Kan ba'r bistro / Chant au comptoir
Le Kan Ba'r Bistro, volontairement non sonorisé, le plus souvent seul et sans instrument, offre une approche rudimentaire de l'écoute et de la pratique du chant, qu'il soit issu d'une tradition ou non. Le chanteur, le poète, l'interprète retrouve la place qui lui revient dans la pratique de son métier, celle de s'exprimer.Les soirées Kan Ba'r Bistro sont programmées entre les mois de septembre-octobre et juin depuis la première édition en novembre 2008, à raison d'une soirée par mois ou une soirée tous les deux mois. Le jour choisi pour ces soirées est le vendredi soir.
En novembre 2008, le bar le Kenhuel à La Chapelle Neuve (22) accueillait le premier Kan Ba'r Bistro (chant au comptoir). À l'initiative de cette formule, l'association Jomezkeba'rgêr (Ne restes pas à la maison) n'invente rien en proposant ces soirées, mais vient remettre au goût du jour une pratique quelle que peu tombée en désuétude. Ainsi le Kan Ba'r Bistro, volontairement non sonorisé, le plus souvent seul et sans instrument, offre une approche rudimentaire de l'écoute et de la pratique du chant, qu'il soit issu d'une tradition ou non. Le chanteur, le poète, l'interprète retrouve la place qui lui revient dans la pratique de son métier, celle de s'exprimer. De s'exprimer ici dans le contexte d'une habitude sociale aujourd'hui mise à mal, celle du bistrot, du café, du rade ; enfin, jamais loin du comptoir, dans ces lieux de vies, de débats, d'amour, de haine, véritables centres d'existences du bourg, du quartier, du village. Le Kan Ba'r Bistro, c'est donc quatre fois un quart d'heure de silence collectif, ou plus encore un silence collectif d'écoute. Mais attentive ou non, une écoute de plusieurs minutes ramène très vite à la parole, à l'échange, d'où cette volonté de morceler cette écoute en l'espaçant dans le temps. Ainsi dans sa forme, cela se veut tout sauf un concert, juste un moment de partage pendant et entre ces silences.
Le déroulement des soirées kan ba'r bistro
Les soirées Kan Ba'r Bistro sont programmées entre les mois de septembre-octobre et juin depuis la première édition en novembre 2008, à raison d'une soirée par mois ou une soirée tous les deux mois. Le jour choisi pour ces soirées est le vendredi soir. Il est parfois arrivé qu'une soirée se tienne le samedi, mais cela reste une exception. Gurvant et Goulven Le Gac établissent le programme un mois à un mois et demi avant la soirée en réservant la date avec le chanteur invité. Le public est convié à rejoindre le bar le Kenhuel à partir de 19h30, même si la soirée démarre en réalité vers 20 heures. L'entrée est gratuite dans le bar qui est ouvert ce soir-là comme les autres jours pour sa clientèle locale et habituelle.
L'article suivant publié dans le n°77 de CQFD en avril 2010 campe ainsi le décor des soirées Kan Ba'r Bistro : "... Il est 19 heures dans une petite commune à l’intérieur des terres bretonnes, La Chapelle-Neuve, au sud de Guingamp (Côtes d’Armor), sur le parking du bar café « Le Kenhuel », s’alignent une série de tracteurs et quelques voitures. Le ton est donné, on pousse la porte, un feu se consume à gauche dans la cheminée et à droite, près de la fenêtre, une tablée d’anciens à casquettes parlent breton en sirotant diverses boissons. Se mêle au comptoir une clientèle éclectique, toutes générations confondues. Les gens sont venus ce soir écouter le chanteur marseillais, Sam Karpienia..."
