Le terme de Kabalkada (cavalcade) fait référence aux défilés et spectacles traditionnels organisés en Basse-Navarre, au cours desquels les nombreux participants interprètent essentiellement les sauts basques. Le terme de Toberak (parade charivarique) fait d'abord appel à la notion de théâtre satirique, la composante chorégraphique arrivant en second plan. Ces deux termes peuvent être utilisés pour définir la parade charivarique, alliant danse et théâtre.

Le terme de Kabalkada (cavalcade) fait référence aux défilés et spectacles traditionnels organisés en Basse-Navarre, au cours desquels les nombreux participants interprètent essentiellement les sauts basques. Le terme de Toberak (parade charivarique) fait d'abord appel à la notion de théâtre satirique, la composante chorégraphique arrivant en second plan. Ces deux termes peuvent être utilisés pour définir la parade charivarique, alliant danse et théâtre.

Cette parade était traditionnellement liée aux normes et règles morales qui régissaient la société jusqu'à la fin du XIXe siècle. Lorsqu'un événement de la vie locale (disputes dans un ménage, mariage d'une jeune fille et d'un veuf, etc.) était jugé scandaleux, les jeunes du village se réunissaient afin d'organiser un charivari de nuit (Galarrotsak). Ce charivari se répétait jusqu'à ce que les individus visés acceptent le marché qui leur était proposé : la paix en échange d'une somme d'argent, d'un repas ou d'un tonneau de vin. S'ils restaient insensibles à ces manifestations nocturnes, une parade charivarique était mise sur pied : il s'agissait d'un défilé (appelé cavalcade), suivi d'une représentation théâtrale avec procès et sentence. L'usage de la parade charivarique a cessé aux alentours de la seconde guerre mondiale pour reprendre dans les années 1970. Affranchie de tout jugement de moralité, elle s'inspire aujourd'hui de faits de la vie locale (politique, société), en mettant en particulier en valeur la langue et la danse basques ainsi que le théâtre.

À côté de la parade charivarique associant théâtre et danse, il a existé et existe toujours des cavalcades dites « sans sujet », c'est-à-dire uniquement composées de danseurs. D'après de nombreux chercheurs, celles-ci dériveraient de celles-là.

L’ensemble de ces manifestations contribue au renforcement de l’identité communautaire.

- Traditions et expressions orales ;

- Arts du spectacle ;

- Pratiques sociales, rituels ou événements festifs.

La tradition des Toberak (appelés également Tobera-Mustrak ou Tobera-Munstrak), aujourd’hui régulièrement pratiquée dans les provinces de Basse-Navarre et Labourd en Pays basque Nord, est généralement organisée par une association communale (existante ou créée pour l’occasion).

Pour y participer, il faut, en règle générale, être né dans la commune ou y habiter. Les musiciens, le metteur en scène et les enseignants de danse peuvent venir d’autres communes.

Les cavalcades et Toberak sont surtout organisés en été ou au début de l’automne, en Basse-Navarre et Labourd. D’autres cavalcades sans théâtre peuvent y être données, surtout à l’occasion de fêtes patronales. Le village de Valcarlos (Luzaide), situé en Navarre (province du Pays basque Sud) et limitrophe de la Basse-Navarre, présente chaque année, le jour de Pâques, une cavalcade sans sujet, sous l’appellation Bolanten eguna, journée des Volants (le terme « volant » est le nom d’un des danseurs, portant des volants sur son costume).

Cette fiche est essentiellement fondée sur la cavalcade organisée en 2017 à Bidarray en Basse-Navarre.

Les Toberak impliquent aujourd’hui beaucoup de personnes des deux sexes et de tous âges : acteurs, danseurs, techniciens, musiciens, couturières et nombreux bénévoles pour l’installation des lieux. Selon Betti Arretche, un acteur de Bidarray : « on se regroupe entre plusieurs générations, de 7 à 77 ans ». Une bonne centaine de personnes s’est mobilisée pour la cavalcade 2017 du village de Bidarray. Cette parade charivarique a regroupé 3 000 spectateurs sur deux représentations, ce qui montre l’engouement et l’intérêt qu’elle suscite.

La parade charivarique est pratiquée aujourd’hui dans les provinces de Basse-Navarre et du Labourd en Pays basque Nord (versant français). Elle se maintient surtout dans les villages ayant conservé un certain caractère rural ainsi que l’usage de la langue basque. Le village choisi pour l’enquête, seul organisateur de cavalcade en 2017, est Bidarray, commune bas-navarraise limitrophe du Labourd, situé dans la vallée de la Nive.

Kabalkada ou Toberak, amalgamant éléments charivariques et carnavalesques, sont à rapprocher de nombreuses traditions ne se pratiquant plus dans le reste de l’hexagone (cfr. bibliographie des travaux de Desplat en Gascogne et de Jean-Dominique Lajoux en Aubrac et Rouergue).

En revanche, l’aspect théâtral évoque les nombreux tribunaux jugeant des personnifications de carnaval et saisissant l’occasion de déballer sur la place publique des problèmes moraux, locaux ou nationaux, comme dans les cas de la condamnation de Pétassou en Occitanie (Périgord), de San Pançar en Béarn (Pau) et du Marquitos de Zalduondo en Pays basque Sud (province d’Alaba).

L’aspect critique est aussi présent dans de nombreuses mascarades hivernales, avec des chars mettant en scène des événements de l’année passée, tel qu’à Laza (Espagne) (cfr. Jean-Dominique Lajoux).

En Allemagne, les Tragenrufer d’Elzach clament et dénoncent, en pleine nuit, les faits qui ont défrayé la chronique au cours de l’année précédente (cfr. Jean-Dominique Lajoux).

La composition du cortège, composé de deux groupes de personnages (les uns très joliment habillés et essentiellement danseurs, les autres plus dépenaillés voire sauvages), rappelle de nombreuses mascarades rurales de la province voisine de Soule, mais aussi d’Aragon en Espagne (carnaval de Bielsa). Le bassin méditerranéen avec les mascarades grecques (cfr. Julio Caro Baroja) ou l’Europe de l’Est avec les mascarades de Roumanie ou Tchécoslovaquie, possèdent des traditions mettant en action ces deux groupes.

La description s’appuie à la fois sur la mémoire orale, la présence à de nombreuses cavalcades et notamment celle de 2017, à Bidarray, en Basse-Navarre.

D’une manière générale, l’organisation actuelle de la cavalcade, qu’elle soit avec ou sans sujet, s’organise à partir de la volonté d’une ou plusieurs personnes de la commune. Elle reste un événement exceptionnel, dont la fréquence dépend du dynamisme de la commune. Son prétexten’est plus lié aux mœurs comme autrefois. Dans le renouveau de cette pratique, interviennent désormais des sujets plus politiques ou liés à la vie communale. Ce qui est recherché, c’est de fédérer un maximum de personnes autour de la langue et de la culture basques et de contribuer à une réelle dynamique identitaire et intergénérationnelle. La forme théâtrale reste parodique, utilisant le comique pour dénoncer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Aujourd’hui, cette pratique peut revêtir un objectif militant.

S’agissant de la cavalcade de Bidarray en 2017, l’idée a jailli de l’association Otxaldetarrak. Elle a invité un spécialiste (Xabier Itçaina), issu du village voisin d’Itxassou, pour qu’il transmette aux membres les codes de cette tradition ainsi que sa propre expérience. L’association s’est aussi appuyée sur le collectage de la mémoire des anciens du village.

