Le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel approuvé en 2003 par l’UNESCO définit celui-ci comme « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.
Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ».
Le colloque s’intéressera aussi bien aux initiatives conçues et menées par les populations qu’à celles envisagées et déployées par les instances publiques (régionales, nationales, ou supra voire trans – nationales), comme c’est par exemple le cas des différents musées des migrations ou ceux concernant les populations autochtones. Quelle est le but de cette transformation du patrimoine d’un groupe minoritaire en patrimoine « national » puis patrimoine de l’humanité ? Quels sont les usages publics de ces pratiques « patrimonialisées » ? Comment cette « mise en patrimoine » est perçue par les groupes concernés ? Un dernier angle d’approche privilégié sera l’analyse du rôle de la notion de danger dans les processus de patrimonialisation et ses conséquences. Quelles sont les stratégies déployées pour faire face à la très forte vulnérabilité de ces cultures immatérielles, orales pour la plupart d’entre elles ? Quelles sont les actions mises en place par l’ensemble des acteurs concernés pour les « protéger » des « dangers » liés à la globalisation, l’urbanisation, le tourisme, les transformations de la vie contemporaine, la technologie, etc. ? Comment se positionnent-ils quand le patrimoine immatériel devient une simple attraction touristique ou un produit commercial ? Est-il possible de faire en sorte que ce même patrimoine garde son dynamisme et sa capacité à évoluer et éviter de le « fossiliser » ou de le considérer comme un élément exotique du passé ?
D’un point de vue méthodologique, l’approche proposée par le colloque sera avant tout pluri et interdisciplinaire ; tous les points de vue seront les bienvenus, qu’ils aient trait avec l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la géographie, l’urbanisme, l’architecture, l’histoire de l’art, les sciences de la nature et de l’environnement, le droit, la narratologie, etc. Les analyses pourront adopter une perspective diachronique aussi bien que synchronique et également miser sur la comparaison entre plusieurs processus de patrimonialisation.
Les propositions (en anglais, en français, en portugais ou en espagnol) devront comporter le nom et le prénom, le titre, un résumé de la communication d’environ 300-500 mots et une brève notice biographique.
Elles devront être envoyées avant le 15 décembre 2018.
Elles seront à adresser conjointement aux organisatrices du colloque :
Edna Hernández González:
María José Fernández Vicente:
La réponse du comité scientifique sera envoyée aux intervenant.e.s avant le 15 janvier 2019.
Plus d'informations sur le site de l'université de Bretagne Occidentale.