Le carnaval de Limoux

Le Carnaval de Limoux est une danse où les masques forment avec les badauds ou les musiciens des duos imprévus.

Selon une tradition qui remonte au XIV me siècle, les meuniers célébraient la remise de leurs redevances au monastère de Prouille le jour du mardi gras. Accompagnés par des ménétriers, ils parcouraient la ville en lançant des dragées et de la farine.

Le Carnaval de Limoux est une danse où les masques forment avec les badauds ou les musiciens des duos imprévus mais qui suivent des règles transmises de génération en génération et ce, depuis pratiquement 400 ans.

Selon une tradition qui remonte au XIV me siècle, les meuniers célébraient la remise de leurs redevances au monastère de Prouille le jour du mardi gras. Accompagnés par des ménétriers, ils parcouraient la ville en lançant des dragées et de la farine.

Différent des corsos fleuris, des défilés de chars et autres cavalcades, le carnaval de Limoux n'est pas un spectacle, il est le contraire d’une parade : il est un folklore à l'état pur, sans reconstitution aucune et c'est pour cela qu'il colle autant à sa ville et à sa région. Il a marqué des générations et appartient à notre patrimoine culturel.

Si dans tous les carnavals du monde, il y a un cortège et des spectateurs, il est le seul où grâce à la CARABENA d’abord, à la chine ensuite, une osmose totale de familiarité s'établit entre le masqué et le badaud. Le badaud est indispensable à celui qui est masqué, il est le but de son déguisement : il devient un élément actif d'une comédie improvisée à deux personnages au moins, où l'on s’envoie à la face les allusions les plus intimes, les plus paillardes, en général en occitan, sans considération ni de personne ni de milieu social.

Sa majesté Carnaval est reçue le premier dimanche des festivités par les Meuniers vêtus d'un bonnet, d'une blouse et d'un pantalon blancs, d'un foulard rouge, chaussés de sabots et arborant à la main le fouet. Illustrant un air de carnaval, le mannequin de paille servira de base au jugement rendu en occitan le dernier dimanche, lors de la nuit de la blanquette et dont le verdict aboutira à son incinération.

 

Les bandes de carnaval

 

Sous l'identité d'un quartier de la ville, d'un lieu précis auto attribué, d'une corporation, les bandes sont composées d'une vingtaine de personnes venues d'horizons différents. Les règles de recrutement à l'intérieur d'une bande sont intransigeantes : proposés par affinité, les futurs membres doivent être acceptés à l'unanimité.

Précédant la musique, les bandes sortent à l'occasion de la journée qui leur est réservée et vont ainsi d'un café à un autre. A tour de rôle, trois par trois, les membres de la bande ont le privilège de mener la musique ; ils sont le lien entre les musiciens et la bande : ils sont les chefs d’orchestre. Mener la musique, c'est pour les fécos « lui imprimer son rythme, sa vitesse de progression, sa tonalité, son esprit, lui imprimer son mouvement tout en s'imprégnant d’elle ». C'est un moment de joie profonde, c'est aussi l'accomplissement suprême de l’acte carnavalesque. Également à tour de rôle, trois membres de la bande appelés par certains « païchaires » précédent les meneurs, afin de faire la place nécessaire à l'évolution de ces derniers.

L'attachement au folklore a favorisé l'émergence des bandes. De dis officielles, elles sont actuellement au nombre de trente se partageant les jours de sorties. Les bandes du dimanche, regroupées en comité, brûleront à tour de rôle Carnaval ; chaque bande ce succédant dans un ordre établi définitivement.