L’élaboration du texte (de la pièce théâtrale) est issue d’un long processus. Au départ, deux personnes, Kattalin Salaberri et Peio Jorajuria, ont écrit le texte en basque. Une année de travail leur a été nécessaire pour collecter toutes les anecdotes et histoires en relation avec le village. D’après leur témoignage, ils ont fait « une mise en forme qui rassemble et qui ne divise pas, en évitant de heurter, mais en envoyant quand même quelques piques ». Puis, ce texte a été présenté aux acteurs qui se le sont approprié en modifiant, enlevant ou ajoutant des éléments.

La parade charivarique s’organisant sur la base d’une parodie de jugement (avec juge, procureur, avocat, témoins et accusés), trois thèmes fédérateurs ont été retenus : les problèmes de logement des jeunes, les critiques autour du maire et la langue basque. Le texte a aussi cherché à mettre en scène le légendaire local (Harpeko Saindua, la sainte de la Grotte), un bertsulari (improvisateur) célèbre, originaire du village (Otxalde), et divers faits, comme l’arrivée d’un nouveau curé d’origine africaine.

Une fois le texte écrit et avant de commencer les répétitions, les participants (suivant l’idée du metteur en scène, Jokin Irungaray, exceptionnellement recruté dans le village voisin) ont repris la tradition du passage sous le bâton (cfr. infra partie historique) et prêté serment d’aller au bout du projet et de ne rien révéler du contenu.

Après une première année nécessaire à la conception du texte, la seconde année a été consacrée aux répétitions de danse et de théâtre ainsi qu’à la confection des costumes.

Les répétitions de danse (sous la direction de Bixente Ciaurris) et de théâtre (sous la direction de Jokin Irungaray), tout comme les ateliers de confection des costumes, se sont déroulées à un rythme hebdomadaire.

Beaucoup de personnes ne pratiquant pas la danse, il a été choisi de leur enseigner les danses les plus pratiquées : Euskaldunak et Sorginak pour les hommes ; quadrilles, sauts basques et Dantza Korda (danse en chaîne) pour hommes et femmes. Le responsable de la danse a voulu assurer la parité des genres et apporter une touche de modernité avec un fandango dansé uniquement par les femmes.

Cette deuxième année de travail a abouti à plusieurs répétitions générales rassemblant danseurs, musiciens, acteurs, ainsi que, pour les dernières, les cavaliers ouvrant le défilé. Le spectacle accueillant des milliers de personnes, il a également été nécessaire d’aménager le fronton avec de nombreux gradins, ce qui représente un travail colossal.

Deux spectacles ont été donnés : les dimanches 24 septembre et 8 octobre 2017. Pour que le public soit nombreux (souci d’amortir les frais, mais aussi de transmettre au plus grand nombre), une campagne de communication a été organisée à cet effet, par un groupe de volontaires, pendant plusieurs mois. Sont alors mis en place affiches, prospectus, interviews dans la presse écrite et parlée (radios et télévisions locales). Le dispositif prévoit aussi la mémorisation de l’événement à travers la réalisation par des professionnels d’un film présentant les répétitions et la représentation. Ce film est ensuite vendu aux villageois et à quiconque souhaite avoir un souvenir de cette manifestation. Il contribue également à la sauvegarde et valorisation de l’événement.

 

a) Déroulement de la journée

Le rendez-vous est donné à 11 h du matin sur la place du village afin de préparer l’espace scénique, régler la sonorisation des musiciens et des acteurs et se remémorer les textes. Un repas collectif est prévu par l’association Otxaldetarrak, dans une salle municipale près du fronton. Il est préparé par des bénévoles de l’association.

À la suite du repas, acteurs et danseurs s’habillent sur place, toujours dans des salles communales. Pour les danseurs hommes et femmes, il faut une longue préparation, chacun devant être obligatoirement aidé pour la pose de certaines parties du costume (nœuds, rubans, ceintures, plastrons, coiffes), et pour le maquillage. Les couturières (mère, grand-mère, épouse), ainsi que les danseurs les plus expérimentés, interviennent également au moment de l’habillage. Les danseurs gardent généralement leur costume durant tout le spectacle, à moins qu’ils soient aussi acteurs ; ce qui leur imposera de se changer au cours de la représentation. Plusieurs acteurs jouent différents rôles ; ils doivent donc eux aussi se changer plusieurs fois. Un lieu est destiné à cet effet sous les gradins. Un portrait de groupe réunit ensuite tous les participants sur l’un des gradins.

L’ouverture du guichet a lieu à 14 h pour un spectacle qui démarre à 15 h 30. Plus des deux tiers des places sont réservés à l’avance.

Après la photographie, l’ensemble des acteurs se rend à environ 500 m du fronton, dans un point dominant le village où les habitants de la maison de l’ancien maire leur offrent un coup à boire. Le défilé passe-rue démarre à cet endroit-là pour rejoindre en musique la place du fronton.

La tête du cortège est occupée par des cavaliers en costume, ce qui renvoie à l’aspect cavalcade de la manifestation. Durant le parcours, les danseurs exécutent des danses de défilés. À l’arrière du cortège viennent les acteurs, dont certains ont des aspects un peu dépenaillés de Zirtzil, entourant une calèche transportant certains acteurs. Juste avant de rentrer sur le fronton, le cortège s’adjoint le juge, le procureur et l’avocat, chacun transformé en marionnette et transporté sur une potence roulante.

Le spectacle, qui dure 2 h 30, commence par un défilé de tous les participants sur le fronton, puis alterne danses et scènes théâtrales. Chaque partie théâtrale est prétexte à un élément d’accusation, faisant intervenir témoins, scènes jouées et plaidoiries de l’avocat et du procureur, le juge ayant le plus grand mal à faire régner l’ordre.

D’une manière générale, le système judiciaire est en soi objet de parodie ainsi que d’autres fonctions se référant à l’ordre, comme celle des gendarmes ou de la greffière.

Le fronton est transformé en tribunal permettant d’auditionner à la barre accusés et témoins.

Le spectacle est aussi ponctué d’improvisations versifiées (commentant le déroulement des événements) ainsi que des performances des deux Makilari (tambour-major).

Le spectacle se termine par les remerciements des organisateurs, sous les applaudissements du public. La manifestation n’est pas pour autant terminée car un chapiteau pouvant accueillir un bar permet aux acteurs et au public de continuer ensemble la fête durant de nombreuses heures. C’est aussi un des éléments contribuant au financement de la manifestation.

 

b) Les personnages du cortège (dans l’ordre observé à Bidarray)

- Zaldizkoak, les cavaliers (6);

- Makilaria, le tambour-major (un seul Makilari défile, le second faisant partie des « volants », il se produira plus tard avec le premier) ;

- Oilarrak, les coqs (2) ;

- Zapurrak, les sapeurs (4) ;

- Bolantak, les « volants », constituant un groupe de 24 danseurs, dont un portant l’ikurriña (drapeau basque). À Bidarray, le groupe de danseurs ne comporte pas de Kaskarot, autre type de danseur présent, à la suite des « volants », dans d’autres manifestations de ce type.

