Le savoir faire des évantaillistes

La communauté des éventaillistes est réduite en France à cinq artisans.

La communauté des éventaillistes est réduite en France à cinq artisans (Frédérick Gay, Martine Hacquart, Anne Hoguet, Sylvain Le Guen et Olivia Oberlin), qui travaillent essentiellement la feuille et procèdent à l’assemblage, qu’il s’agisse de papier, de peaux, de soie, de plumes, de dentelle… Ils peuvent aussi retoucher la monture, afin d’assurer les finitions et de restaurer les éventails.

La communauté des éventaillistes est réduite en France à cinq artisans (Frédérick Gay, Martine Hacquart, Anne Hoguet, Sylvain Le Guen et Olivia Oberlin), qui travaillent essentiellement la feuille et procèdent à l’assemblage, qu’il s’agisse de papier, de peaux, de soie, de plumes, de dentelle… Ils peuvent aussi retoucher la monture, afin d’assurer les finitions et de restaurer les éventails.

La conception d’un éventail dépend de très nombreux savoir-faire et, par conséquent, ne dépend pas que d’un artisan, mais d’une communauté. L’éventailliste ne travaille pas seul et son savoir-faire se matérialise par celui d’autres acteurs (peintres, graveurs, plumassiers, parfumeurs, bijoutiers, dentellières et tabletiers capables de débiter les matériaux). Certains artisans sont capables de réaliser la monture et la peinture des feuilles, mais préfèrent s’associer. De nos jours, ces différents savoir-faire sont parfois rassemblés au sein d’une seule maison.

La formation repose sur une initiation au sein des écoles d’art appliqués et sur des stages auprès de Maîtres d’art. Les savoir-faire vivants sont valorisés par des associations françaises, comme Les Amis du musée de l’Éventail Hervé-Hoguet ou le Cercle de l’éventail, tandis que des collectionneurs, des antiquaires et des experts transmettent les connaissances liées à l’histoire et à la fabrication des éventails.

L’éventailliste travaille essentiellement la feuille et procède à l’assemblage qu’il s’agisse de papier, de peaux, de soie, de plumes, de dentelle… Il peut également retoucher la monture pour les finitions et restaurer les éventails. Néanmoins, l’éventailliste ne travaille pas seul et son savoir-faire se matérialise par celui d’autres acteurs : peintres, graveurs, plumassiers, parfumeurs, bijoutiers, dentellières et tabletiers capables de débiter les matériaux. Certains artisans sont capables de réaliser la monture et la peinture des feuilles mais préfèrent s’associer. Il paraît nécessaire de souligner que la conception d’un éventail dépend de très nombreux savoir-faire. Par conséquent, il ne dépend pas que d’un artisan mais d’une communauté. Aujourd’hui, ces différents savoir-faire sont parfois rassemblés au sein d’une seule maison.

 

Cette communauté d’éventaillistes est assez réduite en France.

Cinq artisans sont détenteurs de ces savoir-faire :

 

Frédérick Gay est éventailliste et avant tout dessinateur et peintre, sur papier, sur soie comme sur peau. Il travaille depuis des années la plume, pour le Moulin rouge, Cartier, Caron, Guerlain, la Cour de Londres et le plus souvent pour le compte de la Maison Duvelleroy. Son atelier, « L’atelier Appâts d’anges », est installé à Romans-sur-Isère (Drôme). Créé en 1999, il est partenaire de la Maison Duvelleroy, bien que totalement indépendant. Formé pendant deux ans par Anne Hoguet, F. Gay est également artiste plasticien et titulaire d’un DESS Mode et création. Il a été lauréat en 2006 du grand prix des Métiers d’art de la Société d’encouragement aux métiers d’art (SEMA), prédécesseur de l’Institut national des Métiers d’art (INMA). Le Prix SEMA, qu’il a gagné deux fois, était consacré aux métiers de la création contemporaine et lui a été attribué pour un éventail sculpture (Le bouclier des Anges), aujourd'hui propriété de la famille Ricard.


Martine Hacquart a travaillé pendant vingt ans dans le secteur des arts graphiques. Puis, elle a pu bénéficier grâce à la SEMA d’une formation chez l’éventailliste Olivia Oberlin. Installée depuis 2007, elle a obtenu le titre de Maître Artisan éventailliste le 17 septembre 2019.

●Anne Hoguet,  issue d’une famille de tabletier, a été formée dans l’atelier parisien de la Maison Kees, racheté en 1960 par son père Hervé Hoguet, qui a ainsi sauvé de l’oubli tout un pan de l’éventaillerie française. Restée seule et dernière éventailliste en France pendant plus de trente ans, elle a ensuite formé plusieurs élèves, dont Frédéric Gay, et accueille des stagiaires en partenariat avec des écoles d’arts appliqués. Elle est nommée Maître d’art en 1994 et, à ce titre, a eu comme élève Olivia Oberlin et Nadia Fleury de La Ruelle. Elle est à l’origine de l’ouverture du musée de l’Éventail en 1993 et a permis à Frédérick Gay, Sylvain Le Guen et Olivia Oberlin d’y exposer leurs éventails. En 2006, elle a reçu le label « Entreprise du Patrimoine vivant ». En 2008, elle est nommée chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur, reçoit la médaille d’or Reconnaissance artisanale de la Chambre des métiers en 2019 et est nommée chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres.

● Sylvain Le Guen est fasciné par les éventails depuis son enfance. Il grandit dans l’Oise, berceau historique des fabricants de montures d’éventails. Tabletier-éventailliste autodidacte, il est encouragé dès 2001 par Serge Davoudian, antiquaire à Paris, qui le présente à Fabienne Falluel, conservatrice des accessoires au Musée Galliera, et Hélène Alexander, directrice du Fan Museum de Londres. De 2003 à 2005, il collabore avec Frédérick Gay à Romans (Drôme). En juin 2005, il ouvre son atelier à Saillans (Drôme), où il étudie et redécouvre de nombreux savoir-faire traditionnels liés à la fabrication et l’ennoblissement des éventails (teintures de nacre, techniques de broderie à l’aiguille, d’apprêts textiles, de fabrication de moules à plisser, de machines-outils pour galber les brins d’éventails) et se forme au travail de la peinture de la soie avec l’artiste Annie Vincent, qui devient sa collègue. En 2012, il installe la Maison Sylvain Le Guen à Paris, gagne en 2013 les « grands prix de la Création de la Ville de Paris » et, l’année suivante, un « talent du Luxe », décerné par le Centre du luxe et de la création. En 2015, il reçoit le titre de Maître d’art, dans le but de transmettre son savoir-faire. En 2019, il est nommé ambassadeur honoraire du Kansai (Japon) à l’Unesco.

● Olivia Oberlin est styliste de formation. Elle se redirige vers les savoir-faire de l’éventailliste en 1995 et suit une formation auprès d’Anne Hoguet entre 1995 et 1997. Elle est aujourd’hui à son compte et a reçu le label « Entreprise du Patrimoine vivant » en 2006.


Les écoles d’art appliqués peuvent également initier leurs étudiants au savoir-faire des éventaillistes et les orienter vers des stages auprès de Maîtres d’art.

Les associations françaises comme Les Amis du musée de l’Éventail Hervé-Hoguet ou le Cercle de l’éventail, sous l’égide du Musée de la mode de la Ville de Paris (palais Galliera), permettent de valoriser ce savoir-faire à travers les collections.

