Chacun de ces concours sélectionne les couples de sonneurs qui s'affrontent ensuite à Gourin (56) le premier week‐end de septembre lors du championnat de Bretagne des sonneurs de couple, grand rendez‐vous de cette pratique instrumentale depuis plus de 60 ans.

Les concours de sonneurs en Bretagne.
Le championnat des sonneurs de couple de Gourin.

Pratiques sociales, rituels ou événements festifs.

Les communautés et groupes associés aux concours de sonneurs en Bretagne et au championnat des sonneurs de couple de Gourin sont les bénévoles et associations engagées dans l'organisation des Concours de sonneurs et du Championnat de Bretagne des sonneurs de couple de Gourin, tous les sonneurs participant aux concours et aux championnat, toutes les personnes sollicitées pour faire partie des jurys présidant ces concours, toutes les radios locales et de pays assurant depuis la création de l'événement la couverture de ces concours et du championnat, les tourneurs, facteurs d'instrument à vent, exerçant à titre professionnel ou amateur, facteurs d'anches et réparateurs d'instruments, et plus largement de tous les acteurs, chercheurs et associations travaillant en Bretagne à la promotion et la valorisation des pratiques musicales et sonnées.

Les cinq départements de la Bretagne historique : Côtes d'Armor (22), Finistère (29), Ille-et‐Vilaine (35), Loire‐Atlantique (44) et Morbihan (56).

Tombés en désuétude dans les années 1930, les concours de sonneurs de couple sont relancés à l'initiative de la B.A.S, en même temps que se mettent en place les premières éditions de ce qui deviendra par la suite le championnat des bagadoù. La première édition d'après‐guerre se tient à Quimper en 1949. Aujourd'hui et depuis plusieurs décennies, la finale du Championnat de Bretagne des sonneurs de couple a lieu à Gourin au début du mois de septembre. Deux catégories (biniou‐bombarde et cornemuse‐bombarde) permettent aux couples de sonneurs de se mesurer à travers trois épreuves : mélodies, marches et danses. Les couples de sonneurs présents à Gourin ont préalablement été classés dans l'un des concours qualificatifs organisés par terroir en Bretagne tout au long de l'année. Cette organisation a fait ses preuves depuis les années 1970 et ces différents concours créent une véritable émulation dans le milieu des sonneurs de couple. Le Championnat de Gourin apparaît ainsi comme le grand rendez‐vous annuel de la pratique de la musique de couple en Bretagne.

Organisation et cadre général du Championnat de Bretagne des sonneurs de couple de Gourin

Depuis 1957, et avec quelques interruptions entre 1978 et 1982, le Championnat de Bretagne des sonneurs de couple se tient désormais à Gourin le premier week‐end de Septembre. Au fil des ans, il s'est déplacé entre la chapelle de Saint Hervé, située à 5 km de Gourin, et le centre de Gourin pour venir s'installer définitivement depuis 1989 au domaine de Tronjoly à proximité du centre ville de Gourin. Ce site appartenant à la commune de Gourin a permis au comité organisateur de développer une fête qui réponde à ses ambitions. En 1993, une nouvelle association indépendante du comité des fêtes de Gourin se crée pour s'attacher exclusivement à l'organisation de cette fête qui va prendre un essor considérable dans les années qui suivent. Cette association est statutairement associée à Sonerion, la fédération des bagadoù (B.A.S.), laquelle s'occupe de tout ce qui concerne l'aspect organisationnel des concours de couple, l'association gourinoise gérant les autres concours et tous les aspects matériels de l'événement. Les deux concours de sonneurs bombarde-biniou et bombarde-cornemuse restent les deux épreuves reines de ce grand week‐end qui s'étale aujourd'hui sur trois jours et propose un programme de concerts, fest‐noz, expositions, conférences, stands, etc...

Au fil des années, les organisateurs rajoutent trois nouvelles compétitions au Championnat des sonneurs de couple. En 1996, un championnat de Bretagne est mis en place pour les jeunes sonneurs de moins de 20 ans. Ce concours vise à promouvoir de jeunes talents chez les sonneurs de couple et les faire connaître. Il comporte les trois épreuves classiques "mélodie‐marche‐danse" et se déroule le samedi, veille du championnat. Le comité organisateur permet ainsi au couple vainqueur de participer le lendemain au championnat et de se mesurer à leurs aînés. En l'espace de 20 ans, ce tremplin aura permis de révéler de réels talents qui comptent aujourd'hui dans la famille des sonneurs. Dès 1997, le comité ouvre un deuxième concours, cette fois pour les familles, afin de valoriser la transmission familiale du patrimoine musical. Peuvent s'inscrire à ce concours des couples composés de deux membres de la même famille appartenant à des générations différentes (père‐fils, oncle‐neveu, etc). Enfin, dernier concours en date, le concours "duos libres" s'est ouvert depuis à des couples d'instrumentistes pratiquant des instruments différents. D'année en année, la fête reprend la même trame et s'ouvre par un concert le vendredi soir.

