La Rame traditionnelle est ce patrimoine sportif récent basé sur une origine professionnelle ancienne léguée par les pêcheurs marseillais à leurs descendants. Discipline physique et spectaculaire s’il en est, la Rame réclame du souffle, de la volonté, la fibre communautaire et une conscience d’équipe à toute épreuve… jusque dans la fête. Mais aussi un budget important.
Se distinguant de l’aviron par des postures corporelles, un matériel et un effort tout différents, "La rame traditionnelle c’est donc bien la rame des origines !" pourrait-on dire, à l’instar du Blog des Rameurs de Marseille.

Extrait de l’édition nationale 2011

- Président de la commission nationale de Rame : Annick Artaud

- Président de la Commission Nationale des arbitres : Pierre Guichard

- Présidents Ligues : Richard Bancilhon, Henri Feltrin

- Fédération secrétariat général : Anne Lise Perret

Article 1

La rame traditionnelle est placée sous l’égide de la Fédération Française de Joutes et de Sauvetage Nautique et des ligues qui la composent*.
* Les clubs de quatre ligues participent à ces compétitions : Languedoc-Roussillon, Alsace, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur (note de l’enquêteur).

Article 2 - Les Compétiteurs

Les participants seront licenciés à la FFJSN par l’intermédiaire de leurs clubs, eux-mêmes affiliés aux ligues. La participation aux frais de restauration prise en commun et proposée par le club organisateur est fixée par la fédération sur avis de la commission nationale de rame. Clôture des engagements une semaine avant la compétition.

Article 3 - La Barque

Les barques ont une longueur de 7 m 20 sur 2m 20 de large, 3 bancs fixes. Elles sont mues par 6 rames en bois et une barre franche. Les compétitions se déroulent avec une rame de rechange dans le bateau au départ. Interdiction de rajouter un quelconque élément sur les rames, les barques et les cale-pieds sous peine d’exclusion de la course. Seuls sont tolérés une cale sous le cale pied et une sangle de serrage.

Article 4 - L’équipage

L’équipage se compose de 6 rameurs de 18 ans dans l’année, et d’un barreur, plus un remplaçant par catégorie et par sexe (présentation de la carte d’identité pour les tamalous) obligatoirement licenciés FFJSN. Les mineurs devront fournir une autorisation parentale, sous la responsabilité du président de leur club.

- Le barreur peut être d’un club différent de celui de l’équipe qu’il dirige. Il doit seulement barrer et ne doit en aucun cas intervenir dans l’action de rame de son équipage sous peine de disqualification de l’équipage.

- Les équipages sont numérotés sur la main ou le bras et contrôlés à chaque embarquement Le club organisateur doit prévoir deux personnes chargées des vérifications des tampons et du matériel.

- Les remplaçants doivent venir se faire tamponner en indiquant leur remplacement. En cas de blessé supplémentaire, lorsque le remplaçant déclaré est déjà rentré en compétition, possibilité de compléter l’équipage avec un rameur ou une rameuse d’un autre équipage inscrit (doublage). Les remplaçants rentrés doivent terminer la compétition et ont obligation de signaler ces changements à la table d’arbitrage sous peine de disqualification.

- Tous les concurrents sont portés sur la feuille d’engagement déposée avant le début de la compétition. Obligation d’une feuille d’engagement par équipage déposée avec les licences correspondantes qui seront rendues à l’issue de la compétition. Un arbitre ou un membre fédéral, accompagné d’un responsable du club organisateur est chargé de cette vérification qui peut se faire la veille de la compétition éventuellement.

- Le doublage est autorisé (sous réserve qu’il n’engendre pas de retard dans le déroulement de la course) à concurrence de 3 rameurs maximum par bateau.

Les compétitions se déroulent en 5 catégories :
- Féminines (6 femmes)
- Mixtes (3 femmes 3 hommes)
- Masculine (6 hommes)
- Tamalous (50 ans dans l’année jusqu’à 2 féminines par équipe)
- Tamalous mixtes (3 masculins maxi)

Article 5 - Les Arbitres

Les ligues doivent déposer la liste officielle de leurs arbitres au secrétariat fédéral. Le jury est composé de 3 arbitres fédéraux, parmi lesquels est choisi le président du jury de la compétition, et d’un secrétaire désigné par le club organisateur. Ils sont licenciés à la FFJSN. Le jury apprécie seul les fautes de la barque. Seul le président de club ou son représentant ayant signé la feuille d’engagement peut soumettre une réclamation hors décision de jeu déposée au président du jury et au secrétariat fédéral avec caution de 40 € qui est rendue en cas de réclamation justifiée. Un arbitre contrôle chaque embarquement pour l’identification des concurrents.

