C’est un jeu d’adresse qui se joue avec des bâtons, appelés bordés. Sur un terrain de 6 mètres de large, deux équipes de 2 joueurs s’affrontent. Ce binôme est un écho à la pratique de jeu d’avant-guerre : les bûcherons travaillaient toujours par deux, notamment en raison du travail au siton.

Le Bordé est un jeu de bûcherons, qui ne se pratique qu’aux beaux jours. Il fait aujourd’hui l’objet d’un concours deux fois par an, l’un en début d’été organisé par l’Association des chasseurs appelé « L’Ecureuil chapellois », le second en fin de mois de juillet organisé par l’Amicale des sapeurs-pompiers.

C’est un jeu d’adresse qui se joue avec des bâtons, appelés bordés. Sur un terrain de 6 mètres de large, deux équipes de 2 joueurs s’affrontent. Ce binôme est un écho à la pratique de jeu d’avant-guerre : les bûcherons travaillaient toujours par deux, notamment en raison du travail au « siton »,une grande scie à deux utilisée pour l’abattage des gros troncs. Les bûcherons constituaient donc des paires, souvent à vie, et jouaient aussi ensemble au bordé. Dans la pratique, chacun des joueurs doit à son tour lancer un bordé au plus près d’un piquet planté à 11 mètres de lui. Il peut également tirer sur le bordé d’un adversaire pour enlever ce dernier.

Les concours mettent en concurrence une vingtaine d’équipes, qui s’affrontent en quatre parties et s’éliminent au fur et à mesure de l’avancée du concours, jusqu’à la finale. Chaque partie se joue en 15 points. Les prix sont attribués à chaque concurrent, et consistent en des lots alimentaires (rouelles de porc, bouteilles de vin, jambons, etc.).

Piquets de bois : Ils sont confectionnés manuellement, peints pour être visibles.

Bordés : Étymologiquement, ce terme berrichon est dérivé du mot bourdon qui signifie bâton. Il désigne un morceau de charbonnette dont la section ne peut être inférieure à 3,5 centimètres, ni excéder 7 centimètres et d’une longueur de 50 à 70 centimètres. Le plus souvent, ces morceaux de charbonnette sont du charme. A l’une de ses extrémités, le bordé est taillé en pointe, il est « appointusé »,ce qui permet d’optimiser le jet. Cet instrument de jeu avait une grande importance : les joueurs fabriquaient eux-mêmes leurs bordés, afin qu’ils soient « équilibrés », c’est-à-dire adaptés à leur façon de lancer. Dans les concours actuels, l’Association fournit le plus souvent les bordés aux participants ; ces derniers peuvent utiliser les leurs, à condition de respecter les tailles réglementaires.

Aujourd’hui, le concours de bordé a lieu sur les terrains de La Chapelle d’Angillon (en contrebas du château et du plan d’eau). A l’origine, il se pratiquait dans les forêts environnantes.

Le jeu ne se pratique que sous forme de concours aujourd’hui. Les participants s’y initient par simple observation et imitation des autres joueurs.

Pour Maurice Prêtre, le jeu découle de souvenirs d’une certaine pratique, souvenirs qu’il a mis en forme aujourd’hui et qui sont reproduits par mimétisme par les joueurs à qui il a pu montrer le geste. Depuis, il s’agit d’une initiation par reproduction du geste, d’un joueur à l’autre.

Historique général :

 

Les origines du jeu du bordé sont méconnues. Il s’agirait d’une pratique de bûcherons et autres professionnels de la forêt berrichonne. Certains ont aujourd’hui de rares souvenirs de cette pratique d’avant-guerre, évoquant notamment une lutte de prestige entre les « bauchetons » d’Oizon ou des Naudins, et la réputation de ceux de Bréviandes, un hameau d’Ivoy le Pré, dans cette discipline. Il semblerait que des parties de bordé se déroulaient régulièrement à Bréviandes, devant le café bal Abel Charrette avant la guerre.

