Durant deux jours, au mois d’avril, le carnaval de Montblanc (Hérault) compte, avec son Grand et son Petit Poulain, au nombre des fêtes du sud de la France
Durant deux jours, au mois d’avril, le carnaval de Montblanc (Hérault) compte, avec son Grand et son Petit Poulain, au nombre des fêtes du sud de la France impliquant des animaux-totems. L'animal totémique y est parfois, et depuis peu de temps, surnommé Lo Testut (prononcer « Lou Tèstut »).
Durant deux jours, au mois d’avril, le carnaval de Montblanc (Hérault) compte, avec son Grand et son Petit Poulain, au nombre des fêtes du sud de la France impliquant des animaux-totems. L'animal totémique y est parfois, et depuis peu de temps, surnommé Lo Testut (prononcer « Lou Tèstut »).
Le carnaval de Montblanc est un rendez-vous que les Montblanais ne veulent pas rater. Leurs Poulains y amènent leur folie au milieu des « enfarinades » et des chants.
L'organisation du carnaval est portée par deux groupes suivant les années, tantôt l’association Montblanc Fiesta, tantôt le comité des fêtes de Montblanc. La commune de Montblanc alloue un budget à l’association porteuse de la fête et, sur le plan logistique, met à disposition la salle des fêtes municipale.
Les Montblanais se costument et s’enfarinent joyeusement pour le carnaval. Ils suivent les Poulains et sont très nombreux au repas du Tripat. Les enfants des écoles primaire et maternelle participent aux festivités avec leurs professeurs, lorsque celles-ci ont lieu en dehors des vacances scolaires.
Parmi les acteurs de la fête, le meneur guide le Poulain au claquement de son fouet ; le meneur du Grand Poulain change suivant l’équipe de porteurs. Les porteurs sont au nombre de six : un à la tête et un derrière ; au milieu, deux rangées de deux porteurs. Les équipes de porteurs sont plusieurs : on compte une douzaine de porteurs potentiels.
Autrefois, un Chivalet (cheval-jupon) dansait aussi à Montblanc, lors du carnaval, aux côtés des Treilleurs et du Poulain. De nos jours, les Montblanais suivent les Poulains sans effectuer de danses particulières.
Lieu(x) de la pratique en France
Le carnaval se déroule à Montblanc (Hérault), commune de 2800 habitants de la région Occitanie.
Pratique similaire en France et/ou à l’étranger
Non renseigné
Le carnaval de Montblanc se déroule durant deux jours, entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril.
Le Poulain danse au carnaval au gré des générations et des périodes de l'histoire. Il est amené à vivre et disparaître régulièrement. Certaines années, le carnaval s’est déroulé sans Poulain et certaines années ont été sans carnaval. Mais le carnaval resurgit toujours et vient chasser l’hiver des Montblanais avec, en tête des « carnavaliers », le Poulain, parfois accompagné d'une réplique miniature : le Poulain des enfants. Le caractère indomptable du Poulain lui a valu le sobriquet de Testut.
En amont du carnaval
Chacun prépare des réserves de farine et de son. Les carnavaliers sortent le costume blanc, qui rappelle la tradition de la danse de la buffatièra, ou danse des soufflets (lo buffet est le nom occitan du soufflet), est lié au carnaval de Pézenas (Hérault), dont les danseurs portent une sorte de chemise longue blanche, ainsi que la taillole rouge, portée lors des férias.
Les couleurs du Poulain sont ravivées tous les ans par les membres du foyer des Dames, le club du troisième âge. Avec l’aide d’un des porteurs du Poulain, ils confectionnent ensemble plusieurs semaines à l’avance les fleurs en papier crépon, qui habillent les robes du Grand et du Petit Poulain.
Les répétitions des porteurs et du meneur du Poulain ont lieu dans chacune des équipes, celle des adultes et celle des enfants. Ils y apprennent à manier la bête, à l’animer ou à manier le fouet, et s’entraînent à tenir le rythme lors des rotations.
Certaines années, des ateliers sont menés pour sensibiliser les enfants aux traditions, aux chants et aux danses du carnaval (cfr. partie II.2. infra). Des ateliers sont parfois proposés par la compagnie du Théâtre des Origines pour sensibiliser aux traditions des danses et des chants carnavalesques et pour travailler à un rituel de passation du fouet entre le meneur du Grand Poulain et le meneur du Petit Poulain.
Pendant le carnaval
Le carnaval de Montblanc se déroule pendant deux jours. Dans les années 1960, selon Richard Nouguier, alors maire de Montblanc, il avait lieu les jours du mardi Gras et du mercredi des Cendres. De nos jours, le carnaval se déroule en avril, un vendredi soir et un samedi toute la journée, afin de permettre aux porteurs de se rendre disponibles et à tout le village de participer. Certains, comme Denis Amiel, trouvent cette décision contestable : « On ne se fixe plus en fonction de carnaval, mais on fixe le carnaval en fonction de quand ça arrange les gens ».
