La société Alexandre Mareuil est spécialisée dans la fabrication de maroquinerie et le "sur mesure".
Elle est l’une des dernières entreprises françaises à fabriquer des articles haut de gamme indispensables au harnachement du chasseur (valises pour armes, fourreaux, cartouchières).
La société Alexandre Mareuil est spécialisée dans la fabrication de maroquinerie et le "sur mesure". Elle est l’une des dernières entreprises françaises à fabriquer des articles haut de gamme indispensables au harnachement du chasseur (valises pour armes, fourreaux, cartouchières). Depuis plusieurs années elle élargit sa gamme en proposant des articles détournés de l’esprit chasse par les matières et les formes afin de mieux s’inscrire dans un style urbain ou weekend chic. L’entreprise
travaille sur de nombreux projets en parallèle : habillage de meubles, aménagements intérieurs, gainage d’objets, conception de prototype en maroquinerie par exemple. Elle sert de bureau d’études pour certaines marques afin d’apporter une expertise à la fabrication de l’article souhaité.
La spécificité de l’entreprise repose sur sa capacité à contrôler la création tout au long de la fabrication du modèle jusqu’aux finitions. Certains sont des articles haut de gamme uniques dans la forme et les matériaux utilisés (peaux d’éléphants, peaux d’élans ou autruches, etc.). Elle exerce le savoir-faire du sellier-maroquinier par la fabrication des articles de maroquinerie "façon sellier". François Brun est le styliste de l’entreprise. Il supervise le travail de ses huit compagnons artisans et conçoit de nouveaux modèles en vue d’une fabrication artisanale. Il collabore avec la directrice déléguée de l’entreprise Sophie-Charlotte van Robais pour étudier les tendances de la mode et la recherche de nouveaux matériaux.
- Après avoir reçu les peaux tannées fournies par le peaussier l’entreprise stocke ses peaux dans un local bien aéré à l’abri de l’humidité et de la lumière trop vive qui cassent le cuir.
- Ces peaux sont ensuite utilisées en fonction du modèle à réaliser. On sélectionne alors l’épaisseur de cuir adéquat. Ce choix est en parfaite cohérence avec la fonctionnalité du produit. De la matière textile (la toile) est également employée. La liste des matériaux nécessaires est remise au coupeur chargé de faire la préparation initiale à l’assemblage. En fonction de l’emplacement des morceaux sur le produit, il faudra "marier" les panneaux : même couleur, même grain… Pour masquer la tranche brute du cuir, chaque morceau reçoit une couche de teinture (la coloration).
- Ensuite les différents éléments de l’objet en cuir sont coupés soit à la main soit à l’aide d’emporte-pièces. Le coupeur doit respecter les dessins et connaître parfaitement les peaux. Il écarte les défauts éventuels du cuir. Il tient compte du "prêtant" (le sens d’étirement de la peau et le meilleur placement pour tirer le meilleur avantage de sa surface allouée). Les éléments coupés sont affinés pour obtenir l’épaisseur idéale de la peau (la refente). Le parage consiste à amincir la peau sur les côtés de façon régulière afin d’éviter les épaisseurs lorsqu’ils devront être collés et/ou piqués avant assemblage.
- Puis les techniques d’assemblages à la main et de coutures sont nombreuses et confèrent qualité et fiabilité à l’objet. Les parties pré-collées sont assemblées entre-elles par piquage. Les finitions peuvent être propres aux techniques de la sellerie parce que l’on travaille des cuirs plus ou moins épais. Les finitions sont réalisées à la main ou à la machine en fonction de l’objet. Les coutures à la main apportent un cachet traditionnel : à l’aide d’une alêne, on perfore le cuir pour faciliter le passage d’une aiguillée de fil enduit. La machine apporte une régularité des points. Les pièces ainsi assemblées donnent le volume à l’objet qui se présentait jusqu’alors plat.
- Ensuite, sont ajoutés les accessoires de "bijouterie", c’est-à-dire les fermoirs, les boucles, les pressions ou les ornements .Les serrures par exemples ont été réalisées sur mesure et marquées Alexandre Mareuil. Cette touche finale donne à l’accessoire son élégance.
- La finition main apporte la touche finale au modèle. L’ouvrier brûle la tranche de l’objet pour égaliser les bords. Après avoir de nouveau gratté, il passe une teinture. Il applique de la cire d’abeille pour protéger la tranche. Il passe ensuite un papier de verre fin pour enlever toutes les imperfections et lisse encore une fois. Enfin, il frotte le cuir avec un chiffon pour le faire briller.
