Grâce au kaolin, Limoges devient, dès la fin du XVIIIe, un important centre de production de la porcelaine.

Date de création : 1863
Nombre total de personnes actuellement occupées dans l’entreprise : 500 salariés, 3 unités de production et 6 filiales de commercialisation en Europe, en Asie et aux États-Unis.

Secteur : Terre
Métier : Tourneur céramique
Spécialité : Potier de porcelaine – Modeleur-Mouleur – Peintre sur porcelaine
Type d’activité : Création / Restauration / Tradition

Nombre d’entreprises exerçant ce métier en France et leur localisation : environ 80 entreprises dans le secteur de la porcelaine en Limousin.

- Dessin : l’idéation de nouveaux produit est faite en collaboration avec des designers, des artistes ou sur la base d’anciens modèles.

- Création de modèles et des moules : le dessin (qui représente l’objet réalisé à l’échelle taille cuite) est transmis au modeleur qui doit réaliser en volume de plâtre l’objet voulu. Le modèle en plâtre est agrandi de 14% afin de tenir compte du retrait qui survient lors du séchage et la cuisson de la pièce. Le modèle permet d’obtenir le premier moule et ensuite le noyau (répétition en plâtre de chacune des parties du modèle. Du noyau seront tirés les moules de production permettant la réalisation de pièces de porcelaine en série.

- Coulage : le coulage consiste à verser de la barbotine dans un moule en plâtre pour la fabrication des pièces creuses. La porosité du moule va permettre à l'eau contenue dans la barbotine d'être aspirée tandis que les particules de porcelaine vont être arrêtées à la surface du plâtre. Lorsque l'épaisseur souhaitée - plusieurs mm - est atteinte, le moule est renversé pour vider l'excédent de barbotine. La pièce doit raffermir avant le démoulage.

- Garnissage : le garnissage consiste à coller, avec de la barbotine appliquée au pinceau, les éléments tels que les anses des tasses, les becs des cafetières, les boutons de couvercles sur les corps des objets. Ces éléments rapportés sont coulés à part dans des moules.

- Finissage : le finissage permet d'ôter sur les pièces les "coutures" provoquées par la division du moule en plusieurs parties et d'effacer toute autre imperfection. Pendant que l'objet est tenu sur un mandrin, il est travaillé avec plusieurs outils. D'abord une lame d'acier puis des abrasifs doux et du crin de cheval. Un pinceau mouillé et une éponge permettent la finition avant le séchage.

- Calibrage : utilisé pour la fabrication des pièces rondes et hautes tels que tasses ou saladiers. Le pressage isostatique, utilisé depuis les années 80 permet d’obtenir des pièces plus régulières et de fabriquer environ 400 assiettes à l’heure.

- Séchage

- Cuisson de dégourdi : les pièces façonnées, éventuellement garnies, finies et séchées subissent une première cuisson à 980°C. On l'appelle la cuisson de dégourdi. Elle permet d'obtenir des pièces indélayables, plus résistantes mécaniquement et présentant une porosité maximum qui facilitera l'absorption de l’émail.

- Émaillage : aussi appelé couverte pour la porcelaine et glaçure pour la faïence, l'émail de porcelaine est un verre feldspathicocalcique. Broyé finement, il est maintenu en suspension dans l'eau par le brassage du bain et l'adjonction de produits spécifiques, les défloculants. La couverte est un vernis qui cuit à la même température que la pâte sur laquelle il est posé. La pièce passe dans un bain d'émail.

- Cuisson grand feu : la cuisson grand feu à 1400°C vitrifie la pâte et l'émail pour développer blancheur, solidité et translucidité de la porcelaine. La pâte est amenée à une fusion partielle, l'émail à une fusion totale.

- Décoration des pièces : certaines pièces de valeur sont peintes à la main, dans la majorité des cas, un chromo (décalcomanie) est apposé à la main.

3 principaux composants de base de la porcelaine :

- le kaolin (50 %) qui joue le rôle de squelette et donne à la porcelaine sa blancheur,

- le quartz (25 %) qui apporte la dureté et la translucidité recherchée,

- le feldspath (25 %) qui joue le rôle de fondant et permet la vitrification.