Le vendredi soir
Dans la salle des fêtes, se déroule un bal masqué, proposé par l’organisateur du carnaval. Lors du mardi Gras, les Montblanais avaient autrefois pour habitude de se retrouver à l’étage des trois cafés du village, afin de se masquer et de danser, comme en témoigne Richard Nouguier : « Dans les années 1960-1970, ces arrêts au café, on les faisait déjà ! Il y avait un bal, après la farine. On dansait dans les cafés, au premier étage du café de France, du café Glacier et, avant, du café Vachier. Je peux vous dire qu’il y a eu des miracles ! Le plancher du café Glacier, je le voyais bouger. Et chez Vachier aussi, ça bougeait ! Les gens dansaient et sautaient comme des fous ; je peux vous assurer qu’on voyait le plancher bouger et il n’y a jamais eu d’accidents ! ». De nos jours, un seul café ouvre encore ses portes pour le carnaval. La musique y varie selon les choix et le budget de l’équipe organisatrice : il peut s’agir d’un DJ, qui diffuse des musiques actuelles, ou d’un groupe de musiciens, qui jouera également derrière les Poulains.
Le samedi
Le regroupement
Le rendez-vous est donné à 9h par les organisateurs, à la salle des fêtes. Les porteurs et le meneur du Poulain prennent des forces au petit-déjeuner, où saucisses à la braise et vin remplacent café et croissants : « Un jour de fête ne peut se commencer le ventre vide ! », affirme un porteur du Poulain. Les musiciens arrivent à leur tour et les dernières répétitions résonnent joyeusement autour de la collation. Les porteurs et le meneur du Petit Poulain rejoignent ceux du Grand. Ils sont rejoints par les Montblanais, tout de blanc vêtus : ils portent soit le panel, sorte de chemise de nuit longue de grand-mère, soit une chemise blanche et un pantalon blanc, la taille enserrée d’une taillole rouge.
Le réveil du Poulain
À 10h, tout le monde se met en route en musique à l’extérieur de la salle des fêtes pour aller chercher le Grand et le Petit Poulain, qui sommeillent encore dans un garage. De nouveaux carnavaliers se joignent au cortège au fur et à mesure que celui-ci s’approche des deux Poulains.
Sur l’air du Poulain, les deux bêtes sortent de leur antre, où ils attendaient entre les tracteurs de vignes et les silos de fermentation pour montrer leurs nouvelles couleurs. Ils se mettent en route, une fois les deux équipes de porteurs installées dans leurs ventres respectifs.La tournée des Poulains
À 10h30, les Poulains entament leur tour de ville. Les deux Poulains sont en tête du cortège, suivis par les musiciens et accompagnés d’un char tiré par un tracteur où trône le Roi Carnaval, pantin fait de vêtements bourrés de paille et de pétards. Les jeunes de Montblanc, enfants et adolescents, s'installent également sur le char : costumés et masqués, ils distribuent de la farine toute l’après-midi. Selon les moyens financiers, des chars sont loués à une équipe de carnavaliers de Pélissanne (Bouches-du-Rhône) pour ce tour de ville. Sinon, les Poulains et la remorque tractée du Roi Carnaval sont seuls de la fête.
Les arrêts
Le premier rendez-vous est donné à la maison de retraite, où les personnes âgées attendent, installées sur des chaises sorties pour l’occasion. Tout le personnel se prête au jeu et les pensionnaires sont heureux d’avoir la visite des deux Poulains qui, tour à tour, effectuent leurs danses tournoyantes en musique, rendant hommage aux anciens. Une collation est offerte par le directeur de la maison de retraite aux porteurs, aux musiciens et aux Montblanais venus rendre visite aux anciens. Cette partie du rituel est assez récente, selon Richard Nouguier : la maison de retraite s'étant construite récemment, cet arrêt n’existait pas lorsqu'il était porteur du Poulain.
Un arrêt est fait sur la place des Remparts, puis sur la place centrale du village, où le patron du café sort pour l’occasion un comptoir à l’extérieur. Cela n’empêche pas le grand Poulain d'entrer dans le café pour danser et secouer les quelques personnes qui ne se joignent pas à la fête, en faisant valser quelques verres au passage. De récents aménagements de la voie, avec l’installation de bornes empêchant le stationnement, ne permettent plus d'effectuer les danses à l'endroit utilisé jusqu'alors. Grand et Petit Poulains dansent donc un peu plus loin, dans la continuité de cette place, à côté de la fontaine, où porteurs et musiciens se reposent ensuite pour boire un verre.
Le déjeuner, ou Tripat
« Tripat » est un mot occitan qui désigne les tripes, et le repas traditionnel du carnaval à Montblanc. Aux alentours de midi, tout le monde se retrouve devant la salle des fêtes, où la buvette devient le lieu de chants de carnaval. Les carnavaliers prennent peu à peu place à l’intérieur pour manger le repas traditionnel.
Une fois les convives installés, juste avant que le Tripat ne soit servi, les Poulains font leur entrée dans la salle. Dans le « ventre » du Grand Poulain, le battement d'un tambour se fait entendre, comme une sorte de battement de cœur. Des musiciens se sont cachés sous la toile de l'animal. Ils sont libérés par les porteurs qui soulèvent le Poulain : les musiciens entament alors l’air traditionnel du Poulain Montblanc, ce dernier prenant place sur scène pour effectuer sa danse. Le Petit Poulain, dans une sorte de mimétisme, prend la relève et le rituel se réitère. Les deux Poulains sont ensuite posés dans un coin de la salle et assistent au repas, rythmé de chants et de danses. À la fin du repas, les musiciens prennent place devant la scène pour entonner un nouvel air, qui guide les Montblanais à l’extérieur de la salle.