Dans ses fabrications l’entreprise utilise deux types de cuirs : les cuirs bovins lisses à tannage végétal traditionnel et écologique et les cuirs de veaux grainés reconnus pour leur souplesse. Ces cuirs utilisés pour l’ensemble de la gamme sont spécifiques dans la mesure où le veau grainé est de provenance française. Il s’agit là d’un grain foulonné (le grain apparaît naturellement via le processus de tannage) et non imprimé (grain régulier, marqué à chaud), réalisé dans le sud-ouest, et utilisé par les plus grandes maisons de luxe française. Le cuir à tannage végétal est un cuir tanné à base d’écorces, de racines, etc. L’entreprise n’utilise pas de chromes pour ce type de cuir. Il est utilisé pour la collection chasse à l’origine et depuis 2007 pour la collection maroquinerie et se patine au fil du temps.
L’entreprise s’approvisionne auprès d’une tannerie française située à Espelette, le veau grainé. Les autres cuirs proviennent des tanneries italiennes qui pratiquent le tannage végétal. François Brun se rend deux fois par an en Italie. La spécificité de l’entreprise est de travailler également les peausseries rares fournies par ses clients chasseurs de safaris par exemple (essentiellement africains) telles que les peaux d’éléphants, d’hippopotames, d’alligators etc. Elle offre des gammes complètes en peaux d’éléphants (peaux robustes réputées pour leur grain particulier, leur longévité et leur patine au fil des années). Quant aux toiles elles proviennent de fournisseurs français. Elles sont en fibre naturelles coton, laine ou lin. Elles subissent un traitement déperlant qui consiste à appliquer une substance hydrofuge laissant glisser les gouttes d'eau sur la toile. Les coloris sont variés : vert, marron, brique, tweed, etc.
La société travaille également le bois pour les valises et pour les calages lors des aménagements intérieurs. Le bois de hêtre est utilisé quant à lui pour la fabrication des pieds de trépieds.
Modèles, patronages :
L’entreprise possède une collection de patronages remontant pour certains à 1972. Elle conserve les patrons de tous les modèles qu’elle fabrique.
Le matériel reste accessible et, si les différentes étapes de travail réclament une grande diversité d’outillage et de machines, on peut s’équiper correctement pour assurer une production rentable.
Les machines ont été acquises sur le marché industriel : machine à piquer, machines à coudre refendeuse, pareuse, presses à découper, matériel de menuiserie, etc. François Brun constate que les écoles de formation ne sont pas équipées des machines adéquates qui permettraient d’apprendre aux jeunes à travailler dans les règles de l’art. La dextérité de la main ne peut être acquise entraînant ainsi une raréfaction des savoir-faire.
La société Alexandre Mareuil propose une diversité de produits en perpétuelle évolution depuis 1972. Elle propose un catalogue avec près de mille références : chasse, maroquinerie, vins&cadeaux, sur-mesure. A chaque fabrication, un nouveau défi s’offre aux compagnons artisans de la maison. La marque a bâti sa légende autour de l’univers de la chasse en créant des valises pour fusils, des fourreaux, des cartouchières. Elle fabrique les accessoires indispensables au harnachement du chasseur.
- Les valises à fusil
Entièrement fabriquées à la main, les valises à fusils et auto-cases sont proposées en cuir ou en toile et cuir. Pour une protection maximale, des renforts en cuir ou en laiton ornent les angles de toutes les valises, fabriquées sur une base bois. Dans le souci de répondre au mieux aux attentes des clients, la maison propose également des valises faites sur-mesure. Un modèle de valise innovante a par ailleurs été développé par la marque. C’est une valise qui est utilisée pour tous types d’armes grâce à sa mousse à mémoires de formes.
- Les valises à cartouches
Elles peuvent contenir jusqu’à 200 cartouches en vrac ou 8 boîtes de 25 avec une séparation centrale à l’intérieure.
- Les fourreaux
Les fourreaux sont en cuir ou toile et cuir, doublé ou non doublé. Ils protègent l’arme pendant son transport ou en action de chasse. Ils sont adaptables à tous types d’armes. Certains sont équipés de cadenas à chiffre pour une sécurité maximale. Ils peuvent être à embouts différents pour des fusils juxtaposés ou superposé, pour le transport d’une ou 2 armes, et de longueurs différentes selon la taille de l’arme. Certains fourreaux à arme démontée permettent de transporter son arme de façon la plus compacte possible.
