Les Fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans sont parmi les plus anciennes fêtes commémoratives de France. Instaurées en 1430, elles célèbrent l’intervention de Jeanne d’Arc, qui permit de lever, le 8 mai 1429, le siège d'Orléans tenu par les Anglais. Elles conservent encore dans leur structure l'organisation de cette première procession, ce qui leur donne une forme héritée d’un modèle né sous l’Ancien Régime, dont elles sont la dernière manifestation en France.

Les Fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans sont parmi les plus anciennes fêtes commémoratives de France. Instaurées en 1430, elles célèbrent l’intervention de Jeanne d’Arc, qui permit de lever, le 8 mai 1429, le siège d'Orléans tenu par les Anglais. Elles conservent encore dans leur structure l'organisation de cette première procession, ce qui leur donne une forme héritée d’un modèle né sous l’Ancien Régime, dont elles sont la dernière manifestation en France.

Le plus ancien cortège commémoratif de France rappelle chaque année le soulagement éprouvé par la population il y a près de 600 ans. Cas unique en France, l’événement rassemble encore aujourd’hui la population orléanaise autour de défilés civils, militaires et religieux et de temps festifs populaires.

Environ 2 500 participants prennent part aux manifestations et 300 000 spectateurs sont accueillis durant les onze jours de festivités, de l’ouverture des fêtes le 29 avril, marquée par l’arrivée de Jeanne d’Arc à cheval par la porte de Bourgogne, à leur clôture le 8 mai.

Ces fêtes fédèrent des publics très différents, mais aussi des structures et associations aux profils variés qui œuvrent à leur mise en place et participent aux réjouissances. Autour des défilés, les manifestations associées aux fêtes amènent des temps de communion festifs. Ces fêtes s’adressent principalement aux Orléanais, qui en connaissent les codes, mais sont également ouvertes aux visiteurs extérieurs à la ville et à toutes les générations. Alliant tradition et modernité, elles constituent un moment-phare de la vie orléanaise et contribuent à la construction d’un sentiment d’appartenance à la ville. Elles sont l’occasion d’affirmer les valeurs du rassemblement et de l’engagement, dépassant les clivages idéologiques partisans. Favorisant le consensus, ces fêtes fédèrent ainsi une diversité qui a voué à l’échec toutes les tentatives d’instrumentalisation politique.

Une grande diversité d’acteurs et de structures prend part, à des degrés divers, à l’organisation des fêtes ainsi qu’aux manifestations. Au titre de spectateur ou d’acteur, la population orléanaise dans son ensemble est largement attachée à leur mise en place et attentive à leur tenue. Si l’événement commémoré fait référence à une héroïne nationale et les rituels religieux impliquent fortement la communauté catholique, le déroulement repose sur la collaboration des Orléanais indépendamment des appartenances religieuses personnelles. Au-delà de la participation aux défilés et aux cérémonies, y avoir assisté, vouloir y participer ou au contraire les critiquer, autrement dit pouvoir en parler, joue comme signe d’appartenance à la ville.

Aux côtés de la population orléanaise, il faut toutefois noter également la présence de structures diverses qui nourrissent l’originalité des fêtes. Chacune y joue sa partition. Sont ainsi, chaque année, particulièrement impliqués dans l’organisation d’ensemble des fêtes ou d’une des nombreuses manifestations associées :

● La Municipalité d'Orléans, au travers d’un comité de pilotage et de la mission du conseiller municipal délégué aux Fêtes de Jeanne d’Arc, qui joue un rôle logistique et de coordination très important compte tenu de l’ampleur de l’événement et de la foule qu’il draine. Elle contribue également au financement des manifestations festives par le biais des subventions allouées aux associations impliquées.

● Un comité d’éthique, qui veille au respect des traditions et des valeurs véhiculées par les fêtes. Sous la présidence du maire d’Orléans, il est composé d’un représentant de l’évêché d’Orléans, d’un représentant de l’Armée, de la présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc, du président de l’association Jeanne d’Arc, son étendard et son message, un consultant historique missionné par la Mairie et des membres du groupe de pilotage. ● Le Diocèse d’Orléans, représenté par le recteur de la cathédrale, représentant lui-même l’évêque d’Orléans, qui prend en charge l’organisation des manifestations religieuses.

● L’Armée organise et prend part au défilé militaire. L’État-major, représenté par le commandant d’armes de la place d’Orléans, délègue un officier de la garnison de la place d’Orléans pour la préparation des défilés et cérémonies militaires.

● De nombreuses associations orléanaises (associations sportives, médiévales, de musique, traditionnelles et régionalistes) qui contribuent à l’animation des fêtes. En 2017,82 associations orléanaises ont ainsi pris part au défilé. Certaines d’entre elles ont des statuts particuliers du fait de leur longue et active implication. C’est le cas de l’association Orléans Jeanne d’Arc, qui choisit la jeune fille figurant Jeanne d’Arc ou de l’association Jeanne d’Arc, son étendard et son message.

● Les corps constitués : les conseillers municipaux et communautaires, les conseillers départementaux et régionaux, les parlementaires, les magistrats, le corps préfectoral, les représentants de l’Université, et l’ensemble des associations militaires présentes à Orléans, dont les anciens combattants, qui participent aux défilés.

Lieu(x) de la pratique en France

Orléans (Loiret)

Le parcours des défilés et les festivités et rituels sont associés à des lieux emblématiques de la ville et connus de la population (voir infra la description et le plan des itinéraires et des sites urbains et patrimoniaux associés aux festivités).

 

Pratiques similaires en France

La forme processionnelle des fêtes d’Orléans, en tant que première occurrence de la mise en place d’une fête commémorative de la libération d’Orléans puis, par glissement, à la gloire d’un personnage héroïque, a servi de modèle à de nombreuses autres fêtes en France et dans le monde.

Des festivités en l’honneur de Jeanne d’Arc ont lieu dans d’autres villes de la région Centre Val-de- Loire et en France, de moindre ampleur toutefois :

- Vaucouleurs, en février (Meuse, Grand-Est)

- Chinon, début mars (Indre-et-Loire, Centre-Val-de-Loire)

- Chécy, le dernier week-end d'avril (Loiret, Centre-Val-de-Loire)

- Beaugency, le 8 mai (Loiret, Centre-Val-de-Loire)

- Patay, le 18 juin (Loiret, Centre-Val-de-Loire)

- Jargeau, les 10 et 11 juin (Loiret, Centre-Val-de-Loire)

- Rouen, le dernier dimanche de mai (Seine-Maritime, Normandie) - Reims, en juin (Marne, Grand-Est)

remy-la-Pucelle, 1er quinzaine de juillet (spectacle vivant «Jeanne d’Arc») (Vosges, Lorraine)

À l’initiative d’Orléans et de Domremy-la-Pucelle, une Association des Villes johanniques a été créée, en 1997, qui a pour but d'informer les nouveaux élus sur l'histoire de la Pucelle et les rues, les statues ou les monuments rappelant son souvenir, situés dans leur ville.

 

À l’étranger

À Cheonan (Corée du Sud), des fêtes célèbrent Yoo Kwansoon (ou Yu Gwan-Sun), combattante de l’indépendance au début du XXe siècle, également appelée la « Jeanne d'Arc coréenne ». Ces fêtes sont inspirées des fêtes d'Orléans.

Les fêtes de Jeanne d’Arc de La Nouvelle-Orléans, le 6 janvier (jour de la naissance de Jeanne d’Arc) ont eu une 7e édition en 2017. Les enfants et les adultes se retrouvent dans le Quartier français pour un défilé à pied de style médiéval en l’honneur de Jeanne d’Arc.

Les fêtes se déroulent durant plusieurs jours, du 29 avril au 8 mai. Elles associent des temps formels très codifiés autour des trois ordres représentés (civil, religieux et militaire) et des manifestations populaires. Leur ambiance est liée à la présence de pavoisements, de personnages costumés, de chevaux qui défilent, aux musiques, aux chants, mais aussi au son des cloches qui rythment leur déroulement.

L’arrivée à cheval par la porte de Bourgogne le soir du 29 avril de la jeune fille choisie pour incarner Jeanne d’Arc marque leur ouverture. Le 1er mai, a lieu la « chevauchée de Jeanne d’Arc » à travers la ville. Une messe d’hommage à Jeanne d’Arc, un défilé militaire et un cortège commémoratif sont traditionnellement fixés le 8 mai, jour de clôture des fêtes. Cette clôture est marquée par la cérémonie de restitution de l’étendard. Les autres cérémonies religieuses peuvent être mises en place à différentes dates, le calendrier dominical primant. Quant aux événements festifs (concerts, spectacle son et lumière), ils se déroulent le soir du 7 mai. Des expositions, un marché médiéval et des visites guidées sont prévues sur toute la durée des manifestations. Il est à noter que la période du 29avril au 8mai peut être modifiée pour des raisons exceptionnelles, telles que le respect du calendrier électoral national. Si l’apogée des Fêtes de Jeanne d’Arc a donc lieu le 8 mai (messe, discours officiels, cortège), diverses manifestations (culturelles, musicales, sportives ou artistiques) prennent place dans la ville dès le 29 avril.

 

 

Description chronologique des cérémonies et des divers temps festifs

 

Le 29 avril, entrée de Jeanne d’Arc dans la ville

Le soir du 29 avril marque le début des fêtes johanniques.

La jeune fille de l’année prend possession de l’épée pour représenter Jeanne d’Arc (cfr. I.7. Éléments liés à la pratique), lors d’une cérémonie publique qui se déroule à la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier à 20 h. La présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc, le colonel commandant d'armes de la Place d'Orléans et de la base aérienne 123, le maire d’Orléans et l’évêque d’Orléans y prennent successivement la parole pour réaffirmer les valeurs qu’ils associent à l’événement. Devant les autorités civiles, religieuses et militaires, la nouvelle élue reçoit l’épée des mains de celle qui l’a précédée. Elle en sera la dépositaire durant une année. En 2018 sera fêté le 50e anniversaire de la cérémonie de remise de l’épée.

La cérémonie terminée, vers 21h30, la jeune fille en armure monte sur son cheval, équipée du pennon et de l’épée de Jeanne d’Arc, pour entrer dans la ville par la porte de Bourgogne avec son cortège. Ce dernier est suivi d’environ 1000 spectateurs jusqu’au Campo Santo, lieu où attendent déjà tous ceux qui ont choisi de prendre place pour le spectacle qui suit, tandis que d’autres curieux, installés aux terrasses de cafés le long du parcours, se contentent de regarder passer le défilé. Une heure plus tard, après un trajet d’1,5 km qui emprunte la rue de Bourgogne, la place de la République, la rue Jeanne-d’Arc et passe devant la cathédrale, le cortège arrive au bout de son parcours. Il est accompagné tout au long par la musique municipale d’Orléans et les cornemuses de l’association Orléans Dihun Keltieg. La présence de cette association écossaise rappelle le rôle de l’armée écossaise au côté des troupes de Charles VII et de Jeanne d’Arc pour lever le siège anglais à Orléans en 1429 et le lien d’amitié franco-écossais (Auld alliance).

Les Orléanais sont donc nombreux le 29 avril au soir dans les rues du centre ancien, et plus de 2000 spectateurs assistent au spectacle historique organisé par l’association Orléans Jeanne d’Arc et ses bénévoles sous la direction d’un metteur en scène recruté pour l’occasion. Si le spectacle se déroule désormais au Campo Santo, avant 2017, il avait lieu dans la cathédrale, et précédemment devant la Maison de Jeanne d’Arc. Il retrace un épisode de la vie de Jeanne d’Arc. Des habitants de la ville prennent part à la figuration.

Le 1er mai, la chevauchée de Jeanne d’Arc

Pendant toute la journée du 1er mai, la nouvelle Jeanne d’Arc et son cortège sillonnent la ville de 10 h à 17 h. La jeune fille, revêtue d’une armure, traverse à cheval un certain nombre de lieux en lien avec l’histoire du siège d’Orléans de 1429. Elle porte un étendard ainsi que l’épée reçue lors de la cérémonie la veille. Tout le long du parcours, accompagnée de sa garde à cheval (4 hérauts et ses 6 compagnons d’armes) et de ses deux pages, elle salue les spectateurs de la main. Près de 800 guides et scouts la suivent, ainsi qu’une cinquantaine de jeunes femmes et hommes, habillés en tenue médiévale, membres de l’association orléanaise Sainte Jeanne, hier, aujourd’hui et demain. Le cortège est à nouveau accompagné par la Musique municipale d’Orléans, à laquelle se joint l’Harmonie Saint-Marc Saint-Vincent.

L’itinéraire de la chevauchée [fig. 1] et la présence d’une jeune fille pour y figurer Jeanne d’Arc ont été établis à la libération en 1945, à l’initiative du maire Pierre Chevallier (1944-1951). Depuis, le parcours du cortège est immuable et connu des habitants de la ville, qui se postent tout au long du défilé, attendant son passage. Il traverse le cœur de la ville d’Orléans et les communes avoisinantes selon un axe ouest-est jusqu’à Saint-Jean-de-Braye, à l’est, puis Saint-Denis-en-Val et Saint-Jean- de-Blanc au sud. La foule, plus ou moins dense selon le temps, borde le cortège, l’accompagne, l’acclame, l’applaudit ou le regarde simplement depuis les trottoirs, fenêtres et balcons des habitations qui jalonnent le parcours. Le départ a lieu place du Martroi, dans la matinée. Le cortège emprunte la place Sainte-Croix, la rue de Bourgogne et le faubourg Bourgogne. Il s’arrête ensuite devant le château de Saint-Loup à Saint-Jean-de-Braye, à l'est d'Orléans (commémorant la première victoire de Jeanne d’Arc, au côté du chevalier Jean de Dunois, cousin du roi, connu sous le nom de Bâtard d’Orléans, lors du siège de la ville le 4 mai), puis traverse la Loire au port du Bouchet (lieu de la première rencontre de Jeanne d’Arc et du Bâtard d’Orléans, le 29 avril 1429), en face du château de Saint-Loup. Jeanne et sa troupe traversent à nouveau la Loire en bateau en passant par l’île Charlemagne, où ils sont accueillis par les scouts et des fidèles qui assistent à une messe d’hommage. Puis le cortège repart par la rive sud de la Loire depuis Saint-Denis-en-Val où le maire de la commune prononce un discours en l’honneur de Jeanne d’Arc. Il continue ensuite vers l’ouest, longeant le fleuve en passant par la place de l’église de Saint-Jean-le-Blanc où le maire de la ville accueille à son tour le cortège. La chevauchée se poursuit ensuite jusqu’au pied du monument des Tourelles, où se trouve la statue de Jeanne d'Arc guerrière réalisée par le statuaire Gois fils en 1804. Le lieu a une importance symbolique puisque Jeanne d’Arc y a été blessée lors du dernier assaut pour la délivrance de la ville en 1429, événement commémoré par une autre cérémonie dite d’« envoi à l’étendard », en présence de représentants des trois ordres public, civil et militaire, mais aussi de représentants du quartier Saint-Marceau, de jeunes et du public. La troupe retraverse ensuite la Loire par le pont George-V avant de regagner son point de départ par la rue Royale en fin d’après- midi.