L’après-midi, les Poulains dansent devant la mairie, avant de repartir dans les rues de la ville, suivant un autre parcours à travers le quartier résidentiel de Montblanc, pour ensuite retrouver le centre-ville et assister au jugement du Roi Carnaval.
Le Roi Carnaval, sorte de pantin fait de vêtements bourrés de papier et de pétards - en 2014, il portait une combinaison de travail grise -, a suivi les festivités accroché sur le char. Accusé de tous les maux de l’année, son jugement est prononcé en français - selon Didier Amiel, évoquant la génération de son père, il était auparavant écrit et joué en occitan - par les membres de l’association Montblanc Fiesta. Le Roi Carnaval est ensuite brûlé sur la place du village. Denis Amiel regrette que ce rituel ait lieu « en plein jour ; le feu est hélas moins spectaculaire que la nuit ».
Depuis 2012, après cette crémation et à l’initiative d’un groupe non officiel, un second cortège part la nuit faire sarabande dans les rues. Denis Amiel raconte le déroulement de la première année : « On s’est déguisés avec des tenues d’âne, de cheval ou de mule. On avait équipé une 4L avec la sono, qui passait des musiques occitanes devant et nous on dansait, on chantait derrière. Et on était allés dans le vieux village, sur quelques places jolies, comme devant le four banal, la place du Château vieux, tout un tas de ruelles qui sont chouettes, qui ne sont pas exploitées du tout. Nous avions demandé aux organisateurs du carnaval si ça ne les dérangeait pas et ils ont dit "au contraire, tout ce qui sera fait pour le carnaval ce sera bien !" ».
L’année suivante, ce cortège suivant la crémation du Roi Carnaval, a été composé de quelques musiciens et festejaires (prononcer « fèstédjaïrés », fêtards ou festoyeurs), venus pour partager lo Merlusa (prononcer « lou Mèrluzat », plat à base de morue, dite en occitan merlusa). Ils accompagnent ensuite le Garigòt dans sa tournée des bars : cet animal totémique, formé d'une carcasse recouverte de laurier, est issu de la garrigue. Petit et très maniable - deux porteurs suffisent à sa manipulation -, il peut faire irruption dans le bar plus facilement que le Poulain. Il finit dans un joyeux bûcher aux odeurs de laurier : retourné à l’état de carcasse de ferraille, il attend dans les vignes sa prochaine robe de laurier pour sortir l'année suivante.
Modes de déplacement
Le Grand Poulain est porté par six hommes : un à la tête, deux couples de deux porteurs au centre et un à l’arrière. Ce dernier doit être rapide pour certains mouvements de rotation : il doit courir vite pour ne pas se faire éjecter par la force centrifuge du mouvement.
Denis Amiel évoque son expérience de porteur du Grand Poulain : « J’étais derrière au Poulain. Celui qui était le dernier, c’est celui qui devait courir le plus vite. Comme j’étais un grand sportif, j’étais derrière. Il y en avait un à la maisse, un au fond et les quatre porteurs, deux et deux au milieu. Celui qui était devant était fixe. Les porteurs tournaient un peu, faisaient un cercle plus petit, mais celui du fond, il avait un cercle multiplié par dix ! Il y avait des moments, quand on tournait vraiment à fond, que je ne pouvais plus suivre. Je m’appuyais et je m’asseyais sur la barre et c’était les porteurs qui me portaient ! Ah, c’était plus possible ! […] Il y avait des moments, où j’y arrivais pas, derrière ! ».
Le Petit Poulain est porté, lui, par trois enfants (garçons et filles). Richard Nouguier se souvient du Petit Poulain : « Moi, à l’époque, j’étais souvent le plus petit de la classe et comme je courais vite, j’étais souvent derrière. Ou devant… Pas au milieu. Puis je l’ai fait danser un petit peu aussi ».
La danse
Le Grand Poulain et le Petit Poulain effectuent la même danse. La série de mouvements du Poulain suit la musique :
Quatre saluts, où le Poulain se cabre, puis rue en avant sur des appels musicaux. Ce mouvement en avant et en arrière se répète à chaque appel musical.
Il marche ensuite en rythme, en avançant et en reculant ; changement de direction à chaque son du fouet sur sa robe.
Sur la phrase musicale qui correspond aux paroles « E vira revira… », le Poulain se met à tourner.
Sur un pas de valse, en se balançant de droite à gauche, il avance et recule en tanguant.
Pour le pas d’après, il saute en avançant et en reculant.
Ensuite, le meneur s’accroche à la poignée et s’arc-boute : il est le pivot pour le tour du Testut. La musique s’accélère.
À la fin du tour, dont le cercle est sécurisé par des porteurs qui relaient ceux qui dansent, le Poulain recommence ses saluts en avant et en se cabrant pour finir droit, la tête en bas, et danser en tournant sur lui-même.