Puis suivent les trois concours "jeunes", "famille" et "duos libres" le samedi, une journée qui se termine par un fest‐noz animé notamment par les vainqueurs du championnat de sonneurs de couple de l'année précédente. La journée du dimanche s'organise autour des deux concours bombarde-biniou et bombarde-cornemuse qui demeurent les deux épreuves reines de ce week‐end. Le dimanche après‐midi, le public se partage entre ces deux concours, la finale du concours "duos libres", le concours de danses de War'Leur et les spectacles programmés au théâtre de verdure de Tronjoly. En soirée, un fest‐noz permet au public d'attendre la proclamation des résultats et le couronnement des vainqueurs. La 58e édition de cette fête s'est tenue les 5, 6 et 7 septembre 2014.
Les concours qualificatifs pour le Championnat de Bretagne de Gourin. Au vu de l'afflux important de couples de sonneurs pour les concours, le comité organisateur du Championnat de Bretagne de Gourin s'est appuyé au fil des ans sur une dizaine de fêtes de pays qui chacune d'entre elles sélectionne de deux à trois couples de sonneurs dans les deux catégories bombarde-biniou et bombarde-cornemuse pour les représenter à Gourin. Ces concours qualificatifs sont en général intégrés à des fêtes, festivals, événements divers qui ont chacun leurs particularités. Certaines de ces fêtes sont de véritables festivals qui se tiennent sur plusieurs jours et ont parfois une histoire déjà ancienne, comme le Kan ar Bobl à Pontivy, le Festival de la dañs Fisel à Rostrenen, La Bogue d'or à Redon, trois manifestations créées il y a 40 ans. D'autres concours qualificatifs sont attachés à des manifestations plus récentes mais bien implantées en Bretagne comme La Galésie en fête à Monterfil à la fin juin, le Festival Kan Al Loar à Landerneau, la Fête des brodeuses à Pont‐L'Abbé en juillet ou le festival de la Dañs Treger à Plestin‐les‐Grèves en novembre. Dans toutes ces grandes fêtes, le concours de sonneurs de couple n'est pas l'animation phare mais est greffée à un vaste ensemble comprenant spectacles, concerts, festoù‐noz, animations, expositions, salons du livre, concours (chant, danse, conte, groupes
instrumentaux,...).
Si certains des concours se raccrochent à des fêtes plus modestes et locales, leur fréquentation et l'ambiance qu'on y trouve sont souvent excellentes, tout comme la qualité musicale des prestations. C'est le cas par exemple du pardon de Saint-Yves-Bubry dans un terroir (le terroir Pourlet) où le concours de sonneurs de couple est implanté de longue date. Organisé au départ à Pénéty‐en‐Persquen à la fin des années 1970, il s'est déplacé ensuite à Saint‐Yves‐Bubry dans la commune voisine où il se tient désormais pendant le pardon. En 1995, les organisateurs créent le Trophée Pierre Bédard, ancien sonneur local et membre du comité organisateur décédé en 1994, pour récompenser les vainqueurs du concours. Cette fête est l'occasion de mettre à l'honneur la danse et la culture traditionnelle du pays Pourlet.

Concernant les trophées rendant hommage à d'anciens sonneurs, on citera également le Trophée Yann Kaourintin ar Gall créé en 1996 pour le concours de sonneurs de couple du pays bigouden et intégré à la Fête des brodeuses à Pont‐L'Abbé. Ce trophée honore la mémoire de ce sonneur et luthier bigouden décédé en 1995, figure des années 1970, collecteur et membre de Dastum et membre fondateur du groupe Sonerien Du.
Autre trophée mais portant cette fois le nom du bagad qui organise cette fête et ce concours depuis 1988, le Trophée Roñsed-Mor se tient à Locoal‐Mendon à la mi‐mai. L'équipe réunie autour du bagad Roñsed-Mor y organise un grand week‐end de concerts, fest‐noz, concours de danse et de nombreuses compétitions musicales à l'intention des musiciens de bagadoù et des couples de sonneurs : concours de solistes batterie, de solistes cornemuse, de duos, de chant vannetais, de musique de couple... L'édition 2014 du Trophée Roñsed-Mor était particulièrement disputée puisque 12 couples de sonneurs se sont affrontés dans la catégorie bombarde-biniou, 17 couples en catégorie bombarde-cornemuse et 9 couples dans la catégorie ouverte pour les couples de jeunes sonneurs.

La pérennité de certaines de ces fêtes est malheureusement parfois aléatoire du fait qu'elles reposent exclusivement sur les équipes de bénévoles qui les organisent et les animent. Ainsi dans les décennies précédentes, certains concours qualificatifs ont cessé d'être reconduits par endroits et sont parfois réapparus quelques années plus tard portés par de nouvelles forces dans une commune voisine. Le concours qualificatif pour le terroir Léon, par exemple, initialement créé en 1999 à Lampaul‐Guimilliau, s'est ensuite déplacé en 2006 à Plabennec où se tenait le festival Trouz an Aberioù, pour finalement intégrer le festival Kan al Loar à Landerneau. Les épreuves qualificatives du terroir Montagne ont connu une histoire analogue : ce concours s'est longtemps tenu à Carhaix où le Trophée Per Guillou avait été créé en 1985 pour honorer la mémoire de ce sonneur de couple originaire de Carhaix décédé en 1978 qui avait inspiré la jeune génération des sonneurs Montagne. Après une vingtaine d'éditions et plusieurs années d'interruption dues à un flottement dans l'équipe organisatrice, le concours qualificatif du terroir Montagne a été repris par une nouvelle équipe de jeunes bénévoles à Spézet.

Autre cas : le concours pour le terroir Plin, intégré sans interruption depuis près de 40 ans au Festival Plin du Danouët à Bourbriac, lui a fait faux bond en 2014 suite à des désaccords entre les sonneurs et l'équipe organisatrice pour se déplacer à Lanrivain où quelques bénévoles et associations locales ont réuni les conditions permettant à ces épreuves qualificatives du terroir Plin d'exister. Ces concours qualificatifs pour le Championnat des sonneurs de couple de Gourin s'étalent quasiment sur toute l'année, le premier concours de la saison se tenant à la fin Octobre à Redon, un mois et demi après le Championnat, quand Rostrenen accueille le dernier concours de la saison à la fin août, une semaine avant la finale de Gourin. Voici le détail des 14 concours qualificatifs organisés pour la saison 2013‐2014 :

1. Terroir Gallo‐Vannetais : 26 octobre 2013 – La Bogue d'Or – Redon (35)
2. Terroir Trégor : 3 novembre – Festival Dañs Treger ‐ Plestin les Grèves (22)
3. Terroir Loudéac : 17 novembre – Concours de la ronde – Mûr‐de‐Bretagne (22)
4. Terroir Laridé‐Gavotte : 27 avril 2014 – Kan ar Bobl – Pontivy (56)
5. Terroir Gallo : 11 mai – Fête B.A.S. Bro Roazhon – Vern‐sur‐Seiche (35)
6. Terroir Vannetais : 11 mai – Trophée Roñsed‐Mor – Locoal‐Mendon (56)
7. Terroir Aven‐Glazig‐Rouzig – 18 mai – Trophée des Filets bleus – Concarneau (29)
8. Terroir Pourlet – 25 mai – Pardon de Saint Yves – Saint‐Yves‐Bubry (56)
9. Terroir Montagne : 8 juin – Faites de la Montagne – Spezet (29).
10. Terroir Plin : 21 juin – Sonneurs du Pays Plin – Lanrivain (22).
11. Terroir Gallo : 29 juin : La Galesie en fête – Monterfil (35).
12. Terroir Leon : 12 juillet – Kan‐Al‐Loar – Landerneau (29).
13. Terroir Bigouden : 12 juillet – Fête des brodeuses – Pont l’Abbé (29).
14. Terroir Fisel : 31 août – Festival Fisel – Rostrenen (29).

