Le trait de charpente regroupe les moyens graphiques en usages depuis le XIIIe siècle en France permettant d’exprimer par le dessin et avec la plus grande précision la réalité des volumes d’un édifice, de leur pénétrations ainsi que les caractéristiques des pièces de bois qui permettent de les composer.

Le trait de charpente regroupe les moyens graphiques en usages depuis le XIIIe siècle en France permettant d’exprimer par le dessin et avec la plus grande précision la réalité des volumes d’un édifice, de leur pénétrations ainsi que les caractéristiques des pièces de bois qui permettent de les composer. Il fait l’objet d’un enseignement particulier, tout à fait distinct de la théorie et de la pratique de l’architecture. Par ce procédé le charpentier peut déterminer au sol et en préfabrication toutes les pièces, aussi complexes soient elles, et, ainsi, être certain qu'au moment de la mise en place de la charpente tous les assemblages les plus complexes et les plus volumineux s'emboîteront parfaitement.
Le trait de charpente joue un rôle symbolique important dans l'initiation et le système de valeurs des compagnons du Tour de France. Les rites de passage successifs (aspirant, compagnon, compagnon fini) des charpentiers utilisent par métaphore des éléments empruntés au domaine du trait. Plus qu'une discipline technique, le trait joue le rôle de référent garant d'une véritable vision du monde propre au monde compagnonnique.

"Ça s'appelle l'art du trait pratique de charpente et dans le mot art, il y a quelque chose qui rejoint l'esprit. Cette condition du trait pratique de charpente est basée sur un trait d'axe et une ligne de niveau; elle symbolise la terre, avoir les pieds sur terre. La ligne d'axe, c'est savoir se tenir droit. Et tout le principe de l'art du trait pratique de charpente découle de ces deux axes. On va faire des rabattements pour avoir des vraies grandeurs, la géométrie est quelque chose qui est imparable du point de vue de la précision et de la réalité. On est capable de diviser un cercle en sept partie égales avec un compas, ce qu'on ne pourra jamais faire en mathématique avec les chiffres, il y a toujours un petit quelque chose derrière la virgule, pas derrière le compas. Le trait sert à entrer en vraie grandeur avec des volumes et avec des épaisseurs de bois. Il ne s'agit pas de faire comme avec la géométrie descriptive avec des simples lignes, il va s'agir d'assembler des morceaux de bois qui ont une section une longueur qui doit être appropriée à l'usage qu'on va devoir en faire". (Jean-Louis Valentin, Compagnon Charpentier du Devoir)

Aire d'épure généralement couverte, réalisée sur un plancher ou une aire maçonnée.

Le tracé lui même nécessite du matériel de dessin : crayons, règle, compas, cordeau.
Sa mise en pratique sous forme de maquette en trois dimensions nécessite du bois sec, et des outils pour le tailler : scies, rabots, etc..

Aujourd'hui les maquettes sont réalisées à l'aide de pièces de bois travaillées à la machine (dégauchisseuse, rabotteuse) le sciage des coupes demande beaucoup de précision et se fait toujours à la scie à main. Les scies japonaises très fines sont recherchées pour ce travail.

Les machines sont classiques pour le travail du bois.

- Épures sur papier, ou sur aire d'épure (au 1/10e ou grandeur nature)

- Maquettes, ou chef d’œuvre, en bois

Ateliers d'entreprise, salle de cours de charpentiers : locaux le plus souvent couvert pour protéger de la pluie.

Le trait de charpente est encore bien vivant en France, diffusé dans différents lieux de formation. Il est encore inscrit dans les référentiels de formation garantis par l’éducation nationale. Cependant avec la progression récente et impressionnante des machines à commandes numériques dont s’équipent progressivement les entreprises, il y a lieu de craindre que d'ici une dizaine d'années, l’enseignement du trait disparaissent de la culture technique des charpentiers, remplacés par des machines. pour la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment, il existe 25 centres de formation en France (voir site). Pour l'Association ouvrière des Compagnons du Tour de France, il existe 48 maisons en France, et un Institut supérieur de la Charpente et de la construction bois (Angers) (voir site). Pour l'Union Compagnonnique, 25 sections locales (voir site). Concernant les professionnels en activité, il est impossible de dénombrer ceux qui utilisent et enseignent le trait, par rapport à de nombreuses entreprises de charpente où le trait n'est pas du tout pratiqué.

Le Trait de charpente n’est pas seulement un moyen technique pour permettre la préfabrication sur mesure avant le levage sur le chantier des ouvrages les plus complexes et les plus prestigieux. Il est aussi une discipline intellectuelle et morale et le signe d’une maîtrise de soi progressive de la part des gens de métiers. Le Trait s’apprend tout au long d’une progression qui au minimum dure années, voire tout une vie. Dans l'initiation compagnonnique le trait des charpentiers a une signification précise, dont les ramifications et les développements font l'objet.
Le Trait et sa maîtrise sont devenus très tôt des symboles de pouvoir et leur obtention est l’enjeu d’efforts et de reconnaissance sociale importante.