- Les sacs cartouchières
Elles peuvent avoir un rabat articulé qui facilite l’accès aux munitions grâce à un meilleur maintien du rabat sur l’arrière lorsque le sac est ouvert. Elles peuvent transporter les munitions en quantité (de 40 à 100 selon les modèles) à la taille ou à l’épaule. Il peut s’agir également de seau pour cartouches ou de sacs à dos mais aussi des pochettes pour munitions à mettre dans la poche.
- Bretelles, manchons, porte-gibier, trompes
La marque propose des modèles de bretelles tressés ou classiques, antidérapantes pour une stabilité maximale qui permettent aux chasseurs de transporter l’arme à l’épaule. Un manchon en veau grainé et en mouton lainé permet de se réchauffer les mains. Il peut se porter autour du cou ou la ceinture. Il peut également être utilisé à plat pour s’assoir dessus. Le porte gibier est conçu pour transporter le gibier en bandoulière. Cela permet de supporter le poids à l’épaule et non sur une ceinture. Quant aux trompes plates ou rondes, elles sont fabriquées en laiton par des professionnels de l’instrument de musique puis gainées de cuir dans l’atelier et cousues main.
- La bagagerie chasse
La société propose depuis de nombreuses années une bagagerie chasse, destinée à faciliter le transport des accessoires de chasse, tout en répondant aux contraintes du chasseur. Afin de transporter les vêtements et bottes mouillées, les sacs de battue et les sacs à bottes sont spécialement conçus avec des poches imperméables amovibles. Des sacs à dos transportent les vêtements et accessoires à la chasse. Des carniers à l’ancienne permettent grâce au filet avant amovible de transporter le gibier.
- Accessoires
Les trépieds aux assises triangulaires en cuir et aux pieds en bois de hêtre ont été développés par la marque. Ils supportent un poids allant jusqu’à 150 kilos grâce à un croisillon spécialement pour la marque en 2008.
Des kits isothermes en acier inoxydable et équipés d’un système de verseur et de gobelets amovibles (flasques, bouteilles).
Un porte-permis permet de transporter son permis de chasse en le protégeant.
Un repose-canon permet de poser le canon sur sa chaussure dans l’attente du gibier.
Des livres de chasse pour noter ses remarques ou des livres d’or.
Différents types de laisses et colliers sont réalisés en cuir à tannage végétal qui ne déteignent pas sur les poils de chiens.
Pour la survie de l’entreprise il a fallu élargir le champ d’activité. Le secteur de la chasse en crise est de surcroît saisonnier (septembre-décembre) limitant de fait la production. Il est à noter que 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé par la vente des articles de chasse. Le positionnement de leader dans le domaine de la chasse, l’a encouragée à créer une maroquinerie plus traditionnelle. Les amateurs de maroquinerie homme et femme ont également la possibilité de créer l’objet souhaité entièrement sur-mesure. Une gamme urbaine a été proposée alliant tradition et créativité puisqu’il s’agissait de s’inspirer pour certains de modèles traditionnels de chasse.
Alexandre Mareuil s’oriente vers de nouveaux univers tels que le vin&cadeaux ou l’aménagement intérieur. Des valises six bouteilles de la forme d’un attaché-case permettent de transporter six bouteilles en toute sécurité grâce à un aménagement fixe ou amovible en compartiments en bois gainé de feutrine. Des sacs "papiers" trois bouteilles en cuir fin et souple inspiré des sacs en papier kraft. Une valise à pique-nique munie d’assiettes, de sets de couverts, d’un tire-bouchon, de verres, de serviettes et de plaid en laine bouillie. Des tabliers de sommelier en veau grainé de divers coloris, des sous-verres et repose-carafes, carnets de dégustations, tire et tournes bouchons etc.