Les collectionneurs et antiquaires, enfin, permettent par leur érudition de transmettre les connaissances liées à l’histoire et à la fabrication des éventails. Parmi les experts et antiquaires peuvent être cités Georgina Letourmy-Bordier, Lucie Saboudjian, Jeanne Dermanoukian (Marie Maxime), Sylvie Daniel, Serge Davoudian, Laetitia Georges et Michel Weber.

Lieu(x) de la pratique en France


Anne Hoguet est installée à Paris. Martine Hacquart est installée depuis deux ans dans l'Indre ; Olivia Oberlin à Épernay en Champagne-Ardenne. La Maison de Sylvain Le Guen a son siège dans le VIIe arrondissement de Paris, mais son atelier est à Saillans (Drôme). Frédérick Gay est aussi installé dans la Drôme.


Pratique similaire en France et/ou à l’étranger


À l’étranger, des éventaillistes sont actifs en Angleterre, tel Tony O’Hagan, qui a réalisé en 2006 un éventail pour Camilla Parker-Bowles lors de son mariage avec le prince de Galles, ou Jim Moore, qui a réalisé celui de Kate Middleton pour son mariage avec le Prince William.

Le centre de l’éventaillerie au Japon est à Kyoto et sa banlieue, où l’on fabrique aussi bien les éventails uchiwa (écrans) que les sensu (éventails pliables). Il existe un label national « Kyo-sen » ou「京扇 (éventails de Kyoto) d’appellation d’origine garantie.

L’éventail est aussi intégré dans certaines danses chinoises. La Chine est une grande nation de l’éventail qui a brillé dans son histoire. L’éventail plié est une invention japonaise, mais alors que les Japonais ont cherché à perfectionner leurs techniques, leurs gestes, à raffiner leurs matériaux, les Chinois ont fait preuve d’imagination et ont inventé de nombreux modèles, qui sont encore aujourd’hui exploités par les éventaillistes contemporains (asymétriques, « en cabriolet », « à double-entente », cocardes, « à la sultane », etc.). Les villes de l’éventaillerie en Chine sont principalement Hangzhou et Suzhou : on y travaille surtout le bambou, le papier et la soie (naturelle et synthétique). Il existe également une production notoire d’éventails parfumés en santal de type « brisé », qui sont délicatement repercés et gravés à chaud. À Suzhou, Wang Jian, détenteur d’un savoir-faire reconnu par l’Unesco http://m.chinadaily.com.cn/en/2016-10/01/content_26958677.htm , est la référence de l’éventail de luxe fait sur-mesure en bambou, ivoire, os, écaille, ébène. À Pékin, Zheng Gao, tabletier éventailliste, a ouvert une école pour enseigner les savoir-faire traditionnels [ http://www.globaltimes.cn/content/1056691.html].

En Espagne, la production d’éventail est importante. Une fabrique d’éventails de renom, la Maison Burriel à Aldaya [ https://www.youtube.com/watch?v=wUlJfUSck4M ], fabrique des éventails pour les toutes les maisons de luxe d’Espagne et fournit en montures plusieurs des éventaillistes français. La fratrie Blay-Villa (Javier, Paco et Angel) [ https://www.youtube.com/watch?v=2dfyR8gyCVQ ] produit aussi depuis des décennies des éventails de moyenne gamme et des œuvres artistiques entièrement en nacre repercée et gravée et fournit ponctuellement certains éventaillistes français. Lola Blay réalise des éventails pour la marque Paco Trenado. La maison Andrés Pascual est implantée près de Valence. L’éventail est utilisé au quotidien, marqueur de la culture espagnole au sein des danses de flamenco.

La réalisation d’un éventail occidental plié comprend plusieurs composantes, qui relèvent, d’une part, des savoir-faire des tabletiers, que connaissent les éventaillistes, étant parfois amenés à retoucher la monture pour les finitions et à restaurer les éventails, et d’autre part, des savoir-faire des éventaillistes proprement dits.

La connaissance sur les savoir-faire des tabletiers

Plusieurs gestes, dépendant de nombreux savoir-faire, sont nécessaires aux tabletiers, qui réalisent entre autres les montures d’éventails. Le tabletier doit pouvoir travailler sur différents matériaux : l’ivoire, les bois de fruitiers ou précieux comme l’ébène et le palissandre, la corne, l’écaille, les nacres, l’os.

Le tabletier commence par définir le projet de monture dont la taille est définie traditionnellement en pouce du roi (2,7 cm) puis vient la réalisation.

Tout d’abord le débitage : il s’agit de découper la matière à l’aide de la scie à débiter ou de la scie circulaire, inventée par Godefroy vers 1847, pour en faire des ébauches, c’est-à-dire les éléments à partir desquels sont découpés et formés les brins et les panaches constituant la monture. Le nombre des brins varie et les deux panaches ferment la monture, sa réalisation nécessite plusieurs étapes et pas moins de 14 spécialisations.

Il faut trier les matières. La nacre nécessite une attention particulière en raison de la variété de ses couleurs : les coquilles sont coupées à l’aide de la scie à débiter après avoir tracé les longueurs désirées. Les morceaux débités sont ensuite meulés puis redressés dans l’eau avant de les trier de nouveau et de les assembler dans une même harmonie de couleurs. Puis, les plaquettes sont réunies par tailles en « paquet » (terme de métier) avant d’être expédiées au façonneur.

Certaines variétés de nacre, la corne et l’écaille nécessitent d’être redressées à chaud ; l’écaille et la corne doivent être aplanies par pression puis ratissées afin d’estomper les traits de sciage à l’aide d’un couteau à ratisser. Le façonnage a pour objet de mettre la matière à épaisseur (calibrage manuel l’écouane, à la meule ou à la dégauchisseuse) de percer chaque ébauche pour les maintenir en « paquet » (terme de métier) à l’aide d’une petite tige de bois (appelée « cheville »), afin deimer l’ensemble suivant un gabarit, jusqu’à obtenir une monture qui donne à l’œil et au doigt l’impression d’être d’un seul tenant. Lorsque que c’est nécessaire, des bouts sont collés aux amorces de chaque brin. Le polissage se fait au tampon : plusieurs feutres et pâtes à polir aux grains croissants sont utilisés pour que la matière se « perde » au doigt et donne reflets et profondeur.

Le travail sur la monture est dicté par le projet en commençant par le reperçage. On pose sur le panache ou le brin un patron en papier portant l’ornement désiré, il porte des « jours » indiquant l’endroit où il faut percer un trou, (certains panaches pouvaient compter jusqu’à 2000 trous, et un brin, 600). On réalise ensuite le motif voulu à l’aide d’une lame de scie tendue sur un « bocfil » (scie de bijoutier), ou bien une scie à chantourner (scie de marqueteur). Puis le graveur intervient sur l’ouvrage à l’aide de l’échoppe, des onglettes et du burin. Il peut le faire également avec un touret installé sur un tour à graver. La sculpture se fait avec les mêmes outils si tel est le projet. Les villages d’Andeville et de Sainte-Geneviève (Oise) sont au premier rang dans ces disciplines.