Toute la soirée Kan Ba'r Bistro se déroule dans l'espace du bar et non pas dans la salle de restaurant attenante au bar et indépendante. Cette salle sur parquet est pourtant équipée d'une petite scène et accueille des festoù-noz à l'occasion, mais l'équipe de Kan Ba'r Bistro a préféré garder l'espace chaleureux et convivial du bar pour ses soirées. L'espace du bar ne subit aucun aménagement pour le Kan Ba'r Bistro : pas d'installation d'une scène, même modeste, pour le chanteur, pas de sonorisation pour ces soirées, ni à fortiori d'éclairages. Le souhait des organisateurs est bien de profiter de cette atmosphère de bar et y créer une ambiance qui favorise l'écoute des personnes présentes et une proximité et un échange avec les chanteurs invités.
Le chanteur et le public se tiennent tous debouts au bar. Les quelques tables où s'assoient habituellement les consommateurs sont laissées vides et parfois poussées contre le mur pour laisser plus d'espace disponible. Le public préfère rester debout pendant la soirée ou assis sur les quelques tabourets du bar. Cette liberté de mouvement, qui est celle habituelle d'un bar, favorise les rencontres entre les personnes présentes, chanteur et public, pendant les pauses, personne n'ayant une place attitrée comme dans un concert ou un spectacle. Le bar reste ouvert pendant toute la durée de la soirée et les clients continuent de se faire servir à boire pendant les parties chantées : un simple geste et une commande chuchotée à mi voix suffisent alors à Christelle Coail pour servir le client, sans que l'écoute du chanteur n'en pâtisse.
Quand il apparait que le public intéressé est arrivé sur place, que chacun a pu saluer ses connaissances plus ou moins bruyamment et passé une première commande au bar, Gurvant Le Gac ou son frère Goulven proposent à tous de démarrer la soirée et présentent rapidement le chanteur invité en demandant aux personnes présentes de garder le silence pendant les parties chantées. Le silence se fait et le chanteur invité dispose alors d'un quart d'heure à vingt minutes pour un premier set de trois ou quatre chansons qu'il présente lui- même au public. Puis ce premier passage est suivi d'une pause pendant laquelle les conversations reprennent et le bar reprend sa vie habituelle.
Quatre passages sont ainsi aménagés au cours de la soirée et sont à chaque fois entrecoupés de pauses conséquentes. De cette manière, les organisateurs obtiennent du public présent qu'il prête attention au chanteur et que chacun fasse un effort personnel d'écoute pendant une durée jugée acceptable par tous. Il s'est avéré au cours des éditions du Kan Ba'r Bistro que cette règle de l'alternance de parties silencieuses d'écoute et de pauses où la parole du public se libère était respectée de bonne grâce par le public d'un bar pour peu que ces parties soient équilibrées. Le silence n'est pas toujours religieux comme dans le cadre d'un concert en salle, mais l'attention et la qualité d'écoute du public sont très bonnes dans ces conditions. Sa participation au chant est également différente que dans le cadre d'une soirée plus statique : l'échange est proche et fort avec un chanteur situé à quelques mètres de soi, son chant est partagé, soutenu et accompagné. Dans de nombreux cas le public du Kan Ba'r Bistro est sollicité par le chanteur pour l'accompagner au chant sur des refrains ou pour reprendre certains vers ou couplets. Le bar le Kenhuel étant situé dans une commune et un secteur bretonnants, le public accompagne volontiers les chanteurs sur des répertoires en langue bretonne. Quand les occasions de reprendre un couplet ou un refrain en français ou en breton se présentent, la participation de tous est excellente et donne de grands moments de plaisir partagé.
Cette ambiance simple et proche d'un public restreint favorise également les surprises musicales. Nombre de chanteurs invités se sont laissés aller à puiser dans leur répertoire pour en extraire des chansons qu'ils avaient eu peu d'occasion de partager avec un public. C'est ainsi qu'Henri Morvan, invité avec son frère Yvon, avait chanté une gwerz que son frère lui-même n'avait entendue qu'à une seule occasion dans sa jeunesse et chantée par leur mère. Les longues pauses ménagées entre les parties chantées deviennent un moment mis à profit par le chanteur et son public pour échanger sur le répertoire chanté, partager remarques et anecdotes, surtout lorsqu'il s'agit du répertoire en langue bretonne bien connu par le public. Le conducteur, la liste de chansons arrêtées par le chanteur pour sa soirée subit alors parfois des modifications de dernière minute.