L’atelier est installé aux portes de Bordeaux à Artiguès. Les locaux sont de plein pied. Huit personnes y travaillent à ce jour. Il se compose de :
- bureaux administratifs
- atelier de fabrication
- salle de collage
- salle de travail du bois
- stockage des matières premières : cuir et toiles essentiellement
- stockage des produits finis
- showroom
L’entreprise est prête à former les jeunes. Elle a déjà accueilli plusieurs stagiaires et de nombreux apprentis. Dans le cadre de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (AGECOOP ONG) François Brun a mis en place des formations en maroquineries de 1981 à 1987 années dans divers pays en voie de développement (Maroc, Tunisie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Dominique, etc.). En 2000, l’entreprise a embauché un ouvrier autodidacte devenu aujourd’hui chef d’atelier. Il a acquis les bases du métier en cinq ans par un apprentissage interne. Seule la motivation lui a valu cette embauche. Mais François Brun constate que les formations actuelles ne sont plus adaptées à la réalité du marché. Elles se dégradent et sont bien souvent théoriques. Aujourd’hui l’entreprise ne peut pas anticiper les départs à la retraite. François Brun ne trouve pas les personnes adéquates qui pourraient remplacer les deux ouvrières (une piqueuse et une piqueuse/magasinière) bientôt à la retraite. Le travail est long, parfois compliqué. Il faut être motivé face à un métier manuel dont les tâches sont bien souvent répétitives. Selon lui les jeunes ne sont pas suffisamment sensibilisés à ces métiers. Ils n’arrivent pas à apprécier la valeur et la qualité d’un travail traditionnel qui nécessite de perpétuer des techniques ancestrales. La formation en interne est un investissement pour l’entreprise qui ne peut se permettre de former des jeunes qui abandonnent ou partent chez les concurrents.
D'après -"Le maroquinier, Métier et Formation", Compagnon du Devoir : 42-43.
La maroquinerie vient du vocable "maroquin" (du Maroc) qui désignait autrefois une peau de chèvre ou de mouton tannée au sumac et à la noix de galle.
De tout temps, l’homme a ressenti le besoin de porter sur lui des objets de valeur (précieux et personnels) pour lesquels il dut fabriquer des contenants. Le métier est né ; il évolue encore de cette nécessité.
De la Préhistoire où l’homme devait certainement, pour ses déplacements, fabriquer des balluchons en peaux, à la Grèce Antique ou à sa rivale romaine qui équipaient leurs armées de sacs à dos appelés "bugla", le sac a toujours été, pour l’homme, un signe de mobilité.
Au Moyen-âge, l’accessoire se diversifie. Les déplacements se font désormais à cheval, et l’on porte armes et bagages dans des sacs en peau de veau. Les objets précieux du clergé et de la noblesse sont disposés dans de petites valises appelées "bouges" ou "bougettes" tandis que la monnaie se range, au fil du temps, dans des aumônières et autres sacoches et en les décorant de ferrures ciselées ou de pierres précieuses, l’homme déclenche le premier phénomène de mode de l’accessoire. Il marque ainsi son rang et son besoin de plaire. Mais ces fabrications disparates et peu répandues, ne nécessitent cependant pas encore l’organisation d’un métier complet. Au Moyen-âge, la mauvaise connaissance des cuirs fins oriente d’ailleurs les fabricants vers les tissus. Et ce n’est vraiment qu’avec l’arrivée du "maroquin" au XIIIe siècle que l’accessoire cuir se développe, notamment dans les cités de Fez, Byzance et Cordoue où l’on apprend très vite l’art de travailler cette matière.
Or, malgré l’apparition de ce cuir, la corporation des maroquiniers n’est pas encore née car la mode vestimentaire d’alors ne permet aucune évolution. Les robes amples et leurs nombreuses poches, cachées dans les jupons, n’autorisent pas l’utilisation de quelque sac que ce soit. On note cependant qu’au début du XVIIIe siècle, la noblesse fit preuve d’un grand raffinement en exhibant quelque temps des sacs parfumés.
L’avènement du sac à main, véritable réalisation de base de notre métier, se produit réellement sous le Directoire, lors d’une complète métamorphose du vêtement. A l’occasion d’un grand bouleversement de la morale, auquel s’allient le goût de la nouveauté et un grand désir de liberté (nouveau pour la gent féminine), les robes deviennent transparentes et se portent très près du corps, la question se pose alors de savoir où mettre des poches ? Leur suppression engendre aussitôt l’apparition des "réticules" où tissus, cuirs et métaux se marient pour le plaisir des yeux.
De cette époque jusqu’au début du XIXe siècle, le sac reste petit puisqu’on lui demande surtout d’être un alibi de décoration. D’ailleurs aux alentours de 1870, on fait une très nette différence entre le sac du soir et le sac du jour : peau de phoque ou maroquin pour apparaître au soleil et tissu pour sortir sous les étoiles.
