La Sanch, processions des pénitents du Vendredi Saint en Roussillon (Pyrénées-Orientales)

La semaine Sainte Roussillonnaise est ponctuée de processions pénitentielles ancestrales organisées par les confréries de pénitents.

Appelées processions de la Sanch, car organisées par les confréries éponymes, les processions « historiques » ont su se maintenir plus particulièrement à Perpignan, Arles-sur-Tech et Collioure. 

La semaine Sainte Roussillonnaise est ponctuée de processions pénitentielles ancestrales organisées par les confréries de pénitents. Appelées processions de la Sanch, car organisées par les confréries éponymes, les processions « historiques » ont su se maintenir plus particulièrement à Perpignan, Arles-sur-Tech et Collioure.

De nos jours, la procession la plus importante, dite « générale », se déroule à travers la ville de Perpignan l’après-midi du vendredi de la semaine Sainte alors que les deux autres villages l’organisent le soir. Elles sont fondées sur la dévotion à la Passion du Christ prêchée par le frère dominicain Vincent Ferrier en 1416 à Perpignan. Elles se caractérisent par le cortège ordonné, rythmé par le lent battement des tambours entrecoupé de cantiques et de commentaires enregistrés, de plus de 800 pénitents adultes et enfants à Perpignan et des membres des propres confréries dans les deux autres villages. Les hommes qui défilent dans une attitude de recueillement sont vêtus d’une longue tunique noire et la tête entièrement couverte par une cagoule, la caperutxa, qui a donné son nom au pénitent. Quant aux femmes, elles portent les couleurs du deuil et sont coiffées d’une mantille de dentelle. Maintenue depuis la période médiévale, parfois interdite ou restreinte, la procession de Perpignan a retrouvé les rues du quartier Saint-Jacques dès 1943, après 73 années de célébration à l’intérieur de l’église St-Jacques, puis a été remise à l’honneur dans l’ensemble du centre ancien de la ville à partir de 1950 à l’initiative d’un groupe de fervents de la tradition catalane, dont le promoteur du musée local d’ethnographie, en accord avec la municipalité et le diocèse. A Collioure, la mémoire locale fait remonter à 1902, la dernière procession « ancienne version ». Le 31 mars 1904, c’est un arrêté municipal d’interdiction des processions sur la commune qui porte le coup d’arrêt qui se voulait définitif à la procession du Jeudi Saint. Elle reprit toutefois en 1959, sous l’impulsion de l’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan, et avec l’accord de l’évêque. A Arles-sur-Tech, après l’interruption liée à la loi de 1905, et son repli dans le cloître de l’abbaye, elle reprend sous la forme actuelle en 1951-1952.

Elles s’affirment comme un legs de l’Histoire, une tradition, fruit d’influences religieuses catalanes et hispaniques, d’une part. D’autre part, elles se présentent comme un conservatoire du patrimoine au regard de la qualité des lourds ensembles statuaires que les pénitents portent sur leurs épaules, les misteris, pour certains exposés désormais à l’ancien évêché de Perpignan durant le reste de l’année. Indissociable de l’Archiconfrérie éponyme, pour Perpignan, et des confréries des villages qui sont garantes de leur déroulement régulier et pérenne depuis des siècles, les processions restent pour les perpignanais et les roussillonnais des événements majeurs qui, par leur caractère rituel et leurs contrastes, expriment ostensiblement l’âme de leur territoire. En ce sens ces processions sont ressenties comme faisant partie intégrante de la culture et du patrimoine local. De plus, ce sont les cérémonies les plus spectaculaires et visibles des confréries qui soutiennent bien d’autres cérémonies et manifestations de foi et de traditions populaires dans le diocèse. 

Depuis 1416, date de création de la confrérie de la Sanch de Perpignan, la mission principale des confrères de la Sanch était d’accompagner les condamnés à mort à leur lieu d’exécution après un temps de prière et de leur offrir une sépulture chrétienne. La deuxième mission était de donner de la visibilité à leur dévotion à la Passion du Christ au travers de la procession qu’ils s’organisaient le Jeudi Saint dans la ville. A son exemple, plusieurs confréries se sont crées dans divers villages du Roussillon avec les mêmes buts, ce fut le cas à Collioure et à Arles-sur-Tech. Depuis lors les confréries continuent d’agir et de perpétuer leurs traditions.
Les actuels consœurs et confrères de la Sanch sont en grande partie des laïcs engagés dans la vie de l’Eglise locale. Outre leur rôle dans les processions annuelles, ils s’attachent à l’accompagnement des familles aux funérariums, la visite aux prisonniers, éventuellement le diaconat ou des services divers dans les pastorales diocésaines. Plus généralement ils s’efforcent de porter assistance aux plus démunis à travers leur implication personnelle dans des associations à but caritatif. Ils s’efforcent de participer et de dynamiser des fêtes populaires et traditionnelles dans un souci de leur maintien et de leur pérénisation, dans les villages où sont présentes les diverses confréries.

Ces confréries sont à la fois des associations de type loi de 1901 et des associations privées de fidèles selon la révision du droit canonique de 1983, sous l’autorité de l’évêque du diocèse. Elles sont autonomes et placées sous la protection d’un saint patron, dans une configuration analogue à celle des corporations de métiers héritées de la sociabilité des villes médiévales.

L’Archiconfrérie de la Sanch, et les confréries qui la composent, ont vocation depuis leur origine entre autres à pérenniser chaque année leurs processions, afin, selon les termes employés par Saint Vincent Ferrier dans ses sermons, de « faire vivre la Passion au présent ». Regroupées au sein de la Maintenance des confréries de France et de Monaco fondée en 1926, elles ont intégré depuis les années 2000 la Junta de confraries de Setmana Santa de Catalunya, fédération de confréries de pénitents de Semaine Sainte en Catalogne Sud.

Au fil du temps, l’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan a essaimé dans les villages alentour, si bien que l’on trouve actuellement une dizaine d’autres confréries plus restreintes et plusieurs groupes paroissiaux relevant tous de cette même Archiconfrérie. Le jour du Vendredi saint tous composent les rangs de la procession générale, ce qui fait dire aux participants que « ce sont tous les villages qui viennent processionner à Perpignan et avec eux l’âme catalane ». Toutefois, l’adhésion individuelle à l’Archiconfrérie n’est pas une condition pour participer à la procession ; toute personne qui en fait préalablement la demande et en respecte l’esprit et le code vestimentaire peut venir participer à la procession et devient alors pénitent.

Les confréries religieuses de pénitents sont encore nombreuses sur le pourtour méditerranéen. Elles sont nées dans le courant du XIIIème siècle en quelque sorte comme un reflet laïque des ordres mendiants et prêcheurs. C’est ce qui explique qu’elles aient choisi d’adopter une spiritualité humble et compassionnelle, par le passé en réponse aux épisodes nombreux de violence et d’épidémie et dans un objectif de rédemption et de préparation des âmes au Jugement Dernier. Le mouvement franciscain a fortement influencé l’esprit de ces confréries par l’introduction du charisme de compassion, appuyé sur une gestuelle spécifique et renforcée par une dévotion très forte au Christ souffrant et à la Vierge Marie. Ce culte touchant le cœur et la piété populaire a permis de rendre accessible aux plus humbles de manière imagée l’humanité du Christ et de la Vierge, plutôt que la déité abstraite. Le peuple roussillonnais, mis en avant dans la procession de la Sanch, dont l’esprit reste profondément religieux, a très vite souscrit à cette forme de culte significatif des influences méditerranéennes et du royaume catalano-aragonais auquel le Roussillon a appartenu jusqu’au XVIIème siècle.

Chaque Vendredi Saint, le centre-ville de Perpignan est envahi dès le matin par une foule de spectateurs, faite de curieux et de pèlerins-visiteurs qui se postent tout au long du parcours de la procession, publié dans tous les médias et disponible à l’Office de Tourisme. Le lieu de départ est l’église Saint-Jacques. Le parvis de la Cathédrale, les abords de l’hôtel de ville et de l’emblématique Castillet sous lesquels elle passe sont les endroits privilégiés pour les visiteurs. Depuis quelques années, la grande descente de la rue Rabelais, qui permet de voir se dérouler le cortège est aussi plébiscitée. L’ambiance est fébrile, accentuée par la bande sonore qui déroule musique religieuse et explications depuis le matin. En 2019, plus de 10 000 personnes ont assisté à la procession, croyants et habitués, habitants, visiteurs avertis ou touristes.

Un service d’ordre important est mobilisé : celui interne de la procession, mais aussi les forces de polices et de sécurité, surtout depuis ces dernières années. Le parcours de plus de 3kms, doit être sécurisé, tandis que la procession elle-même regroupe plus de 800 personnes.
A Arles-sur-Tech et à Collioure, s’est à l’initiative des propres confréries que s’organisent les processions nocturnes. Durant la journée, les confrères et consœurs qui n’assistent pas à la procession générale de Perpignan, s’impliquent activement dans les cérémonies de leur village. Le soir venu, les confrères et consœurs de Perpignan et des autres confréries du département n’organisant pas de procession viennent prêter main forte aux deux autres. L’ambiance y est différente, accentuée par le côté nocturne, on pourrait dire de manière plus intime, familiale, intériorisée. 

Lieu de la pratique en France 

Région Occitanie, Département des Pyrénées Orientales, villes de Perpignan, Arles-sur-Tech et Collioure.

Pratiques similaires en France et à l’étranger

Processions de la Semaine sainte dans les Pays Catalans, la Corse, en Espagne et en Italie. 

Dans leur version moderne, le rituel des processions du Vendredi saint s’inspire de la Passion du Christ tout en reprenant certains traits de la version ancienne, mais laissant de côté les aspects qui pourraient les rendre folkloriques et ridicules. A Perpignan, elle débute à 15 heures précises, heure de la mort du Christ, prenant la forme d’une procession « ostentatoire et baroque » selon les propos des pénitents eux-mêmes. Spectaculaire quant à sa forme, celle-ci se caractérise par le défilé ordonné et silencieux à travers la ville de 800 pénitents, hommes et femmes, rejoints par plusieurs dizaines de jeunes enfants. Les confrères sont vêtus du sac noir de pénitent, nom donné à leur longue tunique droite ceinturée d’un cordon de couleur différente selon les paroisses ou les confréries auxquelles ils appartiennent. Ils sont coiffés de la haute cagoule, la caperutxa en catalan, à laquelle un cône en carton donne sa forme très pointue et caractéristique. Celle-ci recouvre complètement le visage. Celui qui la porte se trouve ainsi « comme dans une petite chapelle intérieure » disent les intéressés. Par métonymie elle a donné son nom au pénitent. Certains marchent pieds nus en signe de pénitence, d’autres étant chaussés de vigatanes, les traditionnelles espadrilles de toile fabriquées en Vallespir. Les femmes qui défilent sont quant à elles entièrement vêtues de noir, en signe de deuil, la tête couverte d’une mantille en dentelle. Les petits enfants, à la tenue caractéristique de velours noir, cordon et collerette blancs, sont appelés « petits pénitents » pour les garçons et « petites Madeleines » pour les filles. Ces dernières portent une couronne de lierre et de houx symbolisant l’éternité, tandis que les garçons sont coiffés d’un calot noir. 
A Arles-sur-Tech et Collioure, les mêmes codes sont appliqués. A leur reprise, les deux processions sont redevenues nocturnes alors qu’au XIXème les évêques avaient ordonné qu’elles soient organisées en fin d’après-midi, généralement vers 19h, et d’une durée limitée n’excédant pas les trois heures. Chacune d’elles passe également devant les lieux emblématiques de leur cité.

