Le tissage à bras

- Choix d'un modèle de tissu : il peut s'agir d'une reproduction d'étoffes anciennes, de la création d'un nouveau tissu, d'une commande ponctuelle d'un client.

- Préparation du métier à tisser

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1

- Ourdissage de la chaîne : permet de préparer les fils de chaîne selon un certain ordre, et de les enrouler parallèlement entre eux.

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1 ou 2

- Enfilage : consiste à passer chaque fils de chaîne dans les lisses en fonction de l'armure choisie. L'armure est le mode d'entrecroisement des fils de chaîne et de trame constituant le tissu. Il existe trois armures de base : la toile, le sergé et le satin.

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1 ou 2

- Canetage : le canetage consiste à mettre les fils destinés à former la trame (constituant la largeur du tissu) sur un support appelé canette. La trame croise la chaîne et forme le tissu à chaque fois que le peigne serre un fil de trame contre le précédent.

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1

- Tissage

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1

- Lavage

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1

- Repassage

Nombre de personnes dédiées à cette phase : 1

Mode d'apprentissage (diplômes, formation en entreprise...) : cette profession demande une bonne connaissance des matières et des fils, une sensibilité à la création, le sens des couleurs, le goût du travail manuel. Il n'y a pas de formations officielles en France au tissage à bras. Des écoles du secteur textile, comme l'école supérieure des arts appliqués Duperre, assurent une formation de base, mais la pratique du métier de tisserand à bras ne s'apprend que chez des professionnels qualifiés.

Les matières utilisées sont souvent naturelles, toujours de qualité et créées pour durer pendant longtemps.

De nombreuses fibres peuvent être utilisées, à savoir : le chanvre, le lin, la laine, la soie, le coton bio équitable, le cachemire, le métal...

Actuellement les problèmes d'approvisionnement deviennent de plus en plus importants, car les filatures ferment régulièrement en France et en Europe.

Il  n'y a plus de chanvre textile produit en France, le chanvre vient d'Italie du nord ou de Belgique.

Le lin est d'origine française, mais en grande partie filé dans les pays de l'Est par des entreprises françaises qui ont délocalisé leur production.

La laine est d'origine française, filée en France. Néanmoins, la laine fine vient de Nouvelle-Zélande. Il y a une professionnelle qui file la laine canine, en Bretagne.

Métiers à tisser à bras :

- 6 métiers de production

- 5 petits métiers pour les stages

- 1 métier à mécanique jacquard (à restaurer)

- Bobineuse à petit moteur

- Cannetière électrique pour faire des cannettes

Tissus au mètre en fibres naturelles pures ou mélangées. Les prix des tissus au mètre vont de 74 à 330 euros, selon le type de fibres utilisées, le temps de travail, les motifs.

Un tisserand à bras tisse de 30 cm à 10 mètres de tissu par jours (10 heures de travail), selon le type de fibres et de travail (moyenne de 4 mètres par jour).

L'atelier de tissage à bras "Aux fils de l'Arz" réalise des pièces uniques ou en très petites séries, des vêtements, des accessoires de mode, des décorations textiles pour l'ameublement, des tissus traditionnels bretons, des tissus pour des vêtements folkloriques, des reconstitutions de tissus pour les musées, des produits textiles pour les collectivités locales et d'autres artisans ajoutant une valeur unique à leur produis ou à leur communication.

L'atelier de tissage à bras est installé depuis 30 ans dans le site remarquable du Moulin de Guéveneux, à Peillac (56), commune du grand site naturel de la Basse Vallée de l'Oust, aux portes des landes de Lanvaux.

L'avantage de cette localisation est que Bruno et Gaëlle Lesteven disposent de beaucoup de place pour leurs métiers à tisser, pour leurs activités de production et de formation et pour la boutique où les produits sont exposés.

L'atelier se trouve au fond d'une vallée et il n'est donc pas très visible et très fréquenté. Néanmoins, ils ne pourraient pas s'installer dans une ville touristique car il serait difficile de gérer une boutique et un atelier en même temps car leur clientèle est très particulière et a généralement besoin de réfléchir beaucoup avant l'achat d'une pièce, souvent réalisée sur commande.

Bruno Lesteven continue la tradition familiale avec sa femme Gaëlle. Ils sont passionnés par leur métier et ils essayent d'en transmettre les savoir-faire le plus largement possible. L'atelier Aux fils de l'Arz propose plusieurs stages d'initiation ou de perfectionnement, tout au long de l'année.

Ils ne peuvent pas accueillir des apprentis car, n'ayant oas de formation officielle au métier de tisserand à bras, il n'y a pas d'étudiants avec ce statut. Néanmoins, pour la valorisation et la sauvegarde de ce métier, il serait envisageable de créer un diplôme avec une formation de base, commune à plusieurs métiers, et des spécialisations auprès des professionnels. Des stages chez différents professionnels sont importants de techniques et savoir-faire. Actuellement, le problème de la création d'une formation sont les débouchés, très limités, dans ce secteur.

