L'héliogravure

- Cliché : tout d'abord, on fabrique à partir de l'original un cliché diapositif demi-ton de même dimension que l'image finale.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG : École Supérieure Estienne, 18 boulevard Blanqui 75013 Paris / Tél. : 01 55 43 47 47 Fax : 01 55 43 47 48 / Site internet

DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Insolation du papier gélatiné : sous lumière ultra-violette, un tirage contact sera effectué sur un papier gélatiné spécial. Ce papier a été préalablement sensibilisé en l'immergeant dans une solution de bichromate de potassium puis séché. L'action de la lumière UV a durci la gélatine du papier proportionnellement à l'exposition reçue. En fait, il y a deux procédés, pour recouvrir la plaque d'un principe photosensible : le coulage direct de la gélatine sur le cuivre ou l'utilisation de papier gélatiné. Ce dernier procédé est décrit ici.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : stage auprès du maître Jean-Daniel Lemoine, retraité de l'aéronautique, passionné de cette technique. Durée : 1 an.

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Préparation de la planche et grainage : la plaque de cuivre (planche) est d'abord soigneusement dégraissée. Ensuite on la graine. Cette opération de grainage consiste, en utilisant une boîte à grains, à recouvrir la plaque d'un fin nuage de colophane aux grains très petits. Vient ensuite la cuisson qui, sous un réchaud à gaz, fait refondre les grains en de minuscules gouttelettes qui adhèrent fortement à la gélatine et la protègeront localement contre l'attaque des acides.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Transfert : le papier gélatiné est immergé dans l'eau et mis en contact avec la plaque de cuivre (ou planche) qui a auparavant subi un nettoyage et dégraissage soigneux. On retire très vite l'ensemble hors de l'eau et on essore avec une raclette. Par ses propriétés hygroscopiques, la gélatine a tendance à adhérer fortement au cuivre.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : stage auprès du maître Jean-Daniel Lemoine, retraité de l'aéronautique, passionné de cette technique. Durée : 1 an.

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Dépouillement : cet ensemble est ensuite immergé dans de l'eau à 40°C. La gélatine non isolée fond alors, ce qui permet de séparer le support papier. Par agitation, on dissout peu à peu la gélatine non isolée et l'on voit apparaître sur la planche la gélatine durcie reproduisant le négatif du cliché : les zones claires (faible couche de gélatine) correspondent aux parties foncées du cliché et vice et versa. À la fin du dépouillement, la plaque maintenant gélatinée est séchée à l'air libre. Elle est alors extrêmement sensible aux variations d'environnement (température et humidité) et doit être manipulée avec beaucoup de précautions.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : stage auprès du maître Jean-Daniel Lemoine, retraité de l'aéronautique, passionné de cette technique. Durée : 1 an.

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Attaque à l'acide : on immerge la planche dans une cuvette contenant du perchlorure de fer. Une fois lancée, cette opération ne peut plus être stoppée jusqu'au rinçage final. On suit à l’œil la progression de l'attaque en surveillant le noircissement ; quand celui-ci ralentit, on change alors le mordant par un mordant moins dense (plus dilué) qui procurera une attaque moins profonde mais se propagera vers les parties denses de la gélatine.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Nettoyage : la plaque est ensuite nettoyée de son vernis puis de la gélatine. Si elle est réussie, on la recouvrira par galvanoplastie d'une mince couche d'acier pour la durcir et permettre de plus nombreux tirages.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Encrage : comme dans tous les procédés taille-douce, la plaque est ensuite encrée au rouleau avec des mélanges d'encres grasses propres à la gravure.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Essuyage : l'encre en surface est alors essuyée pour ne laisser encrées que les tailles (creux correspondants aux noirs de l'image). L'essuyage constitue un tour de main qui demande une longue et quotidienne pratique.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

- Tirage : un papier spécial pour la gravure est alors placé, humidifié, sur la planche préalablement positionnée sur la table de la presse. Le tout passe entre les rouleaux dont la pression va permettre au papier d'aller chercher l'encre jusqu'au fond des tailles. Ce travail nécessite une presse taille-douce d'excellente qualité pour restituer toutes les finesses de la planche. Quand le tirage sort de la presse, il doit être séché plusieurs jours entre des buvards sous pression, pour finalement obtenir un tirage bien plat.

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : ESAIG / DMA Arts graphiques Gravure

Nombre de personnes dédiées à cette phase: 1

Source  9 juin 2008

- Stock de cuivre- le prix du cuivre a augmenté considérablement. Les délais de livraison étant très longs (2 mois), il devient difficile de répondre ) des commandes imprévues et urgentes.

- Bichromate de potassium - étant un poison, il est nécessaire d'obtenir des permis pour pouvoir s'en procurer.

- Papier gélatiné - fourniture chez Bergger, société spécialisée dans la fabrication de produits et papiers photographiques.

- Acides - perchlorure de fer.

- Encre - mélanges d'encres grasses propres à la gravure.

- Papier spécial pour gravure.

- Outils de gravure : roulette, pointe sèche, brunissoir, repérés chez Charbonnel

- Lampe sodium

- Rouleau -pour encrer la plaque

- Cuvette - pour contenir le perchlorure de fer

- Châssis UV

- Réchaud à gaz

- Boîte à grains

- Tournette - machine du XIXe siècle pour étaler les gélatines, 1m80 de diamètre, très difficile à trouver car elle n'est plus fabriquée

- Cisaille - pour couper le cuivre

- Sécheuse

- Boîte à résine

- Presse taille-douce - pour imprimer les héliogravures

Plaques de cuivre gravées, d'après le procédé de l'héliogravure. Ces matrices sont ensuite imprimées manuellement sur presse taille-douce en un nombre limité d'exemplaires, numérotés et signés par l'artiste.