Enfin, la finition comporte différentes opérations d’enjolivement, avec le concours des doreuses et des pailleteuses, qui posent des petits disques de métal poli dans les brins préalablement percés de trous non débouchants. Un « burgautage » peut être ajouté au dos des brins : l’opération consiste à appliquer une fine lamelle de nacre de burgau derrière chacun des motifs à jours découpés dans les brins de la monture pour mettre en valeur la gravure et la sculpture.

Les brins et les panaches sont à nouveau assemblés par la cheville de bois puis ficelés avant d’être présentés en collection aux éventaillistes parisiens qui se chargeront de poser la rivure définitive, à savoir une broche de métal ou un clou martelé qui retient deux rondelles de matières variées (appelées les « yeux ») ou bien une tige de métal filetée se vissant dans un tube taraudé agrémentés tous deux en leur extrémité d’une pierre précieuse, d’une pierre fine, ou d’un strass.



Les savoir-faire de l’éventailliste

L’éventailliste, après avoir défini la forme générale de l’éventail et l’envergure de la monture, dessine le projet de la feuille. À partir de ce projet, il réalise un patron qui permet de matérialiser la forme de la feuille en trois dimensions. Cette opération consiste à plisser une feuille de papier sur laquelle ont été reportés les éléments principaux du décor. Le plissage doit tenir compte du nombre de brins que comporte la monture et de l’angle d’ouverture de l’éventail ainsi que de la forme finale désirée, qu’elle soit en « demi-lune », « au ballon » ou « mouchoir » (carrée). Ce patron et le projet à plat servent de base à l’éventailliste qui les partage éventuellement avec la ou les personnes qui interviendront conjointement sur la feuille (peintre, brodeur, dentellière ...) afin qu’elles s’en servent comme d’un plan pour se repérer dans l’espace de travail.

Depuis la fin du XVIIIe siècle en France, le plissage de la feuille se pratique avec un moule à plisser, mis au point vers 1770 par Petit et perfectionné par un de ses descendants en 1847. Il existe 90 modèles différents de moules, numérotés de 60 à 150, qui permettent un large panel de plis. Le moule est composé de deux feuilles de cartons marquées de plis, entre lesquelles on insère la feuille d’éventail, avant de comprimer le tout. La précision à cette étape est primordiale pour garantir aux plis une régularité parfaite. Tandis que les papiers se prêtent aisément au plissage et peuvent être plissés au moule directement, les tissus doivent être systématiquement apprêtés au préalable à l’aide de substances rigidifiantes (amidon de riz, gomme, colles). Cette étape, réalisée traditionnellement par les apprêteurs, incombe à présent aux seuls éventaillistes et constitue une opération cruciale dans le montage de la feuille et la souplesse de la mécanique de l’éventail. Les tissus offrent une grande variété de jeux de matières, de textures, de transparence et de brillance. Citons la soie comme la fibre la plus usitée en éventaillerie : elle peut être tissée en pongé, mousseline, gaze (organza), satin, crêpe, étamine, twill...

Une fois la feuille plissée, son extrémité dans sa partie basse (le « petit tour ») est coupée à l’aide d’un couteau tranchant à hauteur de la « gorge », c’est-à-dire la distance qui sépare la rivure et l’épaule des brins. Ce « petit tour » peut être terminé par un filet de peinture posé au pinceau fin ou une bande de papier collée à cheval ou encore un picot de dentelle cousu sur une feuille simple ou pour assembler une éventuelle doublure. L’assemblage peut être principalement de deux sortes : le montage dit « à l’anglaise », lorsque les brins sont collés de manière à demeurer visibles au dos de la feuille ; et le montage des brins entre deux feuilles (plissées simultanément), qui couvrent ainsi les hauts-de-brins sur la face et le dos. La face est par convention la partie de l’éventail la plus ornée.

Pour se conformer aux pratiques du XVIIIe siècle, selon L’Encyclopédie< ; de Diderot et d’Alembert (cf. annexe I), les bouts sont placés entre deux feuilles de papier déjà collées ensemble dans un espace dégagé à cet effet au moyen d’une sonde, une aiguille de laiton. Les brins doivent être collés au centre d’un pli et non sur les contres-plis afin de pouvoir articuler l’éventail.

L’extrémité dans sa partie haute (le « grand tour ») est ensuite coupée et la feuille est collée sur le premier panache et sous le second. Une petite bordure de papier qui peut être doré est posée au grand tour : elle relie et assemble les deux feuilles.

Sur le territoire national, la langue utilisée par les éventaillistes est le français.

Leur vocabulaire est spécifique et il s’agit de le maîtriser :

• Les « panaches » sont les deux maître-brins latéraux les plus épais fermant l’éventail.

• Les « brins » sont les éléments visibles dans la gorge de l’éventail.

• Les « bouts » (ou « hauts-de-brins » ou « flèches ») sont la partie supérieure des brins collés sous la feuille.

• La « feuille », simple ou double, est la partie souple de l’éventail. Elle peut être de divers matériaux : principalement en papier, en tissu, en dentelle ou en peau, et décorée suivant des techniques variées : peinte, pailletée, appliquées de dentelle, de paille, de nacre, gaufrée, dorée... Elle peut prendre diverses formes : demi-lune, « mouchoir » - ou carrée, « ballon », polylobée, à la Fontange ...

• La « monture » peut être « squelette », « à la Pompadour », « Palais Royal », « à brins jointif », « serpentine », « à la sultane », « demi-sultane », « armure », gravée, dorée, piquée, marquetée, repercée ou grillée, dans des matériaux très variés : bois, os, nacre, ivoire, écaille, corne, matières synthétiques, métal ...

Patrimoine bâti

Les éventaillistes travaillent en atelier.

L’atelier de restauration et fabrication d’Anne Hoguet, 2 boulevard de Strasbourg à Paris, abrite un salon d’exposition et de vente, installé par Félix Lepault et Désiré Deberghe, en 1893. Classé Monument historique, il comprend une cheminée monumentale en bois de noyer, des meubles à tiroirs pour le rangement des éventails et des tentures de drap bleu brodé ornant les murs. Deux autres salles présentent le travail du tabletier et celui de l’éventailliste où le travail s’effectue.



Objets, outils, matériaux supports

● Outils nécessaires à la réalisation des montures de tabletterie, relevant du travail du bois (lutherie) ou de la bijouterie (nacre, os, corne) : scies à débiter et à repercer, meule, lime, couteau à ratisser, onglettes, burin, scalpel, ciseaux, colles (vinylique, de poisson, résine époxyde, etc.), gabarits de découpe, produits de bouche-porage et de ponçage, tampons et pâtes à polir.

● Outils de l’éventailliste : couteau ou massicot, ciseaux, pinceaux, modèles à plat ou patrons (tracés de dessins placés sur les plis), réglet, scalpel, sonde, stylet, colles et apprêts (vinylique, peau de lapin, amidon de riz, arabique, Klucel), moule à plisser.

● Matériaux : La monture et la feuille pouvant se présenter très différemment, les matériaux sont multiples. Les bois de la monture sont dits « exotiques » ou « indigènes » selon leur provenance. L’ébène et le palissandre sont des bois précieux. Certains matériaux, comme l’ivoire et l’écaille de tortue sont aujourd’hui interdits : il est par conséquent impossible de s’en procurer. Cependant, une dérogation est accordée aux éventaillistes qui en possèdent déjà dans leur fonds, depuis un décret de 1997, conditionnée à l’obtention préalable d’une autorisation CITES auprès du ministère de la transition écologique et des solidarités. Les tabletiers travaillent également la nacre, la corne et l’os. Les éventaillistes travaillent aussi bien la plume, la peau, la soie, les dentelles, le papier. Les créateurs utilisent les ressources disponibles aujourd’hui et s’intéressent aux nouvelles matières.

