La technique de la pierre sèche est utilisée pour la construction de murs de terrasses, de cabanes, de murs de soutènement routière. Elle se caractérise par sa facilité de mise en œuvre, ainsi que par sa souplesse et sa capacité d’adaptation aux spécificités des terrains, en assurant un bon drainage des eaux. La construction demande plusieurs étapes et mobilise des compétences précises.

La technique de la pierre sèche est utilisée pour la construction de murs de terrasses, de cabanes,de murs de soutènement routière.
Elle se caractérise par sa facilité de mise en œuvre, ainsi que par sa souplesse et sa capacité d’adaptation aux spécificités des terrains, en assurant un bon drainage des eaux.

Les étapes de construction d’un mur en pierre sèche sont les suivantes :

  • Organisation des travaux:

Il s’agit d’analyser l’environnement dans lequel le mur sera bâti et d’organiser le chantier.
Il faut identifier les spécificités du terrain, définir les lieux d’accès pour les intervenants et pour l’approvisionnement, établir les aires de travail et de dépôt des matériaux et du matériel. Enfin, il est nécessaire de planifier l’activité en fonction des travaux à réaliser, du temps à disposition et des compétences des professionnels.

  • Préparation du terrain:

Il s’agit de réaliser le terrassement, de blinder les terrains pour éviter les effondrements et de créer les rigoles pour l’évacuation des eaux.

  • Approvisionnement des matériaux:

Le but est de récupérer tous les matériaux possibles sur place (pierres locales, tombées des murs existants, détachées par le gel…), car ces matériaux s’adaptent parfaitement à l’environnement.
S’il n’y a pas de matériaux disponibles sur place, les pierres sont récupérées dans les carrières les plus proches du chantier. Les matériaux doivent être déchargés près du chantier et triés selon leurs caractéristiques.

  • Préparation du support:

La préparation de l’assise du mur de soutènement détermine la stabilité de l’ouvrage. Les fondations du mur reposent soit sur la roche, soit sur le sol. Le socle du mur doit être bâti en pierre sèche pour mieux s’adapter aux mouvements du terrain.

  • Installation du gabarit:

La pose des pierres pour bâtir le mur se fait à l’aide d’un gabarit un bois qui permet de tendre un cordeau, le long duquel seront disposées les pierres.
Le gabarit facilite l’alignement des pierres, et par conséquent le bon aspect du parement extérieur du mur. Le cordeau est déplacé vers le haut ensuivant l’avancement des travaux.

  • Choix des pierres:

Les pierres sont choisies selon leur fonction dans le mur et leur taille.

  • Construction du mur:

Les pierres sont posées dans le mur et calées, afin d’en assurer une meilleure stabilité. Le mur est construit couche par couche.

  • Bourrage :

Les vides sont garnis avec de petites pierres, sans compromettre la stabilité de l’ouvrage.

  • Couronnement:

Il conclut l’ouvrage et a un rôle de chaînage et de nivellement. Le couronnement protège le mur des dégradations.

  • Pierres :

Selon la disponibilité des matériaux, les murs sont bâtis avec des pierres locales récupérées surplace, parfaitement adaptées à l’environnement, ou provenant de carrières de pierre de taille. Il y a plusieurs carrières de pierres de taille dans le département du Vaucluse. Néanmoins, quand les matériaux ne sont pas directement disponibles sur place, il devient difficile de trouver des pierres qui se rapprochent aux pierres du site de construction, car les veines changent rapidement d’un lieu à l’autre. Si la construction est réalisée dans le cadre de travaux publics, il est possible d’ouvrir des petites carrières proches du chantier. Dans ce cas-là, il faut une autorisation de la préfecture et du service de l’État concerné pour l’ouverture d’une micro carrière. Pour les chantiers privés, cette possibilité n’existe pas.Le prix des pierres vaut environ 80-100 euros par m3. Ce prix change rapidement selon la demande, l’endroit d’extraction et la qualité de la pierre.

Le matériel utilisé par le maçon à pierre sèche est généralement commun à celui du tailleur de pierre ou du carrier.
Il est important de distinguer ce matériel en trois catégories :

  • Les outils : les objets qui sont manipulés directement par l’homme, afin de transformer la matière sur laquelle il exerce son métier (le ciseau, l’aiguille, la pointerole, la chasse, lagradine, la pince, la massette, la smille longue, la smille courte, les têtus, le têtu-smille, lamasse têtue, le têtu taillant, la mailloche, la boucharde, la masse de carrier, la massette de cantonnier, l’escoude, le marteau houette de paveur, la hie, le buton).
  • Les instruments : tout objet de mesure (mètre, fil à plomb, ou plus simplement un sac de ciment pour mesurer un volume, un récipient, un bout de bois…).
  • Les ustensiles : il s’agit des objets qui aident un outil à exécuter son travail.

