René II, à l'issue de la bataille de Nancy en 1477, a fait de saint Nicolas le patron de la Lorraine. De ce fait, les fêtes de Saint-Nicolas, construites au cours des siècles, sont devenues un événement identitaire, célébré par la population nancéienne et lorraine, autour d’éléments essentiels (esprit de fête, souci de générosité, attention aux enfants, attachement à saint Nicolas et aux personnages légendaires associés).

René II, à l'issue de la bataille de Nancy en 1477, a fait de saint Nicolas le patron de la Lorraine. De ce fait, les fêtes de Saint-Nicolas, construites au cours des siècles, sont devenues un événement identitaire, célébré par la population nancéienne et lorraine, autour d’éléments essentiels (esprit de fête, souci de générosité, attention aux enfants, attachement à saint Nicolas et aux personnages légendaires associés).

À Nancy, ce rendez-vous attendu se prépare tout au long de l’année, notamment sous forme de projets éducatifs et participatifs (fanfare des Enfants du boucher, compagnie des Ânes Stram Gram, parcours intergénérationnels…), menés avec les habitants dans les écoles, les maisons de retraite et les maisons des jeunes et de la culture. Des centaines de bénévoles, professionnels et artistes se fédèrent pour concevoir la programmation, le défilé et les chars de la ville et des communes de la Métropole, la scénographie et l’animation de la ville métamorphosée.

Chaque mois de décembre à Nancy, ce moment de rencontre est partagé dans toutes les couches de la société, dans trois contextes : l’intimité des familles, à l’école et lors de grands rendez-vous dans l’espace public. Les fêtes de Saint-Nicolas, ou « la Saint-Nicolas », sont empreintes d’une ambiance chaleureuse, se jouant de la dureté de l’hiver, dans une démarche collective œuvrant pour garantir l’évolution de la tradition, favoriser la transmission aux jeunes générations (collecte de la mémoire populaire du Grand Saloir) et offrir des réinterprétations artistiques de l’un de ses éléments fondateurs, la légende de saint Nicolas.

Trois groupes d’acteurs sont identifiables dans la transmission des pratiques des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy, de la légende des Trois Enfants et des préparatifs de la célébration annuelle :

- Les groupes qui entretiennent et fabriquent :

Tout au long de l’année, bénévoles et professionnels travaillent à élaborer une nouvelle édition encore plus belle, les enfants étant la priorité de cet engagement. Les participants sont essentiellement des adultes, membres de la société civile et du monde associatif, et des étudiants. Dans toute l’agglomération nancéienne, ils conçoivent et réalisent les chars annuels du défilé, inventent des projets participatifs et artistiques, créent dans la ville des modules ludiques pour les enfants (labyrinthe, circuit…) ou imaginent des villages thématiques.

- Les groupes qui inventent et pratiquent :

Dans le même temps, des groupes se constituent autour de projets liés à la musique, à la danse et aux récits. Ils inventent, répètent et collaborent durant plusieurs mois pour présenter ce travail collectif lors des fêtes de décembre. Ces groupes sont constitués de membres issus de l’ensemble de la population (enfants, adultes, jeunes, personnes âgées). Les maisons des Jeunes et de la Culture, les associations culturelles et les artistes en sont les principaux porteurs pour faire de la pratique artistique un lieu d’interprétation et un espace commun de réinvention de la légende de saint Nicolas.

- Les groupes qui apprennent et partagent :

Chaque année, à partir du mois de septembre, grâce à l’énergie des équipes pédagogiques et d’animation, des projets autour de la légende de saint Nicolas ou du pays invité d’honneur de l’année sont conçus dans les écoles, les centres aérés et les lieux d’accueil de personnes âgées.

Ces trois catégories, imbriquées, mais inscrites dans des temporalités différentes, sont constituées de divers acteurs et groupes du territoire qui, selon les projets, dialoguent, se croisent et contribuent tous à leur manière à la construction des fêtes. L’association de ces nombreuses énergies et initiatives constitue la première communauté des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy.

 

Le public des fêtes de la Saint-Nicolas constitue la seconde entité. Il se déploie à la fois dans l’espace intime et privé du foyer, pour le versant familial des célébrations, dans des espaces médians, telle l’école, et dans l’espace public, lors des célébrations collectives. Ces espaces d’appartenance, différents et complémentaires, permettent, sur une trame temporelle et narrative commune, de subtiles variations dans les pratiques. Selon les familles, les présents offerts à saint Nicolas pourront être un dessin ou une lettre et, pour son âne, des victuailles. Ces variations contribuent à la richesse de la tradition, qui revit chaque année entre reproduction et spécificités. Ces spécificités, qui sont moins des singularités que des modalités différentielles d’appropriation de la Saint-Nicolas, témoignent de la libre adhésion des Nancéiens à ces célébrations et de la vivacité intime et populaire de la tradition.

Le public est à la fois une instance symbolique, à laquelle les autres membres de la communauté se réfèrent régulièrement lors de la préparation des festivités, et un groupe sociologiquement très divers, démographiquement et socialement. Constitué de Nancéiens de longue date, de nouveaux arrivants, de visiteurs, de personnes d’âge, d’origine et de profession variables, il est résolument multiple et populaire, à l’image de l’événement, accueillant et répondant à diverses attentes (convivialité en famille, attachement au patrimoine, créativité artistique…). Près de 100 000 personnes ont assisté au seul défilé en 2017.

Enfin, la participation essentielle du public concourt à la dynamique générale des festivités et au sentiment d’un événement partagé, notamment lors du défilé. Par son effectif, ses réactions et son adhésion, il renvoie aux acteurs, en miroir, leur engagement et les résultats de leur action durant des mois. Cette synergie collective est au cœur du processus identitaire qui s’opère lors des fêtes de Saint-Nicolas et qui fait du public l’un des acteurs de la transmission aux côtés des autres communautés.

 

Les 20 communes et comités des fêtes de la Métropole. La Ville de Nancy tient le rôle de chef d’orchestre et de coordinatrice générale des fêtes. Une organisation en mode projet, impulsée par la direction de l’événementiel du pôle Culture-Attractivité, a été instaurée depuis 2013, reposant sur un décloisonnement des compétences des services, pour opérer des rapprochements fondés sur la nature du projet. De nouvelles coopérations ont vu le jour, tirant parti de la mise en commun des savoir-faire de chacun. La construction du projet générique a donné lieu à une multitude de sous-projets transversaux, contribuant à l’objectif général. La récurrence de ces collaborations et le caractère annuel des fêtes ont renforcé le travail en commun. Une entité fonctionnelle est née au sein des services autour des fêtes de la Saint-Nicolas, renforçant également le sentiment de fierté des agents et l’identité municipale. La direction de l’événementiel coordonne aussi le choix de compagnies et fanfares intervenant entre les chars du défilé, la programmation de l’espace public durant le week-end (intitulée « le monde de Saint-Nicolas »), des commandes artistiques et la coordination d’un programme culturel (fin novembre-début janvier).

Les liens forts entre les commerçants et le monde forain et les festivités à Nancy, remontent, d’après les recherches, à la fin du XIXe siècle. La mobilisation de la communauté commerçante s’illustre dans la forme même du défilé, dans la création du premier char de Saint-Nicolas en 1924 et dans de nombreuses actions sociales et solidaires menées, notamment, avec le journal local L’Est républicain. Aujourd’hui fédérés en associations, ils sont de plus en plus nombreux à travailler tout au long de l’année, sous l’impulsion de l’association des Vitrines de Nancy, à scénographier et animer la ville : décoration partagée des vitrines, malgré la contrainte du cahier des charges des grandes chaînes, terrasses thématiques, créations de nouveaux espaces (tel le « village de Saint-Nicolas »), appuyés sur l’identité de chaque lieu. Depuis quelques années, les forains et commerçants individuels contribuent à renforcer l’ambiance festive de la ville, grâce à des investissements privés importants. Cette démarche volontaire, si elle s’accompagne d’un objectif de rentabilité économique, s’appuie aussi sur le souhait de faire partie de la fête et sur un sentiment de reconnaissance et d’attachement aux souvenirs d’enfance. Ainsi, les pâtissiers participent chaque année au Grand Défilé, en offrant plus de 400 kg de bonbons.

 

Les sept maisons des Jeunes et de la Culture de Nancy, avec 12 000 adhérents et 450 activités proposées, sont un maillon essentiel de la vie sociale et culturelle. Les principes fondateurs d’éducation populaire et d’émancipation par la culture président à leurs actions. Elles s’associent à la programmation de décembre.

Les acteurs culturels sont aussi pleinement mobilisés. Lors des préparatifs des fêtes, institutions et associations culturelles interviennent en tant que porteuses de projets ou en appui (accueil de répétitions, accompagnement, prêt de matériel…). Elles proposent, dans leur programmation de décembre, des expositions, spectacles et rencontres, en lien avec les fêtes. En fin d’année, Nancy offre ainsi de multiples variations de la figure de saint Nicolas et des récits associés (espace d’expérimentation artistique, lieu plus installé, petite salle ou plus vaste). Saint Nicolas devient le motif d’une interprétation artistique réinventant les modes d’apparition et de présence du personnage. Par ces formes artistiques, il est transmis et déplacé dans ses référents, ses espaces d’apparition, ses modalités relationnelles avec les publics. Chaque année, la figure de saint Nicolas s’enrichit de ce rapport artistique, alliant patrimoine et création contemporaine. De nombreuses associations, issues des quartiers et du monde solidaire et sportif, contribuent aussi aux fêtes par des courses sportives, des ateliers et des spectacles.

strong>Lieu(x) de la pratique en France

 

Nancy (Meurthe-et-Moselle). - Le grand défilé de Saint-Nicolas, et plus largement le week-end et les fêtes dans leur ensemble, sont devenus un temps fort de ralliement et de retrouvailles des Nancéiens, des Lorrains et des visiteurs extérieurs au territoire. À même de rassembler les Lorrains, la figure de saint Nicolas a justifié l’instauration, à Nancy, d’une académie à son nom rassemblant la confrérie Saint-Nicolas de Yutz (Moselle), l’association Connaissance et Renaissance de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port et l’association des amis de Saint-Nicolas des Lorrains (siège à Nancy), active à Rome autour de l’église de la communauté, près de la place Navone ; depuis 10 ans, l’Académie remet un prix annuel à un individu ou à une collectivité de France ou d’Europe ayant favorisé le rayonnement de saint Nicolas.

Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle). – Depuis 772 ans s’y tient la procession religieuse de Saint-Nicolas, issue du vœu du sire de Réchicourt, prisonnier des Turcs et miraculeusement libéré de sa geôle en Orient, de se retrouver, les chaînes détachées, sur le parvis de l’église de la ville.

Autres villes de Lorraine (région Grand-Est). - Depuis le choix de René II, lors de la bataille de Nancy (1477), d’en faire le protecteur de la Lorraine, dont il était le duc souverain, saint Nicolas est célébré dans la plupart des villes et villages de la région. Son apparition, conjointement avec le père Fouettard, qui se faisait à pied, a été peu à peu remplacée par des défilés de chars, comme à Nancy, Metz et Épinal, et dans des villes de taille moindre (Gérardmer, Verdun, Bar-le-Duc, Saint-Dié-des-Vosges…). La Saint-Nicolas est aussi célébrée à Metz et Thionville. Dans les villages, le char parfois réalisé est installé et saint Nicolas est célébré comme patron de la Lorraine et des enfants.