Les misteris, lourds ensembles statuaires évoquant les épisodes de la Passion, sont portés tout au long du parcours. Ils sont posés sur de grands plateaux de bois, fleuris et décorés. Ils alternent dans le cortège avec des vierges des douleurs, en habit de deuil, parées d’une couronne d’argent, le cœur percé de sept glaives (les sept douleurs de la Vierge). Les processions présentent par ailleurs des croix, des bannières et des reliquaires.

A Perpignan, la trentaine de misteris, dont ceux des confréries des villages, défile dans l’ordre des épisodes de la Passion, depuis l’évocation de la Cène, jusqu’au Christ couché dans le Sépulcre. L’emblème de la procession qui suit immédiatement le pénitent rouge et sa cloche, est la Creu dels Improperis (Croix des Outrages), monumentale. A Arles et Collioure, seuls les misteris du village processionnent dans un ordre similaire.

La marche s’accomplit au mépris de la fatigue et de l’effort physique, particulièrement pour les porteurs de misteris. Elles sont, selon le mot d’Alphonse Dupront (1991), « un acte cultuel complet, fait d’effort collectif, de prière dite ou chantée, rythmée par la scansion respiratoire de la marche, favorisant l’intercession collective vécue plus ou moins intensément par les participants ». Le poids imposant de chacun des misteris nécessite généralement plusieurs pénitents qui se relaient durant la procession. Ils tiennent dans leur main une forqueta, bâton muni d’une fourche permettant, au signal donné, de les reposer.

Le centre-ville des trois cités est pavoisé tout au long du parcours. Certains habitants drapent leur balcon du plus beau, du plus riche des châles de la maison, d’une tenture ou d’une autre pièce de tissus ou de dentelle. Ils y placent pour l’occasion une image pieuse. Sur son parcours la ville de Perpignan pavoise avec les oriflammes aux couleurs sang et or. Au pied de la cathédrale des oliviers, et sur la rue proche, une haie d’honneur d’orangers fleuris apporte une touche odorante. En général, l’ornementation florale des misteris, des églises et du parcours, a une fonction qui n’est pas uniquement esthétique : elle témoigne de la victoire de la vie sur la mort et est promesse de renaissance qui préfigure les joies de la toute proche fête de Pâques.

Ainsi, l’itinéraire perpignanais est entrecoupé de quelques reposoirs fleuris, dans les églises paroissiales, et certaines places significatives. Dans les villages, les habitants dressent de petits autels fleuris, richement illuminés, constituant des haltes lors de la marche.
Une foule de spectateurs se presse en particulier aux abords des églises d’où sortent les processions. A Perpignan, c’est l’église St-Jacques, l’abbatiale Ste Marie d’Arles et l’église Notre Dame des Anges de Collioure, voient se former les deux autres cortèges. Aux trois coups de la cloche de l’église répond la campaneta perpignanaise, la clochette, qui rythmera la marche. Elle est agitée en tête du cortège par la stature imposante du pénitent à la cloche, reconnaissable à la couleur rouge sang de son habit. Celui-ci vient s’incliner devant la statue du « Dévot Christ », à côté de laquelle se tiennent l’évêque et le clergé. Cette étape constitue un temps fort marqué par une pause plus longue au pied de la cathédrale. L’évêque adresse alors un message sur le sens toujours actuel de la procession (compassion, pénitence, engagement, mission), et celle-ci reprend ensuite sa lente marche. Des haltes régulières sont effectuées devant des reposoirs et notamment devant la relique des Saintes Epines à l’église Saint-Matthieu dont la confrérie du même nom à la garde. Le cortège défile trois heures durant, dans une atmosphère empreinte de solennité et de recueillement, en accomplissant un circuit lui permettant de rejoindre l’église Saint-Jacques d’où elle était partie. Les quatre quartiers du centre ancien sont donc traversés, les quatre églises historiques sont visitées, manière de se remémorer le circuit jadis emprunté par les pénitents, en se rappelant que de toutes ces paroisses les pénitents issus des confréries et des corporations affluaient le Jeudi saint pour se joindre aux confrères de Saint-Jacques.

Dans les deux autres cités, les processions attirent autant de foule mais revêtent un caractère particulier car la procession ne sort qu’à la nuit tombée. Alors, le caperutxa devient un personnage mystérieux, au regard illuminé par la lueur des flambeaux et des cierges. Un certain respect s’impose quand les regards se croisent et s’intimident mutuellement. Les misteris semblent prendre vie alors que la silhouette des pénitents noirs s’efface. Le typique clocher de Collioure ou l’abbatiale Sainte Marie deviennent des phares et les garants de cette manifestation.

Dans un ordonnancement codifié, les pénitents avancent en silence, au rythme lourd des tambours recouverts d’un crêpe noir qui scandent la marche, entrecoupés par des psalmodies du chapelet et de l’histoire de la procession qu’une bande sonore fait résonner dans toute la ville, avec la mélodie de cantiques appelés goigs. Le reste de la bande sonore recompose de manière vivante et imagée la continuité historique de la procession et invite ceux qui l’écoutent à mesurer la gravité des événements qu’elle souligne : le jugement et la condamnation du Christ. 

A l’issue des processions, une ultime tradition consiste à confectionner des bouquets à partir des fleurs ayant décoré les misteris. Simples souvenirs ou éléments propitiatoires, ces derniers sont également offerts aux malades ou déposés sur les tombes. Emporté chez soi, ce petit bout de sacré est supposé prolonger l’effet de la procession.

Les goigs : Ce sont des cantiques traditionnels catalans, chantés sur le parcours des processions. Les goigs de la Passion tiennent une place prépondérante dans le paysage sonore. Le mot goig vient du latin « gaudium » qui paradoxalement signifie joie mais s’appliquera aussi à la Passion, l’appellation étant ici extrapolée car il conviendrait de les appeler planys (plaintes). Ils sont adaptés à la circonstance par leur mélodie lente et plaintive au contraire de ceux qui seront chantés dès le samedi suivant pour fêter Pâques. Les plus courants sont les goigs dits de la Preciosíssima Sang de Nostre Senyor Jesucrist, chants du très précieux sang de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi que les Cobles de la Passió Sagrada, couplets de la Sainte Passion. Les Goigs de Nostra Senyora dels Dolors, dédiés à la vierge des douleurs, viennent compléter le répertoire.

La bande sonore : Depuis la reprise de 1950, elle confère aux processions sa dramaturgie et en rappelle les éléments les plus symboliques.

Tous les Perpignanais ont ainsi en mémoire certains récitatifs à la voix et au phrasé très caractéristiques, indissociables de l’évènement.  En 2019, afin d’en réactualiser le message, la rédaction et l’enregistrement d’une nouvelle version ont été confiés à un prêtre du diocèse en lien avec une commission spécialisée de l’Archiconfrérie. 

Le catalan et le français.

Tous les actes ou les objets liés de près ou de loin à ce rituel sont évidemment nommés dans la langue catalane, et suivant sa variante dialectale, le roussillonnais, que l’on retrouve dans l’accompagnement chanté de la procession. Il est à noter par ailleurs que la cérémonie particulière du Chemin de Croix du Mercredi saint, à la cathédrale de Perpignan, qui complète le cérémonial de la procession générale, est prêchée à la fois en catalan et en français.

Les principaux termes employés sont parfois difficilement traduisibles car ils notent des réalités spécifiques de la procession. En voici quelques exemples :

Misteri : mot désignant l’ensemble composé de la statue, du plateau sur lequel elle est fixée et les bras de portage, le tout fleuri, décoré ou sculpté, drapé de tissus. Il fait référence au mystère (sens théâtral), qui était représenté avant l’apparition des statues dans la procession.
Les artistes l’adaptent au temps et aux besoins, ainsi ils peuvent être en bois polychrome, carton-pâte, matière composite (pâte de bois)  et exceptionnellement en fer.

Regidor : régisseur, personne qui régit, qui gère. Dans l’Archiconfrérie il y a 5 regidors qui la régissent spirituellement ;

Caperutxa (caputxa) : capuche, nom donné à la cagoule du confrère et par extension à l’habit complet et au confrère qui se présente voilé uniquement le Vendredi saint ;

Forqueta, petite fourche montée sur hampe permettant de reposer le Misteri en posant les bras de portage sur elle lors des arrêts ;

Goigs : « joies », chants traditionnels religieux catalans accompagnant la procession, (aujourd’hui radiodiffusés par des haut-parleurs) ;

Campaneta : clochette de procession portée par le pénitent rouge marchant en tête du cortège servant à rythmer la marche ; 

Creu dels Improperis, Croix des Outrages, grande croix sur laquelle apparaissent les objets ayant été utilisés lors de la Passion du Christ. C’est elle qui ouvre la procession, elle est un des symboles de la Semaine sainte roussillonnaise;

Passió Sagrada, « Passion sacrée », chant traditionnel catalan chanté lors de la Semaine sainte, comportant plus de quarante strophes, à la musicalité longue et lancinante donnant l’esprit de pénibilité du chemin de croix qui y est narré. 

La tenue :

L’habit des pénitents, la caperutxa, se transmet souvent de génération en génération. Chaque pénitent accorde le plus grand soin à son vêtement qui sert en plusieurs occasions : processions et autres temps forts de la vie de l’Archiconfrérie, funérailles des confrères, certains choisissant même de se faire enterrer dans cet habit à leur mort. Porter ce vêtement est une fierté pour le confrère. De même les mantilles noires des femmes, portées longtemps lors des offices et des funérailles, sont souvent transmises de mère en fille. Elle se compose du sac de pénitent, un cordon de couleur différente en fonction des confréries, un voile de forme pointue porté uniquement le vendredi Saint en signe d’humilité par l’ensemble des pénitents et confrères.

Le scapulaire : est composé de deux petits morceaux de feutre rouge reliés entre eux pas deux rubans de même couleur. Cet élément est porté autour du cou par les consœurs et les confrères uniquement après avoir prononcés leurs vœux d’engagement devant l’évêque, le conseiller spirituel de la confrérie et les regidors. Le scapulaire est considéré comme un vêtement religieux, il lie la consœur et le confrère à l’Église, à l’Archiconfrérie et lui rappelle son engagement confraternel. Il est remis à l’intéressé après que ce dernier ait accompli 3 ans de vie au sein de l’institution, sorte de noviciat, uniquement en l’église Saint-Jacques, siège de l’Archiconfrérie.

Patrimoine bâti :

Ville de Perpignan, Pyrénées-Orientales :

- Église Saint-Jacques : autel, nef et sacristie de la chapelle de la Sanch, salles et ateliers de la Sanch ; 
- Église Saint-Matthieu : chapelle de la confrérie des Saintes Épines ; 
- Église Notre-Dame-de-la-Réal : chapelle de la confrérie de la Soledat
- Cathédrale Saint-Jean-Baptiste : chapelle du Dévot Christ ;
- Églises paroissiales des groupes participants à la procession : autels de la Sanch ;
- Lieux de préparation, de recueillement, avec décorum spécifique lié à l’événement et aux célébrations liturgiques du jour ;
- Centre d’exposition de la Sanch à l’ancien évêché de Perpignan.

Ville d’Arles-sur-Tech :

- Abbatiale Sainte -Marie : autels, nef, salles du cloître ; 
- Cloître de l’Abbatiale
- Église Saint-Sauveur 

Ville de Collioure :

- Église Sainte Marie : autels, nef de la chapelle de la Sanch et de l’église

Objets, outils, matériaux supports

Les différents objets mentionnés sont l’expression d’une religiosité populaire qui prétend « parler aux yeux et au cœur ». Leur terminologie fait appel à la langue vernaculaire : le catalan.