Au début du XXe siècle, le sac à main devient irremplaçable, soutenu par le bagage (malle, valise, vanity, etc.) qu’exige l’apparition de nouveaux moyens de transport. En effet, train, automobile, bateau et avion se développent, embarquant chaque jour à leur bord plus de voyageurs, créant un besoin de "contenant appropriés" à ces voyages. Les grandes marques telles Hermès ou Vuitton, proposent des lignes d’accessoires allant de la malle-cabine au vanity-case, en passant par la malle-auto spéciale pique-nique. C’est l’époque bénie de la sellerie-maroquinerie où la couture main des anciens selliers-harnacheurs assemble bois gainés de cuir, fermoirs plaqués et peaux de poisson afin de protéger et transporter les flacons en cristal des nécessaires de toilette, les couverts en argent des malles de pique-nique, etc.
Les quarante premières années du XXe siècle provoquent un bouleversement important dans l’existence de certaines corporations, notamment celles liées au transport. Les nouveaux moyens de locomotion relèguent les chevaux aux écuries, laissant peu de place aux bourreliers-harnacheurs : 80% de tournent alors vers la sellerie-garniture (aménagement intérieur des véhicules), 15% continuent le métier pour disparaître malgré tout au fil du temps et les 15% restants vont vers la sellerie-maroquinerie (maroquinerie cousue à la main) qui fleurit selon les nouveaux besoins de la société.
Aujourd’hui sous le terme "maroquinerie" se cache une grande variété de produits : les sacs pour dames ou hommes, les articles de poche, les articles de voyages et de sport, les articles de sellerie-harnachement, les articles de chasse et pêche, ainsi que les ceintures et bracelets-montres, etc.
La société "Alexandre Mareuil" a été fondée en 1972 par M. André Colombeix, passionné de chasse. Autodidacte en maroquinerie, il dirigeait une entreprise textile dans les Pyrénées spécialisée dans la fabrication de pulls en laine. Alors qu’il rentrait de la chasse de Sologne en voiture, il sillonne les routes du village Mareuil sur Belle en Dordogne… Alexandre Mareuil ou Alexandre de Mareuil ? Il cherche un nom à connotation chic. C’est finalement le nom Alexandre Mareuil qu’il choisit.
À son départ à la retraite en 1995, la société a été rachetée par un financier. C’est en 1996 que François Brun rejoint l’atelier en tant que directeur. Autrefois maroquinier sur-mesure à Saint-Émilion, il devient également le styliste de la marque et le garant de la qualité des fabrications. La société a ensuite été rachetée par un groupe familial, majoritairement détenu par M. Arnaud van Robais, passionné de chasse. Depuis trois ans, sa fille Sophie-Charlotte van Robais, intègre l’entreprise et en prend la direction générale en tant que directrice délégué afin de perdurer l’esprit et le style propre à Alexandre Mareuil.
- Catalogue Alexandre Mareuil
- Site internet
- Showroom / Galerie
- Foire / Salon
- Label Entreprise du Patrimoine Vivant
- Réseau de professionnels
La marque Alexandre Mareuil est reconnue auprès d’un grand nombre de professionnels français et étrangers. Elle compte à ce jour 250 revendeurs de ses produits de chasse partout en Europe. Elle répond parfois à des commandes spécifiques telles que la réalisation de produits publicitaires pour de prestigieux châteaux ou pour les grands noms de la maroquinerie de luxe ainsi que du travail sur mesure.
En parallèle, pour toucher une nouvelle frange de clientèle, la société souhaite introduire ses produits dans les magasins multi-marques de prêt-à-porter chic et dans les grands magasins. Mais elle est actuellement en phase de démarchage pour de futurs points de ventes. Elle envisage d’ouvrir à Paris, une première boutique en nom propre, vitrine entièrement consacrée à une ligne d'accessoires. Sophie-Charlotte van Robais trouve toutefois que le positionnement de la maroquinerie sur le marché français est difficile.
Partenariats, développement
- L’entreprise a développé une nouvelle édition « Patine » conçue avec un cireur de chaussures bordelais. Chaque pièce est unique ; le cuir est patiné ce qui permet de donner aux produits un aspect vintage très prisé. Par cette édition, elle a contribué à rééditer un ancien modèle d’appareil photo en fabriquant son étui en cuir patiné. Par ailleurs elle travaille en partenariat avec des industriels de l’automobile par exemple pour offrir des bagages à chaque vente d’un nouveau modèle de voiture de chasse.
- Elle a travaillé auprès des grandes marques de coutellerie pour proposer des écrins en cuir par exemple. Elle collabore avec les hôtels. Elle fabrique des malles à vins pour les châteaux de vignobles.