Des machines peuvent être utilisées pour réaliser les terrassements du terrain et pour étaler les pierres.

  • Murs de soutènement, édifices agricoles (cabanes), calades.

Le prix moyen d’un mur de soutènement est d’environ 300 euros par m2, pour une hauteur maximale de 2 m.
Au-dessus de cette hauteur, la construction est plus chère car le mur est plus épais. Les murs en pierre sèche sont moins chers, comparés aux murs en béton, aussi en raison de la forte augmentation du prix du béton.
Les calades en pierre sèche coûtent environ 200 euros par m2. Ce prix change selon la qualité et l’origine des matériaux utilisés.
Les cabanes en pierre sèche sont aujourd’hui une commande très rare, leur prix est d’environ 200euros par m2.

Les chantiers de pierre sèche réalisés par Vincent Mougel sont localisés principalement dans le département du Vaucluse et dans les départements limitrophes. Il s’agit généralement de chantiers privés.

Les savoir-faire liés à la pierre sèche sont transmis principalement par voie orale, à travers l’observation et l’imitation des gestes du maître.
L’initiation au métier peut commencer par des chantiers école, organisés par des professionnels et des paysans qui pratiquent ce métier depuis longtemps.

Le 4 mars 2010, la Commission nationale (CPNE) a homologué un certificat de qualification professionnelle « CQP ouvrier professionnel en pierre sèche » N2.
Le dossier a été suivi par l’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches » (ABPS), avec le soutien de la FFB. La première édition de cette formation a eu lieu en 2010 avec six inscrits, ayant une expérience confirmée dans la maçonnerie ou la taille de pierre.

Vincent Mougel a été initié et formé au métier dans le cadre d’un chantier école. Il a complété sa formation en entreprise. Il accueille régulièrement des stagiaires (maçons, jardiniers) et il les forme au métier. Il participe aussi à la formation des jeunes ouvriers professionnels en pierre sèche dans le cadre du CQP.Au début de sa carrière, M. Mougel ne s’impliquait pas beaucoup dans la transmission des savoir-faire de la pierre sèche. Ensuite, il s’est aperçu qu’il était nécessaire de bien former les professionnels au métier, pour que ce métier soit pratiqué dans les règles de l’art, en respectant sa valeur. Certaines personnes qu’il a formées continuent à pratiquer ce métier comme spécialité, à côté de leur activité principale.

Les premiers ouvrages réalisés en empilant des pierres sont presque préhistoriques. Au Moyen Age, le développement des activités rurales et la recherche de nouvelles terres, rendit nécessaire la création de terrasses pour l’agriculture. Cette pratique est donc étroitement liée à l’agriculture, ainsi qu’au développement des murs de soutiens pour les routes de transport.

Le métier a évolué, en intégrant de nouvelles technologies pour l’extraction des pierres et le transport des matériaux. Au niveau de la pose des pierres, qui est le cœur du métier, très peu de changements ont eu lieu.

Le métier connaît aujourd’hui un nouvel essor, il y a des associations qui en favorisent la connaissance, des intérêts vers cette technique en termes de développement durable, des particuliers intéressés à son aspect naturel et esthétique. Le développement du tourisme a aussi créé diverses opportunités de travail dans la restauration des anciens bourgs.

Pour favoriser le développement du métier, il serait envisageable que les municipalités où il y aune pratique de la pierre sèche puissent ouvrir des micros carrières pour l’approvisionnement des matériaux, en réduisant les coûts et en augmentant les avantages écologiques liées à ce type de constructions.

Vincent Mougel est né et a grandi dans le petit village de Saumane, entièrement aménagé en pierre sèche et en terrasses agricoles. Dès son enfance, il rentre donc en contacte, de façon instinctive,avec les constructions en pierre sèche.

En 1981, la mère d’un de ces copains de l’école, passionnée par le patrimoine en pierre sèche,fonde une association pour valoriser et transmettre ce patrimoine désormais en péril. Deux ans après la création de l’association, a lieu le premier chantier école de construction de murets en pierre sèche. Les enfants des adhérents participent à cette formation et pour Vincent Mougel c’est la première expérience de pratique de la pierre sèche. Les années suivantes il continue à participer à ces formations et à partir de la majorité il commence à encadrer les chantiers de six semaines,tous les étés.

