Le festival du lavage de la Madeleine à Paris

La pratique du lavage, d'origine brésilienne, a été recréée pour la première fois à Paris à l'église du Sacre Coeur.

À Paris, le Lavage prend la forme plus large de Festival de la culture brésilienne, tout en conservant la partie plus traditionnelle et rituelle : le balayage des marches de l'église de la Madeleine. Ce rituel est réalisé par des femmes qui portent des vêtements traditionnels bahianais, blancs, après la prière du prêtre catholique de la Madeleine et d'un babalorixa (prêtre suprême du Candomblé), venu de la région de Bahia. Elles jettent, à l'aide d'autres personnes, de l'eau parfumée et des fleurs, puis elles balayent les marches devant l'église, au milieu de la foule qui se concentre devant l'église.

La pratique du lavage, d'origine brésilienne, a été recréée pour la première fois à Paris à l'église du Sacre Coeur (18eme arrondissement). À partir de 2002 la pratique est reproduite à l'église de la Madeleine (8eme arrondissement). Le défilé qui précède le rituel du lavage, dans ses dernières éditions est parti de Place de la République et il a traversé le boulevard Saint-Martin, Bonne Nouvelle, Poissonnière, Montmartre, des Italiens, des Capucines et de la Madeleine jusqu'au parvis de la façade principale de l'église de la Madeleine. Le marché de produits traditionnels bahianaises s'installe sur la place de la Madeleine, qui se trouve dans la partie postérieure de l'église. D'autres activités liées au Festival du Lavage de la Madeleine sont également organisées dans différents lieux à Paris.

Le Lavage de la Madeleine est un rituel syncrétique religieux et festif qui est reproduit à Paris par des membres de la diaspora bahianaise, brésilienne et plus généralement latinoaméricaine ainsi que par des collectifs et associations franco-brésiliens.

Ce rituel a ses racines dans les lavages d'églises qui sont réalisés dans la région brésilienne de Bahia depuis au moins deux siècles, notamment le Lavage de l’Église du Nossho Senhor du Bonfim, qui est une des expressions les plus importantes et participés des festivités pré-carnavalesques de la ville de Bahia. Ce Lavagem constitue un élément syncrétique car deux des communautés religieuses les plus présentes sur le territoire de Bahia y participent : celle catholique et celle candomblé. Cette pratique a été déclarée patrimoine culturel immatériel brésilien par le Gouvernement du Brésil en 20131.

À Paris, le Lavage prend la forme plus large de Festival de la culture brésilienne, tout en conservant la partie plus traditionnelle et rituelle : le balayage des marches de l'église de la Madeleine. Ce rituel est réalisé par des femmes qui portent des vêtements traditionnels bahianais, blancs, après la prière du prêtre catholique de la Madeleine et d'un babalorixa (prêtre suprême du Candomblé), venu de la région de Bahia. Elles jettent, à l'aide d'autres personnes, de l'eau parfumée et des fleurs, puis elles balayent les marches devant l'église, au milieu de la foule qui se concentre devant l'église.

Ce rituel coïncide avec la fin d'un long cortège qui se déroule dans les rues de Paris. Pour la dernière édition, il partait de Place de la République et il terminait devant la façade principale de l'église de la Madeleine, en traversant la zone des Grands Boulevards. Le cortège voit la participation de certains collectifs et individus liés à la culture brésilienne, différents membres de la communauté brésilienne et latinoaméricaine de Paris et un publique parisien grandissant au fil des années.

Le défilé incorpore différentes expressions issues de la culture bahianaise et brésilienne : en tête du cortège il y a les bahianaises vêtues en blanc, accompagnées par le pai de santo (même que babalorixa), qui réalise un rituel candomblé (padê de Exu) dans la rue, au moment du départ du défilé. Au deuxième rang suit l'ensemble de batucada Batalà, qui participe avec ses percussions festives au Lavage de la Madeleine depuis la première édition. On trouve ensuite d'autres groupes de percussions (batucada et autres styles, comme le maracatu), mais aussi différents équipes de capoeira et de danse de groupe ; la majorité d'entre eux est également vêtu en blanc aussi. Un trio eletrico (camion équipé de son) clôt le cortège, pour proposer un concert itinérant de musique populaire brésilienne. Roberto Chaves (organisateur de la manifestation) y participe avec ses invités.

Pendant les jours qui précédent le défilé et le rituel du lavage, différentes activités sont organisées par l'association Viva Madeleine, organisatrice de l'événement. Le Festival, qui dure environ une semaine, débute avec une messe à l'église de la Madeleine, célébrée en français, en portugais et e n yoruba avec la participation du Père catholique Brian McCarthy et du Pai de santo Raimundo Chaves. Cette messe laisse une place importante à la musique, avec la participation d'un choeur brésilien et d'un accompagnement instrumentale. Elle célèbre l’idéal de la paix. Les jours suivant la messe, un marché de produits typiques de la région de Bahia, essentiellement gastronomiques, s'installe dans la cour arrière de l'église de la Madeleine. Une scène accueille différents concerts de musique brésilienne, samba notamment. D'autres activités culturelles au tour du Brésil sont organisées dans tout Paris, comme des expositions de photos ou des ateliers de danses et percussions brésiliennes, pour s'initier aux animations présentées lors du cortège.

Le Lavage de la Madeleine a fait partie en 2014 de la programmation de « La route de l'esclave » de l'UNESCO.

De tous les éléments culturels mis en valeur par le Festival et le Lavage de la Madeleine, quatre d'entre eux semblent vraiment fondamentaux pour cette célébration parisienne : le syncrétisme religieux entre catholicisme et candomblé, la batucada, le maracatu et la capoeira.

Le Candombléi

« Chaque fois qu'une pratique religieuse se déplace, automatiquement elle doit rentrer en négociation avec un nouveau contexte. Donc, il y a des adaptations qui sont indispensables et parfois même on observe, dans ce processus, des stratégies qui permettent de trouver sa propre place dans ce nouveau contexte de société. »

Stefania Capone


Le Candomblé est une religion de possession afro-brésilienne, qui rassemble plusieurs origines culturelles : yoruba (Nigerie), bantu (Congo, Angola, Afrique subéquatoriale), amérindien et catholique. La rencontre entre les éléments africains, apportés par les esclaves à partir du siècle XVI, et le catholicisme est probablement la plus déterminante dans sa formation au niveau culturel. Le culte aux Orixas, les divinités des anciennes religions africaines, est central dans le Candomblé, mais son origine est proprement brésilienne car le Candomblé tel quel n'existait pas précédemment en Afrique. Aujourd'hui, le Candomblé est l'une des religions les plus diffusées à Salvador de Bahia.


Le centre des rituels de Candomblé est donc la crise de la possession : les filhos de santo (les initiés à la religion) peuvent réincarner, au cours des cérémonies, les Orixas (divinités du Candomblé). Chaque initié ne peut recevoir que l'Orixa auquel il a été lié par les rites de l'initiation. Chaque Orixa a ses caractéristiques particulières, son propre tempérament et comportement. Les rites de l'initiation sont sensationnels. Les novices restent cloîtrés pendant toute la période d’initiation. Ils sont soumis à différents rituels : des sacrifices d'animaux, l’on verse le sang de l’animal tué sur la tête du novice, on lui rase les cheveux, il est tatoué et initié à la transe.

Un élément très important est le sacrifice des animaux, leur sang et certaines parties de leurs chaires sont offerts aux Orixas pendant les rituels. Le reste est cuisiné et souvent consommé par les membres du terreiro (temple du Candomblé) à la fin des rituels.

L'importance des sacrifices dans le Candomblé est évidente si on pense que l'axe (énergie vitale) est véhiculé par le sang des animaux. Les rituels visent à l'accumulation de l'axe. Axe signifie être vivant, avoir une grande force morale et spirituelle. D'autres éléments très importants sont les plantes qui servent à préparer les infusions qui sont utilisées pendant tous les rituels du Candomblé.