 

Meuneurs : les 13 commendements

 

- Bien masqué, tu seras, portant beaux escarpins et gant très fins.
- Sous ton masque se trouvera cagoule immanquablement.
- À ton épaule ne prendra point de besace, naturellement.
- À 11 heures, 16 h 30, et 22 h tu choisiras, air du folklore défini pour ce moment-là.
- Car les premiers pas tu feras, sur le seuil, majestueusement.
- D'un café à l'autre, tu danseras, sans bousculade et énervement.
- Ni vite, ni lentement, vingt minutes suffiront largement.
- La musique tu mèneras, avec amour, dévotement.
- Pour cela faire, ne chineras, mais intrigueras tout simplement.
- A l'arrivée, seul, tu imposeras à la musique ton mouvement.
- Et l'arrêt ne se fera que sur ton commandement.
- Ainsi fier tu seras d'avoir vécu tous ces moments.
- Mais ton visage ne découvrira que dans l'intimité seulement.

 

Le Pierrot

 

- Habit des sorties de l'après-midi et du soir.
- Le pierrot typique du Carnaval de Limoux, à l'origine sur fond noir orné de bandes brillantes colorées, est aujourd'hui différent pour chaque bande de carnaval. La collerette empesée devient une épaisse fraise ne laissant découvrir du visage que l’emplacement du loup ou du masque.

 

Les Goudils

 

- Derrière la musique suivent les goudils. Ils sortent généralement seuls ou bien par petits groupes, le plus souvent dans l'improvisation la plus totale.
- Le costume du goudil trouve sa juste valeur dans la précision de ses accessoires.
- Le goudil joue un rôle plus qu'il ne danse.

 

La Musique

 

Les musiciens, une quinzaine environ donnent le rythme aux masques. La diversité des instruments (trompette, clarinette, basse, baryton, grosse caisse, trombone à coulisse, caisse claire, trombone à coulisse) n'est pas un hasard, elle correspond à la volonté de coordonner le rythme au pas de danse.

Les masques dansent seuls, les bras levés, le geste de la main soulignant la mélodie. La carabène, prolongement de la main, tient une place capitale dans l’ensemble de la gestuelle, elle souligne l’élévation et la légèreté. La main libre, comme l’autre doit se tenir au dessus des épaules. Elle sert à équilibrer le mouvement ; c'est elle qui raconte l’histoire, qui décrit l’atmosphère, souligne la couleur d’une expression précise voulue par le Fécos. C'est la pureté de ces gestes qui donne au carnaval de Limoux tout son caractère solennel.

Les airs joués : ils sont choisis par les meneurs dans un répertoire très étendu (plus d'une centaine). Chaque air de carnaval comprend un mode mineur associé à un ou deux « thèmes » en mode majeur. Toujours la dualité : allégresse et tristesse. Généralement, la partie en mode mineur est intercalée entre deux parties en mode majeur, ce qui donne : / 8 mesuresx2 majeurs/8mesuresx2 mineur/8mesuresx2 majeurs/.

 

Carnaval de Limoux en chiffres

 

- Trois mois de Carnaval.
- Six tonnes de Confettis.
- 1200 enfants pour le carnaval des écoles.
- 40000 badauds sur la saison.
- 600 carnavaleux (fécos).

Fabrique des entorches.
Fabrique des carabènes.

Pour les entorches : résine, papier kraft, fibres de bois, toile de jute.
Pour les carabènes : roseaux.

Carabènes : chaque bande fabrique les carabènes qui sont des roseaux fin et souples qui sont habillées souvent aux couleurs de la bande.

Place de la République à Limoux : site unique.

Pendant la semaine Folklorique a lieu le Carnaval des écoles : sur deux jours 1200 enfants participent au tour de Place. Cette semaine débute par les Carnavals du monde et par la sortie de toutes les bandes qui rassemble 400 carnavaleux.

On a beaucoup écrit sur l'origine du Carnaval de Limoux, des fécos et de leur danse. La tradition orale fait provenir leur costume de celui des meuniers.

On dit souvent que le carnaval de Limoux fut fondé par les meuniers. En effet, lorsque les tenanciers des moulins payaient la redevance à leurs seigneurs sous l’ancien régime, ils se livraient à des réjouissances. On rapporte qu'en 1582, l'adoption du calendrier grégorien fit coïncider la date de la fête avec le mardi gras. Gaston Jourdanne voyait dans cet événement l'origine de la « partie » des meuniers, cette manifestation au cours de laquelle les meuniers munis de leurs attributs de leur profession venaient sur la place centrale de Limoux, suivis de hautbois, fifres et tambours.