- Andere xuriak, les dames blanches (2) ;

- Basandereak, les dames sauvages (2) ;

- Musikariak, les musiciens (une bonne dizaine) ;

- Bertsulariak, poètes improvisateurs (3, dont un personnifie Otxalde, poète célèbre du village) ;

- Les danseuses, dont la dernière porte le drapeau de la Navarre (au nombre de 24, elles aussi) ;

- Quatre zouaves porteurs de hallebardes séparent le groupe des danseurs du groupe des acteurs ;

- Les trois potences portant le juge, le procureur et l’avocat, manœuvrées par certains acteurs ;

- La calèche transportant les acteurs ;

- Deux caricatures de gendarmes, fermant le cortège.

La manifestation de Bidarray ne présente pas de personnages pouvant parfois apparaître dans d’autres lieux : Jauna eta anderea (le Monsieur et la Dame), les poupées géantes, les capitaines (personnages portant sabre et veste rouge), les caricatures des petits métiers (forgerons, maréchal ferrant, tanneur, etc.), le montreur d’ours, les mendiants, le vieux et la vieille, les bohémiens, les personnages comiques et dépenaillés (Zirtzilak), etc.

Les Toberak connaissent aujourd’hui un succès incontesté. Ils répondent au besoin des villages, menacés par l’individualisme, l’isolement et l’uniformisation, de se rassembler autour d’un projet fédérateur et identitaire. Ils donnent aussi l’occasion de s’exprimer sur l’actualité dans la plus totale liberté et en faisant fi des conventions. Leur développement constant (public de plus en plus nombreux) demande toutefois un savoir-faire sur le plan artistique (danse, chant, théâtre, écriture) et organisationnel (mobilisation des villageois, mise en place des groupes de travail, recherche de maître à danser, metteur en scène, musiciens, financements, organisation des répétitions, suivi de la communication, sonorisation, infrastructures d’accueil).

Si le village a organisé des Toberak dans un passé proche, d’anciens acteurs ou danseurs peuvent posséder ce savoir-faire. Si ce n’est pas le cas, les organisateurs font appel à des personnes d’un autre village qui viennent expliquer comment ils ont procédé (une réunion est organisée à cet effet) : échéancier sur 18 à 24 mois des différentes étapes, questionnements à avoir, écueils à éviter, budget, etc.

Pour ce qui est de la connaissance de l’histoire et des codes propres à cette pratique, le temps de préparation des Toberak est l’occasion de conférences et parfois aussi d’expositions. Celles-ci sensibilisent à la pratique des personnes qui, si elles n’avaient été directement concernées, n’auraient jamais approché cette forme de spectacle vivant.

a) Repères historiques

Sources archivistiques et documentaires

Les différents spécialistes se sont, durant des années, interrogés sur l’origine des parades charivariques. Jean-Michel Guilcher, dans son ouvrage La tradition de danse en Béarn et Pays basque français le résume fort bien en écrivant que « le Tobera-Munstrak se présente en définitive comme un exemple complexe, intégrant un nombre élevé d’éléments dont quelques-uns seulement lui appartiennent en propre. Il opère une combinaison particulière à partir de ressources plus largement partagées et tire son originalité de la façon dont il les ordonne et modèle ».

Les origines des parades charivariques se retrouvent dans les archives des protestations, procès et interdictions nationales et locales s’appliquant aussi aux mascarades rurales de diverses formes, dont nuptiale (cfr. Jean-Dominique Lajoux), jugements carnavalesques, farces charivariques et charivaris nocturnes (Tutak, Galarrotsak) ou diurnes (comme la chevauchée sur l’âne ou asouade, appelée Asto-lasterrak en Pays basque). Il est intéressant de noter que beaucoup de ces pratiques, qui se déroulaient surtout en hiver, se sont différemment conservées en se déplaçant sur d’autres périodes voire d’autres occasions, parfois noyées au milieu d’autres cérémonies.

C’est, semble-t-il, à partir de la Révolution française et du début de l’Empire que cette forme de protestation s’installe progressivement, comme une forme de réponse sociale. En effet, face à la recrudescence d’interdictions, les parades charivariques vont être un moyen de maintenir les charivaris et autres traditions populaires en les intégrant dans une plus importante manifestation incluant théâtre et danses. Rappelons que l’article 479 R.34/8 du Code pénal condamnait, au début du XIXe siècle, le charivari nocturne ou diurne comme la promenade sur l’âne, faisant la synthèse de trois siècles d’efforts poursuivis par l’État et l’Église pour l’éliminer ou le réduire (cfr. travaux de Christian Desplat).

Progressivement, au cours du XIXe siècle, la parade charivarique prend la forme que définit ainsi Jean-Michel Guilcher : « Il y a donc lieu de distinguer dans un Tobera-Munstra deux épisodes successifs. En premier lieu, un défilé à grande figuration, la cavalcade proprement dite. Outre les "sujets" et le tribunal devant lequel ils doivent comparaître, on admire des cavaliers, des sapeurs, des militaires de diverses armes, des danseurs (« volants » et kaskarot) magnifiquement costumés, un tambour-major, des « dames sauvages », des « dames blanches, des improvisateurs, des bouffons en tous genres ». En second lieu, une sorte de saynète impromptue, que des intermèdes chorégraphiques et des épisodes comiques divisent en plusieurs parties, mais sans aucune entr’acte »1.

D’après les textes et les recherches de Xabier Itçaina, la plus ancienne mention connue à ce jour en Labourd d’un charivari à la structure plus élaborée que le simple charivari nocturne, est la mention d’une « course d’ânes » à Hasparren sous la Révolution, fin 1795/début 1796. Une procédure judiciaire pour coups et blessures fait référence à une « farce » dans laquelle, selon le témoin, « on lui avait fait jouer un rôlle [sic]». Le reste de la procédure ne dit rien de plus. On peut penser qu’il s’agit là d’un Asto-lasterrak théâtralisé [source : Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, 98L7].

La mention suivante (toujours trouvée par Xabier Itçaina) date de 1817 à Bidache. Elle évoque une course à l’âne durant le Carnaval, faisant état d’un spectacle public avec une mascarade et une partie théâtralisée. La procédure parle d’un « spectacle public connu sous le nom de course d’ânes (…) dans lequel ils devaient faire figurer le sieur Claverie et son épouse et la famille (Péant ?) de Bidache dans des scènes calomnieuses et indécentes ». Le maire fait interdire toute réunion publique dans les rues, interdiction « de se livrer à des amusements masqués et autrement ». Le 17 février, le maire reçoit une lettre signée « Bedora et Mouchat », demandant l’agrément pour donner « un divertissement que les jeunes gens proposaient de faire à raison du carnaval ». Le maire interdit et envoie les gendarmes. Malgré l’interdiction, cette jeunesse « se permit de faire sa sortie en parcourant les rues au son de la caisse et poussant quelques cris de Vive le roi ». Le maire, muni de son écharpe, va devant la mairie et attend le retour de l’attroupement. Il voit arriver :

« – En tête : Léon Bedora et Mouchat habillés en militaires armés de sabre dégainés ;

– Pierre Nougaret et Jean Marimpouey déguisés et (?) à cheval ;

– Au centre, 5 travestis en femme ;

– Après ceux-ci venaient Jean Castera, monté sur un âne et suivi d’une foule d’autres personnes.

Le maire ordonne aux gendarmes de faire dissoudre le rassemblement, à commencer par les cavaliers, qui sont les meneurs. Mais les cavaliers continuent leur marche, et que même un coup de vessie est porté sur les gendarmes par quelqu’un de la troupe » [source : Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, 3U1/1057].