Les misteris : Lourds groupes statuaires ainsi nommés car ils font référence aux différents épisodes de la Passion du Christ, et sans doute aux représentations théâtrales jadis jouées. Ce ne sont ni des chars, ni des pasos comme dans les processions espagnoles. Les plus modestes ont été réalisés par des artisans locaux. Ce sont des représentations en bois, en toile et en carton-pâte, quasi-grandeur nature. Leur désignation indique l’origine de ces groupes sculptés et la volonté de les rendre signifiants. Jadis entre le défilé des pénitents et les statues de procession étaient intégrés des éléments théâtralisés, comme en témoignent des archives et des lithographies anciennes où figurent différentes scènes jouées sur les parvis des églises. De cette époque, nous avons gardé la taille des sculptures, ainsi que la tradition de les parer de vrais vêtements. Certaines des figures portent des perruques de vrais cheveux : le Christ du misteri de l’Hort (le jardin des oliviers) et quelques vierges des Douleurs, perpétuent en particulier cette tradition. Les misteris sont présentés dans l’ordre chronologique des épisodes de la Passion.

Liste des misteris figurant actuellement dans les processions:

(Tous les éléments énumérés se trouvent dans le département des Pyrénées orientales et participent à la procession générale.)

Perpignan :

    • Perpignan, église Saint-Jacques :
Christ des Sentences, bois polychrome, XVIe siècle, propriété communale
Misteri du lit du Christ, bois polychrome et argent, propriété communale (Christ inscrit MH en 2022)
Misteri du Porte Croix, bois polychrome et textile, XVIIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, bois polychrome, XIXe siècle, propriété de l’Archiconfrérie
Misteri de l’Ecce Homo, bois polychrome, XVIIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie
Misteri dels Desemparats, bois polychrome, XVIIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie
Croix des Improperis, bois polychrome, copie de l’original du XVIIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie
Misteri de l’Hort, bois polychrome, XVIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie, (inscrit MH en 2022)
Diverses croix, bourdons et pales de procession en bois polychrome, propriété de l’Archiconfrérie
Misteri de Ste Véronique, bois polychrome, tissus, XIXe siècle, propriété de l’Archiconfrérie.

    • Perpignan, église Notre-Dame-la-Réal :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, bois polychrome, XIXe siècle, propriété communale
Misteri de la Soledat, bois polychrome, XIXe siècle, propriété de l’Archiconfrérie

    • Perpignan, église Saint-Matthieu :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, bois polychrome, XIXe siècle, propriété de la confrérie des Saintes Épines
Croix de procession, XIXe siècle, propriété confrérie des Saintes Épines

    • Perpignan, église Saint-Joseph :
Misteri de la Flagellation, matériaux composites, XXe siècle, propriété de la confrérie de la Sanch de Saint-Joseph

    • Perpignan, église Saint-Paul-du-Moulin-à-Vent :
Misteri de la descente de croix, bois polychrome, XVIIIe siècle, propriété de l’Archiconfrérie

    • Villeneuve-de-la-Raho, église Saint-Julien-et-Sainte Baselice :
Reliquaire de saint Vincent Ferrier, bois polychrome, XVI-XVIIe siècles / classé MH 1980/01/21 (PM66000961), propriété communale
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale

    • Collioure, église Sainte-Marie :
Reliquaire de saint Vincent Ferrier, métal doré, XXe siècle, propriété paroissiale

    • Millas, ermitage de Força Real :
Pietà, bois sculpté, XXe siècle, propriété paroissiale

    • Terrats, église Sainte-Julie-et-Sainte-Baselice :
Croix processionnelle, argent, XVIe siècle, classée MH, PM66000900, propriété communale

    • Corneilla-de-la-Rivière, église Saint-Martin :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, bois polychrome, XVIIIe siècle (ISMH 1980/04/30 (PM66001506), propriété communale

    • Baixas, église Sainte-Marie :
Croix processionnelle 
Misteri de l’Ecce Homo, propriété communale 
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 

    • Trouillas, église Saint-Assiscle : 
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 
Misteri du Christ en croix, propriété communale 

    • Catllar, église Saint-André :
Misteri du Couronnement d’épines, bois polychrome, XVIIe siècle (classé MH 2001/05/11 (PM66001327), propriété communale 

    • Vivès, église Saint-Michel :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 
Misteri du Christ en croix, bois polychrome, XVIIe siècle (ISMH 1985/09/03 (PM66001534), propriété communale 

    • Bages, église Saint-André :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 

    • Bélesta-de-la-Frontière, église Saint Barthélémy :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 

    • Saint-Hippolyte-de-la-Salanque, église Saint-Hippolyte :
Misteri du Stabat Mater, propriété communale, (Vierge inscrite MH en 2022)

    • Torreilles, église Saint-Julien-et-Sainte-Baselice :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 

    • Pézilla-la-Rivière, église des Saintes-Hosties :
Misteri du Christ gisant et sa mère, bois polychrome, XVIIe siècle (classé MH 1976/07/09 (PM66000693), propriété communale 

    • Espira-de -l’Agly, église Sainte Marie :
Misteri de Nostra Senyora dels Dolors, propriété communale 
Misteri du Christ gisant, propriété communale

    • Céret, église Saint-Pierre :
Misteri du Saint Sépulcre, propriété communale 

    • Ballestavy, église Saint-André :
Christ de Baillestavy, (classé MH 1993/04/29 (PM66000093), propriété communale 

    • Néfiach, église Notre-Dame-de-l’Assomption :
Croix processionnelle, argent, XVIe siècle, classée MH 1955/10/14 (PM66000539), propriété communale 

Arles-sur-Tech :

Drapeau de la Sanch d’Arles sur Tech
Saints Abdon et Sennen
Christ en croix
Reliquaire de la Vrai Croix
Ecce Homo
Grande Croix
Croix des Outrages
Vierge de l’Église Ste Marie
Vierge des Sept Douleurs
Saint Sépulcre

Collioure :

Christ
Croix des Outrages
Reliquaire de St Vincent Ferrier
Croix d’agent et les bourdons d’argent
Ecce Homo
Couronnement d’Épines
Vierge de la Soledat
Vierge des 7 douleurs
Stabat Mater
Misteri de Père Cerdà et St Vincent Ferrier
Ste Véronique
Stabat Mater
Gisant

Les reliques des Saintes Épines : La confrérie des Saintes Épines de Perpignan, participe au cortège avec sa bannière, sa croix de procession ainsi que sa Vierge des Douleurs. Le reliquaire contenant quatre Saintes Épines léguées par Philippe le Hardi est exposé sur le parvis de l’église Saint-Matthieu au passage de la procession.

Les documents iconographiques : Les processions de la Sanch ont fortement inspiré les artistes locaux : peintures, arts graphiques, affiches, sculptures, céramiques, nombreuses photos (Martin Vivès, Etienne Gony, Gustave Violet ou Conrad Paris…). Ces œuvres ont alimenté les premiers efforts de communication autour de la procession. À Perpignan, dès 1953, l’Archiconfrérie a ainsi publié des affiches et des cartes postales d’Etienne Gony, tandis que l’Office du Tourisme propose à son tour une affiche et un programme. Une lithographie de Georges Lavagne a été reprise comme visuel de toute la Semaine Sainte depuis 2014.
De nombreux photographes ont suivi les processions depuis les années 1950, à la fois dans une optique journalistique mais aussi artistique. 
Depuis plusieurs années, la Confrérie de Collioure organise un évènement chaque deux ans, appelé les Biennales d’art sacré qui attire un public nombreux et qui présente le regard artistique et dynamique des artistes peintres. L’évènement est réalisé avec le soutien du Conseil Départemental des Pyrénées Orientales et la municipalité.

Chaque confrère et consœur se fait un devoir de transmettre pour ne pas dire léguer son savoir, sa manière de vivre les processions afin que celles-ci puissent se perpétuer. La gestuelle de la procession, également très codifiée, suppose quelque apprentissage, tant pour la cadence du pas au rythme des tambours, que la manière de porter les misteris, l’attitude corporelle à conserver, le registre des goigs chantés. Cet apprentissage relève le plus souvent du cercle familial où les femmes occupent une place prépondérante. Ces dernières d’ailleurs jouent pleinement leur rôle dans les confréries qui sont mixtes depuis des siècles.

La transmission de cet ensemble de choses et de comportements souligne aussi la place de la mémoire de tous ces actes dans les familles impliquées.

Les pénitents voient la procession comme « une tradition, un élément de notre identité ». Ainsi font-ils référence dans le langage courant à la fois à un passé historique et à une symbolique bien ancrée dans le présent.

La Sanch est par conséquent le moyen par lequel le groupe social réaffirme son attachement à son territoire, d’autant plus fortement que tous les villages alentour sont également mobilisés. En ce sens, la Sanch est autant un marqueur du lieu que du temps.

Sauf à s’en tenir volontairement à distance, la Sanch se vit comme un héritage pluriel doté d’une charge symbolique, identitaire, culturelle et religieuse, d’une temporalité visible que l’on vient chaque année régénérer.

Les pénitents (toute personne non-confrère peut participer à la procession s’il en fait la demande) observent en général une période probatoire de trois ans durant lesquels ils sont guidés par d’autres confrères. Mais l’apprentissage confraternel relève d’abord d’un désir d’adhésion, comme le mentionnait une jeune consœur : « J’ai été éduquée dans un esprit de liberté. C’est en étant étudiante que j’ai souhaité rejoindre la confrérie, non par mimétisme car mon grand-père et mon père faisaient tous deux partie d’une confrérie, mais par choix. Appartenir à une confrérie est une démarche fraternelle, alors que participer à la procession est une démarche personnelle. Toutefois j’ai conscience d’être une exception dans mon groupe d’amis, car peu de jeunes ont la possibilité de rester durant leurs études à Perpignan ».

Enfin, si les apparences de la procession en général semblent figées dans leur composition elle est en réalité modulable, et depuis une quinzaine d’année une pénitente de Perpignan, mère de famille, a organisé au sein du cortège un groupe d’enfants. Celui-ci fait suite à la création, dès les années 1970, d’une section particulière « des petits pénitents et des petites Madeleines » elle-même se faisant l’écho des groupes existants depuis les siècles passés.

Toujours à Perpignan, une cérémonie est d’ailleurs entièrement consacrée aux enfants le mercredi de la Semaine sainte. Ils participent à un chemin de croix accompagnés de leurs catéchistes, parents, voire grands-parents, dans la chapelle du Dévot Christ. La statue de ce christ, copie de l’original du XIVème siècle, est couchée sur un reposoir fleuri et les enfants munis de leur timbale de baptême et d’une petite éponge naturelle imprégnée d’eau de Cologne viennent, tour à tour, lui laver les pieds. Ils partent ensuite en procession chantée jusqu’à la chapelle de la Sanch de l’église Saint-Jacques. Ils y sont attendus par les regidors, avec lesquels ils vont renouveler le geste du lavement des pieds de la statue du Christ de la Sanch et recevoir un enseignement sur la Passion et la mort du Christ. L’après-midi se termine par une dernière prière et une ultime bénédiction. Il s’agit évidemment d’une véritable sensibilisation sur l’importance des gestes et des symboles de la Semaine sainte. Ainsi préparés, les enfants peuvent ensuite participer à la grande procession du vendredi, ce qui est pour eux un sujet de fierté.
Il est utile de préciser ici que les processions s’inscrivent bien  dans un programme d’activités  religieuses et confraternelles qui se déroulent tout au long de l’année  et qui permet de contextualiser et de préciser les fonctions sociales mais aussi la signification culturelle de la pratique. De manière simple, les processions de Perpignan, Arles-sur-tech et Collioure sont les parties les plus visibles de l’activité des confrères, les plus spectaculaires car c’est durant ces dernières qu’ils processionnent visage voilé. Un large programme d’autres cérémonies les invitent à se réunir, pour les fêtes patronales des villages où les confréries sont implantées, des veillées de prières, des pèlerinages mais aussi la participation au rassemblement annuel des confréries de France et Monaco, la Maintenance des Confréries. De plus  l’implication des membres des confréries dans les associations caritatives et pastorales diverses du diocèse démontre l’importance de ces dernières en particulier dans les pastorales des funérailles et des visiteurs de prison, dans la ligne droite de leur mission d’origine. Plus culturellement parlant, les confréries sont garantes du maintien de nombreuses fêtes traditionnelles et culturelles  dont les origines puisent leur essence dans la foi traditionnelle et populaire.