Le meneur effectue les mêmes pas que le Poulain et fait claquer son fouet sur le flan du Poulain pour donner les changements de direction et les ordres pour se lever, se cabrer et tourner. Des porteurs déclarent au sujet de la danse du meneur : « C’est un fait, le son du fouet, quand on est dessous, nous guide beaucoup ! Si le meneur est bon, le fouet guide beaucoup ceux qui sont dessous ».
Autrefois, autour du Poulain de Montblanc, étaient dansés le Chivalet (prononcer « tchibalette »), danse du cheval-jupon au centre de quatre danseurs, et les Treilles, mais ces danses ne sont plus pratiquées par les carnavaliers aujourd'hui.
Musique et musiciens
Des groupes de musiques animent les deux jours du carnaval et accompagnent la sortie du Grand et du Petit Poulain. Ils jouent également pendant le repas traditionnel du Tripat, le samedi midi. Dans la musique du Poulain Montblanc, chaque partie marque les différents pas effectués lors sa danse. Elle se compose de collages de plusieurs morceaux populaires connus : « L’air du Poulain », associé à « La Fleur de Paris » et à « La Valse brune ».
À l’époque du grand-père de Didier Amiel, la musique était jouée par deux clarinettes et un tambour. Elisé Amiel, dit « Peisson » (petit poisson) - les surnoms étaient courants, car les villages comptaient de nombreux homonymes et les Amiel étaient nombreux -, assurait une des parties de clarinette. Son petit-fils n’a pas souvenir de l’avoir entendu jouer du fifre. De nos jours, différentes équipes de musiciens jouent lors du carnaval de Montblanc, sans qu’il existe de musiciens du Poulain attitrés. En 2013 et 2014, l’équipe de musiciens d’Alain Charrier a accompagné le cortège avec des airs traditionnels joués au hautbois languedocien et aux tambours.
Les représentations culturelles des animaux totémiques
Les animaux totémiques sont de forme, de taille et de poids variés, selon leur mode de fabrication, de transport et de manipulation. La reproduction à peu près fidèle, quoique stylisée, de l’animal peut évoluer jusqu’à une invention libre, soit par hybridation comme le Bœuf volant (Buou-Volaire) de Saint-Ambroix (Gard) ou le Tamarou (lo Tamaró) de Vendargues (Hérault) (tête de lapin, corps de hérisson, ailes de cigale), soit par extraction d’un élément comme le Cocairòs de Saussan (Hérault), nommé d’après sa coa (queue).
Placés au sein de la structure, les porteurs, assez souvent masculins et issus de l’équipe de rugby locale, font avancer l’animal lors des déambulations. Ces bêtes mythiques possèdent en général une tête mobile qui s'allonge et se rétracte, animée par l’un des porteurs. La gueule est souvent mobile elle aussi, permettant le claquement de la mâchoire, la « gnaque ». Tous entretiennent une mobilité codée, « objet simultané de la peur et de la dévotion ». Ces animaux-totems sont précédés d’un meneur et accompagnés par des groupes de musiciens qui jouent une mélodie répétitive, propre à l’animal. Le nombre de porteurs dépend de la taille de la construction, dont le maniement mobilise des savoir-faire spécifiques.
Les figures des animaux totémiques, parfois gigantesques, constituent les acteurs principaux de grandes fêtes populaires, préparées avec la participation active des habitants pour lesquels elles conservent une importante valeur symbolique. Les processions diffèrent d’un lieu à l’autre, mais chacune obéit à un rituel précis. Ces manifestations témoignent encore et toujours d'un dynamisme remarquable. D’autres animaux totems sont adjoints à certaines de ces manifestations. Parmi eux, le plus courant est le Chevalet (lo chivalet), sorte de monture maintenue à la taille du danseur. Les autres danseurs (cibadier, fabre, desmoscaire) miment la domestication du cheval-esprit-sauvage.
L'âme collective des animaux totémiques
Tous les animaux totémiques animent les fêtes saisonnières (carnavalesques, religieuses ou votives) à travers des rituels liés aux légendes (mythologiques ou contemporaines) qui fondent leurs origines.
Les cérémonies qui motivent la sortie du totem ont une fonction initiatique, soit parce que c’est une forme d’exploit pour les jeunes gens que de les porter ou de les affronter, soit parce que la force symbolique permet de jouer à exorciser les maux de la Cité et d’en réconcilier les habitants, toutes classes sociales confondues.
S'ils ont perdu leur caractère religieux, les animaux totémiques continuent de représenter la mémoire collective, l'identité locale ainsi que l’invention constante des communautés. Ils sont les symboles de la création collective, qui prend racine dans l'histoire, les mythes, les contes et les légendes locaux. Ils s'adaptent aussi aux changements qui interviennent dans la communauté. Ainsi le Poulain de Pézenas voit ses sorties s’accroître en fonction des fêtes organisées à travers les rues. Il participe au mois de novembre à « Martror, la fête des morts », fête spectaculaire créée à initiative d'un collectif d'artistes-chercheurs souhaitant restaurer des rituels saisonniers, ou à Noël, à l’initiative de la municipalité, où il endosse alors une nouvelle toile rouge.
