La courte paume se joue en intérieur, sur un terrain mesurant de 30 à 33 mètres de long et 11 à 12 mètres de large.
Le jeu de courte paume est une adaptation à un espace intérieur, une salle de jeu, du jeu générique appelé jeu de paume. La courte paume se joue en simple ou en double et consiste à se renvoyer une balle, grâce à une raquette au-dessus d’un filet central.
Le jeu de courte paume est une adaptation à un espace intérieur, une salle de jeu, du jeu générique appelé jeu de paume. La courte paume se joue en simple ou en double et consiste à se renvoyer une balle, grâce à une raquette au-dessus d’un filet central.
Un seul rebond au sol est permis ; par contre, plusieurs rebonds sont possibles sur les murs ou les plans inclinés de la salle, éléments de jeu au même titre que le sol. L’engagement se fait toujours à partir du même côté de terrain, celui appelé le « dedans»,et doit atterrir dans le carré de service du côté adverse, le « devers ». Les règles d’attribution des points sont très strictes : la balle doit tomber dans certains espaces du terrain pour valider des points. Ainsi, le joueur marque si une balle tombe dans le « dedans » ou dans le « dernier ouvert»,ou bien touche la « grille ». De même, une faute de l’adversaire ou une balle renvoyée dans le filet est un point donné au joueur adverse. Un second rebond peut également permettre de marquer un point, si la balle tombe alors après la ligne D côté devers. Si une balle rebondit deux fois, elle fait « chasse ». Cet aspect spécifique du jeu permet au joueur côté devers de récupérer le service ; les joueurs changent alors de côté et rejouent le point.
Une partie ou match se joue en deux ou trois sets gagnants, selon les compétitions. Un set est validé par l’acquisition le premier de 6 jeux. Chaque jeu se comptabilise selon la succession de points 15, 30, 45 et jeu. Il n’y a ni tie-break, ni écart nécessaire de deux jeux pour l’emporter.
En général, la finale du championnat du monde se joue au meilleur des 13 sets, et ce sur trois jours.
Balle : elle était appelée « esteuf ». Il s’agit au départ d’une balle rembourrée de poils ou d’étoupe de laine, recouverte d’une peau de mouton cousue. Avec l’introduction des battoirs, gants et raquettes, les esteufs devinrent de plus en plus durs. A partir des années 1580, le noyau des balles fut recouvert de coton et non plus de cuir comme c’était le cas jusque là. Aujourd’hui, les balles sont faites à la main. Elles sont composées de divers éléments de liège, tissus, ficelle et feutrine : le cœur de la balle est en liège, entouré d’une bandelette de coton, consolidé par toute une série de nœuds avec de la ficelle, une feutrine cousu main posé dessus. La balle est généralement de couleur blanche ou jaune, pour une bonne visibilité lors des échanges. Elles mesurent de 62 à 65 millimètres de diamètre et pèsent de 70 à 80grammes.
Raquette : Elle comprend un manche et un tamis, le tout mesurant environ 68 centimètres de long et pesant entre 350 et 380 grammes pour les adultes ; pour les enfants de moins de 14 ans, les raquettes peuvent être plus courtes ou plus légères. Le tamis est un ensemble de cordes croisées et entrelacées.
Tous les matériaux nécessaires à la confection des balles proviennent d’Angleterre ; seul le liège est récupéré sur les bouchons de vins et de champagnes.
Les structures en bois des raquettes sont également achetées en Angleterre (Grays of Cambridge) ou aux Etats-Unis (Harrow). Le cordage est ensuite effectué par les maîtres paumiers.
Tout le travail est artisanal. Les outils utilisés sont les aiguilles, les marteaux, les ciseaux et les poinçons.
La courte paume se joue en intérieur, sur un terrain mesurant de 30 à 33 mètres de long et 11 à 12 mètres de large. La toiture doit être au minimum à 8 mètres au dessus du sol. La salle est entourée de galeries grillagées, appelées « ouverts»,de 1,80 mètre de largeur sur deux de ses côtés, qui sont des espaces pour les spectateurs. La longueur occupée par la galerie est appelé mur de service, les deux largeurs mur de grille et mur du dedans. Le quatrième pan de mur est dit grand mur.
L’aire de jeu, appelée carreau, est divisée en deux en son centre par le filet ; l’espace de jeu à la droite du filet s’appelle le côté du dedans, l’autre le devers. Chaque côté est sectionné de lignes au sol, parallèles au filet, dites lignes de chasse. Le côté devers comporte aussi deux carrés, le carré de service et le carré de passe, ainsi qu’un tambour sur son mur de fond. Il s’agit d’un décroché du mur de 35 à 40 degrés, qui permet de varier les trajectoires des balles. Le carreau est recouvert de résine époxy, les joueurs portent des chaussures spécifiques à ce type de sol.