Les intermédiaires entre les hommes et les dieux sont les tambours. Dans le Candomblé les tambours sont baptisés et donc sacrés. Leur accompagnement musical est indispensable, ils appellent les dieux avec différents rythmes, qui leur sont propres. Ces rythmes sont accompagnés par des chants et des danses spécifiques. La première divinité appelée est toujours Exu, qui est à la fois le diable et une sorte de Mercure. C’est le messager entre les Orixas et les hommes. Ensuite les autres divinités sont appelées, l’une après l’autre, selon un ordre qui change de terreiro en terreiro. C'est à ce moment que les dieux « montent sur leurs chevaux », qu'il y a la « crise de possession ».

Le Candomblé a plusieurs éléments symboliques. Chaque initié a par exemple son propre collier, dont les perles sont aux couleurs de la divinité à laquelle il appartient. Naturellement ce collier est rendu sacré par des cérémonies et rituels. Il y a également les pierres des dieux (ita), elles sont placées dans le pegi (sanctuaire), qui est un des espaces à l’intérieur du terreiro. Chaque initié a sa propre pierre, dont il devra prendre soin pendant toute sa vie, en « lui donnant à manger ».

Chaque terreiro a aussi une organisation spatiale fixe bien définie et une organisation hiérarchique très rigide. À sa tête on trouve le babalorixa (prête suprême) ou la ialorixa (prêtresse) ; ils sont aussi appelés pae-de-santo et mae-de-santo. La majorité de ses adeptes sont des femmes.


Du coté historique, les premières maisons de culte du Candomblé ont été fondés à Bahia à la moitié du XIX siècle, après un long processus d'adaptation des cultes africains dans le contexte esclavagiste du Brésil colonial. Précédemment, ils existaient d'autres cultes, en majorité d'origine Bantu (calundu). Toutes les maisons de culte au moment de leur fondation mettaient en avant le syncrétisme avec la religion catholique. Certes la religion dominante du Brésil colonial était le catholicisme, toutes autres religions étant interdite et les esclaves dissimulaient la pratique de leurs cultes. Mais en réalité les fondatrices des premières maisons de Candomblé étaient déjà des ferventes catholiques. Elles étaient membres de confréries catholiques noires brésiliennes. De plus, les nations (regroupements d'esclaves) avaient à l’époque de forts liens avec ces confréries.

Le Candomblé est lui-même divisé en nations, selon des divisions ethniques « supposées » qui se distinguent dans des différences de rituel, de musique, de vêtements et parfois de noms des divinités.

Le lien entre le Candomblé et la religion catholique a donc toujours été très fort. Depuis le début les divinités du Candomblé étaient associés aux Saints catholiques, selon des caractéristiques communes entre les Orixas est les Saints correspondants (histoire de vie, aspect physique, comportement etc.). On associe par exemple Oxala à Jésus Christ ou Senhor du Bonfim (Seigneur de la Bonne fin), Omolù à Saint Lazare, Ogum à Saint Antoine. De plus, les initiés rencontraient un prêtre à la fin de la période d’initiation et les célébrations du Candomblé avaient souvent un caractère « double », une messe en honneur du Saint le matin et le culte à l'Orixa la nuit.

Cependant, en 1983 un groupe de maisons de culte décide qu’il est nécessaire de retrouver les racines africaines dans le culte aux Orixas et publie un manifeste contre le syncrétisme afro-catholique. Ce mouvement de « ré-africanisation » est encore présent dans le Candomblé aujourd’hui.

Le Lavage du Bonfim, ancêtre du Lavage de la Madeleine parisien, est lié à la cérémonie des Aguas d'Oxala (Eaux d'Oxala), qui ouvre le cycle des festivités du Candomblé. Oxala est un Orixa lié à la pureté, à la création et au blanc. Il est associé à Jésus Christ et il est lié à tous les rituels de purification dans le Candomblé. Le rituel des Aguas d'Oxala est une procession lors de laquelle les initiés, tous habillés de blanc, vont chercher de l'eau de source à l'aide des quartinhas (amphores). Ils rentrent au terreiro et réalisent un oxe, c'est à dire un rituel de purification des autels des ancêtres. Ils mélangent l'eau avec des feuilles de plantes puis nettoient l'espace rituel avec cette infusion. C'est un moment très important de renouvellement de l'axe, de l’énergie vitale du terreiro et du groupe de culte. Probablement les premiers lavages d'église provenaient de ce rituel et étaient donc une façon de purifier l’espace rituel.

Le Candomblé a eu une histoire de trans-localisation d'abord interne au Brésil. Il était présent déjà en 1850 à Rio de Janeiro, avec la formation d'une communauté noire très importante. Il a suivi les grands flux migratoires internes des années 1870. Les religions afro-brésiliennes dans les années 1960-70 ont commencé à s'implanter de manière importante dans d'autres pays de l’Amérique du sud, notamment en Argentine et en Uruguay, mais aussi en Europe, au Portugal.

À partir des années 1990 le processus s'intensifie, on retrouve aujourd'hui une trentaine de terreiros au Portugal et d'autres centres de culte se sont également développés en Italie, en Allemagne, aux États-Unis. À Paris il n'y a pas de groupes de culte ni de terreiros. Ce fait démontre que les éléments liés au Candomblé affichés pendant le Lavage de la Madeleine (le rituel du babalorixa au début du défilé, les vêtements blancs traditionnels, le lavage des marche de l'église) sont d'une certaine façon « folklorisés », ils ramènent à une réalité qui n'a pas de prise directe à Paris ni en France. Les éléments de la religion sont présentés plutôt sous un angle culturel. Le Lavage de la Madeleine ne reproduit pas fidèlement le Lavagem du Bonfim mais est plutôt une sorte de festival de la culture brésilienne, en prenant un coté assez « carnavalesque » pendant le défilé. Dans tous les cas, le Lavage de la Madeleine est une représentation exemplaire du processus d'adaptation du Candomblé, comme d'autres religions afro-américaines, qui vient de commencer en France et en Europe.


La Batucada

La batucada est un genre de musique, sous-style du samba, joué par un ensemble de percussions traditionnelles afro-brésiliens et d'autres plus modernes. En français le terme batucada est utilisé aussi pour définir le groupe de musiciens. Ces derniers peuvent être très nombreux et sont coordonnés par un maître qui se place devant ou parmi eux. Le maître donne les différents rythmes, il garde la mesure et incite les mouvements corporels des musiciens. Les instruments plus présents dans une batucada traditionnelle sont le surdo (gros tambour au son grave), le repinique (tambour au son plus clair, joué à l'aide de baguettes), la caixa (caisse claire), la cuica (tambour à friction), le tamborim (tambourin sans cymbale, du son sec et a i g u ) , l e chocalo (petit manche avec des sonnailles), l'agogo (cloche à deux sons), l'apito (sifflet à trois tons, utilisé par le maître de l'ensemble). Les rythmes joués sont souvent très festifs, rapides et répétitifs. Ils se basent notamment sur un fundo (fond) et l'alternance de contre-temps du surdo dobra (surdo de varation) et du repinique. Deux des styles de batucada plus connues aujourd'hui sont la samba do enredo, pratiqué principalement par les batteries de samba du Carnaval de Rio de Janeiro, et la samba-reggae de Bahia.

