La cueillette est ici entendue comme l'acte de rechercher et de ramasser certaines espèces de plantes sauvages dans le but de les utiliser.
La cueillette des plantes sauvages ou ramassage des simples est une pratique sociale vivante en Bretagne. Elle se rattache à des savoir-faire et des traditions orales propres aux territoires sur lesquels elle s'exerce et se pratique dans un cadre domestique, professionnel ou de loisir.
La cueillette est ici entendue comme l'acte de rechercher et de ramasser certaines espèces de plantes sauvages dans le but de les utiliser. Elle peut être orientée vers différents usages ; les utilisations médicinales et alimentaires des plantes sont les deux principaux motifs évoqués par les praticiens d'aujourd'hui, cependant, les pratiques ludiques (dépiauter une pâquerette en récitant quelques vers, souffler sur un pissenlit, fabriquer une poupée en coquelicot etc.), décoratives ou encore rituelles2 n'ont pas disparues. La cueillette se pratique dans l'environnement plus ou moins proche des zones d'habitations, lors de promenades ou aux abords de la propriété, selon les besoins. Elle implique des relations ténues avec l'environnement naturel ; l'ère industrielle a donc largement contribué au délitement d'une grande partie des connaissances liées à cette pratique.
Les usages de la flore font intervenir des savoirs et savoir-faire issus d'une tradition tout à la fois populaire et savante (voir "transmission"), ils sont une fenêtre sur l'organisation sociale des hommes qui peuplent un territoire et informent sur les connaissances du milieu mais aussi les représentations de la santé et du corps, les modes d'alimentation, la division sociale des sexes etc. "À bien des égards, parler des plantes revient à parler des humains."3
Le ramassage des simples peut être pratiqué en amateur pour une consommation dans un cadre domestique mais est également en lien avec des pratiques professionnelles comme celles des herboristes ou des animateurs (de cours de cuisine aux plantes sauvages par exemple). S'ajoutent à ces deux manières de pratiquer, les cueilleurs qui sont dans une démarche de collectage des savoirs auprès des populations locales. Ces modes de cueillette ne sont pas exclusifs les uns des autres.
2 Cf. fiche d'inventaire du patrimoine culturel immatériel "Barrin ar mae - la pose de la branche de mai".
3 Laurent Gall in Réseau Flora Armorica, Op.cit.
Zone de l'enquête : L'enquête a été réalisée auprès de professionnels et de particuliers praticiens du ramassage des simples, tous résidant sur le territoire breton sans périmètre restreint (voir partie Données techniques).
Onguents, pommades, préparations culinaires, tisanes, décoctions, jouets éphémères etc.
L'huile de millepertuis, recette proposée par David Guégan, animateur au Centre Régional d'Initiation à la Rivière, lors de la sortie "Plantes médicinales et gastronomiques" du 22 août 2013 à Belle-Isle en Terre :
"Cette huile à des vertus calmantes, on l'utilise contre les brûlures mais elle rend la peau photosensible donc attention à ne pas l'utiliser au soleil. On l'applique plutôt le soir. Il faut remplir de boutons et de fleurs juste ouvertes un récipient en verre et recouvrir d'huile végétale : d'olive ou d'amande douce. On laisse ensuite le bocal trois semaines au soleil puis une semaine à l'ombre en remuant de temps en temps et on la conserve au frigo. Les fleurs sont cueillies généralement autour de la saint jean et d'ailleurs l'huile pouvait être traditionnellement utilisée à cette occasion pour les gens qui s'amusaient à sauter par dessus le feu de saint Jean et se brûlaient."
David GUÉGAN, Entretien du 22 août 2013.
Les types de transmission sont multiples : apprentissage direct dans le cercle relationnel familial et amical ou indirect par le biais d'ouvrages de botanique ou d'herboristerie par exemple. Autrefois chaque famille transmettait sa propre pharmacopée de génération en génération.