Autres aires de pratique en France. - Saint Nicolas est aussi particulièrement fêté en Alsace (région Grand-Est), en Bourgogne-Franche-Comté et en Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais). Les pratiques ont leurs spécificités d’une région, d’une ville ou d’un village à l’autre, y compris sur un même territoire, mais ces festivités renvoient à des éléments communs : légendes et patronages de saint Nicolas, présence de compagnons (père Fouettard, Hans Trapp, Christkindel) ; tous ont en commun la figure d’un saint Nicolas bienveillant vis-à-vis des enfants, porteur de cadeaux et de friandises (männele, coquilles...). Les espaces d’expression de la tradition sont partagés entre sphère privée et publique, avec des formes variées d’incarnation et de manifestations, dans les rues (défilés, parades, cortèges, villages et animations), voire à l’hôtel-de-ville…

 

 

Pratiques similaires à l’étranger

 

La renommée de saint Nicolas dans le monde est un formidable ferment de dialogue international entre les cultures. Célébré par la plupart des traditions chrétiennes et devenu l’un des principaux « porteurs » de cadeaux en Europe, il est fêté tous les 6 décembre dans plusieurs pays (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg, Suisse, Italie...), y compris dans les pays orthodoxes.

À Bari (Italie), deux fêtes sont organisées dans l’année dans une perspective œcuménique réunissant les Églises d’Orient et d’Occident et, plus largement, toute la population. Du 7 au 9 mai, la translation des reliques de saint Nicolas par navire depuis Myre (1087) est célébrée lors d’offices religieux. Un grand défilé historique fait revivre les épisodes de la vie du saint, dont la manne (huile prodigieuse) est prélevée dans le tombeau. Le 6 décembre, célébration de sa dormition, allie manifestations religieuses et ferveur populaire. Les jeunes femmes non mariées se placent sous son patronage et déposent traditionnellement dans une urne de la basilique trois pièces et un mot à son attention dans l’espoir de trouver un mari.

Aux Pays-Bas et en Belgique, saint Nicolas arrive fréquemment par bateau et parcourt les villes avec un cheval blanc à la recherche des chaussures déposées par les enfants près des fenêtres, portes ou cheminées pour recevoir des friandises. Il est ici accompagné, non du père Fouettard, mais de Zwarte Piet ou Schwartze Peter. À Liège (Belgique), jumelée avec Nancy, saint Nicolas est fêté par les étudiants (1er lundi de décembre), dont il est également le protecteur ; en 1904, eut lieu la première fête étudiante de Saint-Nicolas ; organisée par les Cercles universitaires, elle fut parfois annulée, notamment pendant les deux conflits mondiaux, par respect pour les étudiants mobilisés ; elle est le moment d’intégration des étudiants liégeois (comités de baptême) et le cortège des étudiants, vêtus d’un tablier blanc, s’accompagne d’une collecte de « l’œuvre pour la soif » : armés d’une chope, ils demandent quelques pièces aux habitants, vite dépensées dans les cafés du Carré de Liège.

Au Luxembourg, la ville de Wiltz par exemple, organise un cortège annuel en l’honneur de saint Nicolas. La célébration, interrompue, comme en Belgique, par les deux conflits mondiaux, a été restaurée au Grand-Duché grâce aux soldats américains notamment. Après la libération du Luxembourg par les Alliés (10 septembre 1944), des soldats américains se sont repliés à Wiltz ; les GIs, découvrant alors la tradition, décident de fêter le Kleeschen, saint Nicolas luxembourgeois. Le 6 décembre 1944, l’« American St. Nick », incarné par le caporal Richard Brookins, entra dans les rues de Wiltz distribuer des bonbons et du chocolat (ration des militaires) aux enfants.

En Allemagne, la Saint-Nicolas est également fêtée le 6 décembre. Tradition, personnages et déroulement des célébrations diffèrent selon les Länder et leur appartenance confessionnelle.

À Fribourg (Suisse), saint Nicolas, patron de la ville, est célébré le soir du 1er samedi de décembre. Il parcourt la cité, suivi d’un cortège de musiciens, choristes et pères Fouettard. Dans l’éclat des flambeaux et le fracas des cloches, saint Nicolas termine son périple en reprenant possession de la cathédrale, à son nom, et, du haut de la tour, s’adresse aux habitants.

Le calendrier événementiel de la Ville de Nancy est soumis à sa fête annuelle. À différents rythmes et selon une progression propre, les préparatifs des fêtes de Saint-Nicolas s’avèrent aussi structurants et fédérateurs pour la communauté que les festivités elles-mêmes. Tendus vers l’objectif commun de créer, d’émerveiller, de faire rêver les enfants et de séduire les visiteurs et les touristes, les acteurs de la fête redoublent d’efforts en amont, souvent invisibles pour le public.

 

 

1. Les préparatifs

 

À partir du mois de février

En lien avec les commerçants et les différents partenaires publics, privés et associatifs, les services municipaux préfigurent l’édition à venir : conception des nouvelles commandes artistiques et de la scénographie, définition du thème annuel et du pays invité d’honneur, en écho avec l’actualité nationale ou des jumelages (le Japon en 2018). Les étudiants d’ARTEM (École nationale supérieure d'art et de design de Nancy, ICN Business School et École des Mines Nancy) travaillent à la programmation et à la définition du design des jeux vidéo qui seront présentés au « Palais du jeu de Saint-Nicolas » (au palais du Gouvernement), lors du week-end de Saint-Nicolas.

 

En mars-avril

Le mois de mars acueille en général la 1re réunion préparatoire du défilé entre les communes, les comités des fêtes de la Métropole et la Ville de Nancy. Les chars sont alors encore au stade de projet, mais cette rencontre permet une vision d’ensemble de la déclinaison du thème annuel, de son traitement et des caractéristiques matérielles des chars (effectif sur les chars, présence ou non d’enfants, choix de sonorisation, costumes et objets associés au char triporteur, totems lumineux…). Ces éléments permettent de construire la narration du défilé de Nancy en articulant tous les paramètres afin d’assurer une alternance des sujets, de la sonorisation et de la présence de programmations artistiques entre les chars (14 compagnies ou fanfares pour 23 spectacles en 2018).

La « fanfare des Enfants du Boucher » débute ses répétitions en avril. Orchestre participatif créé en 2016, il est composé d’une centaine de musiciens, amateurs et professionnels, de 8 à 73 ans, qui se rencontrent chaque année lors d’une dizaine de répétitions et d’un concert dit « de présentation d’étape » au début de l’été. Ces musiciens issus du Conservatoire, des écoles municipales et associatives du département ou individuels découvrent et apprennent ensemble le nouveau répertoire de l’année sous la direction artistique d’un compositeur. En 2018, la création est dédiée aux « Yokaï », créatures imaginaires issues du folklore japonais. L’objectif annuel est de se produire en concert place Stanislas, juste avant l’arrivée du défilé, devant la façade de l’Opéra national de Lorraine, devant des dizaines de milliers de spectateurs.

 

La période de la rentrée scolaire

Dans les ateliers des communes et comités des fêtes, le rythme s’accélère dès août et septembre. Les demi-journées ou journées hebdomadaires dédiées au char sont rapidement remplacées par plusieurs jours de travail par semaine.

Dans les écoles et les centres de loisirs, municipaux ou associatifs, en octobre et durant les vacances de la Toussaint, les fêtes sont abordées concrètement. Les ateliers en arts plastiques s’amorcent (création de dessins, fresques et masques), autour des personnages de la légende de saint Nicolas et/ou du pays invité d’honneur. Ces réalisations seront apportées par les enfants à la « cabane à Cadeaux », lieu de rendez-vous donné aux enfants dans le village de la Marmaille durant le week-end de Saint-Nicolas, ou seront exposées dans les écoles et l’espace public lors des fêtes. Les étudiants de l’École d’architecture conçoivent le projet scénographique mis en œuvre dans « le monde de Saint-Nicolas » ; un mois plus tard, ils utilisent le cadre des anciennes usines Alstom pour en construire les éléments.

La « compagnie des Ânes Stram Gram », projet participatif créé en 2017, est constituée d’une quarantaine de personnes, de tous âges et toutes origines sociales. Les participants se rencontrer à partir de septembre pour créer un spectacle (« mobilisations éclair ou flash mob »), incluant un travail autour de la danse et du clown. Ouvert à tous, petits et grands, et aux familles, il ne nécessite aucune expérience de la danse. Chaque année, autour d’une chorégraphie originale, on s’amuse et on salue avec humour le pays invité (« Bollybelgiwood » en 2017 en l’honneur de la Belgique ; « West Side Sushi » en 2018 pour le Japon). La création (5 min. environ) sera présentée à plusieurs reprises le dimanche, place Stanislas, dans le cadre du week-end de Saint-Nicolas.

 

Le mois de novembre

Pour les services techniques de Nancy et de la Métropole, ce mois correspond au tirage de lignes électriques, au démontage de mobilier urbain et à l’installation des premières scénographies et commandes artistiques. Les semi-remorques des commerçants et des forains, chargées de près de 100 chalets, occupent les cinq villages. Le carrousel, la grande roue et la patinoire se montent, les vidéoprojecteurs s’installent sur les toits des bâtiments de la place Stanislas, le sapin s’habille. La ville est en effervescence. Les vitrines des pâtissiers, chocolatiers et confiseurs commencent à se remplir de saint Nicolas et d’ânes en pain d’épices et chocolat ; les présentoirs des librairies se parent des livres jeunesse dédiés à la légende ; une dernière rencontre réunit les 20 communes, les comités des fêtes et les équipes municipales, pour un état très précis de la logistique du défilé (horaires d’arrivée des chars à Nancy, stationnement, départs…) et de ses paramètres sécuritaires en lien avec la préfecture de Meurthe-et-Moselle.

 

 

2. Le déroulement des fêtes de la Saint-Nicolas

 

Le lancement

 Le lancement des fêtes se fait en général l’avant-dernier vendredi de novembre, avec l’ouverture des cinq villages de Saint-Nicolas :

― le « village historique », organisé par l’association des Vitrines de Nancy, place du Marché, avec 65 chalets d’exposants, liés aux métiers de bouche ou de l’artisanat dans une ambiance lumineuse marquée et avec un carrousel en son centre. On y retrouve le chalet du pays invité d’honneur : artisanat, découvertes culinaires, dégustations, espace d’échanges et de rencontre autour des pratiques, spécialités et traditions. Ce village a été déménagé en 2014 sur la place Charles III, lieu emblématique des fêtes de Saint-Nicolas à la fin du XIXe siècle, avec les premiers marchands ambulants de petits cadeaux et friandises bon marché.

― le « quai des glaces », place Simone-Veil, propose dans une ambiance colorée, une grande patinoire et un village de chalets.

― places Carrière et Vaudémont, les « villages gourmands de la Marmaille », dans un esprit rétro (brocante) au pied d’une grande roue, offrent deux espaces gustatifs, dont la nature festive fait écho aux espaces dans lesquels ils sont implantés.

― à quelques mètres, dans la Ville vieille, le « hameau des artistes de Saint-Nicolas », petit village mêlant productions d’artistes et métier de bouche, au pied de la porte de la Craffe.

Chaque week-end des fêtes, un petit train touristique, décoré aux couleurs de saint Nicolas, propose gratuitement de se rendre de village en village.

L’ouverture des fêtes correspond aussi à la mise en lumières de la ville, à la présentation des commandes artistiques dans l’espace public, à l’illumination du sapin monumental place Stanislas et à la première du spectacle des Rendez-vous de Saint-Nicolas, projeté chaque soir sur la façade de l’hôtel-de-ville. Les Nancéiens se retrouvent dans les villages et place Stanislas, au gré du parcours inaugural ponctué par les prises de paroles des représentants des collectivités et associations impliquées. Villages, lieux associatifs, établissements culturels et même stades (les coups d’envoi des matchs de football de l’Association sportive Nancy-Lorraine et du Stade lorrain Université Club Nancy Basket sont donnés par saint Nicolas en personne) s’ouvrent pour un mois de fêtes.

 

Le week-end de Saint-Nicolas

Le week-end suivant le lancement des festivités constitue un temps fort, avec notamment le grand défilé. Les familles se réunissent alors, accueillant souvent des cousins lointains. Au petit matin, les enfants sages reçoivent cadeaux et friandises ; les plus turbulents sont inquiétés par le père Fouettard. Des goûters sont organisés, notamment dans les foyers sur ou à proximité de l’itinéraire du défilé. Puis tous, petits et grands, se retrouvent dans la ville pour le grand défilé qui signe, depuis la fin du XIXe siècle, la présence de saint Nicolas à Nancy. L’espace public devient le théâtre d’une grande fête de partage et de rencontre, lieu de bienveillance, accueillant l’arrivée des chars et des personnages de la légende. La programmation est gratuite durant deux jours dans l’espace public : « Monde de Saint-Nicolas », concerts dans les bars et les restaurants, soirées festives, comme celles du Patron à la maison des Jeunes et de la Culture de Lillebonne (vendredi soir) ou la Nuit des Bouchers, à l’Autre Canal (samedi soir).