Les animaux totémiques animent les rues, créant frayeur, joie, bonheur chez les participants. Ils participent des « charivaris », espace de la fête et lieu de sociabilité. À chaque animal correspond son rituel, sa fête et son jeu, sa relation à la communauté, aux porteurs, aux musiciens et au meneur. Certains animaux totémiques mangent symboliquement les enfants, à l'image du Bœuf de Mèze ; d'autres poursuivent les jeunes filles, comme la Tarasque de Tarascon ; d'autres encore meurent symboliquement pour mieux renaître un an plus tard. Ils sont à l'image de la fondation, de la conservation ou de la transformation de la Cité.
Les animaux totémiques, identités de la fête
L’élément qui rassemble dans une même grande famille les géants, les dragons processionnels et les animaux totémiques est la fête. Tous jouent à travers rues au gré des sorties carnavalesques ou autres manifestations calendaires. La fête donne un sens à l'animal totémique, tout comme l'animal totémique donne un sens à la fête. Ils sont indissociables. Ils sont les représentants de « l’exhibition collective au moment où la société proclame ce qui la fonde ».
Français et occitan
Patrimoine bâti
Sans objet
Objets, outils, matériaux supports
De nos jours, le Poulain est recouvert d’une toile de couleur marron, décorée de chaque côté de formules peintes : d’un côté, une cougourde entourée de l’inscription « Plein, je te vide. Vide, je te plains » ; de l’autre, un tonneau entouré de la phrase « Amichs del barralou, té farem toujours hounou » [« Amis du petit tonneau, nous te ferons toujours honneur »]. La toile est couverte par endroits de papier crépon, renouvelé chaque année. Sur le dos du Poulain, des fleurs de crépon sont fixées de façon à dessiner le millésime.
Dans les années 1960, le Poulain était uniquement recouvert de toile. On ne la changeait pas chaque année, comme cela se fait aujourd’hui, ce qui supposait un certain entretien. Originellement, la maissa (prononcer « maysso », gueule ou mâchoire, partie servant à désigner la tête) était en bois et articulée, afin de claquer sur ses dents en fer à cheval. Cette gueule, qui permettait la « gnaque », claquement caractéristique, est passée de main en main pendant plusieurs générations jusqu’à ce qu’elle se casse. Elle a été remplacée par une tête plus réaliste, moulée en résine.
Certaines inscriptions sur la toile, comme l’adage sur la barrique, remontent au moins à 1939, selon une photographie prise lors de la visite du Président de la République.
Chez les porteurs et entre meneurs, la transmission s'établit dans une forme de continuité, du Petit au Grand Poulain, comme en témoigne Richard Nouguier : « On passait du Petit Poulain au Grand ». Les enfants apprennent par mimétisme grâce au Petit Poulain, imitant la pratique des adultes. Ce Petit Poulain a sa propre équipe de porteurs : garçons et filles s’y relaient et un jeune meneur manie lui aussi le fouet pour les guider.
Des ateliers se déroulent parfois dans les écoles maternelle et primaire autour de la tradition du Poulain et de la transmission du fouet.
La démarche du comité des fêtes de Montblanc a été de transmettre dans un premier temps les chants et danses de carnaval par le biais d’ateliers menés, au centre de loisirs, par les membres de la compagnie du Théâtre des Origines, qui travaille depuis dix ans dans la rue, au plus proche des communautés, pour restaurer et réinventer les rituels saisonniers. Du carnaval à la fête des Morts (Martror), la compagnie propose, par le chant, la danse et le théâtre, de s'interroger sur les rapports entre l'homme, la nature et la cité.
Des ateliers chants et danses de carnaval se sont aussi déroulés au sein de l’école primaire et maternelle, ainsi que la création d'une Fable théâtralisée mettant en valeur la transmission du fouet entre le meneur du grand Poulain et le meneur du Poulain des enfants.
La musique propre à l'animal totémique n'est pas transmise actuellement : les associations organisatrices doivent faire appel à des musiciens traditionnels extérieurs afin de pouvoir faire danser l'animal. Quant à la danse, effectuée lors de la sortie de l'animal (danse des Treilles), elle ne s'est pas perpétuée dans le temps.
La place des animaux totémiques, tel le Poulain du carnaval de Montblanc, est dans la rue, où ils symbolisent l'appartenance à une communauté et à un lieu. Mais la rue offre parfois des contraintes auxquelles il est difficile de s'adapter. L'évolution des contraintes urbaines, les législations en vigueur (pour les cafés, les associations...) mais aussi les migrations de populations obligent à procéder à des ajustements dans l'organisation des fêtes.