La batucada est née à Rio de Janeiro au début du XXe siècle, probablement parmi les esclaves noirs affranchis qui commençaient à migrer vers Rio et à former une communauté noire grandissante au fil du temps. Elle rassemble les racines africaines du batuque et des instruments musicaux européens. La batucada est aujourd'hui au centre des festivités du Carnaval de Rio de Janeiro et d’autres villes du Brésil. Avec les flux d’émigration du Brésil à partir des années 1980, elle se propage à l’échelle mondiale et devient la musique festive de rue par excellence. Aujourd'hui à Paris ils existent plusieurs groupes de batucada7 .Lors du Lavage de la Madeleine, outre la participation spontanée de certaines formations, c'est le groupe Batala8 qui assure, depuis sa première édition, l'animation du défilé. Ce groupe est né à Paris en 1997 sous l'impulsion de Giba Gonçalves, musicien originaire de Bahia. Elle pratique principalement le style samba-reggae bahianais. Le groupe est aujourd'hui présent dans plus de 25 villes dans le monde et participe à plusieurs événements à Paris, au Brésil et à l'étranger.

 

Le Maracatu

Le maracatu est un rituel afro-brésilien, né dans le nord-est du Brésil et pratiqué notamment dans l’état de Pernambouc. Ses origines remontent au XVIIe siècle, quand la couronne portugaise commençait à autoriser les esclaves et affranchis noirs à élire leur roi et reine. Cette « élection » avait pour but de réduire les tensions entre les différentes ethnies d'esclaves. La personne élue recevait le titre de « roi du Kongo » et devenait en partie responsable de tous les autres esclaves.

L’origine du mot « maracatu » n’est pas très sure. Le mot « maracatu » serait aussi un code créé par les esclaves pour annoncer l’arrivée de policiers. Ce code était annoncé par les tambours qui imitaient le son : « maracatu/maracatu/maracatu ». Dans la langue populaire, le mot « maracatu » était employé pour exprimer la confusion, le désordre. Le maracatu en tant que cérémonie de couronnement a cessé d’exister à l’abolition de l’esclavage en 1888, mais se perpétue en tant que spectacle chaque année lors du Carnaval de Pernambouc (Recife et Olinda). Aujourd'hui, le cortège du maracatu constitue un spectacle qui lie richesse esthétique et symbolique à une intense musicalité, à travers des chants d'origine africaine appelés toadas et divers types de rythmes exécutés par un groupe de percussionnistes. Les toadas sont interprétées par un tirador de loas qui est généralement le leader du groupe: il lance le chant que les batuqueiros (percussionistes) répondent ou répètent à leur tour.

Un maracatu typique est composé d’une batuque (ensemble de percussionnistes) et d’un cortège représentant une cour royale (roi et reine, ambassadeurs, barons, serviteurs etc.), elle-même composée de personnes habillées en costumes traditionnels très colorés. Le cortège est précédé d'une escorte portant généralement des bannières, chaque membre de cette escorte a un rôle précis dans la parade et défile selon des pas chorégraphiés. Dans la parade, parmi les différents éléments symboliques, il y a la Calunga : une poupée faite habituellement de cire et de bois, portée par la Dama do Paço. Elle est associée à la protection spirituelle du groupe et renferme ses divinités protectrices (les Orixa). Un autre élément toujours présent est l'ombrelle pour protéger la reine. L'orchestre du maracatu est composé exclusivement de percussions (alfaia, gonguê, caixa, mineiro et abê) et d'un chanteur masculin (le tirador de loas) accompagné d'un choeur féminin. L'orchestre se trouve normalement à la fin du cortège.

Il existe deux types de maracatu : le maracatu nação et le maracatu rural. Le premier est également connu sous le nom de maracatu de baque virado (jeu retourné) et se distingue par les rythmes joués du maracatu rural ou maracatu de baque solto (jeu libre), qui trouve ses racines dans la zone agraire aux environs de Recife. Le Maracatu de baque virado est constitué en nations (nação), comme le Candomblé. Les percussions des groupes de ce type de maracatu joueront donc les rythmes propres à leur nation. Le Maracatu a été dernièrement inclus dans le registre du Patrimoine Culturel Immatériel Brésilien.

C'est le Maracatu Nação Ojú Obá, qui s'est chargé de la représentation de maracatu pendant plusieurs éditions du défilé du Lavage de la Madeleine13. Ce groupe a été fondé en 2000 à Paris sous l’impulsion de Mestre Letho do Nascimento originaire de Salvador de Bahia.


La capoeira

La capoeira est une pratique culturelle afro-brésilienne, qui relève à la fois du combat et de la danse des peuples africains du temps de l'esclavage au Brésil. Sa principale caractéristique est la roda (ronde, cercle en français) : les capoeristes forment un cercle pour créer l'ambiance propice et délimiter l'espace des confrontations, les jogos (jeux en français). La roda de capoeira a été déclarée Patrimoine Culturel Immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 201415.

Les personnes qui forment la roda animent les jeux par les chants et la musique. Les instruments traditionnels présents sont le berimbau (instrument monocorde de la famille des cordes frappées), le atabaque (instrument de percussion en bois et peu d'animal), le pandeiro (tambourin avec cloches) et l'agogo (cloche à deux sons). La personne qui joue le berimbau gunga (qui a le sonne le plus grave), contrôle le rythme et la vitesse du jeu. Les chants influent aussi sur le jeu, car ils racontent une histoire sur certains valeurs ou sur des caractéristique de jeu qu'il faut reproduire dans la roda.

Le démarrage de la roda suit un rituel bien défini. Deux capoeirastes se mettent accroupis devant le berimbau. Les autres composants de la roda commencent, dans un ordre précis, à jouer et à chanter. Quand ils arrivent au premier refrain de leur chant, les deux capoeiristes au milieu de la roda peuvent commencer à jouer. Les pieds sont la partie du corps sûrement la plus employée, mais aussi les mains, la tête, les genoux et les coudes. Les deux joueurs simulent une lutte, sans porter leur coup au but, en se frôlant et en s’évitant par des mouvements synchronisés et souvent acrobatiques. Ensuite, d'autres capoeristes peuvent prendre leur place au milieu de la roda, en recommençant le rituel du début. La capoeira est aujourd'hui transmise et enseignée dans des écoles, appelées Académies. Elles ont une hiérarchie, au sommet de la quelle il y a le Mestre (maître). La discipline et le respect mutuel sont les valeurs fondamentales de cette pratique.

L'origine historique de la capoeira n'est pas certaine, puisqu'elle est née probablement en clandestinité. Certains voient la capoeira comme totalement africaine, inspirée notamment des techniques de combat des armées du Royaume Kongo (anciennes Angola, République démocratique du Congo, Gabon et Congo Brazzaville). D'autres pensent que cet art est totalement brésilien, avec des origines indigènes, bien que recréé par les esclaves noirs arrivés d'Afrique. La capoeira aurait été aussi conçue et pratiquée dans les quilombos, refuges secrets d'esclaves en fuite des colons portugais, créés dans des endroits peu accessibles. La capoeira exprimerait donc une forme de résistance à la société esclavagiste et les premiers capoeiristes s’entraînaient à lutter en dissimulant leur art martial sous l'apparence d'un jeu; le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, et le combat se transformait en une sorte de danse. Cette volonté de dissimulation, de tromperie de la société coloniale a fortement caractérisé la capoeira pour lui donner une coloration profondément ambivalente que l'on retrouve toujours. La capoeira peut être encore vue sous différents angles, comme manifestation culturelle (chants, musique et ses codes), comme lutte traditionnelle (coups, prises) ou comme jeu/danse (mouvements acrobatique, malice). La capoeira a survécu jusqu'à l’indépendance du Brésil (1822) et à l'abolition de l'esclavage (1888), mais elle a continué à être mal vue par l’autorité et considérée comme dangereuse. Une loi de 1890 interdisait encore le capoeiragem, l'exercice de la capoeira.