Bref, le peuple Nord-catalan et les confréries souhaitent le maintien de ces processions qui s’adapte au temps en fonction des générations. La mémoire orale, écrite et la transmission des gestes place les acteurs au titre de passeurs, de sachants des savoir-faire indispensables au bon déroulement de ces traditions. Le travail de conservation et de transmission du mobilier utile aux processions, les misteris, contribue amplement à la démarche.

    • L’Archiconfrérie de la Sanch : le bureau et les membres du conseil d’administration ; le conseil spirituel ; les confréries affiliées ; les responsables paroissiaux des groupes affiliés ; l’ensemble des pénitents et confrères dont les confréries de la Sanch de Collioure et Arles-sur-Tech, leur bureau et Conseil d’administration, les membres des confréries.
    • Le diocèse, au regard des aspects spirituels et liturgiques, et les différentes communautés de paroisses du diocèse et plus particulièrement celles du centre-ville de Perpignan (Saint-Jean, Saint-Jacques, Saint-Matthieu, Notre-Dame La Real), celle de la Côte Vermeille pour Collioure et celle du Haut Vallespir pour Arles-sur-Tech.
    • Les mairies pour divers arrêtés d’utilisation de l’espace public, la sonorisation, le stationnement, la voirie, le nettoyage, le pavoisement... De plus, les villes de Perpignan, Arles et Collioure ont souhaité apporter un fort soutien en communication, en valorisation, de leur procession, en tant qu’évènement incontournable de la Semaine sainte, l’un des temps forts principaux des manifestations culturelles et touristiques locales.
    • A Perpignan, par convention avec l’Archiconfrérie, le centre d’exposition de la Sanch, établissement municipal qui occupe depuis 2014 l’ancien évêché. Ce centre accueille une partie représentative des misteris et objets liés à la procession en vue de leur conservation et de leur présentation au public. Des expositions artistiques et didactiques complètent la visite. Ce lieu est évidemment celui qui a été choisi pour travailler à l’inclusion de cet élément dans l’inventaire du Patrimoine culturel Immatériel en France.
    • Perpignan-Méditerranée Métropole, notamment au travers de son Office du Tourisme, lequel développe un effort de promotion et de communication autour de la manifestation tout comme le pays D’art et D’histoire transfrontalier Tech-Ter, les offices du Tourisme d’Arles-sur-Tech et de Collioure mais aussi les communautés de communes impliquées.  
    • La préfecture pour différentes autorisations et pour la sécurité générale.
    • La DRAC Occitanie pour les autorisations de sortie des objets mobiliers protégés au titre - des Monuments Historiques.

Le service de la conservation départementale du patrimoine pour le suivi de l’état sanitaire des objets processionnés et pour des préconisations tout au long de l’année au sujet des manipulations et restaurations des objets mobiliers protégés MH, ou autres.
    • Le CFA Agricole des Pyrénées Orientales, au travers de sa formation de CAP de fleuriste, pour le fleurissement de certains misteris appartenant à l’Archiconfrérie à Perpignan. 
    • La police municipale et la police nationale, l’armée. 
    • Les organes de presse pour les annonces, les compte-rendu et reportages divers
    • Artistes divers

Septembre 1415-janvier 1416 : Saint Vincent Ferrier à Perpignan, prêches sur la Passion du Christ.

11 octobre 1416 : fondation de la confrérie de la Sanch en l’église Saint-Jacques de Perpignan ;

2 octobre 1417 : approbation de la confrérie de la Sanch de Perpignan par Jérôme d’Ochon, évêque d’Elne, octroi d’indulgences ;

XVème siècle : fondation des confréries de Collioure et d’Arles-sur-Tech (dates inconnues)

22 avril 1588 : rattachement de la confrérie de la Sanch de Perpignan à l’Archiconfrérie du Saint Christ de Saint-Marcel-al-Corso de Rome ;

Entre 1655 et mai 1667 : octroi d’indulgences par le Pape Alexandre VII à la confrérie (toujours en vigueur en 1855, date d’impression d’un feuillet chez l’imprimeur Alzine à Perpignan) ;

12 juillet 1699 : pose de la première pierre de la nouvelle chapelle ;

7 avril 1708 : première description écrite de la procession sous la plume du Père Lestrange ;

17 mars 1742 : bénédiction de la nouvelle chapelle par Monseigneur de Llanta ;

30 mars 1770 : par mandement d’évêque, la procession devient diurne (de 18h à 20h) ;

1777 : interdiction par l’évêque Monseigneur de Gouy d’Avrincourt de sortir en procession nocturne ;

1787 : deuxième description écrite de la procession par J.B. Carrère (description de la procession de 1777) ; la même année : description de la procession par le chevalier de La Grave ;

10 juillet 1816 : nouvelle réglementation et reprise de l’accompagnement des condamnés à mort par les confrères ;

1816 : reprise de la procession à Collioure après l’arrêt du à l’époque revolutionnaire

1826 : don de la Croix des Improperis par les confrères à Perpignan ;

5 décembre 1826 : Les « confreresses » sont officiellement acceptées par les regidors  dans les processions perpignanaises avec leur bannière;

1842 : D.M.J. Henry publie une quatrième description de la procession ;

1846 : dernier accompagnement (documenté) des condamnés à mort au supplice ;

1848 : octroi d’indulgences à la confrérie ;

1867 : la Confrérie de la Sanch de Saint-Jacques devient Archiconfrérie ;

1870 : Dernière procession externe perpignanaise, conservée à l’intérieur de l’église St-Jacques. Certaines de ces processions ont été conservées de manière externe et diurne jusqu’à environ 1905 comme par exemple à Arles-sur-Tech.

1902 : arrêt de la procession à Collioure

1943 : reprise des sorties de la procession à l’extérieur de l’église Saint-Jacques

6 avril 1950 : réinstauration de la procession extérieure jusqu’à la cathédrale (avec les misteris des confréries de la ville de Perpignan seulement) ;

1950 : Arles renoue avec la tradition et récupère sa procession nocturne

1951 : la procession rassemble de nombreux groupes du département ;

11 au 13 avril 1954 : représentation du mystère de la Passion en l’église Saint-Jacques, avec Jean Valcourt de la Comédie Française dans le rôle du Christ ;

1 mai 1955 : réception et agrégation de la nouvelle confrérie de Saint-Joseph du quartier de la Gare de Perpignan à l’Archiconfrérie de la Sanch, avec imposition des scapulaires ;

1956 : la procession passe du Jeudi saint au Vendredi saint (suivant les prescriptions de Rome sur la célébration de la Semaine sainte) ;

1959 : reprise de la procession extérieure et nocturne à Collioure

1969 – 1981 : crise entre l’Archiconfrérie et le diocèse (Monseigneur Bellec) : la procession ne part plus de l’église Saint-Jacques ;

1971 : création de l’association civile « Archiconfrérie de la Sanch » de Perpignan; 
La confrérie d’Arles devient association loi 1901.
2 mai 1971 : accueil de la 26ème Maintenance des Confréries de la France et Monaco ;

1975 : création de l’Association « les amis de l’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan ».

1976 : la procession compte 300 pénitents ;

1976 : création de l’association les Amis de l’Arxiconfraria de la Sanch de Cotlliure, déclarée association de droit canonique le 29 décembre 1977.

28-30 avril 1978 : accueil de la 33ème Maintenance des confréries de la France, Monaco (38 confréries présentes) ;

1981 : Reconnaissance de l’Archiconfrérie par l’autorité diocésaine ;

5 avril 1984 : l’évêque émet un avis favorable en vue de revenir sur l’interdit de 1969 concernant l’Archiconfrérie ;

21 avril 1985 : accueil de la 40ème Maintenance des confréries de France et de Monaco ;

16 octobre 1988 : bénédiction de la copie du « Dévot Christ » réalisé par le sculpteur Marc Lacombe, dans le but de préserver l’original.

Décembre 1990 : l’Archiconfrérie est officiellement rétablie à Saint-Jacques ; nomination des 3 regidors, ainsi que des co-regidors ;

6 janvier 1991 : révision des statuts de l’Archiconfrérie ;

17 mai 1992 : accueil de la 47ème Maintenance des confréries de Franc et Monaco ;

1993 : dépôt des statuts de l’association « Archiconfrérie de la Sanch » et suppression de l’association des « Amis de l’Archiconfrérie » ;

1994 : décret de reconnaissance de l’Archiconfrérie de la Sanch en tant qu’association privée de fidèles (droit canonique) ;

14 mai 2000 : accueil de la 55ème Maintenance des confréries de France et Monaco ;

2008 : note officielle de Monseigneur Marceau reconnaissant l’Archiconfrérie de la Sanch et toutes les confréries qui lui sont affiliées / participation de l’Archiconfrérie au rassemblement international des confréries à Lourdes

2011 : L’Archiconfrérie aide à la reprise de la procession du Vendredi Saint à Espirà de Conflent ;

2013 : rassemblement des confréries de Catalogne à Perpignan : Juntes de confraria de Setmana santa de Catalunya

2-3 mai 2013 : participation de l’Archiconfrérie au rassemblement mondial des confraternités à Rome en présence du Pape ;

Septembre 2014 : inauguration du centre d’exposition de la Sanch (ancien évêché) ; lancement du projet de demande d’inscription de la procession au patrimoine culturel immatériel (partenariat entre l’archiconfrérie et la ville de Perpignan) ;

2016 : célébrations du 600ème anniversaire de la fondation de la confrérie en Roussillon ; octroi d’indulgences plénières papales de 2015 ; motion de soutien de la Ville de Perpignan à la demande d’inclusion de la procession de la Sanch en Roussillon sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO France;

22 mai 2017 : accueil de la 72ème Maintenance des confréries de France et Monaco ;

Février 2019 : octroi du Prix Immaculada par la Junta de Confraries de la Province ecclésiastique de Barcelone pour célébrer les relations et échanges constants établis depuis le début des congrès des confréries de Semaine sainte de Catalogne ;

Mai 2019 : dépôt des archives de l’Archiconfrérie de la Sanch auprès des archives départementales des Pyrénées-Orientales.

La pratique de la procession a évidemment évolué durant six siècles : après une période de repli au sein de l’église Saint-Jacques de Perpignan  (1870 – 1943), ou dans les églises paroissiales d’Arles et Collioure, il leur a été permis de retrouver les rues du centre-ville de Perpignan et des villages qu’à partir du Jeudi saint 1950.

