La balle au tamis de Tours-en-Vimeu

Il s’agit d’un jeu de balle collectif issu du jeu de paume. Il se situe entre la longue paume et la balle à main nue.

Les joueurs se renvoient la balle selon des règles similaires à celle des jeux de longue paume, ballon au poing et balle à la main.

Il s’agit d’un jeu de balle collectif issu du jeu de paume. Il se situe entre la longue paume et la balle à main nue.

Les joueurs se renvoient la balle selon des règles similaires à celle des jeux de longue paume, ballon au poing et balle à la main (cf. fiches de ces 3 jeux).

L’équipe attaquante doit « faire mourir » la balle dans le terrain défendu par l’équipe adverse. La balle est envoyée dans le camp adverse où elle doit être rattrapée à la volée ou au rebond. Si la balle n’est pas rattrapée, l’endroit où elle a atterri est reporté sur la ligne de côté par une « chasse » (piquet en bois rouge ou bleu) qui matérialise alors la « corde » (ligne de séparation imaginaire des terrains des deux équipes). Le jeu fonctionne donc sur le principe du gagne-terrain ce qui permet à une équipe de réduire l’aire de jeu qu’elle occupe et défend. Le terrain, généralement en bitume ou terre battue, mesure 80 m de long sur 12 m de large.

Il est délimité par des « rapports » (poteaux) se trouvant aux 4 coins. Les points sont comptés en « quinze » : 15, 30, 45 et jeu. Un match se joue généralement en 7 jeux. Les équipes sont composées de 8 ou 9 joueurs : un ou deux « fort du jeu » (capitaine de l’équipe), un « foncier » (celui qui sert et qui se trouve au fond du terrain), de deux « cordiers » (près de la corde), de deux « basses-volées » et deux « basses volées de 15 » (au milieu et sur les côtés) et d’un milieu de corde. L’existence de 2 chasses de couleur différente (une rouge et une bleue) permet de marquer successivement l’endroit où la première équipe (chasse rouge) puis la seconde (chasse bleue) a fait mourir la balle et permet ainsi aux équipes de ne changer de terrain qu’une fois tous les 2 jeux. Lors du service, le joueur (le foncier) peut utiliser le « tamis », cercle grillagé sur trépied, qui permet de faire rebondir la balle avant de la frapper.

En effet, cette dernière étant très dure et peu flexible elle rebondit peu. Toutefois l’utilisation du tamis n’est pas obligatoire (de ce fait, ce jeu est également appelé « pelote au tambour »). Le joueur peut lancer la balle en l’air pour servir comme au tennis. Le tamis ne sert donc qu’à l’engagement. Il s’agit d’un cerclage de « caisse-claire » (instrument de musique), de 40 cm de diamètre et 20 cm de hauteur, reposant sur 3 pieds et au milieu duquel se trouve un treillis flexible fonctionnant comme une sorte de trampoline pour la balle. Le joueur tape la balle à l’aide d’un tambour : sorte de gant-battoir dans lequel on place la main. Il est constitué d’une partie de bois bombé à l’extérieur et recouverte d’une peau tannée très tendue côté paume. Il mesure à sa partie la plus large 26 cm pour les enfants et 28 cm pour les adultes. Le tambour est fixé sur le poignet à l’aide de liens de cuirs et ne doit pas excéder un poids de 190 gr (lacets compris). Cet outil de propulsion permet d’avoir un jeu plus long ce qui augmente les dimensions du terrain par rapport aux autres jeux similaires (longue paume, ballon au poing et balle à main nue). Il est d’ailleurs le plus long des jeux de balle picards. La balle, qui mesure environ 5 cm de diamètre, est en gomme dense et très dure.

Elle va donc très vite, ce qui fait que les joueurs la perdent parfois des yeux (ce qui lasserait également les spectateurs et expliquerait aussi le fait que ce jeu soit de moins en moins pratiqué). Pour les entrainements en extérieur sur des terrains courts ou pour les débutants, les joueurs utilisent des balles de tennis qui sont plus grosses et plus lentes. Sur les terrains intérieurs, les balles de squash sont parfois utilisées, elles sont plus petites et plus rapides que les balles de tennis mais restent moins rapides et moins lourdes que celles de balle au tamis.

Un tambour : sorte de gant

Une balle

Un terrain

Chasses : deux, une rouge et une bleue.

Un tamis : accessoire.

Tamis : cerclage de bois ou de métal avec grillage synthétique.

Balle : autrefois avec un noyau dur recouvert de laine et de cuir, aujourd’hui en caoutchouc.