Seulement à partir du XX siècle elle a pu affranchir son image et gagner une certaine respectabilité. Dans les années 1930, Mestre Bimba fonde la première école de capoeira, le « Centro de Cultura Fisica e Capoeira Regional » à Salvador de Bahia, en créant un nouveau style dit « Capoeira Regional ». La Capoeira Régional se distingue de la capoeira traditionnelle car Mestre Bimba y intégrera des éléments du « batuque » et d'autres pris des arts martiaux étrangers pour en faire une lutte différente et plus efficace de la capoeira traditionnelle. En réponse, en 1941 un autre maître, Mestre Pastinha, crée le « Centro Esportivo de Capoeira Angola » à Salvador de Bahia, dans l'ambition de sauvegarder la capoeira plus traditionnelle, elle prendra alors le nom de « Capoeira Angola ». Dans les années 40, suite à tous ces développements, la loi d'interdiction de la capoeira fut abrogée et elle devient donc autorisée. Grace à ces événements et ces deux maîtres reconnus, la capoeira sortit d'une relative clandestinité pour s'affirmer de nos jours comme une des activités sportives les plus pratiquées par les brésiliens.

Dans les années 1980, un mouvement migratoire débute en sortie du Brésil et la Capoeira s’étend dans tout le monde. La capoeira devient un élément trans-local par excellence. Des écoles et académies sont créées dans toutes les plus grandes villes d'Europe et des États Unis, en attirant la participation de beaucoup de personnes, séduites par son côté spectaculaire et sa musicalité, ainsi que par son caractère physique et énergique. Paris ne fait pas exception. On y compte aujourd’hui au moins une vingtaine d'écoles de capoeira 16. Certaines sont très ancrées dans les quartiers de la capitale, comme par exemple Capoeira Viola17 dans le 18eme arrondissement avec ses 22 ans d'histoire et sa « Capoeiratheque18». Pour ce qui concerne le Lavage de la Madeleine, plusieurs groupes parisiens participent de façon spontanée au défilé, mais c'est l'école Capoeira Aguia Dourada19, dont le professeur (Contra-Mestre Indio) est originaire de Bahia, qui s'est occupée pendant quelques années de l'organisation officielle de l'animation de Capoeira pendant cette célébration franco-brésilienne.

L'apprentissage et la transmission des pratiques mises en valeur par le Lavage de la Madeleine (batucada, maracatu et capoeira, mais aussi d'autres styles de danse et musique) se fait au sein de plusieurs associations et groupes présents à Paris. Très nombreux sont les franciliens qui ont commencé l'apprentissage et la reproduction de ces pratiques culturelles d'origine brésilienne. La batucada et la capoeira connaissent notamment un succès remarquable et s'affirment comme pratiques trans-locales par excellence, à Paris et en France comme ailleurs. Souvent les maîtres sont brésiliens, ayant appris les pratiques dans leur pays d'origine.

On ne peut pas en dire autant pour le Candomblé. Il n'existe pas de groupes qui pratiquent cette religion ni de maison de culte à Paris. La reproduction des rituels liés à cette religion sont confis à des personnes venues directement du Brésil (le babalorixa est l'exemple parfait, il vient tous les ans de Santo Amaro) ou à des personnes d'origine brésilienne qui ont déjà une certaine connaissance du contexte du Candomblé et ses pratiques. Il n'y a donc pas un véritable processus de transmission de ces éléments.

Repères historiques de la pratique originaire

Le lavage de la Madeleine a ses propres racines dans les lavages d'églises qui se pratiquent dans la région de Bahia depuis le XIXe siècle. Les festivités du catholicisme bahianais ont toujours été assez ludiques et spectaculaires, avec processions, banquets, défilés de chariots allégoriques, danses ainsi que les lavages. Une caractéristique de la dévotion bahianaise qui est souvent entrée en contraste au cours de l'histoire avec les autorités soit civiles que ecclésiastiques.

Le rituel du lavage des églises en région bahianaise a probablement commencé au début du XIXe siècle, pour la nécessité de nettoyer et orner les espaces rituels avant les festivités des saints patrons, et a bientôt incorporé d'autres pratiques comme la musique, la danse, les banquets et des éléments du Candomblé. Le lavage des temples et des espaces rituels est une cérémonie commune à plusieurs religions et civilisations. Notamment dans les religions africaines et dans le Candomblé afro-brésilien, il constitue un rituel très important. Il est probable que la cérémonie des Aguas de Oxala soit à la base du rituel du lavage.

Le lavage plus connu est sûrement le Lavagem de l'Igreja de Nosso Senhor do Bonfim (Lavage de l'Église de Notre Seigneur de la Bonne fin), réalisé tous les ans le deuxième jeudi après l’Épiphanie. Il fait partie d'une série de festivités qui comprend aussi neuvaines, messes solennelles, représentations et d'autres cérémonies. Bien que d'autres lavages existaient déjà, le Lavagem do Bonfim a été le premier à être cité dans des actes officiels, notamment d'interdiction de la part de l'archevêque de Bahia. On comprend alors la dimension et l'importance que ce rituel avait pris pour les Bahianaises dès le XIXe siècle.

Le culte au « Senhor Bom Jesus do Bonfim » est né à Bahia en 1740, quand le Capitaine portugais Theodosio Rodrigues de Faria apporta une statue de Jésus, de 1,06 m de haut, très similaire à celle qui était vénérée à Setubal, sa ville d'origine. Sa dévotion venait du fait qu'il s'était sauvé du naufrage de son embarcation pendant un voyage du Portugal au Brésil. Le capitaine reçoit la permission de placer la statue dans l'église de la Penha. Il fonde aussi une confrérie qui s'appelle « Devoçào de Nosso Senhor do Bonfim » et commence en 1746 la construction d'une chapelle, qui deviendra l'Église do Senhor do Bonfim, sur la colline du Alto de Monte Serrat à Bahia. Une fois l’oeuvre terminée, la statue y est transportée, avec une procession imposante, le 24 juin du 1754.

Le premier Lavagem do Bonfim n'a pas une date certaine.

Un mythe fondateur attribue cette tradition à un soldat portugais qui aurait participé à la Guerre du Paraguay (1865-1870). Il aurait promis de laver l’Église du Bonfim s'il eût retourné vivant de la guerre. Promesse qu'il aurait accomplie une fois revenu, à l'aide de plusieurs personnes qui il avait rencontré pendant sa procession vers l’église. Une autre piste le fait remonter à 1804, quand les dévotes de Sao Gonçalo obtenaient la permission d'emmener l'image de leur saint à l'église du Bonfim. Ils avaient déjà l'habitude de laver leur église dans les temps de fête et donc ils répétèrent cette tradition à l'église du Bonfim. Une autre encore fait descendre le premier lavage dès la fin du XVIIIe siècle, quand des esclaves auraient été obligés à nettoyer l'église avant les festivités pour le Senhor du Bonfim.

Et tout cas, cette cérémonie prend plus d'ampleur au fil des années jusqu'à ce que le Lavagem do Bonfim soit interdit en 1889. L’archevêque Dom Antonio Luis Dos Santos publie un document où il interdit les lavages des églises, rituel incompatible pour lui avec le respect qui mérite la Maison du Seigneur, et décide que l'Église du Bonfim reste fermé le jour prévu pou le Lavagem. Les bahianaises alors continuent à défiler jusqu'à l'église et nettoyer sa partie extérieure et l'escalier. Ça depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours.

Le Lavagem do Bonfim prend aujourd'hui la forme d'un cortège qui part de l'Église de Nossa Senhora da Conceiçao da Praia et se déroule pour 8 km jusqu'à l'Église de Nosso Senhor do Bonfim. Le cortège est composé par des dizaines de baianas habillées en blanc, qui portent une quartinha (amphore) remplie d'eau et des fleurs. Beaucoup de filhas de santo participent à ce cortège, en provenance de plusieurs terreiros de Candomblé de Bahia. Il y a après les Filhos de Gandhi, un afoxé (défini « Candomblé de rue », il est un cortège qui a lieu pendant le Carnaval) qui est né en 1949. Jusqu'aux années 1990, ils suivaient des carrosses traînés par des chevaux ou des ânes. Cette tradition a disparu à nos jours. Après la partie plus traditionnelle du cortège, il y avait aussi un nombre de trios elétricos (camions équipés de son). Mais ils ont été interdits par la police à partir du 1998, autant pour des raisons d’ordre public que pour sauvegarder l’aspect purement religieux de la manifestation. Une foule très importante suit le cortège, elle peut atteindre plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup sont également habillées en blanc. Différents groupes de musique y sont représentés, notamment la samba, il y a des ensembles de batucada et des capoeristes.