Les processions de la Sanch sont uniques du côté français des Pyrénées et constituent un héritage de la foi populaire et de la religiosité catalano-hispanique.  Elles procèdent de deux pratiques qui se sont fondues en une seule manifestation : d’une part les défilés religieux expiatoires et pénitentiels, tels qu’ils se pratiquaient dans la période médiévale, et d’autre part les représentations des épisodes de la Passion pendant la Semaine sainte.

A Perpignan, en 1950, un groupe de personnes dont Joseph Deloncle, pharmacien du quartier Saint-Jacques, avec le soutien de l’abbé Mestres, curé de la paroisse, s’engagea dans la redynamisation de la procession et de la confrérie jusqu’alors maintenue par la corporation des jardiniers entre autres et leur meneur Raphael Boher. Joseph Deloncle, féru de tradition et d’histoire locale, était localement le correspondant de Georges-Henri Rivière, avec qui il donna naissance au musée des arts et traditions populaires la Casa Pairal en 1963. Ce dernier se proposait de redonner vie à la procession circonscrite depuis 1870 dans le périmètre de l’église Saint-Jacques. Il fit valoir en particulier son attractivité touristique dans un territoire souffrant de son isolement géographique, afin d’obtenir l’approbation et le soutien de la municipalité pour ramener la procession dans l’espace public. Déjà en 1943 et 1948, le constat de l’attractivité pour la procession extérieure avait fait ses preuves et déjà ressurgissait toute la symbolique culturelle d’antan.

En 1950, le cortège ne présentait que six des misteris issus des paroisses de la ville. La population adhéra à ce nouvel élan en pavoisant les fenêtres tout au long du parcours, et l’année suivante, la procession accueillit des pénitents et des misteris venus d’autres villages du Roussillon. La presse et l’office du tourisme firent valoir l’événement et la radio locale ayant diffusé un programme musical de goigs traditionnels catalans, on rapporte que les riverains montèrent le volume de leurs transistors afin de sonoriser la procession.

Depuis 1951, certains villages et paroisses avaient recours à du mobilier privé ou avaient acheté de nouveaux misteris, comme ceux de Villelongue-de-la-Salanque, Fourques ou la paroisse Saint-Joseph de Perpignan. De nombreux villages se joignirent donc au cortège avec leur Vierge des Douleurs ou leur Christ et la manifestation devint une sorte d’exposition en mouvement du patrimoine passionnel, à l’adresse de l’ensemble de la population, croyante ou non. Ainsi, suivant l’exemple de Perpignan, Arles-sur-Tech et Collioure renouèrent avec leur traditionnelle cérémonie.

Dans les années 1960, après le concile Vatican II, une crise est advenue entre l’autorité diocésaine et l’Archiconfrérie : la procession fut considérée par l’évêque comme non liturgique, « anachronique et ambiguë ». Mais cette dénégation de la part du clergé (ou d’une partie seulement et principalement urbain) ne fit que cristalliser l’attachement patrimonial, culturel et identitaire de la population. La réconciliation se fit progressivement et devint effective sous l’épiscopat de Monseigneur Chabbert ; toutefois, signe d’un nouvel accommodement, depuis les années 1980 la procession part des jardins de la Miranda qui jouxtent l’église Saint-Jacques.

Dans les deux autres villages, l’opposition se fit moins ressentir, le clergé rural restant favorable à cette manifestation intimement liée à la foi populaire. Epurée de nombreux éléments archaïques du XVIIIème siècle, toutes trois conservent leur composante principale. Les traîneurs de chaînes, les dame-jeannes, les soldats romains ne figurent plus dans les cortèges. Les petits pénitents et les petites madeleines du XIXème siècle ont su résister dans un esprit de tradition et d’initiation.

Si jadis divers groupes corporatifs prenaient part aux cortèges, aujourd’hui ces derniers ont disparu au profit de groupes paroissiaux. A Perpignan par exemple, les corporations de métiers avaient la charge de fleurir, illuminer et porter les misteris. Seuls ceux de la ville parcourraient les rues de la cité. Depuis 1951, ce sont les confréries des villages qui viennent grossir les rangs et les confrères des diverses confréries de la ville perpétuent les gestes de leurs ancêtres.

Même si certains groupes processionnaient jadis tête nue, sans habit de pénitence, tout comme le pénitent à la cloche de fer, aujourd’hui la tenue de l’ensemble des hommes s’est uniformisée. Les femmes qui ne prenait jadis pas part à la procession officiellement jusqu’en 1826, sont aujourd’hui nombreuses, accompagnant les vierges des douleurs, portant un habit adapté dans les années 1980.

L’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan comme les confréries de la Sanch de Collioure et d’Arles-sur-Tech sont des associations de type loi de 1901 ; l’Archiconfrérie est également reconnue comme association privée de fidèles, par le droit canonique et par l’ordinaire du lieu, ainsi que les confréries qui lui sont affiliées. Chacune d’elles, vie donc de manière autonome et conserve ses particularités et son mode de fonctionnement, c’est ce qui en fait leur richesse et leur âme.

Chacun a conscience que la procession de la Sanch est le témoignage d’une foi ancestrale, une interpellation toujours actuelle sur le sens de la condamnation et de l’épreuve et un appel à la compassion. Son caractère religieux est aussi le signe d’une société qui fonctionne malgré ses diversités culturelles et spirituelles à condition que le sens et l’histoire de la procession soient sans cesse expliqués. L’un des enjeux de l’avenir des processions est donc pédagogique, de manière à faire tomber les idées fausses ou les idées reçues et à communiquer autour des activités des confréries, pour souligner leur rôle dans la société civile et religieuse. Cela se traduit par un effort pour transmettre le vocabulaire et les coutumes de la procession, mais également pour partager leur connaissance et les rendre accessibles à tous. Dans ce souci, les confrères de la Sanch n’hésitent pas à intervenir dans les écoles pour familiariser les jeunes avec ce patrimoine.

L’un des axes de ce travail repose aussi sur le Centre d’exposition de la Sanch de Perpignan, lieu de découverte, de conservation patrimoniale mais également de questionnement pour l’avenir. Le cultuel et le culturel se rejoignent ici : selon une conception bien pensée, sauvegarder ce patrimoine signifie éviter toute cristallisation de la tradition et permettre au contraire son renouvellement, de sorte que, dans le respect des valeurs qui la fondent, les individus puissent s’y projeter et construire leurs repères pour se situer dans le monde contemporain.

Les biennales de Collioure, liant la Sanch avec les artistes sur des thématiques spirituelles, ont lieu chaque deux ans et vont dans le même sens.

Les sentiments ne sont pas unanimes vis-à-vis d’une tradition religieuse qui peut paraître provocante par la place qu’elle occupe dans l’espace public, ou qui est perçue par certains comme funèbre et passéiste. Mais il est indéniable que l’évènement est devenu depuis 70 ans incontournable dans l’espace mental et physique perpignanais et roussillonnais en général, mais aussi un attrait indispensable pour le territoire. Il constitue un marqueur de temps dans le calendrier annuel local.

Les processions roussillonnaises, au contraire d’autres manifestations similaires espagnoles, se sont recentrées sur des aspects paradoxalement austères et intimes malgré leur caractère ostentatoire et baroque. Elles expriment l’identité locale, avec des instruments relativement simples (misteris portés à bras, vêtement de pénitents) et veulent éviter la « folklorisation » ou la dérive touristique autour de l’évènement, tout en s’adaptant au temps.

La mission des confrères dans le milieu social s’adapte elle aussi. L’accompagnement des condamnés à mort est devenu l’accompagnement des familles en deuil. En ce sens, un nouveau service diocésain des funérailles dans les crématoriums a été créé en 2022. Plusieurs confrères y ont adhéré et sont missionnés. Mais les confréries continuent et développent les missions paroissiales qui leur ont été confiées depuis plusieurs décennies, aide et visites des malades, soutien des familles en deuil, visiteurs de prison, membres d’associations caritatives (à titre individuel), implication dans la vie courante du diocèse et de ses mouvements (Hospitalité Notre Dame de Lourdes par exemple…). La Sanch est présente là où on a besoin d’elle et s’adapte.

Modes de sauvegarde et de valorisation

Depuis plusieurs années, l’Archiconfrérie et les confréries ont pris conscience que la valorisation passait par la communication et l’ouverture. Ainsi les confrères visitent les écoles, participent à des causeries et conférences dans le but de faire connaître leur action et leur procession. Une plaquette adressée aux enfants a été réalisée et proposée aux écoles. Le centre d’interprétation de la Sanch à l’ancien évêché de Perpignan a été créé afin de porter un focus particulier à la manifestation. Des panneaux explicatifs ont été conçus et installés dans la chapelle de la Sanch de St-Jacques afin que le visiteur puisse connaître l’histoire et la tradition de la procession.

L’archiconfrérie a également déposé aux Archives départementales ses archives anciennes présentées sous la forme de 6 registres dans le but d’ouvrir de nouveaux champs d’investigations. Ainsi, historiens, chercheurs et étudiants pourront y trouver des nouvelles sources de recherches.

Dans un certain effort de réorganisation, ces archives anciennes perpignanaises ont permis d’établir une réelle clarification des régimes de propriété des objets utilisés lors des processions. C’est ainsi qu’a pu également s’opérer une prise de conscience des conséquences au vue du Code du Patrimoine et l’application des protections en matière de Monuments Historiques (11 objets ou misteris sont classés ou inscrits au titre des MH), ainsi que de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Depuis 2014, une convention tripartite entre les municipalités propriétaires, l’Archiconfrérie et les affectataires fixe les conditions de sortie des objets en procession, de même que sont prévues la souscription systématique d’une assurance et l’intervention d’une restauratrice du Centre de Conservation et de Restauration du Patrimoine du Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales, afin de dresser les constats d’état, préconiser les interventions d’urgence et les mesures de conservation préventive. Les confrères en charge des misteris suivent par ailleurs des formations spécialisées, de même que les personnes qui mettent en place la décoration florale

Actions de valorisation à signaler

Plusieurs mesures d’ordre matériel ont étaient prises  dans le but d’accueillir et de faire apprécier la Sanch, faire comprendre les processions, s’ouvrir à la connaissance historique et scientifique, par l’accueil d’étudiants en Histoire de l’art, colloques et rencontres avec chercheurs, journées d’étude avec les Archives Départementales… Conscients de l’évolution de la population du département des Pyrénées Orientales, des mœurs, des croyances, de la mixité culturelle, les confrères s’organisent pour ouvrir le dialogue, communiquer sur les missions actuelles des confréries.

En ce sens, lors de la Semaine Sainte 2022, l’Archiconfrérie de la Sanch a programmé une conférence-échange adresse aux associations de la ville, les commerçants, les centres sociaux… pour expliquer les processions et les missions des confrères. Elle a aussi fait appel à un professeur d’Ethnologie passionné de photographie pour capter de façon scientifique la vie des membres de la Sanch dans le but de préparer une exposition photo au Centre d’interprétation.  Toute la communication et en particulier les télévisions et médias ont été sensibilisés à la démarche de présentation de la candidature d’inscription à l’inventaire du PCI.