"Il reste des gens qui connaissent, moi j’ai rencontré une dame de 80 ans qui a appris avec sa grand-mère et sa mère et elle connait énormément de choses sur les plantes, pour manger, pour se soigner. Moi, mon père ne m'a pas transmis son savoir alors j'ai fait des études..."4
La transmission inter-genérationelle est assez peu présente dans le discours des personnes rencontrées lors de l'enquête. Il semble que la transmission soit plutôt guidée par la démarche personnelle des cueilleurs qui font leur apprentissage par le biais des livres ou des activités proposées par des professionnels du tourisme, du patrimoine ou de la santé. Marie-Renée Rupin qui a fait de cette passion son métier en installant son gîte "Aux Bonnes herbes" s’est sensibilisée et formée avec des livres :
"Je me souviens, mes parents avaient un guide de la route et à la fin il y avait des planches avec les monuments historiques, l'art gothique, les champignons... et il y avait les fleurs. J'étais tout le temps sur cette planche là. Je n'arrivais pas forcément à savoir le nom de la plante que je trouvais dans la nature mais je les regardais !"
Les cueilleurs autodidactes puisent leurs connaissances et s'inspirent souvent indifféremment des différentes sources pour se constituer leur propre carnet de cueillette :
"J'achète des livres de vulgarisations parce qu'avec une Flore [livre de botanique] c'est difficile de s'y retrouver mais j'utilise les deux."5
Les différents modes de transmission interagissent dans le parcours des praticiens :
"Je ne sais plus si j'ai lu ça dans un livre ou si quelqu'un me l'a dit mais je connais ça depuis longtemps : on cueille le plantain, pour soulager des piqûres d'orties par exemple, il y en a partout alors c'est pratique."6
Cela dit, la cueillette est un domaine où les connaissances scientifiques et les connaissances d'une population qui côtoie et utilise la flore au quotidien se croisent et s'opposent parfois. Les modes de reconnaissance pour des plantes comestibles sont, par exemple, différents de la classification savante. Cette dernière s'appuie sur les fleurs alors que les plantes comestibles sont souvent ramassées par les cueilleurs en dehors des périodes de floraison ou de végétation. La cueillette fait donc appel à une intelligence annexe, "un livre du monde dont aucun livre ne saurait rendre compte"7.
Autre type de transmission, les structures liées au tourisme culturel ou à la formation dans le domaine de la santé attirent et sensibilisent un public de plus en plus averti aux problématiques environnementales. En proposant des ateliers de découverte et des formations autour des plantes sauvages comme le fait l'association Cap Santé, ils renouvellent cette pratique de la cueillette. La transmission passe donc aussi par des ateliers, des balades à la découverte des plantes, des cours de cuisine. La cueillette devient en quelque sorte un objet patrimonial.
Sorties botaniques organisées par l'association Cap Santé :
Les sorties botaniques de Cap Santé sont animées par des botanistes expérimentés, formés dans l’association, par l’ARH (Association pour le Retour de l'Herboristerie) ou en écoles spécialisées. C’est non seulement un moment privilégié pour identifier les plantes de notre région, mais aussi pour connaître leur histoire, leurs bienfaits pour la santé, leur toxicité ou leur utilisation dans d’autres domaines. C’est aussi une occasion pour découvrir des sites préservés et remarquables de notre région, comme les sentiers du bocage énéourien, les alentours de l’Abbaye du Relecq ou encore les rives du canal de Nantes à Brest… (Extrait du site internet de l'association Cap santé )
4 Entretien avec Florence Créachcadec, décembre 2012.
5 Enquête de terrain mai 2013
6 Enquête de terrain août 2013
7 LIEUTHAGI Pierre, 1998. La plante compagne, Pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe Occidentale, Actes Sud, Arles.