Plus de 350 artistes originaires d’Europe participent à la programmation du « Monde de Saint-Nicolas », qui occupe l’espace XVIIIe siècle, proposant en accès gratuit une multitude de spectacles, installations interactives, soupe collective réalisée sur place, manèges d’artistes… Les musées de la Ville et de la Métropole ouvrent aussi leurs portes et proposent des parcours thématiques. L’orchestre symphonique et lyrique de Nancy donne tous les deux ans, salle Poirel, un « grand concert de Saint-Nicolas », d’accès libre.

 

Le grand défilé de Saint-Nicolas

Jusqu’en 2016, il se tenait le dimanche à 17 h ; depuis 2017, son départ est donné le samedi en fin d’après-midi. Il est un moment intense de partage de l’expression de la singularité de tout un territoire autour de son saint patron, véritable point d’orgue des festivités et ancré dans une tradition profondément humaine.

Le premier élément du défilé, en général une programmation spectaculaire (marionnette géante ou élément très visuel, lumineux et sonore), démarre à 18h, pour une arrivée du char de saint Nicolas, fermant le défilé, vers 20 h 15-20 h 30 place Stanislas. Sur un parcours d’1,3 km, plus de 50 éléments défilent, dont les 21 chars des communes de la métropole, celui de Saint-Nicolas-de-Port, les deux chars des partenaires historiques (les pâtissiers et l’Unicef), le char du boucher, l’âne du père Fouettard et le char de saint Nicolas. 400 participants issus des communes et comités des fêtes de la métropole, 200 artistes et une centaine d’agents de Nancy jouent les rôles d’accompagnateurs, d’animateurs et distribuent plus de 2 tonnes de bonbons (2017).

La scénographie du défilé, son rythme et le choix des compagnies sont imaginés selon une mise en scène globale, permettant de mettre en valeur les chars et les costumes des communes et de créer le suspens, en faisant monter l’intensité jusqu’à l’arrivée des trois personnages légendaires : l’effrayant père Fouettard, juché sur son âne mécanique ou au contact direct du public, menace les enfants pas sages ; le cruel boucher harangue la foule depuis son char, représentant l’intérieur de la boucherie ; les trois enfants dans le saloir. Bienveillant patron de la Lorraine, saint Nicolas clôture le cortège, trônant sur un char très lumineux, accompagné de quatre petits, représentants les enfants sages. Chaque année, sept enfants sont invités à participer au défilé en prenant place sur l’un des deux chars.

Seule la participation au défilé permet de mesurer l’impatience enfantine qui s’empare du public dans l’attente du premier élément, les yeux des enfants face aux marionnettes géantes, la générosité des premiers rangs, qui transmettent les bonbons à ceux placés plus à l’arrière, la complicité entre les défilants et le public, et ce frémissement collectif si particulier à l’arrivée des personnages légendaires. La satisfaction de reconnaître le char de sa commune est aussi un point important, les chars étant clairement identifiables par leurs logos, blasons et noms des villes.

L’arrivée place Stanislas est un moment fort. La « place Stan’ », principal lieu de rassemblement des Nancéiens, qui y sont profondément attachés, accueille une création lumineuse et musicale dynamique, qui recouvre l’ensemble des façades et l’esplanade, parcourue par les chars et les compagnies. Au rythme de l’arrivée des chars des communes et des compagnies, un maître de cérémonie, qui peut changer d’une année à l’autre, annonce les différents éléments, soutient et amplifie la ferveur populaire à l’arrivée des personnages.

Saint Nicolas apparaît enfin au balcon de l’hôtel-de-ville pour recevoir solennellement, des mains du maire, les clés de la cité, à l’issue d’un discours que le patron de la Lorraine adresse à tous, et plus spécifiquement aux personnes démunies ou empêchées. Des captations-rediffusions en direct sont assurées par la Ville et la Métropole à l’attention des résidents des foyers Résidence Autonomie et des EHPAD ou des enfants de l’hôpital d’enfants du CHRU de Brabois. Depuis 2017, France 3 rediffuse en direct sur les réseaux sociaux. La remise des clés est accompagnée par un déluge de confettis, des feux d’artifice de proximité et les applaudissements de la foule ; l’émotion collective est palpable. En clôture est lancé un spectacle de vidéo-projection, sur le thème de la légende lorraine et de ses personnages.

À l’issue du défilé, la fête se poursuit avec la « Saint-Nicolas night fever » : concerts dans les bars et restaurants, soirées de programmations dans les villages et certains lieux culturels. Le public ne rentrant pas partager un repas familial prolonger ainsi la fête et les rencontres. Les participants des communes et comités des fêtes sont invités par le maire de Nancy pour une réception à l’hôtel-de-ville.

 

Le lendemain (dimanche), les programmations du « Monde de Saint-Nicolas », les grands concerts gratuits salle Poirel, des visites et ateliers dans les musées prolongent la fête. Depuis 2015, pour satisfaire la demande du public de côtoyer les éléments spectaculaires du défilé de la veille, les plus remarquables des marionnettes géantes et des machines sont à nouveau visibles place Stanislas.

 

 

3. La programmation associée

Multiforme, la fête occupe toute la période, jusqu’au début du mois de janvier, à Nancy et dans les communes associées.

À Saint-Nicolas-de-Port, la procession aux flambeaux a lieu le samedi le plus proche du 6 décembre, jour de la dormition du saint. Cette pratique ancestrale rassemble chaque année des milliers de personnes. Des navettes de Nancy Tourisme y transportent les Nancéiens, s’adaptant à la programmation, si les manifestations se déroulent le même jour dans les deux villes.

À Nancy, dans les « villages de Saint-Nicolas », sont proposés aux enfants des lectures, contes et spectacles dans les établissements culturels ou encore une « boum gratuite de Saint-Nicolas » dans un night-club, avec des musiques électroniques, en présence de saint Nicolas. Le 6 décembre ont lieu des concerts et la « Saint-Nicolas » des lumières dans toute la ville grâce aux associations de quartier. Tout au long du mois de décembre, Nancy Tourisme propose des visites guidées spécifiques : « Histoires et légendes de saint Nicolas » et des découvertes de lieux en rapport avec sa tradition.

Français.

Patrimoine bâti

 

Le périmètre des fêtes de Saint-Nicolas est délimité, à Nancy, par les quatre anciennes portes urbaines : porte Stanislas (base Mérimée, notice PA00106318), porte Sainte-Catherine (notice PA00106315), porte de la Craffe (notice PA00106313) et porte Saint-Nicolas (notice PA00106317).

Les cinq « villages de Saint-Nicolas » sont implantés sur un parcours allant de la Ville vieille à la Ville neuve, la place Charles III (ou place Mengin ou place du Marché) accueillant le « grand village de Saint-Nicolas ». La place Thiers (ou place Simone-Veil) accueille le « quai des Glaces », face à la Maison Lefèvre-Lemoine, établissement réputé pour ses pains d’épices de Saint-Nicolas, et à la Brasserie de l’Excelsior (base Mérimée, notice PA00106114), emblématique de la diffusion du style Art nouveau. La programmation occupe aussi des sites patrimoniaux insignes du centre historique, telle la chapelle des Cordeliers, Grand Rue, qui accueille les tombeaux des ducs de Lorraine (notice PA00106105) ; des concerts y sont donnés.

Au sein de ce périmètre, le « Monde de Saint-Nicolas », espace de programmation sécurisé, créé en 2015 à la suite des tragiques événements de Paris, occupe durant le week-end du défilé presque toute la zone « Patrimoine XVIIIe siècle » (places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance). De nouveaux noms sont donnés aux principaux lieux qui le composent, valorisés par une scénographie originale, ludique et festive. Le palais du Gouvernement (notice PA00106305) devient le « palais du jeu de Saint-Nicolas », salle d’arcade, proposant, selon le pays invité d’honneur, des jeux vintage et des créations d’étudiants. Le jardin à l’arrière devient la « prairie aux Carottes », en référence à l’âne de saint Nicolas, auquel les enfants laissent, dans l’espoir de recevoir des cadeaux, un morceau de sucre ou une carotte. Le « village de la Marmaille », en rapport avec les trois enfants de la légende, et sa programmation insolite, poétique et interactive occupent la place de la Carrière (notice PA00106310). Une « grotte de Fouettard » est placée sous l’arc Héré. La place Stanislas (notice PA00106311) est renommée « place Saint-Nicolas », pour accueillir l’’arrivée du défilé et la programmation du week-end de Saint-Nicolas, intégrant les bâtiments qui l’environnent. La façade de l’Opéra national de Lorraine (notice PA00106280) devient la scène du grand concert de la « fanfare des Enfants du Boucher », précédant le défilé le samedi soir. Au balcon de l’hôtel-de-ville (notice PA00106124), le maire remet les clés de la ville à saint Nicolas à l’issue du défilé ; depuis 2017, chaque soir des fêtes, un spectacle audiovisuel de réinterprétation ludique et moderne de la légende (8 minutes) (les « Rendez-vous de Saint-Nicolas »), est projeté sur sa façade.

 

 

Objets, outils, matériaux supports

 

Objets liés à la pratique privée et publique - Les Saint-Nicolas en pain d’épices et en chocolat sont, de génération en génération, directement associés à cette période festive. Quels que soient la pratique dans la sphère intime, le mode de célébration et la nature des fêtes dans l’espace public, ces pâtisseries sont un élément commun et emblématique des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy. Les enfants sont les premiers destinataires, mais les adultes en offrent et en reçoivent en nombre aussi. Dès 1840, la Maison Lefèvre-Lemoine a confectionné ces effigies en chocolat et pain d’épices. Joseph Eidel, maître-confiseur de la Maison Jean Lalonde à partir de 1902, fut aussi le premier à dessiner sur les pains d’épices le visage de saint Nicolas, avec des yeux, une bouche et un sourire, en plus de la barbe, la crosse et la mitre. En 1950, Roger Lalonde collabora avec Jean Varcollier, peintre, affichiste et décorateur, pour renouveler cette représentation et l’adapter aux impératifs d’une production plus importante : plus de 1000 pains d’épices étaient alors vendus durant la période des fêtes par ce seul confiseur. Ces images des célèbres pains d’épices sont recherchées par de nombreux collectionneurs.

À une moindre échelle, mais de longue date, les livres relatifs à la légende de saint Nicolas et des trois enfants mis au saloir constituent aussi un cadeau partagé.

Les chars et les costumes du défilé - Les 23 chars du défilé, outre ceux des personnages de la légende, et les costumes sont des formes constamment réinventées. Chaque année, la conception et la construction d’un nouveau char nécessite de 500 à 900 heures de travail. Dans les communes de la Métropole, cet investissement, excédant les capacités des locaux associatifs et des ateliers municipaux, s’étendent à domicile. Certains bénévoles y ont un espace ménagé, pour conserver les accessoires nécessaires (tissus, perles, boutons, papier réfléchissant, bouts de bois, cartons, tiges métalliques…). La réalisation des chars repose en effet sur la réutilisation des éléments, d’une année à l’autre. Ainsi transformés, ils font naître de nouveaux personnages et des mises en scène inédites. Ce principe de recyclage s’inscrit dans un contexte d’économie locale circulaire faite de récupération et de partage : le projecteur halogène d’une rue, remplacé par les équipes techniques, trouvera une nouvelle place sur le char, dont les plaques de contreplaqué de l’année précédente serviront ensuite au club d’haltérophilie. Parfois, les chars bénéficient aussi de dons en nature, sous forme de contributions individuelles. Chaque année, une commande groupée de matériel est assurée par la Ville de Nancy pour l’ensemble des communes, partenaires et comités des fêtes, à hauteur de 1200 euros par entité, sur la base d’une liste de matériaux modifiée au gré des remarques, besoins et évolutions de la scénographie. La mise en commun des savoirs et centres d’intérêt permet par ailleurs des échanges constructifs autour des nouveaux matériaux, lumineux notamment, ou des idées (adresses de sites internet, exemples de compagnies de rue utilisant des objets astucieux et innovants). Chars et costumes se construisent ainsi grâce aux savoir-faire des participants, à la curiosité, au partage des connaissances et l’invention de nouveaux usages pour des objets du quotidien (passoire en métal convertie en casque, pic de barbecue utilisé comme lance de Poséidon…).