Article 6 - Les Récompenses

Les récompenses aux vainqueurs n’auront qu’une valeur symbolique (coupes, médailles, objets publicitaires, et en aucun cas des objets de valeur ou de l’argent).

Article 7 - Discipline

En cas de mauvais comportement d’un ou plusieurs compétiteurs, ou de tout autre incident (spectateurs, officiels....) ceux-ci feront l’objet d’un rapport du président du jury au président de la ligue concernée qui applique la procédure portée aux statuts fédéraux.

Article 8 – Les compétitions

Coupe de France sur 2 journées consécutives et Championnat Fédéral hivernal sur 4 journées dans 4 ports différents.

- A/ : chaque équipage doit porter les maillots de son club et présenter les licences des concurrents qui seront vérifiées par un membre fédéral.

- B/ : les tirages au sort sont effectués par catégorie par le club organisateur et (ou) la commission nationale de rame traditionnelle et sont adressés a tous les clubs inscrits et au responsable des arbitres au moins 3 jours avant la compétition.
Les équipages s’affrontent et sont chronométrés sur 2 passages inversés et sur 2 bateaux inversés de sorte qu’il n’y ait pas de contestation. Les équipes feront toutes leurs passages sur les mêmes bateaux.

- C/ : Interdiction de s’échauffer sur le plan d’eau pendant la compétition sous peine d’une pénalité de 5 secondes.

- D/ : Les lieux des diverses compétitions sont soumis à l’approbation de la Fédération après candidature des villes et clubs organisateurs.

- E/ : Les courses se déroulent sur un parcours de 300 m à 400 m selon un parcours déterminé par la commission fédérale (virage bâbord obligatoire pour la coupe de France).

F/ : Une ligne d’eau est matérialisée entre les deux parcours. Tout virage à la bouée mal effectué aura une pénalité de 5 secondes ; Tout bateau qui n’effectuera pas le parcours correctement sera éliminé de la compétition. L’action de dénager est obligatoire sous peine de disqualification. La bouée de virage doit être attaquée et sortie sur le bon bord.

- G/ : S’il y a gène d’un équipage, l’équipage gêné pourra refaire le parcours après une pause de 20 min.

- H/ : Après le départ donné, l’équipage doit continuer sa course quelque soit l’incident qui se produise sur la barque En cas de casse de matériel autre que rame, un second départ peut être donné sur demande de l’équipage 20 min après son arrivée. Les équipages sont invités à inspecter leur bateau avant le départ et doivent signaler au jury la non conformité de leur embarcation (rame ou tolet défectueux).

- I/ : Si l’appareil de chronométrage ne marche pas, nous effectuerons le double chronométrage et la moyenne des deux courses sera faite.

- J/ : En cas de mauvais temps prévu, alerte météo officielle orage,à partir du vendredi,le club organisateur devra avertir tous les clubs participants de l’annulation.

- K/ : Au-delà de plus de 30 équipages engagés, il est obligatoire de présenter 2 paires de bateaux.

Après le premier départ, les barreurs de la seconde course sont tenus d’aller s’accrocher au départ après avoir fait, auparavant, embarquer les rameurs dans le deuxième jeu de barque.

Après l’arrivée de la première course, et le débarquement des rameurs, les concurrents de la troisième course doivent embarquer immédiatement dans le jeu de barque devenu disponible, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la manche Le nom respect de ce bon déroulement entraînera des pénalités :

- au deuxième rappel : un avertissement.

- au troisième rappel,le point de présence de l’équipage ne sera pas attribué.

- au quatrième rappel, l’équipage est disqualifié.