C'est à la fin de ce grand cortège qu’a lieu le traditionnel rituel du de l'escalier et de l’extérieur de l'église.

Le Lavage de l'église du Senhor do Bonfim est devenu désormais une des fêtes populaires plus importantes de la région de Bahia. Il a d'ailleurs été déclaré Patrimoine Culturel Immatériel brésilien en 201321.

Histoire de la migration brésilienne en Île de France

Les ressortissants brésiliens habitant actuellement sur le territoire français sont issus, en majorité, de la dernière vague migratoire amorcée après la fin de la dictature militaire brésilienne (1964-1985). Une caractéristique de la diaspora en provenance du Brésil est l'alternance des flux et reflux migratoires ponctuels et la temporalité du séjour. Le va-et-vient de ces populations fluctuantes ne permet pas la création d'une réelle communauté brésilienne. Par exemple le coup d’État mené par le maréchal Castelo Branco en 1964 provoqua une forte émigration ; dès la promulgation de la Loi d'Amnistie de 1979, les brésiliens commencèrent à retourner dans leur pays d'origine. Des 5.000 exilés habitant en France à la fin des années 1970, seulement 61 (dont 7 enfants) étaient encore présents en 1994. Avant l’arrivée des exilés lors des « années de plomb », la présence brésilienne à Paris était peu nombreuse et les personnes avaient un niveau socio-économique élevé (riches propriétaires ou fazenderos, hommes de lettres, artistes, scientifiques). Cette typologie d’« immigré » était prépondérante au sein de la « communauté » latino-américaine. Il y avait 3.791 de latino-américains en 1946.

À la fin de la dictature militaire en 1985 et malgré le discours du « miracle brésilien» promu par le pouvoir dictatorial, le Brésil entre dans une forte crise économique qui va durer jusqu'aux premières années du nouveau siècle. Plusieurs raisons ont été évoquées par les chercheurs pour comprendre l'origine de la crise : industrialisation inégale sur le territoire, ce qui provoque l'arrivée massive de travailleurs dans les villes de São Paulo et Rio de Janeiro ; la dette publique provoquée par la crise pétrolière des années 1970, l'inflation annuelle démesurée. Les conséquences de la crise font que le pouvoir d'achat se réduit, le chômage grimpe, la corruption s'installe et le écart entre les riches et pauvres augmente. La pauvreté mais aussi le crime et la violence générés par la crise forcent l'émigration des brésiliens.

D'après les données du Ministère brésilien des Affaires Étrangers, 1,5 millions ont quitté le pays entre 1980 et 2000 (notamment pour aller vers les États-Unis, le Paraguay et le Japon). Au début du siècle la croissance atteint jusqu'à 11 % en 2010 et en 2011 le Brésil devient la sixième puissance économique mondiale, mais ce changement du cycle économique ne changera pas la donne. Les inégalités persistent de manière sensible : le coefficient de Gini, qui mesure l'inégalité des revenus dans un pays, est encore à un niveau critique pour le Brésil.

En 2009, le Ministère brésilien des Affaires Étrangères publie un rapport chiffrant le nombre d’émigrants légaux de 3 millions pour la période 1980-2009. À ces statistiques le rapport ajoute les 4 millions de brésiliens qui circulent sans papiers. En France, la dernière donnée (2013) publiée par le site Brasileiros no Mundo (Ministério das Relações Exteriores donne le chiffre de 60.000 ressortissants brésiliens dans l'Hexagone).

L'origine régionale des immigrants brésiliens en France est plus difficile à mesurer. Les statistiques publiques françaises ne sont pas suffisamment détaillées et les associations de ressortissants brésiliens en Île-de-France ne nous permettent pas non plus d'en savoir plus. Seulement quatre associations nous informent clairement sur cette question: La Maison du Pife (Nord-Est) ; Studio Olinda (Nord-Est) ; Sol do Sul (Rio Grande do Sul) et Terre Indigène (défense de la culture indigène). Cependant, le Censo Demográfico de l'IBGE nous offre des statistiques intéressantes relatives au nombre d’émigrants sortis par État brésilien. Cela nous permet d'avoir une idée approximative des différences régionales qu'on pourrait trouver en France28 : la région Sud-Est est la principale région émettrice de migrants avec un percentage de 49 % (São Paulo : 21,6 % ; Minas Gerais : 16,8 % ; Rio de Janeiro : 7,1%) ; la région Sud vient deuxième : 17,2 % de personnes, par rapport au total d’émigrants brésiliens (surtout le état de Paraná avec le 9,3 %) ; le troisième lieu fort d’émigration est la région Nord-Est qui contribue avec 15 % (notamment Bahia avec le 5,30%). La région Centre-Ouest avec 12 % (Goias surtout avec le 7,2 %) et la région Nord, avec 6,9 % sont les autres émettrices.

Le tissu associatif en Île de France est assez bien développé et, dans certains cas, les structures associatives réussissent à s'installer dans la durée29. L'analyse de l'annuaire des associations du site Brasileiros no Mundo nous montre une approximation des typologies les plus représentées en Île-de-France : sur 46 associations, 19 ont comme objectif la pratique et la valorisation des arts du spectacle brésiliens (capoeira incluse) ; 18 associations s'occupent de valoriser plus largement les activités culturelles (autre que les arts du spectacle) ; cinq font de l'action sociale ; alors que seulement quatre sont des collectifs amicaux. D'après l'étude de L. Perrier, les afro-brésiliens sont les expatriés les plus « visibles » au sein de la « communauté brésilienne », et notamment les artistes afro-brésiliens : les chanteurs, les danseurs et les capoeiristes. On y note également qu’il y a une réappropriation de la part des afro-brésiliens des identités régionales brésiliennes les plus valorisées dans l'imaginaire collectif, notamment celles des « bahianais » et des « cariocas ». L'autre groupe de population « moins visible », est celui des « brancos», telle est la dénomination du Censo. Ils bénéficient normalement d'un capital socio-culturel un peu plus élevé que celui des afrobrésiliens.

L'écart s'élargit entre le niveau socio-culturel de ces deux groupes au Brésil. En tout cas, les brésiliens habitant en France possèdent un niveau éducationnel similaire à la moyenne de la population française. En ce qui concerne la répartition des ressortissants brésiliens sur le territoire francilien, nous n'avons pas non plus d’informations précises. Il n'y a pas de quartiers parisiens ou de communes autour la capitale où l’on retrouve une forte communauté brésilienne, ce qui nous fait penser à une dispersion géographique. Toutefois nous disposons de données provenant de deux ouvrages qui pourraient nous aider à cerner un peu mieux le sujet. À l'époque de l'exile (1964-1985), la population brésilienne de classe moyenne se concentrait dans le 13e et le 14e arrondissements de Paris (notamment le 13e) et dans quelques rues du 5e ; celle d'origine populaire dans les villes autour de Paris. Actuellement, et d'après le rapport d'APUR, la population d'origine américaine se concentre surtout au nord-est de Paris (Aubervilliers, La Courneuve, Pantin, Bobigny) et dans certains arrondissements parisiens (19e, 10e, 2e, 3e, 16e, et 7e).