 

Les fonds patrimoniaux

Les collections des musées de Nancy. – Saint Nicolas figure sur les monnaies ducales et dans les éléments de décor, tels les vitraux d’édifices religieux liés au pouvoir ducal. À l’église des Cordeliers, le décor de l’enfeu du duc René II le figure avec saints Georges, Jérôme et François et le décor peint des voûtes au-dessus du maître-autel, attribué à Hugues de La Faye, avec saint François. Mais, au sein des musées locaux, saint Nicolas est surtout représenté dans les collections du palais des Ducs de Lorraine-Musée lorrain, qui occupe la résidence depuis le milieu du XIXe siècle, à travers des objets de dévotion (bâton et bannière de procession, peintures et sculptures, rosaire, enseigne, souvenirs de pèlerinage), témoignant de la piété populaire, mais aussi des cires habillées, type d’œuvres du culte privé dont Nancy s’était fait une spécialité au XVIIIe siècle. Le Musée lorrain, organisateur d’une exposition de référence sur saint Nicolas et les Lorrains en 2005-2006, conserve aussi une riche iconographie de saint Nicolas sur divers supports (plaques de cheminée, images populaires, encarts publicitaires…), remontant au Moyen Âge.

Les fonds des bibliothèques. – La bibliothèque Stanislas conserve des images (gravures et dessins) et des ouvrages sur saint Nicolas, son histoire, ses fêtes et son culte à l'époque médiévale et moderne, attestant la vigueur de la dévotion lorraine. Les images populaires et albums pour enfants témoignent de l’évolution du culte religieux en fête populaire au XIXe siècle. Auteurs et illustrateurs ont réinterprété ensuite le personnage, ses légendes et les fêtes, constituant un fonds moderne dont la conservation est primordiale pour la documentation et la valorisation de la tradition de saint Nicolas. Les bibliothèques de Nancy conservent aussi, depuis le début du XIXe siècle, un camée antique provenant du bras-reliquaire de saint Nicolas, offert par René II à la basilique de Saint-Nicolas-de-Port et détruit à la Révolution. Daté de 50-60 après Jésus-Christ, ce camée est, avec la Vénus au miroir de la Bibliothèque nationale de France, le seul vestige de cet objet à l’origine de la renommée moderne de la basilique. Le reliquaire, l’emplacement du camée et les circonstances de son sauvetage sont décrits par l'archéologue et collectionneur Mory d'Elvange, artisan de cette opération ; internationalement connue pour sa représentation de l'apothéose de l'empereur Néron, la pièce est régulièrement exposée en Europe [cfr. ouvrage de synthèse à paraître fin 2018].

La transmission familiale. — Le caractère séculaire des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy fait de la famille l’un des piliers de la transmission, bien souvent de façon implicite. Tenue par les Nancéiens pour la principale fête de famille dans l’année, elle est l’occasion de rassemblements familiaux importants : les membres habitant d’autres régions reviennent et les générations se mêlent, pour apporter du bonheur aux enfants. La famille est ainsi l’espace naturel d’apprentissage de la temporalité des fêtes et de la légende et de transmission de valeurs sociales, liées à la teneur des récits des miracles de saint Nicolas : secours, partage, générosité… Incarnation du bien et de la justice, saint Nicolas est une figure éducative majeure en Lorraine.

On apprend en famille les présents à offrir : pour saint Nicolas, un verre de gnôle à la mirabelle ou de lait ; pour son âne, quelques carottes, de l’avoine ou un morceau de sucre, espérant recevoir en retour cadeaux et friandises. Aux enfants pas sages, la tradition promet verges et martinet. La visite de saint Nicolas et du père Fouettard est parfois interprétée par un père, un oncle ou un grand frère, avec la désillusion et la perception de la fin de l’enfance, lorsqu’une intonation de voix ou un regard trop singulier ont pu révéler la réalité.

Ces moments forts sollicitent aussi la mémoire des parents et des grands-parents : l’expérience de leurs propres fêtes de Saint-Nicolas crée des échanges intergénérationnels, partagés ensuite à l’école.

Assemblées des heures à l’avance sur le parcours du défilé, huant, quel que soit l’âge, à tue-tête et avec ferveur le Boucher à son passage, frémissant à l’approche du père Fouettard et se déchaînant enfin en cris de joie intense à l’arrivée de saint Nicolas, ces familles font comprendre combien cette fête est un catalyseur de la mémoire personnelle, familiale et collective.

 

La transmission en contexte scolaire. — L’école est une autre entité de transmission de ces pratiques festives. La pérennité de la Saint-Nicolas a reposé, en partie, sur la transmission formelle et le travail d’accompagnement du corps éducatif en Lorraine, en lien avec le programme pédagogique national. En petite section (école maternelle), les enfants appréhendent ainsi la question du temps qui passe avec saint Nicolas, en repérant les fêtes sur un calendrier (« Ce sera bientôt la Saint-Nicolas. »), en les distinguant des autres fêtes (« C’est avant Noël. »), puis en les mettant en regard avec les fêtes passées. Le défilé aussi permet d’aborder les notions de temporalité. Les enfants se remémorent avec leurs enseignants le « premier char » vu, puis, « ensuite », « après » et « en dernier », les différentes séquences du défilé et leur durée respective.

Le travail sur la légende est l’occasion d’enrichir son vocabulaire, en distinguant un « conte » d’une « légende » ou en définissant une « mitre » et une « crosse », notions durablement acquises, même hors contexte cultuel. Dans le respect du principe de laïcité, l’angle culturel est privilégié pour aborder saint Nicolas à l’école. La géographie est évoquée à partir de la vie de saint Nicolas, héros voyageur issu de contrées lointaines et mystérieuses pour les enfants, de Patare à Myre, en passant par l’Italie, jusqu’à la Lorraine. Enfin, les fêtes de Saint-Nicolas permettent d’amener les jeunes élèves à élaborer des formes de restitution orale, écrite et visuelle.

 

L’apprentissage des savoir-faire auprès des acteurs des fêtes et du défilé. — À l’attention des commerçants, des outils spécifiques sont créés et diffusés par l’association des Vitrines de Nancy : tutoriel vidéo « Faire sa déco’ de la Saint-Nicolas, ça ne coûte pas un bras !», accompagné de fiches à télécharger en ligne ; commande groupée de sapins lumineux identiques, distribution de kits à coller librement dans les boutiques (étoiles rouges et or, tête de saint Nicolas…). À partir des produits ou des programmes disponibles dans leur boutique, certains commerçants ont une action de médiation auprès des clients autour des fêtes, de la programmation, voire de l’identité lorraine, et relaient aussi les festivités sur les réseaux sociaux.

Au sein des communes et comités des fêtes de la Métropole, les centaines d’acteurs impliqués ont développé un système d’échange et de partage de connaissances. Entre groupes constitués de chaque commune et parfois entre communes se créent des connivences, sans dévoiler le secret du char de l’année avant son achèvement. À leur demande, sur leur temps personnel ou en lien avec le groupe, l’atelier décors du centre technique de Nancy a organisé des cessions de formation, pour le travail et le façonnage du polystyrène par exemple, et la Ville de Nancy prend en charge l’intervention de plasticiens pour accompagner la conceptualisation des chars et d’un comédien-metteur en scène pour préparer les participants à jouer leur rôle dans le défilé. La construction des chars est un espace de transmission informel, entre générations et au-delà de la diversité des parcours professionnels, chacun tirant partie des compétences de l’autre dans une compréhension respective des complémentarités et de leur valeur ajoutée dans la conception techniquement et esthétiquement complexe d’un char. Le collectif est une force pour parvenir à sa réalisation.

― Les communes et comités des fêtes de la Métropole (élus, professionnels des services administratifs et techniques, parfois bénévoles par ailleurs, bénévoles des comités des fêtes). Depuis la fin des années 1980, leur contribution à la transmission diffère d’une commune à l’autre : les services administratifs peuvent être accompagnants (relais entre bénévoles et équipe technique, par exemple) ou volontairement observateurs, déléguant la gestion du char aux comités des fêtes de statut associatif ; la réalisation du char peut être assurée intégralement par le service technique ou par le comité des fêtes ou s’opérer en coordination. Le service technique peut ainsi prendre le relais sur des points précis du travail des bénévoles, tels que l’électricité, ou contribuer à la finalisation du char.

 

― Les commerçants :

association des Vitrines de Nancy (équipe de 5 personnes, 400 adhérents sur 1 900 commerçants nancéiens, soit environ 20% des commerçants de la ville dans tous les secteurs d’activité et de toutes tailles), association Le Grenier de Callot (créé en 2016 pour les abords de la place Vaudémont, quartier Ville vieille) ; association des Artisans et Commerçants de la Ville vieille

commerçants non affiliés / indépendants

marchands non sédentaires (marchés) et forains

― Les 4 maisons des Jeunes et de la Culture de Nancy : de sociologie très différente, selon leur implantation géographique. Elles s’efforcent d’intégrer les habitants des quartiers aux différents projets (répétitions des projets participatifs, relai de proximité entre porteurs, artistes et publics).

― Certains établissements culturels

― Les 10 associations de quartiers (1000 bénévoles)

― Les enseignants et animateurs pédagogiques du Centre communal d'action sociale et des centres aérés (parcours intergénérationnels et projets de transmission à l’initiative des animateurs et enseignants : connaissance de la légende, géographie et culture des pays invités d’honneur, thèmes annuels du défilé).

Les fêtes et le défilé. — Le 6 décembre 1897, à l’occasion d’une programmation particulièrement riche des fêtes, au profit notamment des œuvres de bienfaisance de la ville, un journaliste de L’Est républicain qualifie le cortège de Saint-Nicolas à l’hospice des orphelins de Saint-Charles de « procession Saint-Nicolaïque ». À la fin du XIXe siècle, à Nancy et dans d’autres villes lorraines, il est rare de faire itinérer un saint Nicolas de maison en maison : la venue du saint, accompagné du père Fouettard et annoncé par une clochette, s’organise dans les quartiers. Au début du XXe siècle, saint Nicolas commence à troquer son âne pour des moyens de locomotion contemporains : une voiture en 1909, son premier char à partir de 1924. Ces promenades ponctuent chaque 5 décembre (veille de la Saint-Nicolas), tandis que les vitrines sont décorées et que les pains d’épices garnissent les étals, et le 6 décembre se perpétue en famille la tradition des cadeaux. De nombreuses œuvres de charité profitent des fêtes pour inviter à la générosité, en écho avec les valeurs portées par saint Nicolas, sollicitations qui se renforcent tout au long de la Grande Guerre : en 1914, saint Nicolas rend visite aux enfants des familles réfugiées des villages frontaliers.

En 1924, à l’initiative de la Fédération des commerçants, est introduit dans le cortège le premier char de saint Nicolas, lui donnant définitivement une dimension nouvelle. Son parcours est annoncé dans la presse. Saint Nicolas est accompagné de fanfares et de cavaliers, outre ses acolytes habituels. Un premier bal est organisé. Avec l’aide du comité des fêtes, un premier feu d’artifice est tiré dès 1925. Le boucher et les trois enfants du saloir apparaissent en 1933, et ne quitteront plus le cortège. Le nombre de partenaires s’accroît d’année en année : partenaires médiatiques (L’Est républicain), culturels (salle et galeries Poirel, cinémas Pathé…) ou économiques (Grande Distillerie de l’Est, Caisse d’Épargne…).