Article 9 : Les regroupements

Il pourra être procédé à un regroupement de rameurs dans les conditions suivantes :
Le regroupement a pour but de faire participer des rameurs de plusieurs clubs différents qui ne peuvent pas avoir d’équipes complètes sous le nom de leur société. Le référent de la commission de regroupement est le responsable de la commission nationale de rame désigné par les ligues. Ne peuvent participer que les rameurs n’ayant pas d’équipe officielle, à concurrence de 6 rameurs.
Lorsqu’un club listé atteint un nombre de 6 rameurs, il doit créer sa propre équipe et quitter le regroupement. Il est autorisé des équipages de rameurs de clubs différents en compétition à condition que ces clubs aient leurs
sièges dans une même ligue, et que le club complétif n’ait pas d’équipe complète inscrite, auquel cas il est appliqué l’article ci dessus. Cumul par catégorie interdit. Dépôt de la liste des noms obligatoire auprès du secrétariat fédéral ou du responsable des arbitres de rame traditionnelle.

La coupe de France

A / : Les équipes voulant participer ont un droit d’engagement défini par la commission nationale par équipe, payable à la société organisatrice à l’inscription. Les équipes absentes ne seront pas remboursées de leurs inscriptions.

B/ Engagements déposés auprès du club organisateur.
Nom, numéro de licence, catégorie sur la feuille d‘engagement.
(s’il y a un changement de nom, le faire à la réunion qui aura lieu 1h avant le défi).

C/ : Le titre n’est donné que si deux engagés au moins sont inscrits par catégorie.

D/ : Parcours 150m virage bâbord.

E/ : Pour le 1° tour, tirage au sort le matin Pour le 2ème tour, le nombre des qualifiés est déterminé le jour de la compétition au prorata du nombre d’équipages engagés, avant le début de l’épreuve. Une modification de ce nombre peut être faite après le début de l’épreuve en cas d’incident météo. L’ordre de passage est le suivant : 1°-3°-5°-7° temps....2°-4°-6°-8° temps....

F/ : Au 2ème tour, sur deux passages dans les mêmes conditions qu’au 1er tour, les 2 meilleurs chronomètres déterminent les finales par catégorie (2 passages) et les 3* et 4*chrono déterminent la petite finale (2 passages) pour les places de 2* et 3*. En cas d’ex aequo pour la 1* place, les 2 équipes refont un même parcours sur le même bateau, seul et sans lièvre.

G/ : En cas de mauvais temps ou de toute autre perturbation grave, le jour même de la compétition, la course sera reportée d’heure en heure jusqu’à 16 h le samedi après midi.

En cas d’annulation du samedi, les épreuves commenceront plus tôt le dimanche matin, avec une révision du système de qualifications en fonction du nombre d’engagés, en accord entre les responsables fédéraux. En cas d’intempéries le dimanche matin, les 4 meilleurs chronos de chaque catégorie du samedi seront gardés pour faire les finales du dimanche après midi.

En cas d’annulation le samedi et le dimanche matin, la compétition est annulée, sans report (trop de frais).

Le championnat

1/ Les épreuves se déroulent sur 4 journées dans 4 ports différents, approuvés par la commission Fédérale. Les courses se dérouleront chaque fois sur des parcours différents.

2/ Les barques nommées doivent obligatoirement comporter 50 % des équipages de la première course.

3/ Les attributions de points sont faites en fonction de la barque à l’inscription. Exemple : Marseille 1, Marseille 2 en féminines. Les points de Marseille 1 ne peuvent être transférés à Marseille 2 et vice et versa.

4/ Attribution des points :
1* : 8 points
2* : 6 points
3* : 4 points
4* : 2 point plus 1 point si l’équipage s’est présenté aux 4 courses du championnat.

5/ En cas d’ex æquo sur une course, les 2 équipes comptent les points de leur place et de la place suivante divisés par deux (ex 2 équipes troisièmes, elles comptabilisent les points des troisième, et du de quatrième divisé par deux, il n’y a pas de quatrième mais un cinquième). En cas d’ex aequo sur le classement final du championnat par place, on comptabilise les chronos totaux des 4 courses (ou 3 en cas d’annulation d’une course).
En cas d’ex aequo avec les points totaux des courses, on comptabilise tous les chronos des épreuves des 4 (ou 3) journées.