Autrefois, des colporteurs faisaient le tour des campagnes en vendant leurs marchandises et leurs savoirs. Loeiz Ar Floc’h (1867-1936), chanteur, colporteur et herboriste né à Bodilis est resté célèbre grâce à la parution d'un ouvrage sur les plantes médicinales de Bretagne8. La population des campagnes possédait souvent des livres de médecine populaire comme celui-ci ou celui de Beauvillard : Le médecin des pauvres9, les plantes étaient l'une des principales sources de soins consignés dans ce type d'ouvrage.
L'utilisation des plantes dans la sphère domestique était donc très courante et s'est progressivement raréfiée au cours du XXe siècle. On utilisait des remèdes pour soigner l'homme mais aussi les animaux ; les médecines populaires humaines et vétérinaires ayant toujours été très proches. La graine de lin par exemple était utilisée pour résoudre la constipation chez les bovins aussi bien que chez leur propriétaire.
Il est difficile de faire une distinction entre les usages thérapeutiques et médicinaux, les orties ou les pissenlits étaient consommées en prévention et en purge sous forme de salade mais les enquêtes de Flora Armorica révèlent que manger les herbes sauvages n'est pas un acte neutre aujourd'hui :
"Ces herbes sauvages représentent une denrée alimentaire controversée, à Quintin Duault entre Callac et Rostrenen, les enquêtes révèlent un refus par la population d'effectuer des cueillettes de la flore sauvage comestible sur le pissenlit : "ce sont les étrangers qui en mangent pas les gens d'ici.""10
Dans l'imaginaire collectif, la cueillette, contrairement à la chasse, ne prête pas à la vaillance et l'on imagine souvent le ramassage des plantes comme assez primitif, passif mais aussi synonyme de rétrogradation sociale, de pauvreté. Les plantes cultivées quant à elles, sont mieux perçues, elles sont synonymes de passage à la civilisation, en témoigne le terme de "culture".
Mais l'alimentation végétale reste peu valorisée dans la plupart des sociétés modernes, elle est mise en opposition avec l'alimentation carnée. Le rapport à l'animal est ainsi hiérarchiquement placé au dessus de celui entretenu avec les plantes ; la chasse est synonyme de l'évolution de l'homme contrairement à la cueillette qui est vue comme un simple complément nutritif ou gustatif. Ces idées reçues qui placent le ramassage des simples en bas de l'échelle de l'alimentation ignorent la complexité des savoirs que la cueillette met en œuvre. Cette pratique constitue la base alimentaire de l'homme préhistorique et garde une fonction vitale et civilisatrice d'importance au Moyen-âge (tannerie, construction, alimentation, médecine etc.).
"Cette lecture du monde [la cueillette] nécessaire à la vie est aujourd'hui assimilée à une activité ludique alors qu'elle a sauvé de la mort. La flore sauvage était indispensable en temps de disette : graminées fauchées sur les talus, écorces, graines etc."11
Dans le cas des usages médicinaux, le rapport aux plantes révèle une contradiction importante dans le discours de la médecine conventionnelle d'aujourd'hui : la plupart des médecins ou pharmaciens restent très sceptiques face aux remèdes naturopathiques ou à l'usage quotidien des plantes médicinales qui sont ainsi classés du côté des croyances populaires. Paradoxalement ils mettent souvent en garde contre le fait d'utiliser des plantes ou leurs dérivés qui peuvent être de puissants poisons ou entrainer des dérèglements. Ils admettent aussi que la plupart des médicaments synthétisent de manière chimique les molécules actives trouvées dans les plantes. L'origine de ce paradoxe qui juge la plante comme à la fois inutile en elle-même et à la fois puissante trouve son explication dans l'historique des métiers de médecin, de pharmacien, d'apothicaire et d'herboriste qui ont connu d'importantes discordes, mais aussi dans l'aspect commercial et industriel qui impliquent d'importants conflits d'intérêts12.