Bernard et Colette Lesteven ont créé en 1976 l'atelier de tissage main Kergouez à Gometz-le-Châtel en région parisienne. Bernard s'est formé auprès de tisserands professionnels renommés comme Plasse le Caisne et Walfard. Le besoin de place se faisant sentir, ils vont s'installer en Bretagne dans une ancienne minoterie. L'installation dans le Moulin de Guéveneux, à Peillac se fait à la fin de l'été 1977. Le 16 septembre 1977, ils s'inscrivent à la Chambre des Métiers de Vannes. Ils gagnent le deuxième prix du concours départemental de la SEMA avec une tenture murale de chambre en avril 1979. Leur réputation grandit rapidement et leur activité se développe bien. Ils forment une centaine de personnes au tissage.

À leur retraite en décembre 1992, ils créent l'association Kergouez. Ils ne veulent pas fermer leur atelier comme tant d'autres en Bretagne à cette époque. Lorsqu'ils sont arrivés dans la région, 80 tisserands exerçaient encore, regroupées dans le Syndicat professionnel des tisserands bretons qui a vu le jour en 1978. Le but de leur association est vraiment de transmettre les savoir-faire liés au tissage et d'en assurer la pérennité, aussi bien en France qu'à l'étranger.

Bruno Lesteven, leur fils, reprend l'activité professionnelle de tissage à bras en 1998. Il a acquis son solide savoir-faire en travaillant pour ses parents à l'Atelier Kergouez. Il est artisan d'art inscrit à la Chambre des Métiers du Morbihan. Ensemble, ils cherchent à développer leur connaissance sur le tissage et le tissu. Ils sont membre de nombreuses associations et ils considèrent cette activité associative et syndicale essentielle pour la transmission et le maintien d'un savoir-faire qui est en train de disparaître. Ces savoir-faire sont en constante adaptation aux évolutions modernes : Bruno et Gaëlle Lesteven travaillent techniquement comme il y a 200 ans, mais cette technique est mise au service de leur création qui s'inscrit dans le présent. Ils cherchent à s'inscrire dans les goûts et les besoins du moment, sans pour autant suivre les modes.

Pour le développement du métier il est important de savoir collaborer avec d'autres artisans et d'autres filières métiers d'art.

L'activité de Bruno et Gaëlle Lesteven se place aussi dans une démarche de développement durable. Leur travail respecte l'environnement, ils choisissent des matières écologiquement propres, comme le lin et le chanvre, et leurs produits sont créés pour durer.

Membres de plusieurs associations et organismes professionnels : Fils et Métiers, Kergouez, la Fibre Textile, la FNAA (Fédération Nationale des Ateliers d'Art), Syndicat Professionnel des Tisserands de Bretagne (Bruno président), Textiles Métiers d'Art Bretagne (Bruno président-fondateur).

Participation des salons consacrés au secteur textile, comme par exemple : Rencontre des Tisserands à Oléron (17), Festival des arts de la laine à la Bergerie Nationale de Rambouillet (78), Marché de l'histoire à Pontoise (95), Salon du Chanvre utile à Noyal sur Vilaine (35), Marché des Tisserands à Varaignes (24), Fête des tisserands à Quintin (22), Marché de l'histoire à Pontoise (95), Salon des métiers d'art à la Trinité-sur-Mer (56), Salon national des métiers d'art textile à Troyes et Toutes Fibres Dehors!, salon régional des métiers d'art textile organisé pour la première fois à Peillac en 2006.

Organisation de week-end portes ouvertes et de visites découvertes avec visite de l'atelier de tissage et démonstrations de tissage.

Organisation de stages d'initiation et de perfectionnement et d'ateliers pour les enfants.

Bruno et Gaëlle Lesteven ont une centaine d'ouvrages anciens et contemporains sur les tissus et le métier de tisserand et des revues techniques des années 30-40.

- Projet de réalisation d'un inventaire des tisserands professionnels de France, à réaliser par le Syndicat Professionnel des Tisserands de Bretagne en collaboration avec d'autres organismes, et publication d'un ouvrage sur les tisserands de France.

- La Maison des Toiles de Saint-Thélo (22) a développé un centre d'interprétation autour du lin et l'histoire des manufactures toilières des "bretagnes".

- Le Conseil général du Morbihan soutient la filière avec des dispositifs d'aide dédiés aux métiers d'art : Art'invest, pour encourager les investissements de départ (et favoriser la création et le développement d'entreprises) ; Art'com, pour aider les artisans à mieux vendre leur travail, par des actions de promotion et de communication collectives et enfin Art'cité, pour accompagner les collectivités qui souhaitent accueillir ou mettre à disposition des ateliers pour les artisans d'art.

Personne(s) rencontrée(s)

- Bruno Lesteven, dirigeant

- Gaëlle Lesteven, artisan

Localisation (région, département, municipalité)

Bretagne, Morbihan, village de Peillac

Ville : Peillac
Code postal : 56220

Téléphone : 09 71 23 28 66

Adresse de courriel : auxfilsdelarz@orange.fr
  Site Web

Dates et lieu(x) de l'enquête : 3 novembre 2008
Date de la fiche d'inventaire : 3 novembre 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli
Nom du rédacteur de la fiche : Francesca Cominelli

Supports audio : oui
Supports vidéo : oui

N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00010
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2nf