Les savoirs, savoir-faire et pratiques sociales liés à la pisciculture dans les étangs de la Brenne

L’activité piscicole en Brenne compte parmi les vingt zones de production de poissons d’eau douce en Europe, principalement des carpes communes.

Les pratiques et savoir-faire des acteurs de la pisciculture en Brenne n’ont que peu évolué à travers les siècles, créant des rituels et des liens particuliers entre les hommes et un paysage culturel unique fait d’un patrimoine bâti et d’un patrimoine naturel spécifiques dont il faut assurer la protection et la transmission malgré un monde aux prises avec d’importantes mutations socio-économiques et un changement climatique qui les affecte.

Les pratiques et savoir-faire des acteurs de la pisciculture en Brenne n’ont que peu évolué à travers les siècles, créant des rituels et des liens particuliers entre les hommes et un paysage culturel unique fait d’un patrimoine bâti et d’un patrimoine naturel spécifiques dont il faut assurer la protection et la transmission malgré un monde aux prises avec d’importantes mutations socio-économiques et un changement climatique qui les affecte.

L’activité piscicole en Brenne compte parmi les vingt zones de production de poissons d’eau douce en Europe, principalement des carpes communes.
Les hommes qui s’y adonnent, par le nécessaire entretien d’immenses surfaces aquatiques, participent à la transmission d’un patrimoine paysager singulier.

Ce paysage inestimable a été, dès le Moyen Age, façonné par le génie et la main de l’homme. Les seigneurs religieux et laïcs ont les premiers fait construire des digues pour retenir les eaux de ruissellement des bassins versants, et contribué à former ce qui est aujourd’hui la « Brenne des Etangs » dite aussi « Pays des Mille Etangs ».
Ayant assez peu changé à travers les siècles, on distingue quatre grandes catégories de savoirs et savoir-faire mobilisés et articulés pour et autour de la pisciculture dans les étangs de la Brenne : la maîtrise du cycle de reproduction des espèces de poissons, la gestion de l’eau par chaînes d’étangs, le savoir-faire lié à l’entretien des composantes bâties et non bâties de l’étang, et les techniques de pêche avec leur contexte social et culturel.

La Brenne a acquis le statut de « zone humide d’intérêt international » en 1991 (inscription à la liste RAMSAR).

La pisciculture en Brenne est aujourd’hui organisée dans le cadre d’une filière constituée de quatre groupes d’acteurs principaux. Certains appartiennent indifféremment à l’un ou l’autre des groupes en fonction de leur motivation, de leurs moyens, ou de leurs compétences :

Les propriétaires d’étangs

Certains possèdent dix étangs, d’autres un, de surfaces plus ou moins grandes (d’un hectare à plusieurs dizaines d’hectares). Ces étangs sont situés sur des territoires petits ou grands (entre 10 et 1000 hectares), certains dédiés à la chasse, d’autres, plus minoritaires, à l’exploitation agricole souvent à vocation d’élevage. Les propriétaires ne sont pas tous exploitants directs de leurs étangs. Certains peuvent en confier l’exploitation à un professionnel sous forme de bail ou de prestation de service.

Les exploitants piscicoles

Les propriétaires d’un grand nombre d’étangs ou de surfaces d’eau importantes (certains étangs peuvent atteindre plus d’une centaine d’hectares) sont généralement producteurs. Ils sont autour de 150. A ce titre, ils ont mis en place, depuis plusieurs décennies pour certaines familles, des structures d’exploitation piscicole qui veillent sur la totalité des cycles de production du poisson.
Les propriétaires-producteurs, dans leur très grande majorité, pêchent désormais leurs étangs à un rythme annuel, entretiennent leur domaine bâti (digues, chemins, bondes et pêcheries) et agissent comme les conservateurs d’un patrimoine qui s’inscrit fortement dans le paysage culturel de la Brenne.

Les négociants

Ils sont environ une dizaine installée en Brenne. Leurs clients sont majoritairement des propriétaires d’étangs. Eux-mêmes ont des étangs en propre ou en exploitation pour le compte de propriétaires tiers.
Chaque année, au moment des pêches, ils viennent au bord des étangs de leurs clients généralement avec leur matériel : filets, tables de tri, balances, camions équipés désormais de cuves oxygénées afin de transporter le poisson vivant jusqu’à leurs bassins de stockage ou leur destination finale en clientèle, jusqu’aux années 2000 l’Allemagne, aujourd’hui l’Alsace pour la carpe.
Ils se déplacent généralement par équipe de 3-4, selon la taille de l’étang et de l’importance du matériel déployé pour accompagner le propriétaire exploitant dans le passage successif des filets de mailles différentes, le tri des poissons par espèce et par stade de croissance, toujours réalisé à la main, la pesée, la mise en cuve, et enfin le transport. 
Leurs clients sont soit des sociétés de pêche qui rempoissonnent des rivières ou des étangs de loisir destinés à la pêche sportive, soit des négociants d’autres régions de France ou de pays limitrophes, soit enfin des transformateurs (terrines, quenelles, filets frais ou fumés, gougeonnettes) qui distribuent leurs produits à travers les commerces ou rayons spécialisés surtout ceux des grandes surfaces présentes localement et des restaurateurs de la région. Les deux premiers marchés représentent 75% de la production totale.

Les « pêcheurs »

Ils sont le quatrième groupe, le maillon indispensable de la chaîne de la pisciculture à bien des égards: on appelle pêcheurs en Brenne tous ceux qui participent activement à la pêche, qu’ils aident à tirer le filet, qu’ils soient à la filanche (l’épuisette locale), au tri, ou portent les bassines de poisson.
Voisins, gardes d’une autre propriété, amis, membres de la famille, ils sont là, au lever du jour, parfois dans le froid ou sous la pluie, pour le plaisir de retrouver des amis, de plaisanter autour de la table de tri ou du traditionnel bouillon de légumes, ou parfois d’un café et de sandwichs à la pause, et à l’issue de la pêche, de partager un repas.
Ils savent aussi qu’en contrepartie, ils repartiront avec du poisson et, pour les fidèles de certaines exploitations, qu’ils seront invités à la traditionnelle chasse des pêcheurs quand le domaine s’y prête.
Les pêcheurs au nombre de 7 à 15, voire plus selon la taille des étangs, sont majoritairement des hommes, de différentes générations. 
Il en va ainsi tout au long de la saison de pêches qui s’étend d’octobre à fin janvier.

Ces quatre catégories d’acteurs forment une chaîne indissociable et chacun d’eux est porteur d’un savoir-faire précieux qui se transmet de génération en génération.
La pêche fait ainsi partie intégrante du territoire de Brenne et est ancrée dans les pratiques de ses habitants.

Lieu(x) de la pratique en France

La majorité des étangs de la Brenne est (selon les limites qu’on donne à celle-ci) concentrée dans un territoire d’environ 52.000 hectares situé dans le sud-ouest du département de l’Indre (36), entre les vallées de la Claise, au nord et de la Creuse, au sud.

Ce territoire se caractérise par un réseau hydrographique très ramifié, constitué de plusieurs bassins versants dont les deux principaux sont le bassin de la Claise au nord qui draine 80% de l’eau et celui au sud du Suin, affluent de la Creuse. La quasi-totalité de leurs eaux qui provient de la pluie, trouve leur exutoire vers l’ouest et se déverse dans le cours de la Creuse.

Ce territoire, désigné « Brenne des Etangs » ou encore « Pays des mille étangs », concentre à lui seul 70% des surfaces d’eau recensées en 2001 dans le périmètre du Parc Naturel Régional de Brenne par le SIAMVB (Syndicat Intercommunal d’Assainissement et de Mise en Valeur de la Brenne), aujourd’hui remplacé par le SMABCAC (Syndicat Mixte d’Aménagement Brenne, Creuse, Anglin, Claise), soit 2237 plans d’eau, pour une surface de 8288 hectares qui pour la plupart sont les supports de pratiques piscicoles.
Les principales communes implantées en totalité ou en partie sur le territoire défini comme « La Brenne des Etangs », sont les suivantes :

- La Communauté de communes « Cœur de Brenne » :
- Azay-le-Ferron, Lingé, Martizay, Mézières-en-Brenne, Migné, Paulnay, Saint-Michel-en-Brenne, Sainte-Gemme
- La Communauté de communes « Val de l’Indre-Brenne » : Méobecq, Neuillay-les-Bois, Vendœuvres
- La Communauté de communes « Brenne – Val de Creuse » : Ciron, Douadic, Nuret-le-Ferron, Rosnay, Ruffec. 

Cartes de la Brenne
Cartes de la Brenne
vCartes de la Brenne

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

La pisciculture en Brenne s’appuie sur le principe de l’élevage extensif des poissons en étang spécialisé, pêché par vidange complète chaque année. Avec 800 tonnes de poissons pêchés par an, la Brenne est la seconde région productrice en France après la Dombes (région Rhône-Alpes) qui produit environ 1200 tonnes sur une surface ennoyée légèrement supérieure à la Brenne (11000 hectares versus 8500 hectares en Brenne). A la différence de la Dombes qui pratique des « assecs » tous les 2 à 3 ans en alternance avec de l’agriculture, les assecs en Brenne se pratiquent tous les 7 à 10 ans et l’étang n’est utilisé qu’à la marge pour la plantation de culture à gibier. Cette différence de pratique tient essentiellement à la nature différente des sols. Bien qu’implantée aussi sur un plateau argileux, la Dombes bénéficie en surface d’un sol limoneux plus fertile et propre aux cultures. L’assec joue un rôle essentiel dans l’entretien de l’étang, permettant d’y effectuer des réparations de digues et différents ouvrages d’étangs ainsi que l’élimination des sédiments en pêcherie. Ces cultures permettent, de plus, d’assurer un apport de matière organique indispensable au bon fonctionnement de l’étang qui est une composante unique de la biodiversité en Brenne.

Les savoirs et savoir-faire de la pisciculture dans les étangs de Brenne n’ont que peu évolué à travers les siècles créant des rituels et des liens particuliers entre les hommes et un paysage culturel unique fait de bâtis et de nature qu’il est indispensable de protéger et transmettre aux générations futures malgré un monde aux prises avec d’importantes mutations socio-économiques et un changement climatique dont les effets se manifestent déjà.

On distingue 4 grandes catégories dans les savoirs et savoir-faire :
-    La maîtrise du cycle de reproduction des espèces de poissons
-    La gestion de l’eau par chaînes d’étangs
-    Le savoir-faire lié à l’entretien des composantes bâties et non bâties de l’étang
-    Les techniques de pêche et leur contexte social et culturel.

La maîtrise du cycle de reproduction des poissons

Les poissons et leurs différents stades de croissance

L’élevage de la carpe domine l’activité piscicole en Brenne. Celui des brochets, des sandres, des gardons, des tanches, et des rares perches est complémentaire. Ces poissons sont destinés, dans leur grande majorité, au rempoissonnement des rivières. La carpe est un poisson omnivore. Son aliment de base est constitué de plancton, vers, larves, crustacés et débris végétaux. Elle vit dans des eaux stagnantes, même peu oxygénées. Comme tous les animaux d’élevage, la carpe a fait l’objet, depuis le début du XXe siècle, d’une sélection en de nombreuses variétés. Cette sélection a porté sur sa vitesse de croissance, la suppression des écailles, et la taille de ses filets. La carpe de Brenne, dite « carpe miroir » ou « carpe royale » est apparue après la première guerre mondiale. De forme haute, elle atteint entre 1,5 kG et 2,5 kG lors d’un cycle de 3 ans, alors que la carpe sauvage ne dépasse guère 1 kG en 4 ans.

Le cycle de l’élevage de la carpe se déroule en 5 séquences :

- L’alevinage : la reproduction des carpes se fait en écloserie et non en bassins. La Brenne a la chance d’avoir à sa disposition une écloserie (depuis les années 1970). Celle-ci dispose de bassins, petits étangs de faible profondeur (60 cm environ), et de petites surfaces (1 à 2 hectares en général) où la pousse d’herbiers, sur lesquels les carpes viendront fixer les œufs, est favorisée. De là, à partir de géniteurs soigneusement sélectionnés, afin d’éviter un appauvrissement génétique de l’espèce, naîtront au printemps des larves qui seront mises en bassins de terre par les producteurs pour y devenir au bout d’un mois des alevins ou « 4 semaines » de 1 gramme environ.

- Les alevins seront ensuite répartis dans d’autres bassins (toujours en terre) ou dans de petits étangs afin d’y poursuivre leur croissance. À la fin de l’été, ils seront devenus des petites carpes, dite de « 1 été », de quelques centimètres de long et pesant 30 grammes. On les appelle aussi « feuilles » par analogie avec la forme et la taille des feuilles de saules.