Les mentions suivantes sont celles de Sare (début XIXe siècle), rapportées par Georges Hérelle et le révérend Wentworth Webster, avec une version de Toberak assez proche du modèle que l’on connaît bien à partir du milieu du XIXe siècle.

Il faut aussi signaler en 1826 et 1828 à Espelette deux très gros charivaris, de nuit et de jour : l’un portait sur le mariage d’une fille d’Espelette avec le juge de paix protestant, les chants ont été recueillis par le chanoine Daranatz.

Avant Georges Hérelle, qui publia en 1925 une étude très riche, subsistent peu de documents descriptifs, parmi lesquels cependant : la description par Jean-Pierre Duvoisin2, en 1841, de la tradition du passage sous le bâton, marquant le serment des acteurs entre eux ; la description très complète, en 1850, par Challe3 de ce qu’il croit être une pastorale à Cambo-les-Bains, et qui est en réalité une parade charivarique très élaborée ; et un article de Gabriel Roby de 19094.

 

Sources visuelles

Les premiers documents visuels, attestant des parades, datent du début du XXe siècle. Le dessinateur alsacien Paul Kauffman (1849-1940) dit Péka, en voyage au Pays basque, réalise deux gravures représentant le passage sous le bâton, ainsi qu’un défilé avec divers personnages.

La première photographie connue, datée de la fin des années 1800 ou du tout début du XXe siècle, a été prise à Itxassou.

En 1906, trois cartes postales présentent, avec force détails, une parade charivarique à Saint-Pée-sur-Nivelle.

Au début du XXe siècle, plusieurs photographies immortalisent des Tobera-Munstrak à Hasparren.

Dans les années 1920, Georges Hérelle5 publie plusieurs photographies de la cavalcade de Louhossoa de 1923.

Enfin, certaines communes à forte tradition de Toberak, comme Irissarry, ont conservé des collections de photographies (Toberak de 1937, entre autres).

 

Description de la tradition d’après les sources citées

Jean-Michel Guilcher, s’appuyant sur des documents anciens, dont les travaux de Georges Hérelle, ainsi que sur sa longue enquête, donne le déroulement précis de la parade telle qu’elle se produisait jusque dans les années 1950. C’est le descriptif le plus complet et le plus synthétique que nous connaissions à ce jour6 :

« La parade charivarique n’intervenait qu’en dernier ressort, après que les personnes accusées de mauvaise conduite eussent refusé de verser l’amende exigée par la jeunesse. Habituellement, les étapes du processus étaient les suivantes : Quand un manquement grave aux convenances (projet de remariage, immoralité, etc., venait à être dûment constaté, un jeune du village en communiquait la nouvelle à ceux des quartiers voisins. Elle était bientôt connue de la commune entière. Au premier samedi, à la nuit tombante, une troupe bruyante s’assemblait devant la maison du coupable ou sur une hauteur voisine, et à grand renfort de trompes, cornes de vaches, vieilles cloches de troupeaux, bidons de pétrole vides, chaudrons hors d’usage, etc., lui imposait pendant plusieurs heures un vacarme terrifiant.

Suivant la réaction de la victime (soumission ou colère), la séance se répétait un nombre variable de fois. Venait ensuite la phase de tractations. Des délégués de « la jeunesse » venaient trouver l’homme et lui proposaient « d’accommoder ».

Acceptait-il de fournir tant de litres de vin et telle somme d’argent, les choses en restaient là.

Au contraire, s’obstinait-il dans son refus au mépris du sentiment général, la jeunesse pouvait décider de lui infliger un Tobera-Munstrak.

Alors, et pour plusieurs semaines, une espèce de fièvre s’emparait du village.

Les jeunes gens se répartissaient les tâches : passer commande aux charpentiers pour la construction d’une estrade et des gradins, louer les costumes à Bayonne, réunir par quête dans la population une partie des fonds nécessaires, le reste étant couvert par les billets d’entrée, aller quérir un ou plusieurs improvisateurs en renom pour travailler les textes, retenir les services d’un ou plusieurs maîtres de danse ainsi que des musiciens.

Dans chaque maison, les femmes cousaient, les hommes confectionnaient les accessoires ; petits et grands s’affairaient à s’équiper.

Chaque dimanche, le musicien réunissait la jeunesse, faisait répéter les danses à ceux qui les savaient déjà, les enseignaient aux plus jeunes. Les enfants eux-mêmes se pressaient autour de lui et s’essayaient, eux aussi, à former les pas traditionnels. On entendait partout chanter ».

Un travail théâtral autour du « sujet » était également réalisé, avec parfois un support écrit. Très vite après le début des répétitions, les jeunes prenaient ensemble la décision d’aller jusqu’au bout du projet : leur engagement se concrétisait par la cérémonie du passage sous le bâton.

Les jours précédant la représentation ou le matin même, chacune des communes voisines recevait la visite de deux cavaliers, un trompette et un courrier, qui étaient dépêchés et spécialement affectés par les organisateurs. Le premier sonnait de quartier en quartier pour faire accourir les habitants. Le second tirait de sa sacoche une proclamation annonçant « la nouvelle de la grande fête » et la lisait pour convier l’assistance au spectacle. Au début de l’après-midi, le cortège se formait dans un quartier extérieur au centre du village, puis gagnait en musique et en dansant la place du bourg, lieu du spectacle.

Le cortège comprenait quatre grandes catégories de participants :

– la troupe à cheval : trompettes, courriers, militaires (parfois le capitaine et sa femme), Roi et Reine, sans doute une référence aux traditions du roi et de la reine de la jeunesse ;

– les danseurs : militaires à pied (sous plusieurs types de costumes), porteurs de drapeaux, Bolantak, Kaskarotak, Andere xuriak, Basandereak, Makilaria (cfr. I-5, Les personnages du cortège) et Ziganteak (les géants). Il y avait aussi souvent Jaun eta andereak (le monsieur et sa dame, peut-être les héritiers des mariés des mascarades nuptiales d’antan, cfr. Jean-Dominique Lajoux) ;

– les « sujets » et autres acteurs intéressés de près ou de loin à la représentation du jugement (juge, avocat, procureur, huissier, témoins, etc.), et les bertsulari (improvisateurs en langue basque, qui scandent le déroulement du spectacle) ;

– les personnages comiques, réunis sous l’appellation de Zirtzil. Jusque dans les années 1950, tous les rôles étaient tenus par les hommes. Ces personnages comprenaient des bouffons, des clowns, des sauvages et toutes sortes de représentations de petits métiers ambulants. Ils intervenaient tout le long du spectacle dans le but de faire rire, sans hésiter à provoquer par la parole et le geste et à se prêter à des obscénités.

 

Avènement des parades charivariques contemporaines

Les Tobera-Munstrak, construites sur le modèle de condamnation des comportements privés immoraux et réels, disparaissent, d’abord progressivement au début du XXe siècle, puis définitivement après la seconde guerre mondiale. Les dernières parades charivariques conduites sous cette forme ont eu lieu en 1936 au quartier Hasquette de Hasparren et dans le village d’Irissarry en 1937. Ce type de spectacle, issu du charivari de nuit, s’arrêta aussi, surtout après un charivari sanglant en 1950 à Hasparren.