Le métier d'herboriste
L'herboriste est le professionnel de la plante, celui qui fait le lien entre l'homme et cette dernière. Il est capable de reconnaître et de préparer les simples mais aussi de conseiller les utilisateurs. Dans le droit français, le métier d’herboriste a existé pendant 150 ans et a été supprimé sous le régime de Vichy. Il est donc interdit depuis 1941.
Aujourd'hui des conflits d'intérêt entre les pharmaciens et les herboristes bloquent la situation et il n'existe pas de statut pour ces derniers. Selon Therry Thevenin, producteur-herboriste et secrétaire général du Syndicat des SIMPLES (Syndicat Inter-Massifs pour la Production et l’Économie des Simples), il existe 25 000 espèces de plantes médicinales dans le monde. En France 1500 espèces ont été répertoriées comme ayant des propriétés médicinales, 500 sont inscrites dans la pharmacopée française mais demeurent sous monopole pharmaceutique à l'exception de 148 plantes qui ont été "libérées" en 2008 comme le disent les militants pour le retour de l'herboristerie. En Bretagne, le sénateur finistérien, Jean-Luc Fichet, veut relancer cette profession, mais l’ordre des pharmaciens s’y oppose. Une proposition de loi a été déposée au Sénat en 2012.
8 ROUSSEL Claude-Youenn, 2007. Plantes médicinales et traditions en Bretagne, suivi de Légendes des simples par l’Abbé Victor le Maréchal, Keltia Graphic, Spézet.
9 Docteur Beauvillard, 1914. Le médecin des pauvres et les 2000 recettes utiles, Féron et Beauvillard, Paris.
10 Réseau Flora Armorica, 2011. Savoirs populaires sur la flore en Centre Ouest Bretagne : dastumadeg kentañ : premières cueillettes, Carhaix-Plouguer.
11 LIEUTAGHI Pierre, 1996. Le livre des bonnes herbes, Actes Sud, Arles.
12 Voir à ce sujet l'émission radiophonique Terre à Terre, France Culture avec Thierry Thévenin, mai 2012 : http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-le-printemps-des-simples-2012-05-12
Les cueilleurs
La cueillette est une pratique ancienne qui connait de nouvelles formes et peut de moins en moins être considérée comme marginale. On assiste en effet aujourd'hui à une tentative de réappropriation de ces savoirs traditionnels ainsi qu'à l'apparition de nouveaux types de cueilleurs. Outre les personnes cueillant par habitude quelques pousses de ronces pour leur efficacité en cas de maux de gorge, on rencontre en cueillette de nouveaux habitants des communes rurales renouant avec un environnement qu'ils avaient quitté, des individus soucieux de mener une vie en accord avec des principes écologiques et, plutôt dans les circuits organisés, de nombreux jeunes retraités séduits par les ateliers ou les activités de plein air dont les balades à vocation botanique. Une grande proportion d'entre eux sont des enseignants en retraite heureux d'agrémenter leur marche à pied de quelques informations sur la nature qu'ils sillonnent.
Certains cueilleurs rencontrés au cours de l'enquête manifestent aussi fortement la volonté de connaître le territoire où ils vivent et font parfois un parallèle avec l'identité du territoire, évoquant ainsi les noms bretons des plantes et l'usage quotidien qu'en faisait leurs parents ou grands-parents. Le terme breton de louzou est fréquemment utilisé par les praticiens, il désigne à la fois la plante, la "mauvaise herbe" et le remède, il est souvent employé pour désigner le médicament ce qui témoigne de l'utilisation traditionnelle de la cueillette pour les soins en Bretagne.