Suivant les prescriptions de la société Scrib’ & Associés, et se référant à l’enquête anthropologique de terrain, les confréries ont réellement mis l’accent dès la Semaine Sainte 2020 sur la communication et les actions visant à améliorer la conception des processions et l’implication des confrères au sein de la société nord-catalane. Même si la pandémie a entraîné l’annulation de la procession de 2020, modifié les programmes de 2021, des retransmissions via les réseaux sociaux de la Ville, du diocèse, des offices du Tourisme, des cérémonies organisées soit de type visioconférence ou en effectif restreint. 2022, a permis de retrouver les processions en format habituel. Grâce au travail antérieur, les processions dans les trois cités ont répondu à une réelle attente des habitants de leur cité même mais aussi des visiteurs, pèlerins venus du département et d’ailleurs, mais aussi des commerçants. La sortie des pénitents et des processions sont réellement perçues comme des marqueurs de temps, une référence annuelle sans lesquelles il manque quelque chose dans le cycle populaire et traditionnel de l’année en cours.

L’attente et l’importance du fait c’est également traduit en particulier à Perpignan par une sorte de passation de rôle. Nombre d’anciens ont profité de la période de pandémie pour transmettre le flambeau aux jeunes générations. Ainsi, si le nombre de participants à la procession 2022 était identique aux dernières processions format « normal », la fréquentation des jeunes était bien plus importante que jadis.

Actions touristiques :

La renommée de l’événement s’est développée très sensiblement depuis sa reprise qui remonte maintenant à plus de 70 ans ; elle est indissociable du développement touristique en Roussillon pendant la même période et d’une sensation de fierté réaffirmée des perpignanais et des roussillonnais par rapport à leur patrimoine et leurs traditions. Des manifestations culturelles se sont cristallisées autour de la Semaine sainte, notamment un festival de Musique Sacrée créé dans les années 1980 et qui s’est ouvert, au-delà de la musique classique aux musiques sacrées du monde à Perpignan, les biennales à Collioure ainsi que les fêtes de la Semaine Sainte à Arles.

Si le pavoisement des maisons privées et des balcons s’est considérablement amenuisé, nombreux sont les commerces qui, sur le trajet des processions, s’appliquent à réaliser des vitrines vouées à cette célébration.  Pareillement, dans les deux autres villages, nombreux sont les habitants qui bénévolement dressent des reposoirs permettant d’agrémenter le parcours.

Actions de la Ville de Perpignan :

A partir de 2014, dans le cadre d’une politique d’attractivité urbaine basée sur le développement culturel et la valorisation du patrimoine, la municipalité de Perpignan a décidé d’intégrer les manifestations et le trajet de la Sanch dans les éléments à préserver et à favoriser. Une convention de partenariat culturel a alors été passée entre la Ville et l’Archiconfrérie. Lors de la Semaine sainte et tout au long de l’année, des conférences, des expositions et autres manifestations sont organisées conjointement.

Un effort particulier a été accompli en 2016 pour célébrer avec faste le 600e anniversaire de la fondation de la confrérie, la Ville ayant par ailleurs complété la restauration de l’architecture et des décors de l’église Saint-Jacques, siège de la confrérie et de sa chapelle de la Sanch. Un programme de manifestations a alors été organisé, qui a culminé au moment de l’inauguration des nouveaux travaux.

Comme il a déjà été signalé, un centre d’exposition et d’interprétation de la Sanch de Perpignan a été établi dans le bâtiment de l’ancien évêché, du XVIIIème siècle, racheté par la Ville en 2014. Il s’agit de présenter au public, touristique et local, les différentes traditions de la Semaine sainte et notamment de la procession. Les objets et ensembles statuaires, les misteris, sont désormais déposés dans ces locaux rénovés alors qu’ils se trouvaient auparavant stockés dans un entrepôt non visitable et dont les conditions de conservation étaient loin d’être satisfaisantes.

Pendant la Semaine sainte, le centre présente en outre une exposition temporaire concernant la place de la procession et différents aspects de ces traditions dans l’imagerie et dans l’art du Roussillon. En 2014 : « L’ancien évêché : histoire d’un quartier et d’un édifice » ; en 2015 : « Laissez-vous conter la procession » ; en 2016 : « Les artistes suivent la procession » (œuvres de M. Vivès, E. Gony, C. Paris, E. Bolzoms et photographies de R. Limbourg ); en 2017 : « la procession, images de Saint-Vincent Ferrier à nos jours » (œuvres de F. Boher, A. Fabresse et photographies de N. Reyes) ; en 2018 : « Mgr Carsalade du Pont, promoteur des traditions catalanes » ; en 2019 : « F. Boher, peintre et sculpteur religieux à Perpignan » et photographies de A. Vick-Mengus ; en 2020, « La Sanch dans l’objectif », photographies du service photographique de la Ville de Perpignan ; en 2021, « La procession par-dessus les toits » au travers de dessins de Fernand Patrouix. En 2022, l’exposition photographique « Maintien et transmission » a eu pour objectif de présenter l’adaptation des confrères et de l’évènement empêché pour cause de COVID et dont le suivi par réseaux sociaux a donné des résultats plus que satisfaisants.

Les Biennales de Collioure présentées en 2022 avaient une valeur pédagogique placée sous le signe des « 10 commandements ». Les réflexions des artistes viennent ainsi contribuer au regard contemporain du grand public de cet aspect religieux.

La ville a également soutenu la manifestation lors de son replis et adaptation en temps de Covid  et plus particulièrement en retransmettant sur ses réseaux sociaux la cérémonie de replis de 2021 qui a permis de battre tous les records de visionnage à l’instant T  jamais enregistré depuis la mise en place de ce style de communication. De cette manière, il a pu être constaté de l’importance de la procession perpignanaise.

Actions de sensibilisation par les confrères et les consœurs :

Si le centre s’attache à mettre en valeur le mobilier, des confrères et historiens reviennent régulièrement sur l’histoire, la place et l’implication de l’Archiconfrérie à l’occasion de conférences données dans l’ensemble du Roussillon, à la demande d’associations patrimoniales, de paroisses ou encore de confréries locales. Force est de constater que, si tout le monde connaît localement la Sanch, il est utile et enrichissant d’en apprendre l’histoire plus intime, qui est loin d’être cachée ni sombre, afin de faire tomber les tabous et lui épargner une image trop stéréotypée voire folklorisante. Nombreux sont les confrères à s’impliquer en particulier dans les efforts de sensibilisation et présentation en milieu scolaire, et en priorité dans les établissements d’enseignement privé catholique. Les classes de tous niveaux de primaire et parfois du secondaire apprennent ainsi à connaître l’Archiconfrérie et ses missions, de même que la procession en tant que vecteur social, religieux, patrimonial et culturel. Ce sont ces mêmes jeunes que l’on retrouve ensuite sur le parcours de la procession et parfois jusque dans les rangs des pénitents.

En 2020 et 2021, par le biais des visio-conférences, l’Archiconfrérie a participé à la réflexion de la faisabilité de ces processions et les replis possibles en période de confinement et de restriction sanitaire liées au COVID.

Un évènement clé a été programmé le 8 octobre 2022 en collaboration avec les Archives départementales des Pyrénées Orientales visant à faire redécouvrir la Sanch et son histoire au travers des multiples archives déposées et par la visite des chapelles des confréries se trouvant dans les diverses églises de la ville de Perpignan. Les confrères ont pris une part active à cet évènement qui a connu un vif succès. (Journée Anim’Archives : La Sanch, plus de six cent ans d’Histoire)

Modes de reconnaissance publique

Pas de label ou de sigle particulier.

En revanche, l’Archiconfrérie appartient à différents réseaux en particulier ceux de la Maintenance des confréries de France et de Monaco dont elle est une des confréries la plus grande et active. Elle a organisé et accueilli à plusieurs reprises la Maintenance c’est-à-dire l’Assemblée Générale et le rassemblement annuel des confréries à Perpignan.

Elle a intégré également la Junta de Confraries de Setmana Santa de Catalunya. Cet élément la place à cheval sur une frontière administrative mais qui la surpasse spirituellement et confraternellement.  En 2019, l’Archiconfrérie de la Sanch a été honorée en recevant à Barcelone le prix Inmaculada décerné par les confréries de la région ecclésiastique de Barcelona pour son assiduité à assister aux rendez-vous bisannuels, pour avoir organisé le rassemblement de 2013 et pour maintenir le lien confraternel au-delà de la frontière.

Encore aujourd’hui, la confrérie de Perpignan demeure liée spirituellement à l’Archiconfrérie du Saint Christ de l’église de Saint-Marcel-al-Corso de Rome, lui étant affiliée depuis le XVIème siècle. En participant au rassemblement mondial des confréries à Rome en 2013 demandé par le Pape, l’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan a été mise à l’honneur en portant sur la place Saint Pierre sa statue du Dévot Christ des Missions qui d’ailleurs a été seule autorisée à être exposé durant la messe présidée par le Pape, au côté de l’autel.

La procession (ainsi que l’existence de l’Archiconfrérie) est largement mise en avant sur tous les médias et moyens de communication du département. Chaque année, avec tous les évènements de la Semaine sainte mais aussi en tant que telle, elle est annoncée et chroniquée dans les journaux, radios, reportages TV, réseaux sociaux.

Par ailleurs, elle est l’une des manifestations majeures mises en valeur par les itinéraires patrimoniaux et animations patrimoniales dans le cadre de la « Ville d’Art et d’Histoire » et au travers du Centre d’exposition de la Sanch à l’ancien évêché, 8 rue de l’Académie.

Lors de la dernière procession de 2022, qui a connu un réel succès, toutes les actions ont été menées avec en toile de fond la demande d’inscription au PCI. Les médias ont pu valoriser cet aspect et permettre aux roussillonnais et visiteurs de prendre connaissance de la démarche entreprise. Nombreuses ont été les marques de soutien reçues suite à cette annonce d’ailleurs relayée lors de la conférence de presse qui avait eu lieu avant l’évènement.

En ce sens, l’Archiconfrérie a tenu compte des préconisations de l’ethnologue dans son bilan d’enquête qui dit :

« Les enjeux majeurs qui se dégagent de la patrimonialisation en cours relèvent donc des choix qui seront fait au moment de rendre publique la demande d’entrée au PCI car il est important que la population ait connaissance et conscience de ce que représente pour la ville une telle demande, conscience aussi de la valeur patrimoniale de la procession. Il conviendra donc en particulier dans les écoles mais aussi chez les commerçants chargés d’accueillir des touristes d’éveiller à la notion de patrimoine immatériel et de traditions catalanes parmi lesquelles la Sanch peut être classée. »

Une des actions menées au préalable à la proposition d’intégration à l’inventaire du PCI a été d’analyser la situation actuelle de l’Archiconfrérie et des confréries ainsi que leur implication au cœur de la société, au travers de leur procession. En étroite collaboration avec la DRAC Occitanie et son représentant M. Yvon Hamon, la ville de Perpignan, au travers de la Direction du Patrimoine et Archéologie et en relation avec l’Archiconfrérie, a fait appel pour cela à une société d’études ethnologiques indépendante, neutre et extérieure au département, qui avait donc un regard neuf sur ce fait et n’ayant aucun attachement affectif particulier à la vie des confréries étudiées.

La société Scrib’ & Associés, représentée par Madame Bénédicte Rigou-Chemin a donc mené son étude en deux phases, la première en 2018 lors d’une phase prospective puis en 2019, lors d’une phase immersive dans laquelle, acteurs et spectateurs, de toutes classes sociales et confessions ont pu porter leur vision sur la procession et la Sanch.