C'est le comité organisateur de la finale de Gourin qui détermine le nombre de couples que chaque concours qualificatif est autorisé à sélectionner pour le Championnat : en général 2 couples pour chaque catégorie. Ces concours sélectionnent ainsi une vingtaine de couples de sonneurs dans chacune des deux catégories bombarde-biniou et bombarde-cornemuse.

Le déroulement du Championnat de Bretagne des sonneurs de couple à Gourin

Le nombre important de sonneurs participant chaque année au Championnat de Gourin a conduit le comité à adopter une organisation qui a fait ses preuves au fil des éditions et est reconduite désormais tous les ans. Les deux catégories concourent aujourd'hui simultanément et des espaces séparés leur sont réservés dans l'enceinte du domaine de Tronjoly. Le nombre de concurrents et le temps imparti aux différentes épreuves des concours a imposé également aux organisateurs de faire appel à des jurys différents pour juger les trois épreuves de chacune des catégories. Chaque couple de sonneurs se voit ainsi jugé par quinze personnes différentes : les quinze juges sont divisés en trois jurys de cinq personnes, un pour les marches, un pour les mélodies, et le dernier pour les danses. Les deux catégories bombarde-biniou et bombarde-cornemuse concourant simultanément, ce ne sont pas moins de trente personnes que le comité doit réunir pour constituer les jurys.
La matinée du dimanche est réservée aux deux épreuves mélodie et marche et l'épreuve de danse se déroule dans l'après‐midi. Dès 9h30 les jurys et les couples de sonneurs sont invités à être présents sur place pour la traditionnelle photo de famille. L'ordre de passage des couples déterminé par tirage au sort est communiqué aux concurrents et les deux épreuves marche et mélodie se déroulent alors simultanément dans les deux catégories. La catégorie bombarde-biniou se retrouve alors au théâtre de verdure pour l'épreuve de mélodie et devant le château de Tronjoly pour l'épreuve de marche. Les épreuves de la catégorie bombarde-cornemuse se déroulent quant à elles sous un chapiteau ouvert monté dans le parc de Tronjoly pour l'épreuve de mélodie et devant la salle des fêtes pour l'épreuve de marche. Il est souvent 13h00 passées quand s'achèvent les dernières prestations.
Après le repas de midi, les concours reprennent pour les épreuves de danse qui s'étalent sur toute l'après‐midi. Deux chapiteaux ouverts accueillent les épreuves de la catégorie bombarde-cornemuse et bombarde-biniou, pendant que les duos libres concourent dans la salle des fêtes de Gourin en bordure du parc. L'ensemble des concours prend fin vers 18h00‐19h00. Un fest‐noz prend ensuite le relai des épreuves de danse dans la salle des fêtes où le public et les concurrents se retrouvent en attendant les résultats. En milieu de soirée le fest‐noz est interrompu pour la proclamation des palmarès et la remise des prix pour tous les concours du week‐end : concours de danses, duos libres, famille, jeunes sonneurs, bombarde-cornemuse et bombarde-biniou.
Le comité organisateur réunit sur scène à cette occasion tous les élus, partenaires et sponsors qu'il a sollicités à l'occasion du Championnat pour procéder à la remise des prix. Les champions de l'année sont ensuite invités à sonner et le fest‐noz reprend et clôture les festivités.

Fréquentation du Championnat de Bretagne

Depuis son implantation sur le site de Tronjoly, le championnat des sonneurs de couple n'a cessé d'accroître son public. Lors de l'édition de 1996, marquant le quarantième anniversaire du concours à Gourin, le nombre des entrées s'est littéralement envolé. Le comité organisateur avait lancé à cette occasion une invitation à tous les anciens vainqueurs du trophée.
De 1995 à 2000, les efforts du comité organisateur ont multiplié le budget de la manifestation et sa fréquentation par sept. On estime actuellement qu'entre neuf mille et douze mille personnes se rendent chaque année sur le site de Tronjoly. On y retrouve invariablement les passionnés de la musique des sonneurs de couple et les acteurs de la musique traditionnelle en Bretagne, mais aussi très largement un public local et régional qui se déplace pour les concours et pour l'excellence des concerts et de la programmation générale de la fête. Le public des Montagnes noires et de Gourin est non seulement très présent tout au long du week‐end mais participe également activement à l'organisation de la fête qui mobilise quelques trois cents bénévoles.

Le concours, la confrontation ont de tout temps été très prisés en Bretagne pour tout ce qui concerne le chant, la musique, la danse, les jeux et sports traditionnels, etc. où le plaisir de se mesurer à ses confrères et voisins a toujours trouvé de multiples occasions de s'exercer : concours de lutte bretonne ou de boules, concours de dañs ar butun ou de dañs ar mouchoueroù pour la danse, compétitions du type disput soubenn al laezh ou kan aboz pour le chant, jeux de adpardon, etc.