Les difficultés économiques de l’après-guerre freinent l’élan du premier quart de siècle, mais le défilé est relancé avec les Trente Glorieuses. Une scénette sur la légende des trois enfants est jouée durant plusieurs années sur le parvis de la basilique Saint-Epvre, au balcon de laquelle saint Nicolas lance le défilé sous les vivats de la foule. Le nombre de chars augmente dans les années 1970. Dans les années 1980, le défilé est clos par un feu d’artifice, qui attire bientôt une foule considérable, et l’usage est instauré de faire entrer saint Nicolas dans l’hôtel de ville pour une remise symbolique des clefs de la ville. Peu à peu, chaque commune autour de Nancy présente un char élaboré selon un thème qui évolue chaque année.

Depuis sa création, de nombreux facteurs divers (guerres, crise sociale et politique, état d’urgence) ont modifié le tracé et la distance du défilé de Nancy [cfr. annexe II Itinéraires du défilé en 1929, 1961, 1992, 2002, 2010 et 2017]. Nées de la célébration de la Saint-Nicolas dans les villages du duché de Lorraine, les fêtes de Saint-Nicolas à Nancy, dont le défilé est le point d’orgue sans jamais en avoir constitué l’exclusivité, sont une tradition vivante que chaque génération a fait évoluer sans en perdre les éléments essentiels (esprit de fête, souci de générosité, attention aux enfants, attachement à saint Nicolas et aux personnages légendaires associés).

 

La représentation de saint Nicolas. — À l’instar des effigies de saint Nicolas en pains d’épices et chocolat, déjà évoquées, l’iconographie est une source importante de l’analyse de l’évolution de la tradition festive en Lorraine, d’une célébration religieuse et familiale à une fête populaire et culturelle dans l’espace public, mêlant l’intime, le familial et le public dans ses modes de transmission.

À partir du XVIe siècle, la représentation de saint Nicolas est indissociable du cuveau et des trois enfants. Des adaptations sont attestées : trois filles remplacent parfois les trois garçons, sans doute en référence à la légende des trois filles sauvées par saint Nicolas de la prostitution auquel leur père, ruiné et désespéré, les destinait. La mer et le bateau sont ensuite apparus, aux côtés des personnages, au titre de l’un de ses patronages. En 1664, saint Nicolas est le sujet de la première image connue imprimée à Épinal par Claude Cardinet, mais jusqu’au début du XIXe siècle, mise à part la mention « patron des Lorrains », il est figuré comme un modèle dont les nombreux bienfaits et miracles protègent et édifient, comme pour d’autres saints. L’imagerie populaire s’en empare en 1847, avec la première image d’Épinal en vignettes intitulée Vie du grand saint Nicolas, à l’imitation d’historiettes de contes de fées publiées en 1842, et fait naître un traitement spécifique, différent d’autres images pieuses. En 1875, l’image La Saint Nicolas, éditée par Pinot, évoque la fête et non plus le seul saint ; le texte utilise son prénom seul (« c’est Nicolas qui… ») ; il apparaît comme pourvoyeur de cadeaux et est accompagné de son âne et du père Fouettard. Révélatrice des multiples facettes du personnage, l’imagerie populaire témoigne aussi des évolutions sociotechniques des modes de production, de diffusion et de partage des images. Elle est une source pour une analyse sociologique transversale, par exemple, dans les cartes postales, sur la question du genre, en représentant les cadeaux différents offerts aux filles et aux garçons par saint Nicolas.

La filiation entre les figures de saint Nicolas et du père Noël est encore floue, sans qu’historiens et ethnologues puissent s’accorder autour d’une même source. Contrairement aux idées reçues, qui attribuent à Coca-Cola la création aux États-Unis de l’image du père Noël (première réclame en 1931), deux études iconographiques antérieures, par John Pintard et Washington Irving (New York) démontrent, dès 1809-1810, des liens entre saint Nicolas et Santa Claus (représentation des cheminées). L’entreprise de sodas a donc apporté une connotation américaine et démocratique à l’image du père Noël, qui alimente sans doute depuis quelques années, par réaction au risque d’uniformisation, une appropriation identitaire de saint Nicolas au sein de certains pays européens.

 

Les matériaux de construction des chars. — D’une décennie à l’autre, la forme des chars change avec l’évolution des matériaux, du carton-pâte au polystyrène, des petites lumières aux multiples guirlandes Led clignotantes... La praticité est aujourd’hui recherchée dans la réalisation des chars (légèreté, maniabilité), ainsi que l’amélioration de leur esthétique et de leur visibilité. Les sources d’inspiration vont de la culture populaire (arts et traditions populaires, industries culturelles) à l’histoire du territoire (les Lumières au XVIIIe siècle en Lorraine, l’industrialisation, les guerres…) et donnent lieu à des recherches nourries (déplacements, ressources documentaires en ligne, photographies des chars des éditions précédentes…). Le thème proposé chaque année structure l’ensemble du défilé, mais les communes sont libres dans leur interprétation et dans les choix techniques et esthétiques opérés. La qualité technique et la créativité des chars n’ont cessé de progresser pour tendre à un rendu de niveau professionnel. Le but commun demeure d’émerveiller les enfants. L’attention est portée aussi aux costumes des enfants sur les chars et des accompagnateurs : d’apparence féérique et festive, ils doivent pouvoir recouvrir des vêtements chauds portés dessous, pour affronter un long défilé dans un froid hivernal. La rudesse du climat est partagée entre les défilants et le public et contribue paradoxalement au plaisir éprouvé et à la singularité de ces festivités.

L’arrivée d’une relique de saint Nicolas à Varangéville à la fin du XIe siècle inaugure les liens entre le saint et la Lorraine. La phalange du saint thaumaturge est tenue pour le fruit d’un pieux larcin, commis par le chevalier Aubert de Varangéville et par un parent, clerc et gardien du corps du saint à Bari, où, en 1087, avait été montée une expédition maritime destinée à ramener en terre chrétienne la dépouille du saint, alors aux mains des Turcs. Saint Nicolas étant déjà fort réputé en Occident, les pèlerins ne tardent pas à affluer dans la petite chapelle à l’écart de la cité, au lieu appelé Port, au-delà de la Meurthe, qui abrite la phalange de Nicolas confiée aux bénédictins de Gorze. Le nombre des pèlerins fut bientôt tel que, dès le XIIIe siècle, une véritable ville se développe à Port, pour le pèlerinage auprès de saint Nicolas et pour ses foires réputées. Durant le Moyen Âge et jusqu’à son incendie et son pillage en 1635, Port devient la capitale économique du duché de Lorraine, dépassant Nancy, ville de résidence des ducs, en nombre d’habitants.

En 1240, le sire de Réchicourt, ancien prisonnier en Terre sainte, institue une procession aux flambeaux, chaque soir du 5 décembre, en remerciement de sa libération ; cette procession, qui fut suspendue à diverses reprises, mais toujours restaurée, est toujours organisée aujourd’hui, avec un succès croissant ces trente dernières années. Les marchands médiévaux passant par Saint-Nicolas-de-Port contribuent à répandre le culte de Nicolas, à l’échelon régional et européen, notamment dans le sud de l’Allemagne et jusqu’aux Pays-Bas actuels, où est encore fêté saint Nicolas aujourd’hui. À la suite de la bataille de Nancy (début 1477), le duc René II institue saint Nicolas patron du duché et commande la construction de la grande église de Saint-Nicolas-de-Port, chef-d’œuvre du gothique flamboyant. Saint-Nicolas-de-Port continue de voir affluer les pèlerins, tantôt inconnus (gens de Lorraine ou d’ailleurs, prisonniers libérés venant déposer leurs chaînes auprès de saint Nicolas) tantôt illustres (saint Bernard, Catherine de Médicis, Henri IV, le sire de Joinville, saint François-Xavier, Madame Acarie, parmi d’autres). Le pèlerinage est si florissant qu’en 1626 y sont dénombrés près de 200 000 pèlerins. Le culte se fixe dans la grande église de Saint-Nicolas et dans la quasi-totalité des églises de Lorraine, qui comportent une statue du saint ou une chapelle à son nom.

En plus de cette pratique de dévotion se développe en Lorraine un attachement populaire très fort à l’égard du personnage, difficile à dater précisément, mais qui s’incarne dans les patronages multiples du saint (jeunes gens à marier, enfants…) et dans les fêtes et coutumes traditionnelles des villages (veillées d’hiver, abattage du cochon). Pourvoyeur d’abondance et de fécondité au cœur de l’hiver, saint Nicolas a trouvé sa place parmi les veillées païennes et les festins villageois. Très vite, il devient aussi un support pour l’éducation morale des jeunes gens avec son alter ego le père Fouettard. Le saint Nicolas pourvoyeur de cadeaux dans les familles est en revanche précisément attesté au XVIIe siècle, pour les familles les plus modestes et pour les familles illustres. Au château de Schönbrunn (Autriche), la famille impériale de Habsbourg-Lorraine est représentée fêtant la Saint-Nicolas en 1760 ; la jeune Marie-Antoinette reçoit un cadeau tandis que son frère, l’archiduc Ferdinand, est menacé avec des verges par sa sœur Marie-Christine. Si François-Étienne de Lorraine, fils du duc Léopold, avait renoncé au duché de Lorraine en épousant l’impératrice Marie-Thérèse, il n’avait pas oublié les traditions de ses ancêtres et les avait apportées à Vienne, attestant la force de leur imprégnation dans les familles lorraines.

Survivant à la Révolution, la tradition de la Saint-Nicolas ne cesse de se perpétuer tout au long du XIXe siècle. C’est alors que se fixe l’usage de faire défiler le soir du 5 décembre dans chaque village, de maison en maison, un homme de la contrée habillé en saint Nicolas barbu, crossé et mitré conforme à l’imagerie populaire, souvent avec le concours du curé pour la crédibilité de la tenue, accompagné du père Fouettard et, quand cela est possible, d’un âne. Après avoir béni la maison, le personnage interroge les enfants sur leur comportement depuis sa dernière venue, les engage à se comporter toujours sagement et dignement dans l’obéissance à leurs parents et leur distribue parfois quelques friandises ou noisettes. Le père Fouettard rabroue tel ou tel dont les méfaits lui ont été rapportés. Le soir, les enfants déposent près de la cheminée ou de la porte, leurs sabots ou leurs souliers, une carotte pour l’âne. Au matin, chaque bambin y découvre un pain d’épices, un jouet, parfois une orange, fruit exceptionnel et cher alors, ou, pour les plus indisciplinés, des verges déposées comme une invitation à se comporter plus sagement. Cette tradition est partout répandue sur les terres lorraines de langue française ; quoique proche, elle connaît des variantes en Alsace et en Moselle de langue allemande.

Bien que d’origine encore peu claire, le récit fondateur des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy est celui des trois enfants mis au saloir. Il s’acquiert, dès le jeune âge, dans les familles et à l’école selon deux modalités essentielles : l’histoire narrée de la légende de saint Nicolas et la complainte des trois enfants, chanson apprise par cœur par les enfants, avec la persistance mémorielle associée à une chanson. Des comptines illustrant le patronage de Nicolas pour les écoliers (« Grand saint Nicolas patron des écoliers ») ou les enfants de Lorraine (« Saint Nicolas, mon bon patron ») sont aussi très usitées. Il n’est pas rare de rencontrer en Lorraine des adultes en mesure d’entonner les premiers couplets de ces chansons, quel que soit leur âge. Cette acquisition précoce est renforcée par l’effet de répétition, du fait du caractère annuel des fêtes de Saint-Nicolas, qui constituent un rappel régulier du récit de la légende et offrent une variété de modes d’apparition autour du défilé, élément central.