Il n’existe pas d’option spécialisée dans les savoir-faire des éventaillistes dans les écoles d’art en France. Quelques heures de cours peuvent leur être dédiées, mais elles restent faibles. Les acquis transmis par ces écoles (Boulle) permettent cependant de travailler sur une monture (en ciselure sculpture, gravure) ou sur la feuille (l’école Condé forme à la restauration de papier, cf Yolaine Voltz).

Les éventaillistes peuvent recevoir en stage les élèves des écoles d’arts appliqués, mais ces stages sont de très courte durée et ne permettent pas une transmission suffisante pour que ces stagiaires prennent la relève. Les élèves en apprentissage chez les éventaillistes sont les plus à même de reprendre la main.

Maître d’art de la promotion de 1994, Anne Hoguet a formé deux élèves, Nadia Fleury Razanamasy, brodeuse, et Olivia Oberlin, devenue éventailliste, qui, à son tour, a formé Martine Hacquart en partenariat avec le ministère de la Culture et la SEMA.

Yolaine Voltz, a réalisé un stage à l’atelier d’Anne Hoguet dans le cadre de son Master 2 Conservation et restauration d’œuvres graphiques. Ayant restauré de nombreux éventails en papier et en peaux laissés à ses bons soins par Anne Hoguet, elle a choisi l’éventail comme objet de mémoire de son Master. Elle a rencontré Sylvain Le Guen en 2009 au Cercle de l’éventail et s’est mise à son compte en 2010 (atelier « L’Utile Zéphyr ») pour proposer ses services de restauration d’éventails en papier et peaux. Devant la demande croissante et le nombre d’éventails aux montures cassées, il lui est apparu nécessaire de se former à la restauration en tabletterie, car la monture (le « squelette » de l’objet) doit être restaurée avant la feuille pour en limiter la dégradation.

https://www.restaurationeventail.com/restauration-deventails

Les écoles d’arts appliqués sont également impliquées dans cette transmission, telles l'École Boulle, l'École Duperré, le lycée professionnel des Arts de la mode Octave-Feuillet, l'École nationale supérieure des Arts appliqués et Métiers d’art Olivier-de-Serres, l'École de Condé et l'École Estienne. Les éventaillistes peuvent recevoir en stage quelques temps des élèves venant de ces écoles, comme Sylvain Le Guen et Anne Hoguet, de manière très régulière.

Des amateurs peuvent aussi se former lors de sessions de stages. Néanmoins, la période de stage est trop brève pour transmettre de façon satisfaisante les composantes du savoir-faire.

Ce n’est que vers le XVIe siècle que les Dames ont commencé en France à faire usage des éventails, qui étaient déjà connus en Italie et en France, et dont on se sert de toute ancienneté dans l’Orient, aux Indes et à la Chine ». Cette synthèse historique par l’abbé Grosier en 1782, dans son Journal de littérature, des sciences et des arts, témoigne des prémices de l’éventail en Europe au XVIe siècle.

Au XVIIe siècle, la diffusion de cet accessoire de mode féminin s’amplifie. Les nombreuses querelles, entre artisans chargés de sa fabrication comme de sa diffusion, conduisent à la fondation de la première communauté des éventaillistes en France en 1678. Dès lors, l’éventail dispose d’un cadre propice lui permettant de connaître son premier âge d’or au XVIIIe siècle. Parallèlement aux premières cargaisons en provenance des ports de Chine, qui constituent une concurrence stimulante, la dextérité de ses artisans assure une prépondérance au royaume de France devant l’Angleterre, l’Italie ou les actuels Pays-Bas.

Accessoire de mode, objet d’art et de contenance, « attribut social », l’éventail se diffuse largement dans la société jusqu’à la Révolution française. Si sa vogue ne décline pas, il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que de grands artisans, peintres et sculpteurs, favorisent le renouveau de cet objet d’art. La naissance de prestigieuses maisons, la contribution d’artistes comme Félix Alexandre, et les avancées techniques, lui offrent son second âge d’or durant le Second Empire.

Tel un phénix, après plusieurs décennies de torpeur, l’éventail renaît aujourd’hui dans les mains d’une nouvelle génération d’éventaillistes.


Les origines de l’éventail

Objets usuels, destinés à attiser le feu ou à éloigner les insectes, les premiers éventails sont vraisemblablement des feuilles naturelles. Leur rigidité permettait de les agiter afin d’assurer un léger flux d’air. Sans ornement, ou tressées, elles sont représentées dans les mains des statuettes grecques (tanagra) des IIIe et IVe siècle avant J.-C. Leur usage est progressivement supplanté par des formes d’éventails plus élaborées, qu’il s’agisse de l’écran rigide grec (rhipidion) ou du flabellum romain.

L’un des plus anciens flabella connus est celui découvert dans la tombe de Toutânkhamon par Edward Carter en 1922. Il est composé d’un long manche en bois d’environ un mètre de longueur recouvert de feuilles d’or, terminé par un demi-cercle orné en relief du pharaon chassant l’autruche près d’Héliopolis (inv. GEM 284). Des plumes d’autruches complétaient d’ailleurs ce demi-cercle.

En Europe, les premières mentions littéraires concernent des « esmouchoirs » en usage à la Cour de France au XIVe siècle. Les uns de forme drapeau, tel que représenté par Véronèse dans les mains de la déesse de l’Amour, pour Vénus et Adonis, vers 1580 (Madrid, musée du Prado) ; les autres circulaires, sur le modèle du flabellum de Saint-Philibert de Tournus (IVe siècle, Florence, Museo nazionale del Bargello). Connu chez les Grecs, le modèle en drapeau semble largement répandu en Italie au XVIe siècle. À cette période, il a pour pendant un écran en plumes d’autruches montées en bouquet sur un manche rigide en ivoire, bois ou os sculpté ou orfévré. La reine d’Angleterre, Elisabeth Ire (1533-1603) est représentée à plusieurs reprises avec un éventail semblable. En France, Catherine de Médicis (1519-1589) aurait contribué à l’usage des premiers éventails pliés, aux peaux parfumées, avec les gants et les parfums. Ces éventails aux senteurs de frangipane disparaissent cependant au XVIIIe siècle, comme le note l’abbé Jaubert dans son Dictionnaire raisonné des arts et métiers en 1768 : « Il venait aussi autrefois quantité d’éventails de Rome et d’Espagne couverts de peaux de senteur, mais le commerce en est tombé, tant parce que les parfums ne sont plus guère de mode en France que parce qu’il s’en faut bien que les peintures et les bois aient la délicatesse, la beauté et la légèreté des éventails français ». Les feuilles deviennent en effet de petits tableaux portés par des brins délicatement sculptés.