La vitalité de ces fêtes est encore très fondée sur la capacité d'« organisation populaire ». Ces manifestations sont parfois soumises à des injonctions municipales soucieuses de prestige, ce qui en affaiblit la portée. Mais le soutien des collectivités peut être aussi vecteur de sauvegarde et de transmission quand ces politiques territoriales permettent aux communautés de stimuler l'invention collective et d'en assurer les filiations. Les animaux totémiques sont mortels, selon Daniel Fabre : « ils disparaissent dès que la jeunesse les abandonne ». Pour Claude Alranq, « les Totems sont comme nous, ils passent et ils trépassent. Là où ils sont apparus, ils n'ont jamais complètement disparu […]. Là où ils furent nombreux, plus grandes sont les chances d'une contagion […]. Là où ils sont isolés, moins nombreuses sont les chances d'un "éternel retour" ». Mais chaque année, il y a encore et toujours des nouveaux venus. À l'origine de la naissance d'un nouvel animal, il y a le rêve, la volonté d'un groupe de personnes, d'associations, d'élus... Partout des formes de transmission voient le jour, par mimétisme de meneur en meneur ou de porteur en porteur, par apprentissage pour les musiciens. Chaque groupe crée sa façon de transmettre ce patrimoine vivant pour le plus grand intérêt des plus anciens.
Ces animaux totémiques sont les signes unanimes, aux yeux des citoyens, de l’« identité de fête ».
La famille des animaux totémiques
Les animaux totémiques les plus anciens ont été créés à partir du xvie siècle, tels la Tarasque de Tarascon (Bouches-du-Rhône), le Chameau (lo Camèl) de Béziers (Hérault), puis l’Âne (l’Ase Martin) de Gignac (Hérault) et le Poulain (lo Polin) de Pézenas (Hérault). Les processions les plus anciennes se sont transmises au fil des générations depuis plusieurs siècles, avec parfois quelques interruptions : le Chameau de Béziers fut brûlé à la Révolution puis détruit à deux reprises au xixe siècle, avant de renaître définitivement en 1895 par la volonté des habitants. Mais de nouvelles effigies apparaissent ou réapparaissent chaque année, en référence à des épisodes de l'histoire ou de la mythologie locale, à l'instar du Pélican de Puisserguier (Hérault) en 2012.
Entre les géants du Nord et de Belgique et le bestiaire fantastique de Catalogne se situe un bassin très représentatif des coutumes locales, donnant vie à ce qui est communément appelé les « animaux totémiques », appellation récente et controversée utilisée pour désigner les « bêtes de toile », « dragons processionnels » ou « animaux-jupons » associés à des pratiques festives identitaires.
On dénombre de 60 à 70 animaux totémiques dans le sud de la France, particulièrement représentés dans le département de l'Hérault, qui en compte une cinquantaine. Il est difficile de dénombrer précisément ces animaux totémiques, ces derniers naissant, renaissant, disparaissant au gré des groupes, des associations, des élus et des transmissions, qui leur permettent de trouver place et fonction au sein de la Cité. En cela, ils sont particulièrement représentatifs du patrimoine vivant : les animaux-totems sont soumis à l'énergie des groupes, des fêtes, des réalités socio-politiques des lieux où ils ont élu domicile.
Les animaux totémiques voient l'apparition de nouvelles générations depuis une vingtaine d'années et de nouvelles pratiques se développent afin d'intégrer les nouveaux-venus dans la grande famille des totems. Des baptêmes (batejadas) sont organisés afin que la naissance d'un nouvel animal puisse intégrer le rite collectif et la communauté. Ainsi, les animaux totémiques plus anciens sont invités pour parrainer un nouveau venu, et la famille des animaux totémiques s’agrandit dans un esprit de partage et d'échanges entre les villes et villages. De nombreux rassemblements d'animaux totémiques fleurissent au printemps et se développent de manière croissante d'année en année.
L’historique du Poulain de Montblanc
On ne trouve pas de traces d'une légende autour du Poulain de Montblanc. Son origine remonterait aux noces de Pierre II le Catholique, roi d'Aragon (1196-1213), seigneur de Montpellier (1204-1213), et de Marie de Montpellier, en juillet 1204. Partout en Languedoc, cette création a donné lieu à l'apparition de nombreux Chevalets, qui, parfois, ont voulu être plus gros et devenir Poulains.
La particularité du Poulain de Montblanc réside dans son caractère rétif : cet animal sauvage doit être dompté par son maître et c'est ce dressage que miment les six porteurs dans la danse du Poulain. L'animal est têtu, d'où son surnom de Testut, mais se laisse finalement dompter par l'homme. Chaque étape de la danse est récompensée par un peu d'avoine.
Historiquement, l'animal a disparu à de multiples reprises : les Montblanais expliquent ce fait par la question des générations. Richard Nouguier témoigne : « Quand j’avais 10/12 ans, on le faisait danser ; ça a duré une dizaine d’années, puis ça s’est estompé, les gens sont partis. Mais c’est surtout des générations qui l’ont fait vivre. Du temps de mon père, ça marchait très bien, pendant trente ou quarante ans, et c’est en train de reprendre maintenant. Il y a eu un creux jusqu'en 2008-2009. J’ai 60 ans, j’avais 20/25 ans ; donc, ce creux a duré au moins trente ans. Il y avait quelques sorties épisodiques, mais pas vraiment de suivi ».
Le Poulain a ainsi dansé pour le carnaval et en d’autres occasions durant les années 1920-1950, puis une reprise eut lieu avec les Treilleurs montblanais au cours des années 1960. Le Poulain de Montblanc réapparut ensuite entre 1970 et 1975, avec la génération de Denis Amiel. Enfin, un nouveau retour se situe dans les années 2000, avec la génération qui porte actuellement le Poulain.