- Les feuilles sont alors remises à l’eau avec précaution dans un étang plus grand (1 à 10 hectares) et plus profond (1m 60 en moyenne) dénommé étang de grossissement. Ces carpes y passeront leur deuxième été avant d’être pêchées l’hiver suivant sous forme de carpillons de 12 à 14 cm de long et de 200 à 400 grammes. Ces petites carpes sont aussi appelées « nourrains ». Cette dénomination est cette fois très spécifique à la Brenne. Dans la Dombes, on les appelle des « panneaux ».

- Les nourrains pêchés sont stockés dans des bassins pour les mettre à l’abri des prédateurs, puis réintroduits en mars dans des étangs plus grands (10 à 100 hectares ou plus). Ils peuvent aussi être relâchés derrière le filet, immédiatement après la pêche, si le remplissage de l’étang est assuré dans un court délai. Le nourrain grossira pendant un troisième été et atteindra lors de la pêche de l’hiver suivant, la taille d’un poisson marchand de 1,5 à 2,5 kG.

Ainsi s’achève le cycle de reproduction et de développement de la carpe. Mais celui-ci est l’aboutissement d’un parcours aux multiples dangers. La production de feuilles est une opération à risque. Aujourd’hui, la plupart des feuilles sont faites à partir des larves de l’écloserie dont la production est maîtrisée. Une température d’eau trop faible peut stopper la reproduction. Les carpes ne frayent que dans de l’eau dont la température est au-dessus de 19 degrés. Une sécheresse prolongée peut mettre les herbiers à sec. Enfin des parasites ou des prédateurs peuvent contribuer à un mauvais bilan final.

Dans une écloserie comme le centre d’alevinage et de recherche piscicole de Pouligny-Saint-Pierre où l’on sait limiter les risques, 50% environ des œufs fécondés donnent des jeunes poissons contre 10% seulement dans un alevinage traditionnel.

Il est courant qu’à partir de 100.000 larves de carpes, seuls 10.000 poissons soient collectés à la dernière étape du cycle de reproduction, soit seulement 10% ! Ceci illustre le côté aléatoire de cette activité pratiquée en milieu naturel dont la maîtrise ne peut être assurée et confirme le côté passionné des acteurs de la filière, qui depuis des générations, acceptent l’incertitude quant à la récolte qu’ils feront lors de la pêche.

La qualité de l’eau

La qualité de l’eau est un élément important à prendre en compte pour la bonne gestion d’une pisciculture d’étang.
Le poisson, selon sa taille, peut se nourrir de phytoplancton (à sa naissance par exemple) et plus tard le zooplancton (ou plancton animal) constitué de crustacés (parfois microscopiques) et de petits organismes en suspension dans l’eau. Le phytoplancton est constitué d’organismes chlorophylliens avec un double rôle : la production d’oxygène par l’effet de la photosynthèse ; la production de matières nutritives consommées par le zooplancton, lui-même consommé par le poisson, l’ensemble formant la structure principale de la chaîne alimentaire de l’étang.

Le maintien de la qualité nécessaire en matières minérales assure la production du phytoplancton. Il est donc essentiel de suivre la qualité de l’eau par des contrôles répétés afin de pouvoir intervenir si nécessaire sur sa fertilisation organique, par l’apport de calcium qui favorise toutes les fonctions vitales des organismes, et de phosphore en combinaison avec l’azote qui favorisent le développement du plancton végétal.

L’alimentation de complément (introduite au 20e siècle)

Dans une pisciculture extensive, l’alimentation des poissons est prioritairement une nourriture naturelle. En étang, le recours au nourrissage dit de « complément » car il n’a pas vocation à se substituer complétement à l’alimentation naturelle, n’est employé que lorsque celle-ci est insuffisante pour assurer une alimentation correcte du poisson dans l’étang et maintenir son apport énergétique en phase avec ses dépenses comme dans toute production animale. Ce nourrissage n’intervient qu’en quantités limitées, et tous les producteurs de Brenne n’y ont pas recours. Cela dépend beaucoup de la géologie des étangs et de leur capacité à produire le phytoplancton nécessaire. Les quantités dispersées dans l’étang et les besoins des poissons sont soigneusement évalués afin d’éviter le gaspillage et des surcoûts de production. C’est aussi un savoir-faire.
Le nourrissage complémentaire utilisé dans les étangs de Brenne est généralement composé de céréales concassées, afin de favoriser leur digestibilité essentiellement de maïs, souvent issu d’une production locale.
Ce nourrissage peut intervenir à des périodes bien précises, notamment en été lorsque le plancton est insuffisant pour la biomasse présente du fait d’une forte évaporation de l’eau, ou en hiver, lors du stockage en bassin (pauvre en flore) des poissons afin de les protéger de la prédation aviaire lorsque les niveaux d’eau dans les étangs sont encore insuffisants, et avant leur remise dans l’eau d’étangs pleins, au printemps. Dans ce second cas, les besoins alimentaires sont restreints car le poisson est peu actif dans la saison froide. Il s’agit seulement d’assurer sa survie.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une pisciculture extensive raisonnée pour une production de qualité, par opposition à une pisciculture intensive comme elle se pratique dans certains pays de l’Est de l’Europe qui utilisent abondamment dans l’alimentation des farines animales et des antibiotiques pour lutter contre des virus qui se développent dans des biomasses excessives.

Plusieurs méthodes de distribution existent. La plus traditionnelle consiste à lancer naturellement d’un bateau ou des bords de l’étang la nourriture à la pelle. Cette pratique est aujourd’hui fréquemment remplacée par l’usage de nourrisseurs automatiques équipés de programmateur utilisant l’énergie solaire.

Il est impératif de contrôler si l’aliment est effectivement consommé là où il est déposé. En effet, avec l’expérience on s’aperçoit que les poissons stressés par les prédateurs sont timides dans leur approche et peuvent, de ce fait, voir leur croissance limitée.

L’empoissonnement des étangs

En Brenne, la reproduction des poissons et leur développement s’inscrivent dans un cycle de 3 ans. Le succès du développement et donc la qualité marchande des poissons de Brenne dépend de deux facteurs principaux :

-    Le contrôle de la qualité de l’eau qui permet l’optimisation de la nourriture naturelle et la maîtrise des quantités apportées en compléments alimentaires.

-    La maîtrise de la biomasse des poissons à l’hectare à chaque étape du cycle afin que la nourriture naturelle puisse rester dominante.

A l’issue de la pêche d’un étang, la « science » du producteur, faite de connaissance et surtout d’expérience, est de savoir réempoissonner ni trop peu, ni pas assez. Pour cela, il devra évaluer son fond de pêche : les poissons « d’un été » passés à travers les mailles du gros filet, la quantité de poissons géniteurs à remettre derrière le filet dans l’espoir de reproduction (brochetons l’hiver suivant) ou de poissons de deux étés (nourrains pour les carpes) qui seront de taille marchande l’année suivante.

Parfois pour éviter que son fond de pêche ne soit attaqué par les oiseaux, le pisciculteur avisé stockera ses poissons dans des bassins. Lorsque son étang sera à nouveau en eau, il le repeuplera avec ce stock de poissons.

Dans le calcul de ses objectifs de production pour la saison de pêche à venir, le producteur intégrera les données du passé.

Certains étangs, par leur configuration (profondeur, exposition au soleil, entre autres), leur flore et leur faune particulières sont plus favorables à certaines variétés de poissons, qu’à d’autres. En effet, pour chacun des d’étangs, il faut rechercher en permanence l’équilibre avec le potentiel de nourriture naturel d’un étang, d’autant que la qualité de cette flore évolue, en particulier avec le rythme des assecs.

La gestion de l’eau

La gestion de l’eau d’un étang est un « art ». A ce propos, il faut revenir aux travaux de Geneviève Bédoucha développés dans son ouvrage Les liens de l’eau : en Brenne une société autour de ses étangs (Ed. Quae, 2011). Le producteur doit savoir utiliser au mieux l’eau reçue de l’amont (étang en amont ou prairies versantes avoisinantes), maîtriser les niveaux lors de fortes précipitations ou au contraire la stocker lors de périodes de sécheresse, vidanger au bon rythme (c’est « la mise en tire ») pour être prêt au bon moment pour pêcher et tendre les filets sans risque de laisser des poissons « passer », ou au contraire de les asphyxier par manque d’oxygène s’ils sont regroupés en grand nombre dans très peu d’eau, surtout s’il fait chaud. Chaque étang se vide dans un espace-temps différent (de quelques jours à quelques semaines) selon la surface, sa profondeur et le nombre de ses bondes (parfois plusieurs).

L’expérience et pour certains les notes prises année après année concernant tout un ensemble de  repères permettent d’atteindre le bon niveau à l’heure prévue pour le début de la pêche. Les conditions atmosphériques et surtout une pluie abondante dans la nuit précédente peuvent contrarier les plans.  Il s’agit là encore d’un véritable savoir-faire qui se transmet de génération en génération.

Le débit de l’eau doit être en effet contrôlé en permanence afin que la vidange soit « douce ». Il faut éviter que les poissons ne soient piégés en amont dans des zones mortes ; éviter par un largage trop brutal, le déplacement des sédiments. Il faut aussi « dégriller » régulièrement pour que le débit soit réglé et calé sur le calcul de niveau espéré ; l’opération consiste à dégager les feuilles ou autres éléments qui pourraient obstruer la grille qui filtre l’eau de la bonde, afin d’empêcher des espèces de poissons nuisibles comme les poissons-chats de migrer d’un étang à l’autre. C’est la raison pour laquelle certains encore aujourd’hui n’hésitent pas à passer une partie de la nuit dans leur voiture, à côté de la bonde. Autrefois, on passait systématiquement la nuit dans une cabane autour d’un bon feu ; l’usage perdure sur certains étangs. Car manquer une pêche peut avoir des répercussions sur l’ensemble de la chaîne d’étangs.

Ces opérations de vidange se déroulent en général entre le 1er octobre et le 31 mars, pour permettre, après les pêches, le remplissage pendant les mois théoriquement de plus grande pluviosité.

Mais chaque année, la concertation entre propriétaires (ou bailleurs) est nécessaire pour éviter le gaspillage de l’eau lors des vidanges. C’est ainsi que le calendrier des pêches d’une ligne d’étangs est établi en obéissant idéalement à une tradition séculaire dite des « us et coutumes » qui veut que l’on pêche en premier l’étang le plus bas dans la chaîne pour finir par l’étang le plus haut, chaque étang récupérant après sa pêche, l’eau de l’étang situé en amont.
Une ligne d’étangs est parfois constituée de 5 à 10 étangs, ainsi, si un propriétaire ne contrôle pas la totalité de la chaîne de ses étangs jusqu’à l’amont, ce qui aujourd’hui est fréquent, il doit absolument s’entendre avec son voisin, propriétaire de l’étang au-dessus des siens, sans quoi l’eau d’en haut lui manquera parfois dramatiquement. En effet, les étangs en aval ne bénéficient généralement pas du ruissellement suffisant des prairies versantes alentours, et souffrent souvent d’étés chauds et secs conduisant à l’évaporation d’un volume d’eau allant jusqu’à 25%.

Mais, les effets du changement climatique peuvent désormais inciter des propriétaires d’étangs les plus en amont dans la ligne à pêcher plus tôt dans la saison pour bénéficier d’une plus large période de pluviosité. Ceci s’explique par le fait que l’alimentation en eau de ce type d’étang ne provient que du ruissellement des pâturages et brandes des versants environnants. Comme les périodes de pluies peuvent aujourd’hui arriver en décalage avec les besoins du cycle de reproduction des poissons (manque d’eau au printemps), le phénomène est malheureusement de plus en plus fréquent.

Si donc un propriétaire en amont vide ses étangs avant ceux du dessous, l’eau passera successivement de déversoir en déversoir (les « trop pleins ») avant que cette eau ne finisse dans un ruisseau au creux du bassin versant. Cette eau précieuse sera alors perdue pour la ligne.

Bien évidemment, cela constitue un sujet de préoccupation. Aussi le premier acte d’une pêche réussie se joue toujours dans les bonnes relations qu’entretiennent les propriétaires d’étangs d’une même ligne : le propriétaire de l’étang à pêcher doit pouvoir commencer à « mettre en tire », à vider son étang au moment où il le souhaite. Cette nécessité participe à la singularité de l’environnement social et culturel en Brenne.

Le savoir-faire lié à l’entretien du bâti

Créer un étang, c’est réaliser un ouvrage d’art. Cet ouvrage est constitué :
-    D’une chaussée ou digue qui retient l’eau
-    D’une bonde qui permet de maîtriser le débit de l’eau. Elle est située derrière la pêcherie.
-    D’un déversoir pour gérer les trop pleins s’il n’est pas intégré à la bonde.
-    De fossés d’écoulement.