Les conclusions de Madame Rigou-chemin ont permis de voir que :
« la procession est réellement un objet d’étude « complexe ». C’est en appliquant le concept ancien de « fait social total » que nous proposons donc de l’approcher pour en tirer une lecture globale à partir de la sacralité qu’elle dégage. Le sacré religieux du croyant qui attend adhésion et engagement et le sacré profane du non croyant qui implique respect, fidélité et reproduction se rejoignent ici. Les deux émotions se confondant nous permettent d’avancer que la procession est à la fois inclusive (ouverte sur l’extérieur) et exclusive (restreinte à ses membres). 
C’est la fusion de cette forme de sacralité qui va également permettre d’affirmer le caractère vivant de la procession très suivie puisqu’elle agrège dans un même esprit communautaire et transcende les dissensions religieuses des habitants y compris de communautés d’origines très différentes. Le jour du Vendredi Saint, c’est la ville toute entière qui se met à l’unisson de la procession. 
Pour synthétiser l’essentiel de cette analyse et avancer quelques préconisations, nous voudrions insister sur le fait que la valeur patrimoniale de la procession de la SANCH au-delà de son aspect historique certain, serait aujourd’hui moindre si elle ne continuait à être le lieu d’expression de multiples d’adhésions et de contestations. Témoignage d’une foi ancestrale sans aucun doute, interpellation toujours actuelle sur le sens de la condamnation et de la mort, la procession est finalement le signe d’une société qui arrive à fonctionner dans sa diversité à condition que son sens soit toujours expliqué et actualisé. A ce titre, la nouvelle bande sonore qui raconte l’histoire de la procession durant la procession prend bien en compte cette fonction didactique.» 

Plusieurs mesures d’ordre matériel ont étaient prises  dans le but d’accueillir et de faire apprécier la Sanch, faire comprendre les processions, s’ouvrir à la connaissance historique et scientifique, par l’accueil d’étudiants en Histoire de l’art, colloques et rencontres avec chercheurs, journées d’étude avec les Archives Départementales… Conscients de l’évolution de la population du département des Pyrénées Orientales, des mœurs, des croyances, de la mixité culturelle, les confrères s’organisent pour ouvrir le dialogue, communiquer sur les missions actuelles des confréries.

Outre les efforts déjà mentionnés, le musée de société Casa Pairal, musée de France, dont les collections ne peuvent être entièrement exposées dans ses espaces trop réduits, a le projet de présenter dans une salle du centre d’exposition ses pièces religieuses les plus remarquables liées à la Semaine sainte (statues de dévotion et groupe sculpté de la cène notamment). Accompagnée des commentaires adaptés, une lecture plus complète des représentations populaires de la Passion sera ainsi rendue possible par une adaptation muséographique et muséale.

Le centre d’exposition et d’interprétation est donc en passe de devenir, en partenariat avec l’Archiconfrérie, le lieu de découverte et de conservation de tout ce patrimoine, et de consultation de sa documentation.

Le Centre départemental de Conservation et de Restauration du patrimoine, dans le cadre des plans objets, tout au long de l’année et sur demande des communes, met tout en œuvre pour conserver le mobilier religieux et en particulier les objets, propriétés communales, devant participer aux processions.

Il est également prévu de retravailler la communication par la refonte du site internet de la Sanch, la réorganisation de la page Sanch du diocèse de Perpignan-Elne, et sensibiliser au travers d’affiches et flyers mis à disposition des visiteurs et paroissiens des divers villages et paroisses de la ville de Perpignan.

Des publications didactiques sur « la Sanch aujourd’hui », avec explications des divers misteris, missions de la Sanch et importance patrimoniale du fait en Roussillon, sont prévues par les divers groupes.

Les confréries mettent en place des panneaux de sensibilisation à l’entrée de leur chapelle.

Il est également prévu la réalisation d’un film en collaboration avec divers partenaires institutionnels sur les processions post-pandémie.

Il n’en demeure pas moins que les confréries ont le projet de travailler sur la recherche de la mémoire filmique auprès des pratiquants, habitants des villages et paroisses où sont implantées les confréries en collaboration avec l’Institut Jean Vigo  - Cinémathèque de Perpignan. Elles projettent également la collectes de la mémoire orale et photographique, développer les expositions artistiques sur la thématique de la Sanch.

La restauration des objets de procession, est en cours de réalisation, dans le but de les transmettre aux générations futures et leur permettre de sortir lors des processions.

L’Archiconfrérie projette également la Réalisation de fiches pédagogiques adaptées aux scolaires, à la formation et information adressées aux Guides de la Ville de Perpignan, ville d’art et d’histoire et réfléchi à la mise en place d’un colloque sur les confréries en Catalogne Nord en collaboration avec l’Université de Perpignan, la ville et villages impliqués... mais aussi la publication des actes de ce colloque. Un autre projet de colloque porterait sur le mobilier processionné, ouvrant ainsi la réflexion sur le statut de ce mobilier particulier, son utilisation et les aspects réglementaires concernant la tenue de tels évènements, la gestion et l’utilisation de mobilier, la place des confréries aujourd’hui en tant qu’utilisatrices du patrimoine...

Ville de Perpignan, Mr le Maire,
Ville de Collioure, Mr le Maire,
Ville d’Arles sur Tech, Mr le Maire,
Êvéché de Perpignan, Monseigneur Turini,
Madame l’ancienne député Pujol Catherine,
Les confréries de Collioure, Arles sur Tech, Le Riberal (St Estève, Baho), Stes Epines de Perpignan, Canet en Roussillon, St Hippolyte de la Salanque, St Laurent de la Salanque, Torreilles, Villelongue de la Salanque, St Joseph de la Gare de Perpignan
Les groupes paroissiaux affiliés à l’Archiconfrérie : Eveil à la foi, Trouillas, Bages, Baillestavy, Bélesta, Céret, Millas, Vivès-St Jean pla de Corts, Corneilla de la Rivière, Les Aspres

Récits liés à la pratique et à la tradition

Publications de l’Archiconfrérie

Brochure :
Archiconfrérie de la Sanch Perpignan 1416, octobre 2013, presses littéraires de Saint Estève.
Livre pour enfant
Raconte-moi la procession de la Sanch, novembre 2016, presses littéraires de Saint Estève.
Affiche commémorative du 600ème anniversaire de la confrérie de la Sanch de Perpignan.

Inventaire réalisé lié à la pratique

Sources archivistiques

Archives privées de l’Archiconfrérie déposées aux ADPO :

-Registre n°1 : Délibérations (1649-1772)
-Registre n°2 :    Comptes (1732-1789 et 1822-1855)
-Registre n°3 : Délibérations (1772-1780)
-Registre n°4 : comptes (1732-1834)
-Registre n°5 : Délibérations (1867-1901)

Archives diverses (1950 à aujourd’hui, conservées dans les locaux de l’Archiconfrérie) : maintenances, comptes, délibérations, participations cérémonies et procession du vendredi Saint, presse, affiches et cartes postales.

Archives départementales des Pyrénées orientales :

Inventaire des références concernant la confrérie de la Sanch de l'église Saint-Jacques dressé par Denis Fontaine, archiviste, décembre 2015 :
2 B 1467    Procès civil des administrateurs de la confrérie de la Sanch de l'église Saint-Jacques à Perpignan contre les procureurs du Conseil souverain (1727).
2 B 1501    Procès civil de François Xaupi, bourgeois noble de Perpignan, contre la confrérie de la Sanch érigée dans l'église Saint-Jacques de Perpignan (1739).
1 C 1347    Inventaire de l'argenterie de l'église Saint-Jacques à Perpignan, de la chapelle Sainte-Agathe, appartenant à la confrérie des tisserands, et de la confrérie de la Sanch de la même église (XVIIIe siècle).
G 542        Adjudication des travaux de reconstruction de la chapelle de la Sagrada Passio et devis des travaux à exécuter à la chapelle (1646-1647).
G 545        Liasse concernant la confrérie de la Sanch (1534-1770).
Gp 177        Confrérie de la Sanch : livre des recettes et dépenses (1742-1790).
1 J 360/1    Sermo de la Sanch preciosa de Jesus Christ : un cahier (1767).
1 J 796        Auteur anonyme, un cahier papier contenant au folio 4 : défense au clergé de Saint-Jacques et de la Real de participer aux processions du Jeudi et du Vendredi Saint (Confrérie de la Sanch) (1777-1778).
1 J 911/5    Goigs de la Sanch : imprimé (1806).

Archives concernant directement certaines paroisses :

G709    Argelès-sur-Mer
751    Canet
791    Ille-sur-Tet
811    Millas
852    Rivesaltes

La Ville de Perpignan, avec l’aide de la DRAC Occitanie, a confié à l’anthropologue Bénédicte Rigou-Chemin (société Scrib’& Associés) une enquête de terrain concernant la procession et ses publics. Cette enquête s’est déroulée en octobre 2018 et en avril 2019, et a donné lieu à une restitution consistant notamment en un rapport.

Bibliographie sommaire

Ausseil, Abbé François, « La confrérie de la Sanch », Revue Historique et littéraire du diocèse, n°9,10, 11, 1921.
Autet, Daniel, Étude de la vie religieuse d’une communauté catalane, Vinça 1634-1705, mémoire sous la direction de Alice Marcet-Juncosa, UPVD, multigraphié, 1992 (p.94-99, p.142-143).
Bauby, Charles, « La procession du Jeudi Saint à Perpignan des origines à nos jours », Tramontane, n°331, 1951.
Blanch, Cédrik, La Sanch, Dossier pédagogique de DEUG du département d’études catalanes, sous la direction de Miquela Valls, UPVD, multigraphié, 1997.
Blanch, Cédrik, Doumeyrou, Elisabeth, Mille, Alexandre, « La Sanch, une procession au cœur de la ville de Perpignan », dans Patrimoines en mouvement ; entre préservation et dévotion, Actes du colloque international des 27 et 28 avril 2017, Bruxelles, Institut royal du Patrimoine artistique, 2019 (p.47-59).
Blanch Cédrik, Copies d'œuvres processionnées: l'exemple de la procession de la Sanch de Perpignan, Regards sur le patrimoine multiple, Acte Sud, association des CAOAF, 2020
Bouille, Michel, « Manifestations folkloriques liées aux cultes antiques : la procession de la Sanch et les courses de taureaux », CERCA n°31-53, 1956 (p.211-214).
Cabanas, Josianne, « Vincent Ferrier, « l'apôtre de l'Europe », entre sainteté et politique », dans Richesses roussillonnaises, S.A.S.L. CXXVIe volume, 2019 (p. 152).
Cabanas, Josiane, La procession de la Sanch, six siècles de foi et de Tradition, Mare Nostrum, 2003.
Capeille, Abbé Jean, « La procession nocturne du jeudi saint à Perpignan avant la Révolution », Journal commercial illustré des PO, 1901, 1904.
Carrère, François, Voyage pittoresque de la France avec la description de toutes les provinces. Provinces du Roussillon, Paris, Lamy, 1787.
Cortade Eugène, Le monastère des dominicains de Collioure (1290 – 1791), Conflent, 1983.
Galipienso Dominique-Marie-Joseph, « La procession de la sanch », Société Littéraire des PTT du Languedoc Roussillon, n°19, printemps 1993 (p. 4-7).
Gibrat, Abbé Joseph, Notes historiques sur l’église Saint-Jacques de Perpignan pendant la Révolution, imp. Payret, 1894.
Lestrange, Dom Augustin, lettre transcrite, Tramontane, 331, 1951, p.10-12.
Manzanarès, Peggy, Bulaternera : a travès d’un fet religios, la perduracio d’un antagonisme politic, Dossier pour la licence MK302 Ethnologie, sous la direction de Jean Louis Valls, UPVD, multigraphié, 1997
Grave, (Chevalier de la), Essai historique et militaire sur la province du Roussillon, 1787.
Masnou, Paul, « Mémoires de l’église Saint-Jacques de Perpignan », Bulletin SASL, vol.52 et 53, 1911 et 1912.
Missongé Jean et Camberoque Charles, « La Procession de la Sanch à Perpignan », Connaissance en Pays d’Oc, n°49, 1981 (p. 17-23).
Roca, Abbé Paul, « les confréries en Roussillon de 1300 à 1793 », Revue Historique et littéraire du diocèse, 1931.
Sala, Raymond, « Religiosité et spiritualité dans le diocèse d’Elne au XVII et XVIIIème siècles », dans Elne, ville et territoire, Elna, ciutat i territori : l'historien et l'archéologue dans sa cité : hommage à Roger Grau : Actes de la deuxième Rencontre d'Histoire et d'Archéologie d'Elne, Elne, Collège Paul Langevin, 30-31 octobre et 1er novembre 1999, recueillis et publiés par Marie Grau et Olivier Poisson. 
Séjour du chevalier de Mautort à Perpignan en 1768, dans : Mémoires du chevalier de Mautort, capitaine au régiment d’Austrasie (1752-1802), publiés par son petit-neveu, le baron Tillette de Clermont-Tonnerre, Paris, 1895, p. 22-23.
Rigou-Chemin, Bénédicte, Enquête anthropologique sur la procession de la Sanch, restitution d’une enquête de terrain, Toulouse, multigraphié, 2019.
Tarrada,s Rose Marie, La procession de la Sanch des origines à nos jours, Mémoire d’études Hispaniques sous la direction de Bernard Leblon, UPVD, multigraphié, 1989
Trogno, Marie-Jeanne, « Histoire de la confrérie du Très Précieux Sang de Jésus-Christ, La procession de la Sanch », Bulletin SASL, 1984.
Victor Gay J., « Dues confraries : la Sanch de Perpinyà i la sang de Girona », Revista de Girona, n°151, (p. 40-43)
« Les cagoules du Jeudi saint », Reflets du Roussillon, n°9, 1955.
« Procession de la Sanch », Tramontane, 1951.
Massana, 1987, n°47
L’Indépendant catalan n°122
« Six siècles de notre Sanch », El Punt Magazine, pâques 1993 (p. 24-27).
« A Perpignan, le Sang de la Passion », Pyrénées Magazine, 1992, (p. 15-21).
« La Confrérie de la Sanch et les Cérémonies de la Semaine Sainte à Perpignan », Cahier de ND del Pessebre, n°2, 1952 (p. 13-28).