6/ 1 point de présence par bateau avec 2 bateaux maximum par catégorie.

7/ Pour prétendre à un titre par catégorie, la barque doit être présente à 3 épreuves, dont obligatoirement la finale. Pour que le championnat soit validé, il faut au moins 3 journées.

8/ Les points pour l’obtention du maillot fédéral sont attribués à la fin du championnat aux seules équipes qui ont effectué les 3 épreuves. Le classement général des clubs est calculé selon le cumul des points de toutes les catégories.

9/ En cas de mauvais temps ou toute autre perturbation grave, le jour même de la compétition, la course sera momentanément arrêtée d’heure en heure en fonction de l’avancement de la compétition, course sera annulée. Pas de décompte de points. Seules les 3 journées restantes seront comptabilisées pour le championnat.

En cas de deuxième journée annulée, après concertation, une date ultérieure sera programmée le jour même pour terminer le championnat.

- Positionnement du rameur dans l'embarcation

Le rameur règle le cale-pieds de manière à pouvoir permettre son déplacement pendant un tour de rame. Le rameur pose ses fesses sur l’avant de la banquette jambes fléchies, et fixe le cale-pieds de manière à ce qu’en extension des jambes, les fesses atteignent l’arrière de la banquette.

- Mouvement du rameur en translation avant

Le mouvement sur un tour de rame peut se décomposer en mouvements (ou temps) qui devront s’enchaîner sans marquer un temps d’arrêt. La position de départ se fait jambes fléchies, rame le plus en avant possible, les fesses sur l’avant de la banquette.

Au signal, enchaîner les quatre temps suivants :

- Temps 1 : Pousser sur les jambes, les fesses glissant de l’avant vers l’arrière de la banquette, la prise de rame à la hauteur des yeux. Dans un démarrage, les fesses décolleront de la banquette ainsi que dans les phases d’accélération.

- Temps 2 : Balancer le buste en arrière dans le prolongement des jambes tendues. La tête regarde les étoiles.

- Temps 3 : Tirer sur les bras en accélérant en fin de course. L’accélération en fin de course permet de faciliter le temps suivant.

- Temps 4 : Retour en avant pour reprendre la position du départ.

Notes pour l’entraînement :

S’assurer avant le départ que les rameurs sont correctement calés.
Faire répéter le mouvement au ralenti en décomposant les phases et en comptant les phases (1,2,3,4)
Faire exécuter le mouvement en demandant de compter mentalement.
Le barreur en entraînement ne demandera pour le rythme que les phases 2 et 3, ceci pour que l’on n’oublie pas de se pencher en arrière avant de tirer sur les bras.

- La rame : En fait, un aviron. Hors du champ maritime, il est effectivement appelé rame. C’est l’outil destiné à la propulsion manuelle des barques traditionnelles construites en bois. Dans la Rame provençale, elles sont faites de plaques de bois lamellées-collées pour plus de solidité.

- Le tolet : Un tolet est une tige en fer ou en bois introduite à la moitié de sa longueur sur le plat-bord d'une barque, dans un renfort nommé porte-tolet, pour servir de point d’appui à l’aviron.

- La barque : Reprise en forme plus large et plus pointue de la barque typique des pêcheurs provençaux dites "mourre de pouar" (ou "museau de cochon") depuis le XVIIIe siècle, "barquette marseillaise", "tartane", "lancha" ou "bette". Le canot utilisé dans la Rame traditionnelle peut se nommer également "yole de mer".
Elle est composée aujourd’hui par des éléments originellement basés sur les besoins pratiques du pêcheur (solidité des matériaux, fonctionnalité des installations intérieures, stabilité), mais elle est également calquée sur les exigences de la compétition sportive actuelle (vitesse, esthétique normée) :

- Le capian sur la proue qui évoque un pénis (le "Blog des Rameurs" dixit).

- Trois bancs de nage assez larges pour accueillir deux individus de belle taille par banc.

- Des cale-pieds réglables selon la taille des athlètes.

- Un trou pour les jambes du barreur. ("la chambre").

- Un gouvernail actionné par le timon.

- "Nager" : On distingue "la rame" de "l’aviron" selon la technique de "nage" utilisée. Dans ce sport, on parle de "nager" et non "ramer" ou "avironner".