La littérature évoquant le bordé donne des éléments d’explication quant au lien entre le type de jeu et les pratiquants. Au XIXe siècle, les bûcherons représentent un corps de métier très pauvre, assez isolé, voire mis en marge de la société ; ils se renferment dans des règles et façons de vivre qui leur sont propres. Le jeu du bordé reflète le dénuement des joueurs, comportant des règles très simples et se pratiquant avec les très modestes matériaux disponibles. Il correspond aux courtes pauses ou moments de détente d’un bûcheron dans se journée de travail.

Un second corps de métier s’adonne au bordé : les « charbounniers ». Ils disposent de périodes de répits plus importantes, en ce que leur travail consiste en une grande part à une surveillance de la meule.

Cette pratique du bordé avait totalement disparu dans les années 1940. Après-guerre, les pompiers ont tenté de relancer le jeu mais sans grand succès.

 

Historique particulier de l'entreprise, de la personne ou de l'organisme, de la forme d'expression ou de l'espace culturel faisant l’objet de la fiche :

Mr Maurice Prêtre n’a que des souvenirs d’enfance de ce jeu, lorsqu’il décide, il y a une quarantaine d’années, de le réactiver par la création d’une compétition dans le village de la Chapelle d’Angillon. Il ne connaît pas les règles du jeu, et pense même qu’elles peuvent beaucoup varier d’un village à l’autre. Il décide donc de se baser sur les règles de la pétanque pour la compétition annuelle mise en place. Son souci est de s’adapter pour pérenniser la pratique ; pour autant, il a su conserver l’esprit général et reproduire des situations de jeu similaires aux pratiques ancestrales.

Depuis, quelques tentatives d’implantation dans d’autres villages ont eu lieu : à Méry-es Bois ou d’autres communes autour de la Chapelle d’Angillon. Cependant, malgré des démonstrations de Maurice Prêtre, le bordé n’y est guère pratiqué.

- Site internet.

Ouvrages :

Pennetier, Claude. Le Socialisme dans le Cher (1851 – 1921). Paris, 1982, éd. Maison des Sciences de l’Homme.

Pigenet, Michel. Ouvriers, Paysans nous sommes... Les Bûcherons du Centre de la Franceau tournant du siècle. Paris, 1993, L’Harmattan.

 

Sites Internet :

http://www.gilblog.fr/berry_blog/connaissez-vous-le-borde.html

http://www.gilblog.fr/berry_blog/competition-de-borde-a-la/index.html#previous-photo

http://sauldreetsologne.hautetfort.com/archive/2011/07/04/mondial-du-borde-2011-a-la-chapelle-d-angillon-c-est-autre-c.html

 

Presse :

La Nouvelle République. Le Berry La Brevée Chandie, bulletins de l’association Patrimoine de Mérié d’Hier à Demain.

Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée :
Marie-Geneviève Baudimant, vice-présidente de l’association Les Thiaulins de Lignières en Berry ; Jean-Pierre Gilbert, particulier ; Maurice Prêtre, particulier ; Jean-Claude Berniot, président de l'association Ensemble Mérié et membre de l'association Patrimoine de Mérié d'hier et de demain.

Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit… :
La Chapelle d’Angillon.

Adresse : 4 rue Genestière
Ville : La Chapelle d’Angillon
Code postal : 18380
Téléphone : 02 48 73 93 74
Site Web : http://www.gilblog.fr/berry_blog/connaissez-vous-le-borde.html

 

Dates et lieu(x) de l’enquête : juillet 2012, La Chapelle D’Angillon.
Date de la fiche d’inventaire : 07 juillet 2012.
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Karine Michel.
Nom du rédacteur de la fiche : Karine Michel – Chargée de Mission Université de Nantes.

 

N° d'inventaire Ministère Culture : 2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00277
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2kg

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chapelle-d'Angillon

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