Repères historiques et récits liés à la pratique et à la tradition

Les concours de sonneurs sous la Troisième République

La musique instrumentale n'échappe pas à cet engouement et les couples d'instrumentistes biniou‐bombarde ont pu dès la fin du XIXe siècle participer aux premiers concours publics organisés à l'époque. La société urbaine de la Troisième République découvre alors avec intérêt les musiques populaires que s'attachait à décrire le roman Les maîtres sonneurs de Georges Sand, publié en 1853. Ces premiers concours se tiennent plutôt dans des villes et sont organisés pour apporter une couleur locale et exotique à une industrie touristique naissante. Le premier d'entre eux, programmé pendant un concours régional agricole, a lieu à Saint‐Brieuc en 1881 et une quarantaine de concours de sonneurs lui succèdent au cours des cinquante années qui suivront (il est recensé 47 concours entre 1881 et 1939).
La très grande majorité de cette première génération de concours sont organisés en Basse‐Bretagne : cinq d'entre eux seulement concernent la Haute‐Bretagne quand tous les autres se concentrent majoritairement sur la côte sud, en pays Vannetais et Basse‐Cornouaille. La motivation première des organisateurs se porte sur l'aspect touristique et les promoteurs de ces concours, bien avant des considérations d'ordre musical, insistent sur le relief que ces événements apportent aux saisons estivales. Il est par exemple porté un intérêt particulier au fait que les sonneurs portent des costumes traditionnels bretons et dans certains concours où le port de ces costumes est même décrété obligatoire, les sonneurs se plient à la règle en abandonnant leurs tenues quotidiennes pour revêtir celles de leurs grands‐parents abandonnées depuis longtemps mais jugées plus conformes aux attentes. Les couples de sonneurs biniou‐bombarde sont véritablement mis en scène à l'occasion de ces fêtes et défilent en ville avant de concourir.
Les organisateurs de ces concours font principalement partie des sociétés folkloristes ou musicales de l'époque. Ainsi l'Union régionaliste bretonne, née en 1898, fait du biniou et de la bombarde les instruments "nationaux" de la Bretagne et des symboles emblématiques de la musique populaire bretonne au détriment de toutes les autres pratiques instrumentales présentes dans la région. Ce groupement accompagnera de nombreuses éditions de son congrès annuel d'un concours de sonneurs. La naissance des premières fêtes folkloriques au début du XXe siècle participe largement à cette mise en scène du couple biniou-bombarde.
Le Pardon des fleurs d'ajoncs dont la première édition est organisée à Pont‐Aven en 1905 à l'initiative de Théodore Botrel comprend un concours de sonneurs. Les nombreuses fêtes folkloriques qui suivront cette première édition ne s'accompagnent pas toujours de concours de sonneurs, mais font toujours appel aux services de ceux‐ci pour accompagner les premiers groupes de danseurs costumés qui se forment dès le début du XXe siècle.
La participation des sonneurs à ces premiers concours est variable. Parfois très importante comme à Vannes où s'affrontent 63 couples de sonneurs en 1892, à Brest où on dénombre 42 couples le 11 août 1895, ou encore à Quimperlé en 1901 avec 50 couples, cette participation décline fortement dans les années qui suivent la guerre de 14 : beaucoup de concours organisés dans les années 1920 ne comptent guère plus de 4 à 5 couples, si l'on excepte le concours de Huelgoat qui accueille 25 couples en 1921. La dernière édition de cette première génération de concours est organisée en 1939 avant la dernière guerre et ne rassemble que 12 sonneurs à Vannes.
La prestation musicale des sonneurs présents dans ces concours a lieu en public, en général sur une estrade décorée pour la circonstance et où se tient le jury composé de personnalités des mouvements musicaux et folkloriques du moment ainsi que de notables. Les témoignages sur ces concours font apparaître le profond décalage existant entre le milieu des folkloristes éclairés, des notables et organisateurs de ces compétitions tentant d'imposer leur point de vue sur ce que devrait être une musique bretonne de référence et la pratique musicale de terrain des sonneurs de l'époque. Les juges ont souvent à faire face à des airs et styles de jeu qui leur sont totalement inconnus quand ils attendent un répertoire aisément identifiable comme l'air de la chanson an hini goz officialisé par les
bretons lettrés de Paris dès le milieu du XIXe et présenté par les militants et folkloristes de l'époque comme un air authentiquement breton. De leur côté les sonneurs ne sont pas en reste pour montrer leurs capacités à interpréter les airs en vogue à la capitale.