La fin du XVIIe siècle se révèle d’ailleurs particulièrement propice à l’éventail. Primitivement dispersée entre plusieurs métiers dont celui des doreurs sur cuir, des parfumeurs ou encore des tabletiers, la fabrication est confiée à la première communauté des « maîtres-éventaillistes, faiseurs et compositeurs d’éventails » en février 1678 à Paris. L’usage de l’éventail en Europe s’amplifie, influencé également par les grands voyages aux Indes. Depuis les comptoirs de la Chine, les Portugais ramènent des cargaisons d’épices, de soieries et d’éventails.


La communauté des éventaillistes du XVIIe siècle à nos jours

La communauté des éventaillistes fondée à Paris précède celle établie à Londres en 1709. Ces établissements garantissent les fondements favorables au développement de l’artisanat de l’éventail, désormais entre les mains d’une seule communauté de métier. Les éventaillistes commandent aux peintres les feuilles, et les montures aux tabletiers. Ils assurent la vente dans leurs boutiques et ne cèdent aux marchands-merciers que la vente des éventails étrangers. Face à eux, les parfumeurs et les gantiers, mais aussi les orfèvres ont conservé une faible part de ce commerce.

Les éventaillistes font travailler des peintres qui, pour nombre d’entre eux, sont des femmes. Dénommées « peintresses », elles travaillent à domicile et vivent pour la plupart dans la misère. Soumises aux commandes, elles complètent leurs revenus en peignant des boîtes de toilette et de petits objets. La délicatesse de leur travail permet d’ailleurs à nombre de peintres d’entrer à la manufacture de Vincennes, puis à la manufacture de Sèvres. Certains appartiennent à l’Académie de Saint-Luc, sont miniaturistes ou sans qualité. La fondation de l’école gratuite de dessin en 1766 met d’ailleurs en évidence la nécessaire maîtrise de la géométrie et de l’architecture par les peintres en éventail, et non pas celle de la peinture des fleurs ou de tout autre ornement.

Leurs modèles sont principalement empruntés aux maîtres comme Le Brun, Lemoyne, Lancret, Watteau ou Boucher dont les tableaux sont diffusés par la gravure. Les sujets sont choisis parmi les grandes histoires antiques ou mythologiques, les sujets galants, les scènes de la vie quotidienne ou encore la vie du royaume comme les victoires militaires ou les événements vécus. La Révolution française met d’ailleurs en évidence la force de l’actualité, transformant l’éventail en véritable « gazette » révolutionnaire. Avec les dernières années du XVIIIe siècle, l’éventail comme objet d’art connaît des heures sombres. Les brins en nacre, en ivoire, en écaille richement sculptés, dorés et argentés disparaissent, faisant place aux montures en bois ou en os sans décor ou rapidement ornés.

Le Premier Empire constitue une période de rupture, tant par la taille des éventails que par la décoration des feuilles. La longueur est réduite d’environ un quart, passant de 28 cm dans les années 1790 à 20 cm environ vers 1800. Les peintres en éventail disparaissent face aux graveurs et aux pailleteurs qui proposent des feuilles aux sujets politiques, sur le thème de l’exotisme ou des voyages, ou encore aux décors scintillants.

Le Second Empire offre à l’éventail son second âge d’or. Au fondement de ce renouveau, l’éventailliste Louis-François Desrochers (1795-1847) peut être considéré comme le « rénovateur de l’éventail ». En 1859, l’historien Édouard Petit écrit à son sujet : « Cet artiste vraiment remarquable, s’empara des éléments naissants de la production, guida les sculpteurs, conseilla les artistes peintres, et se plaça à la tête de cette heureuse rénovation » [Études, souvenirs et considérations sur la fabrication de l’éventail,< /em> Versailles, 1859]. Félix Alexandre (1822-1887), son gendre, assure la reconnaissance de l’éventail comme objet d’art. Il obtient ainsi la collaboration d’artistes comme lui, et le soutien de Jean-Dominique Ingres (1780-1867) et de Paul Delaroche (1797-1856).

La disparition de la Cour impériale ne sonne pas les dernières heures de l’éventail. Sa mode perdure, assurant la prospérité de grandes maisons que les expositions universelles ont contribué à placer sous les feux de la rampe. De grands artistes vont également choisir la feuille d’éventail comme support. Citons Camille Pissarro (1830-1903), Edgar Degas (1834-1917) ou encore Paul Gauguin (1848-1903). Mais ces œuvres ne sont pas montées sur des brins.

Le Japon, notamment par sa participation à l’Exposition universelle de 1867 à Paris, influença tous les arts par ses thèmes naturalistes et ses motifs sinueux au raffinement technique.

La vogue des éventails en plumes, particulièrement d’autruches, et l’introduction des matières synthétiques, ne sont cependant pas favorables aux artisans d’art. L’absence de renouvellement dans les décors et la lassitude des clientes face aux modèles inspirés du XVIIIe siècle, qui avaient tant favorisés les artisans français, participent à la désaffection qui touche l’éventail au début du XXe siècle. Telle une mise en garde contre les dérives de la facilité, Victor Champier écrit : « Il n’en est pas moins vrai que la supériorité industrielle se mesure avant tout par des créations originales ; il serait oiseux de se borner à des copies, même quand ces reproductions seraient rigoureusement admirables » [Victor Champier (préf.), Étude des ornements, Librairie J. Rouam, 1896]. À l’opposé, un tabletier-sculpteur sort de l’ombre. Issu d’une prestigieuse lignée de tabletiers d’Andeville, Georges Bastard (1881-1939) est reconnu comme le second « rénovateur de l’éventail » par Édouard Conte en 1917. Il soumet la nacre, lacorne ou l’ivoire pour faire de ses éventails des œuvres d’art. Le Musée du Luxembourg acquiert d’ailleurs plusieurs de ses créations. Il avait suivi la voie tracée par d’autres tabletiers de l’Oise, comme Alfred Jorel père (1830-1888), sculpteur à Paris, Louis-Honoré Henneguy (1843-1903 ?), de Sainte-Geneviève, ou Jules Vaillant (1836-1904) d’Andeville.

L’éventail perd cependant sa place d’accessoire indispensable. Quelques couturiers y restent attachés et certains défilés de mode sont animés par la présence d’un éventail. Mais aucune collection n’est proposée par les grandes maisons. Dans les dernières années du XXe siècle, un seul maître d’art, Anne Hoguet, dispose de cette distinction, avant d’être rejointe par un artiste autodidacte, Sylvain Le Guen en 2015. Martine Hacquart obtient le titre de Maître Artisan en 2019. Avec Olivia Oberlin et Frédérick Gay pour Duvelleroy, la France compte aujourd’hui cinq éventaillistes, qui exercent en tant qu’indépendants ou au sein de maisons.

Les techniques

La fabrique de l’éventail est dévolue à deux artisans. La feuille est exécutée par un éventailliste ou peintre en éventails, tandis que la monture est issue du savoir-faire du tabletier.

Au XVIIIe siècle, les feuilles d’éventails sont découpées dans du papier. Matériau le plus courant, il est remplacé pour les ouvrages plus raffinés, et réservés aux meilleures mains, par des peaux, dont la cabretille, peau de chevreau, et le vélin, peau de veau. La soie et la dentelle sont également utilisées pour composer des feuilles d’éventails.