- Hymne des Rameurs de l’Estaque

- Tamalous : passé 50 ans, les équipes de vétérans son appelées ainsi car l’âge aidant, il se dit entre soi plus volontiers "T’as mal où ?" que dans les équipes plus jeunes.

- Les commandements de nage : "Nagez tribord", "nagez bâbord", "nagez partout", mais aussi, "dénagez" "plantez (pour arrêter le bateau rapidement)", "à plat" (pour se reposer), "laissez aller" (à l’arrivée), "en avant" (pour préparer le départ).

- Barreur : personne qui "tient la barre". Elle se tient debout, face à la direction d’arrivée de la barque. C’est le barreur qui commande à l’équipe de six rameurs selon la terminologie précédente.

- Le Championnat National se déroule au cours du premier semestre avec 4 compétitions aux parcours différents.

- La Coupe de France se déroule le dernier week-end de septembre.

- Être licencié dans un club de l’une de ces quatre ligues participant aux compétitions nationales : Alsace, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur

- Obtenir une attestation de son médecin

- Pour les mineurs, fournir une autorisation parentale

La Fête de la Vogua Monstra a lieu au Grau du Roi, en Camargue. "Fête de la Rame et des cultures méditerranéennes", cette manifestation publique a lieu tous les ans depuis bientôt quinze ans, autour de la date de l’Ascension.
Elle inclut des défis sportifs autour du Taureau et des Chevaux, mais la frange mer n’est pas absente. Ainsi, le "Challenge Vogua" rassemble des équipes concurrentes pour une démonstration de Rame traditionnelle, véritable point culminant des quatre jours consécutifs de festivités, à la croisée des traditions taurines camarguaises et du monde littoral.

Dimanche 16 Mai 2010 :

09h30 : Début des épreuves “Challenge Vogua”. Pont tournant (défis à la rame dans le bassin du nouveau port).

10h/18h : Animation musicale dans les rues avec les Bandas Os Peixinhos, Los Gatchos et la Peña Los Marineros.

10h30 : Groupe camarguais (arlésiennes, fifres et tambourins). Podium Marché Méditerranéen.

12h : Défilé de Calèches et d’Arlésiennes, fifres et tambourins. 3 Abrivado : Briaux - Chaballier - Groul (gardians et taureaux dans les rues) Roussataio avec la manade Puig (lâcher de juments & Poulains). Départ rue Commandant Marceau / Arrivée Arènes.

12h30 : Remise des prix du défi "Challenge Vogua" promenade Maréchal de Lattre de Tassigny.

18h : Bandido (gardians et taureaux dans les rues). Départ arènes / Arrivée rue Commandant Marceau.

20h : Fermeture du Marché Méditerranéen.

* Source : Objectif regard (lien désactivé)

Le départ d’une course (duel entre deux équipes de 6 personnes ou bateau seul en course contre la montre) se donne au son du canon, soit aussi parfois au sifflet ou à la main. Il s’agit de battre un record de vitesse et / ou de surpasser ses concurrents à la seule force motrice des bras.

Les parcours peuvent se faire :

- Symétriques pour les deux bateaux.

- De sens opposés pour les deux équipes.

- En ligne (départs différés).

Description de la transmission (père en fils, maître à élève…) : Ces courses de Rames sont nées des jeux de vitesse informels des pêcheurs marseillais. Aujourd’hui, la transmission ne s’opère plus de père en fils (même si le goût de la Rame peut être transmis), mais directement en club, de maître à élève.

Méthode de transmission : Elle se fait en club uniquement, et sous la tutelle d’un entraîneur qualifié, car la Rame nécessite du matériel et des techniques spécifiques, normalisées.

Lieu(x) d'apprentissage : Le plan d’eau du port de l’Estaque pour le Club des Rameurs Marseillais, comme tout plan d’eau en mer pour d’autres clubs de Rame.

Durée de l'apprentissage : La durée d’apprentissage peut être très variable. Elle tient surtout aux talents individuels de la personne et à sa vitesse de mémorisation des techniques. La Rame requiert à la fois des qualités physiques et une bonne intégration mentale.

Description de l'apprentissage : C’est l’entraînement classique en club selon sa catégorie (voir règlement, plus haut).