En milieu de soirée et avant un des derniers passages du chanteur, Gurvant ou Goulven Le Gac font un appel au public pour que chacun participe à la soirée. Cette participation financière est laissée libre et à l'appréciation de chacun. Une boîte en bois faisant office de chapeau est alors mise en circulation parmi le public présent et chacun y verse sa contribution. La soirée se termine généralement vers dix heures trente. Quand les chanteurs invités sont connus pour animer des festoù-noz et avoir un répertoire de chants à danser, leur dernier passage se termine souvent par une ronde et il se trouve des participants à la soirée pour leur donner la réponse au chant.
Auparavant et après les quatre passages du chanteur, les organisateurs s'arrangent pour servir aux personnes intéressées une soupe chaude préparée à l'avance. Parfois il leur est arrivé de servir des crèpes, mais cela leur demande alors un temps de préparation et une organisation plus lourde. Ce casse-croûte en partie improvisé participe à l'ambiance simple et conviviale de la soirée et permet à l'association Jomezkeba'rgêr de collecter quelques moyens supplémentaires afin d'équilibrer financièrement la soirée. Tout ce contexte participe à la réussite de ces Kan Ba'r Bistro et favorise les échanges entre le chanteur et un public qui s'attarde volontiers sur place.
Les chanteurs invités au kan ba'r bistro
L'association Jomezkeba'rgêr a ainsi organisé une vingtaine de soirées au bar le Kenhuel en six ans. Ces soirées ont permis d'entendre des chanteurs de tous horizons. Le chant en langue bretonne y a été largement représenté. Ont été invités Erik Marchand, Yann-Fañch Kemener, Annie Ebrel, Marthe Vassallo, Laurent Jouin, Anne Auffret, Eric Menneteau, Ifig Le Troadec, Marcel Le Guilloux, les frères Morvan, etc.
Les organisateurs ont aussi voulu faire partager au public certains de leurs coups de coeur et ont fait appel chaque année à des chanteurs d'horizons plus lointains : Sylvain Girault (chanteur de Loire-Atlantique), Sam Karpienia (chanteur occitan), Nando et Batista Acquaviva (chants et polyphonies de Corse), Svetlana Spajic (chanteuse serbe), Maria Simoglou (chants de Grèce), Maura Guerrera (chanteuse sicilienne), Manu Théron (chanteur occitan), Ricky King Rollo (chanteur de blues), etc.
L'article précité de CQFD en avril 2010 se terminait en évoquant l'esprit de la soirée Kan Ba'r Bistro qui venait d'accueillir Sam Karpienia, chanteur occitan : "... Sam Karpienia répond carrément à cet esprit, son répertoire de chants occitans et français aborde des thèmes sociaux et intimes de la vie quotidienne. Très vite, Sam prend aux tripes son public avec sa voix puissamment éraillée, bouleversant les émotions, piétinant les oppressions, ravivant rageusement les désirs de liberté... Ce soir-là, il y eut une émulation commune à fleur de peau. Les gens écoutaient puis se parlaient, les subjectivités s’accordaient... les verres et les rires tournaient. L’aïoli du Kan Ba’r bistro - Chant au comptoir aura de nouveau bien pris. « Des paroles qui nourrissent » pour reprendre Sam Karpienia qui était convié à cette démarche « tant pour sa voix, que pour ses textes, tant pour sa poésie que son parcours entre occitan et français. Simplement pour ce qu’il exprime... » Et par ici, on entend bien, modestement, voir se développer un peu partout cette formule, alors, à vos bistrots !..."