L’engouement des Basques pour ce type de spectacle – Hérelle signale entre 1 500 et 2 500 spectateurs pour les représentations des années 1900-1921 – , trouva pourtant, entre 1948 et les années 1950, de nouvelles occasions de s’exprimer :

– très traditionnellement dans des cavalcades essentiellement orientées autour de la danse et sans « sujet », comme celles de Louhossoa (1948, 1952 et 1957). Certaines communes comme Lasse perpétuent de nos jours ce type de cavalcade dans le cadre de leur fête patronale.

– dans des cavalcades plus spectaculaires et moins fondées sur la critique sociale, intégrant des intermèdes dansés au spectacle théâtral et racontant les aventures d’un enfant du pays, comme le village de Macaye qui célébra (1949 et 1956) la vie du célèbre contrebandier Ganich de Macaye.

Nous percevons aussi les premiers éléments d’une mutation vers une écriture théâtrale plus importante, grande caractéristique du renouveau des années 1970.

Comme l’étudie Hélène Etchecopar Etchart7, les Tobera-Munstrak vont, à partir de ceux d’Iholdy (le 29 décembre 1974), détourner la tradition pour devenir « un véritable outil de contre-culture se situant dans des contextes particuliers. Ils deviennent de véritables théâtres satiriques et critiques ».

Les Toberak d’Iholdy (1974) dénonçaient la potentielle expropriation d’un meunier par les notables locaux afin de construire un lac à but touristique. Plusieurs abertzale (militants basques) et un groupe d’une trentaine de jeunes d’Iholdy, réunis autour de l’auteur de théâtre Daniel Landart, rédigent le texte de la pièce Harria bi pozi (La meule en deux morceaux), qui met en évidence une réelle fracture sociale et politique.

Ce projet voit aussi l’introduction d’un réel travail théâtral (mémorisation, diction, jeu d’acteur), permettant de donner toute sa force au texte.

Malgré les pressions de toutes sortes pour les interdire, les Toberak eurent lieu devant 700 personnes et leur impact fut important. Le lac fut créé mais dans des dimensions plus petites, le meunier resta ainsi sur ses terres.

L’événement d’Iholdy permit aussi l’émergence d’un renouveau du théâtre charivarique, caractérisé dès 1976 par les Toberak plus politiques de Saint-Étienne-de-Baigorry, dont le texte, également de Daniel Landart, résulte d’une méthode d’écriture basée sur le collectage d’informations et une correction finale effectuée par les acteurs. La même méthode a été utilisée à Bidarray en 2017.

Pindar (L’Étincelle), revue abertzale (nationaliste) de cette période, mentionne ainsi : « Dans le théâtre, le renouveau a trouvé une forme particulièrement appropriée en renouant avec la tradition des Toberak, Asto-lasterrak, tutak, ou charivaris, en particulier à Iholdy et Saint-Étienne-de-Baigorry8 » et « la culture populaire est bien le reflet des luttes quotidiennes des couches populaires basques pour leur survie. Les Toberak permettent au peuple basque de faire entendre sa parole et l’expression de sa volonté9 ».

Désormais, les parades charivariques ont très souvent des textes avec « un message idéologique qui représente la société avec ses conflits mis en relief : conflits de génération, conflit entre euskaldun qui veulent vivre et travailler au pays et « étrangers » qui souhaitent des résidences secondaires, conflits entre agriculteurs, pour qui la terre est un outil de travail, et notables locaux, pouvoirs publics et privés pour lesquels le tourisme est une manne »10.

La parade charivarique de Bidarray s’inscrit bien, en 2017, dans cette filiation. En 1976, Christiane Etchalus qui œuvra beaucoup pour ce renouveau, définit ainsi les Toberak : « Moyen d’expression, à la fois collectif dans sa conception, spontané, localisé et précis dans sa dénonciation »11.

Parallèlement au théâtre, ce type de manifestation, en conservant et en mettant en valeur les danses et musiques locales, a aussi grandement contribué à leur sauvegarde et à leur transmission. Il a également ouvert la voie à la création chorégraphique.

Le bertsularisme (improvisation versifiée en langue basque) et la langue basque elle-même ont également trouvé dans les Toberak contemporains une réelle occasion de mise en valeur. Il reste, dans toutes les représentations contemporaines, des constantes qui ont traversé le temps.

C’est la volonté de transmettre le patrimoine (langue et culture), de fédérer, de divertir en faisant rire, sans oublier de faire réfléchir.

 

b) Les récits liés à la pratique et à la tradition

L’enquête réalisée à Bidarray a permis de relever la manière dont la communauté se représente aujourd’hui la pratique des Toberak, avec un réel changement par rapport aux aspects charivariques moralisateurs des siècles passés, sauf peut-être sur la liberté d’expression et l’engagement.

 

Intérêt pour la langue et la culture basques, non folklorisation

« La cavalcade accentue la valorisation de l’euskara (langue basque) et met notre culture au centre. » (Kattalin Salaberri, co-auteur, co-metteur en scène et actrice).

« Nous avons réussi à rassembler les gens autour d’une cause commune ; qui plus est, cette cause est la langue basque, la transmission de la langue et de la culture basques... C’est donc avec honneur et conscient de cette fonction de transmission que je remplis mon rôle. » (Mizel Mateo, acteur).

« On essaie de respecter la tradition, de ne pas tomber dans le folklore, en apportant de la modernité, c’est pas quelque chose qui sort d’un vieux coffre, c’est vivant. » (Nathalie Inçaurgarat, couturière).

« Le choix des danses était traditionnel avec les incontournables : Euskaldunak, Sorginak, quadrilles, Mutxikoak, Dantza Korda, mais j’ai voulu amener une petite touche nouvelle avec la création d’un fandango pour les filles, dans la globalité cela reste un spectacle traditionnel. » (Bixente Ciaurris, enseignant de danse).

« Pour un village comme Bidarray, je trouve que cette tradition culturelle est énorme, on travaille sur le projet depuis deux ans. » (Jean-Michel Anchordoqui, maire et danseur).

 

Tradition fédératrice et dynamique pour toute la communauté, développant le lien social intergénérationnel et entre les genres

« Pour participer il y a deux conditions, soit être né à Bidarray, soit y habiter. Pour ceux qui sont partis, cela leur permet de renouer avec les gens qu’ils avaient perdus de vue, pour ceux qui sont venus habiter, cela permet de se faire connaître et de rentrer en relation avec les autres habitants. C’est un relationnel très important pour la commune. » (Jean-Michel Anchordoqui, maire et danseur).

« Cette cavalcade a permis de se retrouver entre Bidarraitar (habitants de Bidarray), surtout de mieux connaître ceux que l’on ne croise pas souvent. » (Xabi Jorajuria, danseur).

« C’est une expérience rare pour une personne ; cela crée vachement de relations qui, depuis, se sont développées. Plein de personnes en ont découvert d’autres sous un nouveau jour. On se rend compte qu’ensemble on peut faire. » (Manu Iñarra, acteur).

« Il y avait besoin d’aide, n’étant ni danseuse, ni musicienne, c’était pour moi l’occasion d’aider aux costumes. C’est un apport très riche, on s’installe autour d’une table et on échange, cela permet de voir les gens sous un autre regard. » (Nathalie Inçaurgarat, couturière).

« Nouveau dans le village, j’ai adhéré car l’idée me plaisait, c’était une manière de s’intégrer dans le village, d’apprendre sur le village. » (Mattin Etxeverria, acteur).