Le bon fonctionnement d’une activité piscicole en Brenne est conditionné par la qualité de l’entretien de l’ensemble de ces éléments. Par exemple : une fissure dans la « chaussée », même peu importante, peut créer une perte d’eau catastrophique lors d’une période sèche, aggravée par l’évaporation liée à l’ensoleillement estival ; une chaussée mal entretenue peut rendre l’accès des camions problématique les jours de pêche humides.

L’étang est un patrimoine bâti qui est le support de toute activité piscicole. Nombre d’entre eux ont été créés dès le Moyen Age, certains ont disparu au cours des siècles sous la pression des lois (Révolution française) et des politiques sanitaires ou agraires (Napoléon III) puis ont été remis en eau au début du siècle dernier, d’autres ont été créés après la seconde Guerre mondiale jusque dans les années 1980.

La création d’un étang suppose qu’un certain nombre de conditions soient remplies : un sol imperméable à l’eau, une pente qui permet l’écoulement des eaux de ruissellement, une digue ou chaussée qui va retenir l’eau dont la taille dépend du volume d’eau potentiellement à stocker.

Cet ensemble décrit plus en détail dans la section "Eléments matériels liés à la pratique", nécessite une attention permanente de la part de l’exploitant piscicole. En effet, ce domaine bâti est fragilisé par la forte croissance des populations de ragondins et autres rats musqués ; ces espèces animales invasives créent des tunnels dans les chaussées, cause de nombreuses fuites préjudiciables au maintien d’une eau d’autant plus précieuse que le changement climatique dans la région semble entraîner des alternances de sécheresse excessive et de précipitations brutales décalées dans le temps.

Sauf accident, c’est à l’occasion d’un assec que l’exploitant procédera au nettoyage de sa pêcherie qui peut s’envaser avec le temps (zone de passage des filets située en général à proximité de la bonde), à la restauration de l’escalier d’accès au haut de la chaussée, à la maintenance de la bonde, et aux réparations de la chaussée, principalement sur la face amont en refaisant si nécessaire le pierris, l’empierrement de la chaussée elle-même afin de permettre à des véhicules lourds de venir charger le poisson vivant lors des pêches.

Les techniques de pêche et leur environnement social et culturel

La saison des pêches se répète d’année en année puisque les étangs de Brenne sont vidés chaque année afin de récolter le produit de la croissance d’un empoissonnement laissé derrière le filet lors de la saison précédente, ou complété en cours d’année avec de jeunes poissons développés en bassin où il est plus facile de les protéger des prédateurs tels que les cormorans.

Ainsi, on récolte des « nourrains » (carpes de « 2 étés ») issus de « feuilles » ou des carpes adultes et marchandes issues de nourrains. Il en est de même avec le gardon « 1 été » devenu gardon marchand, comme de toutes les espèces : brochets, sandres, tanches, perches.

Le jour de la pêche, au petit matin, l’étang doit être prêt à être pêché ; c'est-à-dire que le niveau d’eau dans la pêcherie doit rendre possible le passage du premier filet.

Celui qui a failli n’est pas à l’abri des railleries de ses camarades condamnés à l’inaction quelques heures sur la digue. Et décaler une pêche n’est pas chose simple.

Une pêche en Brenne obéit à un rituel immuable. Au lever du jour, l’exploitant (souvent le propriétaire et son garde ou régisseur en charge de l’exploitation au quotidien), le négociant et son équipe, souvent au nombre de 3-4 personnes selon l’importance de l’étang et donc du nombre de véhicules munis de cuves oxygénées qui sont mobilisés, ainsi que les pêcheurs, généralement bénévoles, dont le nombre varie de 5 à 10 selon les circonstances, se retrouvent dans la cour de l’exploitation ou directement sur la digue devant la pêcherie.           

Le dispositif nécessaire à la collecte des poissons, de la sortie de l’eau à la mise en cuve, se met alors en place comme un ballet bien rôdé par tous.

Les filets en matière synthétique ont remplacé les filets en lin et coton, les tables de tri en plastique ont remplacé les grands plateaux en bois, les caisses en plastique ont remplacé les paniers en osier et les balances électroniques ont remplacé les pesons ; sinon rien n’a changé.

Chaque chaussée a une configuration différente, souvent étroite. Il faut donc chercher à positionner au mieux les camions et leurs cuves à proximité de la pêcherie, organiser la fluidité autour de la table de tri et de la balance pour faciliter la circulation des lourdes caisses (30 – 40 kG). La pesée est le moment crucial de la transaction : au sortir de la balance, le poisson devient la propriété et la responsabilité du négociant à un prix convenu à l’avance (généralement au début de la saison de pêche).

Toutes les caisses chargées de poissons ne sont pas vendues, un certain nombre d’entre elles sont remises à l’eau derrière le filet ou dans d’autres étangs, ou dans des bassins de l’exploitation, selon un plan de rempoissonnement préétabli en toute entente avec le négociant.

Les négociants se livrent volontiers à cet exercice car il est de leur intérêt conjoint de préparer la prochaine saison avec l’exploitant. C’est ainsi que se sont construites de longues collaborations entre exploitants et négociants ; nul contrat écrit entre eux, seul un accord basé sur la confiance, l’écoute et la fidélité.

Les pêcheurs sont au cœur du dispositif. Sans eux, difficile de pêcher un étang. Ce sont eux qui, équipés de cuissardes (ces longues bottes en caoutchouc néoprène qui parfois remontent à la taille, appelées aujourd’hui waders), vont aider à tirer le long et lourd filet autour de la pêcherie : un premier filet à grosses mailles pour laisser les petits poissons passer, éviter leur fatigue et récolter les gros individus comme les carpes, puis un plus petit pour collecter les petits poissons marchands comme les gardons.

Il arrive parfois qu’avec pour but le rempoissonnement, on passe un très fin filet qui permet de collecter les « feuilles » ou les gardons « 1 été ».

Ce sont les plus jeunes qui portent les caisses du bas des marches de la pêcherie à la table de tri (aujourd’hui pour les grands étangs, les négociants sont équipés de camions-grues pour monter et peser les poissons sortis de l’eau) ; « les anciens », eux, se tiennent en général autour de la table de tri où les espèces sont sélectionnées souvent à main nue avec rapidité et précision avant de rejoindre les caisses ou les seaux qui leur sont attribués. Autour de la table on ne refait pas le monde, mais la dernière bonne blague est la bienvenue. Pour certains, elle a déjà été entendue lors d’une autre pêche, car les bénévoles participent à plusieurs pêches dans la saison, soit parce qu’ils aiment ce moment de partage accompagné du bouillon durant la pause et du déjeuner d’après pêche, soit parce qu’ils apportent leur contribution en retour de services rendus.

Parmi les participants à la pêche, certains sont cantonniers, agriculteurs, retraités sans lien avec la pisciculture. Longtemps le pêcheur était rémunéré de sa contribution par du poisson (une carpe) qui allait nourrir sa famille le vendredi suivant. Désormais, sa contrepartie sera un poisson plus noble tel un sandre ou un brochet, en plus d’un bon repas, et parfois d’un morceau de gibier qu’il rapportera de la chasse organisée dans les bois qui cernent les étangs où il est invité régulièrement une à deux fois par an. Mais tous les étangs ne sont pas situés sur un territoire de chasse au gros gibier. Encore de nos jours, sauf exception, la présence des pêcheurs est motivée par l’esprit d’entraide des exploitants entre eux, des agriculteurs voisins à titre de remerciement par exemple pour la possibilité d’abreuvage de leurs bêtes sur les étangs l’été.

Cette communauté faite de professionnels, de gardes, de régisseurs, et de bénévoles est une des grandes singularités de la Brenne. Elle se perpétue de siècle en siècle même si les contreparties ont changé de registre et si le rapport à l’exploitant s’est modifié, en passant d’une « récompense » en poisson, à celui entre autres de partager le plaisir de chasser ensemble. C’est l’existence même de cette communauté construite autour de la pisciculture qui est le gage du maintien de la société brennouse et de sa transmission.

La langue utilisée dans l’univers de la pisciculture en Brenne est le français, avec des mots qui lui sont spécifiques, liés à l’ancienneté de la pratique piscicole pour décrire des outils, des bâtis, des actions ; à ce titre, on peut citer les mots ou expressions qui sont utilisés encore aujourd’hui le plus souvent tels :

Assec ; bonde ; chaussée ; déculasser ; feuilles ; filanches ; géniteurs ; mettre en pêche ; mettre en tire ; nourrains ; pêcherie ; brésil ; déversoir ; poêle ; chaudière.

Il s’agit là d’une brève sélection de mots que le glossaire de Geneviève Bédoucha extrait de son ouvrage Les liens de l’eau : en Brenne une société autour de ses étangs (Ed. Quae, 2011), et annexé à cette fiche, propose avec beaucoup d’autres toujours étroitement liés aux pratiques de la pisciculture et aux savoirs qui leur sont liés (voir annexe 1).

Patrimoine bâti

L’étang, un patrimoine bâti, support de la pisciculture

Qu’est-ce qu’un étang ? Nous nous tiendrons à une acception régionale du terme tout en lui reconnaissant d’autre sens dans d’autres lieux de France. En Brenne, le mot désigne une étendue d’eau vidangeable retenue par une levée érigée par l’homme. Celle-ci est munie d’un dispositif de vidange permettant d’évacuer le volume d’eau. 
L’espace piscicole quant à lui désigne l’espace géographique caractérisé par la pratique de la pisciculture, c’est à dire l’élevage du poisson en étang. Cet espace se compose d’un support physique à savoir le réseau de plans d’eau, mais aussi d’usages particuliers dépassant le strict périmètre de l’étang.

La fonction principale des étangs de la Brenne était, à l’origine, de produire de la carpe notamment pour les populations urbaines du centre de la France. Bien sûr, l’étang brennou a pu jouer d’autres rôles : fournir de l’eau pour actionner la roue des moulins ou des forges, offrir des points d’eau essentiels pour le bétail, pratiquer le rouissage du chanvre. 

Le principe qui consiste à implanter un étang est relativement simple : il s’agit de barrer les eaux de ruissellement d’un bassin versant peu perméable en érigeant une levée de terre sur une ligne formée par les points ayant la plus basse altitude. Mais sa réalisation est bien plus complexe, comme on le comprend dans les paragraphes qui suivent. Des documents d’archives attestent de l’activité de gens de métier en Brenne, les « bessons », bâtisseurs d’étangs, dès le Moyen-Age. 

Illustrations du principe d'implantation d'un étang

La chaussée (digue)

Cette digue, nommée chaussée en Brenne, est essentiellement constituée de terre appliquée d’une façon particulière afin de faire écran à l’eau. Le volume d’eau retenu par cette digue dépend de plusieurs paramètres : la topographie, l’hydrographie des lieux, la hauteur, la longueur, la largeur et la forme de la chaussée.

En Brenne, afin de protéger le talus-amont de la chaussée (la pente côté étang) en contact avec l’eau, il est nécessaire de l’enrocher. Traditionnellement, on le revêtait d’un « perré » de moellons de pierre sèches (grès), le « pierris ». Il peut recouvrir le talus sur toute sa longueur mais se limite parfois à la partie centrale de la chaussée. Si certains d’entre eux sont rénovés et joints avec du mortier, beaucoup sont remplacés par des talus bétonnés ou enrochés avec des blocs de pierre non locale.

La chaussée est munie d’une ou plusieurs bondes (dans le cas de grands étangs) permettant de vidanger l’étang. Jusqu’au début du XXe siècle, elles étaient construites entièrement en bois. Sur ce type d’étangs, était placé, à l’extrémité de la digue, un déversoir (ou trop-plein) aussi appelé « brésil ». Ce dispositif sert à évacuer l’excédent d’eau par le dessus de la levée. Il est surmonté d’un râteau (autrefois en bois mais aujourd’hui en fer) qui empêche la fuite du poisson en période de crues.

En complément à sa chaussée, l’étang peut également disposer de contre-chaussées communément appelées bâtardeaux. Il s’agit de levées de terre « secondaires » qui permettent d’ajuster la forme de l’étang.

La bonde

La bonde, hier en bois aujourd’hui souvent en ciment et en fer, forme le dispositif principal de vidange. La bonde à pilon est une structure en bois enchâssée dans la chaussée et qui a pour fonction de contrôler l’évacuation des eaux. Le principe est le suivant : une pièce de bois en forme de massue appelée pilon obstrue un conduit creusé comme une gouttière (canal, auge ou conche).

Les bondes modernes ont pour la plupart adopté le système de la bonde-déversoir. La bonde sert ici à la fois de vanne de l’étang et de déversoir de surface. Les chambres de bondage, maçonnées en ciment, forment ici une colonne creuse de plusieurs mètres de haut.

Les bondes-déversoirs sont munies d’une crémaillère métallique associée à un disque en fonte obstruant l’accès au canal aval composé d’une buse en ciment ou d’un tube en PVC.