Fréquentation des soirées Kan Ba'r Bistro
Au fil des éditions, les soirées Kan Ba'r Bistro se sont inscrites dans le paysage des petites programmations musicales de la région et ont fidélisé une clientèle que la formule attire. C'est ainsi qu'un public d'environ cinquante personnes se retrouve à chaque fois. Certaines personnes sont devenus des habitués de ces soirées attirées par la simplicité de la soirée, l'assurance de retrouver des amis et connaissances sur place, la rencontre avec un chanteur connu ou inconnu. On compte parmi elles un public local ne se déplaçant pas par ailleurs pour des concerts ou soirées musicales, mais appréciant de trouver sur place une animation correspondant à leur univers culturel. De ce point de vue les soirées Kan Ba'r Bistro répondent à une attente dans un secteur où les propositions culturelles et de loisirs ne sont pas nombreuses. Autre public présent à ces soirées, des personnes s'intéressant au chant traditionnel et résidant dans un rayon de trente à quarante kilomètres. Ces personnes, à l'affut de soirées qui sortent des sentiers battus et rapprochent le public du chanteur dans une ambiance chaleureuse, n'hésitent pas à se déplacer pour écouter des chanteurs qu'ils connaissent déjà ou pour découvrir des voix et des répertoires inconnus.
A ce noyau central viennent se greffer des personnes averties par une connaissance et curieuses de découvrir cette formule. Au fil des éditions, les soirées Kan Ba'r Bistro sont devenues bien connues et ont amené du monde au Kenhuel. C'est le cas par exemple de musiciens venus assister à des soirées Kan Ba'r Bistro. Certains groupes musicaux, ayant vu qu'il y était fait un bon accueil aux musiciens et qu'il existait une salle attenante au bar, viennent aujourd'hui y répéter dans la journée et profitent pour rester manger sur place.
Le café, le bistrot, l'auberge étaient autrefois des lieux très fréquentés en milieu rural. Sans y être institué, ni avoir donné lieu autrefois à des assemblées et rendez-vous réguliers ni surtout formatés, le chant dans les bistrots et cafés était une pratique qui surgissait à l'occasion, au gré des rencontres et des conversations, au gré des événements marquants de la communauté : fêtes familiales, pardons, foires...
Le Kan Ba'r Bistro réinvestit aujourd'hui cet espace et reprend à son compte la pratique du chant dans ce lieu public en lui offrant un cadre souple qui permette aux participants et aux clients de rencontrer les chanteurs dans un espace convivial.
Les soirées "Kan ba'r bistro" (Chant au comptoir)
Les deux frères Goulven et Gurvant Le Gac sont originaires de Tonquédec, une commune du centre du Trégor, proche de la ville de Lannion. Sensibilisés très tôt par leurs parents à la langue et la culture bretonne, ils ont baigné dès leur enfance et adolescence dans les festoù- noz et les animations culturelles et musicales bretonnes des décennies 1970 et 1980.
Goulven Le Gac est aujourd'hui enseignant en langue bretonne dans le secondaire. Gurvant, compositeur et flûtiste, a participé à de nombreuses formations musicales depuis une quinzaine d'années (musique bretonne et musique d'inspiration orientale ou d'Europe de l'Est). Plus récemment, Gurvant a été membre de Izhpenn 12, groupe musical issu de la Kreiz Breizh Akademi (formation de jeunes musiciens à l'entendement modal dans la musique populaire, projet piloté par Erik Marchand).
Goulven et Gurvant Le Gac habitent aujourd'hui Plougonver et Gurunhuel, deux communes proches situées entre Guingamp et Callac, à la lisière du Trégor et du Centre Bretagne. Ils se retrouvent régulièrement au Café-restaurant le Kenhuel, chez Christelle Coail, dans la commune voisine de La Chapelle Neuve (22). Depuis 1988, cette petite commune rurale accueille tous les ans pendant les vacances de Pâques un stage réputé de chant et musique traditionnelle. A cette occasion, le Kenhuel héberge chaque année un des ateliers de ce stage et vit pendant trois jours au rythme des rencontres musicales.