La naissance du rendez-vous annuel de Gourin

Au tournant de la guerre, le paysage de la pratique instrumentale biniou-bombarde subit une profonde mutation avec l'adoption de la cornemuse écossaise par des musiciens de la jeune génération et la création des premiers ensembles instrumentaux mixant pupitres de bombardes, de cornemuses et de tambours, ensembles qui deviendront plus tard les bagadoù. La création de Bodadeg ar Sonerion (Assemblée de sonneurs) en 1943 à l'initiative de Polig Monjarret marque le début d'une structuration importante de ce mouvement musical et d'un engouement sans précédent pour ces ensembles instrumentaux. De 300 sonneurs inscrits à la B.A.S. en 1946, on passe au milieu des années 1950 à plus de 3 000 adhérents et on compte quelques 100 bagadoù et 100 cercles de danseurs à la même époque.
Dans ce contexte, les cadres de la B.A.S. décident de relancer un concours afin de créer une émulation parmi les sonneurs et de participer à la sauvegarde de la musique traditionnelle. Ce premier concours est organisé à Quimper lors des fêtes de Cornouaille de juillet 1949 autour d'un jury constitué essentiellement des membres fondateurs de la B.A.S. (Polig Monjarret, Dorig Le Voyer, Jef Le Penven,...). Des sonneurs de l'ancienne génération y participent (Gus Salaün, Fañch Bodivit, Barnabé Le Liboux) au côté des sonneurs nés dans la mouvance du renouveau de la pratique instrumentale (Loeiz Roparz, Marcel Le Guével, Germain Le Grumelec, Emile Allain...). Ce premier concours n'aura pas de suite, du moins sous cette forme, puisque le concours de sonneurs à danse des fêtes de Cornouaille (trophée de "la plume de paon") existe depuis 1958. Les années suivantes, la B.A.S. met l'essentiel de son énergie à la promotion et au développement des bagadoù, alors en plein essor.
Il faut attendre l'initiative de l'abbé Le Poulichet en 1955 pour voir naître un nouveau projet. Celui‐ci contacte la B.A.S. pour incorporer un pardon des sonneurs au pardon de Saint Hervé qui se tient à Gourin (56) au début du mois de septembre. Près de 200 sonneurs se retrouvent sur place cette année‐là accompagnés par de nombreux cercles celtiques et danseurs. Le succès de cette journée et le cadre de la fête donnent l'idée à Polig Monjarret et la B.A.S. d'y organiser un concours les années suivantes et de s'adjoindre le soutien du comité des fêtes de Gourin. Grâce à ce partenariat, le concours s'ancre
solidement à Gourin, le comité des fêtes prenant en charge l'organisation matérielle sur place et la recherche de prix pour les concurrents quand la B.A.S. met en place un règlement et constitue les jurys.
Le règlement établi par la B.A.S. impose certains critères aux candidats : accord parfait des instruments, port d'un costume breton, fidélité aux quatre régions musicales tracées par la B.A.S. quant au répertoire choisi, etc. Ce règlement encadre également les trois épreuves du concours (mélodie, marche et danse) et stipule que chaque couple de sonneurs doit préparer ces trois épreuves en puisant dans le répertoire d'un et d'un seul terroir. Ces derniers principes sont restés inchangés depuis 1957 et président toujours à l'actuel concours. Dès lors, le concours de la Saint Hervé à Gourin s'inscrit durablement dans le calendrier. Les premières années, il accueille indifféremment des couples bombarde-biniou et des couples bombarde-cornemuse
qui se mesurent dans les trois épreuves. La nouvelle formule musicale bombarde-cornemuse s'est en effet imposée au fil des années dans le milieu des sonneurs au fur et à mesure du développement des bagadoù et de l'augmentation de leurs effectifs. Elle tend dans ces années 1950 à être préférée au couple traditionnel bombarde–biniou qui apparait aux yeux de nombre de jeunes sonneurs de l'époque comme une formule plus difficile d'approche. Les deux duos sont également désignées sous les appellations suivantes, toujours utilisées par certaines personnes aujourd'hui : le couple bombarde-biniou s'entend appeler bombarde-biniou kozh (litt. vieux biniou), voire tout simplement catégorie kozh ou couple kozh et le couple bombarde-cornemuse est aussi appelé bombarde-biniou braz (grand biniou) ou catégorie braz, ou encore couple braz. A ce sujet il importe de signaler qu'aujourd'hui nombre de sonneurs considèrent impropre et dévalorisante l'appellation kozh (vieux, ancien, sous‐entendu "d'un autre âge") et lui préfèrent les premiers intitulés bombarde-biniou et bombarde-cornemuse plus neutres et conformes à la réalité.
Après quelques éditions du concours de Gourin, les organisateurs décident de créer deux catégories permettant aux deux formules musicales de concourir séparément. Peu à peu, sous l'influence de sonneurs de premier plan et de personnalités musicales dont beaucoup sont émigrés en région parisienne, on assiste à un renouveau du biniou, même si la catégorie bombarde-cornemuse impose largement sa suprématie les premières années. Le concours de la catégorie bombarde-biniou apparait peu à peu au fil des éditions comme le garant d'une tradition ancienne de jeu et influence nombre de jeunes sonneurs qui compteront dans les décennies qui suivront. Le soutien de la B.A.S. et des organisateurs de Gourin à ce renouveau se manifestera très tôt au travers des dotations importantes et des prix qui seront attribués à ce concours pour le valoriser et contribueront à élever son niveau technique.
Le concours devient rapidement le "Championnat de Bretagne des sonneurs" et la B.A.S. crée une "commission couple" en 1962 pour réunir les sonneurs de couple, promouvoir cette pratique instrumentale, former de nouveaux sonneurs et assurer le lien entre les anciens sonneurs et les jeunes générations. A partir cette même année, face à une fréquentation en hausse au Championnat de Bretagne, elle met en place des compétitions départementales pour sélectionner les finalistes qui s'affrontent à Gourin. Ces rendez‐vous seront l'amorce des nombreux concours qualificatifs existant partout en Bretagne aujourd'hui et qui permettent aux nombreux couples de sonneurs de trouver alors des terrains d'expression. C'est à cette époque qu'on assiste à l'émergence d'une nouvelle génération de sonneurs volontiers frondeurs et indépendants, échappant pour beaucoup d'entre eux au contrôle de la B.A.S. Le milieu musical breton n'échappe pas aux bouleversements qui traversent la société de l'époque ni à la politisation, à l'esprit revendicatif et contestataire des nouvelles générations. Le costume est peu à peu abandonné dans les concours au profit des jeans ou de tenues de ville et il ne sera plus imposé aux concurrents à partir de 1975. La buvette devient un élément central du concours où les prestations musicales des uns et des autres sont largement commentées, tout comme les décisions des jurys. Des différends entre la B.A.S. et un groupement de sonneurs de couple, conjugués à un léger fléchissement de la fréquentation, amènent le concours à quitter provisoirement Gourin et à devenir itinérant pendant deux ans (Il se tient à Pluvigner en 1979, puis à Lanrivain en 1980). Après une année 1981 sans championnat de Bretagne, celui‐ci reprend progressivement racine à Gourin où une nouvelle équipe dans laquelle on compte de jeunes sonneurs s'attelle à son renouveau.

La reconduction d'année en année des concours de sonneurs et du Championnat de Bretagne des sonneurs de couple de Gourin repose en totalité sur des énergies bénévoles et associatives. Cette manifestation d'ampleur régionale et les nombreux concours locaux qui s'y rattachent mobilisent beaucoup d'énergie et demandent des moyens importants pour assurer leur réussite et leur fréquentation par le public. Le succès actuel du Championnat de Gourin est dû aux efforts déployés par le comité organisateur, pour par exemple doter les concours de prix à la hauteur des ambitions de promotion de la musique instrumentale affiché par les acteurs de la manifestation, ou encore pour planifier un large panel de concerts, expositions, animations et fest‐noz assurant une participation croissante du public.
Même si le Championnat de Bretagne des sonneurs de couple de Gourin se porte plutôt bien en ce moment et génère dans son sillage des concours locaux nombreux et fréquentés, cela ne doit pas nous faire oublier que l'équilibre peut être fragile et que de manière cyclique, le Championnat de Gourin et les concours locaux ont dû se reconstruire dans le passé et retrouver de l'énergie et de nouvelles forces pour rebondir. Souhaitons lui de poursuivre dans cette voie.