Préparées au sein des ateliers des éventaillistes, les feuilles de papier passent entre plusieurs mains. Collées deux à deux, elles sont mises à sécher avant d’être taillées à la forme. Elles sont alors confiées aux peintres en éventails. Plusieurs peintres peuvent intervenir sur une même feuille. Certaines n'exécutant que les décors principaux, d’autres étant spécialisées dans les bordures ou encore dans l’ornement des dos ou revers des éventails. Les peintres travaillent à la détrempe, un mélange de pigments associés à une colle permettant de fixer les couleurs.

Les tabletiers sont en charge des montures. L’ivoire, (Afrique, Asie), l’écaille brune et blonde (Océan indien), la nacre blanche (Australie), la corne (Irlande, Amérique du Sud), mais aussi l’os et les bois exotiques (ébène de Macassar et palissandre de Rio), font partie des matériaux couramment employés pour l’exécution des brins d’éventails depuis le XVIIIe siècle. Si l’usage de ces matériaux perdure au XIXe siècle, l’os et le bois sont très en faveur dans les premières années, tandis que la nacre et l’ivoire retrouvent une place importante durant le Second Empire. Le goût va désormais aux reflets changeants qu’offrent les nacres goldfish de l’océan Pacifique, les noires de Tahiti, ou les burgaux de la mer du Japon.

La préparation des brins demande l’intervention de nombreuses mains. La première est celle du débiteur, suivi du façonneur, du polisseur, du découpeur, du graveur, et du sculpteur. Interviennent ensuite, suivant les finitions souhaitées, un doreur, un pailleteur riveur, voire un teinturier, un vernisseur et un bijoutier, portant le nombre d’intervenants à onze voire quatorze.

Au XVIIIe siècle, la plupart de ces artisans travaillent à Paris, dans le quartier des éventaillistes, entre les rues Saint-Martin et Saint-Denis, dans les rues Bourg-L’Abbé, Greneta ou alentours. Ils sont secondés par les ouvriers de l’Oise, à qui ils confient les étapes préparatoires, se réservant la sculpture et les enjolivements des brins. Une telle répartition géographique disparaît au XIXe siècle. Jusqu’alors ouvriers sans formation, les habitants de la région de Méru (Oise) apprennent le dessin avec des professeurs venus de l’École supérieure des beaux-arts de Paris et s’affranchissent de cette dépendance, pour devenir eux-mêmes tabletiers.

Innovations et brevets

Accessoire de mode, l’éventail se renouvelle sans cesse par ses décors, ses matériaux mais aussi dans sa conception. Dès le XVIIIe siècle, certains éventails incluent des systèmes. Certains permettaient de réduire leur dimension, d’autres étaient dotés d’optiques miniaturisées, ou encore de petites animations modifiant l’aspect d’un personnage représenté dans les panaches. Ces rares mécanismes, complexes et coûteux, réservaient ces objets à quelques privilégiés.

À partir des années 1860, les perfectionnements et les nouveautés s’adressent à une clientèle plus vaste. Les brevets se multiplient comme celui de l’éventailliste Buissot pour un éventail de poche, tandis que le tabletier Ducrot invente un éventail cocarde.

Les avancées concernent également les techniques. Grâce à la chimie, les teintures permettent de donner les couleurs de l’arc-en-ciel aux nacres. Stimulé par l’excellence de reperçages de l’ivoire maîtrisé par les artisans chinois, Alphonse Baude, collaborateur de Ferdinand Barbier à Sainte-Geneviève (Oise), invente en 1859 une « machine à fabriquer des brins », un outil mécanique permettant « le découpage à jour ou grillage mécanique ». L’ivoire bien sûr, mais aussi et surtout l’os, si abondant et économique, peuvent bénéficier de cette puissante avancée technique. Si l’on en croit l’historien Spire Blondel [cf. bibliographie ], cet appareil est alors adopté par « tous les fabricants de l’Oise ».

Industrialisation

Les progrès techniques, notamment par l’intégration des machines dans la fabrication des brins, réduisent les temps de fabrication et permettent de répondre aux demandes des clientes du monde entier. L’emploi de matières comme le bois et l’os, travaillés à la machine, et celle du papier orné par les principes de la lithographie, puis par impression en couleurs, a permis d’élargir la diffusion de l’éventail. Déjà dans la première moitié du XIXe siècle, les éventaillistes, qui sont graveurs pour nombre d’entre eux, ont pu conquérir les marchés étrangers, que ce soit en Europe, en Espagne et en Italie, ou au-delà, en Amérique.

L’expansion des fabriques de l’Oise dans la seconde moitié du XIXe siècle conduit bien des tabletiers à tenter l’aventure parisienne. Plusieurs ouvrent des boutiques dans la capitale et s’affranchissent des intermédiaires. Ils assurent toutes les étapes de la fabrication de l’éventail jusqu’à sa commercialisation. En maîtrisant les volumes, ces fabricants établissent une véritable industrie au regard des éventaillistes-artistes qui se distinguent dans les dernières années du siècle.

Aujourd’hui, créatifs et innovants, les éventaillistes maîtrisent bien souvent l’intégralité des étapes de la fabrication, pour la monture comme pour la feuille. Ils assurent également la commercialisation, retournant ainsi aux origines de leur métier. Pour répondre aux commandes des maisons de haute couture, du cinéma, des arts de la scène, Anne Hoguet innove dans l’élaboration des feuilles. Sylvain Le Guen invente des formes, des pliages et des découpes. Il joue avec l’origami pour réaliser des créations poétiques à effet « pop-up », comme l’éclosion de fleurs à l’ouverture de l’éventail. Il travaille également avec des bijoutiers et des parfumeurs. Olivia Oberlin intègre des matières contemporaines, comme Martine Hacquart, qui associe des brins en matières inédites pour l’éventail, dont le carbone, le plexiglas imprimé et l'ardoise, avec des feuilles exécutées en collaboration avec des artistes peintres.

Vitalité

La vitalité des savoir-faire des éventaillistes se manifeste notamment par :

- l’augmentation de demandes de stage élèves et adultes (session stage) ;

- le conseil aux jeunes étudiants en arts appliqués, designers qui font entrer l’éventail dans leur projet ;

- des visites d’écoles d’arts appliqués ;

- l’accroissement de la demande de création pour des particuliers (ex. : mariages, événementiels) ;

- la demande constante des maisons de mode, des studios de cinéma, de théâtre et opéra ;

- les animations d’ateliers pour enfants.

Menaces et risques

Les savoir-faire des éventaillistes sont menacés par l’absence de formations dans les cursus consacrés à cette pratique.

Le risque est de voir à nouveau une diminution jusqu’à un seul artisan d’art capable de produire un éventail artisanal, voire une disparition complète du territoire national.

Modes de sauvegarde et de valorisation

• Participation à des expositions artistiques, culturelles ou des métiers d’art.

• Présence au Salon international des Métiers d’art organisé par l’Institut des Métiers d’art et du Patrimoine (IMAP) en 2018.

• Constitution de collections dans des musées publics et privés, en France et à l’étranger.

• Partenariats avec des collèges, lycées professionnels, écoles d’arts appliquées et universités pour faire connaître le métier d’éventailliste auprès des jeunes.


Modes de reconnaissance publique

• Existence de deux labellisations « Entreprise du Patrimoine vivant » : Anne Hoguet, Olivia Oberlin.

• Titre de Maître d’art : Anne Hoguet (promotion 1994), Sylvain Le Guen (promotion 2015).

• Titre de Maître Artisan : Martine Hacquart (en 2019).

