic Clac, pseudonyme du Dr Élie MORINGLANE, Histoire de la course landaise au XIXe siècle, 1905, réimpr. Mont-de-Marsan, Éditions Lacour, 1993.

• Coll., La Course landaise lexique français / occitan, Pau, Institut d’Estudis Occitans, 2016.

• Coll., Cent ans de la mutuelle des toreros landais (1906-2006), Dax, Éditions Aquitaine Presse, 2006.

• Coll., Les 50 ans de la Fédération (1953-2003), Dax, Éditions Aquitaine Presse, 2003.

• DAUGA Marylis, « La course landaise entre tradition et modernité », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, DEA Aménagement, 2000.

• ETCHEMAÏTÉ Jean-Pierre, Paul Daverat, Laurède et la course landaise d’hier à aujourd’hui, s.l., 1982.

• HARTÉ Yves, LAFFITTE Jean-Bernard, La Course landaise, Paris, Éditions Hots, 1984.

• LABORDE Alain, Au culte de l’Aficion bar-Musée taurin, Olé Olé Productions, 2005.

• LABORDE Gérard, Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais, Orthez, éd. Gascogne, 2008.

• LARROSA Patrice, La Course landaise à une histoire, Dax, Éditions Passiflore, 2018.

• LASSALLE S., « La course landaise, fête traditionnelle dans le sud-ouest de la France », Paris, Université Paris X Nanterre, Maîtrise d’histoire, 1993.

• MAUDET Jean-Baptiste, « Le taureau marque son territoire (festivités taurines et identités territoriales du Sud-Ouest européen à l'Amérique latine) », Annales de géographie, 2006/4, n° 650, p. 361-387.

• MOUCHÈS J.-C., Le Prix du courage, Biarritz, Éditions Atlantica, 2000.

• PLANTEVIGNES Muriel. « Histoire de la course landaise depuis 1890 : l’exemple de la famille Barrère, Gabarret », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Master 1 Histoire, 2001.

• PLANTEVIGNES Muriel, « La course landaise dans le Gers », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, DEA Aménagement, 2002.

• PLANTEVIGNES Muriel, Une histoire de la course landaise : la famille Barrère à Escalans depuis 1890, Mont-de-Marsan, Éditions Lacoste, 2002.

• RÉAL J., « La course landaise, entre tradition et modernité, 1989-2009 », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Master 1 Anthropologie historique, 2009.

• PUYO Jean-Yves, DAUGA Marylis, « La course landaise, sport-spectacle au défi de sa pérennisation (XIXe-XXe siècles) », Sud-Ouest européen, tome 8, 2000, p. 15-22.

• RÉMY G, Les Courses landaises, Mont-de-Marsan, Lacoste, 1957.

• TASTET P., La Course landaise : trait d’humour, Biarritz, Éditions Atlantica, 1999.

• VALAT J., Pour la beauté du geste, Toulouse, Loubatières, 1993.

• VALVERDE Marina, « Quel positionnement pour la course landaise ? », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Master 1 Management du sport, des loisirs et du tourisme, 2006.

• VERGONZANNE Nicolas, VIDAL Cyrille, Comprendre la Course landaise, Biarritz, Éditions Atlantica, 2014.

• VIDAL Cyrille, L’Art au bout des cornes, Éditions Images du Pays, 2004.

Contexte des courses

• DUPARC Mathilde, « Évolution des usages de la saligue et des représentations du paysage : approche d’anthropologie historique du site naturel des Saligues de l’Adour à Bordères », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Master 2, 2014 [en ligne : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01102317v1 ]

• FOULQUIER Christelle, « Analyse et valorisation du patrimoine naturel et culturel du Pays grenadois », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Master 2, 2014 [en ligne : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01102434v1]

• ZINK Anne, préf. d’Emmanuel Leroy-Ladurie, Pays ou circonscriptions. Les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l’Ancien Régime, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000.

Architecture des arènes

• CHENAIS Martine, DELBOUYS Jean-Pierre, Arènes de silence, ACDP, 2003.

Acteurs de la course landaise

• CAZALIS Bruno, AGRUNA Michel, Une vie de défis, Éditions Aquitaine Presse, 2008.

• COSTEDOAT Roland et Maryse, Du sacrifice au triomphe, Éditions Association Arts et tradition, 2018.

• DAUGA Marylis, « Les toreros landais de 1880 à 1914 », Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Maîtrise d’histoire, 1997.

• GUÉNIN Jacques de, FORSANS Michel, Forsans, de Pomarez, Mont-de-Marsan, Éditions Lacoste, 1997.

• GIROD Carla, « Course landaise : étude rétrospective d’un an sur les traumatismes déclarés en compétitions organisées par la FFCL, évaluation de la prise en charge et du suivi en médecine générale. Médecine humaine et pathologie », Bordeaux, Université de Bordeaux, thèse de doctorat Médecine générale, 2017 [en ligne : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01627123/document]

• LABORDE Alain, DEFOS DU RAU Florence, MARTINEZ Patricia, Les Acteurs de la course landaise, Dax, Éditions Passiflore, 2009.

• LABORDE G, Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais, Orthez, Éditions Gascogne, 2008.

• LUX H, Henri Meunier, Mont-de-Marsan, Éditions Lacoste, 1988.

La vache de course landaise

• RENARD O, « La vache de course landaise », Toulouse, Université de Toulouse, thèse de doctorat vétérinaire, 2000.