La cause écologique
Il semble que la cause écologique, omniprésente dans les médias aujourd'hui, soit une des principales motivations qui incitent les cueilleurs à pratiquer cette activité respectueuse de l'environnement et loin des codes d'une société de marchandisation qu'ils déplorent : "c'est un peu un défi d'essayer de se débrouiller en utilisant les plantes qui nous entourent, c'est une forme de militantisme contre l'ultra-consommation et comme dans ma famille personne ne connaît ça, j'achète des livres, je fais des visites et après je ramasse dans mon jardin de quoi agrémenter une salade verte avec du nombril de Venus ou du pissenlit par exemple."13
On trouve de manière récurrente dans le discours des cueilleurs, l'idée de retour à la nature, de réappropriation de l'espace naturel qui va de pair avec une valorisation sociale de l'utilisation des simples, qui peut être comparée à la fierté de consommer des légumes du jardin et de ce qui est fait-maison en général.
"Dans ce monde où tout va vite, où l’on ne prend plus le temps, où l’on a créé un monde toujours plus indifférent à la nature et à ses rythmes, au fond de nous, nous aspirons toujours à un mode de vie plus proche de nos racines, plus paisible et plus authentique. (…) Cette approche à la nature je l’ai faite, entre autres, en m’intéressant aux plantes, herbes et fleurs qui nous entourent. Depuis mon enfance, l’envie de connaître les fleurs sauvages était très vive. Je passais beaucoup de temps à les observer. J’étais toujours en admiration lorsque je voyais une nouvelle fleur, et avec le peu de livres que je possédais à l’époque, je recherchais son nom. Ce retour à la nature s’est fait en 2008, lorsque je suis revenue habiter dans le lieu de mon enfance."14
Ces nouveaux praticiens cherchent notamment à atténuer un sentiment de perte de savoir, ils souhaitent retrouver les connaissances qui leur font défaut quand ils se promènent et se questionnent sur ce qui les entoure.
"Dans une société industrialisée où la spécialisation socio-économique ne cesse de se développer, la cueillette et la chasse sont parmi les dernières activités qui mettent en relation l'homme avec la flore et la faune sauvage."15
Plants de variétés médicinales vendus sur les marchés et cueillette des fleurs de Calendula
Du côté des professionnels, le militantisme est très présent dans le domaine de l'usage des simples, autant pour faire reconnaître leur métier auprès du grand public que pour protéger leur espace de travail et leur matière première et éviter que les savoirs ne tombent en désuétude : "il faut redonner à la plante la place qu'elle mérite" dit Benoît Bonnami, jeune herboriste qui œuvre pour la partage des savoirs autour des plantes. Son association "Le chant des herbes" basée sur la commune de Vieux-Marché (22) a créé une pépinière de plantes utiles et propose des stages sur la reconnaissance et l'usage des simples. Web : http://lechantdesherbes.wordpress.com
13 Enquête de terrain mai 2013.
14 Entretien avec Marie-Renée Rupin, décembre 2012.
15 BRIEN A. Meilleur. "Du ramassage à la cueillette. L'exemple des Allues dans les Alpes du Nord", in Études rurales, La chasse et la cueillette aujourd'hui, n° 87-88, Éd.EHESS, Paris, 1982 : 165-174.
Ateliers de cueillette, de cuisine, formations courtes (sur une journée) et longues (stages de plusieurs jours), balades découvertes organisées par les communes, les associations, les structures à vocation patrimoniale et culturelle etc.
Quelques exemples :
- Affiche du printemps des Simples organisé par l'association Cap Santé à Plouénour-Menez (29)
- Article en ligne Le télégramme, 22 mai 2013 :
La Journée des plantes, une première à à renouveler
Les organisateurs se réjouissent du succès de la journée des plantes avec 600 visiteurs. Les ateliers proposés ont séduit. Brigitte Bodiguel et Alain Le Doujet souhaitent renouveler l'expérience sur deux jours.
Des conférences
Les intervenants ont traité "le secret des plantes guérisseuses et les vieux remèdes" selon l'auteur Christophe Auray vétérinaire, "la révolution agricole de l'après-guerre à nos jours", "une analyse du fermier sur les efforts sur la qualité et la traçabilité". Des questions sur l'agriculture à dimension humaine ont été soulevées par Joseph Guénanten, ex-président de la FDSEA. Brigitte Bodiguel, présidente de la section botanique, a démontré la complémentarité de la plante et du médicament avec un débat pertinent sur les OGM.