• Métier inscrit à l’Annuaire officiel des Métiers d’art de France de l’INMA (ex SEMA) : Frédérick Gay, Anne Hoguet, Olivia Oberlin, Martine Hacquart.

• Prix SEMA : Frédérick Gay.

• Grand Prix de la Création de la Ville de Paris : Sylvain Le Guen (catégorie « Métier d’art confirmé », 2013).

• Talent du Luxe : Sylvain Le Guen (catégorie « Élégance », 2014).

• Atelier d’Art de France : Anne Hoguet, Olivia Oberlin.

• Maison des artistes : Frédérick Gay.

• Nominations et reconnaissance : Anne Hoguet (chevalier de la Légion d’honneur 2008, médaille d’or Reconnaissance artisanale de la Chambre des métiers de France 2008, chevalier des Arts et Lettres).

• Organisation d’expositions temporaires et permanentes. Les collections du musée de l’Éventail et des artisans pourront être valorisées afin de faire connaître ce patrimoine, matériel et immatériel, et le rendre accessible à un public plus large.

• Création de supports pédagogiques numériques ou itinérants, cours en ligne, vidéos, expositions, rencontres/conférences, qui deviennent des rendez-vous réguliers, durant lesquels se partagent les connaissances relatives au savoir-faire des éventaillistes et aux activités de ces artisans d’art.

• Développement de partenariats et de projets éducatifs/culturels. À titre d’exemple, le projet numérique « Patrimoine, tourisme, mode : innover pour transmettre » a été porté par l’Institut de Recherche et d’Études supérieures du Tourisme (IREST) de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, autour des étudiants du double-diplôme Digital Fashion Communication. Le projet vise à sensibiliser les étudiants, futurs acteurs du monde de la mode et du tourisme, aux questions patrimoniales, à travers la création de contenus numériques originaux et à leur diffusion via des supports innovants. Le projet part d’un cas concret, celui du musée-atelier de l’Éventail Anne-Hoguet, l’un des derniers détenteurs en France d’un patrimoine exposé à un risque réel de disparition. Le projet a permis la conception de vidéos et d’activités autour de l’histoire du musée, du savoir-faire, de la communauté, des institutions qui valorisent ce métier.

• Regroupement et collaboration des éventaillistes dans un lieu commun (institut, centre …), pour former les élèves et transmettre leur savoir-faire afin de préserver les métiers de l’éventail qui subissent aujourd’hui un déclin important, en dépit de la richesse de leur savoir-faire.

• Développement des projets à l’international et collaboration avec des acteurs du numérique, design et mode.

Récits liés à la pratique et à la tradition

Les éventaillistes retrouvent leurs savoir-faire dans plusieurs œuvres de la littérature frrançaise et européenne, comme dans les romans (Le Peintre d’éventail, d’Hubert Haddad, Zulma, 2013), la poésie (L’Éventail de Sully Prud’homme, Éventail de Madame Mallarmé et Autre éventail de Mademoiselle Mallarmé, de Stéphane Mallarmé), le théâtre (L’Éventail de lady Windermere, de Oscar Wilde, donné en 1893, au théâtre du Palais Royal).

Ils les retrouvent aussi dans les chansons et la musique (L’Éventail de Jeanne de Maurice Ravel, L’Éventail de Jules Massenet), au cinéma (Lacenaire, de Francis Girod (1990) ; Ridicule, de Patrice Leconte (1996) ; Le Bossu, de Philippe de Broca (1997) ; Le Roi danse, de Gérard Corbiau (2000) ; La Tosca, de Benoît Jacquot (2001) ; Le Pacte des loups (2001) ; Marie-Antoinette, de Sofia Coppola (2006) ; Molière ou le médecin malgré lui, de Laurent Tiard (2007) ; L’Adieu à la Reine, de Benoît Jacquot (2011) ; La Comédie humaine, d’après Balzac, de Xavier Gianolli (prévu au printemps 2020)), ou encore à l’opéra (Tosca de Puccini, Le Barbier de Séville et La Traviata de Rossini, Cosi fan tutte de Mozart, Carmen de Bizet).


Inventaires réalisés liés à la pratique

Plusieurs collections d’éventails, conservées en institutions privées ou publiques, ont fait l’objet d’inventaires et de catalogues, en particulier à l’initiative de ces organismes :

• Association des Amis du musée de l’Éventail Hervé-Hoguet

• Musée des Arts décoratifs de Paris

• Musée de la Mode de la Ville de Paris - Palais Galliera

• Musée des Arts décoratifs de Bordeaux (Gironde)

• Musée de la Nacre et de la Tabletterie de Méru (Oise)

• Musée de la Révolution française de Vizille (Isère)



Bibliographie sommaire

Sources imprimées

Blondel, Spire, Histoire des éventails chez tous les peuples et à toutes les époques, Paris, Renouard, 1875.

Bordez, M., « Fabrication des éventails à Sainte-Geneviève (Oise) », Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, section des sciences économiques et sociales, 1904, p. 8-19.

Cambry, Jacques, Description du département de l’Oise, Marseille, Reprints Laffitte, 1982 (1re éd. Paris, Didot aîné, 1803).

Duvelleroy, L’Ouvrier éventailliste de Sainte-Geneviève (Oise-France) (…) d’après les renseignements recueillis sur les lieux en novembre 1863, s.l.n.d., [vers 1864].

Petit, Édouard, Le passé, le présent et l’avenir. Études, souvenirs et considérations sur la fabrication de l’éventail, Versailles, Beau jeune, 1859.

Savary des Bruslons, Jacques, Dictionnaire universel du commerce< /em>, Paris, 1723.

Schreiber, Charlotte, Fans and fan Leaves: English, Londres, J. Murray [vers 1880-1890].

Schreiber, Charlotte, Fans and fan Leaves: Foreign, Londres, J. Murray, 1890.

Wooliscroft, Rhead, History of fans, Londres, Kegan Paul, 1910.


Ouvrages imprimés

Air à la mode, Sylvain Le Guen, Contemporary Fan Designer, Greenwich/Londres, The Fan Museum, 2011.

Alexander, Hélène, Alexandre, Fan-maker to the courts of Europe, Greenwich/Londres, The Fan Museum, 2012.

Alexander, Hélène, Fans, Londres, BT Batsford Ltd, 1984.

Alexander, Hélène, Early printed fans, Greenwich/Londres, The Fan Museum, 2018.

Barisch, Marie-Luise und Günter, Fächer, Spiegelbilder ihrer Zeit, Munich, Hirmer Verlag, 2003.

Cercle de l’Éventail, Éventail et sciences humaines (actes de colloque), Paris, Éditions du Cercle de l’Éventail, 1995.

Coll., « La tabletterie », dossier thématique de Métiers d’art, n°54-55, Paris, SEMA, 1994.

De Los Llanos José, Letourmy-Bordier Georgina, Le Siècle d’or de l’éventail. Du Roi-Soleil à Marie-Antoinette, Dijon, Faton, 2013.

Delpierre, Madeleine, Falluel, Fabienne, Maignan, Michel, Trogan, Rosine, L’Éventail, miroir de la belle époque, Paris, Musée de la Mode et du Costume, 1985.