Tambours : en bois, en cuir et en vessie de porc.
Aujourd’hui, les tambours sont surtout fabriqués en peaux synthétiques et en plastique. Ce sport n’étant plus beaucoup pratiqué dans la région, l’essentiel du matériel est issu de récupération et de bricolages. Il n’y a pas de fournisseur propre à ces instruments. Les joueurs s’approvisionnent aussi par le biais de pratiquants d’autres sports comme ceux de la « petite balle au tamis ». Ce sport est pratiqué en Belgique. Tamis, balles pleines et tambours y sont aussi utilisés.

Chasses : piquets en bois peints sur fixés sur un socle de bois.

Sur des terrains en extérieur ou en intérieur.

Ce jeu décline et n’est quasiment plus joué. Toutefois, les membres de l’association Tertous (dernière structure d’accueil de ce jeu en Picardie) pratiquent des démonstrations lors de journées de présentation (fêtes locales, fêtes de village, festival de la culture picarde…).
Ils effectuent aussi quelques journées de formation dans les écoles du Vimeu. Le festival « Ches wèpes », organisé par le Conseil régional de Picardie et l'Office Culturel Régional de Picardie propose aussi des démonstrations et des initiations.

Historique général :

Le jeu de balle au tamis est issu du jeu de paume. La balle était renvoyée à l’aide d’un gant de cuir petit à petit transformé en tambour. D’après des archives du XVe siècle ce jeu était également pratiqué en Normandie et dans la région parisienne. Ce jeu est aujourd’hui encore présent dans la Somme où une cinquantaine de club étaient recensés à la fin de la seconde guerre mondiale. Toutefois, il ne reste plus de structure d’accueil (club) en Picardie, hormis l’Union Tertous. Ce jeu s’apparente au jeu de la balle au tambourin joué dans le Languedoc-Roussillon (cf. fiche de ce jeu) et en Italie, ainsi qu’au jeu de la « petite balle au tamis » pratiqué en Belgique. N.B. : L’origine de ce jeu est la même que celle du ballon au poing, de la balle à la main et de la longue paume : le jeu de paume. Les jeux ont évolué de manière différente selon les lieux et certains se seraient dotés d’ustensiles (moyen de propulsion : tambour, raquette) afin de lancer la balle toujours plus loin. Du fait de leur origine commune, les règles de ces jeux sont souvent similaires.

Historique particulier de l'entreprise, de la personne ou de l'organisme, de la forme d'expression ou de l'espace culturel faisant l’objet de la fiche :

Tertous, créé en 1992, a pour rôle de promouvoir la culture picarde. L’union Tertous est née de l’initiative de personnes souhaitant conserver et mettre en commun le savoir sur la culture picarde. Elle regroupe diverses associations sportives, littéraires, musicales de la région Picardie. L’union se donne pour but de défendre et promouvoir la culture picarde en pérennisant les activités « liées à son histoire, à son identité, à sa langue ».

  • Portes-ouvertes 
  • Exposition
  • Foire/salon
  • Festival
  • Site internet

Présentation lors du festival itinérant « ches wèpes ».
Valorisé par l’Union Tertous.

Articles de presse locale et régionale.

Jeu représenté au colloque « Les jeux de paume européens : jeux d’hier, sports de demain ? », Paris, Université Paris Descartes, UFR STAPS, 29 mai 2009.

Cegarra Marie, Jeux de balle en Picardie. Les frontières de l’invisible, L’Harmattan, CEFRESS, Université de Picardie, 1998, 263 p.

Lazure Marcel, Les jeux de balle et ballon picards : ballon au poing, balle à la main, balle au tamis, longue paume, éd. du Centre Régional de la Documentation Pédagogique de Picardie, 1996, 119 p.

Leblond Jean-François, Brochard Yvan, Vie et traditions populaires en région Picardie. Oise, Somme, Aisne, éd. Horvath, 1989, 327 p.

Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée : Thierry Sellier, Président de l’Union pour la culture picarde Tertous.
Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit… : Tours-en-Vimeu, pays du Vimeu (Ouest de la Picardie entre les vallées de la Bresle et de la Somme).
Adresse : 14, rue de Courcelles Ville : Tours-en-Vimeu
Code postal : 80210
Téléphone : 03.22.26.75.37
Site Web : http://tertous.chez.com/

Dates et lieu(x) de l’enquête : 10 juillet 2012, Châteauneuf sur Sarthe
Date de la fiche d’inventaire : 13 juillet 2012
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Chloé Rosati-Marzetti
Nom du rédacteur de la fiche : Chloé Rosati-Marzetti


N° d'inventaire Ministère Culture
:  2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00248
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk28t

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Balle_au_tamis

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