 

Le 7 mai : Hommage des villes jumelles

Huit villes sont jumelées avec Orléans, dont Dundee, en Écosse, dont on célébrait en 2016 le70e anniversaire du jumelage. Les années où Orléans fête un anniversaire de jumelage avec l’une de ces villes, un hommage officiel est organisé avec le maire d’Orléans, en général le 7 mai. La délégation de la ville jumelle dépose une gerbe aux pieds des statues de Jeanne d'Arc, celle de Foyatier (1855), place du Martroi, puis celle de Marie d'Orléans (1837) à l’hôtel Groslot, devant l’hôtel de ville. Les associations folkloriques orléanaises représentant le pays à l’honneur sont systématiquement présentes pour animer cet hommage.

 

Le 7 mai – 22h : Cérémonie de remise de l’étendard

Cette cérémonie a une portée symbolique forte puisqu’au cours de cette soirée, le pouvoir civil, détenteur de l’Étendard tout au long de l’année, le remet au pouvoir religieux pour le temps des commémorations du 8 mai, rappelant ainsi l’acte premier et fondateur des Fêtes, c’est-à-dire une procession d’action de Grâce. La forme du cérémoniel actuel a été mise en place en 2001, à l’initiative de l’association Jeanne d’arc, son étendard et son message. Son déroulement implique la participation de 140 personnes issues de l’armée, de l’évêché et de la municipalité.

Le début de la cérémonie est marqué par le son des cloches de la cathédrale, qui, pendant deux minutes, rythme toute la ville. Une voix off rappelle au public les origines de cette tradition orléanaise. Pendant ce temps, les représentants du clergé et les porte-étendards sortent de la cathédrale, dont les portes sont ouvertes par l’armée. La délégation municipale arrive depuis la place de l’Étape et se positionne sur le parvis. Le chef des huissiers, le maire et le porte-étendard de la Ville, rejoignent ensuite le centre de la place Sainte-Croix, tandis que Jeanne d’Arc arrive depuis la rue Parisie et l’évêque depuis le narthex de la cathédrale. Chacun prend position en haut des marches du parvis, selon un ordre très rigoureux. Ils sont accompagnés par la Musique municipale, le chœur orléanais, un groupe de cornemuses et une soliste, qui entonnent alors l’hymne Highland Cathedral depuis le centre de la place Sainte-Croix. Le maire et l’évêque d’Orléans prennent ensuite successivement la parole. À l’issue du discours de l’évêque, le chœur et la soliste, accompagnés du public, chantent la Cantate à l’étendard. Dans le même temps, le porte- étendard de la Ville et le porte-étendard de la Garde d’honneur (constituée de 14 militaires féminins issues de la garnison orléanaise) se positionnent, tandis que le maire et l’évêque s’avancent simultanément l’un vers l’autre. Quand démarre le deuxième couplet de la cantate, le porte-étendard de la Ville remet l’étendard au maire, qui le remet à l’évêque, qui le confie au porte- étendard de la Garde d’honneur. À l’issue de ce passage de main en main, la lumière s’éteint sur la cathédrale et chacun quitte le parvis alors que se joue l’air du dernier couplet de la cantate. Les membres de l’équipe municipale et ceux du clergé vont s’asseoir en vis-à-vis, face à la cathédrale, dans les emplacements qui leur sont respectivement réservés pour assister à l’embrasement de la cathédrale. Chaque année, 20 000 spectateurs présents sur la place Sainte-Croix et dans toute la rue Jeanne- d’Arc, longue de 400 m, sonorisées pour l’occasion, attendent les discours et arrivent très tôt pour bénéficier des meilleures places. Cette cérémonie, très protocolaire, implique un minutage rigoureux, et fait l’objet d’une répétition la veille. 

 

Nuit du 7 mai – 22h30 : L’embrasement des tours de la cathédrale

Les prises de paroles de la cérémonie de remise de l’étendard sont suivies de « l’embrasement » des tours de la cathédrale, pendant que les Orléanais reprennent en chœur la Cantate à l’étendard (cfr. annexe 1), chantée en direct par des choristes orléanais qui, selon les années, réunissent de 60 à 500 personnes issues d’associations de chœur orléanais et/ou de chœurs religieux. Depuis la fin du XIXe siècle, des feux de bengale rouges, allumés depuis les tours de la cathédrale, marquaient la fin des cérémonies. Interdits à la suite de l’incendie de l’hôtel du Parlement de Bretagne en 1994 par les architectes des Bâtiments de France, ces feux ont été fortement regrettés par les Orléanais. Depuis 2016, l’embrasement de la cathédrale a donc été réactualisé au moyen d’une solution non pyrotechnique : des machines à fumée sont utilisées les trois dernières minutes du spectacle son et lumière ; sur son tableau final, des fumigènes diffusent des fumées dans des tons rouges et or, permettant de recréer l’effet de « feux de bengale », toujours présent dans la mémoire collective. Très populaire, cette manifestation est aussi l’occasion de raconter l’histoire de Jeanne d’Arc, son épopée à Orléans et de diffuser au public des messages universels. Une grande attention est portée en ce sens au scénario proposé par le concepteur retenu chaque année ; les membres du comité d’éthique veillent au respect de l’histoire. À 22 h 50 précises, à l’issue du spectacle son et lumière projeté sur la cathédrale, la foule applaudit, l’étendard est transporté à l’entrée du narthex. Jeanne d’Arc, au son des sonneries des hérauts, remonte sur le parvis, rejointe par les membres du conseil municipal et du clergé. Les cloches retentissent à nouveau et la lumière se rallume, marquant la fin de la cérémonie, tandis qu’une voix off annonce la suite des festivités. Le public se disperse : les jeunes se dirigent vers le Set électro, alors que les familles rentrent chez elles et que d’autres assistent à un concert d’une trentaine de minutes proposé par l’évêché, dans la cathédrale.

 

Le Set électro – de 23h à 1h30 du matin

Ce concert gratuit auxquels sont invités des artistes de la scène électro française et internationale, est un des plus grands dancefloors de France. Chaque année, le warm’up (la première partie de la soirée) est assuré par le vainqueur du DJ Cast de l’année, sélectionné à l'issue d’une grande finale organisée au mois d’avril dans une discothèque orléanaise. Ce concert se déroule sur le parvis du théâtre d’Orléans et ses boulevards, fermé à la circulation des voitures dès 20 h. Il rassemble plus de 40 000 personnes. Certains attendent depuis le début de la soirée ce concert. Ils sont venus tôt pour être en bonne place. Puis ils sont rejoints par ceux qui, entre amis, ont assisté à la cérémonie de l’étendard et veulent prolonger leur soirée.

 

 Le 8 mai : une cérémonie complexe

La particularité de cette journée réside dans le symbole d’union de la nation : population, autorités civiles, religieuses et militaires.

 

L’office religieux en la cathédrale Sainte-Croix – 10h

La journée du 8 mai débute par une messe solennelle célébrée dans la cathédrale. Y assistent 3000personnes environ: les autorités religieuses, civiles et militaires, Jeanne d’Arc et son escorte, des représentants des villes jumelles, des différentes associations et des fidèles des congrégations catholiques venant d'Orléans ou des villes voisines.

Un prélat, invité d’honneur de l'évêque, concélèbre cette messe et prononce un panégyrique en l’honneur de Jeanne. Son discours a valeur d’homélie, en rappelant l’histoire orléanaise, il appelle au rassemblement autour de valeurs consensuelles dans une tradition de l’humaniste. À travers le parcours de l’héroïne, peuvent ainsi être valorisés le courage face à l’adversité, l’importance du renoncement aux intérêts personnels, ou encore la force de la fidélité aux convictions. Il rappelle des valeurs que la sainte incarne et la manière dont son histoire permet d’éclairer l’actualité. Ces panégyriques sont une constante depuis le XVe siècle, leurs textes sont des documents historiques.

 

Les « hommages officiels » – 14h30

Chaque année, un invité d’honneur des Fêtes est choisi par le maire parmi des personnalités politiques, scientifiques, littéraires ou médiatiques très diverses. Vincent Auriol (1947), le général de Gaulle (1959), André Malraux (1961), François Mitterrand (1982 et 1989), Alain Decaux (1988), Nicole Fontaine (2000) (« la Jeanne d’Arc de Strasbourg »), Michel Barnier (2001), Stéphane Bern (2014) et Emmanuel Macron (2016) sont ainsi passés par Orléans (cfr. annexe 2: liste des présidents des Fêtes depuis 1945).

La coutume s’est établie que le président de la République élu dans l’année soit invité, et cela indépendamment des appartenances partisanes des représentants de la Ville et de l’État. Ainsi Jacques Chirac a-t-il répondu favorablement à l’invitation du maire socialiste Jean-Pierre Sueur en 1996. Les cérémonies civiles du 8 mai suivent un protocole rigoureux et minuté dans lequel se rencontrent la jeune fille qui figure Jeanne d’Arc, les autorités civiles, militaires et ecclésiastiques.

Elles débutent l’après-midi, place Sainte-Croix, par les discours du maire d’Orléans et du président d’honneur, installés sur la tribune officielle du parvis de la cathédrale. Ces discours sont l’occasion d’un appel au rassemblement, à l’unité nationale, à la combativité, à la résistance, ou encore au besoin de justice du peuple. Ces thèmes consensuels sont déclinés au gré de l’actualité. Les discours sont retransmis grâce à des haut-parleurs et à un écran géant installés sur la place du Martroi, qui permettent au public d’y assister en direct. La foule, rassemblée sur la place Sainte- Croix, la rue Jeanne-d’Arc et la place du Martroi, incarne l’unité que les discours mettent en valeur.

 

L’hommage militaire - 14h50

Ce défilé militaire est le deuxième de France après celui du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, en raison de l'importance historique de la garnison (plusieurs régiments, une direction du ministère des armées, une direction du service de santé, l’état-major de région de gendarmerie). Il s’ouvre par le passage, au-dessus de la rue Jeanne-d’Arc et de la cathédrale, d’avions militaires (avions de transport de la base aérienne 123 de Bricy, accompagnés de chasseurs de l’escadrille Jeanne-d’Arc basée à Orange). Ce survol, toujours très attendu des Orléanais, marque le départ de la parade des troupes. Près de 500 hommes et femmes assurent le défilé des troupes à pied, suivis d’une quarantaine de véhicules pour le défilé motorisé avec la présence, certaines années, de chars Leclerc.

 

Le défilé commémoratif – 15h20

(cfr. annexe 3 : présentation de la composition détaillée du cortège commémoratif).

Dans la continuité du défilé militaire, le défilé commémoratif autour de Jeanne d’Arc et de son escorte, prend son départ de la place Sainte-Croix, devant la tribune officielle (cf. ordonnancement du cortège détaillé en annexe 3). Une voix off rappelle que le défilé commémore le cortège des Orléanais lors de la délivrance d’Orléans en 1429 derrière Jeanne d'Arc, les échevins, les bourgeois et le clergé. D’une distance de 5 km (durée du parcours : 3 h), il traverse la ville d’Orléans dans son axe nord / sud.

Actuellement, le cortège est organisé en trois grandes parties :

1) Jeanne d’Arc, son escorte, les associations médiévales et les Provinces françaises en costumes ;

2) Le président des Fêtes, le maire et les corps constitués (justice, armée, université, parlementaires, conseil municipal, autres collectivités) ;

3) Les représentants du clergé, le président religieux et des jeunes issus des trois principales formations scouts catholiques : Scouts et guides de France (SGF), Guides et scouts d’Europe (GSE) et Scouts unitaires de France (SUF). Ils étaient précédés, jusqu'en 2000, par l'étendard qui symbolisait la présence de Jeanne d'Arc, étendard porté au XIXe siècle par un « puceau ». Les représentants du clergé sont suivis des associations civiles et sportives.

Le défilé commémoratif du 8 mai mobilise plus de 2 000 personnes, auxquels s’ajoutent les spectateurs, plus ou moins nombreux selon le temps qu’il fait. De nombreuses associations orléanaises, mais aussi des villes johanniques y sont présentes (82 associations en 2017). Elles préparent tout au long de l’année leur participation au défilé, que ce soit pour y présenter au public leurs costumes ou leurs activités. Ces associations n’ont pas forcément comme objet principal les fêtes de Jeanne d’Arc, mais souhaitent prendre part à cet événement majeur de la ville : associations sportives, musicales, « médiévales », traditionnelles, etc. Chaque année, une formation musicale prestigieuse est également invitée (Bagad de Lann Bihoué, McKenzie Caledonian Pipe Band, etc.)

Depuis 2012, l’Union des amicales régionalistes du Loiret prend part à l’animation du défilé en costumes folkloriques représentant les douze provinces françaises qu’elle regroupe (Antilles, Berry, Bourgogne, Bretagne, Massif central, Midi, Morvan, Nord, Normandie, Orléanais, Poitou, Sologne). Ces provinces rendent hommage à Jeanne d’Arc devant les autorités civiles, militaires et religieuses. Leur présence s’inscrit dans la continuité d’un hommage des provinces françaises à Jeanne instauré en 1929, année de commémoration du 500e centenaire de la levée du siège d’Orléans. Depuis cette date, des groupes en costumes folkloriques défilent également en ville le matin du 8 mai. Désormais, l’hommage des provinces est intégré au défilé commémoratif afin d’alléger la matinée du 8 mai qui devenait trop dense.

 

La restitution de l’étendard – 18h30

La journée commémorative s’achève par la restitution de l’étendard sur le parvis de la cathédrale. L’étendard, qui avait été confié à l'évêque la veille par le maire est rendu au maire par l'évêque à la fin de la journée du 8 mai. Entre temps, la foule a pu suivre son parcours à travers la ville, porté par la jeune fille qui figure Jeanne d’Arc. Ce temps symbolique clôture les fêtes. Il se termine à 19 h, après que Jeanne a salué l’étendard de son épée. En musique, Jeanne, son escorte et des représentants des autorités civiles partent alors vers l’hôtel Groslot, où Jeanne et ses pages recevront un cadeau de la Ville, tandis que les autorités ecclésiastiques entrent dans la cathédrale pour l’office des Vêpres.