Depaulis, Thierry, Crépin, Daniel, Letourmy, Georgina, Les Tabletiers et leséventaillistes à Paris au XVIIIe siècle avant la Révolution , Paris, Le Vieux-Papier, 2011.

Du Mortier, Bianca, Waaiers en Waaierbladen : 1650-1800 , Amsterdam, Rijksmuseum / Waanders Uitgevers Zwolle, 1992.

Fraipont, Gustave, L’Art de composer et de peindre l’éventail, l’écran, le paravent, Paris, H. Laurens, 1896.

Irons, Neville John, Fans of Imperial China , Hong Kong, Kaiserreich Kunst, 1981.

Irons, Neville John, Fans of Imperial Japan , Hong Kong, Kaiserreich Kunst, 1982.

Kopplin, Monica, Kompositionen im Halbrund Fächerblätter aus vier Jahrhunderten , Stuttgart, Staatsgalerie, 1983.

Letourmy-Bordier, Georgina, L’Éventail, de Joséphine à Eugénie , Paris / Boulogne-Billancourt, Académie des beaux-arts / Bibliothèque Paul-Marmottan, 2018.

Letourmy-Bordier, Georgina, Le Guen, Sylvain, dir., Matières d’excellence. La nature sublimée par les mains de l’artisan , Méru, musée de la Nacre et de la Tabletterie, 2015.

Nicolas, Brigitte, Un brin de panache. Le commerce à la Chine , Lorient, Musée de la Compagnie des Indes, 2019.

Sutcliffe, Prudence, Mayor, Susan, Roberts, Jane, Unfolding pictures. Fans from the Royal Collection , Londres, Royal Collection Entreprises Ltd, 2005.

Uzanne, Octave, L’Éventail, Paris, A. Quantin, 1882.

Volet, Maryse, Éventails.

Collection du Musée d’art et d’histoire de Genève

, Genève, Clairefontaine, 1987.

Volet, Maryse, L’Imagination au service de l’éventail. Les brevets déposés en France au XIXe siècle, Vésenaz, chez l’auteur, 1986.

Volet, Maryse, Les Brevets d’éventails déposés en France au XXe siècle, Vésenaz, chez l’auteur, 1992.

Volet, Maryse, Éventails européens. De l’objet d’art au brevet d’invention, Vésenaz, chez l’auteur, 1994.


Articles

Appert, Valérie, « Ils font la pluie et le beau temps », Ateliers d’art, juillet 2014.

Cardinal, Catherine, « Le Musée de la Nacre et de la Tabletterie, un conservatoire du savoir-faire », dans L’Europe technicienne, XVe-XVIIIe siècle. Artefact, Techniques, histoire et sciences humaines, n°4, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 315-317.

Flouquet, Sophie, « Profession : éventailliste », Le Journal des Arts, mars 2007.

Keen, François, « La tabletterie sous l’ancien régime, entre Méru et Paris », dans L’Europe technicienne, XVe-XVIIIe siècle. Artefact, Techniques, histoire et sciences humaines, n°4, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 319-324.

Lassus, Priscille de, « La philosophie du pli », L’Objet d’art, décembre 2019.

Letourmy-Bordier, Georgina, « Tabletiers-éventaillistes dans la région de Méru au XIXe siècle », dans L’Europe technicienne, XVe-XVIIIe siècle. Artefact, Techniques, histoire et sciences humaines, n°4, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 325-335.

Taupinard, François, « Tabletiers, éventaillistes et boutonniers dans la région de Méru : évolution du métier (I) et (II) », Bulletin folklorique d’Île-de-France, n°38-39, 1964.

Filmographie sommaire [classement chronologique]


Actualités télédiffusées

Anggun, prod. France 2, 2008.

Comment ça va bien ?, prod. France 2, 2013.

Musée de l’Éventail, prod. BBC, 2013.

C’est au programme /em>, prod. France 2, 2014.

Jour de brocante, prod. France 3, 2014.

Télé matin, prod. France 2, 2015.

Comme un camion, prod. Canal +/ Itélé, 2015.

Paname, prod. France 3, 2016.

Le Musée de l’Éventail, prod. Télévision Nippon, 2016.

• Sur l’atelier de Sylvain Le Guen et Yolaine Voltz :

JT 13h, prod. TF1, avril 2006 (restauration d’éventails)

JT 13h, prod. TF1, 23 mars 2015 (Journées européennes des Métiers d’art)

JT 20h, prod. TF1, 21 septembre 2015 (transmission Maître à Élève avec Yolaine Voltz)

JT 13h, prod. TF1, décembre 2019 (création et restauration avec Yolaine Voltz)


Films et documentaires

Marie-Antoinette (29 éventails réalisés pour le film par KK. Barrett, dont celui de l’affiche en collaboration avec Anne Hoguet), réal. Sofia Coppola, 2006

• « Air à la mode, Sylvain Le Guen, créateur d’éventails contemporains », réal. P.-Y. Dodat, prod. PydProd, 2011 : https://www.youtube.com/watch?v=uR2yEAB2ZKQ

• « La naissance d’un éventail d’art », entretien audio, mis en images par Laurence Panelay, prod. France Culture, 2013 : https://www.youtube.com/watch?v=i3t0U53xkg8

Goûts de Luxe : Karine Vergniol et Emmanuel Rubin prod. BMF Business, 2014 : https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/focus-sur-les-talents-du-luxe-et-de-la-creation-2014-julie-el-ghouzzi-marie-beltrami-alain-dutournier-et-sylvain-le-guen-35-3011-361933.html

• « I’m a fan maker », émission Behind the Seams, real. Anna Prichard, prod. Glam inc., 2014 : https://www.youtube.com/watch?v=RiY9JIF2DY0

Métiers d’art, métiers du luxe avec Yolaine Voltz et Karine Vergniol, prod. BFM Business, 2015 : https://www.dailymotion.com/video/x38n5bq

• « The Beauty of Fans », réal. Kevin Lee, prod. WestEast Lifestyle, 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=rG7qdAAxuHc

Cinderella ; (7 éventails créés pour le film par Sandy Powell), réal. Kenneth Branagh, 2016.

• « L’éventail, Matières d’excellence », émission 19-20, prod. France 3 Picardie, 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=HPEJZSzmqik

• « L’éventail, un savoir-faire ancestral », émission La Quotidienne, prod. France 5, 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=XlGdFbnwyQ8

• « Du cœur à l’ouvrage. Sylvain Le Guen, créateur d’éventails contemporains », prod. Fondation EY, 2016 : https://www.fondation-ey.com/projets/sylvain-le-guen-2/

• « L’éventail, passion du Second Empire - à Vichy », entretien des Journalistes du patrimoine : https://www.dailymotion.com/video/x1sqykm

• « Romans Eventail Frédérick Gay », série Patrimoine vivant de la France, prod. France 3 ; série Culture T, prod. Public Senat ; émission 9H50 le matin, prod. France 3 : http://www.patrimoinevivantdelafrance.fr/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=73&cntnt01returnid=26

Sitographie sommaire

• Atelier de l'éventail/Martine Hacquart : http://www.atelierdeleventail.com

• Atelier Anne Hoguet : http://annehoguet.fr/

• Éventails Olivia Oberlin: http://olivia-oberlin.com/fr/

• Maison Sylvain Le Guen : http://www.sylvainleguen.com/

• Frédérick Gay : http://www.frederickymgay.com/

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Èventail

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