C'est en 2008, au cours d'un échange au bar entre Goulven, Gurvant et Christelle que naît le Kan Ba'r Bistro. Christelle se désolant de la baisse de fréquentation de son café-restaurant et pensant mettre la clé sous la porte, l'idée est évoquée d'organiser une soirée dédiée au chant un soir en fin de semaine à "l'heure de l'apéro", à partir de 19h30. Ils recherchent ensemble un nom pour qualifier ce genre de soirée et retiennent Kan Ba'r Bistro, expression bretonne que l'on peut traduire par "chant au bistrot" ou "chant au comptoir". Ils décident aussi ce soir-là de créer une association qui leur permette de gérer ces soirées qu'ils imaginent régulières dès le début. Quatre à cinq amis les rejoignent et l'association est officiellement créée peu de temps après. Ils lui donnent le nom Jomezkeba'rgêr, contraction d'une expression bretonne que l'on peut traduire par "Ne reste pas à la maison, ne reste pas chez toi !", un titre qui donne à lui seul l'objectif de l'association : faire sortir les gens de chez eux et les amener à venir dans un bar partager un moment convivial avec des voisins ou amis, écouter du chant et découvrir des voix bretonnes ou d'ailleurs.
Dès le lancement du projet, les rôles des partenaires sont définis. Il est décidé que l'association Jomezkeba'rgêr prendra à sa charge la programmation musicale, le contact avec les chanteurs invités, leur défraiement et l'établissement des bulletins de salaires, la promotion des soirées... Christelle mettra son bar gratuitement à disposition de l'association et gardera le bénéfice des ventes de boissons. L'accès au bar pendant la soirée étant libre et gratuit, l'association Jomezkeba'rgêr fera un appel au public présent en cours de soirée et organisera une collecte au chapeau où chacun sera invité à mettre ce qu'il souhaitera, la somme recueillie par l'association servant à déclarer l'artiste invité et le rétribuer.
Le premier chanteur invité en Novembre 2008 est Erik Marchand, chanteur de renom et habitué des lieux pour avoir encadré pendant des années l'atelier kan ha diskan du stage de chant et musique de La Chapelle-Neuve dont on a parlé plus haut. Il accepte de participer gracieusement à cette soirée pour aider l'association à lancer le projet.
Cette première soirée qui rencontre un bon écho et trouve son public permet au groupe de prendre d'autres contacts pour les mois qui suivent. A compter de début 2009 les soirées Kan Ba'r Bistro vont désormais se succéder au bar du Kenhuel au rythme d'une soirée tous les mois ou tous les deux mois sur une période s'étalant de septembre à juin.
Diffusion de l'information et promotion des soirées Kan Ba'r Bistro
L'association Jomezkeba'rgêr utilise plusieurs supports simples pour transmettre l'information sur l'organisation des soirées. Pour chaque édition elle édite des affiches noir et blanc au format A3, affiches réalisées à chaque fois sur le même modèle : une photo du chanteur ou de la chanteuse, un texte d'annonce bilingue français et breton précisant la date et l'heure de la soirée. Les 150 exemplaires imprimés sont diffusés dans un rayon d'un cinquantaine de kilomètres autour de La Chapelle Neuve (essentiellement dans le secteur de Guingamp, Callac et Carhaix).
Ils complètent cette information en adressant articles et photos aux trois journaux hebdomadaires de la région : l'Echo de l'Armor et de l'Argoat, le Poher, le Trégor. Ces trois journaux reprennent ces informations dans leurs pages loisirs. Des articles ponctuels sont également adressés à la presse quotidienne régionale (Le Télégramme, Ouest-France) et une information est transmise par mail ainsi que sur les réseaux sociaux en s'appuyant sur un réseau de connaissances, structures et associations intéressés par le sujet et susceptibles de servir de relais.
Projets et prolongements du Kan Ba'r Bistro
Depuis le début de cette aventure les membres de Jomezkeba'rgêr ont voulu que le concept du Kan Ba'r Bistro soit repris ailleurs qu'à La Chapelle Neuve et ont multiplié les expériences, notamment avec Erik Marchand, en provoquant des rencontres entre chanteurs/chanteuses de Bretagne et d'ailleurs aux comptoirs de bistrots à Brest, Marseille, Glomel, Nanterre ou Rostrenen. C'est ainsi qu'à Marseille, Erik Marchand a partagé l'affiche d'un Kan Ba'r Bistro avec Manu Théron et qu'il a également participé à une soirée avec Slimane Oukil, un chanteur kabyle, au café Ali à Nanterre. Depuis cette dernière soirée organisée en avril 2010, d'autres soirées ont été organisées au café Ali sur le même modèle.