Claude Achard fait référence à ces apparitions et disparitions du Poulain dans son livre Poulains et bestiaires magiques. Ici le Poulain fait ses doléances :
Dans les années 1960, les jeunes avaient l’habitude de sortir le Petit Poulain les dimanches avant et après le carnaval. Ils se rendaient à l’église pour la sortie de la messe et faisaient la quête, puis le faisaient danser sur la place du village. Cette quête leur permettait de faire un repas. Le carnaval de Montblanc se composait de plusieurs moments rituels à partir du mardi Gras. Ce jour-là, un bal se déroulait, au premier étage de trois établissements : le café de France, le café Vachier et le café du Glacier. Des rituels avaient lieu le jour de mardi Gras :
Le tour du Pissador (« pot de chambre », en occitan ; prononcer « pissadou ») : dans une mixture à base de confiture de raisin ou de crème de marrons, on trempait un biscotin à faire croquer aux enfants. Denis Amiel se souvient qu’il s’agissait d’une friandise très appréciée, car la crème de marrons était de consommation rare.
Lo Bèca figas (« mange figue », prononcer « bèco figuos ») : au bout du fil d’une canne à pêche pendait une figue accrochée par une pince à linge que les enfants devaient attraper sans se servir de leurs bras ou de leur main. Ce rituel est repris par M. Amiel, qui a dû le réadapter car la figue sèche n’attirait pas les enfants : il l’a remplacée par des guimauves. Ce rituel a eu lieu à nouveau en 2014.
Lors du bal rituel de la Padèna (« poêle à frire », prononcer « padèno »), les garçons attrapaient les filles trop bien « pomponnées » et les noircissaient à l’aide d’une poêle à frire.
Las Banas (« cornes », prononcer « las banos ») étaient l’attribut des cocus (dits los cocuts) : les jeunes hommes attrapaient les hommes mariés et les obligeaient à embrasser des cornes pour leur faire avouer qu’ils étaient « cocus ». Pour se venger, à leur tour, les hommes mariés attrapaient lo Gabèl (prononcer « lou gabèl »), un fagot de sarments de vigne serrés, servant alors de batte, afin de chasser les jeunes hommes hors du bal et de danser avec les jeunes femmes ainsi délaissées.
Le matin du mercredi des Cendres, la population suivait le Poulain qui dansait dans les rues du village ; le Tripat réunissait ensuite tous les habitants du village. D’autres rituels pouvaient être observés :
L’enfarinage avait lieu après le repas. « La tradition, c’était de ne surtout pas lancer la farine ! […] Alors tu te laissais faire, c’était un jeu, on était tous d’accord ! Il y en avait qui se faisaient courser, c’était manière, mais à la fin ils se laissaient avoir et s’ils n’étaient pas enfarinés, au contraire, ils s’enfarinaient eux-mêmes ! Alors tu mettais de la farine sur la main et l’autre fermait les yeux ; tu passais sur les joues, tu n’en mettais pas dans les yeux ! Et après, c’était fini… Les garçons enfarinaient les filles et les filles enfarinaient les garçons » [témoignage de Didier Amiel].
Le son : « Les hommes se baladaient avec un grand sac de son. Ils poursuivaient les femmes, les attrapaient et les mettaient dans le sac de son. Ils la rentraient dans le sac s’ils pouvaient et ils y faisaient entrer le son dans son chemisier et parfois dans son pantalon ! Mais ça se passait toujours très bien ! Il n’y avait pas de problème » [du même].
Les paroles de la Cançon del Polin ne correspondent qu'à une partie de la musique jouée lors de la danse.
CANÇON DEL POLIN
Avèm torna (mai) sortit dins Montblanc
Nòstre bel poulin, lo Rei de la Carnavalada ;
E mai (vous) semble qu’un caramentrant,
Veirètz que lo june i a pas deslevat lo ban.
E vira,
Revira,
Gaitatz lo trepar,
Marchar, sautar, rodar ;
Es a desvariar
De tant que dança plan ;
Dins tres ou quatre pètas
Te fa cent candeletas ;
Del cap duscas al cuol
Es qu’un forfolh !
[Traduction de Didier Amiel : « Nous avons une fois de plus sorti dans Montblanc / Notre beau Poulain, le Roi de la Carnavalade / Et bien qu’il semble qu’un épouvantail / Vous verrez que le jeûne ne lui pas enlevé la force (le courage) / Et il tourne / Et retourne / Regardez-le piétiner / Marcher, sauter, rôder / C’est à devenir fou / Tant il danse bien / En trois ou quatre pets / Il te fait cent cabrioles / De la tête jusqu’au cul / Ce n’est qu’excitation »].
La reconnaissance du Poulain de Montblanc est réelle au niveau local. En revanche, il ne sort guère en dehors de Montblanc et ne participe que très peu aux rassemblements d'animaux totémiques.
De nombreuses initiatives locales voient le jour régulièrement, contribuant à la sauvegarde et à la reconnaissance de ce patrimoine. Cependant, d'une manière générale, les communautés signalent un manque de moyens humains, financiers et d'espaces de transmission, qui pèse sur les conditions de réalisation du rituel festif et ne permet pas toujours son actualisation. Certains témoins signalent aussi le manque de soutien des collectivités territoriales.