« C’est une aventure de village qui rassemble, il y a beaucoup de mélange de générations, il y a aussi un travail de fond pour apprendre la danse, cela crée une dynamique importante et qui rassemble, d’ailleurs après les répétitions, les personnes allaient boire un coup ensemble. » (Bixente Ciaurris, enseignant de danse).

« On regroupe plusieurs générations de 7 à 77 ans, c’est un plus pour le village et pour soi. » (Betti Arretche, danseur).

« On a beaucoup rigolé entre nous et puis il y a ceux que je ne connaissais pas, maintenant je les connais bien. » (Battitt Etxart, danseur).

« Cela apporte une dynamique dans le village, même dans les villages qui ont beaucoup d’associations, dans ces grandes occasions les villageois se mobilisent, tout le monde est là. » (Kattalin Salaberri, co-auteur, co-metteur en scène et actrice).

« En étant comédiens, nous sommes dans les meilleures conditions pour travailler : les couturières ont cousu les costumes, certains s’occupent aujourd’hui de faire à manger pour tous les participants, d’autres du bar, tout est fait pour que le moment se passe au mieux, c’est ce qui fait la force d’une cavalcade. Le village s’est engagé et rassemblé et pour moi qui travaille à l’étranger (Bordeaux) c’est l’occasion de mieux connaître les gens, de parler avec certains avec qui je n’aurais sinon jamais parlé. Vraiment, la cavalcade a créé une belle dynamique dans le village. » (Mizel Mateo, acteur).

 

Importance identitaire et honneur

« C’est très important, car cela permet de se sentir encore plus Bidarraitar, habitant d’un village. Chacun se sent, à la suite de cette expérience, plus fier pour soi et pour son village à la suite de cette expérience. » (Manu Iñarra, acteur).

« C’est un plaisir pour moi de danser, cela fait vivre le village, c’est un honneur. » (Battitt Etxart, danseur).

« Sachant qu’une cavalcade ne se fait pas tous les 10 ans, pas sous cette forme complète en tout cas (il y en a eu une il y a 12 ans, mais avec que de la danse), c’est vraiment un honneur car quand nous serons plus âgés, nous pourrons dire aux plus jeunes : nous avons participé à cette cavalcade, nous avons contribué à créer cette dynamique dans le village. » (Mizel Mateo, acteur).

 

Liberté d’expression

« Cela m’a beaucoup plu, on peut se lâcher et faire ce qu’on veut tout en étant provocateur, mais en respectant le texte et la personne. » (Paxkal Iturbide, acteur).

« Être porte-parole des villageois est plaisant, dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas... » (Mattin Etxeverria, acteur et nouveau au village).

 

Force d’engagement et « rite du bâton »

« Le rite du bâton est un symbole assez fort, cela renforce le groupe, on s’engage. » (Xabi Jorajuria, danseur).

« Je l’ai vu au départ d’un œil moqueur, mais ce fut un moment sérieux : celui de l’engagement à ne pas révéler les textes ou sujets... On l’a tenu. C’est un moment qui nous a liés, on fait le vœu de ne rien révéler et on a tenu parole. » (Paxkal Iturbide, acteur).

« Oui, c’est vraiment un rite initiatique, on met à ce moment-là toute notre personne au service de cette cause. Cela créé beaucoup d’émotion, c’était un rite ancien que notre metteur en scène a remis au goût du jour. C’est bien de savoir que cela existait autrefois et encore mieux de le pratiquer à nouveau aujourd’hui car c’est en passant à l’acte qu’on évite à ce genre de rite de disparaître, c’est par l’action qu’on laisse la trace d’un rite. » (Mizel Mateo, acteur).

« Cela a engagé et fédéré tout le monde. Si quelqu’un lâchait, cela pouvait mettre le projet en péril. Pour un maire, c’est un projet culturel important, c’est aussi une dynamique, il ne faut pas qu’elle soit mise à mal. » (Jean-Michel Anchordoqui, maire et danseur).

1. GUILCHER Jean-Michel, La Tradition de danse en Béarn et Pays basque français, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1984, p. 453-489.

2. DUVOISIN Jean-Pierre, « Comédie des Basques », Album pyrénéen, 1841.

3. CHALLE, « Une pastorale au Pays basque », Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1871, p. 105-119.

4. ROBY Gabriel, « Un charivari à Bidarray », Biarritz et Pays basque, 2 septembre 1909.

5. HÉRELLE Georges, Études sur le théâtre basque. Le théâtre comique basque, Chikitoak et Koblak, mascarades souletines, tragi-comédies de carnavals, parades charivariques, Paris, Honoré Champion, 1925.

6. GUILCHER Jean-Michel, La Tradition de danse en Béarn et Pays basque français, Paris, Éditions Maison des Sciences de l’Homme, 1984, p. 453-489.

7. ETCHECOPAR ETCHART Hélène, Théâtres basques, une histoire du théâtre populaire en marche, Bayonne, Gatuzain, 1996, 181 p.

8. Revue Pindar (revue abertzale), n° 1, décembre 1976.

9. Revue Pindar (revue abertzale), n° 5, deuxième trimestre 1978.

10. ETCHECOPAR ETCHART Hélène, Théâtres basques, une histoire du théâtre populaire en marche, Bayonne, Gatuzain, 1996, 181 p.

11. ETXALUS Kistiane, conférence sur les toberak, reproduite dans la revue Gernika, n° 9, Bayonne, 1976.

Après une reprise timide dans les années 1970, force est de constater que les Toberak sont aujourd’hui en développement constant, attirant de plus en plus de spectateurs. Il n’y a pas une année sans village organisateur de Toberak en Basse-Navarre ou en Labourd. Jusqu’en 2020, plusieurs villages se sont déjà positionnés dont certains sont déjà en préparation.

L’engouement actuel de cette pratique tient au fait qu’elle constitue un moyen inégalé de rassembler autour d’un projet fédérateur et identitaire, pour le plus grand intérêt de la langue et de la culture basques. La viabilité de l’élément s’affirme aussi au travers de sa vitalité créative. Sur un schéma relativement commun à toutes les parades charivariques, se greffent une réelle parité hommes-femmes, une inventivité des couturières, mais aussi des professeurs de danse, qui élaborent créations ou variantes. Le théâtre n’est pas en reste, il bénéficie aussi du développement d’ateliers théâtre et d’une certaine professionnalisation dans le monde du spectacle vivant en Pays basque. Cela se vérifie dans la richesse des propositions de mise en scène visant à surprendre les spectateurs.

On constate aussi un grand plaisir des acteurs et des spectateurs à se jouer de la norme et à tourner en dérision l’actualité locale et nationale ainsi que ses protagonistes.

Le développement de cette pratique est aussi à relier avec la montée d’une conscientisation identitaire basque : certains participants voient dans cette manifestation l’occasion de donner à la langue basque la place qui lui revient mais aussi celle de transmettre des messages en s’exprimant sans tabous.

L’époque des interdictions (ecclésiastiques ou préfectorales) menaçant l’organisation de parades charivariques est désormais révolue. Les maires sont généralement partie prenante et facilitateurs de l’initiative, mettant à disposition les structures municipales et subventionnant à hauteur de leurs moyens : « pour un village comme Bidarray, cette tradition est énorme, car elle amène beaucoup de relations intergénérationnelles et une dynamique. Cela permet de renouer avec les gens qu’on avait perdus de vue et pour ceux qui sont venus habiter ici, cela leur permet de se faire connaître et d’entrer en relation avec les habitants. » (le maire, Jean-Michel Anchordoquy).