Aujourd’hui on peut distinguer deux grands types : le type classique à chambre unique et le type à double chambre, appelé « moine ». Ce dernier autorise, au moyen de deux chambres accolées, l’évacuation des eaux de fond.

Certaines bondes modernes ne sont pas toutes à déversoir ; il peut s’agir de systèmes à crémaillère venus remplacer tout ou partie de ceux à pilon.

La tendance actuelle est au retour du bois (du moins pour les parties visibles de la bonde) par choix esthétique.

La pêcherie, la seule partie creusée de l’étang, est l’aménagement où est pêché le poisson avec des filets lors de la vidange. Placée en contrebas de la chaussée, face au pied de la bonde, elle est de forme circulaire et de faible profondeur.

La fosse d’œil est une excavation de faible profondeur pratiquée à l’arrière de la chaussée, à la sortie du canal de la bonde. Elle constitue l’amorce du fossé exutoire de l’étang.

Enfin, on appelle queue de l’étang la partie amont de la surface d’eau. On place parfois un râteau (grille) à cet endroit pour empêcher que le poisson ne remonte au-delà ou que des espèces indésirables en provenance de l’amont (tels des poissons-chats) ne viennent coloniser l’étang en empruntant le fossé d’écoulement d’eau provenant de l’étang en amont.

Objets, outils, matériaux supports

Les outils de la pêche d’étang en Brenne ont très peu changé ; l’évolution que l’on peut constater est essentiellement due à l’évolution des matériaux avec lesquels ils sont désormais fabriqués, et à l’évolution des moyens et conditions de transport du poisson vivant qui a pu être optimisé à travers le temps.

Les outils appartiennent la plupart du temps aux pêcheurs-négociants, parfois aux producteurs. Mais seules les plus grosses exploitations de plus de 100 hectares disposent de leur propre matériel.

Les filets

Lorsque l’étang a fini d’être vidé (il faut parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour les plus grands), les poissons sont « stockés » de facto dans la pêcherie. D’une profondeur moyenne de 1m50, elle reste en eau durant toute la pêche laquelle durera entre une demi-journée pour les plus petits étangs et plusieurs jours pour les plus grands.

La pêche se déroulera au rythme du passage des filets autour de la pêcherie.

Il s’agit en général de filets de 50 m de long, sur 2,50 m de hauteur, plombés sur leur bordure inférieure afin de le maintenir au sol pour l’empêcher de flotter et d’éviter ainsi que le poisson ne s’échappe, et soutenus sur sa bordure supérieure par des flotteurs.

Le filet est tiré aux pourtours de la pêcherie par des hommes (5 à 10 répartis autour du filet) munis de cuissardes en caoutchouc avec de l’eau jusqu’aux genoux. Il est ensuite ramené, en le tirant lentement et avec force vers la pêcherie. Le filet est alors resserré et tenu verticalement grâce à des « piquettes » de senne qui empêchent les poissons de sauter par-dessus.

A l’origine, les filets étaient en coton. Ils sont désormais en matière synthétique ce qui leur assure une durée de vie supérieure ; de même pour les flotteurs qui étaient en liège. Mouillés, ils pèsent environ 80/100 kG, et il faut plusieurs personnes pour assurer leur manipulation.

Lors d’une pêche classique, on passe en général 2 ou 3 filets de tailles différentes. Celles-ci varient de 60 mm pour les mailles les plus larges à 10 mm pour les plus petites. On procède toujours par ordre décroissant :

Le 60 mm permet de retirer dans le filet les carpes d’environ 2,5 kG, les brochets de taille adulte (3 à 8 kG), les blackbass, les sandres, et les grosses tanches.
Durant cette opération, les poissons de plus petite taille peuvent s’échapper à travers les mailles du filet sans stress et sans risque de s’abîmer.

Le passage du 18 au 20 mm intervient après une pause « bouillon » (ou café accompagné de madeleines ou sandwiches) en milieu de pêche afin précisément de retenir les gardons, les nourrains, les brochetons (aussi appelés « sifflets » en raison de leur forme) et les petites tanches.

Le 10 mm est généralement passé pour collecter le fond de pêche lorsque l’étang doit être mis en assec pour une année.

Les aérateurs

Le resserrement du filet dans la pêcherie conduit à regrouper parfois plusieurs tonnes de poissons dans la poche du filet.
Cette opération peut fatiguer le poisson, surtout les petits, du fait d’un soudain déficit d’oxygène lié en général à la grande densité passagère de poissons et à une chaleur ambiante excessive. C’est en partie pour éviter cette situation que le calendrier des pêches s’inscrit traditionnellement entre octobre et janvier, les mois froids.

Dans le passé, pour pallier le manque d’oxygène, les pêcheurs se contentaient de battre énergiquement l’eau autour du filet, mais le tonnage était considérablement moins important.

Désormais, l’utilisation « d’aérateurs » plus efficaces s’impose et se généralise. Il s’agit d’appareils branchés sur un petit générateur (malheureusement bruyant) qui fonctionnent tel un jet d’eau à proximité du filet.

La filanche

La filanche est un outil constitué en général d’un cadre demi-circulaire, autrefois en bois et désormais le plus souvent en aluminium, sur lequel est fixé un filet formant épuisette, sans manche. Il permet de collecter le poisson retenu dans le filet (qu’on a généralement resserré pour circonscrire la zone de pêche), que l’on vide dans des caisses que des hommes monteront par les marches de d’accès à la chaussée jusqu’à la table de tri, puis à la bascule.

L’utilisation de cet instrument requiert un remarquable coup de main et de l’expérience.
Il s’agit, en effet, de faire dans l’eau de la pêcherie une « pré-sélection » des espèces qui sont collectées et vidées dans les caisses afin de simplifier les tris sur table.

Le préposé à la filanche, équipé de cuissardes, s’immerge jusqu’à la taille. En plongeant la filanche à divers niveaux, au premier filet, il sait prendre les carpes en haut, et sans poissons-chats qui se trouvent plus bas si par malheur il y en a.  Mais au second, pour pêcher le petit poisson, la tâche est d’une grande difficulté, il doit parvenir à trier les différentes espèces que se trouvent à différents niveaux de l’eau. 
La complication peut venir de la température de l’eau. Quand l’eau est relativement chaude, la séparation des espèces se fait clairement. Lorsqu’elle est froide, les espèces se mélangent, et dans cette situation, l’expérience de celui qui est à la filanche est primordiale, mal puiser pourrait entraîner de vraies difficultés sur la table de tri. Seuls quelques-uns sont reconnus pour avoir ce talent.

Au fil des années, ceux qui sont dans l’eau à la filanche et les porteurs qui remontent les bacs remplis de carpes sur la chaussée deviennent trieurs quand leur âge et leurs forces ne leur permettent plus d’assurer ces tâches épuisantes.

Chaque poste requiert une attention particulière : le pêcheur doit tirer le filet à la bonne vitesse et à la bonne profondeur ; les porteurs, doivent acheminer les caisses sans secousse et horizontalement malgré leur poids et malgré la hauteur des marches souvent glissantes de la pêcherie ; les trieurs doivent identifier les poissons, les sélectionner, les jeter dans la bassine appropriée et écarter sans pitié les poissons chats ou autres nuisibles. Tout le monde y est attentif dans la bonne humeur.

Les caisses

Au XIXe siècle, on utilisait des paniers allongés en osier car le bois était rare sur place, puis avec l’accès au bois d’autres régions, les caisses (on les appelle aussi les « bassines ») en bois sont apparues. Ces caisses, désormais en plastique, sont trouées en de multiples points pour que l’eau s’évacue rapidement au maximum, et tarées afin qu’au passage sur la balance, seul s’affiche le poids du poisson sorti de l’eau.
Autrefois, les caisses en bois avaient l’inconvénient de gonfler et de n’être pas toujours au même poids selon leur état. Le plastique a solutionné ce point.

La table de tri

A l’origine, le poisson était trié sur ce qu’on appelait une « paillasse », sorte de plan horizontal constitué de couches de paille sur lesquels était posée une bâche autour de laquelle les hommes et mais aussi les femmes alors souvent en charge du tri se tenaient de longues heures à genou.

Dans l’entre-deux guerres a été introduite la table de tri autour de laquelle on se tient debout. D’abord en bois posée sur deux tréteaux, elle est désormais aussi en plastique, avec des angles arrondis qui évitent de blesser le poisson.

Les balances

La pesée est une des composantes majeures de la chaîne de traitement qui va de l’eau au camion.
Les caisses, après la sortie des poissons triés de la table, sont pesées par espèce (carpes, nourrains, gardons, tanches, perches) sous l’œil attentif du producteur qui tient un décompte précis, caisse par caisse, duquel résultera le bon de facturation établi en fin de pêche avec le pêcheur négociant, en confiance. Le prix de vente par espèce à la sortie de l’étang est convenu à l’avance, généralement en début de saison. Les prix malgré la concurrence entre les négociants sont généralement quasi alignés.

Avec le temps, les pesées se sont faites successivement avec :
- Des pesons
- Des balances à bascules
- Et actuellement des balances électroniques.

Dans le cadre de la pêche des grands étangs, la mécanisation a conduit à charger le poisson depuis le niveau de la pêcherie (essentiellement des carpes) dans de gros containers qui sont soulevés à l’aide d’un camion grue.
Au bout de la grue est disposé un peson électronique. Ces containers remplis pèsent de 200 à 250 KG. Ils sont directement vidés dans les cuves des camions.

Pour le transport

Transport du poisson vivant (carpes) d'une région à l'autre, au lendemain de la Première guerre mondiale
Transport du poisson vivant (carpes) d'une région à l'autre, au lendemain de la Première guerre mondiale

Comme le pêcheur breton investit dans son bateau (chalutier ou sardinier), le pêcheur-négociant de Brenne investit aujourd’hui dans un ou plusieurs camions ou remorques équipé(s) de cuves. 

Ces cuves sont remplies d’eau et d’oxygène libérée en permanence, afin de permettre de transporter dans les meilleures conditions le poisson sorti de l’étang jusqu’à des bassins d’eau claire (parfois distants de plusieurs kilomètres) où il sera stocké quelques jours avant qu’un acheteur ne vienne en prendre livraison.

Longtemps, le transport du poisson vivant se faisait sur des charrettes, où parfois le poisson était juste posé sur de la paille mouillée. Au Moyen Age, ces « voitures » livraient le poisson vivant (les carpes se montraient très résistantes) à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde (Poitiers, Châteauroux, Loches et peut-être Tours).

Plus récemment, dans l’entre-deux-guerres, les charrettes équipées de cuves, emportaient le poisson vivant jusqu’au train où des wagons équipés assurait le transport jusqu’à Paris et même jusqu’aux confins de l’Allemagne. 

A l’aube, dans la cour de l’exploitant piscicole, l’attelage du négociant : les filets, les caisses, les aérateurs, les containers oxygénés pour transporter le poisson vivant
Sur la digue, l’attelage du négociant : les filets, les caisses, les aérateurs, les containers oxygénés pour transporter le poisson vivant

Le mode d’apprentissage et la transmission se font majoritairement de génération en génération. Qu’il s’agisse :

- des exploitants piscicoles : la famille de Tarade et l’étang du Coudreau sur la commune de Rosnay en est le meilleur exemple puisque la 3ème génération de cette famille exploite aujourd’hui les étangs dont ils sont propriétaires depuis la fin du XIXe siècle. De même, la famille Lebaudy exploite encore l’étang du Grand Brun dont elle est propriétaire depuis 1872, la famille Ménard à Migné et la famille Goyon à St-Gaultier. On pourrait citer beaucoup d’autres familles présentes depuis longtemps dans le territoire.

- des négociants : on peut citer entre autres la pisciculture Couturier créée en 1950 à Pouligny-Saint-Pierre est tenue par Julien Darreau qui appartient à la 4ème génération. La pisciculture de la Gabrière créée en 1982 par Marc Retaud a vu récemment Louis Retaud qui appartient à la 3ème génération prendre progressivement la succession de son père Stéphane.

Cependant, comme c’est le cas chez les exploitants piscicoles où l’on voit de « nouveaux arrivants » s’investir avec passion dans la filière piscicole, émerge une nouvelle génération de jeunes négociants formés sur le tas puis dans les lycées spécialisés. Cette tendance est encourageante, car ces jeunes ne s’installent pas nécessairement dans la continuité d’une tradition familiale, mais par choix pour une activité dont ils espèrent pouvoir vivre correctement dans un milieu naturel exceptionnel.

C’est, année après année, sur le terrain, par tous les temps, aux côtés de leurs aînés que les jeunes ont appris les pratiques qui font d’eux de grands professionnels avec une capacité de conseil aux producteurs sur les empoissonnements, l’évaluation des besoins en nourriture et en oxygène dans les périodes critiques (sécheresse et grosse chaleur) et d’assistance technique lors de la préparation des pêches.