Les enregistrements et collectes sonores des concours de sonneurs

Dès la première édition du renouveau des concours de sonneurs en 1949 à Quimper, le Musée national des Arts et Traditions Populaires procède à un enregistrement des épreuves du concours. Cette première captation sera suivie de beaucoup d'autres et l'apparition des premiers magnétophones à bandes puis à cassettes, leur généralisation dans le public permettront le lancement d'un vaste mouvement de collecte qui donnera naissance à l'association Dastum en 1972. Dans ce contexte, les nombreux concours de sonneurs qui apparaissent dans les années 1970 seront des lieux privilégiés où les passionnés de musique traditionnelle et les jeunes générations de sonneurs viendront enregistrer leurs confrères et rechercher du répertoire. De nombreux témoignages sonores existent pour les concours de cette époque et ont été versés aux archives sonores de Dastum où ils sont aujourd'hui accessibles à la consultation. L'association Dastum poursuit son travail d'inventaire des collecteurs possédant des fonds restant à numériser et à sauvegarder. Ces fonds sonores sont autant d'enregistrements de référence pour toutes les personnes s'intéressant aujourd'hui à la pratique de la musique de couple : sonneurs, enseignants de musique, élèves, membres des bagadoù...

Afin de développer la diffusion de ce patrimoine et sa consultation par le public, Dastum a établi depuis plusieurs années des partenariats avec des écoles de musique, conservatoires, bagadoù, centres documentaires et médiathèques pour l'ouverture en leur sein de points de consultation des archives sonores, leur donnant ainsi accès sur place à ces collections. Ce réseau s'est fortement développé ces dernières années et compte ainsi 83 points de consultation fin 2014. Enfin, pour répondre à la demande de personnes individuelles, Dastum a mis en place un dispositif depuis 2012 leur permettant de bénéficier d'un accès personnalisé pour consulter ces enregistrements à distance. 290 consultants en sont bénéficiaires fin 2014 et la demande ne cesse de croître.
Peu d'éditions sonores ont concerné les concours proprement dit. Cependant, dès les années 1980, on en trouve de très nombreuses illustrations sonores dans les éditions des journaux parlés sur cassettes en langue bretonne (Kazetenn ar Vro Plin, Kazetenn Bro Dreger, Kazetenn ar Menez, etc...) et l'apparition des radios locales de pays contribuera largement à la promotion et la diffusion de ces concours. Ainsi les archives sonores des deux radios locales les plus anciennes créées dans les années 1980, Radio Kreiz Breizh et Radio Bro Gwened, recèlent de très nombreux enregistrements des concours de l'époque. Signalons au passage que toutes les éditions des journaux parlés sur cassettes sont aujourd'hui sauvegardées et consultables à Dastum et que des partenariats sont en cours
avec les radios locales pour le traitement de leurs archives.

Les éditions sonores concernant les sonneurs de couple

Peu de concours ont donné lieu à des éditions sonores qui leur soient spécifiquement consacrés (voir ci‐dessous quelques exemples). Par contre de nombreux couples de sonneurs ayant été consacrés à Gourin ont profité de la notoriété que leur donnait le titre de champions de Bretagne pour graver un disque ou un CD. On notera cependant que, à la fin des années 50, le concours de Quimper offrait à ses lauréats l'enregistrement d'un disque chez Mouez Breiz ! Ce fut le cas, notamment, des frères Louët, et semble‐t‐il de Pierre Guillou.
On trouvera ici un classement par ordre chronologique d'un choix d'éditions sonores consacrés à la musique de couple.

- GUILLOU Pe ; PERON Yann. Per Guillou, Yann Peron, 1er prix au concours des Sonneurs des fêtes de Cornouaille 1961,  Mouez Breiz, 1961 [Disque vinyle 33 tours]

- PEZENNEC Martial ; LE POUPON Sam. Noce bretonne à Plouray, Mouez Breiz, 1964 [Disque vinyle 33 tours]

- BARON Jean ; ANNEIX Christian ; LE MEUR Yann ; TOUTOUS Miche. Bombarde et biniou koz, Ar Folk, 1976 [Disque vinyle 33 tours]

- CREPILLON Pierre ; BIGOT Laurent ; MOLARD Patrick. Ar Sac'h Ler, Coop Breizh, 1989 [Disque vinyle 33 tours]

- Fête plin du Danouët Bourbriac 15 août 1993, Collection Chanteurs et musiciens de Bretagne n°8,  Dastum, 1993 [Livret‐Cassette]

- Sonneurs de couple biniou-bombarde. Les enregistrements historiques, CD faisant partie de la collection "Anthologie des chants et musiques de Bretagne", édité par Le Chasse Marée / ArMen, 1994 [CD]

- Bombardes et binious de la Montagne. Rétrospective du trophée Per Guillou, Collection Chanteurs et musiciens de Bretagne n°9, Dastum, 1995 [Livret‐Cassette]

- BARON Jean ; EPINETTE Georges. Hommage à Jean Magadur / Inour de Yann Magadur, Keltia Musique 1995 [CD]

- 40e championnat de Bretagne des sonneurs par couple Gourin, Coop Breizh, 1997 [CD]

- Roland BECKER trio. L'Orchestre National Breton,  éditions Coop Breizh, 1998 [CD]

- LOTHODE Fabrice ; CADUDAL Jean‐Yves ; MAHE Dominique ; AUDRAN Yannick. Poch bras ha sac'h bihan, Globe Music, 2000 [CD]

- BERTHOU Yves ; MOLARD Patrick. War roudoù Leon Bras, Tradition vivante de Bretagne, Dastum, 2002 [CD]

- LE NOAN Daniel ; MICHEL Alain. An Eured ou la folle journée, An Naer Produktion, 2003 [CD]

- 30 vloaz, festival Plinn du Danouët, Dastum Bro Dreger, 2005 [Livre‐CD]

- LE GOFF Jean‐Elie ; LE HETET Jacky ; PHILIPPE Daniel ; BERTHOU Gwendal ; THOMAS André. An toull kar, Coop Breizh, 2005 [CD]

- Pays bigouden / Ar Vro Vigoudenn. Sonneurs et chanteurs traditionnels. Sonerien ha kanerien 'giz ar vro. Dastum et Dastum Bro Gerne, 2006 [CD]

- Festival Plinn du Danouët 2007, Association pour la restauration de la chapelle du Danouët, 2007 [double CD]

- LE BOT Didier ; CHEVROLLIER Hervé. An div stêr, Coop Breizh, 2013 [CD]

- Etc.