- "Le Jouteur et le Rameur" est un bulletin de liaison interne circulant entre membres de la Fédération Française de Joutes et Sauvetage Nautique (FFJSN) dont font partie la Rame traditionnelle et les Joutes nautiques. Il est divisé en quatre parties de couleurs différentes (4 ligues affiliées à la Fédération) et procède par classement des palmarès de compétitions, des actualités, des nominations. Ce magazine est gratuit, en couleurs, de format A4 papier glacé.

- Des t-shirts et polos sont offerts par l’association à ses membres, ainsi qu’aux personnes éminentes qui ont une importance dans son histoire. M. d’Elia précise que la poursuite du profit n’est pas l’objet de l’association.

- Des coupes, médailles et trophées sont exposés à la buvette de la F.L.E.

-Un calendrier des Rameurs de Marseille est édité en format A3, couleurs, suspensible.

- Poids du canot entre 600 et 750 kgs

- Un bateau armé = 10 000 €

- Une rame = 200 €

- Un week-end en déplacement pour compétition par équipe = 1000 €

- Cotisation 2011 = 35 €

Les galériens irréductibles du Port de l’Estaque

La Rame traditionnelle est fortement ancrée dans une identité maritime et professionnelle. Elle puise en effet ses origines dans le Marseille de la pêche traditionnelle au "pointu" (barque typique). Ce sport dérive des compétitions informelles que se livraient entre eux les pêcheurs marseillais d’autrefois. Alain d’Elia rapporte que l’émulation, la concurrence agonistique et la nécessité économique entre ces nombreux marins de retour de la pêche ont fait d’une urgence utilitaire (rentrer vite au port, vendre vite son poisson, empocher vite l’argent) un
sport aujourd’hui basé sur la vitesse, la force physique, l’esprit d’équipe. Une certaine conscience d’appartenance socio-professionnelle subsiste aussi du fait de cette histoire et des particularismes plus généraux qui en fondent le contexte.
Les Rameurs de Marseille font uniquement appel à des bénévoles, à des passionnés, ils s’adressent aujourd’hui à toute catégorie sociale, classe d’âge et sexe. L’Association de la Fine Lance Estaquéenne tient à conserver ces trois termes de "bénévolat", "association" et "amateur" par rapport à une vision mercantile du sport salarié, rejetée comme anti-traditionnelle, anti-collective. Très physique, la Rame peut être pratiquée de deux sortes : en mode loisirs (entretien physique, balades conviviales) ou en mode @@@ (participations aux tournois selon sa catégorie), mais dans les deux cas, elle reste un sport d’équipe. Les compétitions peuvent être soit officielles (sous l’égide de la Fédération nationale), soit amicales.

La Rame répond à trois emplois différents et complémentaires :
- Formation
- Loisir
- Compétition

La Rame traditionnelle refuse aujourd’hui la "fuite technologique" (terme de M. d’Elia) vers des matériels en carbone et plastiques actuels plus légers, ce qui se fait aussi aux dépends de la vitesse, mais aussi d’une certaine maniabilité. Ce souci d’intégrité dans les gestes, le langage employé et le matériel d’usage permet à la fois une homogénéisation nationale (règlement) depuis les années 2000, et une fidélité à un certain passé social, professionnel et local antérieur qui fonde sa légitimité actuelle. Ainsi, pas de concession à la modernité côté matériel : la "tradition" reste la référence, mais “tradition” qui s’exporte... puisque la technique employée à l’échelon national est provençale !