Les maîtres paumiers, corps de métier qui existe dès le XIIIe siècle, sont les animateurs des salles de jeu de Paume. Ils ont pour rôle de transmettre les subtilités du jeu aux jeunes générations de joueurs. Ils sont ainsi professeurs de jeu de paume, pour tous les niveaux, de l’initiation au perfectionnement. Ils ont également des capacités d’arbitre.
Historique général :
Le jeu de paume est très ancien. Les grecs pratiquent dès l’Antiquité un jeu de balle appelé « La Phaenide » ou « Sphéristique » et les romains des jeux de « pila trigonalis ». Ces jeux ont longtemps été envisagés comme des ancêtres du jeu de paume ; cette origine reste cependant difficile à confirmer. Les premières traces écrites datent du XIIe siècle, et attestent de l’existence du jeu dans l’Europe du Moyen Age. Le terme jeu de paume désigne alors tous les jeux de balle à la main, notamment le jeu de pelote.
A cette époque, le jeu de paume se joue en extérieur, sur des chemins ou des prairies. Sa popularité grandissante le fait pénétrer dans les cités ; au XIIIe siècle, le jeu se joue alors dans les rues, sur les places et les parvis. Mais à partir du XVe siècle, le nombre important de participants rend impossible la pratique du jeu de paume dans les espaces publics. Il devient alors une pratique d’intérieur, dans des salles. Cet enfermement est ce qui caractérise encore aujourd’hui le jeu de paume, qui correspond en fait au jeu dit de « courte paume », en salle ; celui qui perdure en extérieur, qui a conservé toutes les caractéristiques du jeu dans l’espace urbain, est dit jeu de « longue paume ».
A l’origine, le jeu de paume se joue à mains nues, comme l’illustrent les enluminures du début du XIVe siècle. Petit à petit, les joueurs introduisent des instruments de frappe dans la pratique, notamment des gants de plus en plus allongés pour protéger les mains. Puis, les joueurs utilisèrent des battoirs, vecteurs de frappe constitués d’un manche et d’une tête pleine généralement recouverte de parchemin. Chaque région a adopté son propre instrument de frappe, engendrant des variantes importantes dans la pratique. Les battoirs firent place aux raquettes, des manches pourvus de têtes à cordages en chanvre ou en boyau, probablement au cours du XIVe siècle mais la preuve de leur utilisation ne date que de 1505. Durant ce siècle, la raquette devint l’instrument quasi-exclusif du jeu de paume. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les raquettes avaient une tête en forme de goutte ; elles ont évolué vers une forme excentrée, un côté presque plat et un autre bombé.
Dès lors, le jeu connut un véritable succès. Il était pratiqué par toutes les couches de la population. Paris comptait pas moins de 250 jeux de paume à la fin du XVIe siècle et les autres villes de France n’étaient pas en reste : une quarantaine à Orléans, 25 à Rouen, une quinzaine à Bordeaux, une trentaine à Rouen, une quinzaine à Bordeaux et Dijon, 13 au Mans, 8 à Bourges, 8 à Angers. Certains jeux de paume étaient également abrités dans des châteaux : Le Louvre, Blois, Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau, etc. De nombreux grands auteurs littéraires ont vanté le jeu de paume, tels Rabelais, La Fontaine, Erasme, Rousseau, etc., ce qui témoigne également de cette popularité du jeu. Nombre de nos expressions langagières proviennent du jeu de paume: « Epater la galerie »,« tomber à pic »,« prendre la balle au bond »,« qui va à la chasse perd sa place »,« rester sur le carreau »,« bisque, bisque rage »,« jeux de mains, jeux de vilain », etc. Enfin, une conséquence également de cette popularité et engouement que suscitait le jeu est la création d’une communauté de maîtres paumiers à Paris dès le XIIIe siècle. Ce corps de métier avait à charge la fabrication des balles, la fourniture des tenues de jeu, l’entretien des salles, l’enseignement du jeu et l’organisation des parties. Les raquetiers, fabricants de raquettes, apparaissent au XVIe siècle. Ainsi, en 1596, le jeu de paume faisait vivre environ 7000 personnes dans la capitale française (maîtres paumiers et leurs assistants, fabricants de filets et tenues de jeu, fournisseurs de matériaux). Les paumiers et raquetiers s’unissent en 1690 ; leur but était d’encadrer la production des balles et des raquettes de jeu de paume, des dérives importantes ayant entraîné de nombreux accidents.