Source de très nombreuses éditions de livres pour la jeunesse, la ballade « La légende des trois enfants » est un ancien cantique du XVIe siècle, repris par Gérard de Nerval 350 ans plus tard. Le poète, séduit par cette légende, en créa une nouvelle version, mise en musique par Armand Gouzien. En 2017, Eddy La Gooyatsh, artiste nancéien pop rock, a offert, avec ses musiciens, ses arrangeurs et l’illustrateur du CD, l’adaptation et l’enregistrement d’une douzaine de chansons dédiées à saint Nicolas. Le CD, édité par la Ville de Nancy à 2 000 exemplaires, est vendu au profit de la coordination des associations de solidarité de la Métropole (restos du cœur, banque alimentaire, médecins du monde, ATD quart monde, secours catholique et populaire, par ailleurs partenaires des fêtes). Outre plusieurs concerts, Eddy La Gooyatsh a interprété « La légende de saint Nicolas », place Stanislas en 2017, lors de l’arrivée du char de saint Nicolas.

Il était trois petits enfants

Qui s’en allaient glaner aux champs.

S’en vont un soir chez un boucher :

Boucher, voudrais-tu nous loger ?

Entrez, entrez, petits enfants,

Y a de la place, assurément.

Ils n’étaient pas sitôt entrés

Que le boucher les a tués,

Les a coupés en p’tits morceaux

Mis au saloir comme pourceaux.

Saint Nicolas au bout d’sept ans

Vint à passer dedans ce champ,

Alla frapper chez le boucher :

Boucher, voudrais-tu me loger ?

Entrez, entrez, saint Nicolas,

Y a de la place, il n’en manque pas.

Il n’était pas sitôt entré

Qu’il a demandé à souper.

Voulez-vous un morceau d’jambon ?

Je n’en veux pas, il n’est pas bon.

Voulez-vous un morceau de veau ?

Je n’en veux pas, il n’est pas beau.

Du p’tit salé, je veux avoir

Qu’il y a sept ans qu’est au saloir.

Quand le boucher entendit ça,

Hors de sa porte il s’enfuya.

Boucher, boucher, ne t’enfuis pas

Repens-toi, Dieu te pardonn’ra.

Le grand saint étendit trois doigts

Les trois enfants ressuscita.

Le premier dit : j’ai bien dormi.

Le second dit : Et moi aussi.

Et le troisième répondit :

Je croyais être au Paradis.

L’esprit général de la manifestation — L’attachement des habitants aux fêtes de Saint-Nicolas, le nombre important et la diversité des communautés impliquées dans leur organisation permettent d’envisager sereinement leur préservation dans les décennies à venir. Cependant, il est essentiel que la coordination générale mise en place soit suffisamment efficace, par-delà les changements d’équipes municipales ou associatives, pour garantir l’esprit participatif intégrant les habitants et les groupes à chaque étape du processus et conforter l’attention portée au caractère vivant et évolutif des fêtes et à leur mode de transmission aux jeunes générations. Entreprise depuis 5 ans, parce qu’elle est inclusive et associe pleinement la population, la démarche de reconnaissance des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy au titre du patrimoine culturel immatériel national, conçue comme le socle d’un élargissement dans une candidature internationale, peut constituer le premier moyen de conserver et d’entretenir le caractère humaniste et collectif de leur organisation actuelle.

La sécurisation de l’espace public — Le renforcement du contexte sécuritaire en France depuis 2015 a restreint la manifestation, essentiellement sur trois points. Le premier écueil, malgré les efforts en termes de scénographie et de mise en scène des espaces, est une certaine transformation de l’image des fêtes due à la présence importante des forces de l’ordre. Bien que nécessaires, elles pourraient, si elles sont trop nombreuses et ostensiblement présentes, laisse gagner l’ambiance générale bon enfant par un sentiment d’insécurité et de danger. Le second point, plus concret, relève de la longueur actuelle du parcours du défilé, qui, depuis la dernière édition antérieure aux attentats (2014), a été raccourci de près de moitié, restreignant la surface des espaces d’accueil du public et densifiant les points de contrôle, cause de difficultés d’accès aux abords du parcours. Enfin, au plan financier, la manifestation connaît depuis 2015 une évolution exponentielle : le budget consacré à la sécurité des fêtes de Saint-Nicolas a augmenté de 424 % entre 2014 et 2017. Le défilé de Nancy n’est pas le seul à être confronté à ces problématiques ; dans des communes plus petites, sans forces de l’ordre suffisantes ni capacité à dégager des moyens financiers supplémentaires, ces contraintes peuvent être des freins puissants, voire amener à ne pas reconduire le défilé sur le territoire concerné.

L’engagement bénévole — Au sein de la communauté des commerçants, communes, comités des fêtes et partenaires associatifs, la crainte de l’affaiblissement de l’engagement des bénévoles est partagée par tous. Les communes et comités des fêtes de la Métropole sont plus particulièrement marqués par un moindre renouvellement générationnel et le vieillissement de la communauté. Certes, un rajeunissement s’opère au sein des services techniques des villes, mais le sens de l’action peut alors être différent et questionne la portée des fêtes de Saint-Nicolas pour les jeunes générations. Chez les commerçants, les freins peuvent naître de la charge de travail et des éventuelles difficultés de concilier activité professionnelle et contraintes de décoration des vitrines. Enfin, à une moindre échelle, les ressources financières et la disponibilité d’ateliers (construction des chars) peuvent aussi conditionner l’engagement des communautés.

La signification culturelle de Saint-Nicolas — Dans une période de tension entre communautés dans leurs rapports respectifs à la spiritualité et à la laïcité, la signification des fêtes de Saint-Nicolas à Nancy est culturelle et identitaire, et non religieuse. Très peu de témoignages sont adressés à la Ville pour marquer un mécontentement face au caractère profane des fêtes contemporaines. Le statut de saint Nicolas dans la religion catholique et sa représentation en évêque pourrait limiter sa transmission par l’Éducation nationale, mais renoncer à jouer ce rôle fondamental de transmission de la tradition, de l’histoire et de la mémoire collective signifierait la perte d’un facteur inclusif et fondateur de l’identité nancéienne, notamment pour les enfants nouvellement arrivés et d’origines culturelle ou confessionnelle diverses.

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Garantir la créativité et une implication inclusive. ― Les fêtes de Saint-Nicolas à Nancy, grâce à l’école notamment, fondent une identité largement partagée, renforçant la responsabilité collective publique, institutionnelle et privée. Les communautés impliquées, chacune dans leur rôle pour constituer un ensemble complémentaire, valorisent cette tradition et continuent d’inventer de nouveaux codes de transmission, afin que les jeunes générations se les approprient, les fassent évoluer et les transmettent à leur tour. Faire en sorte, à chaque étape du processus, que chacun s’approprie le sens de ces festivités et s’implique dans leur préparation, avec sa propre interprétation (artistique, solidaire, culturelle…), est une condition primordiale pour garantir le maintien de cette tradition à terme.

Veiller aux risques de commercialisation. ― Sur un autre plan, dans le cadre de la réorganisation des services de la Ville, le pôle Culture-Attractivité a pris en charge en 2009 l’organisation des fêtes de Saint-Nicolas, jusqu’alors assurée par le service des fêtes et animations. Depuis lors, les actions menées visent à se libérer progressivement d’une approche trop commerciale, pour replacer la figure et la légende du protecteur de la Lorraine et des enfants au cœur de cette période festive, intime et collective, de rencontres et de partage.

 

 

Le défilé

 

De 2010 à 2013, les échanges entre la Ville, les communes et les comités des fêtes ont porté sur le défilé (thème resserré autour de saint Nicolas), dans le contexte des changements d’organisation, avec un rythme de construction positive depuis 2012. L’attention est portée sur le fait de ne jamais figer les fêtes.

Jusqu’aux années 2010, le défilé s’était éloigné de la légende de saint Nicolas (dessins animés, bande dessinée, cinéma pour enfants…). Avec l’accord des participants, la thématique s’est resserrée autour de la légende : patronages (2010), saint Nicolas dans le monde (2011), saint Nicolas dans l’histoire (2012). Depuis l’édition 2013 (jouets anciens), elle s’est ouverte à des questions plus larges (fêtes, enfance, famille) et à des propositions plus métaphoriques (voyages imaginaires, 2016 ; grand festin, 2017 ; quatre éléments, 2018). Le thème est discuté plusieurs années à l’avance avec les communes et comités des fêtes.

L’organisation et la scénographie du défilé ont aussi connu plusieurs évolutions importantes, jusqu’à sa forme actuelle, célébrant les personnages de la légende et l’arrivée du patron :

― décalage du départ du défilé, pour démarrer de nuit et valoriser la mise en lumière réalisée par les communes et comités depuis 2011, et arrivée place Stanislas (et non plus au palais du Gouvernement)

― placement des chars organisé et non plus tiré au sort, avec un nombre plus important de compagnies et de fanfares, en lien avec le défilé, et disparition progressive des chars éloignés de la thématique de saint Nicolas (médias, reines de beauté…),

― intégration de commandes artistiques, notamment pour la distribution des bonbons, pour soutenir la créativité,

― retour des confettis et du « lancer de bonbons », supprimés depuis plusieurs années.

En 2018, 8 classes, 8 foyers résidence et 2 EHPAD voient leurs parcours s’étoffer, en pouvant aussi participer à une visite aux Archives municipales de Nancy (recherche documentaire autour de saint Nicolas et de sa légende), à un atelier de création de chansons sur saint Nicolas avec le chanteur-musicien Eddy La Gooyatsh, en vue de se produire en première partie de deux de ses concerts, salle Poirel en décembre ; enfin, à des ateliers de sensibilisation au patrimoine culturel immatériel : élèves et personnes âgées conçoivent et rédigent ensemble leur propre dossier présentant les fêtes de Saint-Nicolas pour une candidature, les points importants pour la sauvegarde et la valorisation, illustrés de photographies, de souvenirs, de dessins. L’occasion est ainsi donnée aux enseignants de travailler autour des valeurs portées par l’Unesco et de thèmes propices à l’échange (paix, guerre, souvenirs…), dans le cadre de dossiers diffusés ensuite auprès des autres écoles et mis en ligne.

 

 

L’ouverture au monde et la jeunesse

 

Un pays est depuis peu l’invité d’honneur des fêtes de Saint-Nicolas (Pologne, 2016 ; Belgique, 2017 ; Japon, 2018), valorisant les villes jumelées de Nancy, pour favoriser les échanges autour des pratiques culturelles et la découverte des spécificités et des points communs. Selon le thème ou le pays invité, des associations impliquées dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sont conviées aux fêtes de Nancy (les échasseurs namurois en 2017, le cortège de la Saint-Nicolas à Villeneuve-d'Ascq en 2018), le public pouvant ainsi s’informer sur d’autres pratiques culturelles immatérielles et mesurer les liens tissées grâce à elles entre des communautés nationales et internationales.

La richesse des fêtes de Saint-Nicolas est une occasion rare pour la jeunesse de participer activement au projet collectif et à son évolution de son identité et de mettre en application ses acquis, en accompagnement parfois de sa formation professionnelle. Ainsi, l’association des étudiants de l’École nationale d’architecture (« Vis là dans tout ça ») conçoit, fabrique et anime des éléments scénographiques pour le week-end de Saint-Nicolas depuis 2016 ; l’association Erasmus Student Network (ESN) et la section des Affaires internationales de l’université de Lorraine s’efforcent de faire connaître les fêtes aux étudiants étrangers (temps de rencontre, apéros Saint-Nicolas…), pour une plus grande inclusion des jeunes arrivants. La légende de Saint-Nicolas a été traduite en plus de 20 langues en 2017, sous l’impulsion d’une étudiante. Une vingtaine de fiches « Échanges sur les pratiques », instruites par les étudiants eux-mêmes, ont été mises en ligne. Trois courts films-témoins, réalisés par trois étudiantes stagiaires, en Erasmus ou à l'Institut européen de cinéma et d'audiovisuel de Nancy, ont été diffusés lors de la journée d’accueil des étudiants étrangers (« Welcome day ») en septembre 2017 et 2018, sur les sites internet et les réseaux sociaux. Enfin, dans le cadre des ateliers ARTEM, les étudiants sont engagés pour la conception, la fabrication et l’animation de jeux vidéo interactifs.