Histoire de la reproduction de la pratique en Île de France

L'histoire de la reproduction du rituel du lavage à Paris commence en 1998. Roberto Chaves, connu comme Robertinho, est le créateur de cette reproduction et le premier à exporter cette tradition en dehors du Brésil. Né à Santo-Amaro, en région bahianaise, d'une famille pauvre, Chaves travaille dans le milieu artistique, notamment comme danseur. Il connaît Paris en 1991, pour des raisons liées à son travail, et il décide d'y rester. L'idée de reproduire un Lavage à Paris lui vient en 1998 : il rêve d'une foule vêtue en blanc, défilant dans les rues de la capitale avec d'autres éléments du folklore brésilien. Pour réaliser ce rêve, il s'associe à Fafà Leonardo, productrice culturelle brésilienne, vivant à Paris depuis longtemps. Ils décident de réaliser le premier événement à l'église du Sacré Coeur, sur la Butte Montmartre. Ils reçoivent alors l’autorisation de la Préfecture pour un petit défilé dans les ruelles de Montmartre, mais aucune autorisation de la part de l'église. Ils sont donc contraints de réaliser le premier lavage sur l'escalier qui se trouve sur la rue en face de l'église. Dès la première édition, l’événement comptait donc d'un petit cortège, avec un groupe de capoeira et un ensemble de percussion, il y ait déjà le babalorixa, Pai Pote José Raimundo Chaves, frère de Robertinho, et d'un petit nombre de bahianaises vêtues de blanc, qui réalisèrent le rituel du lavage.

Les organisateurs souhaitent donner une image différente du Brésil et divulguer la culture et la religion afro-bahianaise. Dans les premières éditions, la participation du public parisien était assez faible, un maximum de mille personnes. Lors des éditions suivantes, jusqu’en 2001 ils n’eurent toujours pas accès aux espaces de l'église du Sacré Coeur.

En 2001 Chaves décide de rompre la société avec Fafà Leonardo pour des motivations financières. La productrice continuera le lavage du Sacré Coeur jusqu'au 2005. Robertinho cherchera lui un nouvel endroit où réaliser le rituel. Il tente d’abord la cathédrale de Notre-Dame, mais il reçoit un net refus de la part du Responsable de la Paroisse. Il sollicite alors l'Église de la Madeleine, où il reçoit un accueil totalement différent. Le prêtre s’intéressait à la culture brésilienne et connaissait déjà le rituel du lavage réalisé à Bahia. Les responsables de l'église permettent alors le lavage des marches de la façade postérieure de la Madeleine et la réalisation d'une messe oecuménique.

La Préfecture autorise un petit cortège dans l’espace de promenade au tour de l'église. Lors de cette première édition à l’église de la Madeline on retrouve environ 200 participants, avec un groupe de percussion et un petit nombre de bahianaises. Le lavage est répété en 2003 dans ce même format. En 2004, Chaves essaie d'obtenir un espace plus grand pour le cortège et souhaite gagner en visibilité. Sa stratégie est de changer la connotation de l'événement : de rituel afro-bahianais et « âme du Brésil », cela devient le « Festival de rue brésilien » (plus tard, à partir du 2007, « Festival culturel brésilien »). Il inclut dans les motivations de l'événement « la paix et l'union entre les peuples et les croyances ». Le Lavage reste donc un des événements de ce Festival qui dure désormais une semaine, incluant d'autres activités comme ateliers de danse et percussions ainsi que concert-dîners. L'objectif est d’obtenir une légitimité et donner viabilité à la pratique. Dans ce sens Chaves fonde en 2005 l'Association Viva Madeleine.

En 2005, le cortège gagne en longueur : il part de place de la Bourse et se déroule sur deux kilomètres jusqu'à la partie postérieure de l'église de la Madeleine, où a lieu le rituel du lavage. Ce gain d’espace permet la participation d'autres manifestations culturelles d'origine brésilienne, comme groupes de percussions, de maracatu, d e capoeira et de danse, la présence d'un trio eletrico mieux équipé, une aile de bahianaises plus grande que les éditions précédentes. Un nombre grandissant de collectifs franco-brésiliens demande alors à participer à l'événement.

La médiatisation du Lavage s’intensifie également. On en entend parler jusqu'au Brésil, où différents organismes, notamment de promotion culturelle et touristique, commencent à s’intéresser à l’événement. Embratur, Institut Brésilien du Tourisme, et Bahiatursa, entreprise touristique de Bahia, deviennent partenaires de l'événement. Du coté artistique, à partir de 2010, Roberto Chaves peut compter sur l'appui de Carlinhos Brown, personnalité très influente de la scène culturelle bahianaise et brésilienne. C'est lui l'invité d'honneur pour le dixième anniversaire du Lavage de la Madeleine en 2011. Environ 20000 personnes ont participé à cette édition. Le défilé gagne encore en longueur, en partant de la Place de la République, avec un parcours d’à peu près quatre kilomètres. Lors des éditions suivantes l’événement continue à gagner en visibilité. Depuis 2013 le rituel du lavage est réalisé sur les marches de la façade principale de l'église de la Madeleine.

Un marché de produits gastronomiques de la région de Bahia s'installe derrière l’église, pendant toute la durée du Festival et l’on peut y assister à des concerts de musique brésilienne et d'autres spectacles. En 2014 l'UNESCO a organisé à son siège de Paris une exposition de peintures sur les Orixas, montée en collaboration avec l'association organisatrice Viva Madeleine et l'artiste Ed Ribeiro.

Cette exposition était inscrite dans la programmation du Festival du Lavage de la Madeleine 2014. Le public participant le jour du défilé et du lavage est toujours très nombreux. On a assisté par contre à une diminution des collectifs animant le défilé, notamment, dans les deux dernières éditions, la non-participation des groupes de maracatu et la baisse du nombre des groupes de percussions.

Quoi qu’il en soit, le Lavage de la Madeleine représente désormais un des événements principaux de l'été parisien. Une célébration qui n'est pas seulement la reproduction d'un rituel originaire de Bahia, mais qui a acquis pendant ses treize ans d’existence des connotations et des caractères qui lui sont propres. Une célébration similaire est organisée depuis 2008 à New York, le Lavagem da Rua.

La viabilité du Festival du Lavage de la Madeleine est liée tout d'abord à deux aspects fondamentaux pour la reproduction de tous les éléments culturels trans-locales : la politique d'accueil des manifestations de cultures étrangères mis en place par les institutions et la capacité d'adaptation des communautés diasporiques et de leurs pratiques dans ce nouveau contexte.

Pour ce qui concerne le premier point, l'accueil des institutions publiques est très bon et a permis au Festival de grandir au fil du temps et de gagner en visibilité. La Mairie de Paris donne un petit soutien économique à l'association Viva Madeleine pour la réalisation du Festival du Lavage de la Madeleine. La Préfecture de Police consent tous les ans au défilé et autorise le stationnement devant l'église de la Madeleine pour la réalisation du rituel du lavage, et la déambulation du cortège sur un parcours chaque année de plus en plus long.

En revanche l'accueil des autorités ecclésiastiques fait aux pratiques liées à la religion Candomblé n’a pas toujours été très enthousiaste. Dans les premières reproductions du lavage devant l'église du Sacre Coeur à Paris, les organisateurs n'ont jamais reçu l'autorisation pour accéder à l'intérieur de l'église. Ils ont été contraints de réaliser le rituel sur l'escalier qui est dans l'espace public en face au Sacre Coeur. Après plusieurs éditions Roberto Chaves a commencé à chercher un nouvel endroit pour réaliser le lavage. Il a sollicité le prêtre responsable de l'église de Notre-Dame mais a reçu un net refus.

L'accueil de la paroisse de la Madeleine a été heureusement d'autre ton : le prêtre s'est tout de suite montré plus ouvert à la dévotion très particulière et festive du peuple brésilien, en permettant une messe de style non classique et en accueillant très amicalement le babalorixa et les pratiques syncrétiques du Candomblé. Cependant certaines polémiques trouvent encore leur place parmi certains fidèles de la Paroisse de la Madeleine à propos de l'accueil de ce type de pratiques et manifestations, on le lit notamment à travers le refus du prêtre catholique à participer à cette enquête.