Un texte de 1605 évoque un défilé nocturne au son du tambour et du violon, avec déjà des danses sous les couverts. Cette année là, la manifestation dégénéra rapidement en bagarres au cours desquelles les consuls de la ville furent malmenés par la population ! L'esprit contestataire était déjà là ….

Au XVIIIe des documents évoquent aussi des carnavals houleux. Les métiers s'affrontaient (tisserands contre commerçant), comme les classes (violon des riches contre tambourin des pauvres). Fin janvier 1787, une dispute s'élève entre jeunes de bonne famille et garçons chapeliers. Dans un tel climat les autorités municipales sont souvent contestées, recevant parfois injures et jets de pierre. En 1757, une tête de cheval en décomposition accompagnée d'un placard injurieux est retrouvée à la porte de la maison de Bonnet, avocat, premier consul de la ville.

En 1832, la tradition du défilé des meuniers existe encore, ainsi qu'en témoigne un texte de Labrousse Rochefort : « ces prétendus meuniers sont les jeunes gens les plus riches qui, habillés de blanc, sur de beaux chevaux noirs, portent au lieu de sacs de farine des sacs de bonnes et fines dragées, qu'ils jettent galamment à toutes les dames qui garnissent les croisées ouvertes …. ».

Au fil du temps, le costume du meunier aurait donné celui du « fécos » :le fouet du meunier la carabène et les dragées les confettis…

Le carnaval de Limoux renaît dans l'après guerre. En 1946 est constitué le comité carnavalesque, qui concentre trois ou quatre sorties autour du mardi-gras. En 1957, une commission spéciale regroupe trois bandes. D'autres apparaissent et, en 1974, dix bandes échelonnent leurs sorties entre l'Epiphanie et le dimanche précédant les rameaux. Le nombre de ces sorties est limité par les dimanches disponibles entre ces deux dates. Ces bandes du comité sont actuellement au nombre de 10 : L’Aragou, Les Arcadiens, Les Blanquetiers, Las Femnas, Monte Cristo, Le Pont vieux, Le Tivoli, Les Aîssables, Les Anciens et Le Paradou.

A partir de 1978, des bandes se sont crées et sortent le samedi.

- Plaquette : programme.
- Guide.
- Site internet.
- Exposition : Musée du Masque International de Binche.
- Exposition : Office de Tourisme.

- Aide de la région Languedoc – Roussillon.
- Aide du conseil général de l’Aude.
- Échange avec le Carnaval de BINCHE.

L'âme d'une ville : le carnaval de Limoux : musée international du carnaval BINCHE.

CHALULEAU, Georges & ELUARD, Jean-Luc. Le carnaval de Limoux. Atelier de Gue, 1997.

CHALULEAU, Georges. Carnaval de Limoux au Cœur. Nouvelles Éditions Loubatières, 2003.

CASTAGNAS, Patrick. Le carnaval de Limoux : magique somptueux et populaire. Sète : Nouvelles Presses du Languedoc, 2012.

Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée :
FEAU François, coprésident du Comité du Carnaval de Limoux.

Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit… :
Limoux

Adresse : chemin de Taich.
Ville : Limoux
Code postal : 11300
Téléphone : 0625427690
Adresse de courriel : ffeau@orange.fr

 

Dates et lieu(x) de l’enquête : ville de Limoux.
Date de la fiche d’inventaire : 25/10/2012.
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : comité de carnaval de Limoux.
Nom du rédacteur de la fiche : FEAU François, coprésident du comité de Carnaval délégué à la rédaction.

 

N° d'inventaire Ministère Culture : 2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00257
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk281

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_de_Limoux

Généré depuis Wikidata