La foule se disperse et la ville est à nouveau ouverte à la circulation.

 

 

Présentation des manifestations associées

 

Hommage à Jeanne d’Arc à Notre-Dame-des-Miracles – 18h

Un hommage religieux à Jeanne d’Arc est réalisé dans l’église Saint-Paul-Notre-Dame-des- Miracles où elle s’arrêta le 8 mai 1429, lors d’une procession d’action de grâces. La date n’est ni fixe ni imposée : cet hommage s’adapte au calendrier des fêtes entre le 29 avril et le 8 mai. À 18 h 15, les cloches de l’église sonnent, marquant le départ de Jeanne et de ses accompagnateurs de la place De Gaulle (Maison de Jeanne d’Arc) à l’église Saint-Paul-Notre-Dame-des-Miracles, 3 rue Cloches- Saint-Paul. Les fidèles assistent à l’office religieux à 18 h 30.

 

Le campement médiéval de La Source

Les festivités prennent également place dans un autre lieu de la ville sous la forme de la reconstitution d’un campement médiéval, installé dans le quartier de La Source créé dans les années 1960 à une dizaine de kilomètres du centre-ville d’Orléans et donc très excentré. La date peut changer chaque année pour ce campement instauré en 2016. Cette reconstitution est faite à la suite des demandes des habitants de ce quartier classé « prioritaire », qui souhaitaient prendre part aux festivités johanniques. Le succès rencontré auprès des habitants du quartier par les deux premières éditions permet d’envisager la pérennisation de ce campement en 2018. Une dizaine d’associations et des bénévoles de ce quartier populaire prennent part aux danses, jeux et repas qui animent le campement médiéval et le camp de vie militaire reconstitués pour l’occasion. Une retraite aux flambeaux, réalisés par les enfants le jour même, est également organisée.

Parmi les associations présentes on peut citer :

- Association des trains orléanais miniatures (création de jeux en bois médiévaux)

- Qualité de vie à La Source (exposition photographique et vidéo sur les fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans)

- Association des habitants de La Source (exposition de photographies des fêtes de Jeanne d’Arc dans le monde)

- ESCALE (confection de lampions et de cadres en sable coloré à l'effigie de Jeanne d'Arc)

- ASELQO (confection de bourses en cuir pour les enfants et de lampions)

- Secours catholique (fabrication de lampions par les enfants pour la retraite aux flambeaux)

- Ça Cartoun (ateliers de création d’estampes sur le thème des images médiévales ; lettrines enluminées ; casques, épées, boucliers en carton pour les enfants)

- Comité des fêtes de La Source et Club seniors de La Source (fabrication et vente de gâteaux élaborés à partir de recettes médiévales)

- Association philatélique du Loiret (création de deux timbres et deux cartes postales à l’effigie de Jeanne d’Arc)

- Amis tunisiens 45 (présentation de trois personnalités féminines tunisiennes qui ont œuvré pour une cause dans leur pays en faisant un parallèle avec Jeanne d’Arc et son action).

Trois associations locales de reconstitution historique y sont également très actives : les Chardons d’Orléans, la Mesnie des Leus du Val de Loyre et Cléry, son histoire en lumière. Elles s’impliquent au côté des associations de quartier dans la reconstitution historique et les démonstrations de combats, la présentation d’armes médiévales ou la réalisation d’artisanat. Des danses et jeux médiévaux sont également organisés. La jeune fille figurant la Jeanne d’Arc de l’année est également présente à ces événements.

Les associations se réunissent d’octobre à avril pour préparer leurs animations d’inspiration médiévale pour cette journée, en lien avec la Mairie d’Orléans, qui apporte son soutien logistique et financier. Elles prennent ainsi part à la programmation artistique de la journée et sont actrices du projet dans lesquelles elles s’investissent avec beaucoup d’intérêt.

 

Le marché médiéval du Campo Santo

Le marché médiéval, qui ouvre quelques jours après le lancement des fêtes johanniques, se tient dans l’enceinte du Campo Santo. Une centaine d’exposants y proposent des reconstitutions de la vie quotidienne au Moyen Âge, de l’artisanat médiéval, de l’alimentation ; mais aussi des jeux, de la musique ou des farces médiévales sont présentés par des spécialistes, des passionnés des coutumes et de l’art de vivre au Moyen Âge. Les visiteurs y viennent en famille pour se restaurer, les enfants participent aux jeux proposés.

Les associations impliquées dans la tenue de ce marché sont : 

- L’Union des amicales régionalistes du Loiret : démonstration de cinq vieux métiers (filage, vannerie en rotin et en osier, dentelle au fuseau, dentelle au point de Beauvais, bouquet de moisson)

- Loisirs et fêtes tourysiens : présentation de la Beauce, de costumes et de coutumes médiévales

- Cléry, son histoire en lumière : vie de camp (combat, arme, vêtement) ; présentation du spectacle son et lumière de l’été

- Les Nocturnes de Ferrières-en-Gâtinais : promotion du spectacle de l’été

- Auld Alliance : stand écossais, démonstration de pliage de tartan, tombola pour gagner une épée et cérémonie d’adoubement le 8 mai lors de la remise de l’épée.

 

Visites guidées

Les services culturels et l’Office de tourisme d’Orléans proposent chaque année, lors des fêtes, des actions de valorisation et de transmission sur le thème de Jeanne d’Arc et du siège de 1429.

Tout au long de l’année 2017, plus de 600 élèves des écoles d’Orléans et de sa Métropole ont été accueillis dans les lieux culturels pour diverses visites pédagogiques sur le thème johannique. Le service Ville d’art et d’histoire propose, lors des fêtes, depuis 2016, des « balades animées », dont la thématique change chaque année, mais toujours en lien avec Jeanne d’Arc. Menées par un guide-conférencier, elles impliquent des associations de reconstitution historique et des musiciens. En 2017, les balades ont abordé le thème du jardin médiéval en passant dans des lieux liés à l’histoire de Jeanne d’Arc à Orléans. En 2016, les Fêtes célébrant le 720e anniversaire de l’Auld Alliance, la balade sur ce thème retraçait la présence écossaise à Orléans durant la guerre de Cent Ans, puis au côté de Jeanne d’Arc lors de la délivrance de la ville. Des visites guidées sur l’itinéraire de Jeanne d’Arc à Orléans sont également proposées aux Orléanais le temps des fêtes, comme «

La pause Patrimoine », entre 12 h et 14 h, portant sur les dix vitraux représentant la vie de Jeanne d'Arc dans la nef de la cathédrale Sainte-Croix.

L’Office de tourisme « Orléans Val-de-Loire tourisme » propose toute l’année et pendant la durée des Fêtes de Jeanne d’Arc une visite découverte « Sur les pas de Jeanne d’Arc » ainsi que des visites pour le jeune public (les « Amuse Mômes : à la découverte de Jeanne d’Arc »), sous forme de jeu de piste dans la ville.

 

Musique

La musique tient depuis toujours une place importante lors des fêtes. En 1483, le poète Eloy d'Amerval composa pour les fêtes des motets qui y furent joués jusqu’au XVIIe siècle. Ces musiques ne sont plus jouées, mais de nouvelles compositions accompagnent toujours le déroulement des fêtes, pendant les divers défilés et aux moments cruciaux, tels que la cérémonie de remise de l'étendard, mais aussi en soirée pour des concerts.

L’Hymne à l'étendard (abbé Marcel Laurent, 1899), « en l'honneur de Jeanne d'Arc », est ainsi toujours joué et chanté par des choristes orléanais avec la présence de la Musique municipale d’Orléans (60 musiciens). Il est chanté chaque année au soir du 7 mai, à l'instant où le maire remet la bannière de Jeanne à l'évêque, mais aussi le 1er mai par les scouts lors de la chevauchée et lors de la messe organisée par l’évêché à Notre-Dame-des-Miracles. Cet hymne a un rayonnement national et international, qui lui vaut d'être considéré comme « une sorte de Marseillaise johannique ».

La musique celtique est également à l’honneur du fait des commémorations de l’Auld Alliance. L’ensemble orléanais « Dihun Keltieg » participe ainsi à l’animation des fêtes chaque année.

La Musique municipale propose quant à elle un concert à l’église Sainte-Jeanne d’Arc devant 700 personnes chaque année. On peut également entendre dans la cathédrale et l’église Saint- Pierre-du-Martroi diverses chorales, orléanaises ou de villes jumelées.

Depuis 2008, le spectacle son et lumière est suivi d’un concert de musiques actuelles (Set électro) sur le parvis de la cathédrale. En 2017, la clôture des fêtes a été marquée exceptionnellement par la venue de Laurent Voulzy, très attaché à la musique sacrée médiévale, pour un concert dans la cathédrale et retransmis sur écran géant. À la demande de l’artiste, la Jeanne d’Arc de l’année est intervenue lors du concert, entrant à cheval dans la cathédrale, pour illustrer la chanson Jeanne.

 

Conférences et expositions

Selon les années, diverses conférences ou expositions historiques sont programmées pour faire connaître le contexte de la levée du siège aux Orléanais. En 2012, une exposition virtuelle et un catalogue (Jeanne d’Arc O’contemporain : 600 ans, 600 portraits) ont été réalisés.

En 2016, à l’occasion du 720e anniversaire de l’Auld Alliance, une conférence a ainsi permis de rappeler les circonstances historiques de la présence à Orléans d'une armée écossaise se battant aux côtés des Français contre les Anglais. L’exposition « Jeanne d'Arc en chemise et en pantalon : costume d’homme et costume de femme au XVe siècle », (Centre Charles-Péguy d’Orléans, 1er avril- 27 août 2016) a accueilli 4 468 visiteurs et a été l’occasion de plusieurs conférences, dont celle de l’historienne Françoise Michaud-Fréjaville, ancienne directrice du Centre et de la Maison de Jeanne d’Arc.

En 2017, l’exposition « Albert Maignan et Jeanne d’Arc, un rendez-vous manqué à la cathédrale d’Orléans (1893) », sur le concours des vitraux de la cathédrale, a accueilli 3 372 visiteurs au musée des Beaux-Arts. Elle a également été accompagnée d’une conférence-concert autour de l’œuvre La vision de Jeanne d’Arc (1891) de Louis-Maurice Boutet de Monvel. La Maison de Jeanne d’Arc, salle d’interprétation et salle multimédia, est largement impliquée dans cette programmation scientifique et propose également des ateliers jeunes publics et des démonstrations de reconstitution historique.

Français

 

Patrimoine bâti

 

Divers monuments sont liés au déroulement des fêtes, édifice religieux pour les rituels mais aussi monuments historiques ou emblématiques de l’histoire de Jeanne d’Arc.

 

Les statues de Jeanne d’Arc

Les statues de Jeanne d’Arc sont nombreuses dans l’espace public et les églises de la ville et on ne compte pas ses représentations sur des toiles, sculptures, œuvres graphiques, gravures, artefacts (jouets, objets du quotidien…) conservées à l’hôtel Cabu – musée d’histoire et d’archéologie de l’Orléanais, au musée des Beaux-Arts d’Orléans, au Centre Jeanne d’Arc et à l’hôtel Groslot.

La pratique festive est elle-même à l’origine de créations artistiques qui ont acquis une valeur patrimoniale au fil des siècles. Trois statues de Jeanne ont ainsi été inaugurées à l’occasion des fêtes :

Jeanne d’Arc en bronze, d’Edme Gois (1804), place des Tourelles ; Jeanne d’Arc, statue équestre en bronze, de Denis Foyatier (1855), avec des bas-reliefs sur le socle de Gabriel Vital-Dubray, place du Martroi ;

Jeanne d’Arc à cheval, d’Armand Le Véel (1899). Détruite en 1941, sa tête est conservée à l’évêché.

De plus, lors des fêtes, la délégation de la ville jumelée mise à l’honneur dépose des gerbes de fleurs devant les statues place du Martroi et devant l’hôtel de ville, dans la cour de l’hôtel Groslot, où se trouve la copie en bronze fondue en 1851 d’une statue réalisée par la princesse Marie d’Orléans en 1841.

 

Le Campo Santo

Cet emplacement - le clos d’arcades ayant été construit plus tardivement, au XVe siècle -, encore appelé Martroi aux morts ou Grand Cimetière, a servi de cimetière pour les Orléanais à partir du XIIe siècle. Il fut fermé au XVIIIe siècle pour cause d’insalubrité et abrita ensuite une halle aux grains et divers bâtiments. Il fut réaménagé dans les années 1970 : un Institut d’arts visuels et un parking souterrain y ont été construits, tandis que la halle aux grains et les autres bâtiments étaient détruits. La restauration des galeries s’est achevée en 1986. Le Campo Santo sert désormais de lieu d’accueil de divers événements, festifs, culturels, mais aussi religieux, puisque l’une des chapelles sert au culte orthodoxe. Durant les fêtes de Jeanne d’Arc, il accueille le marché médiéval.

 

La Maison Jeanne d’Arc

La Maison de Jeanne d’Arc abrite le Centre Jeanne d’Arc, fondé en 1974 par l’historienne Régine Pernoud. Cette maison à pans de bois a été reconstruite en 1961 sur le modèle de la demeure de Jacques Boucher, trésorier général du duc d’Orléans, chez qui Jeanne d’Arc séjourna durant le siège d’Orléans du 29 avril au 9 mai 1429. Au rez-de-chaussée, a été installée une salle multimédia dans laquelle les visiteurs trouvent des bornes interactives, une cartographie de l’épopée de Jeanne d’Arc et une chronologie illustrée de l’héroïne à travers les siècles. La visite se poursuit par un film d’animation panoramique retraçant la vie de la Pucelle et son souvenir à Orléans. La maison sert de point de départ de la procession en l’hommage à Jeanne d’Arc jusqu’à l’église Saint-Paul-Notre- Dame-des-Miracles.

 

La cathédrale Sainte-Croix

L’histoire de la cathédrale Sainte-Croix est marquée par plusieurs périodes de construction et de destruction.

Les premières constructions auraient été initiées au IVe siècle, sous l’impulsion de l’évêque saint Euverte. Toutefois, l’ancien édifice roman a disparu avec la reconstruction de la cathédrale du XIIIe siècle au début du XVIe siècle. Jeanne d’Arc serait venue y assister à la messe le 2 mai 1429. Après les guerres de Religion et sa destruction partielle, l’édifice a été reconstruit à partir de 1601. Charles X a inauguré le bâtiment terminé le 8 mai 1829, pour le 400e anniversaire de la levée du siège des Anglais.