 

 

La communication

 

Communication presse et réseaux sociaux. ― Des campagnes médiatiques soutiennent la programmation annuelle : articles du magazine Culture à Nancy, articles de la presse locale. Toutes les composantes de la communauté (maisons des Jeunes et de la Culture, associations, acteurs culturels, commerçants…) mettent en lumière les fêtes, notamment grâce aux réseaux sociaux qui favorisent la mise en ligne, tout au long de l’année, d’appels à participation pour des projets collectifs, de photographies, de points d’étape… Ces pratiques ont pour double effet d’informer des fêtes sous l’angle de leur préparation, en générant attente et désir auprès des publics, et de contribuer à renforcer les liens entre les différents acteurs, qui, par des marqueurs d’adhésion formulés en ligne (like, retweet…), constituent un réseau virtuel supplémentaire. La Ville de Nancy comptant 52 000 abonnés sur son compte Facebook, la portée des publications atteint 300 000 personnes durant les festivités, avec des vidéos très appréciées (annonce de la manifestation, retransmission en direct du défilé et de l’arrivée de saint Nicolas place Stanislas). La diversité des communautés engagées et l’attachement des Nancéiens à leur fête font naître une activité dense sur les réseaux : souvenirs ou débats sur la nature des fêtes, échanges et partages notamment avec les Lorrains résidant dans d’autres régions ou pays, mise en ligne de vidéos et de photographies, échanges de textes, institutionnels ou amateurs.

Site internet Saint-Nicolas de la Ville de Nancy. ― Les fêtes de Saint-Nicolas bénéficiaient de longue date de pages informatives (événements, programme) sur le site internet de la Ville de Nancy. Au fil du temps, les pages se sont multipliées et étoffées. Cet outil de partage est devenu un site internet spécifique, enrichi d’approches chronologiques et morphologiques, avec 4 missions : apporter de l’information sur le personnage de saint Nicolas, son histoire, sa géographie, les éléments de transmission à travers le monde ; proposer des outils ludiques d’apprentissage autour de la légende, de découverte des pays invités et de leurs propres pratiques ; récolter les témoignages et portraits, filmés notamment ; informer sur les modalités d’organisation de projets participatifs et sur la programmation. En 2017 ont été enregistrées 59 018 visites, 124 763 pages vues et des visites accrues du 20 novembre au 3 décembre avec une moyenne de 2900 visites par jour (9895 visites le 2 décembre 2017). Le travail documentaire engagé sur la présence des festivités dans la presse locale depuis 1842 [cfr. annexe I], constitué de près de 500 pages d’articles sera intégré au site. La reconfiguration du site en octobre 2018 favorise les mises à jour et le stockage des différents formats (son, vidéos, images…) et accueillera les portraits vidéos du projet nomade 2018 (les « studios de saint Nicolas») mené dans les villages de Saint-Nicolas et les quartiers, autour des souvenirs et témoignages des habitants de Nancy. Les pages actuelles proposent déjà de tels documents :

● Souvenirs de la Saint-Nicolas, Marcelle, 98 ans (2016) :

https://www.youtube.com/watch?v=uqraY-bDjGY

● Construction du char de Fléville-devant-Nancy, Henri Cassin (2017) :

https://www.youtube.com/watch?v=x96SZ6RtZRE

Le site permet aussi aux visiteurs extérieurs et aux nouveaux Nancéiens de se familiariser avec saint Nicolas :

● La légende de saint Nicolas revisitée par les enfants, atelier de Stop-Motion, festival KLAP-KLAP :

- Année 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=ksFmD-UeJqI

- Année 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=2kCcm086vn4

● Le week-end 2014 de Saint Nicolas à Nancy, commande artistique passée par la Ville au collectif WCAGA (2014) :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=74GHCbmyqT4

● Projet « Saint Nicolas au bout du monde », étudiantes Erasmus, Nancy, 2017 :

https://www.youtube.com/watch?v=yXFJtt-N6ew

- Projet de Camilla :

https://www.youtube.com/watch?v=PBfaLWsWb9k

- Portrait de Paloma :

https://www.youtube.com/watch?v=krNxyv23ZIY

- Portrait de Nuria :

https://www.youtube.com/watch?v=cbbjSm4CVSA

● La Fanfare des enfants du boucher, portrait réalisé par la Ville, Nancy, 2017 :

https://www.nancy.fr/les-fetes-de-saint-nicolas/les-projets-participatifs/la-fanfare-des-enfants-du-boucher-477.html

Toutes ces références ont été consultés le 1er octobre 2018.

 

 

Recherche et création

 

L’étude NICOLAB ― Le Centre de recherche sur les médiations (CREM) de l’université de Lorraine conduit depuis décembre 2016 une recherche au long cours, fondée sur l’observation de plusieurs éditions des fêtes, des entretiens avec les acteurs et une analyse documentaire étendue, afin d’éclairer les pratiques contemporaines des festivités nancéiennes sous un angle scientifique, complémentaire aux usages sociaux et aux travaux antérieurs. La présente fiche d’inventaire a été nourrie des résultats et observations de cette étude, dont la publication est prévue en 2019. L’ouvrage rendra compte de la diversité et de la complémentarité des acteurs et mettra en dialogue les propos tenus, relevant de l’expérience de chacun, et les photographies sous forme de portraits, scènes de vie, détails significatifs de l’attachement aux fêtes de Saint-Nicolas.

La réappropriation par les artistes ― Des commandes artistiques sont régulièrement passées à des artistes, peintres, illustrateurs et graffeurs, depuis 2011, qui apportent leurs regards et leurs interprétations de la légende de saint Nicolas :

― trois géants lumineux représentant la poursuite des enfants par le boucher et celle du boucher par saint Nicolas (2011) ;

― visuels projetés sur les bâtiments de la ville durant les fêtes, figurant les personnages de la légende réinterprétés selon la perception, la personnalité et la sensibilité d’une dizaine d’illustrateurs (2011-2012) ;

― jouets géants, quatre machines à distribuer les bonbons pour le défilé, graff et interventions photographiques dans l’espace public (depuis 2013).

Ces commandes permettent de présenter ces interprétations artistiques des personnages de la légende dans des lieux variés de la ville (maisons des Jeunes et de la Culture, péristyle du musée des Beaux-Arts, hôtel-de-ville…).

 

 

Mémoire et patrimoine

 

Dans une dynamique participative s’appuyant sur des relais des communautés et des partenaires, la collecte des « trésors de saint Nicolas », dite « collecte du Grand Saloir », a été lancée en 2017, inspirée par les prêts et dons par le public de publications et de cartes postales, traités par la bibliothèque Stanislas, et d’objets plus personnels (dessins, lettres, journaux personnels), traités par les Archives municipales. L’orientation de cette collecte a été ciblée selon les particularités de chaque communauté (matériel publicitaire ou de décoration de vitrines pour les commerçants ; photographies de classes pour les écoles ; imagerie ancienne et souvenirs de famille dans les quartiers…), afin de consolider la connaissance scientifique de l’histoire des fêtes de Saint-Nicolas et les pratiques marchandes et communicationnelles associées. La démarche a pour objectif de renforcer l’identité des fêtes, la fierté d’y participer et d’y apporter, dans un sens commun et partagé, des témoignages historiques. Un meilleur signalement des documents existants et des acquisitions patrimoniales régulières sont assurés depuis 2016, afin d’identifier les éléments du « fonds Saint-Nicolas » de la bibliothèque Stanislas, alimenté par l'intégration progressive des résultats de la « collecte du Grand Saloir », comme les images à pains d'épices remises par les pâtissiers de Meurthe-et-Moselle. Régulièrement utilisé lors d'accueils de classes primaires et dans des présentations publiques pendant les fêtes de Saint-Nicolas, ce fonds, numérisé et mis en ligne, sert aussi à la conception des cahiers de coloriage et de jeu.

D’autres contacts sont en cours en vue d’un partenariat avec Imag’Est, association de valorisation du patrimoine audiovisuel et photographique lorrain, pour rendre accessible au public, de manière simple et thématisée, les éléments relatifs aux fêtes de Saint-Nicolas à Nancy, tout comme le « Kiosque Lorrain » (bibliothèque Stanislas) assure ce rôle pour la presse locale.

Les engins tractant les chars, qui étaient presque toujours des tracteurs agricoles, bruyants, de taille imposante et polluants, ont été remplacés depuis 2011 par des engins plus petits : des chargeurs. En 2017, un test a été réalisé avec cinq engins totalement électriques, amenant à proposer pour l’édition 2018 un défilé à traction entièrement électrique ou au gaz. Une des communes de la métropole tracte aussi désormais son char avec des vélos.

 

 

Les outils et développements pédagogiques

 

Les outils appropriés créés à l’attention des enseignants et des parents. ― Des fiches pédagogiques ont été créées par une enseignante du 1er degré, mise à disposition du pôle Culture-Attractivité de la Ville par l’Éducation nationale pour faire le lien entre l’école (enseignants et élèves) et les acteurs culturels et travailler l’articulation des projets culturels et éducatifs. Téléchargeables sur le site internet dédié à saint Nicolas, ces fiches visent à faire comprendre l’histoire de saint Nicolas, les miracles et légendes qui l’entourent, la légende lorraine, sa reconnaissance et l’identification de ses attributs d’évêque et l’histoire de la translation de ses reliques et livrent aussi des recettes de cuisine liées aux fêtes.

Un livre de coloriage est édité chaque année depuis 2016, à partir du fonds patrimonial de la bibliothèque Stanislas et de commandes artistiques passées à des illustrateurs et peintres contemporains. Ses 2500 exemplaires annuels sont distribués gratuitement aux enfants lors des fêtes. Deux gabarits pour fabriquer son saint Nicolas-tirelire et son âne tireur de langue, en carton de récupération, sont téléchargeables sur le site déjà cité, grâce à une commande artistique passée au collectif d’artistes plasticiens « Ça cartonne » (2016). Le même site propose aussi : des masques des personnages de la légende à télécharger, la découverte des différentes chansons et comptines relatives à saint Nicolas et, selon le pays invité mis à l’honneur, des recettes de cuisine, notamment pour les fêtes de fin d’année.

Les ateliers dans les écoles et les centres de loisirs ― A l’école (temps périscolaire) et dans les centres, depuis 2015, les enfants apprennent l’histoire et la légende de saint Nicolas et découvrent les coutumes et traditions des pays invités. Ils réalisent des recettes en lien avec le pays invité, participent à des ateliers de création et d’écriture de nouvelles avec l’association le Labo des Histoires. Dans le cadre d’une expérience collective, une série de concerts gratuits a été organisée salle Poirel (2018), à destination de 1500 enfants de maternelle (moyenne et grande section). Au dernier trimestre 2018, les sujets liés au patrimoine culturel immatériel sont abordés dans le Journal des Écoliers, publication réalisée par les élèves nancéiens sous l’égide de L’Est républicain pour les sensibiliser au métier de journaliste et à la fabrication d’un journal.

Les parcours intergénérationnels ― Chaque année, durant le dernier trimestre, des rencontres sont organisées entre des élèves de classes élémentaires (cycle 3) et des personnes âgées en foyers ou en EHPAD, afin de renforcer les échanges sur le thème de la mémoire vivante et de l’avenir. Les enfants s’approprient la mémoire des anciens, prennent conscience d’une identité commune, à faire partager à leur tour. Depuis 2016, 150 enfants et plus de 60 personnes âgées ont découvert ensemble le « fonds Saint-Nicolas » de la bibliothèque Stanislas et partagé leurs souvenirs de saint Nicolas. En 2017, ils ont concouru ensemble à la meilleure gaufre de Liège, la Belgique étant le pays invité, avec une remise des prix par la confrérie de l’Authentique Gaufre de Liège à l’hôtel-de-ville.