Enquête "binioubombarde"

- COLEOU Jean‐Yves ; MALRIEU Patrick ; COLLEU Michel, 1988. Enquête sonneurs biniou bombarde (dossier documentaire : iconographie, entretiens, biographies, etc.), Dastum.

Cette "Enquête sonneurs", initialement intitulée "Enquête sur les anciens sonneurs", regroupe une vaste documentation sur les sonneurs de biniou et de bombarde (9 dossiers, 6 classeurs, 1 fichier de 1000 à 1500 photos et un fichier de plusieurs centaines de fiches biographiques).
Ce corpus est le résultat d'un travail collectif mené pour l'essentiel dans les années 1980.
Dès le début des années 1980, un collectif informel de chercheurs (dont beaucoup de collecteurs et sonneurs vannetais) travaille sur ce sujet. L'idée émerge peu à peu de produire une publication. Les efforts se structurent alors et s'organisent autour de ce collectif informel, de Dastum et du Chasse‐Marée. Dans le cadre de l'objection de conscience, un étudiant en sociologie et sonneur, Jean‐Yves Coléou, travaille en 1987 et 1988, en lien avec Michel Colleu du Chasse‐Marée, à coordonner ce projet et à organiser la documentation. Un gros travail en réseau, avec de nombreux collaborateurs dans toute la Bretagne, permet de faire remonter de nombreuses informations sur les sonneurs (photographies, identifications, biographies, instruments, etc.). La publication envisagée ne verra pas le jour, mais la documentation amassée servira plus tard à d'autres ouvrages, dont les mémoires de maîtrise et de DEA en sociologie de Jean‐Yves Coléou (cf ci‐dessous), mais aussi le livre "Musique Bretonne Histoire des sonneurs de tradition" en 1998 au Chasse‐Marée ou encore le CD‐livret "Sonneurs de biniou bombarde Enregistrements historiques" chez le même éditeur.

Ouvrages et articles généraux traitant des concours de sonneurs et de la pratique instrumentale biniou-bombarde hier et aujourd'hui

- BIGOT Laurent ; COLLEU Michel. "Biniou-bombarde : aux origines d'une grande tradition" (I), in ArMen n° 59

- BIGOT Laurent ; COLLEU Michel. "Le couple biniou-bombarde : apogée, décadence et renouveau (II)", in ArMen n° 61

- BIGOT Laurent ; COLLEU Michel.  "Quand les sonneurs menaient la noce", in ArMen n° 73

- BIGOT Laurent ; COLLEU Michel.  "Conscrits et binious militaires", in ArMen n° 79

 -BIGOT Laurent ; COLLEU Michel.  "Musique bretonne au fil du temps", in ArMen n° 81

- BIGOT Laurent. "Quand on entend le bruit du biniou on ne peut s'empêcher de sauter", in Cornemuses, souffles infinis, souffles continus, Modal, 1991

- BURBAN Erwan. "Concours de musique : remembrement en cours ?", in Musique Bretonne n°214, p. 26, mai‐juin 2009

- COLEOU Jean‐Yves, 1991. Sonneurs de biniou et de bombarde Pratiques et représentations, Mémoires de maîtrise et de DEA en sociologie

- COLEOU Jean‐Yves, 1995. Des héritiers créateurs Une génération de sonneurs de couple contemporains, Mémoires de maîtrise et de DEA en sociologie

- DEFRANCE Yves. "Les concours de biniou sous la IIIe république ou la naissance du folklore", in Bulletin de la société archéologique du Finistère, Quimper, 1987

- DE PARADES Bernard ; MORVAN Christian ; POSTIC Fañch ; MALRIEU Patrick, 2003. Matilin an dall, suivi du Recueil d'airs de biniou et bombarde, Les amis de Bernard de Parades

- DASTUM, 1999. Instruments du diable, musique des anges (catalogue de l'exposition), Dastum

- LABBE Yves. "Polig Monjarret. Un pionnier du renouveau musical breton", in Musique Bretonne n°178, p. 30, mai‐juin 2003

- LABBE Yves. "Polig Monjarret. Un pionnier du renouveau musical", in ArMen n° 53

- LE MEUR Yann, 2002. Sonneur, Coop Breizh

- MARCEL‐DUBOIS Claudie. "Bombardes et binious", in Catalogue de l'exposition Bretagne art populaire, ethnographie régionale, 23 juin – 23 septembre 1951, MNATP, Paris, 1951

- NEDELEC J.. "Guillaume Léon", in Ar Soner n°14, 1950

- (COLLECTIF), 1998. Musique Bretonne Histoire des sonneurs de tradition, Chasse‐Marée

- BIGOT Laurent ; COLLEU Michel ; LABBE Yves, 2008. Musique Bretonne Histoire des sonneurs de tradition, Chasse‐Marée, Glénat (version condensée de l'ouvrage paru en 1998)

- POSTIC Fañch. "Jérôme Le Bihan, un héritier de Matilin an Dall", in Musique Bretonne n°191, p. 22, juillet‐août 2005

- QUIMBERT Charles. "Concours et pratiques amateurs : un lien indissociable ?", in Musique Bretonne n°213, p. 27, mars‐avril 2009

- VILLIEU Hervé, 1990. Binious et bombardes dans le Pays Rouzik à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle : l'exemple de Dinéault Trégarvan, mémoire École de musique de Pontivy