Les verrières de la nef ont été réalisées par Galland et Gibelin en 1894, à la suite d’un concours national ; elles représentent l’histoire de Jeanne d’Arc.

Lors des fêtes, la cathédrale accueille l’office religieux le matin du 8 mai, auquel assistent près de 3000 personnes. La chevauchée du 1er mai et le défilé commémoratif du 8 mai passent également par la place Sainte-Croix, devant la cathédrale. Sur son parvis se déroule aussi la cérémonie de remise de l’étendard ; sur sa façade est projeté un spectacle son et lumière.

 

L’église Saint-Paul et la chapelle Notre-Dame-des-Miracles

De style gothique pour ses parties anciennes, avec un portail du XVe siècle, l’église accueille une chapelle dans laquelle se trouve une statue de la Vierge dite Notre-Dame-des-Miracles dont le culte daterait du IXe siècle.

Jeanne d’Arc aurait assisté à des messes dans cette église car la maison de Jacques Boucher, où résidait alors Jeanne d’Arc, était proche de l’église.

Depuis 2002, une messe y a lieu lors des fêtes entre le 2 et 6 mai, terminant la procession en hommage à Jeanne d’Arc.

 

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc

Cet édifice récent est achevé en 1966 après la reconstruction de la gare d’Orléans et le développement de ce quartier. Son originalité réside dans la nouvelle technique utilisée par François Chapuis pour les vitraux en polyester, qui donne alors le surnom de « mur-lumière » à la façade.

Chaque année, un concert de musique classique y est donné par la Musique municipale lors des fêtes de Jeanne d’Arc.

 

L’église Saint-Pierre du-Martroi

L’édifice remonte au XVIe siècle. Son nom est dû à la proximité de la place du Martroi.

Lors des fêtes johanniques, diverses chorales orléanaises et de la ville jumelée mise à l’honneur s’y font entendre. De cette place démarre la chevauchée de Jeanne dans la matinée.

La commémoration de Jeanne d’Arc imprègne la vie orléanaise et la toponymie et le nom des rues en font preuve. De même, de nouvelles créations sont régulièrement attestées, comme les récents pochoirs graffés dessinés dans les rues qui évoquent l’aspect identitaire de ces fêtes et du personnage de Jeanne d’Arc pour les Orléanais.

D’une façon générale, l’attachement orléanais à Jeanne d’Arc s’est traduit au fil des siècles par de nombreuses productions : artistiques (statuaires, peintures, dessins…), toponymiques (rues, établissements), ou encore des emprunts commerciaux que l’on retrouve encore aujourd’hui : production de souvenirs et objets de décoration, établissement commercial centenaire comme « les cafés Jeanne d’Arc », ou encore spécialités gastronomiques portant son nom. (cf. annexe 4 : clou d’Orléans et pochoir graffé )

 

 

Objets, outils, matériaux supports

 

L’étendard et le pennon

Le modèle actuel de l’étendard actuel a été réalisé en 2002 à la suite de recherches historiques sur l’étendard original de Jeanne d’Arc. Celui-ci, réalisé en boucassin, toile de coton, était peint sur une face et mesurait 3,56 m de long et 0,80 cm de large, ce qui correspond à la taille des étendards en usage pour un capitaine à l’époque médiévale. Sa hampe était longue de 4 mètres.

La nouvelle copie, reprenant les caractéristiques de l’original, a été confectionnée pour remplacer les multiples étendards qui existaient jusqu’aux années 2000 puisque la ville, le clergé et les différentes associations johanniques avaient chacun leur propre étendard. Un seul étendard représente donc désormais la présence de Jeanne lors des festivités commémoratives.

Pour des raisons pratiques, deux copies de cet étendard ont été réalisées : un exemplaire de « présentation » sur une hampe de 4 mètres pour les cérémonies, un exemplaire de « défilé », avec une hampe plus courte facilitant la manipulation par la jeune fille figurant Jeanne d’Arc à cheval. Les deux étendards ne soient jamais présentés simultanément au public de manière à bien respecter la valeur d’unité dans cette représentation symbolique de la Pucelle d’Orléans.

Comme dans l’original, on y retrouve trois parties. La première partie, - en partant de la hampe - la devise – est une image choisie par le possesseur de l’étendard : dans le cas de Jeanne d’Arc, il s’agit d’un Christ en gloire au cœur d’une mandorle, entouré par deux anges, saint Gabriel tenant une fleur de lys, et saint Michel, tenant une épée. Le Christ trône sur un arc-en-ciel symbolique bleu, rouge, vert et jaune, tel qu’on le représentait au Moyen Âge.

La deuxième partie - le cri - est également propre à chaque possesseur d’étendard. Sur celui de Jeanne d’Arc est écrit en lettres dorées « Jhésus Maria ».

La troisième et dernière partie - les queues - accueille les insignes du groupe de l’armée auquel appartient le possesseur de l’étendard. Sur celui de Jeanne figurent six fleurs de lys or –trois sur chaque queue- couchées sur fond bleu, emblèmes de l’armée royale de France.

Un « pennon », sur le modèle de celui porté par Jeanne d’Arc, a également été recréé en 2016 et sert lors de la cérémonie du 29 avril. À l’instar de l’original, il ne comporte qu’une seule queue sur laquelle figure la scène de l’Annonciation : la Vierge Marie et l’ange Gabriel. Une association orléanaise, créée en 2000, Jeanne, son étendard et son message, se veut la garante du symbole de l’étendard de Jeanne et de sa conservation.

Le pennon et l’étendard que Jeanne porte à cheval sont conservés par l’association. L’étendard utilisé lors des cérémonies, avec la longue hampe qui lui permet d’être vu de loin, est conservé par la Mairie d’Orléans.

 

L’épée et l’armure de Jeanne d’Arc

L’épée actuelle utilisée par Jeanne lors des défilés a été acquise par l’association Jeanne d’Arc à la fin des années 1960. Une famille orléanaise offre alors à l’association Orléans Jeanne d’Arc une reproduction de l’épée de Jeanne d’Arc aux cinq croix, symbolisant les cinq blessures du Christ.

L’épée est conservée par la Jeanne de l’année, chez elle, durant toute l’année de sa figuration jusqu’au moment où elle la remet à celle qui lui succédera.

L’armure, autrefois louée par l’association Orléans Jeanne d’Arc, a été acquise il y a quelques années (2014) par la mairie et est prêtée à l’association lors des fêtes.

La transmission opère à différents niveaux lors des fêtes de Jeanne d’Arc et de leur préparation. Cinq grands types d’éléments de mémoires, traditions et connaissances se dégagent, transmis de façon formelle et informelle :

données historiques et artistiques ;

tradition et rituel religieux ;

mémoire et rituel politique ;

mémoire et rituel militaire ;

mémoire familiale et biographique.

Le choix de la jeune fille qui figurera Jeanne d’Arc pour un an avec la possibilité de prendre part activement aux fêtes, lors d’un défilé ou lors des manifestations associées aux fêtes, intéresse largement les familles orléanaises. La sphère privée est donc le lieu d’un apprentissage du sens de la fête, pour s’y préparer en tant qu’acteurs ou en tant que spectateurs.

Élément le plus diffus mais certainement aussi le plus ancré dans la sociabilité orléanaise, cette transmission d’une mémoire familiale et biographique intergénérationnelle autour des fêtes permet à chacun d’y prendre part. Certains racontent ainsi que les fêtes sont l’occasion pour une moitié de la population de regarder l’autre défiler. Les fêtes de Jeanne d’Arc, par leur ancienneté, sont fréquentées par plusieurs générations au sein des familles. De fait, les codes et connaissances liés à ces fêtes se transmettent bien souvent de façon implicite : l’apprentissage des différents temps forts, des lieux, de l’histoire se fait par imprégnation et participation au fil des ans. La fête marque également des jalons de la mémoire familiale et locale : elle permet de rappeler qu’à telle époque, untel n’a pu se rendre aux fêtes pour cause de conscription, d’un déménagement dans une autre ville, etc.

 

Transmission assurée par les institutions

À cet apprentissage privé et informel s’ajoute un apprentissage fortement institué lié à l’implication des trois ordres participant à la fête.

Les journées de festivités autour de Jeanne d’Arc sont ainsi en premier lieu un moyen de transmettre le souvenir de la levée du siège d’Orléans. Cette transmission de l’histoire locale et son inscription dans l’histoire nationale se déroulent aussi bien dans des cadres formalisés, comme l’école pour les plus jeunes, que dans un contexte patrimonial, historique et artistique, dans les musées et au travers de visites guidées.

Les services culturels et les structures touristiques de la ville y contribuent largement en organisant un ensemble d’actions de valorisation et de découverte de l’histoire de Jeanne d’Arc, dans un registre éducatif et par la mise en place d’outils de transmission.

Tout au long de l’année, les services culturels de la Ville et l’Office Orléans Val-de-Loire tourisme proposent une offre de découverte (adultes et enfants) sur le thème de Jeanne d’Arc et des faits qui lui sont liés à Orléans. Ces actions de médiation s’appuient sur les ressources documentaires, archives, bibliographies, collections existantes, et font l’objet d’un travail de recherche scientifique (en lien avec le pôle Archéologie, les archives municipales et départementales, les fonds des musées d’Orléans, le Centre Jeanne d’Arc, le service Ville d’art et d’histoire) avant toute diffusion. Gratuites ou d’un prix abordable, ces actions sont accessibles à un large public.

Lors des fêtes 2017, 300 élèves des établissements scolaires élémentaires orléanais ont suivi l’une des deux visites existantes (« Sur les pas de Jeanne d’Arc, à Orléans au XVe siècle », « Représentations et évocations de Jeanne d’Arc à Orléans du XVe siècle à nos jours »).

Le service Ville d’art et d’histoire, créé en 2010, à la suite de la labellisation par convention avec le ministère de la Culture, propose ainsi des visites guidées s’adressant aussi bien aux particuliers qu’aux groupes scolaires.

Outre les visites guidées déjà évoquées, un circuit numérique, des jeux, des ateliers, des livrets sont conçus à destination d’un public large adultes et enfants, local ou touristique. Le service Ville d’art et d’histoire a développé pour les Fêtes de 2016, un module numérique pérenne sur l’application GéoMOTifs : « Orléans au temps de Jeanne » : une découverte, sous forme de jeu, du patrimoine médiéval de la ville en lien avec l’histoire de Jeanne d’Arc (plus de 180 téléchargements ont été enregistrés durant les fêtes en 2016), un livret Focus Orléans Jeanne d’Arc, synthèse de l’histoire de Jeanne d’Arc, de son itinéraire et de ses représentations à travers l’histoire, avec deux circuits de découvertes dans Orléans est proposé aux visiteurs. Le jeu rallye-découverte pour les 6-12 ans (« Explorateur - Sur les pas de Jeanne d’Arc ») est largement diffusé. Durant les fêtes, environ 5 000 exemplaires en français et 500 exemplaires en anglais sont distribués. (cf. annexe 5)

 

Traditions et rituels religieux

La tradition religieuse est assurée par l’Église et les fidèles, mais elle est aussi transmise par la participation aux différents cortèges, porteurs de traditions catholiques, à ceux qui les suivent, et ne sont pas nécessairement croyants.

Une fois élue, la jeune fille qui figurera Jeanne pour un an, effectue durant les vacances scolaires de février, un pèlerinage dans diverses villes johanniques sous le patronage de l’association Orléans Jeanne d’Arc. Ce pèlerinage a été instauré en 1983, après que Jacques Douffiagues (1941-2011), maire d’Orléans de 1980 à 1988, a suggéré au président de l’association Orléans Jeanne d’Arc, Yves Chantegrelet, d’organiser un voyage/pèlerinage sur les pas de Jeanne, afin que les jeunes s’imprègnent de la mission qui leur est confiée et en connaissent mieux l’histoire.

L’idée a pris corps et, dès l’année suivante, la jeune fille et ses deux pages ont suivi un même parcours, par Domremy-la-Pucelle, Vaucouleurs, Reims, Compiègne et Rouen. À chaque étape, ils sont reçus par la municipalité et pris en charge par un guide ou un conférencier, spécialiste de Jeanne d’Arc.

Ce parcours dure six jours. Il comprend des messes à la basilique de Domremy-la-Pucelle et à Vaucouleurs et des temps de prières à Notre-Dame-de-Bermont, à Notre-Dame-des-Voûtes à Vaucouleurs, à Reims, à l’église Saint-Jacques et à l’église Saint-Antoine à Compiègne et à l’église Sainte-Jeanne d’Arc de Rouen. Actuellement, quelques personnes accompagnent Jeanne durant ce périple.

Outre ce pèlerinage, la jeune fille et ses pages reçoivent, à la demande de l’association, un complément d’enseignement sur l’histoire de Jeanne d’Arc, assuré par le responsable scientifique de la Maison de Jeanne d’Arc à Orléans.

Ils suivent également une formation à l’équitation, assurée par l’armée (12 e régiment de cuirassiers d’Olivet). La contribution de l’armée implique également une connaissance de la tradition pour sa propre participation aux cérémonies et l’organisation du défilé militaire du 8 mai. Celui-ci est l’occasion de présenter les corps de l’armée à la population. Ces cérémoniels et défilés impliquent une transmission et un apprentissage spécifique, réservés aux seules parties prenantes et se faisant donc au sein de l’armée.

 

Transmission des rituels politiques

Enfin, les rituels politiques de la République entrent en jeu par la présence des institutions publiques, en premier lieu le maire et la municipalité. Au-delà des appartenances politiques des représentants, la présence des maires indique l’importance des fêtes pour la ville et sa population. La portée de la manifestation dépasse toutefois l’enjeu local. Les personnalités politiques ou médiatiques du moment, invitées d’honneur du maire lors des cérémonies du 8 mai, témoignent de l’enjeu national des discours tenus à Orléans. Les fêtes sont en effet l’occasion de réaffirmer un attachement à l’histoire et l’unité de la nation à travers la transmission et la relecture de ce roman national qu’est l’histoire de Jeanne d’Arc.