La difficile transmission de la langue occitane peut également entraver la mémoire, la perpétuation et donc la recréation des chants liés à certaines pratiques.
Les témoins rencontrés n'expriment pas tous les mêmes demandes quant à la reconnaissance institutionnelle. Quand certains espèrent plus de moyens financiers et humains pour perpétuer la fête, d'autres imaginent des retombées économiques sur toute la ville et ses habitants grâce à un label culturel. Il émerge aussi des réticences quant au processus de patrimonialisation de la fête et/ou de l'animal, considéré comme un risque de fixation du rituel.
Modes de sauvegarde et de valorisation
Depuis 2006, le conseil régional du Languedoc-Roussillon (auj. Occitanie) encourage la promotion des cultures occitanes et catalanes dans le cadre de l'appel à projets Total Festum, lancé tous les ans au mois de juin. Ce dispositif, ouvert à tous, a pris en compte la question de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel depuis 2013, en ajoutant un article valorisant les projets prenant en compte les spécificités du patrimoine vivant : « La Région attire […] l'attention des porteurs de projets sur l'intérêt à développer des actions autour du patrimoine culturel immatériel tel que le définit l'Unesco ». Cet appel à projets a déjà permis de créer des animaux totémiques, tel le Tribus Lupis de Cournonterral (Hérault), ou d'aider au financement de rencontres d'animaux totémiques. Cependant, le délai très court entre la date de soumission du dossier (mois de juin) et la saison festive ne permet pas à tous les acteurs de se saisir de cette opportunité. Ce principe de festival ne permet pas non plus d'inscrire des actions durables et quotidiennes. Certaines communautés signalent aussi le besoin d'être accompagnées pour la réalisation et la conception des dossiers administratifs. De fait, comme l'Unesco le préconise, « sauvegarder signifie assurer la viabilité du PCI, c’est-à-dire assurer sa recréation et sa transmission permanentes ; sauvegarder le PCI, c’est transmettre du savoir, du savoir-faire et du sens » ; il est donc important que les communautés puissent proposer et se saisir d'outils techniques, financiers et humains qui leur permettront de créer pour elles-mêmes les bonnes conditions de réalisation et d'actualisation de leurs pratiques et d'y être accompagnées.
Le Centre Interrégional de Développement Occitan (CIRDOC) développe depuis quelques années des actions de valorisation de ce patrimoine par le biais d'expositions, de collectages, de projets numériques (www.occitanica.eu) et de rencontres.
Actions de valorisation à signaler
Les Poulains de Montblanc semblent dans une période propice : de nombreuses personnes les portent et deux équipes se relaient sous sa toile. Les enfants qui portent le Petit Poulain sont nombreux et espèrent à leur tour passer sous le Grand, en grandissant eux-mêmes. L'idée a même été évoquée de refaire un plus grand Poulain pour les enfants, afin de pouvoir abriter plus de jeunes.
Modes de reconnaissance publique
L’inclusion de la présente fiche à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France constitue une reconnaissance publique de l’élément.
Inventaires réalisés liés à la pratique
Non renseigné
Bibliographie sommaire
ACHARD Claude, Poulains et bestiaires magiques, Maraussan, Tintamarre éditions, 2011.
FABRE Daniel et CAMBEROQUE Charles, La Fête en Languedoc. Regards sur le carnaval aujourd'hui, Toulouse, Privat, 1977.
GEIGNEBET Claude et FLORENTIN Marie-Claude, Le Carnaval, essai de mythologie populaire, Paris, Payot, 1979.
Filmographie sommaire
Carnaval de Montblanc, 2012 : repas du Tripat, entrée du Testut dans la salle des fêtes
En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=9pwc-xvqzuw
Sitographie sommaire
● Journal Midi libre (article du 20 mai 2014) :
Claude ALLENGRIN, adjoint aux Festivités, Ville de Montblanc
Denis AMIEL, porteur du Poulain dans les années 1970, entraîneur de l’équipe de foot d’Occitanie et carnavalier depuis toujours
Jordan AMIEL, Association Montblanc Fiesta
Bernadette FACERIÈS, adjointe à la Culture, Ville de Montblanc
Éliane MOLI, adjointe chargée des Associations, Ville de Montblanc
Richard NOUGUIER, maire de Montblanc
Romain OLACIA, Association Montblanc Fiesta
Anna WASNIOWSKA, comédienne, Théâtre des Origines
Non renseigné
Rédacteur de la fiche
Marie GASPA, avec la collaboration de Perrine ALRANQ (CIRDÒC-Mediatèca Occitana)
Enquêteur(s), chercheur(s) ou membre(s) du comité scientifique associé
Claude ACHARD, historien
Marie GASPA
Lieux(x) et date/période de l’enquête
Montblanc (Hérault), février-mars 2014, dont le 8 mars, jour du Carnaval 2014
Données d’enregistrement
Date de remise de la fiche : Juillet 2014
Année d’inclusion à l’inventaire : 2019
N° de la fiche : 2019_67717_INV_PCI_FRANCE_00423
Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2mp
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf
Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Animaux_totémiques_de_l'Hérault
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