Le kaolin, composant essentiel de la porcelaine, est découvert en France, sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche, à quatre kilomètres de Limoges, en 1768. Le filon de carrière de Marcognac s’est épuisé, l’extraction s’est arrêtée en 1936. Le kaolin est aujourd’hui importé d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne, de Nouvelle Zélande, de France (Allier, Morbihan…).

- Outils traditionnels de modelage et de façonnage.

- Four tunnel fonctionnant au gaz – la chaleur constante permet de produire des pièces plus solides et sans défauts.

- Presses isostatiques (dès années 80) – permettant d’améliorer la qualité et d’augmenter.

Services de table, décors de la maison (luminaires, consoles, coiffeuses, tables) et bijoux.

L’entreprise compte 500 salariés et 3 unités de production : les ateliers de la rue Albert Thomas, l’usine d’Oradour-sur-Glane et l’Ancienne Manufacture Royale de Limoges.

Les ateliers de la rue Albert Thomas ont été réhabilités en circuit de visite guidé ouvert au public en 1998.

L’usine d’Oradour-sur-Glane est une unité de production moderne à fort rendement, qui fabrique exclusivement le blanc, 10 000 m2 qui regroupent un matériel très perfectionné.

L’Ancienne Manufacture Royale de Limoges, rachetée par Bernardaud en 1986, la plus ancienne fabrique de Limoges, créée en 1736. Elle est spécialisée dans la réédition à l’identique de pièces de musées et de services historiques.

Depuis sa fondation en 1863, cinq génération se sont succédées. Bernardeaud est une entreprise familiale. Peu de manufactures de porcelaine de Limoges sont encore une affaire familiale.
Cinq personnalités ont apporté leur pierre et leur style à l’entreprise :

-1900 : Léonard Bernardaud, entré comme apprenti à l’usine Delinières, il rachète à la fin du XIXe siècle les parts de la société ainsi que les bâtiments et les terrains de la fabrique Rue Albert Thomas. La "Taupinière" est désormais le berceau de l’entreprise Bernardaud.

-1923 : Michel Bernardaud relève le défi industriel et fait traverser à l’entreprise les périodes difficiles des années 30 et 40. Il construit le premier four tunnel à Limoges en 1949.

-1950 : Jacques Bernardaud , féru de peinture et peintre lui-même imprime son sens du beau à l’entreprise et cultive les relations avec les artistes de son temps.

-1962 : Pierre Bernardaud est un homme de communication. En 1967, il fait appel au maître du design industriel Raymond Loewy pour créer le premier service contemporain en porcelaine de Limoges. Il lance peu après la première campagne de spots publicitaires à la télévision.

-1994 : Michel Bernardaud est l’ambassadeur de la marque dans le monde. Bernardaud s’internationalise totalement, tout en affirmant son enracinement : l’usine de la rue Albert Thomas est réhabilitée et devient un centre de culture et d’accueil ouvert au public et aux artistes.

La plus part des personnes employées dans l’entreprise se sont formées au Lycée Professionnel Le Mas Jambost. Cette formation permet d’acquérir les bases de la céramique, mais un long apprentissage en entreprise est nécessaire pour apprendre le geste et pour le maîtriser. Les métiers les plus longues à acquérir sont ceux de mouleur-modeleur et de peintre sur porcelaine.

En 1768 une femme trouve à Saint-Yrieix près de Limoges, une argile blanche et onctueuse dont elle se sert comme de savon. Une expertise révèle une substance promise à un tout autre avenir : le kaolin. Grâce au kaolin, Limoges devient, dès la fin du XVIIIe, un important centre de production de la porcelaine.