Le goût de l’effort, de la performance physique plus que technique (compétitions), l’amitié sont privilégiés, voire affichés ostensiblement par rapport à un sport comme l’aviron qui a accepté l’évolution de ses équipements (canots légers en résines polymères hydrodynamiques) pour favoriser la vitesse assistée par la technique. De même, les enjeux financiers et médiatiques des victoires dans les sports du système professionnel sont plutôt dépréciés, mais, parallèlement, les subventions municipales seraient les bienvenues afin d’alimenter le fonctionnement utilitaire du club. Chaque club représente son origine géographique et se distingue des autres clubs non par sa technique (normalisation des particularismes régionaux autour d’un règlement national depuis 2000), mais par les couleurs des tenues respectives (pour le Club de l’Estaque, c’est une polo bleu frappé d’une silhouette masculine plus sombre à la rame levée).
Les tournois sont associés à l’idée de défi (chronométrage des passages), d’affrontement (duel entre deux barques ou duel entre une barque et le chronomètre), de victoire (parcours imposé), mais aussi, à l’idée de fête, de partage, de tradition identitaire militante (commensalité populaire, orchestre local, balèti dans le "goût estaquéen", particularismes que l’on cultive par rapport à la "voisine" ville de Marseille et par rapport aux évolutions des techniques de propulsion nautique). Les surnoms des équipes en compétition, tels que les "Corsaires", ou les "Craint Dégun" relèvent parfois d’une volonté d’impressionner l’adversaire, avec des références clairement provençales par le choix de la langue employée.
L’idée d’argent est bannie des enjeux de cette compétition festive, même si de gros budgets doivent être pensés par M. d’Elia à la fois pour le matériel et les déplacements des équipes lorsqu’ils ont lieu depuis l’Estaque.

40 % de femmes pratiquent également la Rame traditionnelle sans aménagement des matériels, en équipes mixtes ou féminines. La Rame traditionnelle apparaît autant comme un sport physique de vitesse que d’endurance, comme un défi collectif et une manifestation actuelle, vivante qu’un rappel du passé professionnel des pêcheurs locaux. Ce sport serait donc tout à la fois une vision du monde (refus du primat technique sur l’effort collectif et convivial, fixation d’un règlement sur le modèle d’une norme traditionnelle), et sa manifestation concrète, vivante, actuelle, structurée.

Les mots qui reviennent au cours de l’entretien sont :
- Identité
- Compétition
- Amitié
- Écologie
- Tradition
- Bénévolat
- Effort
- Convivialité
- Échange
- Passion

Une barquette chargée d’histoire…

Contrairement à l’aviron qui est un sport de régatiers depuis les débuts du canotage parisien dans les années 1840, la Rame traditionnelle est issue d’une tradition maritime de pêche professionnelle, dont la technique employée est provençale.
Avec la barque "mourre de pouar" (museau de porc) depuis le XVIIIe, et ensuite avec la barquette provençale au XIXe siècle, la pêche est réellement à l’origine des matériels et des techniques de "nage" actuels. Ce nom de "barquette" désigne, en provençal comme en napolitain –barcheto-, une petite embarcation.

Mais s’il y a bien un nom qui reste attaché à cette barquette marseillaise, c’est celui de Ruoppolo, père et fils. Le charpentier de marine André Ruoppolo émigre de la région de Naples à la fin du XIXe siècle et s’installe définitivement à Marseille. Ses bateaux, solides et superbes font la réputation de sa famille. À la fois conçues pour la plaisance et la pêche, ces barques adaptent des techniques napolitaines aux besoins des Provençaux. On trouve dans la barque traditionnelle actuelle les deux origines harmonieusement combinées… à la fois provençales et italiennes. Elles sont souvent baptisées d’un prénom féminin mais portent, paradoxalement à l’avant, une pièce d'étrave de forme virile servant à amarrer le bateau –le capian-.

Les Rameurs marseillais de l’Estaque

Dans les années 2000, une normalisation intervient au niveau de la Rame traditionnelle, qui comporte jusque-là autant de techniques que de régions la pratiquant. Cette homogénéisation a permis la mise en place d’un règlement et de compétitions sur la base d’un même "langage" sportif, au-delà des particularismes. C’est le début d’une belle histoire pour cette discipline très ancienne et très jeune à la fois, dont la pratique dépasse la seule ville de Marseille, tout en s’y référant toujours.
Des travaux sur l’histoire de la Société de l’Estaque (Rame et Joutes) sont actuellement en cours. Les Rameurs Marseillais fêtent d’ailleurs leurs 90 ans le 03 septembre 2011. Des processions religieuses et folkloriques étofferont ces festivités tout au long de la journée.