C’est aussi de génération en génération que ceux qu’on appelle les pêcheurs se mobilisent bénévolement pour participer au tri des poissons ou au portage des caisses au bord de l’étang, transformant la pêche d’étang, surtout quand il s’agit des plus grands, en épisode festif.

Bien entendu, certains des jeunes producteurs ou (et) pêcheurs-exploitants ont préparé ou complété leurs connaissances indispensables du terrain par des enseignements techniques dans les écoles d’agriculture, disposant de section aquaculture.

En effet, la dernière génération, selon son niveau de responsabilité dans l’exploitation, doit faire face à de nouvelles exigences environnementales telles que :

- L’optimisation de la qualité de l’eau qui s’accompagne de la maîtrise des outils et techniques d’analyses
- La sélection des poissons géniteurs (écloserie) etc.
- Le développement naturel du plancton

Tous les lycées agricoles n’ont pas une section aquacole. Seuls une trentaine d’entre eux propose cette formation ; encore moins nombreux sont ceux qui offrent une spécialité piscicole (intensive et, ce qui nous intéresse extensive).
Quatre établissements sont particulièrement remarquables :

- Le lycée (agricole) d’Ahun situé dans la Creuse
- Le lycée (agricole) du Haut Anjou à Château-Gauthier en Mayenne 
- Le lycée (agricole) Olivier Guichard de Guérande en Loire-Atlantique
- Le lycée (aquacole) Louis Pasteur à La Canourgue en Lozère 
- Le lycée (agricole) du Morvan à Château-Chinon en Bourgogne

Ces établissements proposent :

- Au niveau CAP, un BPAM (Brevet Professionnel Agricole et Maritime) productions aquacoles 
- Au niveau BAC, un BAC professionnel productions aquacoles
- Au niveau BAC + 2, un BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole) aquaculture

Les diplômés BAC + 2 de ces lycées, peuvent poursuivre leurs études en licence pro « diagnostic et aménagement des ressources de l’eau » par exemple à Ahun et dans l’IUT de Nancy-Brabois en Lorraine qui propose une licence professionnelle aquaculture continentale donc plus particulièrement focalisée sur la pisciculture d’étang

Les membres de la communauté Brennouse qui créent, entretiennent et transmettent les savoir et savoir-faire de la pisciculture dans les étangs de Brenne et qui ont activement contribué à l’élaboration de cette fiche et consenti à soutenir le projet de Classement à l’Inventaire du Patrimoine Immatériel sont principalement :

Le Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne (SEPB)

Le SEPB a été fondé en 1914. Composé essentiellement d’adhérents propriétaires d’étangs et producteurs, une centaine environ, ils ont été rejoints par certains pêcheurs/négociants ayant souvent eux-mêmes une importante activité de production ainsi que par des transformateurs.

Son conseil d’administration regroupe 13 membres qui se partagent bénévolement des actions de défense, de soutien et de développement de l’activité piscicole en Brenne selon trois axes : la production (écloserie, matériel, fournitures), la rentabilité (prix de vente et prix d’achat), et la communication (identité de la pisciculture en Brenne et évènements).

C’est dans le cadre de sa mission de communication que le SEPB a pris l’initiative de rédiger et proposer cette Fiche de classement à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France par l’Unesco. En effet, ce projet lui donne l’opportunité de faire savoir à tous les publics concernés (voisins, visiteurs passionnés de nature, touristes) combien la pisciculture en Brenne a su maintenir ses traditions et a su transmettre, jusqu’à nos jours, ses savoir-faire.

La Fédération Aquacole de la Région Centre (FAReC)

Créée en 2012, la Fédération Aquacole de la Région Centre (FAReC) est une association loi de 1901 qui a pour vocation de contribuer au développement des activités aquacoles et piscicoles en Région Centre-Val de Loire.
Elle œuvre à pérenniser une pisciculture durable et responsable.

La FAReC regroupe principalement 3 syndicats de propriétaires :

- L’URCIAP (Union Régionale du Centre des Intérêts Aquatiques et Piscicole)
- Le SEVL (Syndicat des Etangs du Val de Loire)
- Et le SEPB (Syndicat des Exploitants Piscicoles de la Brenne) dont le poids en termes de production est dominant.

C’est la FAReC, en étroite collaboration avec le SEPB, qui est à l’initiative du 1er Cap Filière Pisciculture adopté par le Conseil Régional en juillet 2019.

La FAReC représentée par sa chargée de mission, Cathy Luchini a apporté à cette fiche nombre de données chiffrées sur la situation de la pisciculture en Brenne et ses plans pour le développement de la filière.

Le Parc naturel régional de Brenne

Le Parc naturel régional de Brenne est né en 1989 d’une forte mobilisation des élus locaux (dont son premier président, Jean-Paul Chanteguet) pour lutter contre la dévitalisation de leur territoire. Il est né aussi d’une prise de conscience de la richesse, mais aussi de la fragilité de son patrimoine, et de la nécessaire sauvegarde d’une zone humide d’importance internationale (classée RAMSAR – zone humide d’importance internationale - en 1991).

51 communes regroupées en 3 communautés de communes ont signé une charte (en cours de renouvellement) et adhéré au syndicat mixte du Parc.

Cette charte a pour but, entre autres, de préserver la grande qualité du patrimoine de la Brenne qu’il soit naturel, culturel, paysagé ou bâti et de préserver l’économie locale dans cet environnement naturel exceptionnel. Le Parc est un atout essentiel pour un développement harmonieux du territoire, qu’il s’agisse de nouvelles populations ou de tourisme.

Le Parc a accueilli très favorablement l’initiative du SEPB et l’a soutenue par la contribution rédactionnelle de son équipe d’experts dont la réputation n’est plus à faire sur des sujets tels que la géologie, le bâti, la flore et la faune. C’est ainsi que Messieurs Renaud Benarrous et François Pinet ont apporté leurs connaissances et leur éclairage sur certains chapitres de la fiche.

L’Ecomusée de la Brenne

L’Ecomusée de la Brenne située dans l’espace du Château Naillac qui domine la Creuse depuis plus de 800 ans, témoigne de la richesse écologique du territoire de Brenne à travers l’exposition d’une magnifique collection d’oiseaux et propose un parcours pédagogique (images, maquettes et mises en scènes) sur la création des étangs de Brenne, et leur exploitation piscicole : les hommes et leurs traditions festives, leurs outils, à travers les âges.

L’Ecomusée créé par Madame Hélène Guillemot, représenté par Monsieur Benoit Huyghe nous a aidé dans la collecte de documents iconographiques.

La Brenne, et ce qu’elle est aujourd’hui d’un point de vue de son paysage, de son bâti et de sa culture, trouve ses origines à la fois dans la conjonction de sa géologie, de sa topographie et des opportunités qu’elles ont créées pour les sociétés qui s’y sont installées.

Une géologie particulière

Le sous-sol de la Brenne est principalement constitué de sédiments de nature siliceuse (sables et argiles) charriés par des torrents au milieu de l’ère tertiaire qui se sont accumulés dans une cuvette de l’extrémité sud-ouest des assises calcaires du Bassin parisien. Certains sables en surface de ce mur de sédiments se sont amalgamés pour constituer les grès de surface (gris et rouge). Ces derniers ont subi l’érosion de l’eau et de l’air pour former de petites buttes appelés « buttons », indissociables du paysage emblématique de la Brenne. L’altération de certains sédiments au cours du Tertiaire a conduit à la formation de concentration en oxydes de fer sous la forme de pisolithes lesquels en tant que minerai de fer, ont été exploités par l’homme dès l’Antiquité.

Une forêt sidérurgique antique dégradée au cours du Moyen Âge

En effet, les prospections archéologiques ont conduit à la découverte d’un très grand nombre de sites de production (des ateliers de réduction du fer) implantés à proximité de réserves minérales (minerai pisolithique) et au plus près des réserves forestières (pour le combustible). L’ancienne forêt, certainement déjà modifiée à l’Antiquité, a fait l’objet de déboisements importants au cours du Moyen-Age, consécutivement peut-être à la poursuite d’une sidérurgie mal coordonnée mais plus certainement au surpâturage et à l’extension progressive de l’espace agro-pastoral. La régression de la couverture forestière a favorisé l’érosion des sols dont l’hydromorphie s’est trouvée révélée par la disparition de « l’effet-pompe » racinaire des arbres.

Une zone humide continentale artificielle

La particularité de la Brenne est d’être une zone humide continentale artificielle, c’est-à-dire dont l’humidité a été favorisée, au cours des périodes historiques, par la pression de l’homme sur son environnement ; dans un premier temps par le déboisement puis à partir du milieu du Moyen Age par la multiplication des créations d’étangs de pisciculture. Le sous-sol, imperméable à l’eau, est ici une chance pour l’implantation de tels aménagements hydrauliques. Par ailleurs, les sols de Brenne à dominante argileuse et sablonneuse, avec des PH naturellement acides et des teneurs en matières organiques relativement faibles, étaient peu aptes à accueillir l’agro-pastoralisme conventuel. 
De ces choix sociétaux et de cet environnement particulier est né un paysage nouveau fait, d’étangs, de pâturages, de buttons et de brandes au caractère humide saisonnier.

Topographie et hydrographie

Il est coutumier de présenter la Brenne comme une terre sans relief, ce qui paraît être l’aspect caractéristique d’une zone humide. La réalité est un peu différente, car la Brenne s’apparente à un vaste glacis aux plans faiblement inclinés (2,5 m par km de dénivelés), globalement orienté vers l’ouest et ponctué d’innombrables buttons qui peuvent dépasser 15 mètres de haut. En Brenne, une chaîne linéaire de ces éminences forme la ligne de partage entre les bassins versants de la Claise et ceux du Suin.

Une opportunité : la création d’étangs

Dès lors qu’étaient réunies une masse d’eau maîtrisable et une pente raisonnable, les conditions d’aménagement d’un système hydraulique vidangeable et donc celle de la création d’étangs destinés à la pisciculture étaient possibles. Elle émerge de manière significative au plus tard au début du XIVe siècle au gré notamment de l’accroissement des besoins alimentaires des populations urbaines. La présence d’étangs est toutefois attestée en Brenne dès le Moyen Age central (ex : Etang du Grand Mez à Méobecq).

Le formidable essor de la pisciculture en étangs est conduit par les élites rurales (notamment par les abbayes de Saint Cyran, de Méobecq, de Fontgombault, des seigneuries laïques telles celles du Bouchet, de Mézières-en-Brenne ou de Lancosme). Une innovation zoo-technique, aux environs du XIIIe siècle vient certainement aider le développement de la pratique : l’introduction en France de la carpe danubienne (la future carpe domestique) dont le potentiel en matière d’élevage, la qualité nutritionnelle et l’étonnante résistance au transport en font rapidement le principal produit des étangs. Le passage d’une pêche de cueillette à la pisciculture en étangs spécialisés telle qu’on la connaît encore de nos jours est né de cette situation.

Quelques années après la Révolution, la question de la subsistance devient si grave qu’est instaurée, en 1793 pour les étangs restés symbole de pouvoir, une politique de desséchement qui encourage l’ensemencement malgré une terre peu fertile afin d’y récolter du blé. Cela conduit Danton à déclarer de manière fracassante devant la Convention : « Nous sommes tous de la conjuration contre les carpes et nous aimons mieux le règne du mouton ! ».

Aux grandes propriétés seigneuriales, religieuses et laïques dans lesquelles ont été aménagés de très nombreux étangs avant la révolution, ont succédé, après leur confiscation ou leur démantèlement, de nouveaux propriétaires implantés localement, souvent issus de la classe enrichie du Tiers Etat : hommes de loi, médecins, marchands, aubergistes, fermiers généraux disposant de liquidités. Ces mutations n’ont pas profité aux locaux de condition modeste, mais aux plus fortunés.

De nombreux étangs abandonnés ou mal entretenus à la suite de cette période étaient, au milieu du XIXe siècle, devenus des plans d’eau improductifs, parfois jugés insalubres, couverts de joncs, de roseaux et de mottes. Seule une surface restreinte demeurait en eau libre et faisait l’objet de maigres pêches.

Un mouvement hygiéniste, accusant ces surfaces humides de concourir à la mauvaise santé des populations (le paludisme et son syndrome du « ventre jaune »), conduit les autorités à privilégier de nouveau le « desséchement » de certains étangs. Cette période dite de « l’assainissement de la Brenne » est encouragée par l’administration de Napoléon III, et voit la création d’un vaste réseau routier pour faciliter l’agriculture avec la promesse aux nouveaux exploitants, d’une qualité de vie meilleure.

La Brenne n’est pas devenue la grande région agricole espérée par Napoléon III, les terres ne s’y prêtaient pas, et la population locale ne s’est finalement jamais détournée des étangs et de la pisciculture.