Les fêtes de Jeanne d’Arc présente une caractéristique très rare en France : la participation simultanée des composantes civiles, religieuses et militaires, attestée dès le début du XXe siècle mais que des allusions permettent de faire remonter à une période bien plus ancienne. La participation (occasionnelle ?) des « cinquanteniers » commandant le guet de ville , puis la « milice bourgeoise » – c’est-à-dire une garde civile composée des habitants payant le « droit de bourgeoisie » – est attestée dès le milieu du XVIe siècle. La séparation de fait entre les composantes civiles et religieuses est instaurée dans le sillage de la Révolution française. Mais fondamentalement, c’est la ville qui célèbre la levée du siège, même si ses différents éléments ont été différenciés au cours des évènements historiques de ces cinq derniers siècles. Ces éléments sont représentés au sein du comité d’éthique rétablissant de fait l’unité de la population autour de Jeanne d’Arc, héroïne à la fois républicaine, religieuse et militaire.

Du fait de cet ancrage historique, la communauté catholique reste très impliquée dans l’organisation des fêtes au côté des édiles et des militaires. Cette triple représentation et cette implication dans les cérémonies leur donnent un caractère emblématique pour la ville, qui nourrit l’identité orléanaise.

 

Le comité d’éthique

Le comité d’éthique, représentant des trois ordres, se veut le garant de la continuité, du sens historique et du respect de l’esprit des fêtes. Consultatif, il valide les choix artistiques en s’assurant de leur conformité historique et morale, lors du spectacle son et lumière (le 7 mai au soir devant la cathédrale) et de l’organisation du déroulement protocolaire (cérémonies de l’étendard, défilés commémoratif et militaire). En ce sens, il est susceptible de proposer des modifications, orientations ou corrections, en tenant compte du respect de l’histoire.

 

Le comité de pilotage de la mairie

La municipalité encadre les Fêtes de Jeanne d’Arc dans sa globalité, apporte son soutien logistique financier et matériel. Son rôle est essentiel, compte tenu de l’ampleur de l’événement, des personnalités qu’il accueille et de la foule qu’il draine. Il réside également dans la coordination des manifestations et des participants, qui implique tout au long de l’année l’activité d’une chargée de l’événement au sein de la direction du Tourisme, de l'Événementiel et de la Promotion du territoire.

 

L’évêché d’Orléans

Il organise les cérémonies religieuses (hommage à Jeanne d’Arc en l’église Saint-Paul-Notre- Dame-des-Miracles et office religieux en la Cathédrale Sainte-Croix le 8 mai). Représenté par Mgr Jacques Blaquart, il est présent lors de tous les temps officiels des festivités. Pour les cérémonies de remise et de restitution de l’étendard, respectivement les 7 et 8 mai, ainsi que pour le défilé commémoratif du 8 mai, il est particulièrement actif, il choisit et invite chaque année le président religieux des fêtes. Celui-ci est le plus souvent archevêque, parfois nonce apostolique comme en 2017 Mgr Luigi Ventura, archevêque catholique italien et nonce apostolique en France. Il contribue par son statut au prestige religieux des fêtes. L’appellation de président religieux est apparue en 1920 avec l’instauration d’un « président des Fêtes ».

 

L’armée

Elle est présente lors de toutes les manifestations officielles des fêtes de Jeanne d’Arc et accompagne en particulier la Mairie pour les commémorations des 7 et 8 mai (cérémonies de remise et de restitution de l’étendard). Elle organise le défilé militaire du 8 mai. Le colonel commandant d’armes de la Place d’Orléans en est le représentant.

 

L’association Orléans Jeanne d’Arc

L’association Orléans Jeanne d’Arc, créée en 1979 par M. Chantegrelet, dans la continuité du comité des fêtes, a pour objet de contribuer au maintien, à la défense et au développement des traditions johanniques à Orléans. Elle se veut l’un des garants de l’image de Jeanne d’Arc. Elle participe à cet égard au comité d’éthique des Fêtes. L’association comporte une quinzaine de membres.

Depuis peu, elle a entrepris de démarcher des entreprises afin d’obtenir des partenariats. Actuellement, un torréfacteur, les Cafés Jeanne d’Arc, a conclu ce type de partenariat (subventions, aides en nature). En 2017, ce commerçant a ainsi offert le café à tous les participants, soit 800 cafés offerts le soir du 29 avril avant le spectacle son et lumière.

L’association réfléchit à la création d’une Amicale des anciennes Jeanne d’Arc au sein même de l’association, dont le slogan serait « Jeanne un jour, Jeanne toujours ». L’objectif est de réunir les anciennes Jeanne, à la suite du constat d’une brusque retombée de la visibilité médiatique pour les jeunes filles après la fête annuelle. Les objectifs de cette amicale seraient notamment d’organiser une action par an (comme un pèlerinage) et d’éditer un document sur les anciennes Jeanne, sous forme de livre et constituer un vivier pour assurer la pérennité de l’association.

L’association est aussi responsable de la désignation de la jeune fille figurant Jeanne d’Arc chaque année et l’accompagne tout au long de sa mission. Elle organise un parcours sur les traces de Jeanne d’Arc, auquel participent la jeune fille et ses deux pages (cfr. supra, paragraphe II. 1) L’association organise plusieurs manifestations propres, intégrées au programme officiel des Fêtes de Jeanne d’Arc. Par ailleurs, elle accompagne chaque année la Mairie pour les commémorations des 7 et 8 mai, participe à la cérémonie de remise de l’épée, à l’entrée de Jeanne d’Arc dans la ville et à la chevauchée de Jeanne. La présidente est toujours aux côtés de la Jeanne de l’année, lors de chacune de ses apparitions publiques.

Le choix de la Jeanne se déroule chaque année en suivant un calendrier rigoureux. L’ouverture des candidatures se faisait jusqu’à présent par l’intermédiaire des lycées orléanais et des associations. L’alternance des jeunes filles venant de lycées publics et privés n’est plus vraiment réalisée, car il n’y a que trop peu de réponses des établissements publics. Jusqu’à 2007 environ, les dossiers n’étaient envoyés qu’aux chefs d’établissement. Depuis, les associations (surtout les associations cultuelles) sont aussi informées et reçoivent les dossiers de candidature. Les jeunes filles peuvent, jusqu’aux fêtes de Noël, déclarer leur candidature. Pour les fêtes de 2018, le dossier de candidature sera publié en ligne, par l’intermédiaire de sites comme Facebook, afin d’élargir sa diffusion. Pour être « Jeanne », quelques conditions sont à respecter :

habiter Orléans ou une commune limitrophe depuis 10 ans ;

être scolarisée dans un lycée d’Orléans (sans limite d’âge) ;

être catholique (baptême et preuve d’engagement dans sa vie de foi) ;

avoir un engagement associatif (comme le scoutisme ou toute aide aux autres, notamment humanitaire).

Actuellement, l’association reçoit une dizaine de candidatures par an.

 

Les jeunes filles candidates sont ensuite toutes rencontrées au mois de janvier. Lors de l’entretien avec la présidente, une ancienne Jeanne et le prêtre de l’association, les pièces justificatives sont validées, une lettre de motivation et des lettres de recommandations d’associations sont recueillies. L’objet de cette rencontre est d’évaluer la capacité de la candidate à endosser le rôle.

Puis une commission se réunit, avant les vacances de février, pour décider de la nouvelle Jeanne. Elle est composée de 11 personnes : le maire, l’adjoint aux Fêtes, l’évêque, le prêtre de l’association, le colonel du 12e régiment de cuirassiers d’Ardon, le colonel délégué militaire départemental commandant la base et commandant d’armes de la Place d’Orléans, trois membres de l’association, dont la présidente et deux anciennes Jeanne d’Arc. Les jeunes filles non choisies seront toutefois invitées à la présentation à la presse de la nouvelle Jeanne d’Arc à l’hôtel Groslot ainsi qu’à la soirée organisée à leur attention.

La jeune fille choisit ses deux pages, mais le choix doit être validé par l’association. Il n’y a pas de condition particulière pour incarner un page.

L’événement historique a donné lieu à diverses formes de commémorations et festivités au fil des siècles, s’adaptant aux époques et nouveaux contextes sociaux. Étant donné le caractère pluriséculaire des fêtes, les événements et usages ont nécessairement évolué en 600 ans, au gré des changements politiques et juridiques, qui constituent des cadres formels, des changements de mœurs et de l’extension des fêtes à des domaines variés : arts, musiques, participants invités, etc.

Le choix de célébrer simultanément Jeanne et les amitiés étrangères s'inscrit par exemple dans une thématique européenne. Les fêtes de Jeanne d'Arc ont souvent été l'occasion, depuis 1945, d'inviter des personnalités étrangères pour promouvoir l'idée de construction européenne (Walter Behrendt, président du Parlement européen en 1972 ; Sven Stray, président du Mouvement européen en 1973 ; Emilio Colombo, président du Parlement européen en 1977 ; Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen en 2000 ; Michel Barnier, député européen en 2002). L’historique (cf. partie III.1.) permet de saisir les principales évolutions des festivités. Au XVe siècle, en cas de bonne nouvelle annoncée aux villes (victoire ou naissance royale), une procession était généralement organisée par les échevins (qui en payaient les frais – luminaires, torches, chaperons et sermon). Plus tard dans la soirée, ils faisaient distribuer aux carrefours des fagots pour les feux de joie, autour desquels dansaient les habitants. Si les fêtes de Jeanne d’Arc ont évolué depuis leur origine, on retrouve toujours aujourd’hui ces deux composantes de la fête – religieuse et laïque – dans leur célébration. La partie centrale de la fête – la procession – a évolué au cours des siècles, tout comme la festivité laïque a suivi l'évolution du sens de la fête, au gré des siècles.

Ces éléments sont souvent mentionnés de manière fugace, rendant la chronologie peu aisée.

Certains n’ont d'ailleurs pas de lien direct avec la célébration de la levée du siège, mais y sont rattachés « à l'occasion de la fête », de même qu'une naissance royale était souvent suivie de la libération de prisonniers de droit commun. On dénombre quelques constances dans l’organisation des fêtes

La musique : la première mention d'une musique écrite spécialement pour les fêtes est un motet composé par Eloy d'Amerval avant 1483. Un Hymne à l'étendard de Marcel Laurent et Gustave Vié fut joué et chanté pour la première fois en 1899 et est régulièrement interprété depuis lors. En 1939, Paul Claudel présenta en première française, sa Jeanne au bûcher, créée en 1938 à Bâle, sur une musique de Honegger. Le cortège du 8 mai est généralement accompagné de la Musique municipale, ainsi que de « musiques étrangères » invitées, à savoir les orchestres des villes jumelées.

Le théâtre : les Orléanais rejouèrent d'abord la victoire des Tourelles sur les lieux même des combats, en 1435 et 1439, avec la participation de certains combattants, comme Gilles de Rais. Il reste un manuscrit d’un Mystère du siège d'Orléans, mais, trop complexe et trop coûteux, il ne semble pas avoir connu de nombreuses représentations. Des pièces écrites sur Jeanne d'Arc existent depuis 1581 (L’Histoire tragique de la Pucelle de Dom-Remy par Fronton du Duc), sans assurance de leur représentation à Orléans, avant un vaudeville de Dieulafoy en 1824 (Charles VII et Jeanne d'Arc au siège d'Orléans). Il faut attendre 1901 pour être certain de voir ces pièces jouées le 7 ou le 8 mai (Jeanne d’Arc de Charles Lenepveu, drame lyrique). En 1936, la pièce de Bernard Shaw, Sainte-Jeanne, fut jouée à Orléans le 8 mai. En 1957, Jean Seberg, l’héroïne du film Jeanne d’Arc d’Otto Preminger, se rendit à Orléans pour accompagner la présentation du film. En 1998, la troupe Russie johannique de Saint-Pétersbourg interpréta des extraits des Scènes de Jeanne d’Arc de Charles Péguy.

 

Les jeux publics : des mâts de cocagnes furent élevés pour la première fois à l’occasion des Fêtes de Jeanne d’Arc en 1803. En 1842, des courses à pied furent autorisées sur les boulevards extérieurs. En 1864, des régates se déroulèrent sur la Loire, puis des lâchers de ballons en 1865. En 1891, des courses de vélocipèdes et des concours de tir à l'arc s'ajoutèrent à ces diverses animations. Jusqu'en 1913, tous ces jeux se sont maintenus assez régulièrement. En 1933, avec l'inauguration du stade municipal d'Orléans, des manifestations sportives officielles furent organisées à l'occasion des Fêtes de Jeanne d'Arc, regroupant de nombreuses disciplines (football, rugby, athlétisme, boxe ou tennis de table). Aux fêtes de 1998, des courses de karting s’ajoutèrent aux courses hippiques, rallye des neiges et autres « foulées orléanaises ». Ces manifestations, toutefois, n'ont pas un caractère régulier.

Des feux d'artifice sont tirés depuis 1803. Un « embrasement de la cathédrale » par des feux de Bengale s’est pratiqué de 1840 environ à 1990. Cet embrasement constituait en l’allumage de feux de Bengale rouges ou blancs. Il a marqué des générations d’Orléanais, qui, pour nombre d’entre eux, continuent à nommer « Embrasement des tours » la soirée du 7 mai. Après l’incendie de l’hôtel du parlement de Bretagne en 1994, l'embrasement fut interdit par les architectes des Bâtiments de France. Des solutions non pyrotechniques ont d'abord été trouvées, puis remplacées par des projections d'images sur la façade de la cathédrale. Le protocole des cérémonies a également connu des transformations. C’est le cas notamment de celle du 7 mai, qui a pris une dimension plus spectaculaire depuis les années 1980. Sous l’impulsion de Jacques Douffiagues, maire d’Orléans, et de René Picandet, évêque d’Orléans, le père Pierre Besançon, alors maître de chapelle de la cathédrale, a commencé en 1983 à mettre en scène des épisodes de l’histoire johannique avec l’appui de bénévoles. Ce spectacle vivant impliquait les Orléanais, des artistes locaux et une chorale. Celle-ci a rassemblé jusqu’à 500 choristes qui répétaient tout au long de l’année pour se produire sur le parvis de la cathédrale le 7 mai. L’importance de l’événement a conduit en 2001 à la création de l’association Jeanne d’Arc, son étendard et son message, présidée par le père Besançon, puis par Bertrand Deshayes depuis 2003. Au fil des ans, ce spectacle a pris une telle ampleur qu’il s’est professionnalisé : sa conception est depuis 2005 entièrement confiée à des prestataires de spectacle, l’association gardant un rôle de garant de la conformité éthique et religieuse du spectacle.

 

Un grand dîner fut offert par les procureurs de la Ville de 1501 à 1790.

Après une première tentative en 1929, un marché médiéval se tient au Campo Santo depuis 1990. Un campement médiéval à l'île Charlemagne a été expérimenté entre 1992 et 2014.