D’autres modes de reconnaissance publique existent également, comme l’octroi de subventions (dont celle de l’Institut culturel basque) ou le large écho accordé à l’événement par la presse.

Par ailleurs, depuis plus de cent ans (Georges Hérelle, Jean-Michel Guilcher, puis plus récemment Michel Aurnague, Xabier Itçaina, Antton Lucu, Miguel Angel Sagaseta Ariztegi, enquêtes du programme Eleketa), les recherches constituent une réelle banque de données sur cette tradition et son évolution.

Depuis la fin des années 1970, de nombreux témoignages filmés, plus ou moins partiels, constituent aussi une réelle documentation. Depuis les années 1990, la société Kanaldude (télévision participative de proximité) filme toutes les parades charivariques et met en vente les DVD, donnant ainsi à tout un chacun la possibilité de détenir chez lui une trace de l’événement, visionnable en famille, ce qui contribue à sa valorisation et à sa transmission.

Enfin, de nombreux livres et articles traitent de cette thématique (cfr. bibliographie).

Cette fiche a été rédigée en 2017 et 2018 par Thierry Truffaut (anthropologue spécialiste des traditions festives et dansées en Pays basque, membre des associations Lapurtarrak, Herri Soinu, Lauburu et Etniker Iparralde) et Terexa Lekumberri (anthropologue chargée du patrimoine oral et immatériel à l’Institut culturel basque).

Depuis de nombreuses années, les deux rédacteurs de cette fiche collectent auprès des habitants des communes où se déroulent les parades charivariques (Terexa Lekumberri, dans le cadre du programme Eleketa mené par l’Institut culturel basque sous maîtrise d’ouvrage du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques ; Thierry Truffaut, dans le cadre de ses recherches sur les fêtes et danses en Pays basque). L’ensemble de leur travail a permis de constituer une base de données importante (cfr. bibliographie).

En outre, l’enquête spécifique menée en 2017 sur le village de Bidarray a permis d’impliquer les villageois (organisateurs, auteurs, maire, couturières, danseurs, acteurs) dans l’élaboration de la fiche. Ils se sont montrés particulièrement accueillants, facilitateurs voire contributeurs lors des ateliers de couture, des répétitions et des représentations. Interviews, photos et films ont ainsi pu être réalisés puis restitués aux participants.

Cette fiche s’est aussi largement appuyée sur les recherches et écrits de Xabier Itçaina, Antton Lucu et Michel Aurnague, eux aussi partie prenante de la dynamique actuelle des Toberak et charivaris. Enfin, elle a bénéficié du travail de relecture et de mise en page de Marion Lastiri, chargée de mission à l’Institut culturel basque et de Mathilde Baqué, stagiaire à l’ICB de février à juillet 2018. Les auteurs de cette fiche rappellent que les informations qu’elle contient ne constituent qu’une description partielle de l’état actuel de la pratique à un instant T.

ALFORD, Violet. Danse et drame en Pays basque. Gure Herria, Bayonne, 1957, p. 195-207.

_____________ Rough music of charivari. Folklore, 1959.

_____________ Pyrenean festivals. Londres, Chotto and Windus, 1937, in-8°.

AYALA, Pier Giovanni & BOITEUX, Martine. En Autriche. Carnavals et Mascarades, Paris, Bordas spectacles, 1988, p. 116-119.

CARDAILLAC, Xavier. L’asouade. Biarritz-Thermal et Biarritz-Salin, 17-24 février et 24 février-3 mars 1901.

CHALLE. Une pastorale au Pays basque. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1871, p. 105-119.

CHARRITON, Piarres. Tobera-munstrak, kabalkada, pastoralak. Jean Etxepare mirikiaren idazlanak 1, Bayonne, Elkar, 1984, p. 317-326.

DESPLAT, Christian. Charivaris en Gascogne. La « morale des peuples » du XVIe au XXe siècle. Paris, Berger-Levrault, 1982, 288 p.

DUVOISIN, Jean-Pierre. Comédie des Basques. Album pyrénéen, 1841.

ETCHECOPAR ETCHART, Hélène. Théâtres basques, une histoire du théâtre populaire en marche.Bayonne, Gatuzain, 1996, 181 p.

ETXALUS, Kistiane. Conférence sur les Toberak. reproduite dans la revue Gernika, Bayonne, 1976, n° 9.

GAIGNEBET, Claude. Le Carnaval. Paris, Payot, 1974.

GUILCHER, Jean-Michel. Danses et cortèges traditionnels du carnaval en pays de Labourd. Bulletin du Musée Basque, n°46, Bayonne, Société des Amis du musée Basque, 1969.

___________________ La danse traditionnelle dans les provinces basques de France. Être basque, Toulouse, Privat, 1983, p. 424.

___________________ La Tradition de danse en Béarn et Pays basque français. Paris, Éditions Maison des Sciences de l’Homme, 1984.

HARITSCHELHAR, Jean. Tobera muntrak Baigorrin. Bat Soziolinguistika aldizkaria, n° 67, 2008, p. 37-41.

HARRUGUET, Sauveur. La danse basque en Basse-Navarre. Bulletin du Musée basque, 1927, p. 26-36.

HÉRELLE, Georges. Les parades charivariques de la vallée de la Nive. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts, Bayonne, 1917.

________________ Les farces charivariques basques. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts, Bayonne, 1918.

________________ Les charivaris nocturnes en Pays basque français. Revue internationale d’études basques, n° 15, 1924, p. 503-522.

________________ Études sur le théâtre basque. Le théâtre comique basque, Chikitoak et Koblak, mascarades souletines, tragi-comédies de carnavals, parades charivariques. Paris, Honoré Champion, 1925.

IRIGOIEN, Mattin. Tobera berriaz, … edo hobeki erran : gaurko toberaz. Euskara, 1999, XLIV, n° 1, p. 283-291.

ITÇAINA, Xabier. Danse, tradition, et société au Pays basque Nord. mémoire de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, sous la direction de M. Garraud, s.d.

_____________ Danse, rituels et identité en Pays basque Nord. Ethnologie française, 1996, n° 3, Paris, Armand Colin, p. 490-503.

_____________ Tobera-munstrak Lapurdi barnekaldean. Sukil, cuadernos de cultura tradicional, 2, Pampelune, 1998, p. 2-18.

_____________ Sanction orale, fête et politique : le charivari à Itxassou au XIXe siècle. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, 1996, n° 151.

_____________ Danse et chant en Pays basque. Kantuketan, l’univers du chant basque, Saint-Sébastien, Elkar, 2002, p. 209-252.

_____________ Temporalités rituelles et changement social. La circulation du sens dans le calendrier festif d’un village basque. Zainak, Saint-Sébastien, Eusko Ikaskuntza, 2004, n° 26, p. 315-336.

_____________  La mort de l’huissier. Les parades charivariques basques comme rites de diversion identitaire. In : DARBON, Dominique, OTAYEK, René & SADRAN Pierre (dir.), Altérité et identité, itinéraires croisés. Mélanges offerts à Christian Coulon. Bruxelles, Bruylant, 2012, p. 353-368.