Ainsi se sont constitués, au début du XIXe siècle, d’immenses domaines (jusqu’à 10.000 hectares), tels que Lancosme, propriété de la famille Savary, ou le domaine de La Touche, propriété de la famille Marivault, entre autres. Ces propriétés se sont vues consolidées par les héritages et les mariages entre familles de ces nouvelles élites.

A la fin du XIXe siècle, la pisciculture reste très proche de ce qu’elle était au Moyen Age dans ses pratiques et par ses savoir-faire.

Au début du XXe siècle, la compagnie des chemins de fer d’Orléans, propriétaire des lignes ferroviaires dont elle a quadrillé la Brenne, s’intéresse à la mise en valeur des étangs français et organise un voyage d’étude en Alsace (alors allemande). Monsieur Bonafé, Directeur des services agricoles de l’Indre et Monsieur Jean de Tarade, pisciculteur à Rosnay participent à ce déplacement.

Le XXe siècle a vu le morcellement et le démantèlement de certains domaines conséquences de successions, du chaos créé par les deux guerres mondiales et des bouleversements nés de l’extraordinaire développement de l’industrie dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Dans cette période, les circonstances et les fortunes nouvelles ont conduit à des mouvements de propriétaires qui ont modifié la carte des domaines. Ces derniers sont devenus généralement moins importants du fait de l’augmentation du prix de la terre, avec souvent pour conséquence nouvelle, la nécessité de partager la gestion d’une ligne d’eau entre plusieurs propriétaires.

Les savoir-faire mobilisés par la pisciculture dans les étangs de la Brenne ont peu changé au cours des siècles. Nous nous limiterons ici aux modifications intervenues au cours du XXe siècle.

Quelques années avant la première Guerre mondiale, la Compagnie d’Orléans met en avant le potentiel logistique qu’offrent ses lignes de chemin de fer pour effectuer le transport de carpes vivantes en quantité. Le cadre et les conditions nécessaires au développement d’une pisciculture moderne étaient ainsi réunis. Des pays de l’Est de l’Europe (de l’Allemagne en particulier) et de leur savoir-faire supérieur viendront les solutions pour y parvenir. Envahis par la végétation, les étangs de Brenne sont ainsi nettoyés grâce à la mise en service dès 1913 du « bateau faucardeur » importé d’Allemagne.

Dans l’entre-deux-guerres, le matériel devient plus léger et plus efficace. Le faucardage, selon Jean de Tarade, issu d’une grande famille de la noblesse locale, qui en est l’initiateur en Brenne, déclare qu’il a augmenté de 50% le rendement de ses étangs libérés de l’encombrement des joncs et des roseaux.

C’est à cette époque qu’a été introduite la carpe miroir, herbivore, plus résistante au transport, et qui porte moins d’écailles sur le ventre, ce qui facilite sa transformation en filet (le filetage). 
C’est aussi dans le milieu des années 1930 que la Brenne commence à alimenter ponctuellement ses poissons avec des céréales, à amender l’eau des étangs avec des phosphates, de la chaux et des engrais lors des assecs, et par ailleurs parvient à mieux maîtriser les rempoissonnements d’une saison à l’autre.

Ces pratiques qui améliorent progressivement le rendement des étangs, restent néanmoins extensives, par opposition à des pratiques déjà intensives à l’Est de l’Europe. Ainsi, la production passe de 50 kG/hectare (quantité proche d’une pêche de cueillette) à 150 kG/hectare annuel en moyenne.

Depuis lors, le rendement moyen n’a pas beaucoup évolué, mais suite aux travaux de « nettoyage » des étangs, les surfaces en eau libre ont augmenté, et donc le rendement à l’hectare rapporté à la surface théorique de l’étang a suivi.

On le voit, les innovations depuis le début du XXe siècle ont été multiples alors même qu’au moment des pêches, les traditions et les rituels changeaient peu au bord des étangs.

Encore actuellement, on retrouve cette faculté d’évolution, lorsque les exploitants créent des abris pour les poissons qui s’y réfugient lors d’attaques d’oiseaux prédateurs estimés responsables d’une perte de production d’environ 20% (poissons blessés ou ingérés ; un cormoran mangerait jusqu’à 700 grammes de poisson par jour).

De même, l’omniprésence et la multiplication de ces oiseaux dans la dernière décennie a modifié les pratiques d’empoissonnement. On a protégé les « fonds de pêche » (la production future de l’étang) par leur transfert dans des bassins en terre à proximité, protégés par des filets anti-prédateurs. Cela peut poser des difficultés à certaines petites exploitations qui doivent parfois avoir à créer des bassins.

Le poisson en devenir y restera stocké tout le temps qui sera nécessaire au remplissage correct de l’étang. Ceci est un des exemples d’adaptation de la pisciculture.

Pendant des siècles, les hommes de Brenne ont par leur travail contribué à forger le paysage de « la Brenne des Etangs » en le faisant évoluer au gré des nécessités. En créant et en entretenant les étangs et tout le réseau des fossés d’écoulement d’un étang à l’autre, ils en ont fait un site privilégié pour l’accueil d’une faune et d’une flore abondantes et singulières, même s’il faut admettre que les transformations entreprises depuis 1900 dans les champs comme dans les étangs ont été facteurs d’importantes évolutions du milieu naturel, plus encore ces dernières décennies.
Conscients de la richesse du patrimoine qui leur a été légué par ceux qui les ont précédés, le défi que se sont donné les hommes des étangs de Brenne pour demain, tient à la recherche permanente d’un équilibre entre des méthodes raisonnables dont le rendement permet aux négociants pisciculteurs de vivre de leur activité et aux exploitants piscicoles de la maintenir, et ainsi d’assurer la préservation d’un patrimoine naturel riche et diversifié.

Vitalité

Dans l’histoire

La vitalité des étangs de Brenne s’est manifestée depuis leur création dès le Haut Moyen Age de deux manières :
    • La recherche permanente de la maîtrise de l’eau sur les lignes d’étangs qui traversent ces domaines
    • La résistance continue aux différentes politiques de l’état, en particulier sanitaires et agraires à travers les siècles.

Ainsi la pisciculture a surmonté de nombreuses périodes difficiles. Comme il a été dit précédemment, celle des étangs asséchés par les lois de la Révolution, remis en eau, puis asséchés de nouveau par les programmes agricoles sous Napoléon III.

Cette vitalité de la pisciculture s’inscrit désormais dans une dynamique vertueuse de développement durable qui s’appuie sur quatre piliers : l’économie, la société, l’environnement et la culture.

Le soutien de l’économie locale

La pisciculture emploie plus de 120 personnes (gardes, ouvriers agricoles, personnel des négociants et des transformateurs) si l’on considère l’ensemble du périmètre du Parc, ce qui contribue à la vitalisation d’un territoire où la densité de population est l’une des plus basses de France.
Elle s’efforce d’offrir un produit d’élevage proche du naturel dont une partie est vendue en circuit court (vente sur place et dans un atelier de transformation local pour 25%).

La société

La pisciculture crée des liens entre tous les acteurs, principalement ceux qui partagent la gestion de l’eau de leurs étangs situés sur une même ligne, elle crée des liens avec tout le monde agricole alentour.
La fragilité économique de la filière impose la solidarité par une nécessaire entraide (prêt de matériel, disponibilité en urgence…) et la fidélité des pêcheurs à une tradition qui souvent dépasse l’intérêt pour une récompense. 

La
Deux pêcheurs emportant leur sac de poissons après la pêche, XXe siècle

La protection de l’environnement

La pisciculture extensive est pratiquée par la très grande majorité des exploitations de Brenne :
    • Elle s’interdit les pesticides, les engrais chimiques, et toute farine animale
    • Elle est gérée par des propriétaires qui tentent de respecter au mieux la faune et la flore sur leur territoire tout en se battant nécessairement contre les nuisibles : les ragondins destructeurs des digues, les cormorans friands de l’empoissonnement, les cygnes destructeurs de la flore dont les nénuphars qui pourraient protéger naturellement les poissons de la prédation aviaire.
Par ailleurs, elle entretient le bâti et l’ensemble du système hydraulique qui constituent les outils de la pisciculture ; elle maintient les surfaces en eau et empêche un enfrichement qui causerait un recul de la biodiversité actuelle si caractéristique de ce pays dit des 1000 étangs. De la réduction des surfaces en eau, surgirait certes une autre biodiversité, mais elle serait créatrice d’un tout autre paysage.

La transmission d’une culture

Les pêches d’étang sont un évènement social festif récurrent, en particulier la pêche des grands étangs ou se retrouvent sur la chaussée des gens de la région, des touristes, mais aussi des élèves des écoles.
Les pêches d’étang demeurent un spectacle traditionnel avec ses rituels séculaires, malgré l’évolution du matériel vers plus de praticité et de facilité afin de faire face à une main-d’œuvre moins nombreuse qu’autrefois du fait de la diminution de la population rurale.

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C’est la bonne application des « us et coutumes » par des propriétaires soucieux et respectueux de leurs voisins qui maintient sa vitalité à l’activité piscicole, car elle conditionne une bonne gestion de la quantité d’eau disponible comme de sa qualité.

Demain, avec l’eau au cœur des problématiques du changement climatique, les activités piscicoles auront à trouver des réponses adaptées pour assurer leur avenir.

Menaces et risques

Le maintien de l’activité piscicole en Brenne dépend de la capacité des propriétaires, exploitants et négociants à s’adapter à un certain nombre de situations difficiles pour la pisciculture telle que la lutte contre les nuisibles dont certains ne sont pas régulés ou insuffisamment régulés, dans un contexte où, depuis deux décennies, les coûts de production ont augmenté sans que le prix du poisson, de la carpe en particulier, ait suivi l’évolution des prix à la consommation.

Ainsi, du fait d’un équilibre d’exploitation fragilisé, et de réglementations administratives de plus en plus exigeantes, des propriétaires exploitants sont amenés pour certains au découragement, et abandonnent la pisciculture dans leur étang. Cela peut conduire à une moindre implication de ces acteurs de la Brenne et ainsi à perturber la bonne gestion de l’eau pourtant essentielle pour le voisin dans une même ligne d’étangs. La déprise telle qu’on nomme ce phénomène, explique en partie la réduction du tonnage annuel qui depuis 10 ans est passé d’une production en Brenne de 1200 tonnes à 800 tonnes dans le cadre d’un rendement moyen à l’hectare (150 kG/ha) relativement stable.

Modes de sauvegarde et de valorisation

La Fédération Aquacole de la Région Centre (FAReC) organise régulièrement des tours d’étangs en Brenne, pour permettre aux pisciculteurs de tous horizons d’échanger leurs expériences sur leurs pratiques piscicoles. Elle œuvre également à une plus large diffusion des compétences et des connaissances des acteurs du monde piscicole, notamment via un guide pratique intitulé Cahier du pisciculteur.

Le Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne (SEPB) cultive l’ancrage de la pisciculture dans le paysage local en participant activement aux manifestations régionales telles que la Foire de Rosnay, le Salon de la Chasse et de la Pêche à Châteauroux, et des évènements nationaux (en association avec la FAReC) tel que le Salon de l’Agriculture, occasion de soutenir des producteurs locaux qui devraient prochainement bénéficier d’un label « Poisson de Brenne ».

Enfin, l’initiative du « Cap Filière » s’est concrétisée en juillet 2019. C’est là une action majeure engagée pour la mise en valeur et la sauvegarde de la pisciculture.

Cette opération conduite par la FAReC est financée par la Région Centre et les pisciculteurs adhérents de la FAReC et du SEPB dont la très grande majorité exploite les étangs de Brenne.

Des montants importants sont engagés sur 4 ans par la région Centre-Val de Loire au bénéfice de 3 enjeux : rétablir la production à son niveau d’il y a 10 ans, consolider la filière, faire mieux connaître cette filière et ses productions.

Les objectifs suivants ont été fixés :
•    Face à des producteurs ou négociants découragés ou isolés, assurer la cohésion de la filière et professionnaliser ses acteurs : site Web, séminaires techniques …
•    Face aux contraintes réglementaires de plus en plus pesantes ou mal comprises, accompagner les acteurs dans leurs pratiques.
•    Face au changement climatique, organiser la gestion concertée des espèces invasives, et une gestion concertée de la ressource en eau. A titre d’exemple, la lutte contre les ragondins qui détruisent des chaussées et sont la cause de fuites d’eau, très précieuse dans les situations de sécheresse que nous connaissons désormais.
•    Face à la multiplication des pressions touchant la nature ou la production, contribuer à une meilleure connaissance des solutions expérimentées ailleurs.
•    Face à une mauvaise rentabilité économique et à des acteurs vieillissants, accompagner des jeunes à reprendre des exploitations par des soutiens tels que : des outils de savoir, des moyens techniques et des financements autorisant la prise de risque.
•    La clef d’un résultat économique juste et motivant n’est pas en Brenne la recherche de l’ultra productivité comme dans certains pays de l’Est, mais une productivité extensive raisonnable proposant un poisson d’eau douce de grande qualité alimentaire.
•    Ainsi, face à une filière et à une production méconnue et parfois mal aimée, le Cap Filière a pour objectif de favoriser sa reconnaissance en développant des outils de communication grand public et en y associant les multiples acteurs de la Brenne. Le défi est de faire découvrir l’expérience de la pêche d’étang et les produits issus de la pisciculture locale au public le plus large dans la continuité de ce qui a déjà été fait depuis des années.