Une exposition temporaire sur les fêtes de Saint-Nicolas est prévue au Palais des Ducs de Lorraine-Musée lorrain, après sa réouverture, en 2023. Le projet ne consisterait pas tant à proposer une exposition sur la figure du saint et des formes de dévotion associées, thèmes déjà traités par l’exposition organisée au musée en 2005-2006, que d’aborder les fêtes de la Saint-Nicolas en tant que fait social, en présentant les objets associés à la pratique des fêtes et du défilé à l’époque contemporaine : documents d’archives, maquettes, dessins, photographies, vidéos, œuvres créés à la faveur de commandes... Cette exposition s’inscrirait pleinement dans le cadre des mesures de sauvegarde de la manifestation. Elle pourrait même être l’occasion de s’interroger sur l’éventuelle patrimonialisation d’objets très récents, témoignant des pratiques contemporaines liées aux fêtes ; leur conservation depuis quelques années atteste vraisemblablement une valeur excédant la simple valeur documentaire et appelle peut-être la constitution d’une collection d’objets spécifiques.

 

Modes de reconnaissance publique

L’espace « Patrimoine XVIIIe siècle » (places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance), où se déroulent, pour partie, les fêtes de la Saint-Nicolas à Nancy, est classé Patrimoine mondial de l'Unesco (1983).

L’Association des Lorrains de Paris organise depuis 2015 une fête de Saint-Nicolas rue des Martyrs (Paris IXe), en utilisant l’identité graphique de la Saint-Nicolas à Nancy et ses outils de médiation et de pédagogie. Cette fête parisienne s’inscrit dans la démarche de valorisation et de volonté de partage de la fête nancéienne, de la légende lorraine et de ses représentations.

Bibliographie sommaire

 

Ouvrages généraux

 

Cioffari (Gerardo), Saint Nicolas. L'histoire et le culte, Bari, Centro studi Nicolaiani, 1996

Gazeau (Véronique), Vincent (Catherine) et Guyon (Catherine), En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe (Xe-XXIe siècle), Paris, Cerf Patrimoines, 2016

Lion (Peter), American St. Nick, Springville, Cedar Fort Publ. & Media, 2015

Van Gennep (Arnold), Manuel de folklore français contemporain, Paris, Picard, « Grands Manuels », 1943 [tome 1, chap. 7]

Ouvrages sur la Lorraine

Bloch (Denise) et Tritschler (Jean-François), Un autre regard sur le Grand Patron des Lorrains, Nancy, Éd. Zoom, 2013

Claude (Henri), Kevers-Pascalis (Claude), Thiriet (Marcel), Saint Nicolas, Mondorf-les-Bains, Gérard Klopp éd., 1998

Colin (Marie-Hélène), Les plus belles Saint Nicolas en Lorraine, Nancy, Éd. Place Stanislas, 2009

Gerner (Jochen), Le Saint Patron, Paris, Éd. L’Association, 2004

Kevers-Pascalis (Claude), Saint Nicolas, légende ou histoire ?, Metz, Éd. Serpenoises, 2002

Méchin (Colette), Saint Nicolas, Paris, Berger-Levrault, 1978

Roze (Francine), dir., Saint Nicolas et les Lorrains, entre histoire et légende [catalogue d’exposition, Nancy, Musée lorrain, 3 déc. 2005-27 févr. 2006], Metz, Éd. Serpenoises, 2006

 

 

Filmographie sommaire 

 

Mais où est le cheval de Saint Nicolas ?, réal. Mischa Kamp, prod. Warner Bros Pictures/Bos Bros, 2005, 96 min.

https://www.dailymotion.com/video/x5t7so2

Sous la barbe de Saint Nicolas, réal. Olivier Sarrazin, prod. Real Productions, 2006, 52 m.

Sint, réal. Dick Mass, prod. Tom De Mol Productions/Parachute Pictures, 2011, 88 min.

Dis-moi Saint Nicolas, série de 33 vidéos en ligne sur Youtube, prod. DreamLand, vendeur belge de jouets, 2013

https://www.youtube.com/playlist?list=PLM9xbv5rPVa2UhaKyCZCUAG_THnM_TgE4

American St. Nick : A True Story, réal. Peter Lion, prod. Timgraymédias, 2015

Krampus, réal. Michael Dougherty, prod. Legendary Pictures/Zam Pictures, 2016, 98 min.

De Saint Nicolas à Santa Claus et Les Procès du Père Noël, série Youtube « C’est pas sourcé », l’histoire des religions au plus près des sources, 2016

https://www.youtube.com/watch?v=i0nwLRHuVRs

https://www.youtube.com/watch?v=iLN12gnrIvU

 

 

Sitographie sommaire 

 

Tous ces sites ont été consultés le 1er octobre 2018.

Confrérie Saint Nicolas de Yutz

http://www.confreriesaintnicolasdeyutz.fr/

Connaissance et Renaissance de la Basilique de Saint-Nicolas-de-Port

http://basiliquesaintnicolas.fr/

La France pittoresque

https://www.france-pittoresque.com/

Le Kiosque lorrain

http://www.kiosque-lorrain.fr

Paroisse de saint Nicolas en Lorraine

http://www.saintnicolasenlorraine.com/index.html

Saint Nicolas Center

https://www.stnicholascenter.org/pages/home/

Ville de Nancy, les Fêtes de Saint Nicolas

https://www.nancy.fr/culturelle/les-fetes-de-saint-nicolas-471.html

Ville de Saint-Nicolas-de-Port

http://www.saintnicolasdeport.com/

Constitué en juillet 2018, un comité de candidature a notamment pour mission de suivre et d’accompagner la candidature des fêtes de Saint-Nicolas à une inscription à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel, puis, dans un cadre multinational, sur la Liste représentative du PCI de l’humanité (Unesco).

Présidé par le maire de Nancy, il est constitué de représentants des diverses communautés et groupes qui font les fêtes de Saint-Nicolas (habitants, enseignants, jeunes, services de la ville, commerçants, représentants des communes de la métropole…) et a été réuni à plusieurs reprises tout au long de l’année 2018. Le comité est scientifiquement accompagné par des chercheurs académiques, en ethnologie et en sociologie notamment.

En juillet-août 2018, quelques membres du comité se sont constitués en groupe de travail rédactionnel, en vue d’organiser les données collectées auprès des représentants des communautés sous la forme de la présente fiche d’inventaire.

À l’exception de Mathilde Doyen, tous sont membres du comité de candidature.

Michèle BOGARD

Enseignante retraitée à Nancy, activité de commerce

Nelly CLIPFEL

Représentante des associations de quartiers, présidente du comité des fêtes Saint-Pierre-René II-Bonsecours

Richard DAGORNE

Conservateur en chef du patrimoine, directeur du Palais des ducs de Lorraine/Musée lorrain

Mathilde DOYEN

Chargée de mission patrimoine culturel, Parc naturel régional des Ballons des Vosges

Sébastien DUCHOWICZ

Président de l’association des Commerçants des vitrines de Nancy

Gérard GEORGEL

Représentant des communes et comités des fêtes pour le défilé, Ville de Vandœuvre-lès-Nancy

Hélène MANGEOT Chargée de projets culturels, direction de l’Événementiel, Ville de Nancy

Marie de METZ NOBLAT

Responsable de l’Épicerie du goût à Nancy ; impliquée dans de nombreuses associations et actions autour de la valorisation des produits lorrains

Véronique NOËL

Directrice générale adjointe, pôle Culture-Attractivité, Ville de Nancy

Jérôme PROD’HOMME

Animateur radio et télévision, organisateur d’événements

Catherine ROBIN

Représentante des communes et comités des fêtes pour le défilé, Ville d’Art-sur-Meurthe

La démarche de candidature des « Fêtes de Saint-Nicolas à Nancy » à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel a reçu 5 lettres de soutien :

● Stéphane BERN, journaliste, écrivain, présentateur et animateur, producteur, comédien, chargé de mission pour la sauvegarde du Patrimoine

● Dominique FLON, président de la Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain

● Jack LANG, président de l’Institut du Monde arabe, ancien ministre de la Culture

● Rémi MALINGREY, auteur, dessinateur

● Françoise MATHIEU, présidente de l’Académie de Stanislas

Elle a reçu par ailleurs 21 lettres de consentements :

● Sabri ARBAOUI et Lili GIAMPIETRO, délégués de classe CM1-CM2 de l’école élémentaire Boudonville (Nancy)

● Jean-Sébastien BERTRAN, dirigeant de bars et restaurants à Nancy

● Marie CANTON, directrice du centre commercial « Les Terrasses du Port » (Marseille), ancienne directrice du centre commercial « Saint Sébastien » (Nancy)

● Eric CRONEL, Centre des ressources de la Vie associative, Ville de Nancy

● Béatrice CUIF-MATHIEU, directrice générale Grand Nancy Congrès et Événements

● Philippe DELESTRE, dessinateur de presse

● Willy DEMEYER, bourgmestre de la ville de Liège (Belgique)

● Paul FILIPPI et Damien RAYMOND, illustrateurs

● Jochen GERNER, auteur de bandes dessinées

● Rémi GROSSET, directeur de la MJC Bazin, Nancy

● Nathalie HACQUIN, commerçante, boutique TOA à Nancy

● Pénélope et Constantin HENRY, enfants des défilés 2012 et 2013

● Monique JACQUES, représentante du groupe des bénévoles du char de la Ville d’Heillecourt

● Adrien JEANNEROT, président de l’association Erasmus Student Network Nancy

● Maxime KAUFFMANN, président de l’association Nancy Curieux

● Daniel MESTANZA, artiste plasticien

● Manu POYDENOT, artiste peintre et plasticien

● Alain PRADET, auteur de livres jeunesse, créateur de jeux de société

● Natacha RABOEUF, Céline LIENHARDT et Judith GUYOT, référentes pédagogiques à la direction de l’Éducation, Ville de Nancy

● Charles VILLENEUVE de DEJANTI, conservateur en chef du patrimoine, directeur de Nancy-Musées, Ville de Nancy

● Cara ZINA, auteure

Enfin, les témoignages de différents habitants de la ville de Nancy ont été captés et montés sous forme de film.

Rédacteurs de la fiche

 

Tous sont membres du comité de candidature.

Émilie FRANCOIS

Directrice de l’événementiel de la Ville de Nancy

emilie.francois@mairie-nancy.fr

Cécile BANDO

Maître de conférences à l’université de Lorraine (CREM), direction de l’étude NICOLAB

cecile.bando@univ-lorraine.fr

Marion BENTZ

Étudiante stagiaire à la direction de l’Événementiel de la Ville de Nancy (mars-août 2018)

marioncecile.bentz@gmail.com

Thibault LAPLACE

Président de l’Association Connaissance et Renaissance de la basilique, Saint-Nicolas-de-Port thibautlaplace@hotmail.com

 

 

Enquêteur(s), chercheur(s) ou membre(s) du comité scientifique associé

 

À l’exception d’Adeline Florimond-Clerc et Lylette Gabrysiak, tous sont membres du comité de candidature.

Cécile BANDO

Maître de conférences à l’université de Lorraine (CREM), direction de l’étude NICOLAB

Guillaume ÉTIENNE

Anthropologue, maître de conférences à l'université de Tours (CITERES)

Adeline FLORIMOND-CLERC

Maître de conférences à l’université de Lorraine (CREM), étude NICOLAB

Laurent-Sébastien FOURNIER

Anthropologue des fêtes, rites, revitalisations et transformations sociales, maître de conférences HDR à l'université d'Aix-Marseille (IDEMEC)

Lylette GABRYSIAK

Maître de conférences à l’université de Lorraine (CREM), étude NICOLAB

Pierre SCHMIT

Ethnologue, directeur de La Fabrique de patrimoines en Normandie (EPCC)

 

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Nancy (Ville et Métropole) et Saint-Nicolas-de-Port, 2016-2018

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche : 10 novembre 2018

Année d’inclusion à l’inventaire : 23 novembre 2018

N° de la fiche : 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00414

Identifiant ARKH ark:/67717/nvhdhrrvswvk2mv

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Nicolas_(fête) 

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