_____________ Désordre public et ordre social. Charivari et politique en Labourd intérieur (XIXe-XXe siècles). In : LE GALL, Laurent, OFFERLE, Michel & PLOUX, François (dir.), Le Politique sans en avoir l’air. Aspects de la politique informelle, XIXe–XXIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 189-208.

_____________ Baigurako bolantak. Toberak eta ohidura dantzatuak Irisarrin. Bulletin du Musée basque, 2013, n° 179.

ITHURRIAGUE, Jean. Parades charivariques. Gure Herria, Bayonne, 1938, 18 (3), p. 246-256.

LAJOUX, Jean-Dominique. Le Calendrier et le fêtes calendaires dans l’Europe contemporaine, origines et évolution, essai d’interprétation. Thèse de doctorat, Paris, Université Sorbonne René-Descartes, 1991, 1080 pages en 3 tomes.

_____________________ La grande ronde des Fêtes Alpines. L’Alpe, Glénat/Musée dauphinois, 2001, n° 10, spécial « Fêtes d’Hiver », p. 11-32.

_____________________ Charivari, Charivari, qui se marie. Revue Rocavari, 2002.

_____________________ Fêtes païennes. Les grandes heures du calendrier. Paris, Delachaux et Niestlé, 2016, p. 336.

LA NIVE, G; Un charivari à Macaye. Biarritz-thermal et Biarritz-salin, 24 février-3 mars 1901.

LEKUMBERRI, Terexa. Étude sur les Toberak ou parades charivariques. Enquête menée sur le village d’Irrissarry. Certificat d’ethnologie européenne et française, Université Bordeaux II, 1983.

LUKU, Antton. Libertitzeak. Pampelune, Pamiela, 2014, p. 472.

MICHEL, Francisque. Toberac-munstrac, ou comédies. Le Pays basque, sa population, sa langue, ses mœurs, sa littérature et sa musique. Bayonne, Elkar, 1981 (réédition), p. 55-62.

NOGARET, Joseph. Une parade charivarique à Esterençuby. Bulletin du Musée basque, 1926, n° 1-2, p. 41-46.

PONTET, Josette. Morale et ordre public à Bayonne au XVIIIe siècle. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, 1974, n° 130, p. 136.

REICHER, Gil. Un charivari qui finit mal à Saint-Jean-Pied-de-Port en 1832. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, 1937, n° 21.

ROBY, Gabriel. Un charivari à Bidarrai. Biarritz et Pays basque, 2 septembre 1909.

SAGASETA ARIZTEGI, Miguel Angel. Danzas de Valcarlos. Pampelune, Diputacion Foral de Navarra, 1977, p. 177.

_____________________________ Luzaideko Ddantzak, Zamudio-Bizkaia. Gara, 2011, p. 888.

_____________________________ Jauziak. Urratsak eta partiturak (avec un DVD), Zamudio-Bizkaia, Gara, 2017, p. 153.

SACX, Maurice. Récréations bayonnaises, jeux, divertissements et plaisirs. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, 1984, n° 140, p. 329-332.

TRUFFAUT, Thierry. Questionnaire sur les traditions souletines en 1909, d’après les archives de l’évêché de Bayonne. Ekaina, Bidart, 1990, n° 33, p. 9-14.

_______________ Ihautiri. Carnavals et fêtes d’hiver au Pays basque (textes accompagnant les aquarelles d’Annie Garnier). Saint-Jean-de-Luz, Ohidurak, 2004, n° 1.

_______________ Joaldun et Kaskarot. Des carnavals en Pays basque. Bayonne/Saint-Sébastien, Elkar, 2005, 366 pages.

_______________ Vers un inventaire des traditions carnavalesques et hivernales de la province du Labourd. Vitoria/Gasteiz, Fondation José Miguel de Barandiaran, 2011, n° 15, 147 pages, CD de 40 monographies (3367 pages), 2 DVD d’1 heure chacun de témoignages en basque et de présentation de traditions carnavalesques.

VAN GENNEP, Arnold. Manuel de folklore français contemporain. Paris, Picard, 1943-1988, 8 vol. Revue Pindar (revue abertzale), n° 1, décembre 1976, et n° 5, 2e trimestre 1978

Fonds Eleketa collecté par l’Institut culturel basque, sous maîtrise d’ouvrage du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques (consultable aux Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, pôle de Bayonne, et au siège de l’Institut culturel basque à Ustaritz) :

  • Aurnague Michel. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 1490-1493
  • Jaury Peio et Uhaldeborde Henri. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques. Archives départementales. 19 AV 203-204
  • Maya Graxi et Urruty Laurent. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 1506, 1510
  • Harignordoquy Jean-Pierre et Laurent. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 954
  • Itçaina Xabier. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 1521-1522
  • Hirigoyen Jeanne. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 915
  • Arbelbide Xipri. Collecte Eleketa. 2014 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 883
  • Bidart Betti et Haristoy Marcel. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 150
  • Bidart Jean-Baptiste, dit Jamattitt Kuxkurrio. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 97
  • Franchisteguy Fernand. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 19 AV 517
  • Etcheverry Beñat. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 14 AV 14-24, 27
  • Idieder Aña. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 14 AV 76-77
  • Iribarren Pierre. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 14 AV 636-638
  • Lacourrège Juanita. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 14 AV 682
  • Otharan Marie-Jeanne. Collecte Eleketa. 2014. © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales. 14 AV 54

 

Fonds Kanaldude Kanaldude (télévision locale et participative en langue basque) filme depuis 1997 de nombreux événements culturels remarquables du Pays basque Nord, dont les cavalcades (Toberak). Les dernières filmées à ce jour sont celles d’Irissarry (2012), Itxassou (2011 et 2012), Urrugne et Mendionde (2014), Macaye (2016), Bidarray (2017).

 

Fonds Thierry Truffaut (copies consultables à l’Institut culturel basque, Ustaritz)

  • Cavalcade d’Itxassou, 2007 ;
  • Cavalcade de Lasse, 2006 ;
  • Luzaideko Bolantak, 2006.

Association Dantzan
www.dantzan.eus

Bilketa, portail des fonds documentaires basques
www.bilketa.eus

Institut culturel basque
www.eke.eus

Musée basque et de l’histoire de Bayonne
www.musee-basque.com

Personnes rencontrées en 2017 :
Kattalin Salaberri (co-auteur, co-metteur en scène et actrice), Mizel Mateo, Manu Iñarra, Mattin Etxeverria, Paxkal Iturbide (acteurs), Nathalie Inçaurgarat (couturière), Bixente Ciaurris (enseignant de danse), Jean-Michel Anchordoqui (maire et danseur), Xabi Jorajuria, Betti Arretche, Battitt Etxart (danseurs). D’autres témoignages ont été collectés en 2014 dans le cadre du programme Eleketa (cfr. filmographie).

Localisation :
Nouvelle-Aquitaine, Pyrénées-Atlantiques, Pays basque, Basse-Navarre et Labourd.

Institution porteuse du dossier :
Institut culturel basque / Euskal kultur erakundea
Pôle ethnologie et patrimoine
Château Lota - 64480 Ustaritz
05 59 93 25 25
www.eke.eus / info@eke.eus

 

Date de remise de la fiche : avril 2018.
Année d’inclusion à l’inventaire : 2018.

N° d'inventaire Ministère Culture : 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00401
Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2hg

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnavals_basques

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