Huiles essentielles
Puis, des senteurs d'huiles essentielles ont accueilli 130 personnes pour la conférence de Dominique Houdou, formatrice en aromathérapie. La bénévole a partagé son savoir sur les bienfaits et les dangers des plantes. Ont suivi un historique et la technique d'extraction : "Avec 100 % de produit actif la vigilance était de mise sur la qualité et la sécurité de leur utilisation. Médecine naturelle ne signifie pas anodine, a-t-elle insisté. Elles ne doivent pas être utilisées par les femmes enceintes et les enfants de moins de 7 ans". Qu'elles soient en diffusion, en massage ou par voie orale, les huiles essentielles sont la base des médicaments. Le débat s'est terminé sur les secrets de la lavande, de l'eucalyptus et autres senteurs bien connus de l'assemblée.
Ouvrages
- AMIR M. ; NICOLAS J. P., 2007. Vieux remèdes de Bretagne, éd. Ouest France, Rennes.
- AURAY C., 2011. Enquête sur les remèdes traditionnels en Bretagne, éd. Ouest France, Rennes.
- CARLIER V. ; GOSDOUE M. ; TREHIN L., 1998. La Bretagne en bonne santé : 28 plantes médicinales pour se soigner, Coop Breizh, Spézet.
- CHAMPOLION J-F., 1993. Les vieux remèdes bretons, éd. Ouest France, Rennes.
- DALLA BERNADINA S. (dir.), 2012. L’appel du sauvage, refaire le monde dans les bois, PUR, Rennes.
- GIRAUDON D., 2010. Traditions populaires de Bretagne. Du chêne au roseau, éd. Yoran Embanner, Fouesnant.
- KERVELLA G., 1991. Médecine et littérature en langue bretonne au XIXe et XXe siècles, éd. du Liogan, Brest.
- LIEUTAGHI P., 1996. Le livre des bonnes herbes, Actes Sud, Arles.
- Réseau Flora Armorica, 2011. Savoirs populaires sur la flore en Centre Ouest Bretagne : dastumadeg kentañ : premières cueillettes, Carhaix-Plouguer.
- ROUSSEL C.Y., 2007. Plantes médicinales et traditions en Bretagne, suivi de Légendes des simples par l’Abbé Victor le Maréchal, Keltia Graphic, Spézet.
- SÉBILLOT P., 1985. Le Folklore de France, Vol. 6, "La Flore", Imago, Paris.
Articles
- BOUILLON D., "Un ethnologue dans les parcs", in Terrain [En ligne], 1/1983, mis en ligne le 23 juillet 2007, consulté le 16 novembre 2012.
- GARRETA R., "Ces plantes qui purifient", in Terrain [En ligne], 31/1998, mis en ligne le 14 mai 2007, consulté le 08 novembre 2012.
- LIEUTAGHI P., "L’ethnobotanique au péril du gazon", in Terrain [En ligne], 1/1983, mis en ligne le 23 juillet 2007, consulté le 02 novembre 2012.
- PICON B., "Chasse, pêche, cueillette : un même objet support d’attitudes et de pratiques sociales différenciées", in Sociétés contemporaines [En ligne], 8/1991, consulté le 17 novembre 2012.
Personne(s) rencontrée(s)
- Association Flora Armorica, plusieurs antennes réparties sur le territoire breton. Flora Armorica est un réseau de collectage des savoirs ethnobotaniques sur le territoire breton qui concerne particulièrement des connaissances en voie de disparition. Aujourd'hui organisés sous forme d'association, les bénévoles encadrés par des ethnobotanistes pratiquent une ethnologie de sauvetage et oeuvrent contre l'extinction des savoirs en réalisant des enquêtes auprès des praticiens. Les enquêtes se font chez l'habitant, parfois au sein d'institutions d'accueil pour personnes âgées ou sur les espaces publics comme les marchés. La pratique de la langue bretonne tient une place importante dans les enquêtes et l'analyse de la langue ouvre des champs d'études extrêmement riches d'un point de vue anthropologique.