Articles consacrés aux concours qualificatifs du Championnat des sonneurs de couple de Gourin

- CORNIC Julien ; MORVAN Christian. "30 vloaz an Danoued, le plin à l'honneur", in Musique Bretonne n°192, p. 42, septembre‐octobre 2005

- JEGAT Myriam. "Roue Waroch 2003, stimuler les jeunes musiciens", in Musique Bretonne n°178, p. 8, mai‐juin 2003

- LEMOUX Pierrick. "Trente ans de concours à Monterfil", in Musique Bretonne n°202, p. 28, mai 2007

- LORIC Jean. "Trophée Roue Waroch, en direct de Plescop", in Musique Bretonne n°164, p. 10, janvier‐février 2001

- MICHENAUD Jacques. "14e Trophée Roñsed Mor. Quand concours rime avec fête", in Musique Bretonne n°166, p. 14, mai‐juin 2001

- MUSIQUE BRETONNE, "Festival de la dañs Leon, pèlerinage aux sources", in Musique Bretonne n°169, p. 16, novembre‐décembre 2001

- (COLLECTIF),2006. Musique traditionnelles de Bretagne – Concours, joutes et rencontres, Musique et danses en Bretagne

- PHILIPPE Jef, "Concours de dañs fisel, les origines d'un illustre championnat de terroir", in Musique Bretonne n°197, p. 32, juillet‐août 2006

- RIVOALEN Sylvie. "15 ans déjà ! Le Trophée Per Guillou", in Musique Bretonne n°160, p. 14, mai-juin 2000

Articles consacrés au Championnat des sonneurs de couple de Gourin

- CORNIC François. "Gourin 2009, des surprises, des découvertes et des sonneurs", in Musique Bretonne n°217, p. 19, novembre‐décembre 2009

- DASTUM. "Championnat des sonneurs à Gourin, une édition 2005 dans la continuité", in Musique Bretonne n°193, p. 18, novembre‐décembre 2005

- GANNE Christophe. "Championnat de Gourin, l'année des Trégorrois", in Musique Bretonne n°157, p. 10, octobre‐novembre 1999

- JACQ Jean‐René. "Championnat de Bretagne des sonneurs en couple", in Musique Bretonne n°150, p. 12, juillet‐août 1998

- MICHENAUD Jacques. "Beau fixe sur Tronjoly, Championnat de Bretagne 2001", in Musique Bretonne n°169, p. 18, novembre‐décembre 2001

- QUINIOU Didier. "Championnat de musique traditionnelle, le duo libre a trouvé ses marques", in Musique Bretonne n°185, p. 40, juillet‐août 2004

- RIVALLAIN Yann, "Le championnat de Bretagne des sonneurs", in ArMen n° 141

L'association Dastum, rédactrice de cette fiche d'inventaire, a rassemblé depuis sa création en 1972 un nombre important d'interviews, d'entretiens, de témoignages ainsi que d'enregistrements de sonneurs de biniou‐bombarde. Certains de ces témoignages ont donné lieu à des articles publiés dans la revue Musique bretonne. La rédaction de la fiche est basée sur la rencontre régulière avec plusieurs centaines d'acteurs de la pratique (sonneurs de tradition, sonneurs de la jeune génération, organisateurs, public), ainsi que sur l'observation et l'implication directe à tous les stades de cette pratique (collecte, pratique et transmission, recherches et enquêtes, publications, organisation d'événements).

Les guides de la musique bretonne

L'association Dastum a édité trois guides sur la musique bretonne en 1990, 1993 et 2000, comportant dix‐sept rubriques et recensant les acteurs de la musique bretonne : musiciens et chanteurs, groupes musicaux, bagadoù et cercles celtiques, associations, festivals et concours.... Tous ces guides comportent trois rubriques recensant pour la première les sonneurs, musiciens et chanteurs, pour la seconde les associations et structures impliquées dans des actions de formation, d'animation et de promotion de la musique et culture bretonne, et enfin les fêtes, festivals et concours organisés en Bretagne avec les contacts des personnes ressources et organisateurs. Tous ces travaux d'inventaire, tout comme la rédaction de la fiche ici présente, ont été conduits en relation étroite avec les personnes intéressées.

- MOELO Serge, 1990. Guide de la musique bretonne, DRAC‐DRJS‐Dastum‐SKV, 199 p.

- DASTUM, 1993 (2e édition, revue et augmentée). Guide de la musique bretonne, Dastum‐Skol Uhel ar Vro:Institut culturel de Bretagne, 286 p.

- DASTUM, 2000 (3e édition, revue et augmentée). Guide de la musique bretonne, Dastum, 446 p.

Un petit guide a été édité sur le même modèle en 2006 dans le Trégor‐Goëlo pour faire l'inventaire des acteurs de la musique et de la culture bretonne sur ce territoire :

- AL LEVRIG, 2006. Roll sonerien ha kevredigezhioù sevenadur Breizh e Treger ha Goueloù – Annuaire des musiciens et des associations culturelles bretonnes du Trégor Goëlo, Al Levrig

Ces guides soulignent tous au passage combien la dynamique actuelle de la musique bretonne repose en grande partie sur l'immense travail bénévole du mouvement associatif en Bretagne. Ils montrent également l'étendue et la diversité des champs investis par le mouvement associatif : collecte, animation, promotion, diffusion de l'information, enseignement, transmission,...

Personne (s) rencontrée (s)

Différentes personnes depuis 1972 à nos jours.

Localisation (région, département, municipalité)

Bretagne.

Dates et lieu(x) de l’enquête : Côtes d'Armor (22), Finistère (29), Ille-et‐Vilaine (35), Loire‐Atlantique (44) et Morbihan (56) - Bretagne.
Date de la fiche d’inventaire : Septembre 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Association Dastume, Bretagne.
Nom du rédacteur de la fiche : Association Dastum; Bretagne.

N° d'inventaire Ministère Culture : 2014_67717_INV_PCI_FRANCE_00338
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk297

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Championnat_des_sonneurs

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