En 2016, un « camp » a été initié dans le quartier de La Source afin de répondre au souhait exprimé par les habitants d’accueillir Jeanne d’Arc au sein de leur quartier. Une dizaine d’associations s’est mobilisée pour créer, avec le soutien de la Ville d’Orléans, ce nouvel événement dans le cadre du programme des Fêtes de Jeanne d’Arc 2016.

À l'origine annoncé par le crieur public, le programme des fêtes est imprimé à partir de 1855. Des affiches faisant fonction de programme sont également imprimées. Certains événements, rituels festifs et commémoratifs, désormais pleinement intégrés aux fêtes johanniques, sont venus compléter le calendrier au XXe siècle, parmi lesquels :

depuis 1855 : la cérémonie de remise de l’étendard ;

depuis 1945 : l’entrée de Jeanne d’Arc porte Bourgogne et la chevauchée de Jeanne d’Arc ;

depuis 1968 : la cérémonie de remise de l’épée ;

depuis 2002 : un spectacle son et lumière sur la cathédrale ;

depuis 2002 : la fête médiévale (arrêtée en 2014), le marché médiéval et la messe à

Notre- Dame-des-Miracles.

 

La tradition du « puceau »

Le souvenir de Jeanne d'Arc fut rappelé dans le cortège, du XVe au XVIIIe siècle, par un étendard, puis en 1830 un jeune homme jouant le rôle de son page (le « puceau »), puis ponctuellement par une jeune fille, en 1912, 1913, 1929 et 1945. Ce n’est que depuis 1947 que le souvenir de Jeanne d'Arc est régulièrement figuré par une jeune fille, présentée à la population au cours d'un cortège rappelant l'entrée en ville de Jeanne d'Arc le 29 avril 1429 dans la soirée. Durant ces soixante-dix dernières années, le trajet du cortège a d'ailleurs évolué, accompagné éventuellement de discours, de spectacles ou d'évocations historiques.

 

Le campement médiéval

Le premier marché « médiéval » fut ouvert à Orléans en 1912, à l'occasion du 5e centenaire de la naissance de Jeanne d'Arc. Cette manifestation n'est pas systématique et sa localisation a varié selon les époques. Originellement placée square d'Avignon, elle a lieu ces dernières années au Campo Santo, près de la cathédrale.

Les fêtes de Jeanne d'Arc ont été créées à la suite d'un épisode de la guerre de Cent Ans. En 1428, les Anglais assiégeaient la ville : le 24 octobre, les Anglais s'emparèrent du fort des Tourelles, qui commandait l'entrée méridionale du pont, puis établirent un réseau de fortins autour de la ville pour l'isoler. En février 1429, des négociations s'engagèrent pour la reddition entre la ville entre les responsables de la Ville et l'allié des Anglais, le duc de Bourgogne. Ce dernier tenta d'obtenir du régent John of Bedford, oncle du roi d'Angleterre, que la ville soit rendue à lui plutôt qu'aux Anglais. Devant la vive réaction du régent, le duc de Bourgogne retira ses troupes. Le 29 avril au soir, un convoi de ravitaillement entrait dans la ville, accompagné de Jeanne d'Arc, qui s'était présentée au roi Charles VII comme une envoyée de Dieu, destinée à « lui porter secours à lui et à la ville d'Orléans ».

Le 7 mai, elle reprit les tourelles et rétablit la liason par le pont.

Le 8 mai, les Anglais quittaient la ville, en ayant perdu un bon tiers de leurs soldats. Une procession d'action de grâces fut improvisée entre la cathédrale et les Tourelles, forteresse située à l'extrémité sud du pont de la ville, reprise aux Anglais après de durs combats. Les années suivantes, cette procession fut répétée, donnant naissance aux fêtes traditionnelles, parmi les premières fêtes commémoratives attestées au Moyen Âge. Pendant quelques années, la ville semble avoir voulu rejouer les épisodes de la levée du siège : le texte d'une version du XVIe siècle de ce Mistère est conservée, mais rapidement la fête se limita à la célébration du départ des Anglais, répétée année après année.

À l'origine, le cortège se composait des autorités civiles (douze procureurs de la Ville, portant chacun un cierge aux armes de la ville d'Orléans) et des autorités religieuses (l'évêque et le clergé portant les châsses contenant les reliques des saints, dont celles de saint Aignan et de saint Euverte, les protecteurs de la cité). Les habitants d'Orléans formaient le corps du cortège, entre les procureurs et l'évêque (ordre généralement suivi dans les processions d'Ancien Régime). La procession quittait la cité et traversait la Loire pour se rendre aux Tourelles et aux Augustins. Elle revenait ensuite dans la ville par le pont jusqu'à l'église Saint-Paul et se dirigeait vers la cathédrale Sainte-Croix, où était célébrée une messe solennelle accompagnée d'un sermon, qui se transformera ensuite en un panégyrique à la mémoire de Jeanne.

Au XVIe siècle, le cortège comprenait des reliquaires des saints de la ville. Ils joueront un rôle de déclencheur lors d'un affrontement entre catholiques et protestants, offusqués de cette manifestation d'idolâtrie. La fête de 1562 n’eut pas lieu, les protestants s’emparèrent des trésors d’église. Le début des guerres de Religion à Orléans marque ainsi la première interruption des fêtes. En presque six siècles d'existence, les fêtes ne furent toutefois interrompues que 48 années, à l'occasion des guerres de Religion, des guerres révolutionnaires, de 1831 à 1840, de la première guerre mondiale et de l'assassinat de Paul Doumer, le 6 mai 1932, alors qu'il était invité à présider les fêtes deux jours plus tard.

 

La fête fut donc interrompue quelques années pendant la Révolution française. Elle fut rétablie en 1803 par le Premier Consul Bonaparte, à la demande pressante des habitants de la cité. Outre la suppression de la Fête annuelle du 8 mai, l'absence d'un souvenir visible de Jeanne d'Arc peinait beaucoup les Orléanais : la statue dite « du pont d'Orléans », qui datait de 1501, avait été fondue pour faire un canon baptisé La Pucelle. La municipalité prit soin de rétablir une statue représentant l'héroïne, réalisée par Gois fils, jeune statuaire du muséum des Arts de Paris. La statue, inaugurée officiellement place du Martroi, fut ensuite déplacée à l'extrémité sud du pont d'Orléans. Depuis 1947, elle se trouve place des Tourelles.

Lors du rétablissement de la fête, la bannière de la ville fut portée par un jeune homme appelé « le Puceau », dont le rôle était de jouer le page de Jeanne d'Arc. La première mention d'un « Puceau » remonte en réalité à 1532, mais sans rôle exactement décrit. Au XIXe siècle, il était choisi par l'évêque pour les trois jours de célébration (du 7 au 9 mai) : le « représentant de Jeanne d'Arc » passait une nuit en prison pour commémorer la captivité de la Pucelle, marchait au sein du cortège juste devant l'évêque, portant un étendard symbolisant la présence de Jeanne d'Arc, et assistait à toutes les célébrations religieuses : panégyrique et office canonial dans la cathédrale, matines des Morts à Saint-Aignan.

Le drapeau porté par le puceau était initialement la bannière rouge et or de la Ville. En 1659, les comptes de la ville mentionnent un « guidon de la Pucelle » en taffetas bleu, frangé et peint. Après 1715, le guidon étant usé, le Puceau porta à nouveau la bannière de la ville. Après la restauration de 1815, le Puceau porta une bannière fleurdelisée, trempée dans du café pour lui donner un air ancien. Le recours à un « Puceau » semble disparaître vers 1870 ; il fut remplacé par un huissier de la Ville.

 

En 1855, on fit appel à des invités prestigieux, tels que Théophile Gautier, Prosper Mérimée et l'historien Jules Quicherat. La statue de Gois avait été remplacée place du Martroi par la statue équestre de Jeanne du sculpteur Foyatier. Cette statue, inaugurée à l'occasion des fêtes, est toujours en place. Une grande bannière en soie blanche, triangulaire, sur le modèle des bannières de procession, décorée d'anges brodés (sur le modèle de l'étendard de Jeanne d'Arc, dont la description avait été publiée en 1849 par Jules Quicherat), fut offerte par souscription des dames de la Ville pour remplacer la bannière du « Puceau ». C'est alors que fut initiée la cérémonie de la remise de l'étendard, à l'initiative des autorités municipales et ecclésiastiques. Cette bannière fut remplacée en 1894 par une autre, apparemment semblable. À partir de 1947, un autre étendard, toujours réalisé à partir des descriptions de l'étendard de Jeanne, fut confié à la jeune fille jouant son rôle. En 2000, enfin, la bannière et l'étendard de Jeanne d'Arc furent remplacés par un étendard unique, inspiré par la reconstitution qui avait été faite en 1990 par le Centre Jeanne d'Arc.

En 1909, l'armée commença à rendre un hommage particulier à l'héroïne. Après le cortège traditionnel, les autorités prenaient place dans les tribunes place du Martroi : drapeaux et étendards venaient s'incliner devant la statue équestre de Foyatier. La cérémonie s'achevait par le défilé des troupes de la garnison. À partir de 1909, une retraite aux flambeaux accompagna, le 29 avril au soir, un cortège costumé allant de la rue de Bourgogne à la maison de Jacques Boucher, où Jeanne avait été hébergée durant le siège, avant de gagner la place du Martroi. En raison de la construction du tramway devant la Maison de Jeanne d'Arc en 2012, le cortège rejoint désormais la cathédrale.

En 1912, à l'occasion du 500e anniversaire de la naissance de l'héroïne, le « Puceau » fut remplacé par une jeune fille en armure, qui tint le rôle de Jeanne d'Arc dans le cortège historique. On organisa également le premier marché médiéval. Le rôle de Jeanne d'Arc fut encore joué par une jeune fille en 1913, 1929 (à l'occasion du 5e centenaire de la levée du siège d'Orléans), mais il faut attendre 1947 pour voir pérenniser le choix d'une jeune fille. En effet, des interdits moraux et légaux interdisaient le port du pantalon aux femmes. Dans ces conditions, et plus encore pendant la procédure de sanctification entre 1894 et 1920, la Pucelle ne pouvait être jouée par une jeune fille en habit d'homme ou en cuirasse, chevauchant de surcroît à califourchon.

En 1920, le maréchal Foch fut le premier invité « militaire » à présider les fêtes. Jeanne d'Arc fut canonisée le 16 mai suivant, et, le 24 juin 1920, la République française institutionnalisait la fête nationale de Jeanne d'Arc, fixant la célébration au deuxième dimanche de mai. À Orléans, la date du 8 mai fut maintenue.

 

À l'occasion du 500e anniversaire de la levée du siège d'Orléans en 1929, le président de la République Gaston Doumergue fut l'invité civil : pour la première fois, un Président français présidait les fêtes. Pour la première fois aussi, un président de la République assistait à la messe depuis la séparation des Églises et de l'État en 1905. Durant la seconde guerre mondiale, le cortège des fêtes fut réduit à sa plus simple expression. Pour donner un éclat particulier à la célébration de 1945, le général de Gaulle fut invité à présider les festivités, mais ne put venir. Cette année-là, une jeune fille joua à nouveau le rôle de l'héroïne. Au cours du défilé, les cloches de la cathédrale sonnèrent pour annoncer la reddition de l'armée allemande, la nuit précédente. Cela frappa beaucoup les imaginations et les années suivantes, la délivrance d'Orléans en 1429 et la libération de la France en 1945 se confondirent souvent dans l'esprit des Orléanais.

Lors de la cérémonie, créée en 1968, de la remise de l’épée le 29 avril, la jeune fille choisie pour représenter l’héroïne fut présentée au public et aux représentants des autorités civiles, religieuses et militaires. La nouvelle Jeanne reçoit désormais l’épée des mains de celle qui l’a précédée et en est la dépositaire durant une année.

Mentionnons enfin l’existence de contre-fêtes johanniques dans les années 1980-1990, à Bou, dans l’agglomération orléanaise. Elles étaient une contestation de fêtes jugées « ringardes » et traditionnelles par beaucoup de jeunes, fêtes qui représentaient à leurs yeux « l’alliance du sabre et du goupillon ». Organisées autour de groupes de musique et d’un pique-nique les 7 et 8 mai, elles étaient pour certains l’occasion d’exprimer des opinions antimilitaristes, anticléricales, féministes, altermondialistes et/ou écologiques. De moins en moins suivies, probablement en raison de la suppression du service militaire en 1997, leur tenue s’est essoufflée. Cependant, la Mairie d’Orléans, prenant en compte le fait que toute la jeunesse ne se retrouvait pas dans les festivités traditionnelles des Fêtes de Jeanne d’Arc, a tenté de rendre plus attractif son programme : Set électro, marché médiéval, fête à l’île Charlemagne.

Chaque année, la préparation des fêtes de Jeanne d’Arc nourrit les discussions des Orléanais. Cela ressemble à un « feuilleton » que la population suit et alimente pendant quatre mois, de février à fin mai. Le service Communication de la mairie diffuse les informations concernant cette préparation au fil des semaines. De nombreux articles de presse, dans La République du Centre, la

Tribune d’Orléans ou le quotidien numérique Mag Centre, s’en font l’écho.

L’annonce publique, dès le mois de février, du nom de l’invité d’honneur attendu pour les prochaines fêtes, la programmation du Set électro, la désignation de la jeune fille élue comme future Jeanne d’Arc, chaque élément de la préparation donne ainsi lieu à un rendez-vous médiatique que les quotidiens locaux et régionaux relaient volontiers.

Qui sera la prochaine Jeanne ? Qui est la jeune fille, dans quel lycée étudie-t-elle ? Quel est son parcours ? Pourquoi a-t-elle été choisie ? Qui seront ses pages ? De même, l’interrogation sur le choix du président des Fêtes suscite l’intérêt et les commentaires des habitants. Les Orléanais se sentent en effet particulièrement concernés par le choix de ce président, davantage en prise avec le monde actuel, que par le choix de la jeune fille figurant Jeanne. Ainsi, les habitants s’interrogent sur les raisons du choix, l’éventuel prestige de la ville occasionné par cette présidence, ou encore les raisons politiques orientant ce choix. Ce fut le cas en 2016 notamment, avec l’invitation d’Emmanuel Macron, qui suscita beaucoup de réactions et d’interrogations.

Chez les jeunes, les réseaux sociaux sont suivis attentivement à l’annonce de la programmation artistique du Set électro pour en connaître la composition. Savoir qui en sera le DJ alimente aussi les conjectures.