À partir de 1800, et dans le sillage des connaissances véhiculées par le livre de Nicolas Fourneau, maître de Trait, dans toute la moitié Nord de la France, l'édification de lucarnes guitardes témoignent par leur exécution exceptionnelles, du passage et de la signature d'un charpentier d'exception, Il se place ainsi symboliquement au sommet de la hiérarchie de la profession, et donc de la société.

Le Compagnonnage en France a rapidement contribué à la diffusion et au développement du Trait. Sa maîtrise progressive permettait d’accompagner la progression initiatique des itinérants. Faire montre d’une connaissance de plus en plus affinée du trait et de ses applications a toujours été le corollaire d’une progression morale et technique très valorisée dans les sociétés compagnonniques. Le Trait aujourd’hui n’est plus le seul apanage de l’enseignement compagnonnique. Il se pratique dans certains points du territoire français, en particulier les Centres de Formation, lycée professionnels, mais aussi dans les entreprises dont il constitue parfois le quotidien de l'activité.

L'entreprise Valentin débute sa vie en 1969 grâce à Jean-louis Valentin Maître Charpentier.
Elle emploie 2 personnes, fait de la charpente traditionnelle destinée aux constructions pavillonnaires et n'est pas encore spécialisée dans la restauration de bâtiments anciens. Mais le patrimoine aubois, présent de façon constante, tant par le matériau (forêts nombreuses) que par les témoignages du passé (pan de bois) fait prendre une nouvelle direction à l'entreprise. Décidant en 1973 de ne faire que des charpentes en chêne, l'entreprise se tourne naturellement vers la restauration, travaillant essentiellement avec des particuliers puis avec l'ONF (Office National des Forêts).
En 1979, "Le Mortier d'Or" donnera un bel exemple des talents de l'entreprise, et lui permettra de se faire connaître des architectes, des maîtres d’œuvre, des personnalités de la ville de Troyes ainsi que de l'association de sauvegarde du vieux Troyes et des monuments historiques.
Les travaux dans les grands monuments à Troyes s'enchaînent "Le musée d'art moderne" en 1982, "L'Hôtel du petit Louvre" en 1988, "L'abbaye Saint Martin-es-Aires" en 1989, "L'Hôtel Dieu" en 1992. En 1995, l'entreprise Valentin devient la Société Valentin toujours attachée au petit patrimoine local, et forte de son expérience en monuments historiques, elle s'attache ensuite à conserver les demeures anciennes en leurs apportant le confort du 21éme siècle. Elle participe à la réhabilitation du centre ville de Troyes, avec en 1998 la restauration du Prisunic, Nouvelles Frontières, Jennyfer (Rue Emile Zola).
En 1998, Jean-louis Valentin abandonne la gestion de l'entreprise familiale pour la céder à sa fille Valérie et pour créer son cabinet d'architecte dédié à la maison champenoise. Depuis la Sarl Valentin emploie une vingtaine de personne et travaille en partenariat avec le cabinet d’architecture.
Ensemble, nous continuons notre action de préservation du bâti bois qui s'inscrit dans la démarche du développement durable.

- Site internet

- Portes-ouvertes

- Salles des chefs-d’œuvre dans les maisons de compagnons de France

- Musée du Compagnonnage de Romanèche-Thorens, musée du compagnonnage à Tours

- Olympiades des métiers, rencontres annuelles internationales avec concours

Diplômes professionnels de niveau national français : CAP charpentier, Brevet Professionnel Charpentier, Brevet de Maîtrise Charpentier Les Compagnonnages sanctionnent par ailleurs la progression technique et morale de leurs membres notamment en référence à la connaissance progressive du Trait. L'obtention du titre d'aspirant, puis de compagnon correspond à une accession progressive à la maîtrise du Trait. Cette reconnaissance, très précise, ne peut toutefois être qualifiée de publique puisque précisément elle s'attribue dans la sphère privée de l'initiation compagnonnique.

- Encyclopédie des Métiers, la charpente, par l'AOCDTF, Paris, librairie du compagnonnage

- Site internet

- Inscription sur le liste représentative du Patrimoine Culturel de l'Humanité par l'UNESCO

Personne(s) rencontrée(s)

- Jean-Louis Valentin, maître charpentier, Compagnon du Devoir

Localisation (région, département, municipalité)

Champagne-Ardennes, Aube, Ruvigny

Adresse : 3, impasse Cordin aux Chevaux
Ville : Ruvigny
Code postal : 10410

Téléphone : 03 25 80 61 70

Indexation : Trait, charpente, bois

Dates et lieu(x) de l’enquête : Ruvigny, juillet 2009
Date de la fiche d’inventaire : juillet 2009
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : François Calame
Nom du rédacteur de la fiche : François Calame

Photographies : Oui

N° d'inventaire Ministère Culture :  2009_67717_INV_PCI_FRANCE_00049
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2w1

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : ???

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