D'une superficie d'environ 70m², l'atelier est installé au Potager du Dauphin de Meudon, dans un pavillon qui a été complètement réhabilité et les étages transformés en ateliers artisanaux. Les premiers artisans d'art s'y sont installés en mai 2008. L'espace n'est accessible au public que sur rendez-vous et dans des horaires précises. Néanmoins cet espace est très convenable pour l'activité de Fanny Boucher, car elle ne travaille pas avec le grand public, mais avec un public très spécifique d'artistes et éditeurs, qui la connaissent grâce au bouche à oreille ou par le biais d'internet, et qui viennent visiter son atelier sur rendez-vous.

Le savoir-faire n'a pas été transmis par apprentissage familial, mais par le maître Jean-Daniel Lemoine, retraité de l’aéronautique, passionné d'héliogravure, qui s'est beaucoup engagé pour redécouvrir et remettre au point cette technique. L'entreprise n'a pas été transmise, mais créée par Fanny Boucher.

Fanny Boucher étant encore jeune, n'envisage pas de transmettre son entreprise. Elle ne dispose pas de suffisamment de moyens pour pouvoir former un apprenti. Cependant, elle reçoit fréquemment des stagiaires de l'École Estienne, et donne des cours sur l'histoire et les techniques des procédés photomécaniques au XIXe siècle, à  l'Institut National du Patrimoine, école qui forme des conservateurs et des restaurateurs du patrimoine.

L'origine de l'héliogravure date de la fin du XIXe siècle. C'est un procédé qui permet le transfert d'une image sur une plaque de cuivre par l'intermédiaire de gélatine photosensible. Les bases des procédés photomécaniques furent jetées par Niepce qui, vers 1826, découvrit les propriétés de sensibilité à la lumière du bitume de Judée et réalisa la première reproduction photomécanique.

En 1856, un concours organisé par le duc de Luynes devait récompenser les meilleurs procédés permettant la conservation des images en facilitant leur diffusion par des moyens industriels. Ce concours verra décerner ses 2 pris à Poitevin, l'un en 1863 pour son procédé au charbon, l'autre en 1867 pour son procédé de lithophotographie.

En 1878, un imprimeur viennois, Karl Klic, combinant les diverses méthodes mise sua point par Nègre, Poitevin et Fox-Talbot, qui avait fait énormément progresser cette technique, aboutira à un procédé d'héliogravure réellement industriel, qu'il continuera à améliorer pour l'adapter aux machines rotatives.

L'héliogravure servait à reproduire une image en grand nombre d'exemplaires, aujourd'hui elle est employée surtout dans le domaine artistique et du luxe.

(Source, 11 juin 2008.)

Fanny Boucher, artiste et artisan d'art, née en 1976, est diplômée de l'École Estienne, école supérieure d'arts appliqués spécialisée dans le domaine de l'édition. Elle y a étudié les techniques propres à l'estampe, a suivi une formation d'artiste graveur en taille-douce et a obtenu son diplôme des métiers d'art dans cette spécialité avec mention félicitations du jury.

Très tôt intéressée par les liens pouvant exister entre la photographie et la gravure, elle s'est spécialisée en héliogravure au grain, puis a créé en 2000 à Issy-les-Moulineaux son propre atelier, Hélio'g, le seul en France à utiliser cette technique.

Reconnue par toute la profession, son entreprise a été labellisée en 2007 "Entreprise du Patrimoine Vivant" par le Ministère des PME, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales.

Dès juin 2008, son atelier est installé au Potager du Dauphin de Meudon, dans un Pavillon qui a complètement été réhabilité et les étages transformés en ateliers artisanaux.

- Plaquette

- Guide

- Portes-ouvertes

- Exposition

- Site internet

- Label Entreprise du Patrimoine Vivant

- Réseau de professionnels

- Hôtel d'activité - Potager du Dauphin, Meudon

Travaillant actuellement surtout avec des artistes, des éditeurs et des galeristes provenant, au niveau international, de la Chine, du Japon, du Québec, de l'Espagne, de l'Allemagne et de la Suisse, Fanny Boucher cherche à développer son marché, aux niveaux national et international.

Elle participe directement, et non par le biais des éditeurs, à des foires comme FIAC, Bâle et Paris Photos.

Inscription sur l'inventaire des métiers d'art rares en Île-de-France (http://www.metiersrares.com/ lien désactivé)

- Archives personnelles, avec un modèle de tout ce qui a été gravé par l'atelier de Fanny Boucher.

Personne(s) rencontrée(s)

- Fanny Boucher, chef de l'entreprise Hélio'g, seul atelier à pratiquer l'héliogravure de façon artisanale en France.

Localisation (région, département, municipalité)

Île-de-France, Hauts-de-Seine, Meudon

Adresse : 15 rue Porto-Riche - atelier n.12 - Potager du Dauphin
Ville : Meudon
Code postal : 92190

Téléphone : 01 46 44 65 12
Adresse de courriel : fanny@heliog.com 
  Site Web

Indexation : Gravure / cuivre / héliogravure

Date et lieu(x) de l'enquête : 5 juin 2008
Date de la fiche d'inventaire : 5 juin 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli
Nom du rédacteur de la fiche : Francesca Cominelli

N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00008
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2nj