Les modifications dans le déroulement des fêtes sont également scrutées avec attention par les Orléanais. On regrette par exemple la suppression du défilé des provinces le 8 mai au matin (mais réintégré dans le cadre du défilé commémoratif l’après-midi), et la disparition de la fête médiévale de l’île Charlemagne le 1er mai (dernière édition en 2014, annulée en 2015 pour des raisons budgétaires). Chacun y va de son pronostic et de ses avis, un véritable dialogue s’engage avec la presse qui sonde la population.

Avoir participé à la fête et raconter ce qu’on a fait ou vu, nourrit non seulement les conversations ordinaires mais également de nombreux sites internet. Que ce soit sur le mode religieux, festif, musical, ou militaire, chacun peut porter témoignage d’une expérience singulière mais partageable. Les réseaux sociaux favorisent tout particulièrement la diffusion des commentaires autour du compte à rebours des fêtes mais aussi sur l’après mémoriel, en particulier grâce aux photographies, vidéos amateurs déposés sur la plateforme YouTube. Ces mises en ligne via les réseaux sociaux favorisent la diffusion du récit au-delà de la ville. Sur le facebook @orleansmetropole, soixante-dix publications ont ainsi été postées entre le 6 février et le 19 mai 2017. La trentaine de posts concernant le Set électro a touché plus de 23 000 personnes, les vidéos diffusées sur les fêtes, une vingtaine, ont eu une audience de plus de 180 000 vues.

 

L’événement est également commenté sur Twitter. Sur #orleansmetropole, près de 210 tweets ont été postés du 6 février au 19 mai 2017. L’influence des personnalités n’est pas anodine dans la diffusion des commentaires. Ainsi, Stéphane Bern, invité d’honneur des fêtes en 2014, qui a « aimé » et « retweeté » plusieurs tweets, a-t-il largement contribué à la diffusion d’un récit sur les fêtes au-delà des frontières de la ville.

Le récit historique est quant à lui largement diffusé à travers la ville. Les brochures de visites de ville éditées par la municipalité s’en font le relais, tel Focus Orléans - Jeanne d’Arc, en français et en anglais, largement diffusé au public local et extérieur. Les enfants de 6 à 12 ans peuvent également découvrir l’histoire du passage de Jeanne d’Arc dans leur ville grâce au jeu rallye- découverte « Explorateur - Sur les pas de Jeanne d’Arc », très diffusé lors des fêtes. Ce livret pédagogique permet aux jeunes de repérer des représentations de Jeanne dans la ville, ainsi que les traces de son passage. Chaque année, 5000 exemplaires en sont distribués lors des fêtes.

Au côté des récits, une iconographie de Jeanne d’Arc est omniprésente dans la ville : les affiches, programmes et menus sont fréquemment illustrés de créations originales et variées mêlant plusieurs techniques picturales, ayant pour thème l'héroïne et les épisodes majeurs de sa vie. On a pu voir récemment sur les murs des pochoirs graffés à l’effigie de Jeanne d’Arc dispersés dans la ville.

Le va-et-vient avec l’histoire est également alimenté grâce à Internet. La plateforme régionale Ciclic de l’Agence régionale du Centre pour le livre, l'image et la culture numérique propose ainsi des témoignages, non seulement à propos des festivités d’aujourd’hui, mais aussi sur des éditions plus anciennes, tel le film d’Émile Lauquin datant de mai 1936. (cf. annexe 6)

Les Fêtes de Jeanne d’Arc étant prises en charge par de nombreux acteurs et institutions, elles ne sont pas menacées au point de mettre en doute leur tenue chaque année. En effet, les événements ne relèvent pas d’un seul organe, association ou institution – c’est d’ailleurs leur force – et cela permet précisément d’éviter que tout ne repose que sur une seule structure qui, si elle faisait défaut, mettrait en péril les fêtes.

Trois menaces peuvent être toutefois identifiées, à des degrés divers, qui pourraient introduire de l’instabilité, des interrogations, ou tout simplement des obstacles : dans l’organisation, dans le renouvellement des fêtes, dans les représentations associées aux fêtes johanniques.

 

1) Un premier problème réside dans le renouvellement des associations prenant part à l’événement. Les associations n’ont pas toujours le nombre de bénévoles nécessaires à l’organisation des festivités, bien qu’elles soient toutes très actives et souhaitent chaque année intervenir d’une façon ou d’une autre lors des fêtes. Par exemple, l’association Orléans Jeanne d’Arc est consciente du manque de bénévoles le jour des manifestations (une quinzaine de membres). Elle a toutefois entrepris un appel aux jeunes membres en se modernisant à travers un site Internet et une page Facebook. L’association Orléans Dihun Keltieg (groupe de cornemuses) essaie d’attirer de nouveaux joueurs de cornemuse, instrument rarement pratiqué. L’élection récente d’un nouveau jeune président devrait permettre à l’association de déployer des moyens pour maintenir le groupe actuel et le développer. Le chœur orléanais souhaite également s’étoffer : un projet d’appel à des volontaires orléanais sera lancé pour augmenter le chœur à 200 personnes. Les adhérents des associations sont majoritairement âgés et il est donc parfois difficile d’en recruter de nouveaux, forces vives apportant de nouvelles idées ou prenant les responsabilités du bureau : les présidences sont très souvent occupées par les mêmes personnes depuis de nombreuses années, faute de candidats.

 

2) Davantage symbolique – mais ayant des répercussions bien concrètes -, l’assimilation des fêtes johanniques au Front national ou de toute autre idéologie d’extrême-droite est un fait récurrent depuis les années 1980.

Fêter Jeanne d’Arc est bien une constante depuis le début du XXe siècle pour les partis de droite nationaliste et d’extrême-droite. Dès lors, l’amalgame est facile pour la mémoire collective et grande est la tentation de réduire son souvenir aux seules manifestations du Front national du 1er mai ou celles de la nébuleuse des réactionnaires, Action française en tête, du second dimanche de mai. La ville d’Orléans, depuis 588 ans, met toutefois un point d’honneur à célébrer une autre Jeanne d’Arc, historique celle-ci, et un autre message, celui de la délivrance de la ville par une héroïne qu’elle n’a jamais cessé de considérer comme sa protectrice, après avoir été sa libératrice. C’est là tout le sens de cette de cette commémoration séculaire qui s’est enrichie d’une dimension républicaine, fédératrice et consensuelle depuis 1920, année d’adoption d’un projet de loi visant à instaurer une Fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. Bien que peu à peu délaissée voire occultée par les partis républicains traditionnels, cette fête reste toujours symboliquement liée aux festivités d’Orléans comme le stipule l’article 2 du projet initial de 1920 : « cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour d’anniversaire de la délivrance d’Orléans. »

Si ces fêtes de Jeanne d’Arc peuvent dès lors associer consonance locale et résonance nationale, elles incarnent surtout aujourd’hui l’un des derniers remparts mémoriels aux tentatives de récupération de l’héroïne par les extrêmes. En effet, les efforts de greffes entre l’image de Jeanne d’Arc et la République n’ont visiblement pas fonctionné et il apparaît que cet hommage, avant tout national, s’est rapidement déporté vers la seule ville d’Orléans pour s’y cantonner, comme le révèle la d’ailleurs la présence des présidents de la République, de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, symboliquement conviés au moins une fois, au cours de leur mandat par la municipalité, à présider les fêtes de Jeanne d’Arc et à y tenir un discours sur le rassemblement et l’union des Français. Plus encore, bien avant 1920 et déjà habitués depuis la fin du XIXe siècle à fêter Jeanne d’Arc chaque 8 mai en souvenir de la libération d’Orléans, nationalistes et réactionnaires ont nettement détourné cette fête nationale et l’ont associée à leur propre célébration, comme le révèle leur mobilisation chaque année à Paris, place des Pyramides, mais aussi dans de nombreuses villes de province. Si l’on ajoute à cette manifestation la fête de Jeanne d’Arc frontiste depuis 1988, l’hommage nationaliste semble être demeuré très fort et monolithique. Face à ce puissant phénomène, la Jeanne d’Arc orléanaise ne risque-t-elle pas de sombrer dans l’oubli ? L’historien Yann Rigolet ne le pense pas et note jusqu’à présent : « une intense fidélité et de nombreux discours qui dénoncent toujours avec ferveur cette mainmise. » Aussi, par les voix des maires de la ville, des présidents conviés et autres invités d’honneur, c’est bien une Jeanne d’Arc libératrice, résistante et bienveillante qui est louée, une Jeanne d’Arc républicaine qui est peut-être devenue au final, la Marianne d’Orléans ! ».

3) Dernier élément menaçant les fêtes, et certainement le plus problématique : l’imposition d’un seul sens, d’une seule signification aux événements. Les fêtes johanniques comportent en elles de multiples facettes : festive, religieuse, citoyenne, artistique, historique, etc. La multiplicité des acteurs organisateurs est la force de ces fêtes. La diversité des motivations pour lesquelles les spectateurs affluent rend compte de l’attachement des habitants et des touristes au-delà des tendances politiques ou des croyances religieuses. Chacun vient pour des raisons différentes ; tous n’assistent pas à la totalité des événements. Le fonctionnement des fêtes dépend aussi de la possibilité pour chacun d’y trouver le registre qui lui convient, ce qui reste possible tant que la manière de les interpréter et de se les approprier reste ouverte. Pour certains, les fêtes sont un temps de regroupement de la communauté catholique et l’occasion de réaffirmer leur foi, pour d’autres il s’agit de mettre en avant une héroïne et des valeurs féministes, d’autres encore y trouvent une occasion de suivre un défilé militaire et de voir de près le déploiement des forces armées, d’autres tiennent à ce que la référence à Jeanne permette de réaffirmer l’importance de l’engagement et de la solidarité face à l’adversité, d’autres enfin y voient une occasion de rassemblement festif ou encore un outil de pédagogie ludique pour faire découvrir l’histoire aux enfants. Un certain flou sémantique est donc nécessaire au rassemblement et la population orléanaise ne manque pas de marquer sa désapprobation quand certains tentent de récupérer à des fins partisanes, communautaristes voire touristiques cette capacité des fêtes à rassembler. Ainsi la tentative de détournement par le Front national fut-elle un échec complet à Orléans.

 

D’une autre manière, la forte implication de la communauté catholique dans l’organisation et le décalage qui en résulte entre le profil des acteurs des défilés et le public peut, selon les époques, favoriser l’ouverture ou la fermeture en fonction des protagonistes impliqués dans leur organisation. À la représentation de la communauté catholique se superpose en effet une représentation sociale, les jeunes filles incarnant Jeanne d’Arc étant majoritairement issues de lycées privés et de filières scientifiques. Leur parcours personnel, comme leurs prénoms, ont pu montrer une homogénéité qui tranche avec l’hétérogénéité culturelle et sociale du public. Cette mise à distance des milieux populaires dans la représentation soulève parfois aussi des critiques.

Le dialogue avec la population a jusqu’à présent permis de trouver des compromis indispensables à un bon déroulement, mais ces tensions révèlent aussi le fait qu’une trop forte appropriation de la part d’un groupe ou d’une communauté ne serait pas sans conséquence sur le devenir des fêtes.

La diversité d’acteurs, parties prenantes à l’organisation (et aux événements), est donc une force, comportant en elle cette faiblesse du consensus, parfois long à obtenir, sur la juste place à donner à chacun. Ainsi, les festivités religieuses ne doivent pas prendre plus d’importance que les reconstitutions historiques – et réciproquement, les « valeurs » de Jeanne d’Arc ne doivent pas être imposées par « le haut » aux Orléanais. En aucun cas, la participation aux fêtes ne doit catégoriser les spectateurs dans un carcan politique, religieux, folklorique ou scientifique. La principale menace consisterait donc en la tentative de donner une couleur unique aux fêtes, quelle que soit cette couleur.

La pérennisation des Fêtes de Jeanne d’Arc depuis presque 600 ans et leur continuité à travers les époques, malgré les guerres, prouvent un attachement certain des Orléanais à ces Fêtes et au personnage de Jeanne d’Arc.

La mise en valeur et la sauvegarde des Fêtes de Jeanne d’Arc s’opèrent à différents niveaux, à la fois pendant les Fêtes mais aussi toute l’année dans la ville, par le suivi de l’organisation des Fêtes par les habitants et par une appropriation identitaire dont les témoignages sont visibles en permanence.

 

 

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

La valorisation des Fêtes et par là-même leur sauvegarde reposent essentiellement sur les actions de transmission et de sensibilisation produites tout au long de l’année dans la ville sur la thématique johannique et l’utilisation des moyens de communication et de promotion à l’échelle locale, nationale et européenne. La sauvegarde réside surtout dans l’adaptabilité des Fêtes de Jeanne d’Arc aux époques et au caractère populaire qu’elles revêtent comme fêtes de la Ville.

Dans un premier temps, le mode de sauvegarde se traduit par la volonté de préserver les fêtes et de les reproduire chaque année selon un rituel séculaire et un cérémonial codifié. La préservation de cette trame cérémonielle a ainsi permis de faire traverser le temps à cette manifestation. Le déroulé des fêtes décrit supra pour la journée du 8 mai comprend des éléments immuables (itinéraire sur les lieux de passage de Jeanne d’Arc, remise de l’étendard), porteurs de fortes significations historiques, demandant souvent à être explicitées aux non Orléanais.

Dans un second temps, la pérennisation et la sauvegarde des fêtes résident également dans leur adaptabilité aux usages des époques que les fêtes ont traversées. Les organisateurs ont toujours veillé à intégrer aux programmes des fêtes, très tôt définies comme fêtes de la Ville, des activités annexes et festives selon les points d’intérêt des époques : concours sportifs, concerts, pièces de théâtre, spectacles… Cette adaptabilité a très certainement contribué et contribue encore à faire des Fêtes de Jeanne d’Arc un événement populaire et attractif.

Les actions de communication développées autour des Fêtes de Jeanne d’Arc touchent essentiellement un public local (métropole et département). Elles s’articulent autour de moments forts de la mise en œuvre des fêtes et contribuent à une émulation parmi les Orléanais, qui suivent avec intérêt chaque étape : choix de la jeune fille qui représentera Jeanne d’Arc, sa formation, choix du président des cérémonies, édition du programme…

Une communication de promotion du territoire permet un rayonnement touristique et une visibilité nationale et européenne : reportages, articles, plaquettes.

Les reportages professionnels et vidéo amateurs contribuent à faire connaître les fêtes dans les médias : télévision, internet, réseaux sociaux.