Actions de valorisation à signaler

L’Ecomusée de Brenne au Blanc et la Maison du Parc naturel régional de la Brenne consacrent une part très importante de leurs expositions et documentaires à la pisciculture et son intégration dans l’écosystème de la région.

Modes de reconnaissance publique

L’Office de Tourisme, rebaptisé « Destination Brenne » fait une part importante à la pisciculture pendant la période hivernale en invitant les touristes à assister aux pêches d’étangs et à promouvoir la « route des étangs » autour d’acteurs tels que les restaurateurs qui élaborent des menus à base de poissons d’étang de Brenne, ou la visite d’atelier de transformation de la production locale (rillettes, carpes fumée, goujonnette de carpe, etc…).

Les défenseurs de la pisciculture en Brenne partagent l’idée que la pérennité d’une pisciculture extensive respectueuse de la biodiversité, se concrétisera par la volonté commune des différents acteurs à élaborer un « guide pratique des bonnes conduites ». Celui-ci devra être fondé sur de meilleures connaissances scientifiques à propos de sujets complexes liés à la biodiversité (des études scientifiques indispensables devraient nous y aider) qui répondent à différentes questions essentielles ; par exemple : quels facteurs en amont touchent à la qualité de l’eau des étangs ? Où mettre le curseur des quantités d’intrants introduites dans les étangs ? Dans quelle proportion les nuisibles sont-ils aussi responsables du recul d’une certaine biodiversité ?

Un tel guide, devra par son adoption, être un engagement éthique de la part des acteurs de la pisciculture à veiller à l’amélioration de la protection de l’environnement naturel de leurs étangs et devra constituer l’outil de référence pour une meilleure formation des praticiens, peut-être, sur de nouveaux savoirs.

Ce guide, qui est le prochain chantier de la profession, devra se faire en concertation avec les communautés de Brenne dont le Parc Naturel Régional.

-    Madame Françoise Aubrun, Présidente de la FAReC
-     Madame Geneviève Bédoucha, Directeur de Recherches au CNRS
-    Monsieur Jean-Louis Camus, Maire de Mézières-en-Brenne  
-    Monsieur Jean-Louis Camus, Président de la communauté de communes « Cœur de  Brenne »
-    Monsieur Robert Chaze, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Indre
-    Monsieur Gérard Defez, Maire de Ciron 
-    Monsieur Joël Deloche, Maire de Rosnay 
-    Monsieur Benoit Huyghe, Ecomusée
-    Monsieur Laurent Laroche, Président du PNR de Brenne et Maire de Bélâbre
 -    Monsieur Claude Mériot, Président de la communauté de communes « Brenne Val de Creuse »
-     Madame Martine Prault, Maire d’Azay-le-Ferron
-    Madame Edith Vachaux, Maire de Ruffec-le-Château
-    Monsieur Guy Valet, Maire de Saint-Michel-en-Brenne
-    Monsieur Geoffroy Vignes, Adjoint au maire de Ciron

Bibliographie

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BOIZEAU (L.) 2006 – Villemont Braco de Légende. La Bouinotte.
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DESSAINT (P.) 2007 – Cruelles natures. Editions Payot et Rivages
HERAUD (M.) 2009 – Secret en Brenne. Dog Editions 
LABBE (A.) 2013 – La tache verte et si la vie végétale n’existait plus qu’au pays des mille étangs. Alice Lyner Editions.
LABBE (A.) 2009 – Sortilèges au pays des Mille Etangs. Alan Sutton.
MONTMOULINEIX (M.) 2015 – Polaroïds. La Bouinotte
ROUSSEAU (M.) 2012 – Le fadet des roches. Les Contes de Marie Rousseau.
ROUSSEAU (M.) 2010 – Mémoires de Brenne. Les Contes de Marie Rousseau.
SABARD (V.) 1997 – L’étang aux sortilèges de Brenne. Les Editions « Nouvelle République »
SOYEZ (J-M.) 2003 – Le braconnier de Saint-Benoît. France Empire.
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Contes :

MOISSON (V.) 2015 – Contes et légendes de Brenne. Editions Sutton.
ROUSSEAU (M.) 2008 – Contes et légendes de Brenne. Les Contes de Marie Rousseau.

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MAGNY (K.) 2002 – La Brenne en poésies. Art & T.

Filmographie sommaire

    • « Au cœur de la Brenne : une mosaïque de vie » 2013 - Catherine Lacroix, Philip Dupuis. Tandem Image (DVD)
    • « La Brenne, le pays aux mille étangs » 2012 – Frédéric Lefebvre, Augustin Viatte. Editions Gédéon (DVD)
    • « Miroirs de Brenne : la carpiculture au pays des mille étangs » 2007 - Antoine Jamonneau. Parc Naturel Régional de la Brenne (DVD)
    • « Quatre saisons en Brenne » 2006 – Laurent Charbonnier. Beta Production (DVD)
    • « Scènes de pêche en Brenne » - Brigitte Lucas. TGA Production (DVD)
    • « Pêche d’un étang en Brenne » de Joseph Limousin – 1940 https://memoire.ciclic.fr/2312-peche-d-un-etang-en-brenne 
    • « Pêche en Brenne » de Jacques Morlon – 1950 https://memoire.ciclic.fr/2995-peche-en-brenne 
    • « Brenne (la) » de Marie-Thérèse Guillemont – 1960 https://memoire.ciclic.fr/2771-brenne-la
    • « Pêche en Brenne » de Jean-Pierre Rousseau – 1965 https://memoire.ciclic.fr/3130-peche-en-brenne 
    • L’émission « Silence, ça pousse » (France 5) a consacré un épisode aux étangs de la Brenne : https://www.youtube.com/watch?v=7qx5teLgv2A 
    • Le journal « Le 13 H » sur TF1 : https://www.facebook.com/watch/?v=2770757639860196 
    • M6 Info : https://www.facebook.com/watch/?v=415524289493696  
    • France Info – « La pêche miraculeuse au parc de la Brenne » : https://www.francetvinfo.fr/france/video-la-peche-miraculeuse-du-parc-de-la-brenne_786711.html

Sitographie sommaire

Site du Berry : https://www.berryprovince.com/ 
Site étangs de France/Farec : https://www.etangs-de-france.eu/farec/ 
Site du PNR : https://www.parc-naturel-brenne.fr/ 

Praticiens rencontrés et contributeurs de la fiche : 

Nom 
Claire SZABO
Fonctions
Gérante de l'écloserie
Coordonnées
Benavent    36300    Pouligny Saint-Pierre        carpdebrenne@gmail.com 

Nom 
Julien DARREAU
Fonctions
Négociant / Pisciculture COUTURIER
Coordonnées
Benavent    36300    Pouligny Saint-Pierre        couturier-aquaculture@wanadoo.fr


Nom 
Louis RETAUD
Fonctions
Négociant / Pisciculture de La Gabrière
Coordonnées
La Gabrière    36220    Lingé        pisci.gabriere@orange.fr 

Nom 
Serge TONOLO
Fonctions
Négociant / Pisciculture du Tran
Coordonnées
Le Tran    36290    Saint-Michel en Brenne        pisciculture.du.tran@wanadoo.fr 

Nom 
Jean-Claude LEBOSSE
Fonctions
Négociant / Pisciculture de CORBANCON
Coordonnées
Le Tran    36290    Saint-Michel en Brenne        pisciculture.du.tran@wanadoo.fr 

Nom 
Paul BAUDON
Fonctions
Ancien Négociant et Propriétaire Exploitant
Coordonnées
Les Grandes Fourdines    36300    Ruffec le Château        contact@pisciculturebaudon.fr

Nom 
Béatrice WIBAUX
Fonctions
Propriétaire exploitante
Coordonnées
La Mailleterie        36300    Rosnay        beatrice.wibaux@wanadoo.fr

Nom 
Charles Edouard MENARD
Fonctions
Propriétaire exploitant
Coordonnées
Les Varennes    36800    Migné        charles-edouard.menard@ca-cib.com

Nom 
Marie-Laure MOREAU
Fonctions
Propriétaire exploitante
Coordonnées
Le Pied du Tour    36800    Migné        marie-laure.moreau5@orange.fr 

Nom 
Hubert GOYON
Fonctions
Propriétaire exploitant
Coordonnées
26, rue d'Usseau    36800    Thenay        hubert.goyon@orange.fr 

Nom 
Solange de BEAUVAIS
Fonctions
Propriétaire exploitante
Coordonnées
Tranchemule        36800    Migné        sdebeauvais@free.fr

Nom 
Solange CHATILLON
Fonctions
Propriétaire exploitante
Coordonnées
Le Grand Berger    36290    Mézières en Brenne        solangechatillon@hotmail.com

Nom 
Frederic GAZELLE
Fonctions
Propriétaire exploitant
Coordonnées
Domaine de Fleur    36290    Saint-Michel en Brenne        frederic.gazelle@orange.fr 

Nom 
Christian de LAPEYRIERE
Fonctions
Propriétaire exploitant
Coordonnées
Le Maubois    36300    Rosnay        36cdl@orange.fr 

Nom 
Marc CHEZEAU
Fonctions
Propriétaire exploitant
Coordonnées
Les Essarts    36300    Rosnay        marc@aditec.fr 

Nom 
Nathalie BOCTI
Fonctions
Propriétaire exploitante
Coordonnées
Verneuil    36500    Vendoeuvres        bocti2016@gmail.com 

Nom 
Benoît DELOCHE
Fonctions
Négociant / Exploitant
Coordonnées
23, Route du Blanc    36300    Rosnay        b.deloche@gmx.fr 

Nom 
Robert CHAZE de VIGNERAS
Fonctions
Propriétaire Exploitant /Ancien Président de la Chambre d'Agriculture de l’Indre
Coordonnées
Rouilly    36300    Le Blanc        robert.chaze@orange.fr 

 

Métadonnées de gestion : 

Rédacteur(s) de la fiche : 

Nom
BENTZ Jean-François
Fonctions
Administrateur du Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne
Coordonnées
Rainjoux – 36800 Migné
jfb@brandtrust.fr

Nom
DARREAU Jean-Pierre
Fonctions
Administrateur du Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne

Nom
GANDILLOT Laurent
Fonctions
Administrateur du Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne

Nom 
LUCHINI Cathy
Fonctions
Chargée de mission Cap Filière, pisciculture d’étang - FAReC

Nom
TARADE de Alain
Fonctions
Administrateur Syndicat des Exploitants Piscicoles de Brenne

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

Nom 
BEDOUCHA Geneviève
Fonctions
Ethnologue, anthropologue social – Directeur de Recherches au CNRS

Nom 
BENARROUS Renaud
Fonctions
Géologue, archéologue – PNR de Brenne

Nom 
PINET François
Fonctions
Botaniste – PNR de Brenne

Lieu(x) et date/période de l’enquête

Mézières-en-Brenne 36290 – de 2019 à 2021 

Données d'enregistrement : 

Date de remise de la fiche
26/10/21
Année d’inclusion à l’inventaire
2021
N° Ministère de la Culture
2021_67717_INV_PCI_FRANCE_00503
Identifiant ARKH
<uri>ark:/67717/nvhdhrrvswvkswl</uri>

 

 

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer

Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brenne_(r%C3%A9gion_naturelle)

Glossaire – Extrait de l’ouvrage de Geneviève Bédoucha Les liens de l’eau. En Brenne, une société autour de ses étangs, 2011.


Assec : « Faire un assec », « décider d'un assec », « mettre en assec ». Pour cela, vider entièrement l'étang de son eau afin de curer l'étang, enlever la vase accumulée dans la pêcherie ou l'ensemble de l'étang, aérer la terre et la laisser reposer, éventuellement la labourer et y semer une culture qu'on laissera en terre. L'assec permet de mener les travaux jugés nécessaires, agrandir la pêcherie ou restaurer les ouvrages. On parle de demi-assec en période de sécheresse lorsque le sol est en partie découvert du fait de l'évaporation importante sur un étang qui déjà manque d'eau.

Batardeau : Digue en terre. Le terme se retrouve fréquemment dans des documents d'archives, mais il est peu usité dans la Brenne d'aujourd'hui.