Dans le même esprit, l'association Jomezkeba'rgêr a été contactée ces dernières années par plusieurs organisateurs bretons souhaitant avoir plus d'information sur les soirées Kan Ba'r Bistro. Ces échanges ont permis la tenue de soirées analogues au café Le Triskell Bihan à Brest (29), au bar Le Corong à Glomel (22), au café du Port, au Légué à St Brieuc (22), au bar l'Arrivée à Pordic (22), au café cabaret Run Ar Puñs à Chateaulin (29), etc. Les promoteurs du festival fisel à Rostrenen se sont également montrés intéressés et des contacts ont été pris avec des organisateurs d'événements en haute Bretagne.
Plusieurs de ces soirées ont laissé aux participants des souvenirs musicaux forts comme le passage du chanteur malien Bassey Koné en mai 2011 au bar Le Corong à Glomel (22), ou la rencontre de deux belles voix de Bretagne et de Grèce, Annie Ebrel et Maria Simoglou, pour les 30 ans du café cabaret Run Ar Puñs à Chateaulin (29) en mai 2010.
Autre projet évoqué : l'enregistrement des soirées. Pour l'instant, les promoteurs du Kan Ba'r Bistro n'ont pas réalisé d'enregistrements audios ni vidéos pour ces soirées. Il est parfois arrivé que certains participants enregistrent à leur propre initiative un Kan Ba'r Bistro, voire même filment une édition comme cela a été une fois le cas. Par contre le manque d'argent et de moyens techniques a empêché pour l'instant l'association Jomezkeba'rgêr de mener ce projet à bien. Une des conditions pour l'association serait de pouvoir s'entourer d'une personne volontaire et apte à prendre totalement à sa charge les aspects techniques. Ils espèrent avancer sur ce projet leur permettant d'enregistrer la soirée dans de bonnes conditions techniques sans que la présence du matériel ne vienne perturber ou modifier l'ambiance. Cela leur offrirait la possibilité de publier des disques "live" où se retrouverait à la fois le caractère spontané du chant au comptoir et l'ambiance du bar et du public.
Enfin, le fait que Gurvant Le Gac ait participé à un des cycles de formation de la Kreiz Breizh Akademi a favorisé un partenariat intéressant entre l'association Jomezkeba'rgêr et l'association Drom qui porte ce projet de formation piloté par Erik Marchand. La venue de Maria Simoglou en mars 2011 a donné lieu à l'organisation d'une "master classe" au bar le Kenhuel l'après-midi précédant le Kan Ba'r Bistro. Ce stage intitulé "chanter le maqâm gréco-oriental" s'est adressé à une dizaine de personnes (chanteurs professionnels, enseignants, amateurs confirmés) qui ont travaillé sur les techniques développées pour le chant polyphonique ainsi que les rythmes et techniques d'improvisation.
Peu d'articles ou de témoignages existent sur cette expérience :
DANTE, Bruno, Chant au comptoir, Article publié dans CQFD n°77, avril 2010 Divers articles de presse parus dans la presse quotidienne ou hebdomadaire.
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Ifig Le Troadec
Dates et lieu(x) de l’enquête : recherches effectuées au printemps 2013 et complétées par une interview en breton de Goulven Le Gac le 13 juin 2013
Date de la fiche d’inventaire : juillet 2013
Nom du rédacteur de la fiche : Ifig Le Troadec
Supports audio : 2 extraits sonores des soirées Kan ba'r bistro du 4 octobre 2013 à Lanrivain (Pennherez ar miliner chanté par Marcel Le Guilloux) et du 27 septembre 2013 à Bulat-Pestivien (N'eo ket en ho ti tavarnourez chanté par Alan Ar Rouz)
N° d'inventaire Ministère Culture : 2013_67717_INV_PCI_FRANCE_00306
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2df
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
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