Il continue ses études et il obtient une licence en aménagement, puis, à l’age de 22 ans, il est contacté par une entreprise qui cherche un professionnel de la pierre sèche et il commence ainsi à travailler dans ce secteur. Il reste trois ans dans cette entreprise, qui correspondent à la durée d’une formation en maçonnerie. En 2001, il crée sa propre entreprise. Il n’a pas de salariés, mais il collabore avec d’autres artisans.

Ce métier est exercé aujourd’hui par beaucoup de professionnels avec des statuts très différents(des maçons, des jardiniers…).

  • Plaquettes;
  • Guides;
  • Portes ouvertes;
  • Site internet.
  • Interviews publiées dans des journaux et dans des guides : elles contribuent à faire connaître le métier de la pierre sèche ainsi que le travail de M Mougel.
  • Site Internet : généralement il n’est pas utilisé pour créer un premier contact entre M. Mougel et le client, mais comme source d’information secondaire pour valoriser le métier et montrer les chantiers réalisés.
  • Colloques internationaux : ils représentent des occasions importantes pour créer un réseau de professionnels du métier et pour établir une dynamique internationale en faveur du la pierre sèche.
  • Journée portes ouvertes et expositions collectives : elles sont organisées dans le but de faireconnaître ce métier et d’attirer de nouveaux clients.
  • Réseaux de professionnels : l’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches » pour le développement de la filière de la pierre sèche a été créée en 2002. Il s’agit d’un réseau de 12 professionnels du bâtiment, travaillant dans la Lozère et le Gard, et un dans l'Hérault. (cf. http://www.pierreseche.fr/)

La Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Vaucluse (CMA 84) soutien le développement de la filière de la pierre sèche depuis 1999, à travers des actions de recensement, d'analyse, d'animation et de communication.

L'annuaire des praticiens est consultable sur le site de la Chambre de Métiers de Vaucluse :http://www.cm-avignon.fr//espace_artisans/pierreseche1.html.

Un bilan des activités soutenues par la CMA 84 et des perspectives du secteur est disponible sur le site Internet : http://www.cm-avignon.fr/espace_artisans/pierreseche1.html.

Un certificat de qualification professionnelle « CQP ouvrier professionnel en pierre sèche » N2, a été homologué par la Commission nationale (CPNE) le 4 mars 2010.
Le dossier a été porté par l’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches » (ABPS) avec le soutien de la FFB.

Ouvrages:

  • Capeb, Abps et Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (2008), "Pierre sèche : guide desbonnes pratiques de construction de murs en soutènement".
  • Cettour D. (2008), "Les restanques : une technique bien rodée", Pierre actual, 30 janvier, n° 857,pp. 59-60.
  • `Jappé C. (2007), "Cet artisan assure la pérennité du patrimoine rural", Bâtirama, 1er Dècembre.

Films:

  • Daniel Alain et Lempereur Françoise (2001), "Retrouver la mémoire", Centre de la Paix-Dieu.
  • Achili Raymond (2004), "Les murs en pierres sèches", Chambre de métiers et de l'artisanat de la Lozère, Association l'écran Cévenole, Conseil Général de la Lozère, Association des artisans bâtisseurs en pierres sèches Gard/Lozère.

Personne(s) rencontrée(s):  M. Vincent Mougel, maçon à pierre sèche, fondateur et dirigeant de l’entreprise

Localisation (région, département, municipalité)

PACA, Vaucluse, Carpentras

Indexation : 540000 ARTS ET MÉTIERS; 545000 PIERRE ET PIERRE PRÉCIEUSE[PRODUCTION]; 500000 PRATIQUES TECHNIQUES; 511340 MAÇONNERIE ET TRAVAIL DE LA PIERRE.

Adresse : 2788, Chemin de la Lègue
Ville : Carpentras
Code postal : 84200
Téléphone : 0033 - (0)4 90 67 14 79
Adresse de courriel : vincent@lart-de-la-pierre-seche.com
Site Web : http://www.lart-de-la-pierre-seche.com/intro.html


Dates et lieu(x) de l'enquête : 6 juillet 2010
Date de la fiche d'inventaire : 25 juillet 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli
Nom du rédacteur de la fiche :  Francesca Cominelli

N° d'inventaire Ministère Culture : 2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00107
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk215

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_seche

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