Bernardaud est né à Limoges. Premier fabricant et exportateur de porcelaine en France, est aussi une entreprise familiale. Depuis 1863, les secrets et les techniques de la porcelaine s’y transmettent de père en fils. Bernardaud connaît l’alchimie et les gestes qui transforment la terre en une céramique d’une blancheur et d’une finesse incomparable, translucide et sonore. Bernardaud fournit des services de table dans le monde entier, son nom jouit d’une renommée internationale, mais ses racines demeurent à Limoges. La porcelaine y représente un patrimoine dont Bernardaud est le premier dépositaire. Rue Albert Thomas, la Manufacture a ouvert au public les portes de ces lieux magiques qui furent le berceau de l’entreprise. Dans les anciens ateliers de fabrication de la porcelaine, un musée vivant, un lieu d’exposition et un centre d’accueil pour les artistes assurent la pérennité et la transmission de l’héritage. Michel Bernardaud entend ainsi affirmer sa citoyenneté et revendiquer un enracinement régional qui est à l’origine du rayonnement de Limoges et qui fonde l’avenir de l’entreprise.

Bernardaud œuvre dans la durée et se nourrit de l’air du temps. Pour lui la tradition, fut-elle centenaire, s’accorde avec le temps qui passe pour donner naissance à des formes nouvelles et des usages inédits. Bernardaud fait appel aux artistes pour renouveler ses modèles et insuffler à la porcelaine la vie qui la rend si précieuse. Elle emprunte les lignes du présent, occupe de nouveaux territoires : de la table à la maison et de la maison au bijou.

La Fondation d'entreprise Bernardaud, créée en 2003 par Michel Bernardaud et située à Limoges, vise à renouveler le regard porté sur la porcelaine, la réinventer, explorer de nouveaux territoires, revaloriser le savoir-faire de ce métier trop méconnu.
La Fondation accueille les visiteurs et leur propose un circuit de visite qui leur permettra, à l'aide d'un guide, de découvrir le métier et toutes les étapes de la fabrication de la porcelaine.
La Fondation invite des créateurs de tous horizons et de toutes nationalités à venir réinventer la porcelaine, générer des échanges audacieux, explorer de nouveaux territoires, inventer des usages inédits qui déborderont les arts de la table.
La Fondation organise chaque été dans son circuit de visite une exposition autour de la céramique, qu'elle soit ancienne ou contemporaine, de France ou d'ailleurs. Le but étant de montrer aux visiteurs d'autres expressions riches et variées de ce matériau.

Résidences d’artistes : ça permet aux artiste de découvrir la céramique et des nouveaux matériaux et techniques et à l’entreprise de faire évoluer son savoir-faire et de l’adapter à des créations contemporaines. C’est un échange très intéressant et enrichissant.

Bernardaud œuvre dans la durée et se nourrit de l’air du temps. Pour lui la tradition, fut-elle centenaire, s’accorde avec le temps qui passe pour donner naissance à des formes nouvelles et des usages inédits. Bernardaud fait appel aux artistes pour renouveler ses modèles et insuffler à la porcelaine la vie qui la rend si précieuse. Elle emprunte les lignes du présent, occupe de nouveaux territoires : de la table à la maison et de la maison au bijou.

L’entreprise Bernardaud a reçu le label Entreprise du patrimoine vivant.

Un des chef d’atelier de l’entreprise a été nommé maître d’art par le Ministère de la Culture. Bernardaud fait partie des soixante dix entreprises du Comité Colbert qui représentent à l’étranger l’industrie du luxe et la qualité française.

- La DRAC de Limoges a réalisé un inventaire des pièces et des outils présents dans les anciens ateliers de l’entreprise Bernardaud.

Personne(s) rencontrée(s)

- Responsable de la visite du musée d’entreprise 

- Michel Bernardaud

Localisation (région, département, municipalité)

Nouvelle-Aquitaine, Département de la Haute-Vienne, Limoges

Adresse : Responsable de la visite du musée d’entreprise
Ville : Limoges,
Code postal : 87100

Téléphone : 05 55 10 55 50
Fax : 05 55 10 55 55
Adresse de courriel : hhuret@bernardaud.fr
Site Web 

Dates et lieu(x) de l’enquête : 24 novembre 2008
Date de la fiche d’inventaire : 24 novembre 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli – Catherine Virassamy
Nom du rédacteur de la fiche : Francesca Cominelli

N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00007
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2n3

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Porcelaine_de_Limoges

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