Enfin, les actions de valorisation et de transmission menées à l’année par les services culturels et les structures touristiques de la ville contribuent largement à la sensibilisation des publics locaux ou extérieurs, à la thématique johannique et aux Fêtes de Jeanne d’Arc. Ces actions sont associées aux programmes des fêtes et contribuent à la transmission de la pratique et de sa connaissance : expositions, conférences, visites guidées, ateliers, touchent un public d’adultes et d’enfants. Ainsi, 25 000 visiteurs environ sont accueillis chaque année lors d’activités en lien avec la thématique, dont 15 000 à la Maison Jeanne d’Arc.

 

 

Actions de valorisation à signaler

 

D’une manière générale, la plupart des activités proposées au cours de l’année par les services culturels de la ville et l’Office de tourisme (mentionnés supra) permettent de valoriser les Fêtes de Jeanne d’Arc, auprès des enfants et des adultes, et sous des angles variés : artistique, historique, pédagogique.

Le Centre Jeanne d’Arc est un service culturel de la Mairie d’Orléans, dont l’activité mérite d’être soulignée, pour sa valorisation des fêtes et du fonds patrimonial sur Jeanne d’Arc.

Le Centre Jeanne d’Arc Le Centre Jeanne d'Arc a été fondé en 1974 par Régine Pernoud, historienne, sous les auspices d’André Malraux, ancien ministre des Affaires culturelles (1959-1969). Accessible à tout public et aux chercheurs, il est ouvert à l’année et gratuit.

C’est un lieu de ressources sur Jeanne d’Arc, conservant dans son fonds ancien 41 manuscrits, du XVe au XVIIIe siècle. Il propose à la consultation les reproductions de la majeure partie des manuscrits originaux en microfiches ou microfilms et comprend plus de 37 000 documents, dont la plupart en lien avec Jeanne d'Arc. Ses 4 643 documents photographiques couvrent les différents types de représentation de Jeanne d'Arc du XVe siècle à nos jours, ainsi que les reproductions de miniatures médiévales. 55 films et documentaires, sont consultables, dont le premier film sur Jeanne d'Arc, réalisé par Georges Hatot en 1898.

Le Centre Jeanne d'Arc apporte ses ressources aux chercheurs spécialisés sur l'histoire de Jeanne d'Arc et sur ses prolongements à travers les siècles. C’est le centre de documentation sur Jeanne d’Arc le plus important du monde

Les services culturels et l’Office de tourisme

Le service de la Mairie d’Orléans, Ville d’art et d’histoire et les Musées d’Orléans, proposent à l’année des actions éducatives auprès des établissements scolaires. En 2016, près de 1 000 scolaires de cycle 2 et 3 ont été accueillis pour des visites des collections artistiques et historiques des musées des Beaux-Arts et de l’hôtel Cabu – Musée d’histoire et d’archéologie de l’Orléanais, ou lors de visites urbaines « Sur les pas de Jeanne d’Arc » et « Représentations et évocations de Jeanne d’Arc à Orléans du XVe siècle à nos jours ».

Ces services et l’Office de tourisme accueillent aussi des groupes de visiteurs adultes français, locaux ou nationaux, et des étrangers, pour des visites sur les représentations de Jeanne d’Arc dans la ville ou dans les collections des musées. Son passage à Orléans y est évoqué. En 2016, plus de 3 000 visiteurs ont suivi ces visites. Des actions ponctuelles peuvent également être programmées pour le public des individuels, comme durant l’été 2016 avec la visite guidée entre ville et musées : « Jeanne d’Arc entre mythe et réalité du XVe siècle à nos jours ».

À l’occasion des Fêtes de Jeanne d’Arc, les Musées proposent également une exposition en lien avec Jeanne d’Arc ou ses représentations, doublée d’un programme : visites, conférences, concerts. En 2012, l’exposition « Jeanne d’Arc, une image à l’épreuve du temps » avait donné lieu à un catalogue d’exposition, faisant référence, et encore très apprécié du public.

Le service Ville d’art et d’histoire édite et distribue à l’année, gratuitement, des brochures de découverte sur le thème de Jeanne d’Arc, proposant des itinéraires de visites dans la ville, en français, en anglais et pour le jeune public (cfr. annexe 5). Environ 8000 exemplaires en français, 5000 exemplaires jeune public et 1500 exemplaires en anglais sont distribués chaque année. Les versions numériques sont également téléchargeables en ligne sur le site Orléans – Métropole / Ville d’art et d’histoire.

 

 

Modes de reconnaissance publique

 

Les Fêtes de Jeanne d’Arc ont une forte emprise locale, contribuant à leur pérennisation d’année en année. Cette emprise se manifeste auprès des Orléanais par un aspect identitaire : tout Orléanais doit avoir participé aux fêtes ; cela traduit l’appartenance à une communauté, au sein des familles orléanaises, qu’elles participent ou non au défilé du 8 mai. Ce fait est peu quantifiable mais fortement ancré, comme en témoignent les sondages, micro-trottoirs et interview réalisés chaque année par la presse auprès du public (cfr. annexe 6) et la présence indéfectible des Orléanais lors des temps forts des fêtes.

Le non Orléanais qui participe aux Fêtes de Jeanne d’Arc pour la première fois a cependant besoin d’explications sur le déroulement traditionnel et sur le sens profond des cérémonies. Il s’agit non seulement d’une référence commune immuable, d’un souci de perpétuer les traditions mais aussi d’un vecteur social : on vient aux Fêtes pour partager, pour voir, pour participer à la dynamique populaire fédératrice.

La reconnaissance publique des Fêtes de Jeanne d’Arc et du personnage de Jeanne d’Arc se traduit également à travers les représentations de l’héroïne d’Orléans dans l’iconographie locale. Statuaire, noms de rue (rue Jeanne-d’Arc, rue Isabelle-Romée, etc), appropriation commerciale comme les Cafés Jeanne d’Arc (torréfacteur depuis 1899) attestent, depuis le XIXe siècle, l’attachement des Orléanais à ce pan de leur histoire. Trois statues ont été inaugurées à l’occasion des Fêtes les 8 mai 1804, 1855 et 1899. Le Centre Jeanne d’Arc travaille à l’année à la conservation des documents et témoignages des fêtes successives.

Les Fêtes de Jeanne d’Arc sont aujourd’hui clairement identifiées comme l’événement identitaire de la ville, lui offrant une renommée et une visibilité de premier ordre pour la promotion de son territoire. La reconnaissance publique passe également par l’attractivité des Fêtes de Jeanne d’Arc pour faire connaître et rayonner Orléans. Ainsi, les fêtes sont un atout majeur, aujourd’hui utilisé dans la promotion d’Orléans dans le secteur patrimonial et touristique, au niveau national et international.

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

 

Sans objet.

 

 

Bibliographie sommaire

 

Bauchy, Jacques-Henry, Une fête pas comme les autres, Orléans, impr. Nouvelle Orléans, 1979.

Beaujoin, Maxime, Enquêter auprès du public des Fêtes de Jeanne d'Arc d'Orléans : d'un public restreint à une fête populaire, Orléans, mairie d’Orléans, mai 2016.

Boucher de Molandon, Rémy (éd.), La délivrance d'Orléans et l'institution de la fête du 8 mai, Orléans, H. Herluison, 1883.

Bouzy Olivier et Yann Rigolet, Les fêtes de Jeanne d'Arc, exposition en 2004 à Saint Pierre le Puellier

Debal, Jacques, Historique des fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans, Orléans, Association des Amis du Centre Jeanne d'Arc, 1988.

Michaud-Fréjaville, Françoise, « Les fêtes du 8 mai dans le Journal de Sylvain Rousseau (1770- 1805) », Bulletin des Amis du Centre Jeanne d'Arc, n° 14, 1990, p. 35-38.

Porak, Ulrich, « Les Fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans sous la monarchie de Juillet, quelques observations », Bulletin des Amis du Centre Jeanne d'Arc, n° 28, 2004, p. 7-15.

Prost, Antoine, « Jeanne à la fête, identité collective et mémoire à Orléans depuis la Révolution Française », La France démocratique, mélanges offert à Maurice Agulhon, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, p. 379-396.

Rigolet, Yann, Jeanne d'Arc ou l'étonnante pérennité d'un mythe à Orléans, de 1945 à nos jours, mémoire de maîtrise soutenu en 2003 sous la direction de Jean Garrigues à la Faculté des lettres d'Orléans.

 

 

Filmographie sommaire

 

Méliès Georges, Jeanne d’Arc (1898)

De Mille Cécil B., Joan the Woman (1916)

Dreyer Carl Theodor, La passion de Jeanne d’Arc (1921)

Fleming Victor, Joan of Arc (1948)

Rossellini Roberto, Giovanna d’Arco al rogo, d’après l’opéra de Honegger (1952)

Preminger Otto, Saint Joan (1957)

Bresson Robert, Le procès de Jeanne d’Arc (1962)

Herzog Werner, Giovanna d’Arco, opéra de Verdi (1989)

Rivette Jacques, Jeanne d’Arc (1993)

Besson Luc, Jeanne d’Arc. The messenger (1999)

 

 

Sitographie sommaire

 

Institut national de l’audiovisuel (INA)

http://www.ina.fr

Fête de Jeanne d'Arc à Orléans, Fonds Leclerc, vidéo 1er janvier 1929, 2971 vues, 2 min 56 s. :

http://www.ina.fr/video/AFE00001059

Le général De Gaulle à Orléans,

Les Actualités Françaises, vidéo 13 mai 1959, 992 vues, 49 s. :

http://www.ina.fr/video/AFE85008287/le-general-de-gaulle-a-orleans-video.html

CICLIC – Mémoire : les images d’archives en Centre-Val de Loire

http://memoire.ciclic.fr

Plus de 80 films d’archives datés de 1936 à 2000, référencés et visualisables.

Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)

http://archives.ecpad.fr

Fonds photographiques sur les fêtes de 1959 :

http://archives.ecpad.fr/fete-de-jeanne-darc-a- orleans/

Journal de guerre, mai 1945, fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans :

http://archives.ecpad.fr/journal-de- guerre-n40/

Le projet d’inclusion des Fêtes de Jeanne d’Arc à l’Inventaire national du patrimoine immatériel culturel a été présenté dans un premier temps au comité d’éthique des Fêtes de Jeanne d’Arc. Les représentants de ce comité ont été associés à la rédaction de cette fiche : associations (Orléans Jeanne d’Arc et Jeanne, son étendard et son message), militaires et membres du clergé.

Nom

Mme Marie-Christine Bordat-Chantegrelet

Fonctions

Présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc de 2001 à 2016

Nom

Mme Bénédicte Baranger

Fonctions

Présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc depuis 2016

Nom

M. Bertrand Deshayes

Fonctions

Président de l’association Jeanne, son étendard et son message

Nom

M. le capitaine Gildas Bourget

Fonctions

Officier de garnison de la Place d’Orléans

Nom

M. Claude Girault

Fonctions

Recteur de la cathédrale Sainte-Croix jusqu’en 2016

Nom

M. Christophe Chatillon

Fonctions

Recteur de la cathédrale Sainte-Croix depuis 2017

Soutiens

M. Philippe Contamine, membre de l’Institut, professeur émérite, ancien directeur du Centre Jeanne d’Arc d’Orléans

M. Xavier Hélary, agrégé d’histoire, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université Lyon III

Mme Françoise Michaud-Fréjaville, professeure émérite de l’université d’Orléans, ancienne directrice du Centre Jeanne d’Arc d’Orléans, présidente de la Société historique et archéologique de l’Orléanais

 

Consentements

Mme Bénédicte Baranger, présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc

M. Fabrice Corjon, président de l’association Dihun Keltieg

Mme Christel Royer, présidente de l’association U. S. Orléans Loiret Judo Jujitsu

M. Robert Desparais, président de l’Union des Amicales régionalistes du Loiret

Mme Cécile André, chef du Chœur orléanais

Rédacteurs de la fiche

 

Nom

Olivier Bouzy

Fonctions

Docteur en histoire médiévale, responsable scientifique de la Maison de Jeanne d'Arc

Coordonnées

olivier.bouzy@orleans-metropole.fr

Nom

Yann Rigolet

Fonctions

Doctorant en histoire contemporaine, spécialiste de l'histoire des fêtes

Coordonnées

yann.rigolet@gmail.com

Nom

Dominique Masson

Fonctions

Conseillère pour les jardins, le patrimoine mondial et le patrimoine culturel immatériel, DRAC Centre-Val-de-Loire

Coordonnées

dominique-agnes.masson@culture.gouv.fr

Nom

Virginie Boyer

Fonctions

Responsable du service Ville d’art et d’histoire d’Orléans, Mairie d'Orléans

Coordonnées

virginie.boyer@orleans-metropole.fr

Nom

Émilie Musset

Fonctions Chargée d’événement des fêtes de Jeanne d’Arc, Mairie d’Orléans

Coordonnées

emilie.musset@orleans-metropole.fr

Nom

Véronique Dassié

Fonctions

Chargée de recherches, IDEMEC, CNRS, Université Aix-Marseille

Coordonnées

dassie@mmsh.univ-aix.fr

Nom

Guillaume Étienne

Fonctions

Maître de conférences, Université de Tours, laboratoire CITERES

Coordonnées

guillaume.etienne@univ-tours.fr

Enquêteur(s), chercheur(s) ou membre(s) du comité scientifique associé

Nom

Olivier Bouzy

Fonctions

Docteur en histoire médiévale, responsable scientifique de la Maison de Jeanne d'Arc

Nom

Yann Rigolet

Fonctions

Doctorant en histoire contemporaine, spécialiste de l'histoire des fêtes

Nom

Dominique Masson

Fonctions

Conseillère Jardins, Patrimoine mondial et Patrimoine culturel immatériel, DRAC Centre-Val-de- Loire

Nom

Virginie Boyer

Fonctions

Responsable du service Ville d’art et d’histoire d’Orléans, Mairie d'Orléans

Nom

Émilie Musset

Fonctions

Chargée d’événement des fêtes de Jeanne d’Arc, Mairie d’Orléans

Nom

Véronique Dassié

Fonctions

Chargée de recherches, IDEMEC, CNRS, Université Aix-Marseille

Nom

Guillaume Étienne

Fonctions

Maître de conférences, Université de Tours, laboratoire CITERES

 

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Enquête réalisée à Orléans, de janvier 2014 à décembre 2017.

 

Coordination générale

Dominique Masson, conseillère Jardins, Patrimoine mondial et Patrimoine culturel immatériel, Mission de coordination de l'architecture et du patrimoine, DRAC Centre-Val de Loire

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche : 6 février 2018

Année d’inclusion à l’inventaire : 2018

N° de la fiche : 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00395

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2lq

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fêtes_johanniques_d'Orléans

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