Du côté de la technique, la normalisation des gestes et des matériels sportifs a empêché l’émergence de différences entre clubs. L’évolution, d’après M. d’Elia se ferait plutôt sentir au niveau des adhérents des clubs. En effet, les rameurs venant de disciplines comme l’aviron ont tendance à modifier leur posture corporelle sur la barque, ce qui peut influer sur l’ensemble des gestes de l’équipe (qui participe d’un même mouvement de propulsion).

De nombreux déplacements en Europe (Espagne et Italie pour le moment) permettent à la discipline de construire une relation amicale et sportive à un niveau plus large. Le but étant de faire connaître sa ligue, son club, d’affirmer une réputation sportive et de faire la fête ensemble. Le partage d’une passion commune permet des échanges plus faciles.
L’attrait de la société de loisir pour les sports nautiques, l’aspect collectif, le côté "retour à la tradition" sont autant de biais pour valoriser la Rame traditionnelle auprès des néophytes, mais les déplacements, les démonstrations, les tournois semblent à ce jour le meilleur moyen de faire connaître cette discipline.
Reste à trouver les budgets, la médiatisation adéquate et l’appui de solides annonceurs…

- M. d’Elia s’occupe de l’organisation et du financement des déplacements. Mais sont également sollicités :

- M. Henri Feltrin (vice-président de la FFJSN, Marseille)

- Mme Annick Artaud (membre du Comité directeur de la FFJSN, Sète)

- Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

- Municipalité de Marseille

Cependant, des sports tels que la voile -plus médiatique- sont favorisés par les subventions publiques à Marseille. Le temps, le budget et l’espace consacré aux démonstrations publiques de voile dépasse de loin l’importance prise par la Rame lors de ses manifestations (la place d’honneur du Vieux Port de Marseille est quasiment inaccessible aux rameurs).

Pour l’instant, il n’y a pas adéquation entre l’intérêt vivant et patrimonial de la Rame traditionnelle et sa valorisation officielle actuelle.

Aucun annonceur privé n’est indiqué pour le moment. En effet, les rameurs se déplaçant souvent "à l’extérieur", l’intérêt de faire de la publicité hors de la "zone de chalandise" de l’annonceur présente peu d’intérêt pour ce dernier.
Cependant, le Groupe Nicollin et son logo (entreprise professionnelle privée de collecte d’ordures, délégataire du secteur public) est représenté dans la revue Le Jouteur et le Rameur par son président, M. Louis Nicollin, par ailleurs aussi président de la FFJSN.

- Rameurs de Marseille

 - Les Rameurs Vénitiens

- SNJA section rame traditionnelle

- Fabricant français de barques et de rames traditionnelles

- Forum de la rame traditionnelle

- Jeune lance sportive mézoise

- Cettarames

Remerciements particuliers à M. Alain d’Elia (entretien direct) et à M. Henri Feltrin (entretien téléphonique).

Les rameurs de la Fine Lance Estaquéenne sont vainqueurs de la Coupe de France 2010.

Sources : documentation (certains textes, photos) fournie principalement par M. d’Elia et par le réseau internet associé à la Rame Traditionnelle.

Personne(s) rencontrée(s)

- Alain d’Elia, président de l’Association des Rameurs de Marseille - l’Estaque.

Localisation (région, département, ville)

Provence, Bouches-du-Rhône, Marseille, quartier de l’Estaque

Adresse et contexte de l’entretien : Local de la Fine Lance Estaquéenne (F.L.E.), quai des Pêcheurs, 13016 Marseille. Entretien direct du Jeudi 21 juillet, tenu entre 10h30 et midi par une femme de 34 ans.

Adresse du lieu de la pratique : Plan d’eau du port de l’Estaque, face au local de la F.L.E..

Siège social : Maison des Associations, 90 Plage de l'Estaque, 13016 Marseille.
Téléphone-fax : 09 51 05 86 22
Mail : finelance@free.fr
Site Web 

Indexation : sport nautique, pêche, rame, bateaux, tradition, compétition, équipe, Marseille, Provence.

Dates et lieu(x) de l’enquête : Marseille, Août 2011
Date de la fiche d’inventaire : 10 Août 2011
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Marie-Véronique Amella
Nom du rédacteur de la fiche : Marie-Véronique Amella

N° d'inventaire Ministère Culture :  2011_67717_INV_PCI_FRANCE_00146
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2b8

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rame_traditionnelle_provencale

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