Les données recueillies alimentent un travail de restitution sur les usages locaux des plantes au moyen de publications, conférences, films, animations, expositions, base de données multimédia etc. L'ouvrage collectif de Flora Armorica "Dastumadeg Kentañ : Premières Cueillettes" a pour objectif de "tenter de décrire, à une modeste échelle, cette intelligence du monde en voie de disparition pour parler à la société d'aujourd'hui"15.
Florence Creachdec, diplômée d'ethnobotanique, bénévole pour l’association Flora Armorica.
Web
-Association Cap Santé , Plounéour-Menez (29)
L'association a pour objectif d’étudier, de pratiquer et de diffuser les connaissances et les méthodes naturelles de maintien et de protection de la santé. L'association propose des formations tout public et professionnelles ainsi qu'une école d'herboristerie depuis septembre 2013 ; elle est aussi organisatrice du festival Le printemps des simples dont la première édition a rassemblé 3000 visiteurs à Plouneour-Menez (29) en juin 2013.
Marie-Jo Foures, infirmière puéricultrice de formation, titulaire d’un diplôme d’herboriste obtenu à l’étranger, animatrice dans l'association.
Web
- Laurent GAll, diplômé d'ethnobotanique, doctorant en ethnologie, CRBC, Brest. Anciennement animateur du réseau Flora Armorica.
- Centre régional d'initiation à la rivière (CRIR), Belle-Isle-en-Terre (22)
Le centre est une structure permanente de sensibilisation, d’éducation et de formation à l’environnement, plus particulièrement dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques. Il a été créé par l'association Eaux et Rivières de Bretagne qui concentre aujourd'hui son action et sa réflexion à l'ensemble des problèmes de gestion et de protection de l'eau et des milieux naturels de la source à la mer.
David GUÉGAN, animateur au CRIR.
Web
- Gîte aux bonnes herbes, Bais (35)
Marie-Renée et Jean-Luc RUPIN, propriétaires du gîte Aux bonnes herbes.
Secrétaire de formation Marie-Renée Rupin décide en 2008 de racheter, avec son mari, la ferme de ses parents pour en faire un gîte. Elle y est aujourd'hui animatrice d’ateliers sur la cueillette et la cuisine de plantes sauvages.
- Praticiens souhaitant garder l'anonymat. Plusieurs contacts et entretiens informels ont été réalisés auprès des praticiens de la cueillette, des participants aux ateliers, des herboristes etc.
Localisation (région, département, municipalité)
Région Bretagne
Indexation : Connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers
Dates et lieu(x) de l’enquête : Région Bretagne
Date de la fiche d’inventaire : octobre 2012 à novembre 2013
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Léna Le Roux et Marion Rochard, chargées de mission pour les inventaires du PCI, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Université de Bretagne Occidentale, Brest. Avec la participation des étudiantes de Master 2 en Tourisme Culturel de l'UBO-Brest : Léa
Cinquabre et Jessica Pactat.
Nom du rédacteur de la fiche : idem
À voir aussi : Fiches d’inventaire en ligne , site du Ministère de la Culture :
-Usages et représentations du végétal en Bretagne (2012-2013)
-Usages et représentations du minéral en Bretagne (2009-2010)
N° d'inventaire Ministère Culture : 2013_67717_INV_PCI_FRANCE_00317
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2d1
15 Réseau Flora Armorica, 2011. Savoirs populaires sur la flore en Centre Ouest Bretagne : Dastumadeg Kentañ : Premières Cueillettes, Carhaix-Plouguer.
Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
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