Filmographie sommaire

[classement chronologique]

• Eurofilm, société de production et de réalisation audiovisuelle, réalise des DVD de course landaise et filme la plupart des courses et toutes les épreuves fédérales.

El Cordobes landais, émission « Les coulisses de l’exploit », 18 août 1967

en ligne (INA) : https://www.ina.fr/video/CPF04006506/el-cordobes-landais-video.html

• Vivre en Aquitaine, émission « Vivre en France », 2 mai 1970 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/CAF93053100/vivre-en-aquitaine-video.html

Profession écarteur, émission « Terroir », 30 septembre 1976 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/RBC05059235/profession-ecarteur-video.html

Les Arènes du village, émission « Un jour en France », 30 mars 1995 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/CAC95024777/les-arenes-du-village-video.html

Le Prophète de la course landaise, émission « Faut pas rêver », 15 décembre 1995 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/BX00001271148/les-arenes-de-la-course-landaise-video.html

Visage d’Aquitaine, la fête à Pomarez, émission « Terroir », 6 octobre 1997 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/RBC05059381/visage-d-aquitaine-la-fete-a-pomarez-video.html

Les Arènes de la course landaise, prod. Aquitaine première, 3 novembre 1998 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/BX00001271148/les-arenes-de-la-course-landaise-video.html

Dax. Course landaise, émission « 13 heures le Journal », 13 août 2003 en ligne (INA) : http://www.ina.fr/video/2364350001039/dax-course-landaise-video.html

• Grégori MARTIN, réal., Comme un envol, 2007

Sitographie sommaire

• Fédération française de la course landaise

 http://www.courselandaise.org/

• Course landaise Magazine

  https://www.mpcourselandaise.com/  

• Blog « Pickwicq » consacré à la course landaise  http://www.pickwicq.fr/ 

• Cercles de Gascogne http://cercles-gascogne.fr/

• Site « La course landaise et son patrimoine » https://patrimoinecourselandaise.org/

• Site « Passion taurine » http://www.passiontaurine.com/

• Jean-François BROQUÈRES, secrétaire général de la Fédération française de la course landaise (FFCL)

• Marc CASTEIGNAU, ancien directeur de l’Écomusée de Marquèze

• Bruno CAZALIS, ancien rédacteur en chef de la Cazérienne

• Michel DECLA, maire de Tartas (Landes)

• Didier GOEYTES, ancien écarteur, animateur de la FFCL

• Bruno RAUNIER, directeur de la société de production audiovisuelle EUROFILM

• Franck SERVE, président de la FFCL

• Muriel SOURIGUES CHINON, professeur d’histoire en collège (Landes)

• Cyril VIDAL, photographe, Meilleur Ouvrier de France

Fédération française de la course landaise (FFCL)

1600 avenue du Président-Kennedy, BP 201, 40282 Saint Pierre du Mont cédex

http://www.courselandaise.org/1-Federation-Francaise-de-courses-landaise.html  V.2. Soutiens et consentements reçus

En 2011, la Fédération française de la course landaise avait manifesté son désir d’inscrire la course landaise au Patrimoine culturel immatériel (Unesco). À la suite d’un appel au soutien de cette candidature sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, elle avait reçu 946 signatures, recueillies lors des courses landaises, et le soutien écrit de plusieurs personnalités :

• Jean-Marie BOUDEY, ancien président du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Landes

• Robert CABE, président de la Communauté de communes d’Aire-sur-Adour

• Henri EMMANUELLI, ancien président du Conseil départemental des Landes

• Pierre GUICHANNE, ancien président de la Communauté de communes du Bas-Armagnac

• Martin MALVY, ancien président du Conseil régional Occitanie Pyrénées-Méditerranée

• Philippe MARTIN, président du Conseil départemental du Gers

• Jean-Yves MONTUS, ancien président de l’Association des maires des Landes

• Michel PELIEU, président du Conseil départemental des Hautes-Pyrénées

• Alain ROUSSET, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

• Nicolas SARKOZY, président de la République, par l’intermédiaire de Guillaume LAMBERT, chef de cabinet

Rédacteurs de la fiche

• François BORDES, inspecteur des Patrimoines honoraire, collège Archives

• Christelle FOULQUIER, vacataire à l’ethnopôle Institut occitan Aquitaine

• Jean-Claude GRÉMIAUX, vice-président honoraire de la FFCL

• Coralie HUÉ-LOCATELLI, coordinatrice de la FFCL

• Michel LALANNE, président honoraire de la FFCL

• Patrice LARROSA, rédacteur en chef de la Cazérienne, membre du conseil d’administration de la FFCL

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique associé

• Jean-Jacques CASTERET, directeur de l’ethnopôle Institut occitan Aquitaine

• Patricia HEINIGER-CASTERET, maître de conférences en anthropologie sociale à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, membre du laboratoire Identités, Territoires, Expressions, Mobilités (ITEM), EA 2003

• Christophe JANKOWIAK, délégué départemental des Landes de la Fondation du Patrimoine, chargé de cours à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

• Valérie LE GOFF, architecte conseil au Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Landes

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

Landes, Gers, Gironde, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques (zone de la pratique), 2010-2019 VI.3.

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche: 11 février 2019

Année d’inclusion à l’inventaire: 2020

N° de la fiche: 2020_67717_INV_PCI_FRANCE_00462

Identifiant ARKH: ark:/67717/nvhdhrrvswvk25t

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer

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