En ce qui concerne la capacité d'adaptation de la communauté et des pratiques au nouveau contexte parisien, on peut affirmer que les expressions culturelles et les artistes brésiliens ont trouvé une place importante dans la scène culturelle parisienne. Toutes les semaines des concerts de musique et spectacles de danse brésiliens sont organisés, dans nombreuses salles et bars à Paris. Un très grand nombre d'associations franco-brésiliennes sont désormais présentes sur le territoire de la capitale. Beaucoup d'ateliers de différentes pratiques sont organisés avec une forte participation de la population parisienne. La capoeira notamment est très présente, avec au moins vingt écoles en région parisienne. Elle est la pratique trans-locale d'origine brésilienne par excellence en France comme ailleurs. Le fait que la capoeira a été déclarée Patrimoine Culturel Immatériel par l'UNESCO sera d’impulsion à des actions de sauvegarde de cette pratique. La batucada représente aussi une pratique translocale très établie à Paris. On compte environ quinze écoles de batucada en Île de France. De plus, tous les ans a lieu un concours entre les ensembles de batucada parisiens36. Le maracatu est moins diffusé, on compte quand même au moins deux groupes présents à Paris.

On ne peut pas en dire autant pour le Candomblé. La stratégie pour faire accepter celle-ci et d'autres religions afro-américaines dans le contexte européen est souvent de le faire passer « par la culture ». Le Candomblé est donc présenté en tant qu’élément de la culture afro-brésilienne, pour conquérir une certaine visibilité dans l'espace public. Le Candomblé en tant que religion trouve en fait plusieurs obstacles pour son implantation à l'étranger. La première difficulté est la transe : il est une religion de possession. L'abandon de toute faculté n'est pas toujours bien vu par d'autres cultures. Dans le Candomblé le pai-de-santo et la maede- santo, qui ont la faculté d'initier d'autres personnes, connaissent forcément « la transe des dieux ». Une autre difficulté pour l'implantation du Candomblé à l’étranger est l'organisation du culte, même au niveau spatial. Il faut avoir un espace « consacré » pour célébrer les rituels. Le problème principal reste finalement le sacrifice des animaux.

À Paris il n'y a pas ni d'espace ni de groupe de culte, donc les éléments et rituels liés au Candomblé que l’on peut admirer pendant le Lavage de la Madeleine n'ont pas de prise directe dans le contexte parisien. Le babalorixa vient tous les ans directement du Brésil pour participer au festival. Il est le frère de l'organisateur et c'est le seul à participer depuis 1998. De plus la baisse participation des premières éditions, quand l’élément religieux était mis au centre des célébrations, met évidence la difficulté d'adapter et légitimer ce type de pratique. Tous ses aspects font du Candomblé et ses expressions des éléments assez fragiles du Festival du Lavage de la Madeleine.

Naturellement l’aspect financier est l’un des facteurs essentiels pour la reconduction chaque année du Lavage de la Madeleine. La première expérience au Sacré Coeur, s’est terminée entre autre pour des problèmes de nature économique. Successivement Roberto Chaves a mis en place différentes stratégies pour faire connaître le Lavage et assurer sa pérennisation au fil des années. Il a su changer sa configuration initiale pour le faire devenir le Festival de la culture brésilienne à Paris. Il a ainsi augmenté le public et par conséquent a multiplié plus facilement les partenaires et sponsors. Deux organisations touristiques de Bahia subventionnent aujourd'hui l'événement. Il a été établi un partenariat avec différentes maisons de production et Chaves entretient un rapport avec Carlinhos Brown et d'autres personnalités très influentes du monde du spectacle brésilien. La Mairie de Paris accorde aussi une petite subvention pour la réalisation du Festival. Parmi les partenaires de Viva Madeleine figurent entre autres Air Europa, Radio Latina, le gouvernement de la région de Bahia et la Mairie du 8ème arrondissement. Enfin l'association organisatrice met en place des activités d'autofinancement, comme le marché gastronomique ou la vente de t-shirts.

Malgré les progrès durant toutes ces années, l'effort de recherche de subventions doit être remis en place tous les ans pour assurer la réalisation du festival. Tous les partenariats ne sont pas reconduits chaque année si on pense qui leur stabilité réponde aussi à des questions liées aux rapports interpersonnels. De plus la commercialisation de l’événement nécessaire pour obtenir des subventions pourrait miner les bases culturelles et plus traditionnelles de la manifestation, jusqu'à en faire une sorte d’événement « folklorique ». Seule une gestion sage et attentive peut assurer la viabilité économique et éviter au même temps ce type de danger. Un autre élément important à prendre en considération pour la reconduite de l’événement chaque année est sa conformité à la diaspora brésilienne à Paris. Cette dernière est marquée par une alternance de flux et reflux migratoires et elle est caractérisé par la temporalité du séjour. Cet aspect pourrait fragiliser l'organisation du Festival et la participation stable de certains groupes au fil des années.

Enfin un dernier aspect peut entraver la pérennisation du Lavage de la Madeleine, il s’agit de la centralisation organisationnelle. Roberto Chaves est le centre propulseur du Lavage et la réalisation du festival dépend essentiellement de son réseau personnel. Il a lui-même avoué en entretien qu’il n’est pas certain que le Festival puisse continuer sans sa présence. La création de l'association Viva Madeleine a été certainement un premier pas pour contraster le danger d'une « personnalisation» excessive de l'événement.

Deux études en portugais sur le Lavage et un article en français sur l'un des éléments associés ont été trouvés dans les moteurs de recherche. Le travail d'Ingrid Peruchi est une communication pour un colloque d'ethno-scénologie. Le deuxième texte en portugais, celui de Carolina Fantinel, est un mémoire réalisé pour l’Université Fédéral de Bahia. L'article de Stefania Capone parle du candomblé à Paris, élément fondamental dans le Lavage de la Madeleine.

Au niveau de la documentation, les bases de données consultées n'affichent aucunes entrées concernant le Lavage de la Madeleine. En utilisant le mot clé « Brésil » on peut trouver des informations sur certains élément associés :

La base Ibn Battuta nous donne 33 résultats dont « Nordeste, Musiques et danses traditionnelles et rituelles du Brésil, Maracatu et Samba de Récife. Tatuturema par le Circo Teatroiii » ; « Rituels afro-brésiliens. Candomblé de Angola. Candomblé de Caboclos. Terreiro Tumba Junçara, Salvador de Bahia. Mère de saint : Iraildes Maria da Cunha iv (photo) » ou « Rituels afro-brésiliens. Candomblé de Angola. Candomblé de Caboclos. Terreiro Tumba Junçara, Salvador de Bahiav (notice) ». Le portail Spectacles du Mondevi nous propose 13 extraits musicaux, notamment de musique populaire brésilienne. On trouve 40 entrées sur la base du site du Musée des Instruments de Céretvii dont la moitié concernent la musique brésilienne (p. ex., photos de musiciens de rue à Recife et Rio de Janeiro ; fichiers audio : « rei do candomblé » , « batucada fantastica » , « missa dos quilombos »). Seulement une entrée sur le portail de la Phonothèqueviii « Entretien avec Claude Sicre sur la réutilisation de la musique brésilienne en France ».

En ce qui concerne l'INAix, 127 résultats nous donne une recherche effectuée sur les mots clé : « Brésil à Paris », mais en revanche il n'y a aucun résultat concernant le Lavage de la Madeleine. Le portail youtube, qui est toujours une excellente source « informelle » de documentation, contient 1260 vidéos des différents défilés et cérémonies annuels du Lavage de la Madeleine, en revanche nous ne trouvons aucune entrée sur les premières années lorsque le rituel se tenait au Sacré Coeur. Malheureusement l'association organisatrice du Lavage (Viva Madeleine) n'entretient pas sur son site internet une section documentation. On trouve seulement deux vidéos de l'année 2010x. Le site Facebookxi de l'association est un peu mieux fourni, il y a des photos des défilés, des rituels, et des affiches. Le site internet de la paroisse de la Madeleine n'offre pas d'informations sur le Lavage de la Madeleine, et aucune section documentation n’est dédiée à ce sujet. Par ailleurs, la recherche sur Google des mots clé : « www.eglise-lamadeleine.com + lavage de la Madeleine » ne donne aucun résultats positifs.