Blanc : Désigne le gardon, auquel peut se mêler le rotengle. Le terme s'applique aussi pour le brochet, la perche et le sandre, poisson considéré comme « noble ».

Bonde : Ouvrage enchâssé dans la chaussée même de l'étang, permettant de le vider. Autrefois on faisait coulisser verticalement un pilon en bois, inséré dans la poutre horizontale fixée sur les deux montants, qui ouvrait ou obstruait le passage de l'eau à travers l'œil de la bonde. L'eau s'écoulait ensuite dans l'auge ou la conche, également en bois, qui traversait la chaussée. Les pilons ont été progressivement remplacés par des pelles ou disques en fonte, et les auges en bois par des buses de ciment. Une manivelle ou une clé a remplacé l'ancien système de levier.

Bouige : Vieux chaume, vieille pâture.


Brésil : Déversoir se trouvant sur la chaussée. Installé sur la sole gravière, il permet une évacuation du trop-plein. Il est surmonté d'une « grille » ou « râteau » autrefois en bois, aujourd'hui en fer.

Brésiller :  Se dit de l'eau qui s'écoule doucement par le brésil.

Chaussée : Digue de l'étang, normalement située en son point le plus bas. Hauteur et largeur en varient suivant la configuration de l'étang.

Cordé : Se dit du poisson qui a mal profité et ne s'est pas développé, un nourrain de trois étés qui en paraît deux, ou une carpe de trois ans dont on peut croire qu'elle est un nourrain de deux étés.

Coulée : Bassin versant. Comme le terme « courante », ce terme renvoie à l'eau qui ruisselle ou se déverse sur une même pente, de là, à toute la ligne d'étangs qui se trouve sur un même bassin. On dit aussi une « coulée de prés ».

Courante : Bassin versant, employé comme « coulée ». Une courante d'eau est également une arrivée d'eau depuis l'amont le jour de la pêche, essentielle au bon déroulement des opérations.

Culasse : Le fonds d'empoissonnement de l'étang.

Débourrer : Équivalent de dégriller.

Déculasser : Opération qui consiste, lorsque l'étang doit être mis en assec, à enlever tout le poisson qui n'a pas été pêché avec les deux filets durant la pêche.

Dégriller : Ôter le poisson qui se trouve plaqué par le courant contre la grille située devant la bonde mais aussi les feuilles et débris végétaux divers.

Déjonner:  Insérer, à intervalles réguliers, de petits faisceaux de joncs dont ont été repliées les extrémités, sur la ligne de plombs du filet, de façon à éviter que le filet ne s'envase.

Démotter ou démoutter : Arracher les mottes.

Écrémer : Prendre à la filanche le poisson qui se tient en surface à 10 centimètres de profondeur, pas plus. On écrème le gardon, mais il arrive aussi que l'on dise écrémer le poisson-chat : écrémer équivaut à enlever le poisson qui se présente en surface.

Égout : L'eau qui arrive à l'étang par ruissellement. Un étang a de l'égout ou pas selon la pente et selon la situation de l'étang, et l'égout peut être bon ou pas. L'égout qui vient des bois est considéré de mauvaise qualité. L'égout des terres cultivées alentour est le meilleur. Sur un grand étang, l'égout peut aussi lentement venir de la surface de l'étang sans eau du fait de la mise en tire. L'eau attardée sur la vase permet en cours de pêche une petite arrivée d'eau, on dit alors aussi que « l'étang a de l'égout ».

Embreuvé(e) : Se dit de la terre, du sol d'une parcelle ou du fossé qui a absorbé l'eau, contrairement au sol sec. Dans des fossés qui ne sont pas embreuvés, l'eau risque de s'écouler lentement car elle est d'abord bue par la terre. La terre embreuvée laissera passer l'eau plus rapidement.

Enherbé(e) : Couvert d'herbe.

Évières ou encore « saignées » : Autrefois pratiquées dans les terres labourées pour les assainir, en drainer l'excès d'eau vers des fossés. On creusait une évière par planche de cinq sillons.

Faire une marge : Sur l'étang en amont baisser un peu le niveau d'eau lorsque l'étang en aval va être en pêche. L'aval demande à l'amont de faire une marge de sécurité au cas où des pluies surviendraient pendant la pêche de l'étang en aval : l'étang en amont pourra ainsi résorber le surplus d'eau pendant la pêche qui se déroule en aval.

Faucardage (ou faucardement en usage au XIXe siècle, mais alors appliqué aux rivières ou canaux) : Opération consistant à couper les joncs ou autres plants aquatiques sous l'eau de l'étang, ce qui amène ensuite le pourrissement des tiges sur place et leur éradication. Le faucardage doit être opéré durant la saison chaude.

Feuilles : Désigne spécifiquement les alevins de carpe, des « un été » dont le poids peut aller de 20 à 50 grammes.

Feuilles de saule : Exclusivement les alevins de gardon.

Filanche : Sorte de large épuisette sans manche, formée d'une jeune pousse de sauline ou de châtaignier courbée au feu, remplacée ces dernières années par une tige en aluminium de la même épaisseur.

Fourragère : Désigne la petite planche en bois située au bout d'une table de tri, qu'il faut faire glisser ou soulever pour pousser le poisson trié vers des bassines ou des seaux posés plus bas.

Friture : Le terme est équivalent à celui de garniture. Les hommes en rapportent parfois un seau après la pêche.

Garniture : Désignait le gardon dont on faisait de la friture. Elle était notée à part dans les livrets de pêche. Présent dans des manuscrits du XVIe siècle, le terme était toujours utilisé au XIXe siècle, aujourd'hui on lui préfère le terme de friture. Au gardon peuvent être mêlés de petites perches, mais plus rarement en Brenne, des rotengles.

Génitrices : Les carpes choisies que l'on réserve à la ponte. Le féminin s'applique aussi bien aux carpes mâles. Mais l'on dit aussi les « géniteurs ».

Gouines :  Perches gardonnées.

Grille : Équivalent de râteau.

Guéret : Première façon de bouige, vieille pâture.

Herbe à nœuds : Renouée amphibie.

Maillé : Désigne le poisson pris dans les mailles du filet. Le terme s'emploie plus souvent à propos du brochet qui fréquemment se trouve coincé dans les mailles et en est blessé. Les pêcheurs sont contraints de l'en retirer à la main. Un brochet maillé ne peut plus être commercialisé.

Margouillat : Désigne un tout petit étang pas loin d'être considéré comme une vulgaire mare, ou une mare que l'on aurait transformée en étang. Le terme est évidemment péjoratif et volontiers employé pour parler de nouveaux petits étangs qui se sont créés depuis quelques décennies.

Marnière : Endroit où la marne a été extraite pendant un temps. Il s'y forme ensuite une dépression où l'eau s'accumule et où se trouvent éventuellement retenus quelques poissons en cas d'inondation.

Mascardé : Se dit du poisson abîmé par les cormorans ou autres oiseaux prédateurs.

Mettre en pêche un étang : Cette opération intervient à la fin de la mise en tire. Elle a lieu le dernier jour, la dernière nuit avant la pêche: on doit arriver au niveau idéal pour pouvoir pêcher sans difficulté, assez bas mais suffisamment haut pour que le poisson entassé dans peu d'eau ne manque pas d'oxygène.

Mettre en tire un étang : En lever les bondes pour graduellement le vider de la presque totalité de son eau avant la pêche.

Mise en pêche : Désigne l'opération visant à mettre en pêche l'étang.

Mise en tire : Désigne l'opération consistant à vider doucement l'étang avant la mise en pêche proprement dite.

Mouttes : Mottes de laîches.

Nourrain marchand : Alevin de taille et poids suffisants pour être vendu. Le dernier Recueil des usages locaux publié reprenait l'ancienne définition selon laquelle « le nourrain est marchand, lorsque pris dans la main fermée d'un homme, la tête et la queue sont vues hors de la main ».

Nourrain : Alevin de carpe.

Pêche : Employé pour désigner la pêcherie proprement dite.

Pêcherie : Cuvette de forme arrondie, plus profonde que le niveau de l'étang, située de façon générale sous la bonde ou une des bondes de l'étang. Le poisson s'y trouve concentré lorsque l'étang est en pêche.

Pêcheur : Sur l'étang le jour de la pêche, le terme désigne plus spécifiquement l'homme qui puise le poisson à la filanche dans l'eau de la pêcherie. Mais en dehors du jour de pêche et ailleurs que sur l'étang, il désigne tous ceux qui ont participé à la pêche d'une façon ou d'une autre.

Pierris : Terme également employé pour désigner la chaussée. Il renvoie à la constitution de la chaussée autrefois renforcée de grosses pierres posées sur de l'argile fortement battue au préalable afin de la tasser. Le pierris désigne la chaussée du côté de l'étang baigné par l'eau.

Planchon : Petite planche glissée dans des rainures en maçonnerie d'une simple bonde dite « bonde à planchons ». Insérés les uns au-dessus des autres, ils sont cimentés entre eux par vase et herbes dont on se saisit par gestes rapides autour de soi dans le fond de l'étang, et que l'on tasse à la main au fur et à mesure. L'étanchéité est efficace, les planchons empêchent l'écoulement de l'eau. On peut en ajouter ou en ôter selon le niveau d'eau désiré.

Pocher : Réunir le filet en fin de pêche lorsqu'il ne reste que très peu de poisson. « On ramasse fer et liège », le filet ne forme alors plus qu'une poche que tiennent à plusieurs les hommes, ils en déversent directement le contenu dans une bassine, le secouent pour en faire tomber les dernières pièces. Pocher est le dernier geste de la pêche en cours.

Poêle : Terme également employé pour désigner la pêcherie ou « pêche ». Il est d'un usage courant dans d'autres régions d'étangs. On le trouve attesté dans des publications datant du XVIIIe siècle.

Poignée : ce terme renvoie à une période, dont certaines personnes très âgées ont pu encore témoigner lors de l'enquête, où l'on comptabilisait le nourrain par poignées de deux, chaque main saisissant un nourrain. Il équivaut au terme plus ancien de «jetée », lorsque la douzaine de carpes correspondait au geste de onze jetées.

Poisson marchand : Poisson de taille suffisante pour être commercialisé et ainsi acheté par le négociant le jour de la pêche.

Pousser : Forcir. On dit par exemple qu'en en les nourrissant, on « pousse » en l'espace d'une année des « quatre semaines » en nourrain. Pousser s'emploie aussi à l'intransitif pour «croître », le poisson pousse comme tout végétal, « le gardon pousse bien » dans tel étang : il réussit à profiter.

Quatre semaines : Terme qui désigne l'alevin de carpe avant d'être feuille. L'âge correspond aussi à un poids : pas plus d'un gramme. On dit aussi « des quatre-cinq semaines » pour l'alevin qui pèse déjà quelques grammes.

Râteau : Grille en fonte (autrefois en bois) posée au-dessus du brésil. L'écartement des lames ne dépasse pas un centimètre et demi. Le terme désigne aussi la grille en fonte posée devant la bonde. La grille, droite ou en forme de V, retient le petit poisson emporté par le courant d'eau. Un fagot d'épines a pu servir de grille à une époque plus ancienne encore : l'usage a perduré sur quelques étangs comme certains ont pu l'observer et en témoignent aujourd'hui. Le terme « égrilloir » est exclusivement utilisé par les services d'État au XIXe siècle.

Rauches : Feuilles de laîches, carex de différentes variétés.

Récolte : Employé au même titre que « pêche » de l'étang.

Réessuyé : Se dit du sol d'étang mis en assec, lorsque le sol est suffisamment sec pour que l'on puisse y intervenir, éventuellement semer.

Ressin : Eau qui remonte la surface et suinte faiblement.

Roselière : Surface de roseaux sur un étang.

Semelle : Sole gravière qui détermine le niveau le plus haut de l'étang, grande pierre plate à la base du déversoir.

Tonnefort : Détonateur à gaz installé en bordure d'étang. Les détonations à intervalles réguliers ont pour but d'effaroucher les oiseaux. Le terme d'un usage courant en Brenne provient probablement de la marque Tonnfort.

Tout à l'heure : Aujourd'hui, de nos jours. L'usage de l'expression est ancien puisqu'on la trouve dans des textes de l'époque révolutionnaire.

Un été : On dit des « un été » ou des « deux étés », ou encore des « trois étés » à propos des alevins de carpes pour définir leur âge et leur grossissement.

Vasières : Bordures du sol de l'étang mises à découvert lorsque l'étang est en tire ou a été pêché. Les vasières sont très prisées des chasseurs car dans les petites herbes qui y poussent viennent volontiers vanneaux, bécassines, échassiers divers.

Vidange : Action de vider l'eau de l'étang par la « mise en tire », en levant les bondes selon le rythme d'écoulement choisi. Par commodité d'écriture, le terme de vidage a été plus fréquemment choisi dans le texte lorsqu'il ne s'agit pas d'articles législatifs.

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