Filmographie sommaire

Procession, 1943, les films du Canigou, Louis Llech, Institut Jean Vigo de Perpignan
Procession de la Sanch, 1951 ou 1952, Louis Llech, Institut Jean Vigo de Perpignan
Printemps et semaine Sainte en Roussillon, Louis Llech, Institut Jean Vigo de Perpignan
Collioure, Nou Guy, archives privées
La foule au rendez-vous de la procession de la Sanch dans les rues de Perpignan, reportage télévisé, France 3 Occitanie, 18 avril 2014, en ligne : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/pyrenees-orientales/perpignan/la-foule-au-rendez-vous-de-la-procession-de-la-sanch-dans-les-rues-de-perpignan-462357.html 
La procession de la Sanch à Bouleternère : une tradition immuable, reportage télévisé, LCI, 3 avril 2015, en ligne : https://www.lci.fr/france/procession-de-la-sanch-a-bouleternere-une-tradition-immuable-1195543.html 
La traditionnelle procession de la Sanch à Perpignan, reportage radiophonique, France Bleu Roussillon, 3 avril 2015, en ligne : https://www.francebleu.fr/infos/societe/diaporama-la-traditionnelle-procession-de-la-sanch-perpignan-1428075494 
Des milliers de personnes participent à la procession de la Sanch à Perpignan, reportage télévisé, France 3, 24-25 mars 2016, en ligne : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/pyrenees-orientales/perpignan/des-milliers-de-personnes-participent-la-procession-de-la-sanch-perpignan-960561.html 
Dispositif de sécurité important à la fête de la Sanch à Perpignan, reportage télévisé, France 3, 13 avril 2017, en ligne : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/pyrenees-orientales/dispositif-securite-important-fete-sanch-perpignan-1232991.html
Vidéos amateurs sur YouTube 

Sitographie sommaire

Archiconfrérie de la Sanch : http://la-sanch.fr/laconfrerie.html 
Communauté de paroisses Saint-Jean-Baptiste de Perpignan : http://www.cathedraleperpignan.fr/site/les-paroisses/accueillir-ses-freres/archiconfrerie-de-la-sanch.htm 
Conseil départemental des Pyrénées-Orientales : https://www.les-pyrenees-orientales.com/Decouvrir/Traditions/ProcessionSanch.php 
Diocèse de Perpignan : https://perpignan.catholique.fr/l-archiconfrerie-de-la-sanch/

L’Archiconfrérie de la Sanch a été maître-d’œuvre de la mise en forme de cette fiche. Elle a été soumise à l’ensemble des membres des confréries et groupes paroissiaux et plus largement à tous les experts, savants et amateurs souhaitant s’associer à la démarche en collaboration avec les confréries de Collioure et d’Arles-sur-Tech. 

Praticien(s) rencontré(s) et contributeur(s) de la fiche

André Payret, président de l'Archiconfrérie (2013-2018) ; andrepayret@hotmail.fr

Josiance Cabanas, ancienne conseillère municipale au patrimoine et historienne de la confrérie de la Sanch, membre de la confrérie des Saintes Épines ; cabanas.josiane@orange.fr 

Josette Ayats, ancienne présidente de la confrérie de Collioure, vice-présidente actuelle ; josette.ayats@orange.fr 

Christian Pastoret, président de la confrérie d'Arles-sur-Tech ; christian.pastoret@orange.fr 

Michel Cardonne, régidor de l'Archiconfrérie ; 06.65.57.18.10

Christophe Blay, responsable du groupe paroissial de Trouillas et vice-président de l'Archiconfrérie ; cblay@hotmail.fr 

Guy Nou, secrétaire de l'Archiconfrérie (2013-2017) ; nouguy5@gmail.com 

Bernard Artus, membre du CA ; artus.bernard@neuf.fr 

Laëtitia Artus, membre du CA ; laetitia.artus@sfr.fr 

Chanoine Francis Waffelaert, aumônier de l'Archiconfrérie ; waffr@aol.com 

Cédrik Blanch Vicente, président de l'Archiconfrérie depuis 2019, secrétaire de 2019 à 2019, membre du CA depuis 2012 ; cedrik.blanch-vicente@orange.fr 

Membres ds Confréries de la Sanch de Torreilles, de St-Joseph de la Garde, de St-Laurent de la Salanque, de St-Hippolyte, de St-Estève, de Villelongue de la Salanque, de Canet en Roussillon, de Collioure, d'Arles-sur-Tech, de la confrérie des Saintes Épines, de Saint-Matthieu de Perpignan : tous ont contribué à travers l'enquête de terrain menée par la société Scrib' & Associés, Mme Rigou-Chemin, entre mars 2018 et avril 2019

Membres du groupe paroissial d'Espirà de l'Agly, de Baixas, Corneilla de la Rivière, de Bages, des Aspres (Terrats-Fourques), de Trouillas, de Força Réal (Néfiach-Millas), de Céret, de Vivès-St Jean Pla de Corts - Maureillas, de Villeneuve de la Raho, de Baillestavy, de Espira de Conflent, de Bélesta

Membres du groupe affilié de l'Éveil à la foi

Membres des Chevaliers du Saint-Sépulcre

Métadonnées de gestion  :

Rédacteurs de la fiche : 

Blanch-Vicente, Cédrik, Président de l’Archiconfrérie du Très Précieux Sanch de Notre Seigneur Jésus Christ de Perpignan ;
Cabanas, Josianne, auteur d’un ouvrage et de différents articles spécialisés sur la Sanch, ancienne conseillère municipale de Perpignan en charge du patrimoine historique et de l’archéologie ;
Doumeyrou, Elisabeth, directrice du patrimoine et de l’archéologie de la Ville de Perpignan, 
Rigou-Chemin, Bénédicte, docteur en anthropologie historique et sociale, cabinet d’études Scrib et Associés.
Associé au comité scientifique :
Hamon, Yvon, conseiller pour l’ethnologie, DRAC Occitanie.
Membres de la commission interne UNESCO de l’Archiconfrérie de la Sanch de Perpignan :
Ayats Josette, présidente de la Confrérie de la Sanch de Collioure.
Pastoret Christian, président de la Confrérie de la Sanch d’Arles-sur-Tech.    
Et Michel Cardonne (Regidor), Christophe Blay (Vice-président), Guy Nou (Secrétaire général 2013-2017, membre de l’Archiconfrérie), Bernard Artus (membre du CA), Laetitia Artus (membre du CA), André Payret (Président 2013-2018, membre de l’Archiconfrérie ; initiateur du projet d’inscription), Chanoine Francis Waffelaert (aumônier de l’Archiconfrérie de la Sanch). 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

Mme Rigou-Chemin ; Ethnologue à la société Scrib’ & Associés (Toulouse), enquêteur

Lieu(x) et date/période de l’enquête

Mars 2018- avril 2019

Jean Louis Vaills ; Ethnologue et chercheur au Cresem Université de Perpignan (UPVD) , enquêteur 

Lieu(x) et date/période de l’enquête 

Avril 2022

Membres du comité scientifique 

André Payret, président de l'Archiconfrérie (2013-2018) ; andrepayret@hotmail.fr

Josiance Cabanas, ancienne conseillère municipale au patrimoine et historienne de la confrérie de la Sanch, membre de la confrérie des Saintes Épines ; cabanas.josiane@orange.fr 

Josette Ayats, ancienne présidente de la confrérie de Collioure, vice-présidente actuelle ; josette.ayats@orange.fr 

Christian Pastoret, président de la confrérie d'Arles-sur-Tech ; christian.pastoret@orange.fr 

Michel Cardonne, régidor de l'Archiconfrérie ; 06.65.57.18.10

Christophe Blay, responsable du groupe paroissial de Trouillas et vice-président de l'Archiconfrérie ; cblay@hotmail.fr 

Guy Nou, secrétaire de l'Archiconfrérie (2013-2017) ; nouguy5@gmail.com 

Bernard Artus, membre du CA ; artus.bernard@neuf.fr 

Laëtitia Artus, membre du CA ; laetitia.artus@sfr.fr 

Chanoine Francis Waffelaert, aumônier de l'Archiconfrérie ; waffr@aol.com 

Cédrik Blanch Vicente, président de l'Archiconfrérie depuis 2019, secrétaire de 2019 à 2019, membre du CA depuis 2012 ; cedrik.blanch-vicente@orange.fr 

Elisabeth Doumeyrou, directrice de service Patrimoine & Archéologie de la Ville de Perpignan ; doumeyrou.elisabeth@mairie-perpignan.com 

Florence Moly, élue au Patrimoine historique de la Ville de Perpignan, historienne de l'art ; moly.florence@mairie-perpignan.com 

Yvon Hamon, conseiller pour l'ethnologie et le patrimoine immatériel à la DRAC Occitanie ; yvon.hamon@culture.gouv.fr 

Olivier Bru, direction du Patrimoine historique et Archéologie de la ville de Perpignan ; obru@mairie-perpignan.com 

Données d'enregistrement

Date de remise de la fiche
Novembre 2022

Année d’inclusion à l’inventaire
2023

N° de la fiche
2023_67717_INV_PCI_FRANCE_00523

Identifiant ARKH
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Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Procession_de_la_Sanch 

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