Le jeu de paume connut donc un véritable âge d’or jusqu’à la moitié du XVIIe siècle. Des premières traces de déclin se firent sentir vers 1657, avec une régression du nombre de joueurs et une disparition ou désaffection de salles de jeu (114 salles à Paris contre 250 à la fin du siècle précédent). Ce déclin s’explique par plusieurs facteurs historiques. Tout d’abord, l’aristocratie est surtout sur les champs de batailles lors des guerres civiles entre Louis XIII et sa mère, ou contre les villes protestantes, voire encore avec la Fronde pendant la jeunesse de Louis XIV. Des conflits permanents avec l’Espagne jusqu’au mariage de Louis XIV, ainsi que la guerre de trente ans contribuent également à cet éloignement du jeu. De plus, les grandes pestes entre 1616 et 1641 éloignent la clientèle des lieux publics, et notamment des salles de jeu de paume en tant que lieux où l’on transpire dans des vêtements de location. Les deux rois Louis XIII et Louis XIV vont également s’éloigner du jeu de paume en raison de leurs maladies respectives. Cependant, c’est sous leur règne que les parties des meilleurs maîtres paumiers deviennent un spectacle de cour. On exhibe les qualités de ces grands joueurs français aux ambassadeurs ou princes étrangers en visite à Paris. Le maître paumier René Clergé était considéré comme le meilleur joueur en France ; il défiait et battait régulièrement les meilleurs anglais. D’une certaine manière il s’agit des prémices du sport spectacle et du sport professionnel moderne.
Seuls les parisiens continueront à pratiquer le jeu de paume jusqu’à nos jours sans interruption ; en effet, à Pau, Bordeaux ou Fontainebleau, la pratique ne continuera qu’en pointillés. Le nombre des salles de jeu se réduisit à 12 salles à Paris à la veille de la Révolution, puis à une dizaine seulement dans toute la France au cours du XIXe siècle, et enfin à 2 salles dans l’entre-deux guerres. En 1989, la salle de Fontainebleau rouvrit, constituant la troisième salle de jeu de paume en France, avec celle de Paris et de Bordeaux-Mérignac. Dans le Sud-Ouest, la pratique s’est orientée vers des jeux de pelote.
Historique particulier de l'entreprise, de la personne ou de l'organisme, de la forme d'expression ou de l'espace culturel faisant l’objet de la fiche:
En France, il existe depuis 1924 un Comité français du Jeu de Paume représentatif du jeu de Courte Paume. Ce dernier est affilié depuis sa création à la Fédération Française de tennis.
Il existe aujourd’hui quatre clubs de courte paume : Fontainebleau, Paris, Pau et Bordeaux. Ils comptent entre 20 et 80 membres chacun. En 2008, un championnat du monde de courte paume a eu lieu à Fontainebleau. En 2009, une « coupe Albert de Luze » a été organisé à Pau ; il s’agit d’une réactivation car cette coupe avait disparu depuis longtemps.
- Site internet.
Ouvrages :
Jeux des rois, roi des jeux. Catalogue d’exposition. Le jeu de Paume en France, Paris, 2001.
BONHOMME, Guy. De la paume au tennis. Paris, éd. Gallimard, collection Découvertes, 1996.
GROZDANOVITCH, Denis. De l’art de prendre la balle au bond – Précis de mécanique gestuelle et spirituelle. Paris, J.C. Lattès, 2007
JUSSERAND, J. J. Les sports et jeux d'exercice dans l'ancienne France. Paris, Plon, 1901
LUZE, Albert. La magnifique histoire du jeu de paume. Paris – Bordeaux, Bossard – Delmas, 1933.
MEHL, Jean-Michel. Les jeux au royaume de France du XIIIe au XVIe siècles. Paris, Fayard, 1990. « Jeux de paume parisiens » in: Paris Historique, n°67, 2e semestre, PUF, 1993.
Sites Internet :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_paume
http://ns12.freeheberg.com/~ppaume/
Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée :
Eric Delloye, Maître Paumier à Fontainebleau Thierry Bernard-Tambour, particulier
Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit… :
Fontainebleau, Ile de France
Adresse : Cercle du jeu de paume de Fontainebleau, Palais National
Ville : Fontainebleau
Code postal : 77 300
Téléphone : 01 64 22 47 67
Dates et lieu(x) de l’enquête : septembre 2012, Fontainebleau.
Date de la fiche d’inventaire : 07 Septembre 2012
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Karine Michel
Nom du rédacteur de la fiche : Karine Michel, Ingénieur de Recherche Université de Nantes
N° d'inventaire Ministère Culture : 2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00271
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2kq
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_paume
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