- Elle a travaillé auprès de certaines personnalités médiatiques telles que Johnny Halliday par exemple qui a commandé une tête de lit en peau d’autruche et une meuble télé gainé de plus de 200 peaux de galuchat.
Expositions, salons
Plusieurs expositions sur les salons professionnels français et étrangers ont été menés ces dernières années par l’entreprise : le salon professionnel de la chasse à Nuremberg, le salon de la chasse "Chic et Chasse" à Rambouillet et le salon de la chasse "Country Show" aux portes de Versailles. Elle a par ailleurs exposé sur le salon international "Vinexpo" de Bordeaux. La diversification de la gamme a permis à la marque d’offrir son savoir-faire à de nouveaux horizons comme au Japon qui a une connaissance des produits de qualités fabriqués en France. Elle participe pour cela aux salons "Collections Françaises" qui ont lieu deux fois par ans à Osaka et à Tokyo. Elle souhaite aujourd’hui s’implanter en Chine en développant l’image de marque sur ce marché chinois friand des produits haut de gamme et "made in France".
L’entreprise a été labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant" en 2006. Elle est inscrite sur l’Annuaire Officiel des Métiers d’Art de France et sur l’Inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel du Ministère de la Culture.
- Centre de ressources de l’Institut National des Métiers d’Art (INMA)
23, avenue Daumesnil – 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85. info@eurosema.com
Articles
- "Le maroquinier, Métier et Formation", Compagnon du Devoir : 42-43.
La maroquinerie représente les manufactures, l’artisanat et l’industrie2. Selon une enquête du Centre technique cuir chaussure maroquinerie (C.T.C.) en 2002, 233 unités de production employaient 11 916 personnes pour un chiffre d’affaires de 1,09 milliard d’euros en France. Les entreprises se répartissent principalement dans sept régions : en Ile-de-France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Centre, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine. Elles exportent plus du tiers de leur production.
Les manufactures et les ateliers en France se caractérisent par une production de grande qualité. Les marques de luxe à la réputation mondiale (Vuitton, Hermès, Lancel, Longchamp) fabriquent ou sous-traitent leurs produits haut de gamme en France ou en Europe. Cependant les petits ateliers souffrent d’un manque de notoriété et d’image de marque. Pour y remédier et pour lutter contre la délocalisation, la profession a mis en place des stratégies combatives: relance de l’image d’articles fabriqués en France, renouvellement de l’offre des produits et des services, développement de la polyvalence du personnel et formation des salariés, renforcement de la coopération fabricants-fournisseurs, optimisation de la distribution, regroupement d’entreprises.
L’entreprise Alexandre Mareuil est l’une des dernières entreprises en France spécialisée dans la fabrication d’articles de chasse et le sur-mesure. Il existe de nombreux revendeurs d’articles de chasse, mais ils n’assurent pas la fabrication, et la plupart du temps, ne vendent pas de produits haut de gamme. C’est la seule entreprise qui utilise des matériaux aussi rares pour ses produits. Il est difficile de prévoir ce que sera le métier demain. Par ailleurs dans une urgence planétaire de protection de l’environnement, le travail du cuir d’animaux, même d’élevage, pourrait être mal venu dans certains cas et pose le problème de la ressource qui doit être respectueuse de la biodiversité. Il reste du chemin à faire selon François Brun tant dans le recrutement que dans la formation. Cela pourrait sans aucun doute assurer un potentiel d’embauches non négligeable et une reconnaissance accrue de nos compétences et savoir-faire.
2 Fiche SEMA "Maroquinier", Janvier 2006 - CU.1, © Centre de ressources Sema, ISSN 1763-6892
Personne(s) rencontrée(s)
- Sophie-Charlotte Van Robais, directrice déléguée
- François Brun, styliste, sellier maroquinier, formation
Localisation (région, département, municipalité)
Nouvelle-Aquitaine, Gironde, Artiguès-près-Bordeaux
Adresse : 1, avenue du Millac
Ville : Artiguès-près-Bordeaux
Code postal : 33 370
Téléphone : 05 56 06 00 21 / 06 08 68 13 64
Adresse de courriel : scvanrobais@alexandremareuil.com
Site Web
Dates et lieu(x) de l’enquête : 27 avril 2010
Date de la fiche d’inventaire : 16 juin 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Lamia Gabriel
Nom du rédacteur de la fiche : Lamia Gabriel
Nom du photographe : photos ©Alexandre Mareuil
N° d'inventaire Ministère Culture : 2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00119
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2zx
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Mareuil
Generated from Wikidata