Transmission

Il n'existe pas de mesure de sauvegarde spécifique pour le Lavage de la Madeleine à Paris. Deux des éléments associés, la capoeira et la batucada, profitent du travail des associations franciliennes, ce qui permet de penser que la transmission de ces éléments est, pour l'instant, assurée.

La fête du Seigneur du Bonfim (Festa do Senhor Bom Jesus do Bonfim), à l'origine du Lavage de la Madeleine, a été enregistrée en 2013 sur l'inventaire national brésilien des biens culturels, géré par l'Instituto de Patrimônio Histórico e Artístico Nacional (IPHAN). La capoeira, l’un des éléments associé au Lavage, a été classée par l’UNESCO sur la Liste représentative du PCI en 2014. Le Lavage de la Madeleine à Paris n'est pas inscrit sur les inventaires du patrimoine culturel immatériel.

D'après une information publiée sur le site de l'association Viva Madeleinexiv, et relayée par d’autres sites français et brésiliens, le Lavage de la Madeleine ferait partie depuis septembre 2011 de la Route de l'Esclave, un programme mondial pour la réconciliation du devoir de mémoire et de vérité historique de l’UNESCO (jusqu'à présent, nous n'avons pas pu confirmer ce fait avec des documents officiels).

Vulgarisation, conférences

Aucun texte de vulgarisation n’a pu être retrouvé sur les moteurs de recherche des sites marchands (FNAC, Amazon) et ni sur celui du SUDOC. Aucune information sur des conférences concernant le Lavage n’a été repérée en ligne.

Presse, télévision, sites internet

Les articles de presse dans les grands quotidiens et dans les chaînes de télévision ne sont pas nombreux. Nous avons trouvé des articles sur les sites des journaux Le Parisien et Libération.

Les sites internet qui parlent du Lavage sont, pour la plupart, des agendas événementiels ou des blogs qui publient des articles peu approfondis. L'association Viva Madeleine entretient un site internetxx, un compte Facebook(5580 amis, au 15 mars 2015) et un compte Twitter.

Promotion de la culture bahianaise et brésilienne lors du Lavage de la Madeleine

L'un des aspects les plus évidents de cette célébration est le côté promotionnel. La publicité est partout présente, même au centre du rituel. Nous avons vu le babalorixa tenir une affiche du site brasil.fr dans ses mains lors du lavage des marches. Mais c'est notamment la culture bahianaise et celle brésilienne qui sont mises à l'honneur pendant les célébrations, il suffit d'aller sur le site de l'association Viva Madeleine et de cliquer sur le lien « partenaires» pour le vérifier. Deux des six principaux partenaires correspondent à l’État de Bahia et un troisième au Brésil. Un marché brésilien se tient sur le parvis derrière l'église de la Madeleine. Des partenaires institutionnels comme Embratour et Bahiatursa (secrétariats du tourisme national et régional brésiliens) sont présents, ainsi que des restaurateurs et traiteurs brésiliens de Paris. Notre rencontre avec la directrice des relations internationales du Gouvernement de Bahia, Mme. Decat, nous a confirmé l'intérêt promotionnel du marché brésilien du Lavage.

La programmation du Festival Brésilien qui se tient la semaine précédant le défilé nous donne aussi des indications sur l’aspect de valorisation de la culture brésilienne : expositions de peinture, ateliers de danses, soirée brésilienne, gastronomiexxvi.



Bibliographie

Roger Bastide – Le candomblé de Bahia. Transe et possession du rite du Candomblé. Terre humaine, 1958

Emmanuelle Kadya Tall – Le candomblé de Bahia. Miroir baroque des mélancolies postcoloniales. Cerf, 2012

Stefania Capone, Viola Teisenhoffer – Devenir médium à Paris : apprentissage et adaptation rituel dans l'implantation d'un terreiro de candomblé en France. Psychopathologie africaine, Hôpital de Dakar, Fann, 2001

Carmen Bernard, Stefania Capone, Frédéric Lenoir, Françoise Champion – Regards croisés sur le bricolage et le syncrétisme. Archive de sciences sociales des religions, 2001

Stefania Capone – Le candomblé au Brésil, ou l'Afrique réinventée. Sciences humaines, 2000

Stefania Capone – Religions en migration. De l'étude des migrations internationales à l'approche transnational. Autrepart, 2010

Xavier Vatin – Rites et musiques de possession à Bahia. L'Harmattan, 2005 ii Capoeira. Annexe (fiche) de l'inventaire du Patrimoine culturel brésilien, site officiel Iphan http://www.iphan.gov.br/bcrE/pages/indexE.jsf

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http://phonotheque.mmsh.univ-aix.fr/ 

http://www.ina.fr/recherche/search?search=lavage+de+la+madeleine&x=18&y=15

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http://www.iphan.gov.br/bcrE/pages/folBemCulturalRegistrado

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http://lavagedelamadeleine.fr/viva/viva-madeleine/

http://www.brasil.fr/actualites-bresil/223/_irina_bokova_inaugura_exposicao_.php

http://www.joaoalberto.com/2014/09/05/festa-baiana-em-paris/ 

https://naturabrasil.fr/blog/tag/lavage-de-la-madeleine/

http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/madeleine-do-brazil-05-09-2014-4110547.php

 http://next.liberation.fr/musique/2011/09/13/priere-a-la-bresilienne_760770

http://www.sortiraparis.com/scenes/spectacle/articles/55272-lavage-de-la-madeleine-2014-le-festival-culturelbresilien

http://sortir.telerama.fr/concerts/le-grand-defile-du-lavage-des-marches-de-la-madeleine,57174.php

http://www.brasil.fr/lavage-madeleine/10/festival_culturel_bresilien_lavage_de_la_madeleine_paris_2011.php

http://oasis-urbaine.blogspot.fr/2011/09/lavage-de-la-madeleine-du-13-au-18.html

http://lavagedelamadeleine.fr/viva/

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Pour la réalisation de cette fiche ethnographique ils ont été contactés différentes personnes et collectifs qui participent au Festival du Lavage de la Madeleine. Tout d'abord l'association organisatrice, Viva Madeleine, dans la personne de Roberto Chaves, initiateur de l’événement. Après l'ensemble de batucada Batala, qui participe au défilé depuis sa première édition. Karine Proyer, un des membres les plus anciens du groupe, nous a accordé un entretien. Mestre Pyzeca et Wendell Bara de l'association Studio Olinda, qui ont participé à plusieurs éditions du Lavage. Rosana Decat de l’entreprise bahianaise de tourisme Bahiatursa, partenaire de l’événement. Enfin Stefania Capone, directrice de recherche au CNRS, experte de religions trans-locales et Candomblé.

La participation aux événements décrits a été essentielle à la rédaction de la présente fiche et à la réalisation de la vidéo qui l'accompagne. L’équipe de recherche a participé à l'ensemble des événements du Festival du Lavage de la Madeleine (marché gastronomique, concerts, messe, défilé, rituel du lavage) et a été invitée à d'autres événements liés à la culture brésilienne pendant l’année 2014 et 2015.

Rédaction de la fiche : Simone Tortoriello, José D Pastor, Daniel Ortiz, Leo Piérrard –

Association Île du Monde www.iledumonde.org

N° d'inventaire Ministère Culture : 2015_67717_INV_PCI_FRANCE_00370
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk26z

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_la_Madeleine

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